- il y a 4 jours
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NewsTranscription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:06Bonjour à tous, la France dans tous ses états, bien particulière en ce vendredi 3 octobre.
00:12Alors je vous explique en une seconde.
00:15Le vendredi, désormais à cette heure-ci, vous aurez André Bercoff et Céline Alonso
00:20et du lundi au jeudi, vous aurez Perico Lécasse avec Maude Koffler.
00:25Donc voilà, je voulais faire un peu les présentations et c'est ce que nous allons faire en ce vendredi
00:30avec à ma droite, ah oui, un certain André Bercoff.
00:35Bonjour André.
00:37Bonjour Patrick.
00:38Qui est là depuis des années au micro de Sud Radio et qui reste 8 ans à Sud Radio.
00:43Et un jeune, un petit nouveau, Perico Lécasse, vous connaissez déjà sa voix.
00:48Bonjour Perico.
00:49Bonjour, bonjour cher Patrick Roger, bonjour André Bercoff, bonjour Maude.
00:53Voilà, et donc vous allez dialoguer ensemble pendant quelques minutes, de longues minutes à mon avis.
01:01Restez à l'écoute parce que ça va être intéressant.
01:03Vous allez découvrir à la fois Perico Lécasse et à la fois André Bercoff.
01:07Que vous connaissez ? Non, vous ne le connaissez pas vraiment, pas totalement Perico Lécasse, non ?
01:12André Bercoff ou moi-même ?
01:14Alors, André Bercoff, même s'il est là tous les jours à l'entame, je suis certain que les auditeurs ne connaissent pas complètement en fait,
01:23parce qu'il a une vie tellement chargée, exceptionnelle.
01:26Ils le croyaient connaître et avec notre échange qui va avoir lieu dans quelques minutes,
01:30ils vont savoir tout ce qu'on n'a pas osé dire sur André Bercoff jusqu'à aujourd'hui.
01:33Oh là là, c'est ça.
01:34Et André Bercoff qui connaît bien aussi Perico Lécasse.
01:37Absolument.
01:37Vous allez nous révéler quelques secrets ?
01:39Je ne vais pas parce que je vais atteindre un peu, voir comment Perico Lécasse va exercer.
01:44Et ensuite, nous allons non pas l'attaquer, non, on le connaît, vous savez, je vais vous dire.
01:49Perico Lécasse a une chose à dire.
01:50D'abord, un homme qui aime la nourriture et les mains qui s'en parlent ne peut pas être complètement mauvais.
01:55Ah bah non, là vous vous rejoignez complètement et je pense que vous avez beaucoup de coins communs
02:01parce que vous êtes tous les deux des républicains, c'est chevillé au corps, avec un esprit souverainiste,
02:07bien sûr, et une volonté aujourd'hui d'ouvrir les yeux, en tout cas de permettre aux auditeurs
02:14d'ouvrir les yeux sur la France, sur ce qu'elle est et ce qu'il faudrait qu'elle devienne.
02:18Il y aura dans l'histoire de France, avant et après cette rencontre.
02:21Ah bon, très bien.
02:23Bon, bah en tout cas, c'est à vous, je vais vous laisser dialoguer sur Sud Radio, bien sûr,
02:28pour cette émission qui est une première et qui est une forme de transition dans le bon sens du terme, bien sûr, n'est-ce pas ?
02:37Oui, j'avais peur que vous alliez vers, je vous connais Patrick, vers des chemins mal aisés.
02:41Non, non, non, il n'y a pas de chemin détourné et vous allez pouvoir effectivement dialoguer.
02:48Et donc, je le rappelle, à partir de la semaine prochaine, du lundi au jeudi, de midi à 14h,
02:52ce sera Perico Légas avec Maud Coffler et vous, bien sûr, dans la France, tous ses états.
02:56Et le vendredi, ce sera André Bercoff et Céline Alonso.
03:01Il y a eu Alexandre Jardin, il a fait un petit tour, Alexandre, il est reparti au Jardin.
03:05Mais il sera avec nous, d'ailleurs, à un moment donné, pour pouvoir en parler.
03:09Allez, la France dans tous ses états, c'est parti.
03:12André Bercoff, vous imaginez, bien sûr, mon enthousiasme et ma ferveur, mon émoi, pour ne pas dire mon trac,
03:26lorsque Patrick Roger m'appelle pour me dire, il s'agirait de prendre le relais d'André Bercoff,
03:31qui va voler maintenant vers d'autres cieux, qui va prendre de la hauteur,
03:34maintenant avec la sagesse qu'il a accumulée au bout de tant de siècles d'expérience,
03:38parce que ce sont des siècles intellectuels, et je me dis, moi qui ai 66 ans,
03:43j'ai bourlingué aussi dans des radios, où j'ai été remercié pour avoir été un peu trop clivant,
03:48un peu trop trubliant, je me suis dit, bon, là-dessus, peut-être à la suite d'André,
03:51je pourrais maintenir le niveau de clivage et de trouble.
03:56Et je me suis dit, quand même, le défi est gigantesque.
04:00Je pense à cette phrase du général de Gaulle, conférence de presse de 1958,
04:03on lui dit, est-ce que vous êtes sûr de garantir les libérés fondamentales,
04:07et il dit, les libertés fondamentales, pourquoi voulez-vous,
04:09pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ?
04:12Et je me dis en moi-même, pourquoi voulez-vous qu'à 66 ans,
04:15je prenne le relais d'André Bercoff ?
04:17Eh bien, voilà, la chose est faite, je suis là, je suis en vase de fou,
04:20très fier, bien entendu, et j'espère, dans cette continuité sur Sud Radio,
04:25qui est une radio libre, et je voudrais lancer le thème,
04:28Sud Radio, ici Sud Radio, la radio de toute la France,
04:32qui parle à toute la France, et de tous ceux qui aiment la France,
04:34quelle que soit leur origine, ce qu'ils pensent et ce qu'ils croient.
04:37Je crois que nous restons dans ce fil conducteur de la libre pensée,
04:41de la libre parole, alors ça va déplaire, ça va plaire,
04:44et j'ai, bien entendu, vous imaginez André, décrypté, décortiqué,
04:49depuis un mois, toutes les émissions que vous animez avec Maud Coffler,
04:55la France dans tous ses états, qui est devenue Bercoff dans ses états,
04:58je ne prétends pas, je ne ferai pas la même chose que vous,
05:00mais je vais rester dans ce ton, et dans ce souci,
05:04de raconter peut-être, ce dont nous avons l'impression que ça ne se dit pas ailleurs.
