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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir. On commence par les infos, le JT avec Adrien qui est très content d'être avec nous.
00:07Toujours très content d'être en plateau avec vous.
00:10Le 107e anniversaire de l'armistice de 1918, présidé par Emmanuel Macron, le chef de l'État a rallumé la flamme sur la tombe du soldat,
00:18inconnu en ce 11 novembre. Sur X, le président de la République le rappelle, chaque flamme ravie et chaque plaque mémorielle honorée,
00:24chaque bleuet porté au cœur fait vivre le souvenir de toutes celles et tous ceux tombés pour la France, en leur mémoire et pour la paix, ce 11 novembre, comme chaque jour, souvenons-nous.
00:3310 jours après la mort de Matisse, mortellement percuté par un chauffard à Lille, une marche blanche avait lieu cet après-midi à Saint-Omer.
00:38Ils étaient nombreux à se réunir. Le père de Matisse a salué cet élan de solidarité. Ses amis parlent du jeune homme comme un exemple.
00:44Le chauffard, lui, qui était sous l'empire du protoxyde d'azote, a été mis en examen pour homicide routier aggravé et placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.
00:51Et puis Emmanuel Macron reçoit le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avec une volonté.
00:56La réforme de l'autorité palestinienne, des élections devraient être organisées.
01:00Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas annoncent également un comité conjoint pour rédiger la constitution de l'état de Palestine au Figaro.
01:06Le président de l'autorité palestinienne l'affirme. Le Hamas n'aura aucun rôle dans la gouvernance de Gaza.
01:12Merci mon cher Adrien Fontenot et au sommaire ce soir, en ce 11 novembre, jour de commémoration des morts pour la France,
01:19jour de commémoration du courage et du sacrifice patriotique.
01:23On se demandera si on est prêt aujourd'hui à mourir pour la France.
01:27Seriez-vous prêt à mourir pour la France ?
01:29Aujourd'hui, mourir pour son pays, c'est peut-être moins tomber au front que risquer sa place, sa liberté ou sa réputation pour défendre son identité et ses valeurs.
01:38Qu'est-ce qu'être prêt à mourir pour son pays ?
01:41Aujourd'hui, en 2025, l'édito de Mathieu Boncôté.
01:45C'est un véritable malaise occidental qui ressurgit en ce 11 novembre en regardant au Royaume-Uni à l'approche du popidé,
01:52le jour du souvenir britannique où chacun porte un coquelicot rouge en hommage aux soldats morts au combat.
01:59Un vétéran centenaire a bouleversé le public en demandant, je cite,
02:04« Mes amis sont morts, pourquoi ? Pour le pays d'aujourd'hui ? »
02:08Son cri a ému le monde entier, car il résonne bien au-delà de l'Angleterre.
02:12Commémoration vide et de sens, tombe abandonnée, mémoire trahie et un même doute partout en Occident.
02:19Pourquoi en sommes-nous là ? L'analyse de Gabriel Cluzet.
02:22Guillaume Apollinaire, poète français d'origine polonaise, s'est engagé volontairement dans l'armée par idéal en 1914.
02:31Blessé à la tête en 1916 par un éclat d'obus, il continue pourtant d'écrire.
02:37Il a transformé son expérience du front en une poésie nouvelle bouleversante.
02:41Mais l'encourage, amour, invention poétique, il meurt en 1918.
02:47Il reste la voix d'une génération sacrifiée qui a su chanter, même sous les bombes.
02:53Il meurt quelques temps avant l'armistice.
02:56Marc Menand raconte la guerre ce soir.
02:59À deux jours du 10e anniversaire des attentats du 13 novembre,
03:02Salah Abdeslam refait parler de lui, déjà condamné à perpétuité.
03:06Il est désormais mis en examen pour avoir détenu une clé USB contenant de la propagande djihadiste
03:11transmise par son ex-compagne, elle-même poursuivie pour association de malfaiteurs terroristes.
03:17Parallèlement, son avocate affirme qu'il souhaite entamer une démarche, je cite,
03:21de justice restaurative avec certaines victimes.
03:25Une initiative accueillie avec prudence, tant sa sincérité divise encore les autorités.
03:30Et si, dix ans après l'horreur, la vraie question n'était plus celle du pardon,
03:33mais celle de savoir si le mal peut vraiment se repentir.
03:37Le déreptage de Charlotte Dormelas.
03:40Emmanuel Macron a reçu aujourd'hui Mahmoud Abbas à l'Elysée,
03:43un président vieillissant à la tête d'une autorité palestinienne affaiblie.
03:47Officiellement, c'est un geste diplomatique dans la continuité de la reconnaissance de l'État palestinien.
03:53Mais en réalité, beaucoup y voient un acte de théâtre politique,
03:58destiné à redorer l'image d'un pouvoir lui-même fragilisé.
04:00Entre postures internationales et calculs intérieurs,
04:04la France ne jetait pas désormais la diplomatie comme une mise en scène de prestige.
04:10Quand la politique étrangère devient spectacle, la diplomatie sert-elle encore à la paix ?
04:14Ou seulement le rôle que chacun veut jouer sur la scène du pouvoir ?
04:18Le coup de poing de Mathieu Gbog côté ce soir.
04:21Et puis ce soir, nous recevrons la fille d'un militaire tombé en Afghanistan pour la France.
04:25Elle n'avait que 11 ans. Derrière son histoire, c'est celle de milliers d'enfants, de soldats,
04:31qui vivent dans la fierté, mais également dans le silence du deuil et de l'absence.
04:35Son témoignage, c'est une voix rare, celle de la mémoire intime et du courage transmis en héritage.
04:42Comment vit-on quand on a grandi dans l'ombre du drapeau
04:45et que celui qui le portait n'est jamais revenu ?
04:47Jeanne Gaudin fait sa première télé ce soir en exclusivité pour Face à l'Info.
04:53Fille d'un militaire, mort pour la France.
04:56Voilà, une heure pour tout se dire et sans tabou.
04:59D'abord, au lendemain de la libération sous contrôle judiciaire,
05:15Nicolas Sarkozy a retrouvé les plaisirs de la liberté.
05:19Aujourd'hui, on a pu apercevoir l'ancien président faire son jogging matinal
05:24avant de rejoindre son épouse Carla Bruni au restaurant d'où il est ressorti sous les applaudissements.
05:31Applaudissements
05:33Bravo, bravo !
05:37Je justice, moi, belle !
05:39Bravo !
05:40Bravo !
05:41Je justice, moi, belle !
05:43J'ai le déjeuner, j'ai le déjeuner, j'ai le déjeuner, j'ai le déjeuner, j'ai le déjeuner.
05:49Merci, mon gars.
05:50Je ne sais pas ça.
05:51Je ne sais pas ça.
05:54Êtes-vous prêts à mourir pour la France ?
06:01Voilà une question qui peut sembler simple mais qui ne l'est plus nécessairement.
06:06Et vous chercherez en ce 11 novembre à la décrypter telle qu'elle se pose en 2025.
06:12Mathieu Bocoté, on a mis ces images puisque je pense qu'elles symbolisent ce jour du 11 novembre
06:17et si on est prêts à mourir pour la France.
06:19C'est une question où chacun peut faire le fier en disant bien sûr que si, ça va de soi, évidemment.
06:25C'est une réponse un peu rapide quelquefois.
06:27Je pense qu'elle exige d'être creusé et d'être exploré un peu.
06:31Alors, la fonction guerrière, on s'entend, est une fonction qui participe à toutes les sociétés humaines
06:35depuis l'origine des temps jusqu'à la fin des temps.
06:38La fonction guerrière, le protecteur de la cité.
06:40Nous vivons dans un monde où il y a des ennemis.
06:43Ceux qui nous protègent ont une fonction absolument essentielle.
06:46Et c'est cette fonction guerrière accomplie par des hommes prêts à sacrifier leur vie
06:50pour que d'autres soient en liberté et que d'autres vivent.
06:52C'est cette fonction qui est célébrée depuis la nuit des temps.
06:55Et quand on pense au XXe siècle, on pense évidemment à des hommes
06:58qui ont honoré cette fonction guerrière en se portant à la défense des leurs,
07:03qui ont tenu la ligne lorsqu'elle risquait de tomber,
07:05qui ont eu le courage, en fait, et c'est un rappel élémentaire,
07:08qui ont eu le courage dans les moments où tout laissait croire qu'ils y passeraient
07:12de ne pas céder, de ne pas se planquer.
07:15La fonction guerrière aussi, on a un autre symbole,
07:18ce sont ceux qui, quelquefois, sacrifient leur vie pour l'indépendance de leur pays.
07:23Alors, ce n'est pas seulement le défendre lorsqu'il est envahi.
07:25Je pense ici au Easter Rising, le soulèvement irlandais de 1916,
07:28quand des hommes qui, globalement, sont à peu près certains d'échouer,
07:33mais ils acceptent de se sacrifier en disant qu'on va faire un sacrifice fondateur et héroïque
07:36qui donnera un désir d'indépendance à l'Irlande.
07:38Donc, le sacrifice veut dire quelque chose.
07:42Mais le 20e siècle, convenons-en, a modifié le sens du sacrifice militaire.
07:471914-1918, c'est la guerre patriotique par excellence,
07:50mais c'est aussi l'immense boucherie européenne
07:53qui, dans les faits, marque le premier signe du suicide de la civilisation européenne.
07:57On peut, aujourd'hui, admirer ceux qui se sont battus pour leur pays à ce moment,
08:01tout en constatant l'absurdité de ces hommes jetés au front,
08:06fauchés à la mitrailleuse, fauchés par un tir au hasard à la mitrailleuse,
08:09qui voyaient leur existence absolument détruite par des généraux
08:12qui, quelquefois, les trottaient comme de la chair à canon
08:14pour tester telle stratégie ou telle nouvelle stratégie.
08:18On peut penser aussi, et je pense qu'il y a un élément qu'on doit ajouter ici,
08:22j'appelle ça, moi, l'apport de la mitrailleuse dans l'histoire de la guerre.
08:24C'est-à-dire, autrefois, au moins, on était visé par quelqu'un qui voulait nous abattre.
08:27Autrefois, quelqu'un nous plantait sa baïonnette dans le ventre.
08:30Là, on est tiré au hasard par quelqu'un qui, comme ça, tire au loin
08:34et une balle nous fauche sans même qu'on sache qu'elle ne nous était destinée.
08:39Ça ne relativise pas le courage, mais ça relativise, assurément, le romantisme de la guerre.
08:44La Deuxième Guerre mondiale.
08:46Là, mourir pour son pays, ça devient déjà plus compliqué.
08:48Assurément pour les hommes dans la résistance. Assurément.
08:51Mais faisons le tour par les Américains un instant.
08:53C'est les G.I. qui décident de... qui débarquent en Normandie.
08:57Ils ne meurent pas exactement pour leur pays au sens classique.
09:00Ils meurent pour quelque chose d'autre, déjà.
