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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:01Bonjour à tous et bienvenue en ce 11 novembre, vous êtes peut-être chez vous aujourd'hui, jour férié.
00:00:08Merci d'être à l'antenne d'Europe 1 jusqu'à 10h et sur l'antenne de CNew jusqu'à 10h30.
00:00:14La cour d'appel de Paris a reconnu hier que Nicolas Sarkozy n'avait rien à faire en prison
00:00:21et que la détention provisoire n'était pas justifiée.
00:00:25Mais alors pourquoi le tribunal correctionnel de Paris avait-il prononcé une peine d'exécution provisoire le 25 septembre ?
00:00:33Chaque citoyen se pose la même question et constate que la justice traite Nicolas Sarkozy comme elle ne traite aucun prévenu.
00:00:41Des enquêtes diligentées jusqu'aux moyens mis en œuvre en passant par les condamnations prononcées.
00:00:47Depuis le 25 septembre, nombre d'observateurs anonymes mais aussi personnalités politiques, avocats, magistrats et même éditorialistes
00:00:56ont souligné que l'exécution provisoire contrevenait à la procédure de l'appel et que l'incarcération de Nicolas Sarkozy était une injustice.
00:01:06La cour d'appel hier a validé ce raisonnement.
00:01:09Si elle s'était prononcée quelques heures après qu'il fut emprisonné le 21 octobre, Nicolas Sarkozy n'aurait pas subi cette infamie
00:01:18passé trois semaines dans une cellule de la prison de la santé.
00:01:23On retiendra aussi de ce jugement l'interdiction qui est faite à Nicolas Sarkozy de rencontrer Gérald Darmanin.
00:01:27Voici donc une institution, l'autorité judiciaire, représentée par des magistrats,
00:01:33qui se méfie de son garde des Sceaux, ministre de la Justice Gérald Darmanin, au point d'imaginer qu'il pourrait transmettre à Nicolas Sarkozy
00:01:42je ne sais quelle information au nom d'une amitié ancienne ou de son engagement politique.
00:01:49Convenait pour utiliser une expression imagée que c'est lunaire.
00:01:53Mais c'est aussi la France de 2025, celle du Louvre, celle des feux d'artifice dans Paris lancés par des supporters de Casablanca,
00:02:00celle d'Oléron, où crier à la Akbar ne fait pas de vous un terroriste, etc.
00:02:05Vous me direz que tout ça n'a pas de lien ou de rapport avec la journée d'hier, peut-être.
00:02:11Mais ces éléments disparates composent un tableau d'une France qui semble un peu perdue
00:02:16entre crépuscule, pourrissement et décadence.
00:02:21Il est 9h02, Alice Sommerer.
00:02:30Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:36À Saint-Omer, les habitants et les proches de Matisse se rassembleront à 14h pour une marche blanche.
00:02:42Matisse qui a été tuée par un chauffard qui refusait d'obtempérer.
00:02:46Hier, ils étaient des centaines réunis pour ses obsèques.
00:02:49Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas.
00:02:52Aujourd'hui, il est présenté par l'Elysée comme le président de l'État de Palestine.
00:02:55Au centre des discussions, la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza et de la reconstruction.
00:03:01Et puis, 5 personnes ont été tuées lors d'un accident de la route en Saône-et-Loire.
00:03:05Un choc frontal d'une violence impressionnante.
00:03:074 femmes et un homme occupaient les 2 véhicules qui se sont percutés.
00:03:11Le président du département a adressé ses sincères condoléances aux familles.
00:03:15Merci Alice.
00:03:17Charlotte Dornela, c'est avec nous ce matin.
00:03:18Gérard Carréroux, maître Pascal-Pierre Garbarini, Olivier Delagarde, Thomas Bonnet et Jean-Michel Blanquer
00:03:24qui sera là pour parler de civilisation française.
00:03:27Bonjour M. Blanquer.
00:03:29Bonjour M. le ministre.
00:03:30Je vous ai lu, vous n'êtes pas plus optimiste que moi.
00:03:33La civilisation française est...
00:03:36Ça dépend de quel Pascal-Pro vous parlez, mais c'est plus optimiste que ce que vous venez d'être.
00:03:41Écoutez, la civilisation française est mortelle.
00:03:43Ah oui, ça on le sait depuis Paul-Valéry.
00:03:45Oui, je suis d'accord avec vous.
00:03:47Mais bon, vous soulignez quand même dans ce livre.
00:03:50Vous dites une chose d'ailleurs très amusante.
00:03:52Vous dites, aucun monument construit avant 1945, j'ai envie de le détruire.
00:04:00Sous-entendu, c'est plus beau, c'était plus beau avant.
00:04:03C'est ça ce qu'elle veut dire.
00:04:04Alors, bien sûr, c'est assez intéressant parce que ça frappe l'imagination.
00:04:08Et quand on lit ça, on se dit, bon sang, mais c'est bien sûr.
00:04:13Écoutez, puisque vous commencez par ça, la question de l'architecture est un peu un thermomètre
00:04:19d'un état de civilisation.
00:04:21Je connais des pays où tout ce qui est construit est beau.
00:04:26Oui.
00:04:27Et je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que tout ce qui est construit depuis plus d'un demi-siècle...
00:04:33Et l'est.
00:04:34Tout n'est pas l'est, non.
00:04:36Non, mais vous allez au Qatar, par exemple, l'aéroport est magnifique.
00:04:39Vous allez au Qatar, le Louvre d'Abu Dhabi, c'est magnifique.
00:04:43Oui, il y a des choses...
00:04:44Et puis en France, vous avez de très belles choses qui ont été faites et heureusement...
00:04:46Oui, quoi ?
00:04:47Depuis 30 ans, par exemple, qu'est-ce que vous trouvez, par exemple ?
00:04:50Non, la pyramide du Louvre est une réussite, par exemple.
00:04:52Oui, vous avez à nouveau Palais de Justice.
00:04:53C'est un bon mariage.
00:04:53Et vous trouvez, par exemple, la très grande bibliothèque, c'est beau ?
00:04:57Non, mais ça se discute, mais ce n'est pas ce que je prendrais en premier comme exemple.
00:04:59Mais dans le domaine de l'habitation...
00:05:02D'abord, je ne suis pas un grand spécialiste d'architecture.
00:05:06Et cette phrase que vous...
00:05:07Et on peut en débattre.
00:05:09Mais pardonnez-moi, personne n'est spécialiste.
00:05:12D'abord, c'est intéressant que personne n'est spécialiste.
00:05:15Mais quand tu vois Notre-Dame ou le Dôme des Invalides,
00:05:18ou que tu te balades dans Paris, tu dis simplement...
00:05:19Ou que tu te balades à Rome.
00:05:21Bien sûr.
00:05:21Tu dis...
00:05:21Moi, je ne suis pas...
00:05:22C'est beau.
00:05:23Et quand tu te balades parfois aujourd'hui,
00:05:25dans ce qui a été construit depuis 20 ou 30 ans,
00:05:27tu dis...
00:05:28C'est laid.
00:05:28Bien sûr.
00:05:28C'est marrant parce qu'on se remet à parler des colonnes de Buren en ce moment.
00:05:31Je ne sais pas si vous avez vu que Buren a refait une œuvre dans l'huitième,
00:05:37mais une colonne de Buren...
00:05:38Le Palais de Justice de Paris.
00:05:39Ne faites pas les gros yeux, Pascal.
00:05:40Terminé, Jean-Michel Blanquer.
00:05:43Non, non, c'était...
00:05:44Vous avez vous-même repris cette phrase qui est significative de...
00:05:47Disons de l'état spirituel au sens très large du terme d'une civilisation.
00:05:52Et son architecture, Victor Hugo le disait très bien,
00:05:55dit quelque chose d'elle-même.
00:05:56Donc, ça ne veut pas dire que tout est à jeter dans ce que nous faisons.
00:05:59Je pense qu'il y a encore une fois de très belles choses qui sont faites aujourd'hui.
00:06:01Mais il y a des choses à jeter.
00:06:02Auparavant, il n'y avait rien à jeter.
00:06:04Donc, c'est un point d'interrogation.
00:06:05C'est un point d'interrogation là-même, ça tombe à juste 40 ans.
00:06:09Oui, mais c'est intéressant.
00:06:09Il y a la question de la durée, effectivement.
00:06:11Vous avez raison aussi.
00:06:12Et donc, c'est justement une des remarques que je fais pour dire qu'au fond,
00:06:16nous avons besoin de replonger dans notre sève civilisationnel.
00:06:19Parce que ça ne veut pas dire qu'il est impossible de construire des choses belles aujourd'hui.
00:06:22Ça veut dire qu'il faut simplement être un peu fidèle à notre trajectoire
00:06:24pour recommencer à construire des choses belles.
00:06:27L'exemple le plus catastrophique, c'est ce qu'on a appelé les conséquences de la charte d'Athènes.
00:06:31C'est-à-dire les architectes qui, dans l'après-guerre, se sont entendus sur, en gros,
00:06:36les HLM et les grands ensembles et qui ont abouti aux catastrophes que l'on sait.
00:06:41Donc, c'est un peu là-dessus qu'il faut revenir aujourd'hui, je crois.
00:06:44Bon, Jean-Michel Blanquer est avec nous ce matin.
00:06:48On parlera de votre livre, mais on va évidemment parler de Nicolas Sarkozy.
00:06:51Avec une photo, alors je le dis pour les auditeurs d'Europe,
00:06:55il n'y a eu qu'une photo qui a été prise hier de Nicolas Sarkozy.
00:06:59Photo fugitive lorsqu'il descend de sa voiture au milieu de l'après-midi.
00:07:03Et puis, il y a une prise de parole de Nicolas Sarkozy avec un tweet
00:07:07au moment où je retrouve ma liberté et ma famille.
00:07:10Je veux dire à toutes celles et ceux qui m'ont écrit, soutenu, défendu,
00:07:13combien je leur en suis reconnaissant.
00:07:15Vos milliers de témoignages m'ont bouleversé, donné la force de supporter cette épreuve.
00:07:19Le droit a été appliqué, je vais maintenant préparer le procès en appel.
00:07:22Mon énergie n'est tendue que vers le seul but de prouver mon innocence.
00:07:26La vérité triomphera, c'est une évidence que la vie enseigne.
00:07:28La fin de l'histoire reste à écrire, qui est une entienne déjà remet.
00:07:32Cette phrase, la fin de l'histoire reste à écrire.
00:07:36Je vous propose peut-être de voir le sujet de Isabelle Piboulot.
00:07:40Avant cela, peut-être d'écouter une première réaction.
00:07:42Hier, la seule d'ailleurs, de mettre un grain au moment où il apprenait l'information.
00:07:51Cette décision est une application normale du droit, du code de procédure pénale.
00:07:59C'est une étape.
00:08:00La prochaine étape, c'est le procès en appel.
00:08:03Notre travail, maintenant, désormais, à Nicolas Sarkozy et à nous, c'est de préparer cette audience d'appel.
00:08:11Nicolas Sarkozy, qui était interrogé hier en visio par le président du tribunal, qui est le même d'ailleurs qu'il le jugera pour la cour d'appel au printemps.
00:08:20Je n'avais pas imaginé attendre 70 ans pour connaître la prison.
00:08:23Cette épreuve m'a été imposée.
00:08:24C'est dur, très dur.
00:08:25Ça l'est certainement pour tout détenu.
00:08:27Je dirais même que c'est éreintant.
00:08:29Je veux rendre hommage au personnel pénitentiaire qui a été d'une humanité exceptionnelle et qui a rendu ce cauchemar parce que c'est un cauchemar supportable.
00:08:37Et puis, il y a cette dépêche AFP qui est intéressante, comme souvent les dépêches AFP, puisqu'elle a commenté le jugement et elle dit en interdisant à Nicolas Sarkozy d'entrer en contact avec Gérald Darmanin dans le cadre de son contrôle judiciaire.
00:08:52La justice a infligé un camouflet au garde des Sceaux, donc un commentaire d'une certaine manière, dont la visite à l'ancien président en prison a irrité magistrats et avocats.
00:09:02Certains magistrats et certains avocats.
00:09:04Le titre de la dépêche est cinglant quand même.
00:09:07Oui, la justice remet Sarkozy en liberté et Darmanin à sa place.
00:09:10C'est intéressant l'AFP parce que c'est vous qui payez.
00:09:13Ce n'est pas de l'information, c'est du commentaire dans un titre.
00:09:16Ils ont le droit de faire du commentaire, mais ce n'est pas leur mission.
00:09:19Ils doivent être factuels et c'est vous qui payez, c'est l'AFP.
00:09:22Mais je me tourne vers Maître Garbarini parce qu'une chose m'intéresse.
00:09:26Est-ce que c'est légal, légal, d'interdire Nicolas Sarkozy d'échanger avec Gérald Darmanin, le ministre de la Justice ?
00:09:35En fait, au-delà du ministre de la Justice, c'est d'échanger avec tout garde des Sceaux, au-delà de Darmanin.
00:09:41Plus largement, avec toute personne susceptible de lui faire remonter des informations.
00:09:45Exactement. Est-ce que ça est légal ? Est-ce que l'avocat que vous êtes contesterait ça, par exemple, devant un tribunal ?
00:09:51Je vais répondre en deux. C'est légal.
00:09:54Ça fait partie, justement, des obligations qui peuvent être prononcées par une cour ou un tribunal ou un juge d'instruction
00:10:03pour considérer que la personne est remise en liberté avec des obligations judiciaires.
00:10:09Et ça, c'en est une. Alors, on peut considérer que c'est une entrave à la liberté entre un justiciable et son administration.
00:10:19Simplement, cela doit être proportionné.
00:10:21Et j'ai lu l'arrêt. L'arrêt, il est extrêmement motivé sur ce plan-là.
00:10:28Donc, on peut considérer qu'il y a eu ce qu'on appelle la règle de la proportionnalité qui a été respectée.
00:10:37Alors ensuite, je pense que ce n'est pas le débat.
00:10:41Moi, en tant qu'avocat, je ne ferai pas un recours.
00:10:45Il y a deux recours qui sont possibles.
00:10:46Il y a un premier recours, c'est former un pourvoi en cassation dans le délai de dix jours sur cette décision
00:10:51pour contester cette obligation en disant que c'est une atteinte disproportionnée
00:10:59à cette liberté qui existe entre un justiciable et son administration publique et son ministre.
00:11:07Je ne vois pas l'intérêt.
00:11:08Et deuxièmement, je pourrais faire, parce que c'est également une seconde voie qui est offerte,
00:11:13qui est d'ailleurs la plus souvent utilisée, c'est de refaire une demande de modification de son contrôle judiciaire
00:11:20auprès donc de cette même cour qui devrait statuer et se prononcer pour savoir si elle maintient cette interdiction
00:11:28ou si elle l'atténue ou si elle la supprime.
00:11:31Voilà les éléments très précis que je peux vous livrer.
00:11:34Est-ce que le contrôle judiciaire est justifié ?
00:11:37Alors, j'ai observé dans l'arrêt qu'il était déjà sous contrôle judiciaire, le président Sarkozy,
00:11:45tout au long de la procédure, donc ils l'ont maintenu.
00:11:48Pour ma part, moi je trouve ça choquant, parce que je n'ai pas compris pourquoi le mettre sous contrôle judiciaire.
00:11:57Mais j'ai lu également ce contrôle judiciaire, il est également très motivé.
00:12:01Il résulte aussi d'une procédure qui est actuellement en cours et qui n'est pas terminée.
00:12:07C'est la procédure de subornation de témoins.
00:12:10À l'époque, c'était Zia Takedine avant qu'il soit décédé.
00:12:17Donc cette procédure, elle n'est pas fermée.
00:12:19Et comme il y a des liens, bien évidemment, avec ce dossier-là qui va venir au fond,
00:12:25il y a une transversale qui est faite pour justifier cette obligation judiciaire.
00:12:29Si vous avez lu l'arrêt, vous avez également lu qu'il est interdit au président Sarkozy
00:12:34de rencontrer les gens qui sont vivants.
00:12:38Et il peut donc rencontrer des morts.
00:12:40C'est écrit noir sur blanc.
00:12:45Les décisions judiciaires, ça vous ferait rire à chaque fois.
00:12:48Bon, Gérard Carreau.