05:09Eh bien, bienvenue Périgo, les gars, et je suis sûr que vous serez,
05:12dans cette voie et dans ce monde-là, je vous connais assez pour le savoir.
05:16André Bercoff, je voudrais parler un petit peu de vous,
05:20que dire ? Vous êtes un témoin exceptionnel,
05:23comme d'autres personnalités historiques, politiques, intellectuelles,
05:26de ce qui s'est passé en France depuis, on peut dire,
05:30est-ce que je peux me permettre de dire 60 ans, si ce n'est plus ?
05:32Vous pouvez, vous pouvez, absolument.
05:33Voilà, un observateur très original,
05:36j'allais dire un marginal au bon sens du terme,
05:39vous avez toujours été en deçà ou au-delà
05:41des cliveurs habituels, des marques habituels,
05:45des carcans habituels,
05:46ça vous vaut d'ailleurs quelquefois des coups de bambou,
05:49des coups de grimaces.
05:51Vous avez évolué, si l'on peut considérer qu'il y a une évolution
05:54dans les discours politiques, dans votre lecture
05:56de la vie politique française, de l'évolution de ce pays
05:58qui est en souffrance,
06:00et j'admire la façon dont vous récupérez cette phrase
06:03« Nous sommes en guerre » du Président de la République.
06:06Je pense que c'est peut-être la phrase la plus vraie
06:08qui n'est jamais prononcée.
06:09C'est peut-être la seule.
06:10Et il l'a menée au sommet, parce qu'effectivement,
06:12lui est en guerre avec tout le monde
06:13et nous sommes effectivement dans une situation de conflit.
06:15Donc avec cette petite phrase,
06:17vous êtes arrivé à faire plusieurs centaines d'ouvertures à l'émission
06:20et ça, ça m'impressionne toujours.
06:23Je voudrais parler de vous un peu plus précisément, André Bercov.
06:27Je vais faire votre portée, non pas au vitriol,
06:30parce que le vitriol, ce n'est pas suffisant pour que ça soit corrosif.
06:34Je vais le faire à vodka et moscatel.
06:37Non pas au vitriol, vodka et moscatel,
06:40parce que vous êtes le fils d'Edouard Bercov
06:43et d'Edna Ferrara, un russe et une espagnole,
06:46qui se sont aimés et vous ont donné naissance à Beyrouth,
06:51le 12 décembre 1940.
06:54Naître à Beyrouth, le 12 décembre 1940,
06:57d'Edouard Bercov et d'Edna Ferrara,
07:00c'est en soi une leçon d'histoire.
07:02Qu'est-ce que le Liban en 1940, le 12 décembre ?
07:05Nous sommes à la fin, j'allais dire, de l'année 40,
07:08où la France a connu la défaite,
07:10le régime des Vichys s'est installé.
07:11Nous sommes au Levant, qui est une possession française.
07:13On ne va pas raconter l'histoire, l'histoire de la République,
07:15pourquoi le Liban et la Syrie sont une possession française,
07:19en forme de protectorat,
07:20alors que la Palestine est sous domination.
07:22Mais sous mandat français.
07:23Sous mandat français.
07:24Avec le général Catrou qui va être responsable.
07:27Et cette partie du monde va devenir très vite
07:29le terrain de traumatisme,
07:32et j'allais dire de séisme historique et politique,
07:35dont la continuité est encore une réalité.
07:38Donc vous naissez à cet endroit-là,
07:40dans l'ancienne Phénicie,
07:41dans l'ancienne Phénicie,
07:43l'ancienne Phénicie qui va donner un jour la naissance
07:46à la grande cité de Carthage.
07:48Et Carthage devient tellement puissante
07:49que les Romains disent à un moment donné,
07:50il faut la détruire.
07:51Et il y a un sénateur romain,
07:53Caton l'ancien,
07:54et qui dit, le doigt levé d'Hélène d'Arcarthago,
07:57il faut détruire Carthage.
07:59Carthage, qui était donc né de la Phénicie,
08:01dont Beyrouth, entre Biblos, Sidon et Tyre,
08:04était un déroulé.
08:05Il y a la capitale, on peut dire.
08:06Et un jour, il y a quelqu'un
08:08qui prend le pseudonyme de Caton
08:09pour réécrire un petit peu l'histoire de la gauche.
08:13Alors là, c'est formidable.
08:13On ne va pas rentrer dans la définition
08:15de ce qu'est le situationnisme.
08:16C'est une lecture de la gauche.
08:18Et peut-être qu'on vous reprochera,
08:19Antré Bercoff,
08:20d'avoir essayé de marier,
08:22j'allais dire, la gauche
08:22avec les valeurs du libéralisme,
08:24du libre-échange.
08:26Mitterrand a réconcilié la gauche et l'argent.
08:28Ça n'a pas forcément donné de bons résultats.
08:30Mais vous êtes à ce moment-là
08:31au cœur de l'histoire de la gauche en 81.
08:33Vous êtes proche de François Mitterrand.
08:35Vous êtes proche de l'Elysée.
08:36Vous êtes proche de toute cette mouvance.
08:37La gauche arrive au pouvoir.
08:38C'est quand même un séisme politique formidable.
08:40C'est un renouveau.
08:42Et en tant que Caton,
08:43vous faites une proposition,
08:45une définition de ce que peut être
08:46la gauche moderne dans le monde actuel.
08:48Mais comme vous voulez garder
08:49votre secret, ce pseudonyme,
08:52vous ne voulez pas révéler votre visage,
08:54évidemment, France Inter est toujours là.
08:56Il y a une émission sur France Inter.
08:57Et qui va vous représenter pour raconter
08:59ce qu'est Caton et ce que veut dire Caton ?
09:01Un certain député de la Coréenne
09:02qui s'appelle François Hollande.
09:04L'anecdote est pétillante.
09:05Vous êtes d'accord ?
09:06Tout à fait.
09:06Vous vous en souvenez comme si c'était hier ?
09:08Oui, c'est clair.
09:09C'est clair, oui.
09:10Enfin, je vous raconterai d'ailleurs
09:11par rapport juste à un mot là-dessus.
09:13Je connaissais effectivement,
09:14parce que je connaissais bien Jacques Attali,
09:16c'est par Jacques Attali
09:17que j'ai connu François Hollande.
09:18Et j'avais besoin,
09:19en écrivant Caton, de chiffres.
09:21Il m'a dit,
09:21tiens, j'ai un jeune mec,
09:23il est très bon pour les chiffres.
09:24Et quand il s'est agi de parler à la radio,
09:27parce que tout le monde se demandait
09:28qu'il était Caton,
09:29j'étais beaucoup plus connu que lui à l'époque.