09:01La démocratie. Ils meurent pour une croisade occidentale.
09:04Ils meurent pour quelque chose qui n'est plus exactement leur pays.
09:07Donc, mourir pour la France ou mourir pour les États-Unis change déjà de sens.
09:11Et par ailleurs, la Deuxième Guerre mondiale, c'est les bombardements immenses, industriels,
09:16la mise à mort industrielle...
09:17Je ne parle même pas des camps de concentration.
09:19La mise à mort industrielle par le bombardement des populations civiles.
09:24Ça relativise, encore une fois, l'idée du mourir pour son pays.
09:28Alors, j'ajoute là, 20e siècle aussi, la guerre nucléaire.
09:31L'arrivée de la guerre nucléaire qui change complètement le sens de ce que veut dire
09:35l'intelligence stratégique, le patriotisme militaire.
09:37Dans la logique de la guerre nucléaire, vous pouvez tout simplement disparaître
09:41sous un champignon nucléaire parce que ça fait partie des armes tactiques possibles
09:45ou des armes de destruction massive.
09:47Donc, encore une fois, que veut dire mourir pour son pays dans un tel environnement?
09:51Alors, il y a des guerres qui se sont encore vécues presque à l'ancienne.
09:53Les deux dernières guerres coloniales, en guillemets, de la France.
09:56L'Indochine, l'Algérie.
09:58Des guerres qui, elles, étaient au corps à corps, véritablement.
10:00Des guerres où on a vu un véritable héroïsme militaire s'exprimer,
10:04qui ont été chantées par ceux qui n'ont pas renié les soldats.
10:07Mais je note, ça le dit, que ce sont des guerres qui sont reniées dans la mémoire collective.
10:11Voilà des hommes qui se sont battus, des hommes qui ont cru véritablement donner leur vie pour leur pays
10:15jusqu'à ce que leur pays leur dise finalement c'est une guerre inutile
10:18et jusqu'au fil des générations, au fil des ans, on en est venu à faire...
10:21Ce sont des guerres, non pas perdues, mais reniées.
10:23Des guerres reniées, on dit ceux qui sont morts là sont morts pour une cause sans noblesse,
10:27le colonialisme, l'impérialisme.
10:29Ils sont morts non pas pour rien, mais ils sont morts pour le mal, en quelque sorte,
10:33le discours public dominant.
10:34Donc encore une fois, même ceux qui sont morts de la manière la plus classique sous le signe
10:38« mourir pour son pays », c'est un pays qui quelquefois ne voulait plus d'eux,
10:42mais les envoyait néanmoins au front.
10:44Encore une fois, cela nous oblige à relativiser ce que veut dire aujourd'hui « mourir pour son pays ».
10:49Brillant ce survol de l'histoire du dernier siècle, Mathieu,
10:52comment la question se pose dans le monde nouveau qui est le nôtre aujourd'hui ?
10:56Alors, le désir de sauver les siens existe encore.
10:59Le plus bel exemple, c'est lorsqu'il y a un attentat,
11:01et il y a soudainement un afflux de jeunes hommes et de jeunes femmes qui se présentent pour servir dans les différentes forces armées
11:06qui veulent prendre l'uniforme.
11:07Donc, mon pays est attaqué, je veux défendre mon pays, je prends l'uniforme.
11:12Ça, c'est probablement l'esprit la plus belle, la part la plus belle de l'esprit civique,
11:16c'est-à-dire vouloir défendre les siens lorsqu'ils sont attaqués.
11:19Mais, encore une fois, je me permets...
11:22Donc ça, on le voit aujourd'hui, ça existe encore, puis ça fait la preuve de la vitalité d'une nation.
11:27Mais on a parlé du dernier siècle, regardons plus récemment.
11:30Les jeunes Américains qui sont morts au Vietnam.
11:32Je me permets de le dire, est-ce que les jeunes Américains sont morts au Vietnam ?
11:35Est-ce qu'ils n'avaient pas l'impression d'être sacrifiés quelquefois ?
11:37Certes, c'était la lutte contre le communisme.
11:38La lutte contre le communisme, c'est bien.
11:40Mais est-ce qu'ils n'avaient pas l'impression d'être sacrifiés véritablement
11:42par des généraux qui, encore une fois, considéraient qu'on pouvait déplacer 10 000, 15 000, 20 000, 30 000 hommes
11:47et certains allaient mourir un peu comme ça par hasard, c'était inévitable.
11:51Et en Irak, en 2003, les G.I., les boys qui sont morts en Irak,
11:56est-ce qu'ils sont morts exactement pour leur pays, pour l'Empire américain,
12:00pour les intérêts compris à ce moment-là de l'Empire américain ?
12:03Encore une fois, le sacrifice militaire, ici, quelquefois, devient, je le dis en tout respect,
12:07je respecte les hommes qui prennent les armes.
12:09Mais je dis qu'à l'échelle de l'histoire, il y a une dimension absurde, quelquefois,
12:12à aller se faire flinguer quand on a 18, 19, 20 ans pour défendre des intérêts
12:15qui nous échappent au service d'un empire qui considère qu'on est quantité négligeable.
12:19Et si demain, si demain, il y avait un affrontement entre l'Empire occidental et l'Empire russe,
12:27et que des jeunes Français étaient invités, ou des jeunes Italiens, des jeunes Belges,
12:30qu'en sais-je, allaient mourir dans le Donbass, ou un peu à l'est de Kiev,
12:36est-ce qu'on dirait qu'ils sont morts pour la France, pour leur pays,
12:39ou est-ce qu'ils seraient sacrifiés quelquefois dans une entreprise un peu plus vaste
12:42qui nous échappe et qui est assez éloignée du patriotisme.
12:45Alors, si je dis tout ça, encore une fois, ce n'est pas pour relativiser le courage.
12:49C'est que, quelquefois, les hommes qui croient mourir pour leur pays
12:51meurent quelquefois pour autre chose.
12:54Paradoxalement, et là, je vais basculer sur un truc un peu moins tragique,
12:56mais qui n'est pas sans importance,
12:58la question qu'on devrait se poser de manière plus prosaïque aujourd'hui,
13:00c'est qui est prêt à la mort sociale pour son pays.
13:03Donc ça, vous ne prendrez pas une balle dans la tête.
13:05Vous ne prendrez pas une balle dans le cou, peut-être, sauf si vous êtes Charlie Kirk.
13:07Mais la mort sociale, qu'est-ce que ça veut dire ?
13:10Ça veut dire que vous sentez que votre pays, aujourd'hui,
13:12est dans une situation catastrophique.
13:14Soit la submersion migratoire, on en parle,
13:16l'islamisme domine, la perte des libertés,
13:19une idéologie qui écrase votre souveraineté et vos libertés.
13:22Mais vous savez que si vous dénoncez ça publiquement,
13:24vous allez perdre beaucoup, vous allez même peut-être tout perdre.
13:27Vous allez peut-être perdre votre emploi,
13:28vous allez renoncer à votre carrière,
13:30vous allez peut-être perdre votre femme,
13:31vous allez peut-être perdre votre mari,
13:32vous allez perdre vos amis,
13:33vous allez peut-être perdre vos acquis financiers,
13:35vous allez perdre votre vie sociale.
13:37« Ah, votre carcasse va survivre,
13:39vous ne serez pas descendu,
13:40vous n'aurez pas qu'un coup de couteau à la gorge,
13:42ça, ça peut arriver aussi, cela dit,
13:43mais pas dans ce contexte-là. »
13:44Mais vous aurez tout sacrifié pour défendre votre pays
13:48parce que vous savez que, vous voyez là,
13:51on est en train de tout perdre.
13:52Et si je ne m'engage pas pour dire
13:53qu'on est en train de tout perdre dans l'espace public,
13:55je participe par mon silence à la capitulation.
13:59Qui est prêt aujourd'hui à la mort sociale pour son pays ?
14:02Je pense que la question, soudainement,
14:03parle à beaucoup plus de gens
14:04que la même question de l'uniforme.
14:06Donc, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
14:08À prendre la parole librement
14:09quand le régime veut censurer
14:10et vous envoyer en prison
14:11si vous parlez trop librement.
14:13À fonder une école pour transmettre la culture
14:15dans le contexte d'intransmission générale.
14:17Fonder une école pour transmettre la culture française
14:19ou québécoise ou italienne ou allemande
14:21dans un monde qui bannit la transmission de la culture.
14:24Fonder une famille.
14:25À s'engager politiquement contre l'immigration massive.
14:28Alors, on ne prend pas une balle dans la tête.
14:29On perd tout simplement sa vie de son vivant.
14:32Vous me direz que c'est une mort bien relative.
14:33Mais considérant qu'on a une seule vie à vivre,
14:35ce n'est pas un détail.
14:38À vous entendre, Mathieu,
14:39le patriotisme est une chose bien plus confuse
14:42qu'on ne le pense aujourd'hui.
14:43Vous savez, quelquefois, nos pays,
14:45aujourd'hui, on a l'impression qu'ils nous trahissent.
14:46C'est-à-dire, quelquefois, on a l'impression
14:47qu'on meurt parce que nos pays ne nous protègent plus.
14:50C'est un peu étonnant.
14:51Il crée des conditions par incompétence, je veux croire,
14:53qui fait en sorte que plusieurs perdent la vie aujourd'hui.
14:56Il y a des sacrifices beaux et absurdes,
14:59celui d'Arnaud Beltrame.
15:00Il n'aurait jamais dû être dans cette situation.
15:02Jamais. Il sacrifie sa vie.
15:04Mais qui sont les responsables qui ont créé les conditions
15:06pour que de tels sacrifices soient nécessaires?
15:08Et je vous avouerai, moi, j'ai 45 ans aujourd'hui.
15:11Quand j'avais 18 ans, 16 ans, 17 ans,
15:13je m'imaginais, quelquefois, la beauté
15:14d'une mort quasi-héroïque au service de l'indépendance du Québec
15:17à conquérir contre un Canada hostile.
15:19Franchement, avec les années,
15:20j'ai un peu évolué sur ces questions-là.
15:22J'espère que si la question se posait
15:25« Est-ce que vous êtes prête à mourir pour votre pays? »
15:27J'espère que je dirais oui,
15:28mais bien, franchement, j'en sais rien
15:30jusqu'au moment où on le sache clairement.
15:31On peut dire oui, oui, oui,
15:33mais on ne le sait jamais jusqu'au dernier moment.
15:36Mais avec le temps, j'ai un peu évolué.
15:38Et franchement, mon désir aujourd'hui,
15:40et je pense que ce de bien des patriotes,
15:42n'est pas de mourir pour notre pays,
15:44mais tout simplement de vivre par lui et en lui.
15:46C'est-à-dire, je ne souhaite pas mourir
15:48pour la France ou le Québec ou l'Irlande ou qu'en sèche.
15:51Je souhaiterais simplement vivre
15:52dans une France qui soit encore française,
15:54dans un Québec qui soit encore québécois,
15:56dans un pays qui soit encore le mien.