00:12:49Oui, moi j'ai écouté avec attention Maître Garbarini,
00:12:52qui a expliqué très bien ce dont il s'agit exactement.
00:12:58Mais j'y vois quand même, moi, au contraire, un conflit de pouvoir.
00:13:03Pouvoir à la manière de Montesquieu.
00:13:05Il y a trois pouvoirs, l'exécutif, le législatif et l'autorité judiciaire,
00:13:10comme dirait le général de Gaulle, et non pas le pouvoir judiciaire.
00:13:14Là, on a objectivement, me semble-t-il, une intrusion,
00:13:21une nouvelle intrusion, je devrais dire, parce qu'il y en a eu une série déjà,
00:13:24mais une intrusion forte du pouvoir judiciaire sur le pouvoir politique.
00:13:29Je m'explique en deux mots.
00:13:31Pourquoi ? Parce que l'homme qui dirige aujourd'hui la justice,
00:13:36à moins qu'on décide qu'il n'y a plus de ministre de la justice et qu'elle s'auto-gère,
00:13:41mais sinon elle est redevable vers le ministre de la justice,
00:13:45qui s'appelle aujourd'hui M. Darmanin.
00:13:48en lui interdisant, c'est comme si moi je suis dans une entreprise
00:13:53et je décide que j'interdis à mon patron de faire quelque chose.
00:13:57Il va me dire, dis donc, si tu n'es pas content, c'est toi qui va partir.
00:14:01Il y a une indépendance des magistrats quand même.
00:14:02Oui, une indépendance.
00:14:03C'est là que je voudrais entendre à nouveau M. Gervani.
00:14:07Jusqu'à quel point de faire l'autre ?
00:14:10Mais si je puis me permettre, dans l'arrêt, il ne parle pas que de la subornation de témoins,
00:14:13il parle aussi de la condamnation définitive, et cette fois-ci dans l'affaire Bismuth,
00:14:16qui était une affaire où il est condamné, quoi qu'on pense du fond du dossier,
00:14:20il a été condamné de manière définitive pour corruption active,
00:14:23en l'occurrence en tentant d'obtenir des informations par le biais d'un haut magistrat.
00:14:27Donc c'est justifié comme ça, par le passé judiciaire, on va dire, de Nicolas Sarkozy,
00:14:31et donc c'est Gérald Darmanin, ce que dit l'AFP, du fait que ça a agacé,
00:14:35ou en tout cas beaucoup surpris, beaucoup de magistrats et d'avocats, c'est vrai.
00:14:39Ça pour le coup, c'est une information, même ceux que ça n'a pas agacé,
00:14:42ça les a surpris que Gérald Darmanin fasse la démarche d'aller en prison.
00:14:45– Si l'AFP l'avait dit comme ça, il n'y aurait pas de souci,
00:14:48mais a hérité magistrats et avocats, on a l'impression que c'est tous les magistrats et tous les avocats.
00:14:51– Vous avez raison, vous avez raison,
00:14:53simplement le fait que Gérald Darmanin aille en prison n'est pas mentionné dans la motivation,
00:14:59ce qui est mentionné dans la motivation, c'est la condamnation définitive
00:15:03pour corruption active de Nicolas Sarkozy.
00:15:05Donc c'est confiance.
00:15:06– Maître Garbarini vous répond, et après j'interrogerai évidemment Jean-Michel Blanquer,
00:15:09qui est un ancien homme politique ou un futur homme politique,
00:15:12je ne sais pas aujourd'hui comment vous vous définissez, et si vous voyez là ce que disait…
00:15:16– Comment ?
00:15:16– Un être humain ?
00:15:17– Oui, à priori on l'est tous autour de la table,
00:15:21mais vous direz si vous êtes d'accord avec ce que disait Gérard Carreyrou
00:15:24sur la séparation des pouvoirs.
00:15:26Maître Garbarini.
00:15:27– Mais ce dossier est l'exemple de cette atteinte à la séparation des pouvoirs.
00:15:34Ce dossier-là, déjà, dès le départ, il pose un problème,
00:15:39puisque M. Sarkozy a des fonctions de ministre,
00:15:43et la CJR ne va pas être saisie, on va préférer le juge de droit commun.
00:15:49Des requêtes avaient été déposées par ses avocats,
00:15:52dès le départ elles ont été rejetées,
00:15:53parce qu'on aurait pu penser que dans cette procédure-là,
00:15:57ce n'étaient pas les juges communs qui devaient se prononcer, etc.
00:15:59C'est un premier point.
00:16:00– Ça c'est très important, parce que c'est effectivement
00:16:04un ministre, en l'occurrence Brice Hortefeux et Claude Guéant,
00:16:08qui partent en Libye, dans effectivement un contexte politique,
00:16:13avec des actions politiques,
00:16:15et on sait bien que lorsqu'on est un homme politique,
00:16:18on parle parfois à des gens qui sont parfaitement infréquentables,
00:16:20et qu'effectivement le juge n'a pas à donner son avis
00:16:24sur l'homme politique, me semble-t-il.
00:16:27– Ça il fallait dire aux politiques de ne pas donner le pouvoir au juge,
00:16:29de donner son avis sur l'homme politique.
00:16:31– Oui, non mais j'entends, mais ça ce sont des questions,
00:16:35me semble-t-il, très importantes.
00:16:37– Ce dossier-là est un marqueur,
00:16:42parce que si on n'a pas compris aujourd'hui
00:16:43où on en est avec l'autorité judiciaire,
00:16:47on n'a pas compris, déjà, je le répète,
00:16:50sur un même plan, nous mettons les gens qui font
00:16:53du crime organisé, du narcotrafic,
00:16:56les dirigeants de société, les hommes politiques,
00:16:59c'est sur le même plan,
00:17:01c'est-à-dire qu'ils méritent les mêmes sanctions
00:17:04et les mêmes peines.
00:17:05Nous ne sommes plus dans une différenciation,
00:17:07ou une différence, pardon,
00:17:09entre ces hommes, voilà, qui ont un passé,
00:17:13et d'autres qui ont choisi la marginalité.
00:17:15Déjà, ça, c'est un plan.
00:17:17– Ce que vous dites n'est pas compréhensible
00:17:18pour le grand public aujourd'hui,
00:17:19parce qu'il veut mettre tout le monde
00:17:21dans le même sac, on est d'accord.
00:17:23– Et on va en prison.
00:17:23– Et au nom de la démagogie,
00:17:24il veut mettre tout le monde dans le même sac.
00:17:25– Et on va en prison,
00:17:26quelle que soit l'affaire,
00:17:28et malgré l'ancienneté de l'affaire,
00:17:30on va en prison.
00:17:31Le signe, il est très fort,
00:17:33et le président Sarkozy en a fait les frais.
00:17:37Ça, c'est le premier point,
00:17:38avec l'exécution provisoire.
00:17:39Je rejoins, bien évidemment,
00:17:41Mme Dornelas,
00:17:42avec la particularité,
00:17:44c'est que ce pouvoir-là,
00:17:45il a été donné par les parlementaires aux juges.
00:17:47Sinon, il ne pourrait pas les appliquer.
00:17:49Nous ne l'avions jamais que les juges,
00:17:50ils appliquent la loi.
00:17:52Et la loi, ce ne sont pas eux qui la font.
00:17:55Ça, c'est le premier point.
00:17:56– Il en a prête.
00:17:57– Oui, mais…
00:17:58– Non, mais il a raison.
00:17:59– Oui, mais il a raison.
00:18:01C'est-à-dire qu'au nom de la démagogie,
00:18:03les parlementaires ont fait n'importe quoi.
00:18:05– Et puis sur le coup des affaires.
00:18:06– Et le deuxième enseignement,
00:18:11c'est que les juges ne restent pas à l'extérieur
00:18:15d'une situation politique.
00:18:18Ils ont décidé d'entrer de force par la porte.
00:18:22Et maintenant, les éléments politiques
00:18:24qui sont décidés par des hommes politiques,
00:18:27eh bien, s'ils considèrent qu'ils contreviennent à la loi,
00:18:30eh bien, ils rentrent en voie de condamnation.
00:18:32Et le principe de la séparation des pouvoirs,
00:18:34eh bien, ils l'écartent.
00:18:36Ou en tous les cas, ils l'interprètent.
00:18:37– Jean-Étienne Blanquer, c'est une discussion passionnante.
00:18:41– Oui, oui, même si je trouve que cet événement
00:18:43prend une place dans notre débat public
00:18:45avec une dimension de feuilleton
00:18:47qui écrase des sujets qui sont quand même importants aussi
00:18:50aujourd'hui, je pense notamment aux sujets internationaux.
00:18:53Mais en faisant abstraction de cette remarque…
00:18:57– Un ancien président de la République,
00:18:58il y en a eu deux avant.
00:18:59– Oui, oui, bien sûr.
00:18:59– Louis XVI et Pétain.
00:19:00– Je sais.
00:19:01– En prison.
00:19:01Donc convenez que ça prend une place
00:19:04qui me paraît proportionnée à ce qui se passe.
00:19:06Et quand j'entends Maître Garbarini,
00:19:09je trouve qu'on n'en parle pas assez.
00:19:10Parce que quand j'entends son analyse,
00:19:12je me dis que c'est beaucoup plus grave encore.
00:19:13Si tant est qu'il ait raison ou pas.
00:19:15– Alors, plusieurs choses.
00:19:17D'abord, il y a la dimension humaine du sujet,
00:19:19il y a sa dimension juridique.
00:19:21Sur la dimension humaine,
00:19:22il est normal d'éprouver de la compassion
00:19:24pour Nicolas Sarkozy
00:19:25et de prouver quelque chose de dur
00:19:28dans le fait d'avoir un ancien président de la République
00:19:30mis dans cette situation.
00:19:32Sur la dimension juridique,
00:19:33comme vous le savez, je suis un professeur de droit,
00:19:34c'est encore mon métier aujourd'hui d'ailleurs.
00:19:37Et donc je suis très attentif à certains concepts
00:19:40qui ont été utilisés comme celui de séparation des pouvoirs,
00:19:43mais aussi celui de responsabilité pénale
00:19:44et de responsabilité politique.
00:19:45Il ne faut jamais oublier qu'aux origines de notre démocratie,
00:19:48il y a la transformation de la responsabilité pénale des gouvernants
00:19:51en responsabilité politique.
00:19:54Historiquement, quand le parlementarisme naît en Angleterre,
00:19:57au début, c'est de la responsabilité pénale.
00:19:58On peut même condamner à mort un ministre
00:20:00pour des choses qu'il a faites.
00:20:02Et puis, ce qui a été un début de civilisation,
00:20:04si je puis dire,
00:20:04ça a été la politisation, dans le bon sens du terme,
00:20:06de la responsabilité.
00:20:08C'est-à-dire, au fait, on destitue.
00:20:09Il faut se rendre compte de la charge,
00:20:12oui, de civilisation et symbolique de cela.
00:20:14C'est-à-dire, au fond, on passe du meurtre réel
00:20:17au meurtre symbolique,
00:20:19avec notamment la démission du ministre
00:20:21lorsqu'il a quelque chose.
00:20:22Évidemment, la question du chef de l'État en tant que tel
00:20:25est un problème spécifique,
00:20:26puisque, dans notre tradition,
00:20:28le chef de l'État ne peut mal faire.
00:20:29L'adage était le roi ne peut mal faire,
00:20:32d'où la responsabilité politique du gouvernement en dessous.
00:20:35Le fait qu'aujourd'hui, très souvent,
00:20:37au lieu d'avoir de la responsabilité politique,
00:20:39on a de la responsabilité pénale,
00:20:41est une forme de régression.
00:20:42Et on l'a eu dans de multiples affaires ces dernières années.
00:20:46Ça a commencé avec l'affaire du sang contaminé
00:20:48et avec d'autres.
00:20:49La responsabilité politique ne s'est pas exercée sur le moment.
00:20:52Et donc, ça a dévié en responsabilité pénale.
00:20:54Et on le voit dans beaucoup d'affaires.
00:20:56C'est très difficile de régler cette question-là.
00:20:58Tous les pays sont confrontés à ça.
00:20:59Vous avez l'impeachment aux États-Unis.
00:21:02Et à chaque fois, bien sûr, il y a des discussions sur les faits
00:21:04qui relèvent justement de l'autorité judiciaire.
00:21:06Moi, ce que je veux retenir dans la déclaration de Nicolas Sarkozy,
00:21:10c'est la phrase où il dit « le droit a été appliqué ».
00:21:13Je crois que lui-même dit depuis le début
00:21:15qu'il faut respecter les institutions judiciaires.
00:21:18On peut discuter à l'infini autour d'un plateau
00:21:19de savoir s'il était légitime pour Brice Hortefeux et Claude Guéant
00:21:23d'aller en Libye.
00:21:25Ça se discute à tout le moins quand même.
00:21:26Et donc, on peut nous-mêmes faire une sorte de tribunal improvisé.
00:21:32Mais ce qui est très important, ce à quoi on doit veiller,
00:21:34c'est à ne pas désinstitutionnaliser notre pays
00:21:36en décrédibilisant les institutions.
00:21:39Je pense que le président Sarkozy lui-même serait attentif à ça.
00:21:43Et d'une certaine façon, ce que nous avons, on peut le décrire.
00:21:46Ce que nous vivons ces derniers jours, les épisodes que nous vivons là,
00:21:51on peut les décrire de deux façons.
00:21:52On peut les décrire d'une manière qui est un peu celle que vous avez eue
00:21:55et qui se discute.
00:21:57C'est-à-dire de dire, au fond, il y a une sorte de chaos.
00:21:59Pourquoi est-ce que, d'un seul coup, l'exécution provisoire
00:22:03devait être réalisée précédemment et maintenant elle est annulée ?
00:22:07On peut dire ça.
00:22:08On peut dire aussi quel magnifique exemple d'état de droit.
00:22:11C'est-à-dire, tout le monde est justiciable.
00:22:13Allez dire ça à quelqu'un qui passe 20 jours en prison de manière injuste.
00:22:16Moi, je vais vous mettre 20 jours à la santé
00:22:19et puis je vais vous dire, je me suis trompé.
00:22:21Je suis vraiment désolé, je me suis trompé, c'est magnifique.
00:22:24Ce sont des questions éternelles.
00:22:25La question, elle se pose quand même.
00:22:29Pardonnez-moi, on ne peut pas traiter ça aussi légèrement.
00:22:31Je ne voudrais pas le traiter légèrement, je pense qu'il faut...
00:22:33La cour d'appel hier n'a pas dit que la première instance était trompée.
00:22:38Attention.
00:22:39Non.
00:22:39Ben non.
00:22:40Mais elle n'examine pas la même chose.
00:22:41Ben non, mais c'est important de le dire.
00:22:43Sinon, en effet, vous décrédibilisez tout le monde.
00:22:46Oui.
00:22:46Alors, elle ne dit pas ça.
00:22:47Mais ça, c'est ce qu'on appelle le juridisme.
00:22:49C'est incompréhensible, en fait, pour ceux qui nous écoutent.
00:22:52Mais c'est quand même nécessaire d'essayer de le comprendre, parce que sinon, on a l'impression...
00:22:56Ah, c'est ce qui existe en premier...
00:22:58Non, ce n'est pas la même chose.
00:23:00En gros, pour faire très très simple, je vais essayer.
00:23:02Vous allez me dire, en première instance, il y a une cour qui reconnaît Nicolas Sarkozy coupable,
00:23:08qui donne une peine et qui demande qu'elle soit exécutée immédiatement.
00:23:11Donc, quand Nicolas Sarkozy rentre en détention, c'est sous le régime, entre guillemets, de l'exécution de la peine.
00:23:18Quand la cour d'appel examine, c'est sous le régime de la détention provisoire, parce qu'entre-temps, il a fait...
00:23:22Mais oui, mais ce ne sont pas les mêmes critères dans la loi.
00:23:24C'est du juridisme.
00:23:25Non, là où c'est...
00:23:27Oui, mais alors, j'entends ce que vous dites.
00:23:28Si, par exemple, pardonnez-moi, si la cour d'appel s'était prononcée simplement 12 heures après, je comprendrais.
00:23:34Oui, mais ça, ça n'existe pour personne.
00:23:36Je comprendrais, mais là, tu passes 20 jours pour rien.