09:31Je parle de François Hollande.
09:33Et il m'a dit,
09:34pourquoi tu ne passerais pas à la radio ?
09:35Et c'est là où il y a eu,
09:36il est passé sur Europe 1
09:37et sur France Inter
09:38pour proclamer nous autres gens de droite.
09:41C'était bien vu.
09:42Quel était le projet de Caton ?
09:44Quel message vous aviez voulu apporter ?
09:46Alors, je vais vous dire,
09:47d'abord, merci Perico pour ce que vous avez dit,
09:50parce qu'effectivement,
09:52Beyrouth, le Liban,
09:52on en parlera peut-être,
09:54mais c'est quelque chose qui s'est passé,
09:58et je ne pouvais pas le dire à ce moment-là,
10:00on a fait un détournement de commande.
10:01En deux mots, si vous voulez,
10:03on m'a dit, oui, ce serait bien,
10:05parce que j'avais fait,
10:06je dois en considérer rapidement,
10:08j'avais fait un livre
10:09qui s'appelait
10:10Les 180 jours de Mitterrand en 1977.
10:13C'était le moment où tout le monde pensait
10:14que la gauche allait gagner
10:15les élections légitatives de 178.
10:17178.
10:18C'est ça.
10:19Et on s'est dit,
10:20alors ce serait évidemment,
10:21jusqu'à ayant accepté la cohabitation,
10:23ce serait un gouvernement Mitterrand,
10:24Mitterrand Premier ministre.
10:26Et je vous raconte ça,
10:27parce que c'est très intéressant
10:28de voir comment ça se passe,
10:29y compris dans l'édition.
10:30Je fais le bouquin,
10:32je l'écris,
10:33et on le publie en août 77.
10:34On vend 200 000 exemplaires en deux mois,
10:37parce que tout le monde,
10:37soit ceux qui avaient peur
10:39que la gauche arrivaient au pouvoir,
10:40soit ceux qui espéraient.
10:41Et je dois dire qu'on avait fait
10:43le gouvernement Mitterrand
10:44avec Badinter,
10:45Moroy,
10:45et j'ai fait effectivement
10:46la fortune de Jacques Lang,
10:48puisque je l'ai placé à l'époque
10:49au ministère de la Culture,
10:50alors que tout le monde disait
10:51Jacques Lang,
10:51ça ne sert à rien,
10:52enfin, etc.
10:53Donc, le bouquin fait un malheur,
10:55mais quand le programme commun
10:57se casse,
10:58puisqu'ils se sont séparés,
11:00un marché et Mitterrand,
11:02je me rappelle très bien
11:03que le bouquin se vendait
11:04à 10 000 exemplaires par jour,
11:06la perspective de la gauche
11:07au pouvoir s'effiloche,
11:08la vente du bouquin tombe.
11:10Et c'est après ça,
11:12sinon après,
11:12que Attali m'appelle,
11:13je me dis,
11:14c'est Mitterrand,
11:15il rappelle son bouquin,
11:16il adorait,
11:17pourquoi tu ne ferais pas,
11:18me dit Attali,
11:19en 82,
11:20donc 83,
11:21un bouquin sur les municipales,
11:23les barrières municipales,
11:24j'ai dit,
11:24écoute,
11:25Héraclite disait,
11:26on ne se baine pas deux fois
11:27dans le même fleuve,
11:28je ne vais pas refaire
11:29un bouquin de politique fiction,
11:31mais en revanche,
11:31je laisse moi réfléchir.
11:32Et je me suis dit,
11:33et c'est là,
11:34et vous avez tout à fait raison,
11:35Péricault le citer,
11:36c'est là au situationnisme
11:37qui m'a beaucoup,
11:39beaucoup forgé,
11:39je dois aller dans les années 60.
11:41En deux mots,
11:41il faut expliquer,
11:42le situationnisme
11:43est une lecture un petit peu
11:44d'une gauche extrême,
11:46repensée par un Italien
11:48qui s'appelle Sanguinetti,
11:49je crois.
11:49Voilà,
11:50alors c'était Guy Debord
11:51et Raoul Belleghem,
11:52surtout,
11:52et je dois dire
11:54que les sociétistes,
11:55il faut le dire,
11:55parce qu'il faut rendre hommage
11:57pour ceux qui ne connaissent pas,
11:58ce sont les seuls
11:59dans la galaxie de gauche
12:00des années 60
12:01qui ont dit des choses intéressantes,
12:03vraiment,
12:03sur le maoïsme,
12:04alors que tout le monde était,
12:05vous savez,
12:05maoïs,
12:06Trotsky,
12:07tout ça,
12:07il disait,
12:08ça suffit,
12:08ces appareils,
12:09ces bureaucrates,
12:10ce sont tous des dictateurs,
12:11enfin,
12:11passons.
12:12Donc,
12:12qu'est-ce que j'ai dit ?
12:13J'ai dit,
12:13voilà,
12:14il faut qu'un aristocrate,
12:16un hiérarche de droite,
12:18Giscardien,
12:19raconte,
12:20la gauche vient de passer,
12:21donc c'était deux mois après,
12:24et j'ai dit,
12:25vraiment,
12:25c'est là où le bouquin a marché,
12:26d'abord,
12:27je ne pouvais pas parler
12:27en tant qu'André Bercoff,
12:29étant un journaliste
12:30plus ou moins classé à gauche,
12:31ça n'avait aucun sens,
12:32et puis ça n'avait...
12:33Donc,
12:36Giscardien,
12:37on la barre,
12:37etc.,
12:38Raymond Aubariste,
12:39qui disait,
12:40voilà ce que la gauche,
12:40et j'ai dit,
12:42pour vaincre la gauche,
12:43il faudra se débarrasser de la droite.
12:44De la reconquête,
12:45pour vaincre la gauche,
12:46il faudra se débarrasser de la droite.
12:47Et vous avez marqué,
12:48de la reconquête,
12:48et j'ai écrit un autre bouquin,
12:50sous le même pseudonyme,
12:51Perico,
12:51qui s'appelle
12:52De la Renaissance,
12:53comme par hasard,
12:53sont les noms
12:54de deux partis politiques aujourd'hui.
12:55Incroyable, incroyable,
12:56reconquête et renaissance,
12:57quelle prémonition,
12:58n'est-ce pas ?
12:58De la reconquête
12:59et de la renaissance.
13:00Donc,
13:00si vous voulez,
13:00j'ai raconté,
13:01et vraiment,
13:02j'ai raconté quoi ?
13:02J'ai raconté la véritable
13:04« trahison » de la gauche.