15:58Et je suis prête à me battre pour cela,
16:00mais non pas me sacrifier sur le mode de l'immolation,
16:02simplement me battre pour vivre dans un pays
16:04qui me ressemble un peu.
16:05Se battre pour vivre.
16:07Gabriel Cluzé, ce n'était pas prévu,
16:08mais je sens dans votre gestuelle corporelle
16:10que vous avez quelque chose à dire.
16:11Moi, je crois que les héros sont importants pour un pays.
16:18Alors, c'est vrai qu'on peut dire
16:18que ça a été une boucherie, tout ce que l'on veut.
16:21Néanmoins, ils sont un modèle.
16:24Et je vous avais cité Arnaud Beltrame,
16:27je crois qu'il s'est nourri de l'exemple de ces modèles.
16:31Donc, je n'écarterai pas du revers de la main
16:33cette aspiration à se battre pour son pays,
16:38quitte à en mourir.
16:39Je ne crois pas l'avoir balayé du revers de la main.
16:41Je crois en dire que quand on croit mourir aujourd'hui
16:43pour son pays, quelquefois,
16:45il se peut qu'on meurt un peu pour autre chose, hélas.
16:47J'admire le sacrifice militaire,
16:48j'admire le sacrifice patriotique,
16:50mais je nous invite quand même
16:51à ne pas répondre immédiatement au slogan.
16:53On marque une pause,
16:54on revient à beaucoup de sujets ce soir.
16:57On parlera de ce vétéran britannique
16:59de la Seconde Guerre mondiale
17:00qui a bouleversé le monde entier avec ses propos
17:03dans le prolongement de votre édito, Mathieu Cocoté.
17:06Est-ce que ça valait le coup
17:07de se battre pour le Royaume-Uni ?
17:09A tout de suite.
17:13Le plateau de Face à l'Info.
17:17J'ai une pensée particulière pour Loïc Libère
17:19qui est le seul survivant
17:21des attaques de Mohamed Mira
17:23et qui est en ce moment
17:24tétraplégique aux Invalides.
17:26Tout le monde l'a oublié,
17:27mais j'ai une pensée particulière en ce jour.
17:29Et je vais citer les derniers morts
17:31pour la France en 2025 et 2024.
17:33Le 25 avril 2025,
17:35le second maître Léo Soulas,
17:37marin du Charles de Gaulle,
17:38est détaché sur un escorteur,
17:40a été porté, disparu en mer.
17:42Le 19 mai 2025,
17:44le sergent Maxence Roger
17:45décède accidentellement en Guyane
17:47dans le cadre de l'opération Harpy.
17:50Le 3 novembre 2025,
17:52le caporal Jimmy Gousselin
17:53perd la vie en mission de lutte
17:55contre leur pariage illégal en Guyane.
17:57En 2024, le 15 novembre,
18:00le maréchal des Logis,
18:01Fanny Clodin,
18:02du 121e régiment du train,
18:05perd la vie
18:05lors d'une mission d'escorte
18:07de convoi au Liban.
18:09Le 30 octobre 2024,
18:11le caporal Vassil Bichic
18:12est mortellement blessé
18:14dans un accident de la route à Djibouti.
18:16On aurait pu continuer ainsi,
18:18mais on s'arrêtera là
18:19pour repenser une pensée
18:22vraiment pour ces morts disparues
18:23pour la France.
18:25A l'approche du 11 novembre,
18:26un vétéran britannique
18:27de la Seconde Guerre mondiale
18:28a été invité dans l'émission
18:30Good Morning Britain.
18:31Mais l'entretien ne s'est pas passé
18:33comme prévu.
18:33Pascal a la question
18:34« Quel est votre message ? »
18:36Il a répondu
18:37« Je vois en pensée
18:38ces rangées,
18:39ces rangées de pierres blanches
18:40et ces centaines de mes amis
18:42qui ont donné leur vie.
18:44Pourquoi ? »
18:45Pour le pays d'aujourd'hui ?
18:47Pour ce petit extrait,
18:49il a fait...
18:50Pourquoi ce petit extrait
18:51a fait le tour du monde
18:52et a choqué Gabriel Cluzel ?
18:55Parce qu'osons le dire,
18:58au-delà de l'Angleterre,
18:59c'est tout l'Occident
19:01à commencer par la France
19:02qui s'est sentie visée.
19:04Donc, Alec Pernstone
19:05était invité vendredi dernier
19:07en vue du Poppy Day,
19:09comme on appelle
19:09le 11 novembre là-bas.
19:11Alors, il est impressionnant.
19:12Vous avez vu sa photo.
19:13Il est tout courbé.
19:15Il a le visage parcheminé.
19:16Il a les mains noueuses.
19:17Mais tout centenaire qu'il soit,
19:21cet ancien marin
19:22à belle allure,
19:23on voit son béret.
19:25Il a un placard de décoration
19:27sur la poitrine.
19:28Et puis, il a le coquelicot.
19:29Vous savez, pour nous,
19:30c'est le bleuet.
19:31Mais, outre-manche,
19:32c'est le coquelicot
19:33qui l'arbore fièrement
19:35en souvenir de ses copains
19:36tombés à ses côtés.
19:39Alors, que dit-il ?
19:40Il mérite d'être entendu.
19:41Que pour lui,
19:42le sacrifice ne valait pas la peine.
19:44C'est des mots très forts
19:45quand on voit
19:46la Grande-Bretagne aujourd'hui.
19:48Alors, la présentatrice
19:49tente de le réconforter.
19:50Elle lui dit que
19:51toutes les générations
19:52qui ont suivi,
19:53y compris la sienne,
19:54celle de ses enfants,
19:55lui sont extrêmement reconnaissants
19:57de son courage,
19:58de celui des autres militaires.
20:00Sans doute.
20:01Mais ayons l'honnêteté
20:02de comprendre
20:03ce qui se cache
20:04derrière les propos
20:06de ce vénérable vétéran.
20:09Il est la statue
20:11du commandeur.
20:12C'est un reproche vivant,
20:13finalement.
20:14Vous savez,
20:15c'est commode
20:15que les anciens combattants
20:17soient morts.
20:18On leur rend hommage,
20:19parfois très mal.
20:20D'ailleurs,
20:21je ne sais pas si vous vous souvenez,
20:22en 2016,
20:23il y avait un doublit de choux
20:24mémoriel à Verdun
20:26sous les yeux ravis
20:27de François Hollande
20:27et Ursula von der Leyen.
20:29Il y avait eu
20:293400 jeunes
20:31qui avaient couru
20:31sur les tombes.
20:32Je ne sais pas
20:32qui avaient eu cette idée
20:34pour le moins baroque,
20:35pour ne pas dire autre chose.
20:37Alors, on dit ensuite
20:38que leur sacrifice
20:39nous honneure
20:39et nous oblige.
20:41Et puis,
20:42après avoir déposé
20:43la couronne de chrysanthème,
20:44on s'estime quitte.
20:46Et vous savez,
20:47ces commorazons,
20:48elles ressemblent quand même,
20:49vous connaissez la phrase
20:50de Flaubert,
20:51à la génuflexion oblique
20:53des veaux pressés
20:54face à la sauce républicaine,
20:56c'est-à-dire que
20:57c'est une case
20:57à cocher.
20:59Et moi,
20:59je pense souvent,
21:00quand je vois ça,
21:01à cette
21:02vieille histoire,
21:04vous allez voir le lien,
21:05vous avez peut-être entendu
21:06quand vous étiez enfant,
21:06on raconte ça
21:07dans l'intimité des familles
21:08quand les enfants
21:08cherchent à se faire peur
21:09ou chez les scouts
21:10ou dans les colonies de vacances.
21:12Vous savez,
21:12c'est l'histoire
21:12d'un unijambiste
21:13dont les héritiers
21:14cherchent à vendre
21:15la prothèse
21:16une fois qu'il est mort.
21:18Et il dit dans la nuit
21:19« rends-moi ma jambe,
21:20rends-moi ma jambe »
21:21et il va les tirer par le pied.
21:23Et bien moi,
21:23je crois que ce sont
21:24le soldat inconnu,
21:25l'ossuaire de Douaumont
21:26et tous ceux qui sont morts
21:27qui pourraient venir
21:28nous tirer par les pieds
21:29en disant « rends-moi ma France,
21:30rends-moi ma France ».
21:32Et c'est vrai que la mine
21:34pleine de componctions
21:35de ceux qui nous gouvernent,
21:36ça ressemble à l'hommage
21:38du vice à la vertu.
21:41C'est un peu le cambrioleur
21:42qui a crocheté la cave
21:44du propriétaire
21:45et qui boit à sa santé.
21:46Vous voyez,
21:47tout est détruit,
21:48l'éducation,
21:49l'armée,
21:50la culture,
21:51l'industrie,
21:52la famille,
21:52l'agriculture,
21:53j'en passe.
21:55Donc tout ça a disparu.
21:57C'est la France open bar.
21:58On peut dire ça
21:59de tous les pays de l'Occident
22:00et dire qu'ils sont morts
22:01pour nous.
22:02Ils sont morts
22:03pour ces frontières
22:04qui aujourd'hui
22:04sont ouvertes à tout vent.
22:06Il fait honte à l'Angleterre
22:08mais valons-nous mieux ?
22:09Non, exactement.
22:10C'est ce que nous ne venons de dire.
22:12Ce n'est pas la peine
22:12de faire les fiers.
22:13Nous ne valons pas mieux.
22:15Rajoutons qu'il y a quelques jours
22:16ce qui est assez symbolique.
22:17Il y a un thésilieu
22:18dans l'Inde.
22:20La tombe du capitaine Barucan
22:21qui est un peu le héros
22:22de la première guerre locale
22:23a été vandalisé et pillé.
22:26Et puis,
22:26il y a le président
22:27de l'association
22:27du Souvenir français
22:28qui tire la sonnette d'alarme
22:30parce qu'il y a environ
22:3010 000 sépultures
22:32de soldats morts
22:32pour la France
22:33qui sont à l'abandon,
22:34pas entretenus.
22:35Donc,
22:36il exhorte
22:36les maires
22:38à faire leur devoir.
22:39Tout ça est éminemment
22:41symbolique.
22:42La vérité
22:42est qu'ils ont passé
22:43des années
22:44dans les tranchées
22:45pour défendre
22:45des frontières
22:46qui sont aujourd'hui
22:46bradées.
22:47Je rappelle que
22:48la moitié des ruraux,
22:49j'aime à le dire,
22:50des paysans,
22:52la moitié des poilus
22:54étaient paysans.
22:54La moitié
22:55qui sont morts
22:56en 18
22:56étaient des paysans.
22:58Donc,
22:58ils n'ont pas seulement
22:58irrigué la terre
22:59de leur sueur
23:00mais aussi de leur sang.
23:01Il faut voir
23:01ce qu'on a fait
23:02aujourd'hui
23:02de l'agriculture
23:03et quel cas
23:04on en fait.