00:23:38Non, mais il y a plein... Vous savez que les prisons sont pleines de gens en détention provisoire
00:23:42qui attendent que leur demande de libération soit éclaminée.
00:23:44Non, mais c'est vrai.
00:23:45C'est d'ailleurs un problème, la lenteur de la justice, il n'y a aucun doute.
00:23:49Mais plutôt que, pardon, plutôt que, justement, cette affaire devrait être prise en exemple
00:23:56et donc que des lois soient faites, par exemple, pour qu'on puisse, dans le cadre d'un prononcé d'exécution provisoire,
00:24:05il y ait un référé-liberté.
00:24:06Exactement.
00:24:07Voilà, c'est-à-dire que dans le délai de 24 heures...
00:24:09Exactement.
00:24:09Oui, voilà.
00:24:10Ce qui n'existe pas.
00:24:11Bonne remarque.
00:24:13C'est pour ça que vous êtes autour de cette table.
00:24:15Parce que, sur ce point, vous êtes le plus performant que les autres.
00:24:19Alors, on est déjà très en retard, il est 9h24.
00:24:21La pause, restez avec nous, à tout de suite.
00:24:23La civilisation française, on va en parler avec Jean-Michel Blanquer jusqu'à 10h30.
00:24:31L'ancien ministre de l'Éducation nationale est avec nous.
00:24:36Ou de l'instruction, par exemple, il faudrait dire plus la ministre de l'instruction.
00:24:39De l'instruction publique, oui.
00:24:40Oui, vous préféreriez ce...
00:24:42Oh, ça ne me déplairait pas.
00:24:44Vous savez, il y a un vieux débat, ça s'est appelé l'éducation nationale à partir des années 30,
00:24:49pour signifier qu'il n'y avait pas que l'instruction, mais aussi les dimensions éducatives.
00:24:54De fait, aujourd'hui, on parle de co-éducation entre la famille et l'école.
00:24:57Donc, les deux appellations se valent.
00:24:59Mais en tout cas, il faut que le noyau dur, ce soit l'instruction.
00:25:01C'est ce que j'ai essayé d'appliquer pendant mes cinq années de ministère.
00:25:04On va en parler dans quelques minutes.
00:25:07Il est 9h31, Somaïa Labidi, bonjour, qui nous rappelle les titres.
00:25:13Bonjour Pascal et bonjour à tous.
00:25:16C'était il y a 107 ans, le 11 novembre 1918,
00:25:19le maréchal Foch et les représentants de l'armée allemande signé
00:25:22l'armistice de la Première Guerre mondiale dans un wagon situé en forêt de Compiègne.
00:25:28Point d'orgue de cette journée de commémoration de la fin de la Grande Guerre.
00:25:31Emmanuel Macron ravivra la flamme du soldat inconnu à partir de 10h40.
00:25:36Un moment à suivre en direct dans notre édition spéciale présentée par Michael Dorian.
00:25:41Une personne blessée hier après-midi par un engin explosif placé dans la boîte aux lettres
00:25:47d'une agence du groupe Allianz à Montluçon dans l'Allier.
00:25:50Un acte condamné avec la plus grande fermeté par l'assureur allemand.
00:25:54Et puis de la liste noire du FBI à la Maison Blanche,
00:25:58la Syrie rejoint la coalition anti-djihadiste après une visite historique d'Amad Al-Charest à Washington.
00:26:04« Je l'aime bien » réagit Donald Trump après la rencontre avec son homologue
00:26:08qui s'est déroulé loin des caméras, ajoutant
00:26:10« Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la Syrie réussisse. »
00:26:14Merci beaucoup Smaïa.
00:26:16On va terminer le chapitre Nicolas Sarkozy avec les réactions que vous avez peut-être vues hier
00:26:21et lues sur les réseaux sociaux et un peu partout.
00:26:24Ils appellent Piboulot.
00:26:24La famille politique de Nicolas Sarkozy se réjouit de sa libération.
00:26:31A commencer par le président des Républicains, Bruno Retailleau souligne son courage et sa détermination.
00:26:38Laurent Wauquiez ou encore Éric Ciotti saluent une décision juste et digne.
00:26:42Pour le maire LR de La Bole, cette incarcération n'a pas affaibli l'ex-chef d'Etat.
00:26:46« Tous ceux qui ont essayé de l'abattre n'ont fait que de le renforcer
00:26:50parce que c'est quelqu'un qui déteste l'injustice. »
00:26:53Parmi les premiers à réagir, Christian Estrosi du parti Horizon a exprimé son immense soulagement.
00:26:59Du côté du Rassemblement national, Mathieu Vallée, porte-parole du RN, dénonce sur notre antenne une mesure d'humiliation.
00:27:06« Il n'y a évidemment pas d'évasion possible de Nicolas Sarkozy.
00:27:08Et donc je pense qu'incarcéré Nicolas Sarkozy, c'était une mesure d'humiliation
00:27:12puisque la Cour, en premier instant, savait très bien le tribunal qu'il allait ressortir. »
00:27:17À gauche, les réactions sont rares ou corrosives.
00:27:19L'eurodéputé LFI Manon Aubry ironise.
00:27:22« Heureusement pour le Sarkozy de 2025 que le Sarkozy de 2017 n'ait pas gagné les élections.
00:27:27Il ne serait pas sorti de prison avec ce qu'il proposait. »
00:27:31Ex-insoumis, François Ruffin, lui, est plus virulent.
00:27:33« Que Nicolas Sarkozy profite de son répit pour apprendre à cuisiner,
00:27:37même avec une Rolex au poignet, parce qu'en prison, il doit y retourner. »
00:27:42Enfin, candidat au municipal à Menton, le fils cadet de l'ancien président est resté sobre.
00:27:47« Vive la liberté ! » a publié sur X, Louis Sarkozy.
00:27:51« Il y a certaines réactions qui sont assez bêtes, bêtes et méchantes.
00:27:54Je pense à François Ruffin, tout ça est assez médiocre, disons-le.
00:27:58Et ça traduit aussi les réactions de la vie politique aujourd'hui, certaines.
00:28:03– Oui, il y a une dimension politique.
00:28:04– Olivier Delagarde.
00:28:05– Il y a une dimension politique.
00:28:06Moi, je voudrais rebondir sur ce que s'a dit Gérard Carrère.
00:28:08Je ne vais pas intervenir dans le domaine judiciaire,
00:28:10vous êtes beaucoup plus compétent que moi.
00:28:11Mais il y a une démonétisation du politique à travers cette affaire.
00:28:15Et j'en reviens à cette petite phrase sur l'interdiction qui est faite à Gérald Darmanin
00:28:19d'être en communication avec Nicolas Sarkozy.
00:28:22Des juges intiment un ordre à leur ministre.
00:28:25Il faut savoir que les juges, quand même,
00:28:28ils rendent la justice au nom du peuple français.
00:28:30C'est quoi leur légitimité ?
00:28:32Aucune, si ce n'est qu'ils dépendent d'un ministre,
00:28:35c'est-à-dire l'émanation du peuple français.
00:28:37À partir du moment où un juge dit à un ministre
00:28:40« Vous n'avez pas le droit de faire ceci, vous n'avez pas le droit de faire cela »,
00:28:43à mon avis, là, c'est lui-même qui est en train de décrédibiliser
00:28:47l'institution politique en elle-même.
00:28:50– Monsieur Blanquer, réponse à cela.
00:28:52Je vous ai trouvé assez modéré tout à l'heure, assez prudent.
00:28:55– Oui, oui, parce que c'est des sujets sur lesquels il faut…
00:28:58– Oui, mais à force d'être prudent…
00:28:59– Monsieur le respecteur d'académie, vous avez dit,
00:29:00« Attendez, monsieur le ministre, vous n'avez pas le droit de… »
00:29:03– Non, mais d'abord, parce que, comme l'a dit Gérard Carreroux justement,
00:29:05l'autorité judiciaire, c'est quelque chose de différent des autres administrations.
00:29:09Et ça, le garde des Seaux n'a jamais eu la même autorité sur l'autorité judiciaire
00:29:13que le reste des ministres sur leur administration.
00:29:15– Il y a 40 ans, sans doute, c'était différent.
00:29:19– Bien sûr, mais on peut quand même…
00:29:20– Les juges du siège sont indépendants.
00:29:21– On peut considérer que…
00:29:22– Maître Garbarini…
00:29:23– Les juges du siège sont indépendants, donc ils font ce qu'ils veulent.
00:29:26Ils sont indépendants.
00:29:28C'est-à-dire que, justement, pour que la justice soit rendue,
00:29:31au nom du peuple français, ils sont indépendants…
00:29:33– Non, mais ce n'est pas le sujet.
00:29:35– Si, c'est le sujet.
00:29:35– Le sujet, c'est de considérer que des magistrats soupçonnent Gérald Darmanin
00:29:38d'être corruptible.
00:29:40– Pardonnez-moi, c'est ça.
00:29:41En tout cas, c'est une possible interprétation.
00:29:44– Oui, Jean-Michel Blanquer.
00:29:47– Non, mais on peut faire beaucoup de commentaires.
00:29:50Mais on doit être quand même très attentif à respecter l'autorité judiciaire,
00:29:53si vous voulez.
00:29:54C'est-à-dire, l'autorité judiciaire, par exemple, si on aime bien Nicolas Sarkozy,
00:29:58on aime bien la décision qu'elle a prise.
00:30:01Parfois, on aime son juge, parfois, on ne l'aime pas.
00:30:04Mais il faut quand même respecter l'état de droit.
00:30:06C'est d'ailleurs le sens, à mon avis, de ce qu'a déclaré Nicolas Sarkozy.
00:30:10Et d'ailleurs, il se bat dans le cadre des outils qu'il a.
00:30:12Et il va éclamer son innocence en appel.
00:30:15Et je crois que c'est la philosophie qu'on doit avoir.
00:30:17Si on passe nos journées à attaquer la justice,
00:30:20bien sûr qu'on peut avoir des doutes, des inquiétudes, bien sûr.
00:30:26Mais attention, ne pas saper la branche sur laquelle nous sommes.
00:30:28C'est-à-dire, l'indépendance de la justice, c'est quelque chose d'important.
00:30:31Mais j'entends ce que vous dites, mais selon ce principe, j'entends...
00:30:36Je ne me verrai jamais foncer bille en tête pour dire que une décision de justice...
00:30:40Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas la commenter.
00:30:42Oui, peut-être parce que vous n'êtes pas concerné, M. Blanquer.
00:30:44Le jour où vous êtes concerné, ça change peut-être les choses.
00:30:47Mais convenez...
00:30:49Vous vous battez dans le cadre du droit, bien sûr.
00:30:51J'entends ce que vous dites, et on n'a pas envie d'attaquer la justice,
00:30:54l'autorité judiciaire.
00:30:55Nous sommes d'accord.
00:30:56Mais convenez qu'avec cet argument, il sert parfois à museler un peu la parole.
00:31:00On peut aussi critiquer et souligner, par exemple,
00:31:03et souligner qu'il y a un traitement de faveur, manifestement,
00:31:06depuis des années, qui est donné à M. Sarkozy,
00:31:09à la fois dans les enquêtes telles qu'elles sont diligentées,
00:31:12les moyens mis en œuvre, et on l'a vu avec l'affaire Bismuth,
00:31:15où un avocat ne peut pas parler à son client, etc.
00:31:19Convenez que...
00:31:20Voilà, on peut souligner cela.
00:31:23Bien sûr, je suis tout à fait d'accord avec ça.
00:31:25Et que je termine, ça se passe souvent à droite,
00:31:27et qu'à gauche, c'est différent.
00:31:29C'est-à-dire qu'on a appris, par exemple, aujourd'hui,
00:31:30que le Conseil d'État, ce n'est pas l'autorité judiciaire,
00:31:32avait arrêté les poursuites contre Arnie Dalgo.
00:31:34Parce qu'à gauche, on a l'impression que le privilège rouge, ça marche.
00:31:38Et puis à droite, on a l'impression qu'on tape...
00:31:40Vous dites même que c'était dans le cadre de l'argent
00:31:41qu'elle avait le droit de dépenser.
00:31:43Il n'y a pas lieu de poursuivre.
00:31:44Oui, sans doute.
00:31:45Non, mais c'est quand même important, je veux dire.
00:31:47Mais le Conseil d'État, pourquoi pas, j'entends.
00:31:51J'entends, on peut quand même souligner
00:31:52que c'était des effets personnels qu'elle donnait.
00:31:54C'est-à-dire que l'enveloppe était respectée,
00:31:57mais elle achetait peut-être des choses
00:31:59qui n'étaient pas pour la représentation.
00:32:01Vous expliquez vous-même tout à l'heure
00:32:02qu'il ne fallait pas politiser, pas judiciariser, pardon,
00:32:05ce qui devait rester de l'ordre politique.
00:32:07Moi, ce que je crains...
00:32:08Charlotte Dornelas.
00:32:09Je le disais tout à l'heure, mais pendant la pub,
00:32:11donc je vais le dire ici.
00:32:13C'est que toutes les affaires politiques
00:32:15génèrent des commentaires
00:32:18dans l'échiquier politique au sens idéologique
00:32:21cette fois-ci du terme,
00:32:23absolument inversés par rapport au reste de l'année.
00:32:25Je m'explique.
00:32:26Là, vous appelez de vos voeux depuis une heure
00:32:28le renforcement des droits de la défense,
00:32:30sur le cas de Nicolas Sarkozy.
00:32:32Tout le reste de l'année, nous pleurerons, vous et moi,
00:32:34de ce renforcement des droits de la défense
00:32:37pour la criminalité et les délinquances de tous les jours
00:32:39qui pèsent très lourdement sur le quotidien des Français,
00:32:42plus que cette affaire-là, en l'occurrence,
00:32:44dans le rapport des Français à la justice.
00:32:46Donc c'est la raison pour laquelle,
00:32:47j'explique depuis tout à l'heure
00:32:48que ce n'est pas simplement des juges
00:32:50qui se succèdent et qui disent
00:32:51« Moi, je ne l'aime pas, on va le mettre en prison.
00:32:53Moi, je l'aime bien, on va le faire sortir de prison. »
00:32:55C'est pour ça que tout à l'heure, je vous disais
00:32:56qu'il faut rentrer dans le détail.
00:32:58Bien sûr que la plupart du temps,
00:33:00quand on accède aux décisions de justice,
00:33:02ça a l'air d'être du juridisme.
00:33:03Et je suis la première à vous dire
00:33:05que globalement, nous avons perdu de vue
00:33:07l'idée de ce qu'est rendre justice
00:33:10au profit d'argussies juridiques.
00:33:12Donc je reconnais ça.
00:33:13Simplement, c'est une conversation globale
00:33:16qui doit s'adresser aux politiques
00:33:17et non pas une...
00:33:19J'entends bien, mais on peut souligner
00:33:21que depuis 10 ans,
00:33:24plus, davantage de personnalités de droite
00:33:26ont été parfois poursuivies.
00:33:29Et très rapidement, on pense à François Fillon,
00:33:31notamment, durant l'élection présidentielle,
00:33:33et qu'on peut se dire qu'effectivement,
00:33:35il y a un tropisme des juges
00:33:37à aller parfois plus rapidement
00:33:38sur des affaires qui concernent
00:33:40des élus de droite que de gauche.
00:33:41L'exemple, c'est l'affaire des eurodéputés Rennes.
00:33:43La même affaire ou presque
00:33:44concerne la France insoumise.
00:33:45Vous ne voyez pas le même avancement.
00:33:47Et Calzac n'est jamais allé en prison,
00:33:49pas un jour.
00:33:50Bon, avançons, si vous voulez,
00:33:52avec une réaction qui nous a fait un peu sourire,
00:33:53celle de Ségolène Royal,
00:33:55parce qu'elle souhaiterait que...
00:33:57Vous savez, c'est comme en sport,
00:34:00celui qui veut récupérer sa médaille d'or
00:34:02parce qu'on a appris 10 ans après
00:34:03que quelqu'un avait été dopé.
00:34:05C'est un petit peu la même chose.
00:34:07Ça nous a fait sourire.
00:34:09Ça fait plusieurs fois que je vois cette séquence.
00:34:10Je ne sais pas si elle est au premier degré
00:34:12ou au deuxième degré,
00:34:13Madame Royal.