13:06C'est-à-dire que Mitterrand,
13:07qui est de gauche comme moi,
13:08je suis Léon XIII,
13:09il s'est dit,
13:11bon,
13:11il savait très bien
13:12que pour le pouvoir,
13:13il fallait que ça soit à gauche,
13:14et qu'est-ce qu'il a fait après ?
13:16Eh bien,
13:17il a fait une politique
13:17de bon capitaliste,
13:19en disant,
13:19jamais,
13:20ça va être la rupture
13:21avec le capitaliste
13:22pendant dix ans,
13:23il a dit que ça.
13:24Et puis,
13:24on a vu le résultat.
13:25Et en fait,
13:26c'est très intéressant,
13:28c'est que c'est là
13:28où la gauche,
13:29enfin,
13:29la gauche que moi,
13:30j'aime,
13:31je ne l'ai plus vue.
13:32En fait,
13:33la gauche s'est dissoute
13:34dans quelque chose,
13:35mais on en reparlera
13:36si vous voulez.
13:37Et donc,
13:37j'ai regardé ça,
13:38et pourquoi
13:39ça a très fortement marché,
13:42Cato ?
13:42Parce qu'il disait,
13:43c'est drôle,
13:44il est dans les allées du pouvoir,
13:45et il est en train de dire,
13:46laissons faire la gauche,
13:47elle va gérer le capitalisme
13:49encore mieux que nous.
13:50Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
13:51Alors,
13:52vous qui témoignez
13:53de cette période,
13:54il y avait eu une euphorie
13:55à l'époque en 81.
13:56Total.
13:57Vous êtes,
13:58vous êtes,
13:58j'allais dire,
13:59très jeune à l'époque.
14:00Vous incarnez,
14:01j'allais dire,
14:02un espoir intellectuel
14:03sur le fait
14:03qu'il y avait eu
14:04du changement,
14:05une redistribution des cartes.
14:06Quand on vous écoute
14:07aujourd'hui,
14:08on sent en vous
14:09une amertume terrible,
14:11une...
14:11pas une tristesse,
14:13mais on sent que l'espoir
14:14qui avait été suscité
14:16à l'époque
14:16n'a pas abouti
14:18à ce qu'il faisait rêver.
14:20à ce qu'il faisait rêver.
14:21Oui,
14:21honnêtement,
14:22ni amertume,
14:23ni amertume,
14:25ni tristesse.
14:26Franchement,
14:27parce que,
14:28encore une fois,
14:28moi j'ai,
14:29à ton raison,
14:30j'ai jamais appartenu
14:31à un parti
14:31à une mouvance politique.
14:32J'ai jamais été,
14:33j'ai jamais choisi la ligne,
14:35suivi la ligne juste.
14:36Mais c'est vrai
14:38que c'était passionnant
14:39de voir ce théâtre,
14:41ce théâtre non pas d'aube
14:42ou de lumière,
14:43rappelons-le comme on veut.
14:44Et simplement,
14:45c'est vrai,
14:46où j'ai quelque chose
14:47qui m'a...
14:48Je n'ai pas indigné,
14:50mais c'est vrai
14:50que la gauche
14:51qui était la mienne,
14:52enfin,
14:52la gauche de Jaurès,
14:54la gauche de...
14:54Vous savez,
14:55des anarchistes de gauche,
14:56la gauche qui est
14:57la gauche du vraiment...
14:59Celle-là,
14:59je ne la retrouvais plus du tout.
15:01Elle était vraiment...
15:02Si vous voulez,
15:02la lutte des places
15:03avait remplacé
15:04la lutte des classes.
15:04Bien sûr,
15:05mais complètement.
15:05Donc,
15:06à partir de là,
15:07c'est vrai que j'ai regardé ça
15:08et sans passer du tout
15:11de l'autre côté
15:11ou d'un autre côté,
15:13j'ai pensé que c'était ça
15:14et d'ailleurs,
15:15la raccource à la radio
15:16ou à la télévision
15:16ou dans les écrits,
15:18j'ai écrit un certain nombre
15:18de bouquins,
15:19c'est...
15:19Vous savez,
15:20qu'est-ce que c'est
15:20que le bon sens ?
15:21Le bon sens,
15:21il n'est ni droite
15:22ni de gauche.
15:22On regarde,
15:23voilà,
15:23il y a les faits.
15:24Il faut arrêter le narratif,
15:27penser contre soi-même.
15:28J'essaye,
15:29je ne dis pas,
15:30de penser contre moi-même
15:31et regarder un peu
15:32les faits,
15:33les narratifs
15:33et qu'est-ce qu'on peut
15:35en tirer.
15:36Donc,
15:36non,
15:37vraiment pas l'amertume
15:38mais plus,
15:38vous savez,
15:39c'est le côté,
15:39le guet savoir.
15:41La vie est très belle,
15:42la vie est superbe,
15:43profitons-en
15:44de toutes les manières possibles
15:45mais essayons
15:46de ne pas se régner
15:47et de ne pas renier
15:49les constances.
15:51Voilà.
15:51On est pour la vie
15:52contre la mort
15:53même si on sait
15:54qu'on va finir un jour.
15:55Il n'empêche,
15:56vous laissez comprendre
15:58à l'époque,
15:58entrevoir qu'à un moment donné,
16:00la gauche va se couper
16:00du peuple,
16:01de son peuple.
16:02Tout à fait.
16:03Et le fait est
16:04qu'elle le paye cher aujourd'hui
16:05et qu'elle essaie
16:06de se retrouver
16:06un nouveau peuple.
16:07On pourra en discuter
16:08sur d'autres paramètres
16:10sociologiques
16:10mais vous présentez
16:12que les valeurs fondamentales
16:13qui ont fait
16:14la gauche française,
16:15vous dites celle de Jaurès
16:16qui a pu être celle de Blum
16:16même celle de Mendes France.