23:06C'est vrai
23:06que Mathieu l'a dit,
23:08la fine fleur
23:08de notre pays
23:09a été sacrifiée
23:09en 14.
23:10Un vieux médecin
23:11me disait
23:11dans un eugénisme
23:12à l'envers
23:12puisqu'on envoyait
23:13les bien portants
23:14garder à l'arrière
23:14ceux qui étaient fragiles
23:15psychologiquement
23:16et physiquement.
23:18Et certaines familles
23:19ont payé
23:19une très lourde tribu.
23:21Je rappelle
23:21que la famille Ruelan
23:22en Bretagne
23:22a perdu six fils.
23:24Six fils.
23:26Alors,
23:26vous savez,
23:27je citais cette phrase
23:28et c'est celle
23:29qu'on fait
23:29à chaque fois
23:29qu'il y a un retour
23:30de cercueil
23:30dans la cour des invadides.
23:32Leur sacrifice
23:33nous honore
23:33et nous oblige.
23:35Mais nous oblige
23:35à quoi ?
23:36C'est quand même intéressant
23:37de se poser la question
23:38que ça ne reste pas
23:39l'être morte
23:40sinon c'est se moquer
23:41du monde.
23:43Il y a quand même
23:44une continuité
23:45dans l'État.
23:46On les a envoyés
23:46se faire battre.
23:47Ils ont fait leurs devoirs.
23:48Ils ont dit oui.
23:49Mais on les a envoyés
23:50se faire battre
23:51pour ces frontières,
23:52pour ce pays.
23:54Et la moindre des choses,
23:55c'est que nos gouvernants
23:57actuels
23:57endossent
23:58cette responsabilité.
23:59Ils se sont battus
24:00aussi toutes les lettres
24:01de Poilulduise
24:02pour leurs enfants
24:03et les enfants
24:03de leurs enfants.
24:04C'est un héritage
24:05tombé du ciel,
24:05sans doute,
24:06dirait Yaël Braun-Pivet.
24:07Mais cet héritage
24:08qui n'est sans doute
24:09pas sonnant
24:10et trébuchant,
24:10il est bien réel.
24:12Il nous oblige aussi.
24:13Il n'y a pas que nos gouvernants.
24:14Il y a nous aussi.
24:15Donc à nous
24:15de ne pas le dilapider,
24:16de ne pas nous la laisser voler.
24:18La France,
24:18si nous l'ont transmise,
24:19elle n'appartient pas
24:19à tout le monde.
24:21Aujourd'hui,
24:21il y a pourtant
24:22des jeunes
24:23qui sont prêts
24:24à mourir pour la France.
24:25Gabriel ?
24:26Oui, bien sûr.
24:27Et c'est un petit miracle
24:28parce que quand on sait
24:29la détestation
24:31de la France
24:32qui est enseignée
24:32à l'école,
24:33je n'ai pas honte
24:33de le dire,
24:34l'occultation
24:35de la grandeur
24:36de la France
24:37dans les livres
24:37d'histoire scolaire.
24:38Il faut vraiment
24:38que ce soit transmis
24:39dans l'intimité des familles,
24:41dans les tripes.
24:42C'est vrai que c'est bientôt
24:42l'anniversaire du Bataclan.
24:43Mathieu l'a dit,
24:44après le Bataclan,
24:45il y a eu trois fois plus
24:46de demandes d'engagement,
24:48de candidatures
24:49dans l'armée
24:49qu'en temps normal.
24:52Tant qu'il y aura
24:53des jeunes prêts
24:53à mourir pour la France,
24:55à se battre
24:55jusqu'à mourir pour elle,
24:56évidemment,
24:57ils ne cherchent pas
24:57à mourir pour elle,
24:59c'est que la France
24:59existera.
25:00Alors, charge à ceux
25:01qui nous gouvernent,
25:02évidemment,
25:03d'être économes
25:03de leur vie
25:04et de ne pas les engager
25:05de façon irresponsable.
25:07Mais c'est important
25:09de le dire.
25:09Alors, vous avez égrené
25:10le nom de tous ceux
25:11qui sont morts.
25:12C'est vrai qu'il y en a eu
25:13encore beaucoup plus
25:14du temps où la France
25:15était engagée en Afrique
25:16et en Afghanistan.
25:18Il y a aussi les blessés,
25:19tant physiques
25:20que psychologiques.
25:21Aujourd'hui,
25:21on sait qu'il y a
25:22le syndrome post-traumatique
25:24qui est bien connu.
25:25Ces blessures affectent
25:26les familles,
25:26les très longues absences.
25:27Il y en a encore aujourd'hui
25:28qui part loin de sa famille
25:29pendant quatre ou six mois.
25:31Il y en a qui passeront
25:31Noël loin de chez eux,
25:32il faut le savoir.
25:35Et vous savez,
25:36j'ai une pensée aussi
25:36pour les femmes
25:38et les familles de militaires
25:39parce que Florence Parlier
25:39disait qu'il n'y a pas
25:40assez de femmes dans l'armée.
25:41Alors, je peux vous assurer
25:41qu'il y a des femmes
25:42qui soutiennent les militaires,
25:43qui sont bénévoles,
25:44qui ne seront pas décorées
25:45mais qui sont à l'arrière.
25:46Comment ?
25:4614.
25:49Alors, aujourd'hui,
25:50le lien armée-nation
25:50est très fort
25:51et je pense que c'est important
25:52que ça demeure
25:53mais sans doute
25:53pour une raison essentielle,
25:55c'est que beaucoup savent bien
25:56que s'il reste un peu
25:57d'âme française,
25:58elle a trouvé refuge
26:01sans doute
26:01dans ce milieu-là.
26:05Merci beaucoup.
26:06D'ailleurs,
26:07Jeanne Pupille
26:08de La Nation
26:09sera notre invitée
26:10dans quelques instants.
26:11Son père militaire
26:12est mort pour la France
26:13en Afghanistan
26:14le 10 juin 2011.
26:15Elle n'avait que 11 ans.
26:17Quelques mois plus tard,
26:18le 11 novembre 2011,
26:19elle déposait une gerbe
26:20sous l'arc de triomphe
26:21au nom des enfants
26:22de soldats tombés.
26:24Aujourd'hui,
26:25Jeanne porte la mémoire
26:26de son père
26:27mais aussi celle
26:28d'une jeunesse
26:29qui croit encore
26:30en l'honneur,
26:30au courage
26:31et à la France.
26:32Elle sera notre invitée
26:33à 1945
26:34dans quelques instants.
26:36Marc Menon,
26:37voulez-vous plonger
26:38et nous plonger
26:40dans la vie
26:41de Guillaume Apollinaire,
26:42poète français
26:43d'origine polonaise
26:44qui lui s'est engagé
26:45volontairement
26:45dans l'armée
26:46par idéal
26:47en 1914,
26:49blessé à la tête
26:50par un éclat d'obus.
26:51Il est mort
26:52peu de temps
26:53avant l'armistice.
26:55Il meurt deux jours avant,
26:56il est enterré
26:57le jour
26:57de l'armistice.
26:59Apollinaire,
27:00il fait partie
27:01de ces étrangers
27:02qui étaient
27:02entichés viscéralement
27:04de la France.
27:04Il en rêvait
27:05d'être français,
27:06être naturalisé.
27:08Il apprend la guerre
27:09alors qu'il est
27:10à Deauville.
27:12Il regagne
27:12la capitale
27:13en voiture
27:14et aussitôt,
27:15il se porte volontaire.
27:17Il faut dire
27:17qu'il y en a d'autres,
27:19je vous l'ai dit,
27:20parmi les étrangers,
27:21les intellectuels.
27:22Paris,
27:22c'était la grande effervescence.
27:24Je dirais
27:24que c'était
27:25la terre
27:26des génies.
27:27On se retrouvait
27:28à Paris,
27:29on se moquait
27:30de sa nationalité.
27:31Ce qui tontait,
27:32c'était d'être
27:32dans le courant créateur.
27:35Et c'est du côté
27:35de Montparnasse
27:36que ça se joue.
27:37Et quand la guerre
27:38est déclarée,
27:39on a deux personnages
27:41étonnants.
27:41Blaise Sandrars
27:42qui est Suisse
27:43et puis un italien
27:44écrivain
27:45canoudot.
27:46Ils disent
27:46on ne peut pas
27:47laisser ça comme ça.
27:48Ils rédigent
27:49tout de suite
27:49une affiche.
27:51Je l'ai noté
27:52parce que c'est extraordinaire.
27:53Appel aux étrangers
27:54de France.
27:56L'heure est grave.
27:58Tout homme
27:58digne
27:59de cette France
28:01doit aujourd'hui
28:02agir.
28:04Toute hésitation
28:04serait un crime.
28:06Des étrangers
28:07amis de la France
28:08qui pendant
28:09leur séjour en France
28:10ont appris
28:11à l'aimer,
28:12à la chérir
28:13comme une seconde patrie
28:16sentent le besoin
28:17supérieur
28:18de lui offrir
28:20leur vie.
28:23Nous
28:23qui avons trouvé
28:24la France
28:25avec la nourriture
28:27de l'esprit
28:28et la nourriture
28:30de tous les jours,
28:31nous devons
28:32lui donner
28:33la solidité
28:35et la solidarité
28:37de notre volonté.
28:38C'est extraordinaire.
28:39Magnifique.
28:41On les retrouve
28:42devant un bistrot
28:44à côté du boulevard
28:45Haussmann.
28:46Ils sont là.
28:47Engagez-vous,
28:48il y a la queue.
28:49Tous ceux
28:49qui vivent en France
28:50depuis des mois,
28:51depuis des années,
28:53ils sont volontaires.
28:54Oui,
28:54on y va,
28:55on se battra
28:56et Apollinaire.
28:57Il essaie de rédiger.
28:59Il a 34 ans.
29:00Théoriquement,
29:01il n'a pas du tout
29:02à s'occuper de la chose.
29:03Il rêve
29:04d'être français.
29:05Comment peut-on rêver
29:06d'être français
29:07sans aller sous des drapeaux
29:09alors que la patrie
29:10est menacée ?
29:12Il rédige.
29:13Je parle plusieurs langues
29:15dont l'allemand.
29:16Je connais des régions
29:17de la Prusse.
29:20Je peux encore marcher.
29:21J'ai un bon pas.
29:22Je servirai.
29:23Eh bien,
29:24on les conduit.
29:25Il gagne le sud
29:27et c'est à Nice
29:28qu'enfin,
29:29il trouvera la possibilité
29:31d'envisager
29:32de porter l'uniforme.
29:33Malheureusement,
29:35l'administration
29:36tardera.
29:37ce n'est que plus tard
29:38qu'il gagnera
29:39enfin
29:40le centre
29:43de la guerre
29:43alors que celle-ci,
29:46malheureusement,
29:46de par les nouvelles,
29:48est une véritable catastrophe.
29:50Que dis-je ?
