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  • il y a 2 jours
Avec Olivier Mazerolle, journaliste, auteur de "Crime et abandon" éd. Balland
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##ACTU_DU_JOUR-2025-10-14##

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News
Transcription
00:00relancé par un confrère face au spectacle de la médiocrature politique.
00:04Cet éminent confrère est avec nous, Olivier Mazerolle, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Bonjour Olivier Mazerolle, merci d'avoir accepté l'invitation de cette radio.
00:10La France en tous ses états, alors là on est dans l'état de, j'allais dire,
00:13honoré par votre présence.
00:15Pour moi vous êtes une institution, avec tout le respect que je peux vous porter.
00:18Votre expérience sur la vie politique française est énorme.
00:22Est-ce que je peux vous demander si vous vous souvenez de votre première chronique politique ?
00:25C'était en quelle année ?
00:26Ma première chronique politique, écoutez, non,
00:29parce que d'abord j'ai débuté en faisant des faits divers, de la justice, surtout.
00:33Comme tout bon journaliste.
00:35Et puis un peu de sport aussi.
00:38Et donc je me suis mis à la politique intérieure française sur le tard,
00:41parce qu'en fait ce qui me passionnait c'était la politique internationale.
00:44Qui était Premier ministre ?
00:45Quand je me suis mis à la politique intérieure...
00:47Non, non, votre première chronique, Georges Pompidou peut-être ?
00:50Non, Giscard.
00:53D'accord, je vous avais un tout petit pivillis, je suis désolé.
00:55Non, non, mais j'ai déjà eu l'occasion...
00:56Non, non, je parlais de Premier ministre, je parlais de Premier ministre.
00:57Je traitais d'affaires politiques déjà à l'époque lorsqu'il y avait des manifestations, etc.
01:04C'était Pompidou, le Premier ministre, c'était De Gaulle, le Président de la République.
01:07Donc vous avez une vision sur la sacrée république ?
01:09D'un jour où, si vous voulez, sans le faire exprès, je me suis trouvé renseigné sur une crise majeure au sommet de l'État.
01:18C'était en mai 68.
01:20Là, j'étais à Europe numéro 1 à l'époque.
01:22On m'envoie à Matignon, je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs, parce que je n'étais pas un juriste politique.
01:26Et je tombe sur l'une des plus importantes collaboratrices de Georges Pompidou, qui me dit « De Gaulle est un vieillard sénile, il est temps qu'il s'en aille ».
01:35Quand vous entendez ça à Matignon, ça reflète un état d'esprit qui était, on l'a su par la suite, celui de Georges Pompidou, qui ne le formulait pas de cette façon, évidemment.
01:44Et on a compris que, moi j'ai compris ce jour-là, et j'ai dit ensuite aux chroniqueurs politiques d'Europe, voilà ce qu'on m'a dit, que la crise était au sommet, que la rupture était là.
01:55Et d'ailleurs, ça s'est manifesté quelques mois plus tard.
01:57Ça sentait un peu le règlement de compte, le président Pompidou avait été très blessé que le général de Gaulle ne le soutienne pas plus dans l'affaire Markowitz.
02:06Olivier Mazerolle, aujourd'hui, vous nous interpellez en disant « Est-ce que le journalisme d'aujourd'hui, c'est bien d'être, est-ce que je peux dire, béni, oui, oui, on se conforme, une forme de pensée unique ? »
02:17Vous dites « Mais est-ce qu'on est obligé de traiter l'actualité telle que quelque part ? »
02:21Qui nous impose cette façon de traiter l'actualité ? C'est pas la classe politique ? C'est pas l'opinion ?
02:26Non, c'est-à-dire qu'on est obligé de traiter l'actualité politique, évidemment.
02:30Mais je pense sincèrement que le rôle des confrères, je ne voudrais surtout pas donner de leçons parce que c'était mieux avant.
02:37Eh bien, moi, je vous y autorise.
02:39Vous voyez ?
02:39Moi, je vous y autorise.
02:40Mais simplement, je crois que là, aujourd'hui, dans les rédactions, on devrait s'interroger sur l'identité de ceux que l'on invite, qu'on n'est pas obligé d'inviter tout le monde, que dans chaque partie.
02:54Et encore une fois, je ne suis pas là pour dire qu'il faut entendre davantage telle orientation politique que telle autre.
03:03C'est pas ça, le problème.
03:04C'est faire le tri en se disant « Voilà, celui ou celle que nous allons inviter, est-ce qu'il a ou est-ce qu'il a quelque chose à dire de précis ? »
03:13Qu'on soit d'accord ou pas, c'est pas le problème.