16:19Aujourd'hui on laisse
16:19un petit peu des récupérés
16:20puisque c'est un classique
16:22de récupérer
16:22les enseignements du passé
16:23et vous repensez
16:25la politique française
16:26sur des bases
16:26totalement nouvelles
16:27qu'on va comprendre
16:28quand vous avez travaillé
16:30et vous avez œuvré
16:30dans tous les médias
16:31qui comptent en France
16:32que ce soit imprimé
16:33que ce soit de la radio
16:34que ce soit de la télévision
16:36toujours avec le même ton
16:37un côté quelque part
16:38insupportable pour certains
16:39puisque vous rentrez
16:40dans un camoule
16:41aujourd'hui on cherche
16:42absolument à vous cataloguer
16:44dans la fachosphère
16:45mais ça arrive
16:46à tellement de gens
16:46qui sont juste
16:47des libre-penseurs
16:48et souvent des anciens
16:49personnes de gauche
16:50ils sont durs quand même
16:51avec vous
16:51je vais vous répéter
16:54la phrase
16:55de quelqu'un
16:56que vous connaissez bien
16:56qui s'appelle
16:57Courteline
16:57qui disait
16:58passer pour un idiot
16:59aux yeux d'un imbécile
17:00est une volupté
17:01de faim gourmet
17:02moi je dis
17:03passer pour un facho
17:04aux yeux d'un bobo gaucho
17:05est une volupté
17:06de pas tellement gourmet
17:08parce que c'est tellement
17:09bon
17:09honnêtement
17:10honnêtement
17:10à un moment donné
17:12ça me touchait
17:13maintenant je m'en fous
17:14complètement
17:14pourquoi ?
17:15parce qu'au fond
17:16vous savez
17:16la réalité frappe à la porte
17:18et à un moment donné
17:20elle apparaît
17:20donc on peut faire
17:21tous les trucs qu'on veut
17:22qu'on traite
17:23vous savez on est tous
17:24on est un certain nombre
17:25à avoir traité
17:26tous les noms
17:26c'est pas très grave
17:28le problème aujourd'hui
17:29c'est qu'on voit très très bien
17:30que cette gauche
17:31est en lambeau
17:31que cette droite
17:32d'ailleurs n'est pas mieux
17:33elle est sidérée
17:34elle est complètement
17:34perdue
17:35regardez ces magouilles
17:36hallucinantes
17:37vous savez
17:38quand j'ai vu
17:39moi ça m'a vraiment frappé
17:40quand j'ai vu
17:41au second tour des législatives
17:42des dernières législatives
17:43monsieur Attal
17:44l'appeler à voter
17:45pour la France insoumise
17:46je me suis dit
17:47que c'est intéressant
17:48parce que
17:48bon appétit
17:49aux ministres intègres
17:51ça reste totalement ça
17:52et ça nous a valu
17:53l'ingouvernabilité
17:54de la République
17:55avec une assemblée nationale
17:56qui est absolument
17:57irréconciliable
17:58et qui
17:59d'un fait ingouvernable
18:00ingouvernable
18:01et je ne pense pas
18:01que de cette montagne
18:03sorte ne serait-ce
18:03qu'une souris
18:05c'est quoi le réel
18:07pour vous
18:07parce qu'on dit toujours
18:08ils ont été rattrapés
18:09par le réel
18:09le réel c'est quoi
18:10vous voulez le réel
18:10le réel aujourd'hui
18:11c'est plusieurs choses
18:13si on ne veut pas voir
18:14ce qui se passe économiquement
18:15avec une Europe
18:16qui s'est enfoncée
18:17je parle de l'Europe occidentale
18:18dans une mouise totale
18:20par elle-même
18:21qui s'est tirée
18:21une balle dans le ventre
18:23ou dans les pieds
18:23ou ailleurs
18:24si on ne voit pas
18:25que le communautarisme
18:26et un certain extrémisme
18:28qui soit religieux
18:29ou qui soit ethnique
18:30ne pose pas
18:31des problèmes majeurs
18:33si on ne voit pas
18:34qu'on se laisse aller
18:35au nom du politiquement correct
18:36et de l'éthiquement correct
18:38pour ne pas parler du woke
18:39à des excès
18:42complètement imbéciles
18:44aberrants
18:44c'est-à-dire
18:45pour être un truc
18:46très simple
18:46quand on arrive au point
18:48Perico Légas
18:49et que je dis
18:49écoutez c'est très simple
18:50Perico Légas
18:51moi je suis un seul pleureur
18:53et si vous ne me considérez pas
18:55comme un seul pleureur
18:55vous êtes raciste
18:56vous êtes un bigot
18:58et vous êtes homophobe
18:59et vous êtes
18:59voilà
19:00je veux dire
19:01quand on arrive à ce stade
19:02où on supprime
19:03la réalité
19:04on supprime toute réalité
19:06tout fait
19:06même scientifique
19:07au nom de son narratif
19:09complètement délirant
19:10il y a un problème
19:11le réel c'est le réel
19:12moi je vous vois
19:13comme un seul rieur
19:14je suis désolé
19:14on garde les images
19:15que l'on veut
19:15André Bercoff
19:17on a contacté
19:18un de vos anciens camarades
19:19qui vous apprécie beaucoup
19:21vous avez vécu
19:22de grandes heures avec lui
19:23il s'agit du citoyen
19:24Jacques Langue
19:25qui est avec nous
19:27à l'antenne
19:28monsieur le ministre
19:28vous m'entendez ?
19:30je vous entends
19:31et je viens d'entendre
19:32à l'instant
19:32la philippique d'André
19:34justement
19:35merci monsieur le ministre
19:36merci Jacques Langue
19:37d'avoir pris votre précieux temps
19:39pour participer
19:40à ce passage de relais
19:41entre André Bercoff
19:42et moi-même
19:43il prétend qu'il a été de gauche
19:45est-ce que c'est un souvenir
19:47qui veut quelque chose
19:48pour vous ?
19:48racontez-nous ça
19:49disons oui
19:52il était
19:54en tout cas
19:54il n'exprimait pas
19:58une pensée
19:59comme celle
19:59qu'il vient
20:00à l'instant
20:01de proclamer
20:01bien sûr
20:02oui il était
20:03de gauche
20:04comme vous le savez
20:05la gauche
20:06est aux mille couleurs
20:07donc
20:08il était une des couleurs
20:09de la gauche
20:10monsieur le ministre
20:12est-ce que
20:13à l'époque
20:14vous étiez dans l'euphorie
20:151981
20:15j'avais juste 20 ans
20:18et je me souviens
20:19avoir célébré
20:19ces cérémonies
20:21et je vous vois encore
20:22à l'image
20:22et ensuite
20:23les débuts de la gauche
20:25vu ce qu'elle est devenue
20:26aujourd'hui
20:27est-ce que
20:28avec vos mots à vous
20:29avec vos émotions à vous
20:30vous êtes
20:31comme André Bercoff
20:32une certaine
20:33perplexité
20:34je vais être très prudent
20:35dans mes mots
20:36pour ne pas parler de déception
20:37on a pris un peu de recul
20:38est-ce que ça a évolué
20:40exactement
20:40tel qu'André Bercoff
20:42François Mitterrand
20:42et vous-même
20:43l'aviez envisagé en 1981
20:44évidemment pas
20:47une autre époque
20:49une autre société
20:50une autre atmosphère
20:51c'est évident
20:53mais comme je suis
20:55un optimiste
20:57inoxydable
20:58ou indécrottable
20:59comme on voudrait
21:00je ne laisse faire pas
21:02qu'un jour
21:02ce jour n'est pas venu
21:04une gauche nouvelle
21:07puisse surgir
21:08une gauche humaine
21:10une gauche imaginative
21:12surtout
21:12créatrice
21:13tel n'est pas le cas
21:15aujourd'hui
21:15est-ce que vous estimez
21:18comme André Bercoff
21:19qu'un des défauts
21:21de la gauche
21:21de la gauche sociale
21:22démocrate
21:23est d'avoir trop
21:24voulu s'aligner
21:25sur le libéralisme
21:27ou le néolibéralisme
21:29pour prouver
21:29justement
21:30que vous n'étiez pas
21:30des bolcheviques
21:31avec le couteau
21:31entre les dents
21:32et qu'à force
21:33de faire des consensus
21:34et des compromis
21:35on finit par perdre son âme
21:36est-ce que vous pensez
21:37que c'est ça
21:37qui a pu se passer
21:38à un moment donné ?