29:51Une hécatombe.
29:53En 1916,
29:57le voilà.
29:58Après une formation rapide,
29:59il a un garde
30:00de sous-lieutenant
30:03devant Verdun
30:06avec ceux qui,
30:07depuis le mois de février,
30:10depuis le 21 février
30:121916
30:14à 7h15,
30:15soudain,
30:16ce n'est plus la Terre,
30:18c'est un monde
30:19d'apocalypse,
30:20tout tremble de partout,
30:21la canonnade invraisemblable,
30:23les Allemands
30:24ont décidé
30:25de dénicher
30:26les Français.
30:27Ça va durer
30:27pendant plus d'un an.
30:29Et quand on vit
30:30dans ces conditions,
30:31j'ai pris
30:32que de lettres
30:33ont été écrites.
30:35Il y a le caporal
30:36Henri Potel.
30:38Potel,
30:38il est là.
30:39Il est monté
30:40jusqu'à Verdun
30:41avec les camarades
30:43de Bardas-Uldo.
30:45Ils entendaient
30:46le grondement,
30:47cette terreur
30:48qui, à fur et à mesure,
30:49les gagnaient
30:49les frissons.
30:51Et puis,
30:52il y a le jour
30:52où ce sera
30:54votre tour
30:55de jaillir.
30:56De jaillir
30:57de ce lieu
30:57qui est un véritable bourbier
30:59où, à peine arrivé,
31:01vous avez
31:01toute cette faune
31:03lilliputienne
31:03qui vous infiltre.
31:05Les puces,
31:06les pouces,
31:06ça vous gratte
31:07de partout.
31:08Et quand vous essayez
31:09de vous dresser,
31:10vous butez sur quoi ?
31:10C'est pas un bout de bois.
31:12C'est le corps
31:13d'un camarade
31:14qui est là
31:14en train
31:15de se
31:16délabrer
31:18parce qu'on ne peut
31:20pas l'évacuer.
31:22Et puis,
31:22on vous dit
31:23la compagnie,
31:24il faut vous préparer.
31:26Et la Potel
31:27raconte
31:28comment,
31:29soudain,
31:31on serre les poings,
31:33les mâchoires
31:34qui se
31:35bloquent,
31:38la tête
31:39qui se vide,
31:41les mains
31:42qui sont froides,
31:43la fièvre
31:44qui vous prend
31:45sur la tête.
31:47Il faut y aller.
31:48Les jambes
31:49sont chancelantes
31:50et on attend
31:51l'ordre du lieutenant.
31:53Il est caporal,
31:54lui,
31:54il a ses gars
31:55à ses côtés.
31:57Que leur dire
31:58« Allez,
31:58on va y aller ! »
32:00C'est le coup de gnôle,
32:01celui qui permettra
32:02d'obéir.
32:04Et soudain,
32:05on y va
32:06et on jaillit
32:07dans les ouras
32:07et on a à peine
32:09le temps
32:10de s'affronter
32:11à cette fumée
32:12qui monte,
32:13qui monte la tornade,
32:15le pied,
32:15les copains
32:16qui tombent
32:17et quand tout
32:17se dissipe,
32:19vous n'êtes plus
32:19que quelques-uns
32:21et vous retournez
32:22comme un rat
32:24jusqu'à la tranchée
32:25où vous vous enfouissez
32:27en attendant peut-être
32:29que ce soit
32:30votre tour
32:30et quand ils reviendront,
32:33ce seront des spectres
32:34comme Apollinaire,
32:36on l'a pas oublié,
32:37qui lui s'est retrouvé
32:39avec un éclair d'obus
32:41dans la tête
32:42en 1916.
32:45Il sera opéré
32:46deux fois,
32:47trépané
32:47et quand on le voit
32:49ensuite dans Paris
32:50se promener
32:51l'œil halluciné
32:53avec la bande
32:56autour
32:57de son cerveau,
33:00il attend quoi ?
33:02L'espoir
33:03d'écrire encore
33:04mais malheureusement
33:05c'est un virus
33:07qui l'infiltre,
33:08il est tellement,
33:09tellement
33:10laminé
33:12de ses forces
33:13et c'est
33:15à cause
33:16de la grippe espagnole.
33:17Incroyable.
33:19Merci pour ce
33:19formidable récit
33:20mon chien
33:21Marc Menon.
33:22On va continuer
33:23à parler
33:23avec notre invité
33:25dans un instant,
33:26notre invité
33:26pour qui c'est
33:27sa première télé,
33:28elle s'appelle
33:29Jeanne Gaudin,
33:29elle a 25 ans,
33:31son père est mort
33:31en Afghanistan
33:32pour la France
33:34le 10 juin 2011
33:35et elle vient
33:35témoigner.
33:36D'abord un pas de côté
33:37avec vous
33:38Charlotte Dornelas
33:40puisqu'il y a deux jours
33:40des commémorations
33:42du 10e anniversaire
33:44des attentats
33:44du 13 novembre
33:45qui ont fait
33:47130 de morts
33:48et des centaines
33:48de blessés.
33:50Nous entendons parler
33:50à nouveau
33:51de Salah Abdel-Slam
33:52et de son ex-compagne.
33:54Dites-nous
33:54de quoi il s'agit
33:55précisément.
33:56Oui,
33:56un pas de côté
33:56ou la poursuite
33:57des guerres
33:58peut-être qu'elles sont
33:59aujourd'hui
33:59parce que s'il y a bien
33:59une guerre
34:00que nous avons à mener
34:01ces dernières années,
34:02je sais que le thème
34:02est à la mode
34:02mais celle-ci
34:04en était bien une.
34:06Alors vous avez raison,
34:06on a beaucoup entendu
34:07parler de Salah Abdel-Slam
34:08ces derniers jours.
34:10Alors on va commencer
34:11par la partie terrorisme
34:12des nouvelles
34:14si je puis dire ainsi
34:14qui concerne d'une part
34:17Salah Abdel-Slam
34:18mais également
34:18son ex-compagne
34:19et qui explique
34:21on va dire
34:22les enchaînements
34:22de garde à vue
34:23dont on a entendu
34:23parler ces derniers jours
34:24et qu'on peine un peu
34:26peut-être à discerner
34:27on va dire.
34:28Alors Abdel-Slam en premier,
34:29hier le parquet national
34:30antiterroriste
34:31a publié un communiqué
34:33annonçant
34:34avoir requis
34:36sa mise en examen
34:37dans le cadre
34:38d'une information judiciaire
34:39ouverte pour recel
34:40d'objets illicites
34:41en l'occurrence
34:42des clés USB
34:43illégales en détention
34:45vous ne pouvez pas
34:46les avoir
34:46et dont une
34:48contiendrait
34:49de la propagande
34:50djihadiste.
34:52Alors l'enquête
34:52elle avait été lancée
34:53en janvier dernier
34:54à la suite
34:55d'une vérification
34:56de son ordinateur
34:57il avait acquis
34:58légalement
34:58cette fois-ci
34:59un ordinateur
34:59pour suivre
35:01une formation
35:02en prison
35:03et il y aurait
35:04des traces
35:05de connexion
35:06retrouvées
35:07au moment
35:08de la vérification
35:08de son ordinateur
35:09et notamment
35:11des traces
35:12de connexion
35:12à de la propagande
35:13djihadiste.
35:14Donc on dit
35:16très exactement
35:17des chemins d'accès
35:18c'est très technique
35:19mais vers des fichiers
35:20audio, images, vidéos
35:21la plupart ayant trait
35:22à la propagande
35:23officielle
35:23d'organisations
35:24terroristes
35:25Etats islamiques
35:25ou Al-Qaïda.
35:27Donc il y a
35:27au moins une clé
35:28dont son ex-compagne
35:30serait propriétaire.