00:34:15On va penser,
00:34:19parce que c'est le 11 novembre
00:34:22et qu'on a envie d'être aimable,
00:34:23on va dire qu'elle est au deuxième degré.
00:34:24Madame Royal.
00:34:29Ah, Ségolène Royal.
00:34:31La réaction de Ségolène Royal.
00:34:33Je le dis pour Marine Lançon, manifestement,
00:34:36que nous avons écouté hier soir,
00:34:38Ségolène Royal.
00:34:39Et elle va pouvoir, évidemment, la récupérer.
00:34:42Alors, écoutons, en attendant,
00:34:43Marie-Victoire Diodonné,
00:34:44qui, et ce sera le dernier chapitre,
00:34:46le dernier paragraphe du chapitre Sarkozy,
00:34:51le calendrier judiciaire de Nicolas Sarkozy.
00:34:54Nicolas Sarkozy attendra libre
00:34:56ses futures échéances judiciaires.
00:34:59Son procès en appel, bien sûr,
00:35:00qui devrait se tenir à partir du mois de mars.
00:35:03Les dates officielles devraient être communiquées
00:35:05en milieu de semaines.
00:35:07L'autre échéance viendra le 26 novembre prochain
00:35:10de la Cour de cassation,
00:35:12qui validera ou non sa condamnation
00:35:14dans l'affaire Big Malion
00:35:15et le financement illégal de sa campagne perdue de 2012.
00:35:19D'ici là, compte tenu de son contrôle judiciaire,
00:35:21son quotidien sera structuré autour d'interdictions,
00:35:25interdictions de contacts élargis,
00:35:27notamment avec le garde des Sceaux,
00:35:28mais aussi interdictions de sortie du territoire.
00:35:31Pour rappel, s'il se soustrait à ses obligations,
00:35:34non pas des peines, mais des mesures de sûreté,
00:35:37le contrôle judiciaire pourra être révoqué,
00:35:39la réincarcération immédiate pourra être prononcée.
00:35:42Et donc, avec quelques mille secondes de retard,
00:35:45voici Ségolène Royal,
00:35:46et je le répète, je pense qu'elle le dit,
00:35:48on a envie d'être aimable au second degré.
00:35:52Mais ce que je voudrais dire,
00:35:53puisque vous évoquez 2007,
00:35:55c'est vrai que du coup,
00:35:56il y a eu tricherie pendant cette campagne présidentielle.
00:35:58Tout le monde voyait d'ailleurs...
00:35:59Il y a eu, pardon, tricherie.
00:36:00Tricherie.
00:36:00Tricherie financière,
00:36:01tout le monde a vu les inégalités de moyens
00:36:04déployées pendant cette campagne,
00:36:06ce que d'ailleurs le jugement a admis et a démontré.
00:36:10Et finalement, quand on regarde les choses,
00:36:12la meilleure sanction, ça aurait été quoi ?
00:36:15Si ça avait été théoriquement possible,
00:36:16ça aurait été l'inversion des résultats,
00:36:18finalement, si je peux me permettre.
00:36:20C'est-à-dire qu'il aurait dû être élu a posteriori ?
00:36:24L'inversion des résultats, c'est matériellement pas possible.
00:36:29Je ne veux pas rappeler un mauvais souvenir, Mme Royal.
00:36:31Mais ça aurait été une meilleure sanction que la prison, finalement.
00:36:33Je ne veux pas rappeler un mauvais souvenir,
00:36:34mais vous vous souvenez de l'écart.
00:36:36Oui, bien sûr.
00:36:37Il était considérable.
00:36:37Mais j'observe aussi l'écart de moyens financiers
00:36:41qui se sont déployés.
00:36:43Mais je dis ça avec un certain recul et une certaine sagesse.
00:36:46C'est-à-dire au sens où, moi, je ne me suis jamais réjouie
00:36:50du malheur des autres.
00:36:52Et je ne me suis jamais réjouie de l'incarcération de Nicolas Sarkozy
00:36:55parce que je pense qu'il aurait mieux valu, en effet,
00:36:59un combat à armes égales.
00:37:02Bon, voilà ce qu'on pouvait dire.
00:37:03Ça peut penser au Paris Saint-Germain
00:37:04qui a refusé le titre de 1993
00:37:05quand Marseille a perdu son titre en 1993.
00:37:08Paris Saint-Germain, le joueur a dit
00:37:09« Non, on ne prend pas le titre. »
00:37:10Le joueur a dit « Non, on ne prend pas le titre. »
00:37:11Oui, mais l'auteur a dit quelque chose de faux.
00:37:13Elle dit quelque chose de faux
00:37:15comme quoi il y aurait eu...
00:37:16Comment dire ?
00:37:17La décision de justice prouverait qu'il y a eu de l'argent.
00:37:20Ce n'est absolument pas ce que prouve la décision de justice.
00:37:22C'est un doute, mais fleur.
00:37:23Je ne suis pas sûr que ce soit de l'humour.
00:37:25Mais oui, évidemment que ça ne l'est pas.
00:37:26Mais on a dit qu'on était aimables.
00:37:29C'était la semaine de montée.
00:37:30On a dit qu'on était aimables.
00:37:33Un mot sur ça.
00:37:35L'ancienne campagne de Salah Abdeslam,
00:37:37Maïva Bey, a été mise en examen
00:37:40dans deux enquêtes hier.
00:37:41Elle a accusé d'avoir remis une clé USB
00:37:43à son ex-compagnon, Salah Abdeslam.
00:37:45Et c'est ça qu'on découvre aussi
00:37:47en parallèle de l'affaire Sarkozy.
00:37:51C'est que vous avez M. Abdeslam
00:37:52dans sa prison, il pouvait avoir un ordinateur,
00:37:55il pouvait avoir une clé USB
00:37:56alors que l'ancien président de la République...
00:37:58Non, il ne pouvait pas avoir de clé USB, justement.
00:37:59Oui, il pouvait passer si vous...
00:38:02Vous êtes offensif ce matin, Charlotte.
00:38:04Ben non, mais...
00:38:06Mais vous avez raison.
00:38:07Non, mais il a le droit d'avoir un ordinateur.
00:38:09Oui, mais l'ancien président de la République
00:38:11n'avait pas le droit de l'avoir, lui.
00:38:12Il n'avait pas le droit de...
00:38:13Oui.
00:38:14Ça, je ne sais pas quelle est l'explication.
00:38:16Parce que Nicolas Sarkozy était en détention provisoire.
00:38:18Donc en détention provisoire,
00:38:19tu n'as pas le droit à l'ordinateur.
00:38:20Comme il est condamné définitif, il a des droits.
00:38:24C'est juste le prisonnier le plus surveillé de France.
00:38:27Oui, mais à ce moment-là, il faut faire une loi particulière
00:38:30en disant que pour certaines catégories de détenus,
00:38:34ils ont telle interdiction, telle interdiction.
00:38:36Et on va être confrontés au principe de l'égalité des citoyens
00:38:39devant la loi.
00:38:40Je ferme la parole.
00:38:41Et il s'est marié, et je crois qu'il a eu un enfant en prison.
00:38:43Comme Nordal le landais.
00:38:44Et il y a des victimes qui voient ça de l'extérieur.
00:38:47Mais il faut me dire Guantanamo.
00:38:48Pourquoi il a accès à un parloir ?
00:38:49C'est pour ça que les Américains avaient fait Guantanamo.
00:38:51La difficulté...
00:38:52Gérard, en fin de carrière, il est devenu plus radical.
00:39:00Bon, Guantanamo, c'est...
00:39:01Oui, non, mais...
00:39:02C'est un carrière où ?
00:39:03Ça avait été évoqué.
00:39:04Oui.
00:39:04Mais la difficulté...
00:39:05Encore une fois, ne soyons pas naïfs.
00:39:08Si on pense que même à Vendin le veuille,
00:39:11ou à Condé-sur-Sarthe,
00:39:12il ne va pas y avoir de possibilité de transmettre
00:39:15des objets interdits aux détenus,
00:39:20on se trompe.
00:39:20Mais là, on se rend compte qu'il y a une influence sur une femme
00:39:22qui, après, va peut-être être mise en examen
00:39:24pour organiser un attentat.
00:39:26Donc, c'est quand même très grave.
00:39:27Monsieur Blanquer qui est avec nous ce matin,
00:39:29vous avez vu l'affaire de Bruno Le Maire.
00:39:30Le Rassemblement National et la France Insoumise
00:39:32ont dénoncé hier une omission et des mensonges
00:39:33après les révélations d'une lettre de Bruno Le Maire
00:39:36à Emmanuel Macron sur le dérapage du déficit public en 2024.
00:39:39On est sur un mensonge d'État.
00:39:42Attention, là, on ne rigole plus.
00:39:44C'est-à-dire que vous avez un...
00:39:45Parce qu'en gros, le maire,
00:39:46on veut lui mettre la charge sur le dos.
00:39:51C'est monsieur mille milliards.
00:39:53Bon, il est resté en même temps.
00:39:54Donc, il est un peu responsable.
00:39:56Mais en fait, vous avez été homme politique.
00:39:59Personne n'est jamais responsable de rien.
00:40:01Je ne parle pas pour vous.
00:40:02Parce qu'effectivement, vous,
00:40:03il me semble que vous avez une certaine éthique
00:40:05par rapport à d'autres et une certaine honnêteté intellectuelle.
00:40:08Et vous avez quitté ce gouvernement, par exemple.
00:40:11Vous avez dit peu de choses contre ce Emmanuel Macron.
00:40:14Donc, il y a quelque chose qui vous tient
00:40:16et qui fait que vous êtes un homme politique différent des autres.
00:40:19Peut-être parce que vous n'êtes pas un homme politique professionnel, d'ailleurs.
00:40:22Mais les hommes politiques classiques,
00:40:25c'est, je dis tous les jours,
00:40:26c'est la chanson Lolita.
00:40:27Lolita, c'est pas ma faute, c'est pas ma faute à moi.
00:40:30Voilà, c'est l'hymne de la Macronie.
00:40:33Lolita, c'est l'hymne de la Macronie.
00:40:35C'est l'hymne moderne, plus généralement.
00:40:37Ça rejoint un petit peu ce que je vous disais tout à l'heure
00:40:39sur la dégradation de la responsabilité politique.
00:40:41Ah oui ?
00:40:41C'est-à-dire le fait qu'on n'exerce pas assez la responsabilité politique.
00:40:45On pourrait, par exemple, imaginer, dans des réformes futures,
00:40:48avoir une responsabilité ministérielle politique individuelle du ministre.
00:40:51Vous voyez ?
00:40:52C'est-à-dire que vous renversez le ministre et pas le gouvernement.
00:40:54Ce genre de choses est imaginable.
00:40:57Parce que c'est pas seulement en France.
00:40:59On observe cet abaissement de la responsabilité politique.
00:41:02Et notamment, ça se traduit par le fait qu'il y a très peu de démissions ministérielles.
00:41:07Parce que dans la tradition normale, si je puis dire,
00:41:11même quand il arrive quelque chose dont vous n'êtes pas responsable vous-même,
00:41:15parce que vous ne l'avez pas accompli vous-même,
00:41:16mais parce que ça se passe sous votre autorité,
00:41:18alors vous devez en effet démissionner.
00:41:21Jean-Pierre Chevènement, par exemple, a été une belle illustration de ça.
00:41:24Et j'ai cité sous le général de Gaulle, un président, un condamné qui s'était évadé, je crois, de l'île de Ré.
00:41:32De Gaulle avait viré le préfet, avait viré le directeur de la centrale,
00:41:38et avait viré toute la chaîne de commandement.
00:41:39Oui, on doit effectivement...
00:41:41Alors que le préfet, en soi, il n'était sans doute pour rien.
00:41:44Mais bon, comment vous...
00:41:45Cette affaire est très très grave.
00:41:46Je suis sidéré par le silence de la presse ce matin.
00:41:50Alors on vient le 11 novembre...
00:41:51Olivier Delagarde.
00:41:52Ça prend très peu de place.
00:41:54C'est très grave ce qui s'est passé sur la responsabilité à la fois du ministre,
00:41:59la responsabilité du président, elle est visiblement très importante,
00:42:02et puis il y a des gens dont on ne parle pas,
00:42:04c'est les inspecteurs des finances, qui sont à la tête de Bercy.
00:42:07Je ne sais pas si vous avez déjà dîné avec un inspecteur des finances.
00:42:10Je peux vous dire que c'est une expérience dans la vie.
00:42:13Parce que là, vous êtes face à quelqu'un qui sait tout.
00:42:16Vous êtes face à des gens qui savent tout.
00:42:17Et alors on s'aperçoit qu'en fait, ils se sont plantés sur 80, 100 milliards,
00:42:23on ne sait pas exactement.
00:42:24Et là, personne ne parle, personne ne dit rien, il n'y a pas de responsable.
00:42:28Personne n'a démissionné à Bercy, autant que je sache.
00:42:30Je rappelle qu'Alexis Pélau, qui devait être entendu par la commission d'enquête à l'Assemblée,
00:42:33n'a pas été auditionné, ne s'est pas présenté.
00:42:35La chute des recettes fiscales, écrit Bruno Le Maire en 2023,
00:42:38a apporté notre déficit pour 2023, 5,5 au lieu de 4,9 attendus.
00:42:42Nous avons réagi immédiatement en proposant des suppressions du crédit sur l'État
00:42:45pour 2024 à hauteur de 10 milliards d'euros, expose Bruno Le Maire en préambule.
00:42:49La dette s'élève aujourd'hui à 3 500 milliards d'euros.
00:42:53Quelle est votre analyse ? Parce que vous avez travaillé avec Bruno Le Maire.
00:42:55Mon analyse, c'est que le dérapage des comptes publics, c'est surtout le dérapage du PLFSS,
00:43:01c'est le dérapage des comptes sociaux en réalité.
00:43:03Et structurellement, ce sujet est grave pour ce qu'il dit aussi d'une logique qui existe depuis maintenant
00:43:10facilement une vingtaine d'années.
00:43:12C'est-à-dire qu'en réalité, quand vous regardez les comptes publics,
00:43:15la France, dans ses dépenses qu'on peut qualifier de régaliennes, n'est pas divergente des pays comparables.
00:43:20Si vous regardez le budget de la police, la justice, l'éducation nationale...
00:43:24Et plutôt moins d'ailleurs, il n'y a pas beaucoup d'argent.
00:43:25Mais oui, et justement, est-ce que l'on fait régulièrement ?
00:43:28En revanche, du côté des dépenses qu'on peut qualifier de réparation sociale,
00:43:32nous représentons entre 10 et 15% de la dépense sociale mondiale,
00:43:36alors que nous sommes moins de 1% de la population mondiale.
00:43:38Donc, or, cette catégorie de dépenses est en quelque sorte incontrôlée.
00:43:44Parce que, par exemple, on ne peut pas prévoir à l'avance le nombre d'ordonnances qui vont être faites dans une année,
00:43:48le nombre de médicaments qui vont être remboursés.
00:43:49Et donc, vous avez d'un côté quelque chose de très contraint,
00:43:52et de l'autre quelque chose qui part vers l'infini.
00:43:55Et à chaque fois, les mesures prises sont sur le premier ensemble et pas sur le deuxième ensemble.
00:43:59En clair, vous faites des économies sur des choses essentielles,
00:44:02comme par exemple l'éducation,
00:44:03pour financer de toute façon quelque chose qui continue à être en plus grand déficit.
00:44:08Donc, le vrai sujet structurel est de ce côté-là.
00:44:10C'est pourquoi on a absolument besoin d'une réforme des retraites.
00:44:13Ça fait partie des sujets dont je parle avec précision dans le livre.
00:44:16Qu'on a besoin de réviser tout notre système d'assistance sociale de façon générale.
00:44:22Et que c'est ça le grand sujet.
00:44:24Mais vous ne pourrez jamais avoir un gouvernement qui aura les moyens d'éviter une espèce de dérapage comme celui-là,
00:44:30si vous n'avez pas en amont une réforme de notre État-providence,
00:44:34dans un sens d'ailleurs qui peut être plus juste que le système actuel.
00:44:37Nous sommes d'accord, mais comme les Français n'en veulent pas et que les hommes politiques veulent être élus,
00:44:41ils disent ce que les Français veulent entendre.