21:40oui c'est peut-être une des raisons
21:41mais ce n'est pas la seule
21:42je crois qu'à un moment
21:45je n'arrive pas bien à la situer
21:47la gauche a cessé de penser
21:49de réfléchir
21:50de s'interroger
21:52je ne veux pas idéaliser
21:54l'époque de François Mitterrand
21:56mais le parti socialiste
21:57à ce moment-là
21:58était une véritable ruche
22:00à l'idée
22:00on discutait
22:02on confrontait
22:03les points de vue
22:04on imaginait
22:06et surtout
22:06on cultivait
22:08des projets concrets
22:10aujourd'hui
22:12bon
22:13je ne veux pas être trop sévère
22:14à l'égard de ceux
22:15qui ont cette responsabilité
22:16on ne peut pas dire
22:17que leur rêve
22:18soit porté
22:21au pinacle
22:22mais vous savez
22:23vous avez
22:24André Bercoff avec vous
22:25André Bercoff pour moi
22:27ce n'est pas d'abord
22:29une personnalité engagée
22:31en politique
22:32c'est un homme
22:33d'une intelligence extrême
22:35et surtout
22:37et par ailleurs
22:38je pense que la radio
22:40l'a fait ressentir
22:43c'est un homme
22:44d'une drôlerie
22:46exceptionnelle
22:47avec André
22:49j'ai passé des moments
22:50des soirées
22:51au Liban
22:53dans ce merveilleux pays
22:54d'origine
22:55où nous allons
22:56dans quelques jours
22:56Lima
22:57présenter l'exposition
22:58les divas du monde arabe
23:00au musée Sursoc
23:01au Liban
23:02où je l'ai d'abord connu
23:03nous étions petits
23:04à ce moment là
23:05et ensuite à Paris
23:07André est d'une intelligence
23:09éclatante
23:10éblouissante
23:11parfois il en abuse
23:12mais surtout
23:13il est tellement drôle
23:15mais tellement drôle
23:17et alors
23:18je lui dois
23:19je lui dois
23:19un grand
23:20je lui dois
23:21une grande reconnaissance
23:22j'ai le droit
23:24de parler un instant
23:24bien sûr monsieur le ministre
23:25vous avez fait bien
23:26vous étiez chez vous
23:27parce que lorsque
23:28la gauche
23:29en 1970
23:3117
23:3317
23:3317
23:34a éclaté
23:37déjà
23:37c'est à dire
23:38que le programme
23:39dit commun
23:39entre les communistes
23:41et socialistes
23:42le virage à droite
23:44du parti socialiste
23:45vous vous souvenez
23:45de Georges Marché
23:45non
23:46c'est pas un virage
23:47c'est pas un virage
23:48mais c'est ce que disait
23:49Georges Marché
23:50le virage à droite
23:51du parti socialiste
23:51c'est ça
23:53donc cette année
23:54bref
23:55le programme commun
23:56a éclaté
23:57et malgré tout
23:58on donnait
23:59la gauche
24:00gagnante aux élections
24:01législatives
24:02et André
24:03a commis un bouquin
24:05qui s'appelait
24:06je crois
24:06les premiers mois
24:07les 180 jours de Mitterrand
24:09les 180 jours de Mitterrand
24:12et alors il m'a rendu
24:14un immense service
24:14parce qu'il est amical
24:16parce que
24:18il le pensait peut-être
24:19mais il est amical
24:20et alors il avait
24:21constitué
24:22dans ce livre
24:22une liste des membres
24:24du futur gouvernement
24:25de gauche
24:26et il avait eu
24:27l'idée
24:28de me coller
24:29déjà à ce moment-là
24:30ministre de la Culture
24:32dans son gouvernement
24:33purement théorique
24:34la grande idée
24:35et nous nous rejouissons
24:36de cette décision
24:37qui nous vaut
24:38la fin de la musique
24:39encore aujourd'hui
24:39tous les ans
24:40Jacques Langue
24:41André Bercoff
24:41une petite pause
24:42et on continue
24:43cet échange passionnant
24:43dans quelques instants
24:44Nous sommes sur Sud Radio
24:52avec André Bercoff
24:53passage de relais
24:54avec moi-même
24:55et nous avons à l'antenne
24:56Jacques Langue
24:57ministre éternel de la Culture
24:58qui évoque des souvenirs de guerre
24:59avec André Bercoff
25:00à qui je pose la question
25:02à qui je pose la question
25:03André Bercoff
25:04avant que vous deveniez
25:05une diva du bon d'arabe
25:06sous la bénédiction
25:07de Jacques Langue
25:08êtes-vous prêt avec lui
25:09à repenser
25:10vous qui êtes de jeunes espoirs
25:12à repenser une nouvelle gauche
25:14est-ce que vous pourriez
25:14vous rencontrer
25:15ne serait-ce que pour
25:16redonner de l'espoir
25:18à ceux qui n'en ont plus
25:18Écoutez je crois
25:20que ceux qui ont de l'espoir
25:21n'ont pas besoin de nous
25:23pour repenser
25:23je pense que
25:24chacun fait à sa manière
25:27je dirais
25:29les orientations
25:30qu'il a à dire
25:31moi je crois
25:31je vais vous dire
25:32très franchement
25:33et c'est pas nouveau
25:34ça fait des années
25:36que je ne pense plus
25:37en matière de gauche
25:38et de droite
25:39parce que je pense
25:40que le clivage
25:41aujourd'hui
25:42à l'heure mondiale
25:43il est entre
25:44patriote
25:45et mondialiste
25:47et je pense
25:48que vraiment
25:49il y a repensé ça
25:50et je regrette
25:50que la gauche
25:51dès qu'on entend
25:52le mot patriote
25:53enfin la gauche
25:55je parle de la gauche
25:55officielle
25:56soyons clairs
25:57pas du tout
25:58parce que
25:58la gauche pour moi
26:00si vous voulez
26:00en deux mots
26:01je vais vous dire
26:02moi je me sens profondément
26:03de gauche
26:04et je ne comprends pas
26:05qu'on ait abandonné
26:06le peuple
26:06comme on l'a abandonné
26:07voilà
26:07ça c'est extrêmement important
26:09de savoir
26:10pourquoi le peuple
26:11aujourd'hui
26:11qui votait communiste