35:31Voilà pourquoi
35:31nous avons également
35:32entendu parler d'elle
35:33son ex-compagne
35:34elle s'appelle
35:35Maéva
35:36elle est
35:37donc c'est une convertie
35:38elle est mise en examen
35:41elle également
35:41soupçonnée
35:42de lui avoir
35:42fait remettre
35:43cette clé
35:44par l'intermédiaire
35:44de quelqu'un d'autre
35:45donc c'est pas elle
35:45qui l'aurait remise
35:46en prison
35:46mais quelqu'un d'autre
35:47l'aurait fait
35:48ce qu'elle a reconnu
35:49elle a reconnu
35:50avoir chargé
35:50de la propagande
35:51djihadiste
35:51et lui avoir fait
35:52remettre cette clé
35:53et elle est par ailleurs
35:54impliquée dans une autre
35:55information judiciaire
35:57qui a été ouverte
35:58à ce moment-là
35:58parce qu'elle a été
35:59mise en garde à vue
36:00pour cette histoire
36:01de clé USB
36:02elle a donc été
36:03perquisitionnée
36:04et chez elle
36:05on a retrouvé
36:05de quoi ouvrir
36:07cette autre
36:07information judiciaire
36:08pour cette fois-ci
36:09association de malfaiteurs
36:11terroristes
36:12en raison d'un éventuel
36:13projet d'attentat
36:14qui a été découvert
36:15à ce moment-là
36:16Abdeslam lui
36:17n'est pas concerné
36:18par cette information
36:19judiciaire
36:20son avocate
36:21l'avait dit
36:22mais ça a été confirmé
36:23par la DGSI
36:24et par le parquet
36:25il n'a aucun lien
36:26dans cette nouvelle affaire
36:28il s'agit simplement
36:29de Maéva
36:29donc son ex-compagne
36:31et de deux personnes
36:32de son entourage
36:33une mineure de 17 ans
36:35également convertie
36:36à l'islam radical
36:37c'est le moins qu'on puisse dire
36:38et je cite
36:39son nouvel époux religieux
36:41le nouvel époux religieux
36:43de Maéva
36:43donc l'ex-compagne
36:44de Salah Abdeslam
36:45tous les trois
36:46ont été mis en examen
36:47hier
36:47et placés en détention
36:49provisoire
36:49et sur la vie privée
36:52d'Abdeslam
36:53qui a légitimement
36:53fait couler beaucoup d'encre
36:54je précise également
36:55parce que toutes ces informations
36:56ont été mêlées
36:57pendant trois jours
36:57et on avait du mal
36:58à s'y retrouver
36:59on l'a dit
37:00mariée
37:00en prison
37:02à cette Maéva
37:03je précise simplement
37:04que ce n'est pas un droit
37:05qui lui a été accordé
37:06il n'est pas sorti
37:07pour aller à la mairie
37:07on n'a pas fait venir
37:08le maire en prison
37:09il l'a fait par téléphone
37:11et c'est un mariage religieux
37:12donc il ne regarde
37:12personne d'autre
37:14que lui
37:14et je ne sais pas la personne
37:15je ne sais pas comment ça se passe
37:16mais ça a été fait par téléphone
37:18ça n'a pas été organisé
37:19dans la prison
37:20la deuxième chose
37:21c'est que
37:21l'administration pénitentiaire
37:23avait précisé
37:24que cette Maéva
37:25avec laquelle il s'était marié
37:27donc par téléphone
37:28et religieusement
37:28faisait partie
37:29de la vingtaine
37:30de jeunes femmes converties
37:31qui lui écrivaient
37:32extrêmement régulièrement
37:33et absolument
37:34énamourées
37:35ce n'est pas très rassurant
37:36en 2016
37:37donc un an
37:38après les attentats
37:39à Fleury-Mérogis
37:41et cette Maéva
37:42a en effet eu des droits
37:44de visite
37:44malgré sa propre radicalisation
37:46à partir de 2024
37:48toujours sous surveillance
37:50puisque Salah Abdel-Slam
37:51est non seulement placé
37:53à Vendin-le-Vieil
37:53donc dans la prison
37:54de haute sécurité
37:55il est en plus
37:55à l'isolement
37:56dans cette prison
37:57et détenu particulièrement
37:59surveillé
37:59donc il est autorisé
38:01à quelques parloirs
38:02qui lui ont été accordés
38:03après notamment
38:03des violences
38:04extrêmement graves
38:05à l'égard
38:05de l'administration pénitentiaire
38:07parce qu'il devenait fou
38:08pour le dire simplement
38:10entre ses quatre murs
38:11on lui a permis ses visites
38:13et vous me permettrez
38:14d'ajouter un commentaire
38:16qui n'engage que moi
38:18mais je pense que
38:19si on accepte
38:20elle de la faire venir
38:20radicaliser
38:21rencontrer Salah Abdel-Slam
38:23le tout sous surveillance
38:24c'est que ça doit intéresser
38:25le renseignement pénitentiaire
38:27quand elle est là
38:27on sait où elle est
38:28et il avait par ailleurs
38:30il y a eu la rumeur
38:31au printemps dernier
38:33qu'il aurait eu un enfant
38:35avec cette femme
38:36en prison
38:36c'est absolument faux
38:37pour la bonne et simple raison
38:38qu'il n'a absolument pas le droit
38:40pour le coup
38:41à l'unité de vie familiale
38:42c'est vrai que cette rumeur
38:43a couru effectivement
38:44voilà
38:44et il n'a absolument pas le droit
38:45à l'unité de vie familiale
38:46qui permet vous savez
38:47des rencontres sans surveillance
38:48et c'est d'ailleurs
38:50la raison qu'il avait invoquée
38:52pour se séparer
38:53de cette Maéva
38:54depuis avril dernier
38:55ils n'ont plus aucun contact
38:56voilà pour répondre
38:57à toutes les questions
38:58qui se sont peut-être posées
38:59ces derniers jours
39:00merci pour ce point
39:01très important
39:02son avocate a également
39:03fait part de sa volonté
39:04de participer
39:05je cite à la justice
39:06restaurative
39:08de quoi s'agit-il
39:09ça a beaucoup surpris ça
39:10oui alors là
39:10c'est honnêtement
39:11un peu plus flou
39:12vous allez voir pourquoi
39:13alors c'est son avocate
39:14en effet
39:14c'était ce matin
39:15qui annonçait
39:16qu'il serait prêt
39:16à s'engager
39:17dans ce processus
39:18de justice restaurative
39:19alors je la cite
39:20c'est une personne
39:21Salah Abdel Slam
39:22qui potentiellement
39:23aimerait pouvoir expliquer
39:23un peu la situation
39:24discuter
39:25ouvrir une porte
39:25au parti civil
39:26si toutefois
39:27celle-ci le souhaitait
39:28il l'a exprimée
39:30ainsi que certaines parties civiles
39:31qui veulent entrer
39:32en contact avec lui
39:33alors c'est une démarche
39:34qui ne remplace
39:35en aucun cas
39:36la justice pénale
39:37ça a le mot de justice
39:38restaurative
39:38parce qu'elle s'est développée
39:40elle a été inscrite
39:41dans la loi
39:41à partir de 2014
39:42en France
39:43et qui permet
39:44de mettre en relation
39:45sur la base
39:46évidemment du volontariat
39:48et de façon
39:49évidemment encadrée
39:50à l'intérieur de la prison
39:51des victimes
39:52et des auteurs
39:53d'infractions
39:54que ces victimes
39:55et ces auteurs
39:56soient issus
39:56du même dossier
39:57entre guillemets
39:57ou de la même infraction
39:59quelqu'un qui a été victime
40:01d'un vol à main armée
40:02peut rencontrer
40:02quelqu'un qui est coupable
40:03de vol à main armée
40:04sans que ce soit
40:05la même affaire
40:06directement
40:07l'idée initialement
40:08c'est de restaurer
40:09un lien entre les deux
40:11mais surtout initialement
40:13la raison pour laquelle
40:13ça a été expliqué
40:14ça vient beaucoup
40:15de l'étranger
40:15c'est de reconnaître
40:16la souffrance de la victime
40:18qu'elle soit exprimée
40:19justement aux auteurs
40:20de ces faits
40:21et avec l'espoir
40:22de responsabiliser
40:24les auteurs
40:26qui pour certains d'entre eux
40:27ne se rendent absolument
40:28pas compte des conséquences
40:29de ce qu'ils ont fait
40:31et ce qui est vrai
40:32et pour donner raison
40:33à l'avocate
40:33c'est que le président
40:34de l'association
40:35Life for Paris
40:36Arthur Desnouveaux
40:37donc un des rescapés
40:38du Bataclan
40:38qui dirige aujourd'hui
40:39l'association
40:40des survivants
40:42du Bataclan
40:42a bien accueilli
40:43cette information
40:44et expliqué que
40:45en effet
40:45certaines victimes
40:46avaient ce désir
40:48de rencontrer
40:49et vous savez
40:49d'essayer
40:50de tenter
40:50encore une fois
40:51même après le procès
40:52de répondre à cette question
40:54qui hante
40:54n'importe quelle victime
40:55pourquoi
40:56et pourquoi moi
40:57Mais qu'est-ce qui est
40:59donc flou
41:00Charlotte
41:00est-ce que cela pourrait
41:01changer quelque chose
41:02à sa peine ?
41:03Non alors
41:03c'est pas du tout
41:04le même processus
41:05en l'occurrence
41:05Abdel Slam
41:06est condamné
41:07à la perpétuité
41:07qu'on appelle réelle
41:08mais qui ne l'est plus
41:10complètement
41:10puisque la France
41:11s'est mise en conformité
41:12avec le droit européen
41:13en introduisant
41:14la possibilité
41:15pour l'accuser
41:15vous savez
41:16le droit européen
41:16explique que
41:17vous n'avez pas le droit
41:18de condamner quelqu'un
41:19à la perpétuité réelle
41:20il faut lui laisser
41:20une chance
41:21un jour
41:22de pouvoir sortir
41:23donc il doit y avoir
41:24la possibilité
41:25d'un relèvement
41:26de la période
41:27de sûreté
41:28incompréhensible
41:28au bout de 30 ans
41:30de détention
41:31il faudrait pour cela
41:33que dans 30 ans
41:34enfin dans 30 ans
41:36moins les années
41:36qu'il a déjà faites
41:37mais il faudrait que
41:385 magistrats réunis
41:39décident non seulement
41:41que le prisonnier
41:42est apte à ressortir
41:43de prison
41:43mais surtout
41:44que cet aménagement
41:45ne risque pas
41:46de causer un trouble
41:47à l'ordre public
41:47concernant les attentats
41:49du 13 novembre
41:50les chances
41:50avons-le
41:51sont minimes
41:52ce qui est plus flou
41:53je vous disais tout à l'heure
41:54que c'est un peu flou
41:55c'est évidemment
41:55la sincérité
41:56d'Abdelslam lui-même
41:57au cours de son procès
41:59déjà
41:59souvenez-vous
42:00le procès avait commencé
42:01il avait été un soldat
42:02implacable de l'état islamique
42:03répétant qu'il avait fait
42:05son devoir
42:06non seulement vis-à-vis d'Allah
42:07mais vis-à-vis
42:08de son engagement
42:09auprès de l'état islamique
42:10et il a fini le procès
42:12en disant
42:13qu'il demandait pardon
42:13en citant le Coran
42:14en expliquant
42:15qu'il fallait avoir
42:15une haine modérée
42:16pour ses ennemis
42:17il fallait quand même
42:17oser
42:18et en pleurant
42:20à la fin du procès
42:21en expliquant donc
42:21qu'il était
42:22changeant dans ce procès
42:24mais surtout
42:25aujourd'hui
42:26il y a un désaccord
42:27et chacun décidera
42:28de qui il suit
42:29entre la DGSI
42:31le renseignement intérieur
42:32et son avocate
42:33la directrice générale
42:34du renseignement intérieur