00:44:43C'est pourquoi je pense qu'il faut aujourd'hui avoir une sorte de vision à long terme sur, par exemple, notre système de retraite.
00:44:48Je suis d'accord avec vous, mais aucun homme politique n'a une vision à long terme,
00:44:51puisque tous les hommes politiques sont sur la prochaine élection.
00:44:54Alors, j'essaye de faire l'inverse de ce que vous dites avec ce livre.
00:44:57Oui, mais vous n'êtes pas homme politique.
00:44:58Il y a Gabriel Assal qui a proposé quelque chose.
00:45:00C'est intéressant, vous n'êtes pas homme politique.
00:45:03Ce n'est pas votre métier.
00:45:04Je suis un homme public, on va dire.
00:45:06Oui, mais ce n'est pas votre métier.
00:45:07Oui, bien sûr.
00:45:08C'est-à-dire que dès que vous sortez de la sphère politique, vous pouvez travailler.
00:45:11Oui.
00:45:11Alors que ceux qui sont là, ils ne peuvent rien faire.
00:45:13C'est vrai.
00:45:14Sauf des bêtises.
00:45:16Je ne dirais pas jusque-là.
00:45:17Ben, écoutez, on le constate, si vous voulez que je vous dise.
00:45:20Mais en tout cas, c'est important d'avoir un métier en dehors de la sphère politique.
00:45:22Ça, ça fait partie des choses.
00:45:23Je pense qu'on ne devrait pas accéder à des fonctions publiques
00:45:26sans avoir au moins dix ans d'expérience professionnelle avant ça.
00:45:30Je pense que ça fait partie des mesures.
00:45:33Cette comparaison indécente de Cyril Dion, réalisateur et écrivain écologiste,
00:45:37hier soir sur le service public, sur France 5, dans C'est dans l'air.
00:45:40Ah, il faut que je fasse déjà la transition.
00:45:45On en parlera après.
00:45:47Il est 9h52, c'est le carillon.
00:45:49Le carillon.
00:45:50Bonjour, monsieur Thomas Hill.
00:45:52Bonjour, Pascal.
00:45:53Comment allez-vous ?
00:45:54Et vous ?
00:45:55Très bien, très bien.
00:45:56Qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui ?
00:45:58Alors ce matin, on va parler d'une série documentaire assez exceptionnelle.
00:46:02le choix de Sonia sur cette femme, vous savez,
00:46:05qui avait dénoncé au lendemain du 13 novembre
00:46:08deux terroristes, Abdelhamid Abaoud,
00:46:12et qui a permis de les appréhender, de les arrêter.
00:46:15Donc c'est grâce à cette femme très courageuse qu'ils ont été arrêtés.
00:46:18Et cette femme a vie sous couverture aujourd'hui, sous fausse identité.
00:46:23Eh bien, on va vous écouter.
00:46:24Merci à vous, Thomas Hill.
00:46:25On a encore une minute, Marine Lançon,
00:46:28où nous faisons la pause.
00:46:30Alors, une minute pour écouter cette comparaison.
00:46:33On l'écoutera après la pause.
00:46:34Parce que...
00:46:35Alors, écoutons-la.
00:46:37Effectivement.
00:46:38Écoutons-la, mais on ne pourra pas discuter après.
00:46:40C'est ça qui est dommage.
00:46:41Mais, donc, ça s'est passé dans l'air.
00:46:44Et écoutez ce qu'on peut entendre sur le service public, quand même.
00:46:46Ça fait peur.
00:46:47On sait que la BBC, la BBC, ils ont viré le directeur.
00:46:49Comme ça, et même le PDG.
00:46:51Parce qu'ils faisaient n'importe quoi, la BBC.
00:46:53C'est-à-dire que c'est des fake news.
00:46:54Et on pourra en parler dans la dernière partie de l'émission.
00:46:57Mais écoutez donc ce monsieur Dion,
00:46:59qui est réalisateur et écrivain militant écologiste.
00:47:01Il est également l'ancien garant de la Convention citoyenne pour le climat.
00:47:04Écoutez ce qu'il dit sur l'antenne du service public.
00:47:07Je donne juste un chiffre pour étayer le propos.
00:47:09Le terrorisme islamiste, entre 2012 et 2023, ça fait 273 morts en France.
00:47:14La pollution de l'air, ça a fait entre 500 000 et 1 million de morts en 10 ans,
00:47:19sur la même période.
00:47:20Qu'est-ce qui nous rend le plus en insécurité ?
00:47:22Et personne ne dit rien sur le plateau.
00:47:24Un champion du monde, de lui.
00:47:25Quelques jours avant le 13 novembre.
00:47:26Oui, non mais c'est vraiment...
00:47:27On est à un niveau de bêtise, d'intervention parfois.
00:47:30En plus, les chiffres qu'il donne sont invérifiables.
00:47:33Parce que sur 500 000, 1 million de morts, c'est invérifiable.
00:47:36L'histoire de la pollution, c'est absolument invérifiable.
00:47:39Mais c'est invérifiable.
00:47:42C'est des chiffres qui sont balancés comme ça, qui sont invérifiables.
00:47:46C'est des militants, écologistes, c'est WWF.
00:47:49Il ne s'y prendrait pas autrement.
00:47:50Il faut appliquer la jurisprudence Ségolène Royal et dire que c'était de l'humour.
00:47:54Oui.
00:47:54Bon.
00:47:559h54, Jean-Michel Blanquer, civilisation.
00:47:59Ça vous manque d'ailleurs d'être ministre ?
00:48:01Non, mais en même temps, je suis très heureux de ce que j'ai pu vivre et très heureux de ce que je vis maintenant.
00:48:05Je crois que dans la vie, il ne faut pas vivre avec un rétroviseur.
00:48:09Mais j'aimerais aujourd'hui que la fonction politique se réanoblisse un peu.
00:48:14Parce qu'on est notamment du long terme, qu'on ait le sens du long terme.
00:48:17C'est un peu le principal message du livre.
00:48:18Mais vous pourriez imaginer un engagement politique ces prochaines années ?
00:48:23Oui, mais je n'en fais pas une...
00:48:24Bien sûr, je crois qu'il ne faut jamais rien exclure.
00:48:27Mais je n'en fais pas non plus l'alpha et l'oméga de ma vie.
00:48:30Je pense que dans la vie, vous savez, j'ai une vision un peu à la grecque de ça.
00:48:33C'est-à-dire, je pense qu'un citoyen doit de temps en temps s'engager dans la fonction publique
00:48:38pour rendre service à la collectivité.
00:48:42Et puis, savoir s'en retirer, éventuellement revenir.
00:48:44Mais en tout cas, on ne doit pas s'installer en permanence dans des fonctions politiques.
00:48:47Et quand on pense à 2027, j'imagine que vous êtes courtisé
00:48:50parce que votre voix compte, votre crédibilité compte, votre éthique compte.
00:48:54Je pense que vous avez une image assez positive.
00:48:57Ce qui n'est pas le cas de tous les hommes politiques aujourd'hui.
00:49:00Est-ce que vous avez un candidat qui vous fait les yeux doux
00:49:05et duquel vous vous sentez proche ?
00:49:07Gabriel Attal, pourquoi pas ?
00:49:09Non, je suis quelqu'un d'indépendant.
00:49:11Oui, mais ils viennent vers vous.
00:49:13Édouard Philippe.
00:49:14À la fin du mois d'août, à Autun, j'ai réuni au titre du laboratoire de la République
00:49:19une série de personnalités politiques.
00:49:21Il y avait aussi bien Bruno Rotaillot que Bernard Cazeneuve, qu'Édouard Philippe.
00:49:26Oui, mais à un moment, il faut voter.
00:49:27Il faut choisir.
00:49:28C'est pour vous dire qu'il y a des personnes qui sont dignes d'exercer la fonction publique.
00:49:31Mais j'en suis convaincu.
00:49:32Mais vous, vous vous sentez proche de qui aujourd'hui ?
00:49:37Il y a deux dimensions.
00:49:38Il y a la dimension des idées politiques et puis la dimension de la personne.
00:49:41C'est-à-dire, ce que nous montre l'expérience, c'est qu'il faut être très attentif...
00:49:46À l'incarnation, je suis bien d'accord.
00:49:48Et donc, vous ?
00:49:48Qui ?
00:49:49Non, aujourd'hui, je ne soutiens personne.
00:49:51Personne ?
00:49:52Bon, vous peut-être alors ?
00:49:53Non, mais non plus.
00:49:55Oui, s'il n'y a personne, il faut bien quelqu'un.
00:49:56Un jour, il y aura quelqu'un.
00:49:57Un jour, je vais soutenir quelqu'un.
00:49:59Un jour, il faudra l'incarnation.
00:50:00Un jour, tu verras.
00:50:01Je pense qu'il faut d'abord...
00:50:02On se rencontrera.
00:50:04Avant les bœufs, il faut d'abord...
00:50:05C'est dans un an et demi.
00:50:06Mais par exemple, est-ce que vous pourriez être aux côtés de Jordan Bardella ?
00:50:08Non.
00:50:09Bon, est-ce que...
00:50:09Alors, ça, c'est de Jean-Luc Mélenchon ?
00:50:11Non plus.
00:50:11D'accord.
00:50:12Et est-ce que vous pourriez être aux côtés d'Edouard Philippe ?
00:50:16C'est imaginable, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:50:18D'accord.
00:50:19Et de Bruno Retailleau ?
00:50:21C'est imaginable.
00:50:22C'est imaginable, d'autres qui ne le sont pas.
00:50:23D'accord.
00:50:24Mais ce qui est important, c'est justement de ne pas commencer par là.
00:50:27La pause.
00:50:28Et c'est d'avoir les idées d'abord, les incarnations ensuite.
00:50:32Pas sûr que vous ayez raison.
00:50:33Je pense que l'incarnation, c'est très important.
00:50:35C'est très important.
00:50:36Très important.
00:50:36Mais ça ne doit pas.
00:50:37Si vous voulez, les Français voient aujourd'hui une querelle, des querelles de personnes s'imposer
00:50:42à la place du vrai débat d'idées dont on a besoin.
00:50:44Oui, mais ce n'est pas nouveau.
00:50:45Non, mais...
00:50:46Certains disaient que si Michel Jobert avait fait 15 centimètres de plus, il aurait été président de la République.
00:50:50Alors, on en parlera après la pause.
00:50:52A tout de suite.
00:50:5510h03, on est très en retard.
00:50:57Sommayal Abidi nous rappelle les titres.
00:50:58Au lendemain de ces obsèques, dans la stricte intimité familiale, une marche blanche cet après-midi,
00:51:0714h à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, en hommage à Matisse.
00:51:11Ce jeune, mortellement renversé par un chauffard qui avait consommé du protoxyde d'azote le 1er novembre à Lille.
00:51:16Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas pour, selon un communiqué de l'Elysée, discuter de la pleine application de l'accord de cesser le feu à Gaza.
00:51:26Communiqué qui qualifie Mahmoud Abbas de président de l'État de Palestine.
00:51:29La France ayant officiellement reconnu en septembre l'État palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
00:51:35Et puis, après plus de 40 jours de chaos et de gel des salaires des fonctionnaires, le Sénat américain a voté le texte devant mettre fin à la paralysie budgétaire.
00:51:46Proposition de loi qui a été adoptée grâce au vote de 8 sénateurs démocrates suscitant la colère de leur camp.
00:51:52Le texte doit maintenant être approuvé à la Chambre des représentants.
00:51:56Merci Somaïa.
00:51:58Civilisation française, c'est le titre de Jean-Michel Blanquer.
00:52:00C'est intéressant d'ailleurs le titre Civilisation française.
00:52:03Vous auriez pu aussi titrer de la civilisation française, comme on disait jadis.
00:52:07Mais c'était un peu prétentieux sans doute de la civilisation française.
00:52:11Mais c'est un livre formidable parce que c'est un livre vraiment très intelligent et très accessible.
00:52:16C'est ça qui est agréable pour ceux qui nous écoutent.
00:52:19Et je pense que ce que vous dites, il y a beaucoup de gens qui partagent votre constat.
00:52:22Vous dites, la première des politiques de civilisation est de maîtriser son territoire et son peuplement.
00:52:27Tout gouvernant qui laisse ses facteurs primordiaux, la géographie et la démographie dérivés sans direction,
00:52:33fragilise la base existentielle de son pays.
00:52:36La politique de toutes les puissances est dans leur géographie, disait Napoléon.
00:52:40Écoutez, on est mal.
00:52:44En tout cas, on est même très mal.
00:52:46Oui, c'est la base de ce que serait un mieux de dire ça.
00:52:49C'est-à-dire qu'il faut, dans le futur, reprendre la maîtrise de notre territoire.
00:52:54Le problème n'est pas que français d'ailleurs.
00:52:57La question de ne plus maîtriser son territoire est devenue un problème mondial avec la métropolisation et avec les flux migratoires.
00:53:05Ces deux sujets-là, qu'on trouve aux États-Unis par exemple, et qui ont abouti à l'élection de Donald Trump,
00:53:12ces phénomènes, donc il faut les prendre comme des grands phénomènes historiques.
00:53:14C'est pour ça que je fais beaucoup appel à Ferdinand Braudel dans ce livre, pour essayer de voir quelle est la trajectoire dans laquelle nous sommes.
00:53:20Par exemple, la métropolisation, elle est en partie inévitable, c'est-à-dire qu'il y a une urbanisation de plus en plus forte.
00:53:26Et donc la question devient, comment est-ce qu'on maîtrise ça ? Comment est-ce qu'on le fait bien ?
00:53:29Comment est-ce que ça se passe au bénéfice des petites villes et des villages, et pas au détriment des petites villes et des villages, pour prendre cet exemple ?
00:53:36Donc pendant des siècles, gouverner la France, c'était avoir une idée de ses frontières et de son équilibre.
00:53:42Que ce soit sous l'Ancien Régime ou après la Révolution, le gouvernement partageait avec les Français cette vision du territoire.
00:53:49Depuis une trentaine d'années, l'art politique consiste à réparer le territoire comme on peut,
00:53:55en considérant que le territoire évolue à partir de facteurs qu'on ne maîtrise plus.
00:53:59Et donc c'est la reprise de ces facteurs dont je parle, c'est pourquoi le livre commence par cette question-là,
00:54:06qui est comment nous redonnons de la vitalité à l'ensemble du territoire.
00:54:10Ce qui est fou aujourd'hui, c'est de considérer normal que la richesse française se concentre sur dix points du territoire,
00:54:17dix grandes métropoles, et qu'on regarde passer l'appauvrissement, la dévitalisation des petites villes et des villages.
00:54:24Or c'est notre richesse. Les départements dépeuplés de France sont aujourd'hui un potentiel fantastique de la France.
00:54:33C'est pourquoi l'une des choses à proposer, c'est véritablement une politique de rebond démographique.
00:54:37– Mais j'entends, mais je suis sûr que Charlotte, ça doit la faire sourire,
00:54:40parce que ceux qui ont dit ça dans les années 80 et 90-2000 étaient étiquetés à l'extrême droite.
00:54:46C'est-à-dire que quand vous dites effectivement la première des politiques,
00:54:49et je répète cette phrase tellement elle est forte, maîtriser son territoire et son peuplement,
00:54:54et son peuplement.
00:54:57C'est-à-dire que vous avez fait rentrer l'année dernière 500 000 personnes en France.
00:55:00Et tous les ans. Et depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
00:55:03combien de personnes sont entrées ? Alors les chiffres sont contestés.
00:55:06Parfois c'est 3 millions, 3 millions et demi, il y en a peut-être qui sont repartis.
00:55:10Donc ce que vous dites, c'est une parole de bon sens,
00:55:14que quasiment tous ceux qui nous écoutent partagent,
00:55:17mais ceux qui l'ont dit dans les années 80 et 90 sont des traités de fascistes.
00:55:20– Oui, vous avez même eu des querelles chez les démographes sur ces sujets.
00:55:25Et l'expression qui résume ça, c'est « gouverner », c'est « peupler ».
00:55:29C'était dit par un grand auteur du 19e siècle, c'était dit aussi dans d'autres pays.
00:55:33– Mais aujourd'hui, par exemple, vous ne pouvez pas…
00:55:35Aujourd'hui, j'ai envie de dire, c'est un vœu pieux que vous produisez.