26:12et socialiste
26:13à 50-55%
26:15aujourd'hui
26:15c'est 1,5-2%
26:17si on ne va pas
26:18et on ne creuse pas ça
26:19on n'a rien compris
26:20à ce qui se passe
26:21je ne parle pas
26:21que de la France
26:22je crois qu'aujourd'hui
26:23ce qui est très important
26:24je dirais
26:25sans renvoyer les compliments
26:26à Jacques Lang
26:27Jacques Lang
26:27ça a été pour moi
26:29je veux dire
26:30au-delà du ministère
26:30tout ça
26:31mais il est resté
26:31un agitateur formidable
26:33c'est un agitateur
26:34c'est quelqu'un
26:34un agitateur
26:35au bon sens du terme
26:36c'est-à-dire
26:37c'est quelqu'un
26:37qui prend une situation
26:38moi je l'ai connu
26:39au festival du théâtre de Nancy
26:41vous voyez
26:41il était à Nancy
26:42à ce moment-là
26:43et je me rappelle très bien
26:44que les pièces du théâtre
26:46que j'avais vues à Nancy
26:47c'était vraiment
26:48des bouleversements
26:49après il est allé à Chaillot
26:50etc etc etc
26:51et puis il a suivi Mitterrand
26:53et avec la carrière
26:56que l'on sait
26:56mais c'est très important
26:58d'avoir
26:59quel que soit
26:59ce qui peut nous faire diverger
27:01pour moi
27:02ce qui est extra important
27:03d'avoir des hommes
27:04et des femmes
27:05qui font des choses
27:06c'est-à-dire
27:07qui ne se contentent pas
27:08de vaticinés
27:09sur les concepts
27:11magnifiques
27:12de la planète Mars
27:13qui font des choses
27:14et qui agissent
27:15quels qu'ils soient
27:16et je ne dis pas
27:17dans n'importe quel sens
27:18mais c'est tellement
27:19facile de faire des mots
27:21vous savez Perroquet
27:21on est l'émissaire de la parole
27:22c'est bien le ministère de la parole
27:23bien sûr
27:24mais il faut aller plus loin
27:25il faut quand même provoquer
27:26et je crois
27:27que ce qui est très important
27:28aujourd'hui
27:29c'est que ce n'est pas
27:30en termes de gauche
27:31ou de
27:32qu'est-ce qui fait
27:33que les peuples
27:33sont plus ou moins heureux
27:35qu'est-ce qui fait
27:36que vous fassent
27:36avancer la population
27:38et pas penser
27:39à la prochaine élection
27:40pas penser
27:41à son portefeuille
27:42électoral
27:42ou argenté
27:43pas penser
27:44uniquement
27:45à son petit
27:46quant à soi
27:47familial
27:48ou etc
27:48pensez plus fort
27:50pensez ailleurs
27:50alors au départ
27:51évidemment
27:52vous êtes vilipendé
27:52vous êtes traité
27:53de tous les noms
27:54et après
27:55et après
27:55moi voyez par exemple
27:56aujourd'hui
27:57je vois très bien
27:58quand je dis que
27:59personnellement
28:00j'aime beaucoup Trump
28:01je me fais
28:02évidemment
28:02comment tu peux aimer
28:05un type comme ça
28:05j'ai dit oui d'accord
28:06mais je veux dire
28:07il faut comparer
28:08vous savez
28:08on n'est pas
28:09on n'est pas seul
28:09c'est pas les planètes marche
28:10si je compare Trump
28:12à Biden
28:12et à l'administration Biden
28:14pour moi
28:14c'est la désolation
28:16et la honte
28:16je préfère dix fois
28:18des gens comme ça
28:19qui font
28:19et qui font
28:20et qui font
28:21vraiment
28:21on le voit encore
28:22en ce moment
28:22plutôt que des gens
28:24qui se bavassent
28:25moi écoutez
28:25quand je vois
28:26un président de la République
28:27comme on a
28:27qui vaticine
28:30et qui parle
28:31d'envoyer des troupes
28:32en Ukraine
28:32et qui parle de faire
28:33l'état palestinien
28:34sans savoir qui
28:35en comment
28:36et quand je vois
28:36qu'en même temps
28:37du Qatar
28:38à l'Arabie Saoudite
28:39en passant par l'Erdonésie
28:40et ailleurs
28:41tous vont vers le plan Trump
28:43je me pose des questions
28:44c'est ça que j'appelle
28:45le réel
28:46il y a la formidable salivation
28:49oui oui
28:50alors salivation
28:50on peut faire ça
28:51et après il y a ce qui se passe
28:53c'est pas du tout la même chose
28:54Jacques Lang
28:55Jacques Lang
28:55on va pas faire parler des morts
28:57mais si
28:58si le général de Gaulle
28:59et François Mitterrand
29:00avaient eu à gérer
29:02la situation actuelle
29:04le conflit
29:04russo-ukrainien
29:06et les relations
29:07avec les Etats-Unis
29:07est-ce que vous pensez
29:09qu'il s'y serait pris
29:09de façon radicalement différente
29:11ou est-ce que la marge
29:13de manœuvrer
29:13est si restreinte
29:14que finalement
29:15il n'y a pas d'autre solution
29:16que de s'incliner
29:17devant les Etats-Unis
29:18pourtant le général de Gaulle
29:19et Mitterrand
29:20avaient toujours été soucieux
29:21de l'indépendance
29:22de la France
29:22notamment sur le plan militaire
29:24énergique
29:24oui oui
29:24alors je ne veux pas rentrer
29:26en débat avec le cher André
29:28parce que
29:28ce n'est pas l'heure
29:30ce n'est pas le lieu
29:31il faudrait une émission complète
29:33pour vous réconcilier
29:34il faudrait une saison
29:35une saison
29:36d'évolution
29:37dix minutes
29:37il a réussi
29:38à reconstruire le monde
29:40mais
29:41vous imaginez bien
29:43que je ne partage pas
29:44une partie de ses idées
29:45c'est le moins compliqué
29:46c'est clair
29:47ses idées actuelles
29:48vous avez raison tout à l'heure
29:49je l'ai connue
29:50progressif
29:51je l'ai connue
29:52beaucoup plus orientée
29:54en effet
29:54à gauche
29:55mais
29:55chacun a le droit
29:56d'évoluer