42:35Céline Berton
42:36a estimé lundi
42:37donc hier
42:38qu'il demeurait
42:39je cite radicalisé
42:40et convaincu
42:41de l'idéologie mortifère
42:43son avocate
42:43elle a répondu
42:44qu'il essayait
42:45je cite encore
42:45d'accéder à l'éducation
42:47et souligner
42:48qu'il avait présenté
42:49des excuses
42:49ce qui était
42:50je la cite encore
42:51tout à fait
42:52inespérée
42:53elle parlait donc
42:54des derniers jours
42:55du procès
42:56voilà pourquoi
42:57c'est un petit peu
42:57plus flou
42:58chacun se fera
42:59évidemment son idée
43:00Merci beaucoup
43:01pour ces points précis
43:02Charlotte Dornelas
43:03merci Marc
43:04tout à l'heure
43:04de nous avoir fait vivre
43:06je ne vous ai pas dit merci
43:07mais c'est important
43:08Jeanne Godin
43:09entre dans le studio
43:11bonsoir Jeanne Godin
43:12merci d'être avec nous
43:13ce soir
43:13vous êtes la fille
43:14d'un militaire mort
43:15pour la France
43:16Mathieu
43:16un père
43:17que vous portez
43:19toujours dans votre coeur
43:20et dont vous faites
43:21vivre la mémoire
43:22avec une force
43:23et une pudeur
43:24admirables
43:25à travers votre histoire
43:26c'est celle de toutes les familles
43:27de soldats
43:28nous allons entendre
43:29ce soir
43:30jamais on ne donne la parole
43:31à ceux qui comme vous
43:32à ceux qui restent
43:33et nous avons voulu le faire
43:35ce soir avec vous
43:35vous avez
43:36chère Jeanne
43:3725 ans
43:38c'est votre première télé
43:39ce soir
43:39merci de nous accorder
43:41votre confiance
43:42vous êtes orthophoniste
43:43vous vivez en Gironde
43:45et c'était le 10 juin
43:462011
43:47vous aviez 11 ans
43:49c'est un samedi
43:50vous devez partir
43:51en cours de danse
43:52mais ce samedi là
43:53votre maman vient
43:55dans votre chambre
43:56vous réveille
43:57et rien ne se passe
43:58comme prévu
43:59non rien ne se passe
44:00comme prévu
44:00parce que
44:01contrairement à d'habitude
44:04où je suis la seule
44:05à me réveiller tôt
44:06et à partir
44:07donc en cours de danse
44:08elle me dit
44:09viens dans la chambre
44:10de Joséphine
44:10donc la numéro 4
44:12de ma fratrie
44:13je suis l'aînée
44:13de maintenant 5
44:14et donc on se réunit
44:17elle est déjà là
44:18et votre mère
44:19attend un enfant
44:20à ce moment
44:20et voilà
44:20et ma maman
44:21est aussi enceinte
44:22de mon dernier petit frère
44:24Louis
44:24numéro 5
44:26et donc mes autres frères
44:27Henri et Cyprien
44:28sont déjà là aussi
44:29donc il n'y avait plus
44:30de place sur le lit
44:30donc je m'assois
44:31à ses pieds
44:33et donc
44:33sans introduction
44:35sans préambule
44:36elle nous dit
44:37directement
44:38ben voilà
44:38cette nuit
44:39papa a eu un accident
44:40et il est mort
44:42voilà
44:43l'annonce a été
44:45sans fioriture
44:46très directe
44:48très simple
44:48dites
44:50avec les mots justes
44:51de façon à ce que
44:52enfant
44:53moi
44:54âgée de 11 ans
44:55mais ma petite soeur
44:56âgée de 3 aussi
44:57chacun puisse prendre
44:58la mesure
44:59de l'importance
45:00de l'annonce
45:00qui nous était faite
45:01à ce moment là
45:02c'est évidemment
45:03un raz-de-marée
45:05à ce moment là
45:06je pleure
45:09je hurle
45:09et tout de suite
45:12on se retrouve
45:13basculer
45:15dans cette vie
45:16d'adulte
45:17où d'un coup
45:18notre papa
45:20qui est
45:21un super-héros
45:22en fait
45:23peut mourir
45:24du jour au lendemain
45:26c'est quelque chose
45:27dont on a plus ou moins
45:28conscience
45:28parce que quand on grandit
45:29avec un père militaire
45:30le danger
45:33fait un peu partie
45:34de cette réalité
45:35on en a conscience
45:36mais on n'a pas forcément
45:37conscience
45:38que
45:38du jour au lendemain
45:40notre vie peut basculer
45:41à ce point là
45:42qu'on peut se retrouver
45:42sans père
45:43et que
45:44toutes les étapes
45:46de notre vie
45:47vont être chamboulées
45:49et vont se passer
45:50avec l'absence
45:51de ce père
45:52alors
45:52un père
45:53qui est quand même
45:54présent
45:55par tout le souvenir
45:56que l'on en a
45:57on se raconte
46:00souvent
46:00avec mes frères et soeurs
46:02les souvenirs
46:03qu'on en a
46:03et puis c'est très important
46:04parce que
46:05Louis
46:05l'ayant pas du tout
46:06connu
46:06on le rend vraiment
46:08vivant
46:09et pleinement présent
46:10en vie de famille
46:11parce que lui aussi
46:14a un père
46:14il l'a pas connu
46:15mais son père
46:16est très présent
46:17donc on grandit
46:18avec ce souvenir là
46:19mais pour autant
46:19on a cette bascule
46:22de prise de conscience
46:24la mort peut arriver
46:26à tout instant
46:26la mort peut arriver
46:27à n'importe qui
46:28et il va falloir
46:30grandir
46:31il va falloir
46:31continuer à avancer
46:33avec
46:34pour lui
46:35et aussi pour nous
46:36votre père
46:37Mathieu
46:38avait 37 ans
46:39c'était le 10 juin 2011
46:40il était copilote
46:42d'un hélicoptère
46:43et c'est à ce moment là
46:44qu'il est décidé
46:45lors d'un accident
46:46il est décédé
46:47des suites de ses blessures
46:48le pilote lui
46:49a survécu
46:50comment vous
46:52vous êtes raccrochée
46:55à la vie
46:55comment avez-vous survécu
46:57parce que 11 ans
46:57à la fois
46:58on n'est pas trop consciente
47:00et en même temps
47:01on est bien consciente
47:02on a ces moments
47:03on a vu
47:03les images
47:04que vous avez
47:04voulu partager avec nous
47:06ces photos
47:06on a vu que vous avez
47:07des moments de partage
47:08avec votre père
47:09vous avez vécu
47:09une véritable histoire
47:10avec votre père
47:11comment vous vous êtes reconstruite
47:13c'est un long parcours
47:15je pense
47:16et l'adolescence
47:17n'est pas en plus
47:17au milieu de tout ça
47:18plusieurs choses
47:21je pense déjà
47:22qu'à 11 ans
47:25on a encore un petit peu
47:27cette âme d'enfant
47:28qui fait que
47:29dans cette tourmente
47:30et dans toutes les difficultés
47:32qu'on traverse
47:33mine de rien
47:34on continue
47:35de voir
47:36des petites choses
47:38d'enfants
47:38qui continuent
47:39de nous remplir
47:40de joie
47:40je me souviens
47:41de batailles
47:42de boules de neige
47:43dans les parterres
47:44ou dans la cour
47:46des Invalides
47:46bien sûr
47:47personne ne marche
47:48sur les parterres
47:49de la cour des Invalides
47:50mais nous on faisait
47:50des batailles
47:51de boules de neige
47:51parce que les petits fours
47:52dans les salons
47:53c'était pas très intéressant
47:54à 11 ans
47:54ou de déraper
47:56enfin de concours
47:58de glissade
47:59sur les parquets
47:59des Invalides
48:01aussi en chaussettes
48:02donc c'est des petites choses
48:03c'est l'insouciance
48:04des enfants
48:04qui est très présente
48:06à ce moment là
48:07et qui fait que
48:09la vie continue aussi
48:11finalement
48:11on n'est pas
48:12on n'est pas bloqué
48:13dans ce basculement
48:16c'est
48:16en fait la vie doit continuer
48:18la vie doit continuer
48:19mais vous
48:19Jeanne
48:20mais moi plus tard
48:21à quoi je me suis raccrochée
48:23ensuite
48:23chaque jour
48:24au quotidien
48:25chaque jour au quotidien
48:27je pense
48:27déjà
48:28ma foi
48:29parce que
48:31parce qu'en fait
48:32il y a cette espérance
48:33donc moi je suis catholique
48:34et il y a cette espérance
48:35du ciel
48:36cette espérance
48:37de se dire
48:37plus tard
48:38je le retrouverai
48:39mon papa
48:40voilà
48:41donc la foi
48:42est très présente
48:43la foi vacille
48:45avec l'adolescence
48:45c'est pas facile
48:46il y a des doutes
48:47des vrais moments
48:49où on est un peu
48:51en colère
48:52où on en veut
48:52où on cherche
48:53en tout cas un coupable
48:54mais en tout cas
48:55la foi reste quand même
48:56très forte
48:57dans ce qu'elle apporte
48:58et puis je suis persuadée
48:59ensuite que
49:00on a au fond de nous
49:02un paquet de ressources
49:03qu'on n'estime pas
49:05tant qu'on n'a pas été
49:07confronté
49:08à cette situation
49:09on ne peut pas imaginer
49:11que son père
49:12quand on a 11 ans
49:13va mourir
49:13et pour autant
49:14quand on y est confronté
49:15on est obligé
49:17de faire avec
49:18et donc on va aller chercher
49:19au fond de soi
49:20ou autour de soi
49:21les ressources nécessaires
49:22pour avancer
49:23et autour de vous
49:24ce sont ces lettres
49:25la petite Jeanne
49:26qui a 11 ans
49:27plonge dans les lettres
49:29que lui envoie son père
49:30lorsqu'il part à chaque fois
49:31en opération extérieure
49:33comme celle que vous nous avez envoyée
49:34on va voir les cartes postales
49:35si vous permettez
49:36vous avez donné autorisation
49:37de les lire
49:38à Plana
49:39le 28 août 2023
49:41Madous
49:43lorsque tu recevras ce courrier
49:45nous serons au mois de septembre
49:46c'est le mois
49:48où je rentre en France
49:49c'est également le mois
49:51de la rentrée des classes
49:51j'espère que cette journée
49:53un peu particulière
49:54se sera bien passée
49:55et que tu es heureuse
49:56de retrouver tes camarades
49:57je te fais plein de bisous
49:58ton papa qui t'aime
49:59on a aussi à Abidjan
50:01le 30 janvier 2006
50:03Madous
50:03j'espère que
50:05comme les enfants
50:06de cette carte
50:06tu t'amuses bien
50:07pense très fort à moi
50:09quand tu prendras
50:10cette girafe dans tes bras
50:11gros bisous
50:12papa
50:12ce sont ces lettres
50:14qui vous auront aussi
50:15reconstruites
50:15complètement
50:16ça a été la première chose
50:18que j'ai faite
50:18après l'annonce
50:19de la mort
50:20tout de suite
50:21j'ai eu besoin
50:21de me raccrocher
50:22à quelque chose
50:22de matériel
50:23que j'avais de lui
50:23donc c'est vers ces lettres
50:25que moi je me suis
50:25tout de suite tournée
50:26mais je pense que
50:28chacun a un processus
50:30de reconstruction
50:31moi ça a été ça
50:32un de mes frères
50:34ça a été le parfum
50:35plus récemment
50:37Henri
50:38donc mon cadet
50:39celui qui est juste
50:39après moi
50:40s'est fait tatouer
50:42donc la signature
50:42qu'on ne voit pas
50:43sur les lettres ici
50:44mais papa signait
50:45souvent ces lettres
50:46avec son trigramme
50:47donc GDN
50:48qu'il agrémentait
50:50avec les pales
50:51de l'hélicoptère
50:52donc pour avoir
50:52cette forme d'hélicoptère
50:54Joséphine
50:55ça a été
50:56ça a été par
50:57un besoin