00:55:39– Non, non, non, exactement, avoir une politique…
00:55:41– Mais c'est incontrôlable.
00:55:42– On ne peut pas…
00:55:43– C'est incontrôlé, plus exactement.
00:55:46– Je refuse la fatalité, je pense que…
00:55:48– Mais il faudrait prendre des mesures que personne ne prendra, M. Blanquer.
00:55:51– Je ne crois pas.
00:55:52– C'est-à-dire qu'il faut prendre des mesures, aujourd'hui, radicales,
00:55:55quand je dis qu'il faut changer de logiciel.
00:55:56Il faut dire zéro immigration pendant cinq ans et un moratoire.
00:56:00Et là, les patrons vont nous dire, oui, mais attention, les étudiants, oui, mais ceci…
00:56:03Ce sont des signes qu'on envoie.
00:56:05– Non, mais vous pouvez tout à fait avoir des flux migratoires maîtrisés,
00:56:09correspondant à des besoins du pays.
00:56:11– Mais comment vous faites avec l'asile, par exemple ?
00:56:13– Vous avez parlé, il se trouve, je connais quelques personnes de l'OFPRA.
00:56:17Vous avez parlé avec eux ?
00:56:18– Oui, bien sûr.
00:56:19– C'est effrayant.
00:56:20– Oui, oui, bien sûr.
00:56:20– C'est complètement dévoyé.
00:56:22L'OFPRA, c'est dévoyé.
00:56:24Mais comment vous faites ?
00:56:26– Eh bien, vous reprenez à la base tous ces éléments-là.
00:56:29C'est-à-dire que sur ces sujets-là, vous aurez besoin d'une réforme constitutionnelle
00:56:32et législative très importante.
00:56:34J'imagine au lendemain d'une élection présidentielle,
00:56:36même que certaines choses puissent être prises par ordonnance.
00:56:40Parce qu'en effet, il faut revoir la base juridique de tout cela,
00:56:43ne pas dévoyer, par exemple, le droit d'asile,
00:56:45ne pas d'ailleurs être dans une forme de simplisme.
00:56:48Parce que je ne pense pas qu'on puisse être dans ce qu'on appelle parfois immigration zéro.
00:56:52Je pense qu'on peut simplement maîtriser les...
00:56:53– Vous voyez, vous me traitez de simpliste parce que je dis immigration zéro.
00:56:56– Je n'ai pas dit que vous êtes simpliste.
00:56:56– Mais j'entends, je comprends ce que vous dites.
00:56:59Mais en fait, on est allé tellement loin.
00:57:02Et je vois, par exemple, là, vous, tout à l'heure,
00:57:04vous dites Jordan Bardella, vous écartez Jean-Luc Mélenchon,
00:57:07vous écartez, qui ont parfois des positions et des cadres.
00:57:09Mais est-ce que vous diriez que Trump, par exemple, a réussi avec des positions radicales ?
00:57:13Est-ce que vous considérez que sur l'immigration, ce qu'il a fait, c'est une réussite ?
00:57:17– Le fait de vouloir être volontariste sur l'immigration, c'est une bonne chose.
00:57:22Le fait de vouloir que des immigrés illégaux retournent dans leur pays d'origine,
00:57:25c'est tout à fait normal.
00:57:26Après, vous devez employer des moyens qui sont conformes à l'état de droit.
00:57:29Dans le cas de ce qui s'est passé aux États-Unis, vous avez et ça et son contraire.
00:57:33Donc tout ce qui est, quand vous arrêtez un enfant sans ses parents
00:57:37et qu'il se retrouve expulsé comme c'est arrivé,
00:57:40il y a évidemment un énorme problème de respect de l'état de droit.
00:57:43Donc il faut évidemment rester dans le cadre de nos principes,
00:57:46sinon on se venira à nous-mêmes.
00:57:47Mais ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
00:57:50les populations des sociétés occidentales en particulier
00:57:53réclament la maîtrise de l'immigration, c'est une évidence.
00:57:57Et c'est justement, à mes yeux, un sujet qui n'est pas un sujet d'extrême droite.
00:58:00D'ailleurs, le gouvernement danois, qui est de l'aspiration sociale-démocrate,
00:58:05prend des mesures qui pourraient largement nous inspirer.
00:58:07Et tout ceci sera au bénéfice de tout le monde,
00:58:09puisqu'on crée du malheur pour les uns et les autres,
00:58:12quand on fait les choses comme elles ont été...
00:58:13Mais j'entends ce que vous dites.
00:58:16Et d'ailleurs, on a souvent cité le Danemark, je vois Thomas Poney qui sourit,
00:58:19parce qu'avant que la gauche, c'est des gouvernements de gauche en plus...
00:58:22Heureusement qu'ils sont là, ils nous aient bien.
00:58:23Moi, ce qui me fait sourire surtout, c'est...
00:58:25Monsieur Lanca, moi je suis frappé par ce que vous dites,
00:58:26parce que je crois que c'est vraiment partagé par beaucoup de Français aujourd'hui,
00:58:29mais le président de la République, par exemple, est à l'opposé totalement de ce que vous venez de dire.
00:58:32C'est-à-dire que lui, par exemple, il dit qu'il ne faut pas phosphorer sur l'invasion supposée du pays, etc.
00:58:36C'est-à-dire qu'il renvoie en permanence ce sujet aux fascistes, à l'extrême droite.
00:58:41Comment vous expliquez qu'aujourd'hui, vous puissiez tenir ce discours,
00:58:43tout en ayant appartenu et servi à un président qui est quand même à l'opposé de ce que vous venez de dire ?
00:58:47Non, le président sur ce sujet a dit ça, mais il n'a pas dit que ça.
00:58:50Comme il a dit tout et son contraire, je veux dire,
00:58:53vous trouverez sûrement une phrase où il sera d'accord avec vous.
00:58:55C'est un problème, en effet, si nous sommes séparés, ce n'est pas pour rien.
00:59:00D'ailleurs, vous incarnez, pardonnez-moi, le fait que l'incohérence d'Emmanuel Macron,
00:59:07puisque il y a eu je ne sais combien de ministres de l'Éducation nationale,
00:59:10et aucun n'était de ressembler à l'autre.
00:59:13Donc, entre vous, Elisabeth Borne et...
00:59:16Et Papendiaï.
00:59:17Oui, et Papendiaï.
00:59:18Oui, alors là, c'était le grand écart.
00:59:20Donc, vous incarnez vraiment une politique parfaitement incohérente.
00:59:24Et après, au bout de 8 ans...
00:59:25Non, je ne crois pas.
00:59:26Non, mais vous comprenez ce que je veux dire.
00:59:28Non, mais il y a l'instabilité au ministère...
00:59:31Enfin, c'est un autre sujet, mais l'instabilité au ministère de l'Éducation nationale
00:59:33est quelque chose de très dommageable.
00:59:35Moi, je vous écoute et je suis bien évidemment tout à fait d'accord avec vous.
00:59:40La difficulté, c'est de le mettre en pratique.
00:59:43C'est qu'il y a plein de gens de bonne volonté et qui ont de très bonnes idées.
00:59:47Le problème aujourd'hui, c'est que les institutions, de la manière dont elles sont composées,
00:59:51eh bien, rien ne fonctionnera.
00:59:53Le régime présidentiel que nous avons, ce n'est pas un professeur de droit que je vais l'expliquer,
00:59:57c'est un régime présidentiel où il faut, on l'a oublié,
01:00:01il faut une majorité à l'Assemblée qui soit de la même majorité que le président.
01:00:08Et à partir de ce moment-là, la Ve République, elle fonctionne.
01:00:12Ce qu'a réussi Emmanuel Macron, c'est cette décomposition du paysage politique français
01:00:19avec deux blocs de gauche et de droite en l'ayant éparpillé.
01:00:24Aujourd'hui, c'est ingouvernable.
01:00:26Et toutes les décisions que l'on veut prendre pour essayer de restaurer l'autorité,
01:00:30la maîtrise de l'immigration, s'il n'y a pas au Parlement une majorité qui va dans ce sens,
01:00:38on n'arrivera à rien, point.
01:00:39C'est-à-dire qu'on a tous de très bonne volonté, on a tous un beau discours,
01:00:44et ce n'est pas du tout péjoratif, mais en fait, il est inapplicable.
01:00:48Alors, le livre, le livre « Civilisation française »,
01:00:50vous faites un chapitre vraiment intéressant sur le service national.
01:00:53Il est très riche, le livre.
01:00:54Il y a beaucoup, beaucoup de choses, effectivement,
01:00:56et le constat que vous faites est vraiment extrêmement intéressant.
01:01:01D'ailleurs, il vous place ce constat plutôt à droite de l'échiquier, me semble-t-il.
01:01:05En tout cas, pour les solutions que vous imaginez.
01:01:07Le service national, pardonnez-moi, vous dites au cœur des nations solides,
01:01:10il existe toujours un ciment invisible qui unit les générations
01:01:13et relie les individus à une histoire, à une communauté, à une espérance partagée.
01:01:17La France, jadis, sut inventer ce lien.
01:01:20La Troisième République institua le service national comme un rite de passage,
01:01:23une école de l'égalité et de la citoyenneté.
01:01:25Loin d'être seulement une institution militaire,
01:01:27il fut une forge de l'identité républicaine.
01:01:29Chacun y apprenait la langue commune, l'histoire de la patrie,
01:01:31la discipline du collectif et la responsabilité qui font de la liberté.
01:01:35Je suis sûr, on signe tous.
01:01:36Mais alors, qu'est-ce qu'on fait ? On le rétablit ?
01:01:40Je vous fais remarquer au passage que la référence à la Troisième République
01:01:43n'est justement pas du tout une référence à l'extrême droite.
01:01:46C'est que, justement, c'est la pensée républicaine.
01:01:48Oui, mais vous avez raison, mais cette pensée-là, elle est devenue à droite aujourd'hui.
01:01:51Oui, parce que, justement, trop de gens de gauche, du centre et de la droite
01:01:56ont abandonné des choses qui sont de pur bon sens.
01:02:00Ah, bon sens !
01:02:01Oui, je le pense.
01:02:02Ça sert de droite, c'est définitivement.
01:02:03Bon sens !
01:02:04Mais non, le bon sens est de gauche aussi.
01:02:06C'est-à-dire, si vous prenez, Georges Clemenceau vient de gauche.
01:02:12Il est un homme de grand bon sens qui sauve la patrie, c'est le jour pour le dire,
01:02:16lors de la Première Guerre mondiale.
01:02:18Eh bien, le bon sens, c'est la chose du monde la mieux partagée.
01:02:22Et évidemment, ne pratiquons aucun sectarisme là-dessus.
01:02:26Il peut y avoir du bon sens de gauche comme du bon sens de droite.
01:02:27Est-ce qu'il faut le rétablir ?
01:02:29Le service privé national, bien sûr, c'est ce que j'écris dans le livre, je pense.
01:02:32Et vous pensez qu'il faut le rétablir à l'ancienne ?
01:02:34Non, il y a forcément des choses différentes, puisque nous sommes dans une...
01:02:37Déjà dans la durée, 12 mois ?
01:02:38Ça peut être moins, ça peut être entre 6 et 8 mois, ça peut être...
01:02:41Oui, il faut quand même que ce soit significatif.
01:02:43Donc, que ce soit significatif.
01:02:43Mais, par exemple, la période des classes que chacun a connue, avec l'autorité des classes,
01:02:51où là, on échappe au droit commun.
01:02:53C'est-à-dire que vous êtes avec un adjudant, et il ne s'agit pas de lui dire
01:02:55« Tu ne me respectes pas quand il me parle comme ça. »
01:02:58Bien sûr.
01:02:58Non, mais vous entendez bien.
01:02:59Bien sûr.
01:03:00Tu n'es pas dans ton lycée, là.
01:03:02Donc, je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, vous arriviez à mettre en place ce système.
01:03:08Il y a un besoin de cela dans le pays.
01:03:11Et la jeunesse, dans sa grande majorité, réclame ce genre de choses.
01:03:15Il y a besoin d'avoir une forme de commun dans notre pays.
01:03:19Le risque de notre pays, comme d'autres pays d'ailleurs, la crise n'est pas que française.
01:03:22C'est la fragmentation, c'est les communautarismes, c'est l'individualisme, c'est l'éparpillement général.
01:03:29La République, c'est l'équilibre de ça, c'est le commun, c'est ce que nous partageons tous.
01:03:34Et on a besoin d'institutions communes.
01:03:36L'école en est une, évidemment.
01:03:37Le service national doit en être un.
01:03:39Devant les périls d'aujourd'hui, qui sont divers.
01:03:41Il y a les périls géopolitiques, donc la défense.
01:03:43Il y a les périls écologiques, donc le service civil.
01:03:46Le fait d'être capable d'être secouriste, d'aider les pompiers.
01:03:49Lorsque j'étais ministre, on a créé beaucoup de classes dites pompiers, ou gendarmerie, ou police.
01:03:53C'est-à-dire des classes où interviennent les corps en uniforme pour accompagner des jeunes de collège
01:03:59à devenir, par exemple, des bénévoles des pompiers.
01:04:01Beaucoup d'élèves adorent cela.
01:04:04Je ne vous dis pas 100% des élèves, mais il y a, dans la jeunesse française, tout simplement une volonté de sentir qu'on appartient à quelque chose de commun.
01:04:12Ça s'appelle la République, ça s'appelle la France.
01:04:14Et ne pas donner ça, c'est d'une certaine façon ne pas donner quelque chose d'indispensable.
01:04:20Et donc, je pense qu'il y a une acceptabilité d'une idée comme ça.
01:04:23La crise de notre époque n'est pas seulement une crise, elle est la conjonction de toutes les crises.
01:04:27Un carrefour des secousses de l'économie, du social, des générations, des civilisations, de la démographie et de la nature.
01:04:32D'aucun n'y voit que chaos, mais pour qui sait dire l'histoire, ce carrefour est l'instant des grands choix.
01:04:37Des cycles s'entrecroisent et interfèrent.
01:04:40Et notre époque connaît un cul de ces changements qui touchent toutes les couches de notre temporalité,
01:04:45celle de l'événement, celle d'une époque et même celle d'une civilisation.
01:04:49Ne refusons pas le temps qui passe et ne cultivons pas des nostalgies stériles.
01:04:53Bon, j'entends quand même dans ce que vous dites, non pas un retour en arrière,
01:04:58mais j'allais dire un retour aux fondamentaux.
01:05:01L'autorité que vous défendez, la hiérarchie que vous défendez.
01:05:05Moi, je défends une marche en avant fidèle à notre histoire et à notre trajectoire.
01:05:09À notre marche en arrière.
01:05:11Non, fidèle à notre trajectoire, à notre énergie cinétique.
01:05:14Je vous le disais, je m'appuie beaucoup sur Fernand Braudel
01:05:18et ça s'entend dans ce que vous venez de lire, c'est-à-dire trois couches.
01:05:22Il distingue la civilisation qui dure des siècles, parfois même une dizaine de siècles ou davantage.
01:05:28Vous avez l'époque, ça c'est des espaces de 30-40 ans.
01:05:31Et puis vous avez l'événement.
01:05:34Or, nous sommes toujours les yeux rivés sur l'événement,
01:05:36alors même que nous voyons des changements se produire sur chacune des trois couches aujourd'hui.
01:05:41Et on peut le déplorer, on peut être inquiet, on peut avoir peur,
01:05:45mais on doit surtout maîtriser ce qu'il en est, c'est-à-dire aller de l'avant.
01:05:49Oui, mais encore faut-il poser le bon diagnostic.
01:05:51Tout à fait, c'est ce que j'essaye de faire.
01:05:53Oui, mais le vôtre, il est bon le diagnostic.
01:05:55Parce que certains le nient.
01:05:56Moi, je partage votre diagnostic.
01:05:58Mais certains disent que ce que vous dites n'existe pas.
01:06:01Ça n'existe pas.
01:06:02Et donc, à ce moment-là, on ne peut pas avancer,
01:06:05puisque certains diront, non, il n'y a pas de soucis.
01:06:07Charlotte, si peut-être...