29:57de se transformer
29:58mais ce que j'espère surtout
30:00puisqu'on parle de lui
30:02l'émission
30:02elle lui est dédiée
30:03bien sûr
30:04j'espère que André
30:05conservera
30:06son humour
30:07sa drôlerie
30:08sa vivacité
30:09sa capacité
30:10d'improvisation
30:11c'est un improvisateur
30:13extraordinaire
30:15digne de la comédie à l'art
30:16et pour moi
30:17c'est un grand compliment
30:19reconnaissez monsieur le ministre
30:20que l'actualité
30:21et la situation politique française
30:22facilite énormément
30:23cette tâche
30:24pour pouvoir rire de la situation
30:25il faut dire que
30:26le spectacle
30:27ne manque pas de personnages
30:28je pense que le président
30:29de la république
30:30François Mitterrand
30:31aurait ri aussi
30:32de cette situation
30:32puisque André Bercoff
30:34me disait
30:34c'est un homme
30:34qui aime et rire
30:35plus qu'on ne pense
30:36dans le privé
30:37beaucoup
30:37il aimait
30:38les farces
30:40mais parfois
30:40il prenait quand même
30:42au sérieux
30:42les choses
30:43notamment de la paix
30:44de la guerre
30:45et des relations internationales
30:48je ne vais pas parler
30:49à sa place
30:49ni à la place
30:50du général de Gaulle
30:51je ne suis pas en mesure
30:52de le faire
30:52disons que
30:54c'est vrai que
30:55leur autorité personnelle
30:57en imposait beaucoup
30:59et permettait
31:00de résoudre
31:01des questions
31:01très difficiles
31:02bon je vois que
31:03vos souvenirs
31:03d'enfance mutuelle
31:04vous ont gardé
31:05du souffle
31:06et de la ferveur
31:07par rapport
31:07à l'avenir
31:09est-ce qu'il faut croire
31:10encore en la France
31:11est-ce qu'elle pourra retrouver
31:12ce que vous avez vous connu
31:13son brio
31:15son prestige
31:15son génie
31:16mais oui écoutez
31:18quand on parle de la France
31:19ce n'est pas seulement
31:20la politique française
31:21la France
31:23c'est les français
31:24c'est la réalité
31:25partout à travers le pays
31:27il y a des trésors
31:28d'imagination
31:29des trésors
31:30d'invention
31:30quand vous allez
31:32de ville en ville
31:33des universités brillantes
31:35des laboratoires
31:36de recherche scientifique
31:37des jeunes
31:38qui créent
31:38des entreprises
31:39nouvelles
31:40non
31:40c'est un pays
31:42qui malgré
31:44une situation politique
31:45extravagante
31:46il faut dire
31:47surréaliste
31:48très original
31:48très original
31:49très original
31:50disons-le
31:51le peuple
31:54les gens
31:55ont gardé
31:56une capacité
31:56ils sont un peu
31:57enfin déboussolés
31:58démoralisés aussi
32:00mais quand même
32:01dans la jeunesse
32:02il y a des gens
32:02qui créent
32:03qui inventent
32:04qui vont de l'avant
32:05et on devrait
32:05davantage
32:06les mettre
32:08en lumière
32:08plus qu'on ne fait
32:10parler
32:11du schnock
32:12ou du machin
32:12de tel ou tel
32:13parti politique
32:14André Berco
32:15vous partagez
32:16cet optimisme
32:16moi je voudrais
32:17dire quelque chose
32:18à Jacques Lang
32:18Jacques
32:19en tout cas
32:20on pourrait se
32:22poser la question
32:23que reste-t-il
32:23de notre humour
32:24et bien il reste
32:25c'est ça le plus important
32:27il a raison
32:27de parler de cela
32:28parce qu'au-delà
32:29au-delà
32:30de nos divergences
32:32ou nos différences
32:33etc
32:33pour moi
32:35encore et je reviens
32:35vous savez
32:36c'était Samuel Beckett
32:37je crois que tu l'avais
32:38décoré Jacques
32:39quand tu étais
32:39ministre de la culture
32:40je ne sais pas
32:41en tout cas
32:42Samuel Beckett
32:43a écrit un livre
32:44qui résume absolument
32:46ce que je pense
32:47de Jacques
32:48de ce point de vue
32:48dans sa partie
32:50la plus créatrice
32:51il disait
32:52imagination morte
32:53imaginée
32:54et ça
32:55c'est vraiment ça
32:56c'est Samuel Beckett
32:57vous savez
32:57c'est le même
32:57qui disait
32:58un jour Libération
32:59fait un grand
33:00grand numéro spécial
33:01pourquoi écrire
33:03pourquoi écrivez-vous
33:04il y a 150 écrivains
33:05les écrivains
33:06se répandent
33:07et tout ça
33:07et Samuel Beckett
33:09a répondu
33:11en trois mots
33:12quels étaient
33:13ces trois mots
33:14alors pourquoi
33:14écrivez-vous
33:15il disait
33:16bon cas ça
33:16et bien écoutez
33:17c'est un message
33:18je vais citer
33:19Georges Bernard Shaw
33:20je vais citer
33:21Georges Bernard Shaw
33:22qui disait
33:22quand on est enfermé
33:23dans les quatre murs
33:23d'une prison
33:24l'humour reste encore
33:26le meilleur moyen
33:27pour s'évader
33:27voilà
33:28tout à fait
33:28Jacques Lang
33:29merci d'avoir
33:29été moi-même
33:30merci à vous
33:31salut à André
33:32et si André
33:33par hasard
33:33était libre
33:35le 17 octobre prochain
33:36on aimerait l'accueillir
33:37dans son
33:38pays d'oril
33:40voilà
33:40et bien avec plaisir
33:41j'y serai le 17 octobre
33:43Jacques
33:44j'y serai
33:44ah formidable
33:45on fera une grande fête
33:46autour de toi
33:48l'espoir
33:48l'espoir reste en orient
33:50et nous irons tous
33:51vers le levant
33:51merci Jacques Lang
33:52merci André Bercoff
33:53on vous retrouve tous les vendredis
33:54et là nous attendons
33:55un petit coup de fil
33:56d'Alexandre Jardin
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