50:58de recueillir
50:59différents souvenirs
51:00de personnes
51:01qui l'avaient connues
51:02aussi bien de la famille
51:03que des amis
51:04que des collègues
51:05donc
51:05on a besoin
51:08de chercher
51:08dans notre entourage
51:09des appuis
51:11des choses
51:12qui nous font avancer
51:13et donc c'est ce qu'on a fait
51:15chacun à notre place
51:16avant de laisser une question
51:18à Gabriel Cluzel
51:19je rappelle que vous avez
51:20accompagné le président Sarkozy
51:22sur l'Arc de Triomphe
51:23en 2011
51:24qu'est-ce que ça représente
51:26ce moment pour vous
51:27parce que c'était la première fois
51:28et c'était le président Sarkozy
51:30qui avait ouvert
51:31cette journée du 11 novembre
51:32non plus
51:33au souvenir de l'amnistice
51:34mais aussi à tous les morts
51:35pour la France
51:36il y avait quatre enfants
51:37avec lui
51:38dont vous
51:39et votre petit frère
51:40et c'était une grande première
51:42ce jour-là
51:43quel souvenir gardez-vous
51:44du 11 novembre
51:46de ce 11 novembre 2011
51:47un souvenir très froid
51:49il faisait extrêmement froid
51:51sur cette place
51:52de l'étoile
51:53alors on vous voit ici
51:54avec le bras dans l'écharpe
51:56avec le bras dans l'écharpe
51:57je m'étais cassé le cou
51:58de 10 jours avant
51:59donc pour vous
52:01le 11 novembre
52:01il représente
52:02quelque chose de fort
52:03oui
52:04très très fort
52:05c'est vraiment
52:06pour moi
52:07le moment d'hommage
52:08par excellence
52:10aussi bien
52:12pour les poilus
52:13de la première guerre mondiale
52:14que en fait
52:14très justement
52:15comme il a été ouvert ensuite
52:17à tous les morts
52:18pour la France
52:18et c'était
52:19un vrai honneur
52:21à ce moment-là
52:22parce que
52:23avoir le président
52:25de la République
52:26qui souhaite
52:28notre présence
52:29à ce moment-là
52:30c'est que
52:30il s'associait
52:32à la douleur
52:33qu'on pouvait avoir
52:34mais aussi à l'hommage
52:35qu'on va avoir ensuite
52:37donc c'était très important
52:38très important
52:39Gabriel Cluzel
52:39et puis j'ai une dernière question
52:40merci Jeanne
52:42déjà pour offrir
52:43ce visage très rayonnant
52:45et puis
52:45d'avoir vécu cela
52:48c'est un sacrifice
52:49offert à la France
52:50c'est assez touchant
52:53moi j'avais été très marquée
52:55par un reportage
52:57sur les orphelins
52:58dans lequel il y avait
52:58votre tout petit frère
52:59celui qui n'a pas connu
53:00son papa
53:00qui est un enfant posthume
53:02comme on dit
53:02et qui dit
53:04on lui demande
53:04qu'est-ce que tu veux faire
53:05plus tard
53:06et bien
53:06je veux être militaire
53:08comme papa
53:09et donc on sent
53:11cette image
53:12de votre papa
53:13a vraiment
53:13perduré
53:15dans votre famille
53:16a vraiment été entretenu
53:17c'est très beau
53:18je trouve
53:18oui tout à fait
53:20on a fait en sorte
53:21de lui transmettre
53:22les quelques souvenirs
53:23qu'on a
53:24parce qu'on n'était pas
53:24non plus très vieux
53:25donc difficile
53:26d'avoir aussi
53:27beaucoup de souvenirs chacun
53:28et puis
53:29les souvenirs sont aussi
53:31quelque chose
53:31de très personnel
53:32et
53:32il y a une petite part
53:34d'égoïsme quand même
53:35où au fond de nous
53:37en tout cas moi personnellement
53:39où on n'a pas très envie
53:41en fait de les partager
53:42avec nos frères et sœurs
53:42parce qu'on se dit
53:44oui mais ça c'est mon souvenir
53:46à moi
53:46j'ai pas envie
53:46que tu t'en saisisses
53:47j'ai pas envie
53:48que tu le déformes
53:49j'ai pas envie
53:49que tu le juges
53:50je veux le garder pour moi
53:51et en même temps
53:52lui
53:53n'en ayant pas
53:54à proprement parler
53:55en fait
53:56ça semblait assez évident
53:58que ça
53:59pour le coup
53:59on le partage avec lui
54:00Jeanne Gouda
54:0130 secondes
54:02pour terminer
54:03une dernière question
54:04avant la chronique
54:04de Mathieu Bocoté
54:05si votre père
54:06vous écoutez aujourd'hui
54:08là maintenant
54:09qu'est-ce que vous auriez aimé
54:10lui dire ?
54:11que je l'aime
54:11que je l'aime
54:13et que j'espère
54:14qu'il est fier de moi
54:15pardon
54:16non non
54:17que je l'aime
54:18que j'espère qu'il est fier de moi
54:19et qu'il me manque beaucoup
54:22mais que je suis
54:23aussi très fière
54:23de ce qu'il a fait
54:25et
54:26et que en réalité
54:28je le remercie
54:30et que je changerai pas forcément
54:31parce que je pense
54:32que je serai pas la personne
54:33que je suis aujourd'hui
54:35sans tout ça
54:36merci d'avoir eu le courage
54:38la passion
54:39l'énergie
54:41de venir partager
54:43avec nous
54:44tous ces souvenirs
54:45et ce que ça représente
54:46puisque jamais personne
54:48effectivement ne te témoigne
54:49lorsqu'on est plus
54:50pays de la nation
54:50lorsqu'on est une enfant
54:52comme vous
54:52qui avez grandi
54:53et pour vous
54:54votre père
54:54c'est votre fierté
54:55la fierté du sacrifice
54:57la fierté de la France
54:58merci infiniment
54:59merci à vous
55:00restez avec nous
55:01pour la dernière chronique
55:01de Mathieu Bocoté
55:02Emmanuel Macron a reçu
55:04aujourd'hui Mahmoud Abbas
55:05Mathieu le président
55:06de l'autorité palestinienne
55:07à Paris
55:08quel est le sens
55:09de cette décision
55:10qui en étonne plusieurs
55:11on se fait en politique
55:12chacun veut poursuivre
55:13son propre théâtre
55:14même s'il n'est plus cru
55:15au coeur du théâtre
55:16en politique étrangère
55:17d'Emmanuel Macron
55:18il y a cette idée
55:19que c'est grâce à lui
55:20grâce à la reconnaissance
55:22de l'état palestinien
55:23que finalement
55:24les américains
55:24avec Trump
55:25ont été capables
55:26de pousser vers la paix
55:27autrement dit
55:28la décision
55:29d'Emmanuel Macron
55:30serait à l'origine
55:30de la décision
55:31de Donald Trump
55:32qui ferait en sorte
55:32qu'on serait dans
55:33une nouvelle séquence
55:33politique aujourd'hui
55:34dès lors qu'on veut
55:36être fidèle à ce récit
55:37la prochaine étape
55:38la reconnaissance
55:39de l'état de Palestine
55:40c'est la reconnaissance
55:41la rencontre du dirigeant
55:42du dirigeant légitime
55:44de l'état de Palestine
55:45qui est le président
55:46de l'autorité palestinienne
55:47qui est Mahmoud Abbas
55:48le problème
55:49et le suivant
55:50à travers cela
55:51c'est que Mahmoud Abbas
55:52gardons-le à l'esprit
55:53est l'incarnation
55:55un président aujourd'hui
55:56momifié
55:56c'est un président
55:57à peu près
55:58il est mort sur pattes
55:59qui est l'incarnation
56:02affaibli
56:02affaibli complètement
56:03s'il n'était qu'affaibli
56:05j'essaie de modérer vos propos
56:07vous avez raison
56:08vous avez raison
56:09donc il est affaibli
56:10disons ça ainsi
56:10à la tête d'une autorité
56:13corrompue
56:13comme c'est pas possible
56:15et qui se présente
56:16aujourd'hui
56:16à la manière
56:17de l'incarnation
56:18de la nation palestinienne
56:20qui est l'incarnation
56:21légitime
56:21parce que la principale
56:23vertu d'Abbas
56:23est de ne pas être
56:24évidemment le Hamas
56:26et ça on reconnait tous
56:27ne pas être le Hamas
56:28c'est des jeunes qualités
56:29mais est-ce que ça suffit
56:30ensuite pour être
56:31un dirigeant
56:31d'envergure
56:32à travers cela
56:33il y a surtout
56:34une pièce de théâtre
56:35je le dis
56:35qui est sur le mode artificiel
56:37parce que la prochaine étape
56:38en Palestine
56:39pour ceux qui veulent
56:39s'inscrire dans le contexte
56:41de la paix
56:41la prochaine étape
56:42en Palestine
56:42ce n'est pas de redonner
56:43le pouvoir à l'autorité
56:44palestinienne
56:45c'est de faire émerger
56:47une nouvelle élite
56:48c'est de faire émerger
56:49une nouvelle élite
56:49qui sera capable
56:50de prendre en charge
56:51le destin de ce pays
56:52donc une élite
56:52qui ne soit pas crépusculaire
56:54comme les derniers
56:55descendants de Yasser Arafat
56:56et une élite
56:57qui ne soit pas sanguinaire
56:58comme aujourd'hui
57:00comme le sont
57:00les porteurs du Hamas
57:01donc le président
57:02de la République
57:03à travers cela
57:04Emmanuel Macron
57:05à travers cela
57:05décide finalement
57:07de pousser
57:08un peu plus loin
57:09sa politique étrangère propre
57:11mais à travers cela
57:12disons là
57:12c'est une politique intérieure
57:14surtout qui se joue
57:14et ça je pense
57:15qu'il faut y arriver
57:16on est dans un contexte
57:17politique en France
57:18aujourd'hui
57:19où l'essentiel
57:19de la classe politique
57:20ce débat
57:20ce sont finalement
57:21les nains
57:22qui s'entredécoupent
57:23au canif
57:24autour du budget
57:25et là il se dit
57:26les nains sont dans la gadoue
57:27le gadoue
57:28au mot québécois
57:28sont dans la boue
57:30la boue
57:31c'est encore pire la gadoue
57:32on connait la gadoue
57:33d'accord
57:33donc les nains sont dans la gadoue
57:34et de l'autre côté
57:35il y a
57:36moi qui parle
57:37le langage international
57:38enjeu de politique intérieure
57:40pourquoi
57:40parce qu'Emmanuel Macron
57:41son souci
57:42c'est d'exister en 2032
57:43donc pour exister en 2032
57:44il doit dès maintenant
57:45s'inscrire parmi les dirigeants
57:46de ce monde
57:47qui survivent à leur mandat
57:48de l'autre côté
57:49qu'avez-vous
57:50vous avez justement
57:50une classe politique
57:51qui pense à 2027
57:52chacun s'y positionne
57:53de sa libre manière
57:54les nains s'entredéchirent
57:55sur le budget
57:56le président fantôme
57:57je l'ai dit
57:58parle avec le président momie
57:59une étrange alliance
58:00se compose
58:01à travers ces deux
58:01le fantôme et la momie
58:02et au final
58:03à travers tout cela
58:04bien évidemment
58:04rien de tout cela
58:05n'est vraiment sérieux
58:07c'était une rencontre
58:07diplomatique apparemment
58:08c'est tout aussi
58:09un théâtre un peu triste
58:10qui n'a pas passionné
58:11grand monde
58:11merci mon cher Mathieu
58:13merci à tous
58:14et merci Jeanne Gaudin
58:15pour votre force
58:16votre courage
58:16votre témoignage
58:17votre vie exemplaire
58:18votre famille exemplaire
58:20et ce sourire exceptionnel
58:21tout de suite
58:22l'heure des produits
58:23de Pascal Promercie
58:23à tous
58:24C'est parti.
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59:30
À suivre