01:06:09J'ai une question, parce qu'on sent bien les deux mouvements, on va dire,
01:06:14qui travaillent le pays depuis longtemps,
01:06:15à savoir l'immigration massive d'un côté,
01:06:17mais aussi l'effondrement sur elle-même de la civilisation française.
01:06:20Je reprends votre mot.
01:06:21Donc, il y a deux mouvements en même temps, on va dire,
01:06:23un affaiblissement intérieur et un affaiblissement par l'importation d'autres civilisations.
01:06:29Et vous utilisez régulièrement, et je vous écoute depuis tout à l'heure,
01:06:32les mots République et les mots France.
01:06:34J'aimerais bien savoir la distinction que vous faites entre les deux,
01:06:36justement, dans la reconstruction.
01:06:38Je pense que, vous savez, à la fin d'un discours,
01:06:40vous dites toujours, vive la République, vive la France,
01:06:42et c'est bien de dire les deux.
01:06:43Parce que parfois, j'entends que quand on dit vive la République,
01:06:46les gens vous disent, oui, mais la République, c'est sec,
01:06:48c'est juste des principes, il faut la France...
01:06:51C'est même des valeurs.
01:06:51...incarnée, charnelle.
01:06:52Mais en réalité, on a besoin des deux,
01:06:55de même qu'on a besoin de la démocratie et de la République.
01:06:57Autrement dit, on a besoin, un, de rappeler en permanence le contrat social,
01:07:01notre devise, liberté, égalité, fraternité,
01:07:03aujourd'hui laïcité, qui a beaucoup d'importance dans ce qui nous unit,
01:07:07dans ce qui fait qu'on peut, tout simplement,
01:07:09avoir des règles du jeu commune, c'est fondamental.
01:07:12Et en même temps, la France, avec son histoire et sa géographie si belle,
01:07:16si importante, et qui nous constitue,
01:07:18et donc ces deux choses-là sont complètement complémentaires.
01:07:22Ce serait d'ailleurs absurde de les opposer.
01:07:24On en a vraiment besoin.
01:07:26Est-ce que vous êtes d'accord que la France, du coup, par votre définition,
01:07:29définit aussi ce que sont les valeurs de la République ?
01:07:31Puisqu'on a parfois l'impression qu'elles sont universelles.
01:07:33Or, nulle part à travers le monde, vous trouverez deux personnes d'accord
01:07:35sur la définition de la liberté, de la laïcité encore moins.
01:07:39Alors, je suis à moitié d'accord avec vous.
01:07:41C'est-à-dire que je pense qu'il y a des principes qui sont universels réellement.
01:07:43Si vous prenez la laïcité, bien sûr, le mot est très français.
01:07:46La façon dont nous le vivons est très française.
01:07:48Mais l'idée de séparer le spirituel et le temporel
01:07:51est une aspiration qu'on trouve dans le monde entier.
01:07:54Ça ne veut pas dire que c'est anti-spirituel.
01:07:56Ça veut dire au contraire qu'on distingue les sphères.
01:07:58Et donc, les femmes iraniennes, aujourd'hui,
01:08:01elles réclament la séparation du temporel et du spirituel.
01:08:04Les femmes afghanes aussi.
01:08:06Et dans beaucoup de pays du monde, même très religieux,
01:08:08l'aspiration à la liberté va avec la distinction du spirituel.
01:08:12Vous êtes d'accord que nous sommes arrivés à l'universel par un particulier
01:08:15qu'il est nécessaire de sauver ?
01:08:16Ce particulier, il est français.
01:08:17Tout à fait.
01:08:18Absolument.
01:08:20Mais il y a sans arrêt ce rapport entre l'universel et le particulier.
01:08:23Il ne faut pas les opposer, mais au contraire,
01:08:25dire que, par exemple, sur la laïcité,
01:08:26nous avons une approche française,
01:08:28mais d'un principe qui est quand même universalisable
01:08:30avec des modalités différentes d'un pays à l'autre.
01:08:32Vous êtes plus d'accord avec Charlotte Dordellas
01:08:34qu'avec Najat Vallaud-Belkacem, si vous me permettez ?
01:08:37C'est possible.
01:08:39Ça dépend de quel sujet on parle.
01:08:40Non, non.
01:08:42Sur 100% des sujets, à peu près.
01:08:43Je pense sur 100% des sujets.
01:08:44Alors, je vais demander à Thomas Bonnet, d'abord, le remercier,
01:08:46peut-être de laisser la place.
01:08:47Parce que le général, Clermont, est là et on dira un mot.
01:08:50Je m'incline.
01:08:50Voilà.
01:08:51On dira un mot de 14-18 parce que c'est passionnant aussi,
01:08:53la civilisation, l'histoire.
01:08:54Là, vous allez dans la rue,
01:08:57vous demandez aux gens de parler de 14-18,
01:08:59mais ça n'existe pas.
01:09:01Ils ne savent pas pourquoi la guerre a éclaté.
01:09:04Ils ne savent pas forcément combien de morts en France ont été tués.
01:09:07Ils ne savent pas pourquoi ça s'est arrêté.
01:09:10Les cours d'histoire ont été remplacés par des cours d'inclusion.
01:09:12Mais bien sûr, mais général, Clermont, venez vous asseoir avec nous.
01:09:16Il reste encore huit minutes.
01:09:17Mais je rappelle ce livre,
01:09:19« Civilisation française, un territoire, une langue, une république ».
01:09:21Tout ce que vous dites là, d'ailleurs, c'est très intéressant.
01:09:23Je vous en prie, mon général.
01:09:25Donc, vous parlez, par exemple,
01:09:26là, ça rejoint encore,
01:09:27vous allez encore être d'accord avec Charlotte Dornelas,
01:09:30« Une natalité à sauver ».
01:09:32Moi, je l'assure, je lisais le livre,
01:09:34je disais, mais nos familles sont moins nombreuses,
01:09:36nos villages se vident,
01:09:36l'âge moyen s'allonge,
01:09:39tandis que le nombre de naissances recule.
01:09:40Si nous laissons se prolonger ce mouvement,
01:09:41nous connaîtrons à notre tour
01:09:42ce que d'autres civilisations ont vécu avant de s'effacer.
01:09:44Le lent affaiblissement,
01:09:46l'incapacité à porter des armées,
01:09:47à inventer, à rayonner de ça.
01:09:49Pour que les jeunes couples choisissent d'avoir trois enfants plutôt que deux,
01:09:51il faut que la société toute entière l'encourage,
01:09:53l'accompagne, l'honneur.
01:09:55Je vous assure, c'est...
01:09:57Très Troisième République.
01:09:58Un grand programme républicain.
01:09:59Oui, mais j'entends, mais convenez que cette voix-là,
01:10:05d'abord, elle est peu portée,
01:10:07elle n'est pas portée par le camp progressiste,
01:10:09elle vous fait parfois passer pour un ringard
01:10:11parce que vous êtes en train de dire qu'il faut des enfants,
01:10:13alors que ce n'est pas le moment.
01:10:14Donc, vous voyez ce positionnement qui est le vôtre,
01:10:18moi, je le trouve très intéressant,
01:10:20et j'ai envie, en plus, c'est étayé, argumenté,
01:10:24mais dans votre famille politique,
01:10:26j'ai... quoi, si tant est que vous ayez une famille politique ?
01:10:29Oui, oui, je...
01:10:29Mais je vous définis plutôt dans le bloc...
01:10:31Je vous définis dans le bloc central.
01:10:32Oui, oui, vous avez le droit.
01:10:34Ben, j'ai le droit.
01:10:36C'est plutôt ça.
01:10:37Oui, oui, oui, mais j'aime pas...
01:10:39Ben, vous aimez pas.
01:10:39Mais vous avez le droit, je suis dans le bloc central.
01:10:41Oui, oui, d'accord.
01:10:42Mais admettons que vous êtes...
01:10:44Ce n'est pas les valeurs que j'entends porter dans le bloc central.
01:10:47Je parle...
01:10:48J'entends plus, parfois, sur le climat, sur l'écologie,
01:10:53sur la voiture électrique, sur...
01:10:55Sur l'écologie, je suis très à l'aise avec ce que dit le bloc central.
01:10:58Justement, je pense qu'il n'y a pas d'incompatibilité.
01:11:00Vous voyez, quand je parle du territoire,
01:11:02je suis très attentif, par exemple, à la question de la mer.
01:11:05Et la France a une façade maritime hors du commun, c'est la preuve.
01:11:08Et la natalité, ça m'intéresse.
01:11:10Comment vous encouragez ?
01:11:12L'idée est de multiplier par 1,5, donc de 50%,
01:11:16le nombre d'enfants dans chacun des 20 départements
01:11:22les plus vides de France aujourd'hui.
01:11:23Donc, c'est vraiment avoir un volontarisme national
01:11:25sur les 20 départements de ce qu'on appelle généralement
01:11:28la diagonale du vide.
01:11:30Je dis toujours, vous savez, si demain,
01:11:33on donnait la lausère aux Pays-Bas ou aux Japonais,
01:11:37ce serait une fête nationale.
01:11:39Aux Pays-Bas ou au Japon.
01:11:40Parce qu'on dirait, mais c'est magnifique,
01:11:42un territoire, on va y faire des tas de choses, etc.
01:11:44Nous, nous nous sommes mis dans la tête
01:11:46que c'était des enclumes,
01:11:47qu'il n'y avait plus rien à faire avec ça.
01:11:49Mais c'est totalement fou.
01:11:51Il faut faire revivre nos villes et nos villages.
01:11:54Des jeunes familles peuvent y être très heureuses.
01:11:57On peut faire renaître plein de choses.
01:11:58C'est une question de volontarisme.
01:12:00Et donc, d'avoir une politique nationale sur le fait.
01:12:02C'est vraiment...
01:12:02D'où l'idée de la DATAR+, que je propose.
01:12:04Je suis d'accord avec vous.
01:12:05Accompagner, par exemple,
01:12:06Donc, ça veut dire, par exemple, des franchises fiscales
01:12:08pour ceux qui installent des commerces dans ces villages,
01:12:11des incitations à la natalité dans ces lieux, etc.
01:12:15Autre chance qu'on n'a pas été faites, finalement,
01:12:16par Emmanuel Macron depuis 8 ans.
01:12:17Oui, mais des choses ont été faites, d'autres n'ont pas été faites.
01:12:20Par exemple, ce qu'on appelle Action Cœur de Ville,
01:12:22c'est quelque chose d'intéressant.
01:12:23France Service, c'est quelque chose d'intéressant.
01:12:25Éloge de la civilisation, évidemment,
01:12:27dans notre condition humaine,
01:12:29caractérisée par l'impermanence,
01:12:32la civilisation est l'élément le plus pérenne.
01:12:33Paul Valéry nous rappelle cependant que,
01:12:35comme toute chose,
01:12:37elle est mortelle.
01:12:38Alors, ce qu'on ne sait pas,
01:12:39c'est si on est déjà mort.
01:12:41Parce que, parfois, quand vous sortez dans la rue,
01:12:45notre ami Garbarini est là.
01:12:47Et il est Corse.
01:12:48Bon.
01:12:49Ce qui est intéressant,
01:12:50c'est que lorsque vous passez un mois en Corse,
01:12:53ce qui est le cas de beaucoup de continentaux,
01:12:55vous dites, il y a des règles, là-bas,
01:12:58encore, de civilisations,
01:12:59qui ne sont pas adaptées sur le continent.
01:13:02Exemple, vous arrivez avec votre moto,
01:13:04vous laissez votre casque sur votre moto,
01:13:05vous n'attachez pas votre casque,
01:13:06et vous retrouvez votre casque
01:13:07quand vous reprenez votre moto.
01:13:09Bon.
01:13:09J'avais souvent cité cet exemple,
01:13:11à la fois dérisoire,
01:13:13mais extraordinaire.
01:13:14C'est-à-dire que, le soir,
01:13:15toutes les terrasses sont libres,
01:13:19et aucune chaise n'est enchaînée.
01:13:22Et Pascal m'a dit,
01:13:23si quelqu'un prenait une chaise...
01:13:27Ben, il faut qu'il la rende.
01:13:31Bon.
01:13:31Ça, c'est de la civilisation.
01:13:33Alors, évidemment,
01:13:34il y a d'autres problèmes encore.
01:13:35C'est une criminalité, parfois,
01:13:36qui est importante.
01:13:38Mais, curieusement,
01:13:39il n'y a pas de cette petite délinquance.
01:13:40Bon.
01:13:41Chez nous, vous sortez dans la rue,
01:13:42c'est...
01:13:43Ça dépend où.
01:13:44Vous avez...
01:13:44Ben, ça dépend où.
01:13:45Non.
01:13:46Non.
01:13:46Pardonnez-moi.
01:13:46Vous avez un prof,
01:13:48un prof dans sa classe,
01:13:50il se fait insulter,
01:13:51il se fait maltraiter.
01:13:52Bon.
01:13:52Donc, c'est quand même des signes
01:13:54de civilisation.
01:13:55Oui, oui, bien sûr.
01:13:55Mais la situation est très contrastée,
01:13:58très hétérogène.
01:13:59C'est d'ailleurs vrai,
01:13:59y compris pour les résultats scolaires.
01:14:01Vous avez, par exemple,
01:14:01une grande frange ouest de la France
01:14:03qui, sur le plan scolaire,
01:14:05va, en réalité, assez bien.
01:14:07C'est dans d'autres parties de la France
01:14:09qu'il y a des difficultés.
01:14:10Donc, la situation,
01:14:10elle est extrêmement hétérogène.
01:14:12Et il faut maintenant...
01:14:13L'Assemblée nationale,
01:14:14c'est un symptôme.
01:14:15Bien sûr, c'est un symptôme.
01:14:16Je suis d'accord avec vous.
01:14:17L'image qui est donnée...
01:14:19Non, mais je ne ferai jamais
01:14:20un portrait complètement négatif.
01:14:22D'abord, ce que je m'y refuse,
01:14:23ce que je souhaite,
01:14:24c'est un bon avenir pour notre pays.
01:14:26Et je pense qu'il y a des trésors
01:14:27de civisme qui existent,
01:14:29y compris dans notre jeunesse,
01:14:30et qu'il faut aller maintenant chercher
01:14:32pour rebondir.
01:14:33De toute façon, on n'a pas d'autre choix.
01:14:34On ne va pas juste constater un déclin.
01:14:36Il faut se battre.
01:14:37Moi, j'entends ce que vous dites,
01:14:39mais encore faut-il d'abord
01:14:41ne pas nier la réalité.
01:14:43Je ne la nie pas.
01:14:44Vous, non.
01:14:45Et effectivement,
01:14:45prendre des mesures
01:14:47qui sont adéquates.
01:14:49Alors, il est 10h27.
01:14:52Vous voulez que je vous montre,
01:14:53Général Clermont,
01:14:54comment on a célébré
01:14:56les 35 ans du 11 novembre.
01:14:59Donc, on est en 1953.
01:15:03Et je vous montre,
01:15:03c'était à Rotonde.
01:15:05Je vous montre cette petite séquence
01:15:07des actualités de l'époque
01:15:08qui nous a amusés,
01:15:10qui nous replonge.
01:15:11Parce que je trouve
01:15:11que le 11 novembre
01:15:12incite à la mélancolie.
01:15:13Je ne sais pas pourquoi.
01:15:15On a quand même
01:15:15des souvenirs d'enfance.
01:15:16On a regardé la télévision
01:15:17avec nos parents.
01:15:18On est parfois allé
01:15:19sur des monuments aux morts.
01:15:21On a tous dans nos familles,
01:15:23a priori,
01:15:24on est tous touchés
01:15:25dans nos familles.
01:15:26Moi, mon grand-père
01:15:27était pupille de la nation.
01:15:29Son père était mort
01:15:29en 1916 à Verdun.
01:15:32Donc, il était né en 1908.
01:15:33Il est mort en 1916.
01:15:35Il appelait les Allemands
01:15:36les Boches, d'ailleurs,
01:15:37ce qui est quand même extraordinaire.
01:15:37Il est mort à 8 ans, à Verdun ?
01:15:39Non, son père.
01:15:41Mon grand-père est né en 1908
01:15:43et son père est mort en 1916.
01:15:45Et vous savez,
01:15:46ce que j'ai appris,
01:15:46c'est qu'en 1916,
01:15:48il y a trois frères pros
01:15:50qui meurent à Verdun
01:15:52le même jour,
01:15:53qui avaient quitté
01:15:54Bretignolles-sur-Mer
01:15:55et qu'on en voyait
01:15:57les petits pioupious
01:15:59se faire tuer.
01:16:00Trois de la même famille.
01:16:03C'est extravagant.
01:16:04Alors ça,
01:16:05on a un progrès là-dessus
01:16:05parce que cette guerre
01:16:06a duré 24 heures aujourd'hui
01:16:07avec les réseaux sociaux.
01:16:08Personne n'accepterait ça.
01:16:09Qu'on envoie ses enfants
01:16:11mourir comme ça.
01:16:12C'est sidérant.
01:16:13Alors voyons
01:16:13cet extrait
01:16:14de 1953.
01:16:16Dans le recueillement
01:16:22par un triple hommage,
01:16:24la France a célébré
01:16:25le 35e anniversaire
01:16:27de l'armistice de 1918.
01:16:30Devant la tombe
01:16:30du soldat inconnu,
01:16:31hommage aux millions de morts
01:16:33et de disparus
01:16:34de la Grande Guerre.
01:16:35Hommage à Georges Clemenceau,
01:16:37dont la volonté inébranlable
01:16:39a le plus contribué
01:16:40à maintenir les forces
01:16:41de la nation
01:16:42sur le chemin difficile
01:16:43de la victoire.
01:16:44Hommage, enfin,
01:16:47au maréchal Foch,
01:16:48devant la statue
01:16:49duquel les anciens combattants
01:16:50de la Marne
01:16:51et ceux de Verdun
01:16:51ont défilé
01:16:52au cours de la cérémonie
01:16:53que présidait M. Lagnel
01:16:55au carrefour de Retonde
01:16:56où l'armistice fut signé.
01:16:5935 ans ont passé.
01:17:13Général, clairement,
01:17:14vous allez être présents
01:17:14pour assurer, évidemment,
01:17:16cette cérémonie
01:17:18qui est toujours un moment
01:17:18important pour la France.
01:17:20Ça reste un moment important.
01:17:21C'est une fête nationale.
01:17:23Aujourd'hui,
01:17:24c'est le souvenir
01:17:24de tous les Français
01:17:25tombés pour la France.
01:17:26Pas simplement
01:17:27la Première Guerre mondiale,
01:17:28mais la Première Guerre mondiale
01:17:29est un symbole très fort
01:17:30puisque, à l'époque,
01:17:31il y avait 40 millions
01:17:32d'habitants en France.
01:17:33Presque 6 millions
01:17:34de Français ont été mobilisés.
01:17:361,4 million ont été tués.
01:17:372 millions ont été blessés.
01:17:38C'est-à-dire,
01:17:38plus de la moitié
01:17:39ont été touchés
01:17:40par cette guerre épouvantable
01:17:42qui a duré 4 ans.
01:17:42Et quelques mois
01:17:44après la guerre,
01:17:45on a construit,
01:17:46on a élevé
01:17:4636 000 monuments aux morts
01:17:48à travers les communes de France.
01:17:50Et ce sont ces 36 000
01:17:51monuments aux morts
01:17:52qui ont perpétué
01:17:53au travers des âges
01:17:55et des générations
01:17:55le souvenir de cette guerre,
01:17:57de toutes les guerres.
01:17:57Oui,
01:17:58la Première Guerre mondiale
01:17:59est à une place
01:18:00toute particulière
01:18:01dans l'histoire de la France.
01:18:02Et vous allez montrer
01:18:03la croix de guerre peut-être
01:18:04de votre...
01:18:05C'est de votre grand-père ?
01:18:06Oui, oui,
01:18:06c'est mon grand-père.
01:18:07Eh bien,
01:18:07on va la montrer,
01:18:08on va faire un gros plan.
01:18:09Il m'a raconté.
01:18:10Montrons cette...
01:18:11Voilà,
01:18:11on va faire un gros plan
01:18:12sur cette croix de guerre
01:18:14parce que c'est l'histoire
01:18:15de toutes les familles françaises.
01:18:17Oui, oui, oui.
01:18:18Et les monuments aux morts,
01:18:19c'est pareil.
01:18:20Le monument aux morts
01:18:21du village de la Vérou
01:18:22où il était né,
01:18:23il y a, je crois,
01:18:24la première fois
01:18:25que j'y suis allé,
01:18:26j'avais 15 ans
01:18:27ou 10 ans,
01:18:28j'ai vu Carrérou,
01:18:30machin, Carrérou,
01:18:31machin, Carrérou.
01:18:32Et ce n'est pas
01:18:33ma seule famille.
01:18:34Toutes les familles françaises
01:18:36souvent ont ça.
01:18:37Rapidement, un mot.
01:18:38Encore une mobilisation,
01:18:3953 000 hommes
01:18:40jusqu'à 48 ans
01:18:41et 11 000 morts.
01:18:44Et civilisation française,
01:18:45Jean-Michel Blancard ?
01:18:46Demain, à Sourdain,
01:18:47l'internat d'excellence
01:18:48qui est près de Provins,
01:18:49où vous avez beaucoup
01:18:50d'élèves issus
01:18:50du Val-de-Marne,
01:18:51de Seine-Saint-Denis,
01:18:52de Seine-et-Marne,
01:18:53ils seront en uniforme
01:18:54de leur internat d'excellence
01:18:55et ils chanteront la Marseillaise
01:18:57devant le monument aux morts.
01:18:58Et civilisation française
01:18:59et dans un moment,
01:19:00et Sfeg en parle bien,
01:19:02dans un moment
01:19:02où on imaginait
01:19:03l'Europe
01:19:04tournée vers la littérature,
01:19:07les arts,
01:19:07le progrès,
01:19:08etc.
01:19:09On imaginait
01:19:10une sorte de parenthèse
01:19:11enchantée qui arrivait.
01:19:12Il y a eu cette guerre
01:19:13de 1914,
01:19:14une boucherie totale.
01:19:16Un succès.
01:19:16Il en dit long
01:19:16sur ce qu'est également
01:19:18la civilisation
01:19:19puisque les gens,
01:19:20a priori,
01:19:21qui gouvernaient
01:19:21à cette époque-là
01:19:22étaient des gens formés
01:19:23de l'élite
01:19:24qui avaient beaucoup
01:19:25de qualité
01:19:26mais qui ont envoyé
01:19:27leur peuple
01:19:28se battre
01:19:29sur le terrain
01:19:30et avec un nombre
01:19:31de morts invraisemblable.
01:19:32Donc ça renvoie
01:19:33également à ce qu'est
01:19:34une civilisation
01:19:35et ça renvoie
01:19:36à hélas
01:19:37ce que nous sommes.
01:19:39Merci beaucoup
01:19:39M. Blanquer.
01:19:40Vraiment merci.
01:19:41C'était très intéressant
01:19:42de vous écouter
01:19:42comme toujours
01:19:43lorsque vous venez
01:19:43sur notre plateau.
01:19:44C'est chez Albin Michel.
01:19:46Civilisation française,
01:19:47un territoire,
01:19:47une langue,
01:19:48une république.
01:19:49Élodie Huchard
01:19:50est avec nous.
01:19:50Elle doit être,
01:19:51je pense,
01:19:52Élodie.
01:19:52Où elle est d'ailleurs,
01:19:53elle est à l'arc de triomphe
01:19:55et c'est avec vous
01:19:56que nous faisons
01:19:57cette transition.
01:19:58Michael Dorian
01:19:59dans une seconde
01:19:59avec le général Clermont.
01:20:01Bonne journée à tous.
01:20:02Rendez-vous ce soir.
01:20:03Élodie, c'est à vous.
01:20:03Oui, effectivement,
01:20:08je me trouve ici
01:20:09à l'arc de triomphe
01:20:10puisque Emmanuel Macron
01:20:11va présider le 107e anniversaire
01:20:13de l'armistice
01:20:14placé aussi sous le signe
01:20:16des cent ans
01:20:17du Bleuet de France.
01:20:18Et à cette occasion,
01:20:19justement,
01:20:19sur la tombe du soldat inconnu,
01:20:21ce sont 16 urnes
01:20:22ornées du Bleuet de France
01:20:23qui vont être déposées,
01:20:24des urnes contenant
01:20:25de la terre
01:20:26qui ont été prélevées
01:20:27sur les sites funéraires
01:20:28ou mémoriels.
01:20:29La première étape
01:20:30du président de la République,
01:20:31elle aura lieu
01:20:32à l'hôtel national des Invalides.
01:20:34Il va dévoiler
01:20:34une plaque commémorative
01:20:36en hommage
01:20:36à tous ceux,
01:20:37les Alsaciens et les Mosellans
01:20:38qui sont tombés
01:20:39pendant la Seconde Guerre mondiale.
01:20:40L'Elysée nous rappelle
01:20:41que c'était la volonté
01:20:42du chef de l'État,
01:20:44disent-ils,
01:20:44de prolonger
01:20:45la mémoire
01:20:46de ceux qu'on a appelés
01:20:47les Malgrés-nous.
01:20:48Et puis,
01:20:48une fois partis des Invalides,
01:20:50le chef de l'État
01:20:51déposera une gerbe
01:20:52devant la statue
01:20:53de Georges Clémenceau
01:20:54avant de remonter
01:20:55les Champs-Elysées
01:20:56et d'arriver ici
01:20:57à l'arc de triomphe
01:20:58avec toujours
01:20:58ce même cérémonial.
01:20:59L'honneur au drapeau,
01:21:00le passage en revue
01:21:01évidemment des troupes
01:21:02Place de l'Étoile,
01:21:03la cérémonie,
01:21:04la sonnerie du cessez-le-feu,
01:21:05le dépôt de gerbe
01:21:06devant la tombe
01:21:07du soldat inconnu,
01:21:08une minute des silences
01:21:09et puis la Marseillaise
01:21:10avant un défilé
01:21:10du régiment
01:21:11de la cavalerie
01:21:12de la garde républicaine.
01:21:14Ce cérémonial
01:21:14extrêmement bien huilé
01:21:15évidemment pour Emmanuel Macron.
01:21:18Les invités
01:21:18commencent à s'installer.
01:21:20On a déjà vu
01:21:20dans la matinée
01:21:21par exemple
01:21:21la présidente
01:21:22de l'Assemblée nationale
01:21:23Yael Broun-Pivet
01:21:24déposer une gerbe
01:21:25sur la tombe du soldat inconnu.
01:21:27Même chose pour
01:21:27Anne Hidalgo
01:21:27ou encore pour le président
01:21:28du Sénat
01:21:29Gérard Larcher.
01:21:30Évidemment le premier ministre
01:21:31sera également présent.
01:21:33Sébastien Lecornu
01:21:34qui connaît bien
01:21:34ces cérémonies
01:21:35du 11 novembre
01:21:36il y a assisté régulièrement
01:21:37en tant que ministre des armées.
01:21:39En tout cas c'est sa première
01:21:40en revanche
01:21:40en tant que premier ministre.
01:21:42Et puis on peut parler aussi
01:21:43on l'a mentionné
01:21:44dès hier des absents.
01:21:45Nicolas Sarkozy
01:21:46était bien entendu invité
01:21:48en tant qu'ancien président
01:21:49de la République.
01:21:49Il a préféré
01:21:50ne pas se rendre
01:21:51pour l'instant
01:21:52à ses commémorations.
01:21:54On attend aussi encore
01:21:55quelques invités.
01:21:56J'ai sous la tribune
01:21:57juste devant nous
01:21:58nous avons un certain nombre
01:21:59d'écoles aussi
01:22:00qui sont là.
01:22:00Le service national
01:22:01universel des jeunes
01:22:02qui représente le SNU
01:22:03se sont aussi installés
01:22:05en tribune.
01:22:05Les troupes sont en train
01:22:06de prendre leur place
01:22:07autour de la place
01:22:09de l'Étoile
01:22:09afin d'être passées
01:22:10en revue d'ici
01:22:11quelques minutes
01:22:12maintenant par le chef
01:22:12de l'État.
01:22:14Merci beaucoup
01:22:14Elodie Huchard
01:22:16et Thibaut Marcheteau
01:22:17depuis la place
01:22:18de l'Étoile
01:22:18la place Charles de Gaulle
01:22:19avec l'Arc de Triomphe
01:22:21en fond
01:22:22pour vivre cette cérémonie.
01:22:25du 11 novembre
01:22:26Bonjour à tous
01:22:27bienvenue sur CNews
01:22:28très heureux de vous accueillir
01:22:29aujourd'hui la France
01:22:30commémore l'armistice
01:22:31de 1918
01:22:32et rend hommage
01:22:32à tous ceux
01:22:33qui sont tombés
01:22:33pour elle
01:22:34cérémonie solennelle
01:22:36un symbole majeur
01:22:37la France
01:22:38la flamme
01:22:39le soldat inconnu
01:22:40l'Arc de Triomphe
01:22:41on va revenir ensemble
01:22:41sur le sens
01:22:43de cette journée
01:22:44on est avec
01:22:45le général Bruno Clermont
01:22:47consultant défense
01:22:48général de corps aérien
01:22:50bonjour mon général
01:22:50bienvenue
01:22:51ravi de vous accueillir
01:22:52Pierre Lelouch est avec nous
01:22:53également
01:22:53ancien ministre
01:22:54spécialiste des questions
01:22:55internationales
01:22:57bonjour à Vincent
01:22:58Arbarettier
01:22:59historien militaire
01:23:00docteur en sciences politiques
01:23:02bienvenue à vous
01:23:03et bonjour
01:23:04au chef de bataillon
01:23:05Antoine
01:23:06merci d'avoir accepté
01:23:07notre invitation
01:23:08officier au sein
01:23:09de l'armée de terre
01:23:10heureux de vous accueillir
01:23:12ensemble
01:23:13on va commenter
01:23:14évidemment
01:23:15cette journée
01:23:16j'aimerais pour commencer
01:23:18qu'on s'interroge
01:23:18sur le sens
01:23:19d'ailleurs
01:23:19sur le sens
01:23:20de cette journée
01:23:21sur le devoir
01:23:22de mémoire
01:23:22devoir de mémoire
01:23:23de transmission
01:23:24à une époque
01:23:25où il n'y a finalement
01:23:26mon général
01:23:27plus de témoins
01:23:28directs
01:23:29de cette guerre
01:23:30puisque le dernier
01:23:32poilu
01:23:33s'est éteint
01:23:33en 2008
01:23:34maintenant
01:23:35il y a
01:23:36combien de 2008
01:23:38c'est quoi
01:23:38une quinzaine d'années
01:23:38maintenant
01:23:39oui c'est pour ça
01:23:40que c'est important
01:23:40que le champ
01:23:42de ce souvenir
01:23:43a été rendu au delà
01:23:45de la première guerre mondiale
01:23:46mais touche
01:23:46l'ensemble des guerres
01:23:47dans lesquelles
01:23:48des français ont donné leur vie
01:23:49au service de la France
01:23:50même si
01:23:52cette première guerre mondiale
01:23:54qui devait être
01:23:54la der des der
01:23:55la plus grande guerre
01:23:57dans laquelle
01:23:57le peuple français
01:23:58a sacrifié son sang
01:23:59pour la liberté
01:24:00devait être la dernière
01:24:01on s'est rendu compte
01:24:02qu'elle n'était pas la dernière
01:24:03elle n'était même pas
01:24:04l'avant-dernière
01:24:04puisqu'aujourd'hui
01:24:06la guerre continue
01:24:06aux portes de l'Europe
01:24:07c'est intéressant
01:24:09ce que vous dites
01:24:09Pierre Lelouch
01:24:10parce que
01:24:11peut-être que finalement
01:24:12ce 11 novembre
01:24:14il a une signification
01:24:15toute particulière
01:24:16aujourd'hui finalement
01:24:17parce qu'on constate
01:24:19que la guerre
01:24:21est aux portes de l'Europe
01:24:22et même au-delà
01:24:23des portes de l'Europe
01:24:24c'est sûr que
01:24:27quand on pense
01:24:29qu'il y a
01:24:29deux trois heures
01:24:30de Paris
01:24:31des gens
01:24:31qui sont dans les tranchées
01:24:33dans le froid
01:24:37la saleté
01:24:38dans l'obsession
01:24:40de recevoir
Recommandations
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