03:15Nous, journalistes, notre problème, c'est d'amener à l'antenne des gens qui ont de la consistance, qui ont du tempérament, qui ont de la volonté, qui ne changent pas d'avis comme de chemise tous les jours,
03:26qui ne lancent pas des petites phrases uniquement pour essayer d'attirer le poisson, comme on met des verres au bout de la ligne pour attirer le goujon.
03:34Vous voulez découvrir le propos ? Le propos est important. L'engagement politique, la façon d'exprimer aussi, bien entendu.
03:39Qui ont de la façon de s'exprimer, qui ont de la teneur, et on entend trop de stupidité.
03:46C'est pas un peu le phénomène des chaînes info, vous retrouvez souvent les mêmes visages, finalement ils ont leur rond de serviettes, on rentre dans un espèce de ronronnement, comme ça.
03:54C'est vrai que c'est un problème, puisqu'il faut bien...
03:57J'ai rien contre les chaînes info, mais...
03:59Non, non, mais nous non plus.
04:01J'ai participé à la création de l'une d'entre elles qui est belle, etc.
04:04Mais disons que c'est un problème qui est posé, même sur les chaînes info, où on peut faire le tri.
04:11On n'est pas obligé de faire venir le député X qui vient du fin fond.
04:16Alors, parfois, ceux qui viennent du fin fond ou du village ont des choses importantes à dire, parce qu'ils sont le reflet de l'état d'esprit d'une société.
04:23Mais, on entend trop, toujours, un peu le même cirque, c'est-à-dire un ronron, donc on invite un socialiste, on sait qu'il va dire qu'il ne veut pas la réforme des retraites.
04:36On invite quelqu'un de droite, il va dire qu'il ne sait pas trop ce qu'il faut faire, enfin qu'il faut réformer.
04:41Mais, néanmoins, bon, après, il est un peu embêté à cause de l'existence du RN, les socialistes ont peur de se faire croquer par LFI, tout ça, où est l'intérêt de la France, là-dedans ?
04:56Alors, vous avez le temps de parole, bien entendu, qui doit jouer.
05:00Est-ce qu'il n'y a pas tendance, quelquefois, à inviter tel invité politique, parce qu'on sait qu'il va faire de l'audience ?
05:06Oui, mais bien sûr que, alors, mais ça, c'est le problème des médias en général, c'est pas seulement vis-à-vis des politiques, vous avez...
05:13On appelle ça un bon client, c'est ça ? C'est un bon client, on dit.
05:16On appelle un bon... Oui, quand c'est un bon client, ça peut aller, mais, simplement, il faut qu'il ait de la consistance, mais regardez aussi le traitement médiatique de notre métier.
05:29Vous avez des tas de jeunes journalistes qui ont beaucoup de talent, mais ils n'ont pas de pédigré médiatique, si je puis dire.
05:35Alors, on ne leur donne pas d'importance. On va percher, on va chercher, pêcher quelqu'un dont on parle dans la presse.
05:46Voilà, c'est le vice de la société contemporaine. La renommée médiatique commande l'intérêt que l'on porte à quelqu'un.
05:55Vous voulez dire qu'il y a des sentiers battus ? Aujourd'hui, dans les médias, il y a des sentiers battus qui sont battus et rebattus, si je comprends.
06:00Parce qu'il y a des tas de gens, y compris dans la vie politique, d'ailleurs, qui ont des choses à dire, qui sont porteurs de quelque chose qui est reçu,
06:11ou qui montrent ce que la société attend. Encore une fois, de gauche, de droite, ça, ce n'est pas le problème.
06:20Il faut, eh bien, dans le traitement médiatique des journalistes, quand on cherche un présentateur, par exemple,
06:28on va chercher quelqu'un qui a plutôt déjà une renommée, plutôt que d'essayer de faire monter quelqu'un qui a du talent,
06:33mais qui n'a pas la réputation médiatique.
06:38Voilà, c'est une véritable catastrophe de ce point de vue.
06:42Vous avez connu l'époque, et Jean-François Kahn, que vous avez connu, me disait, le journal du 20h, de la deuxième chaîne,
06:48où il a été dicté directement par le cabinet du ministre de l'Information, qui dictait, on n'en est plus là.
06:54Mais, pour autant, on est vu qu'il y a quand même, quelque part, une doctrine qui continue à s'appuyer.
06:59Là, en l'occurrence, ce n'est même pas le cas.
07:02Et puis, si je me permets de le dire, c'est parce que, avec Michel Cotta, qui dirigeait France 2 à l'époque,
07:09nous avons mis à l'antenne quelqu'un qui était inconnu du grand public, pour présenter le 20h,
07:15qui s'appelle David Pujadas.
07:17Et bon, on a couru le risque de mettre quelqu'un qui n'était pas connu,
07:22mais qui nous semblait pouvoir tenir les commandes.
07:25Eh bien, ça a été le cas.
07:26Bon, on pouvait se tromper.
07:28Ensuite, est-ce que quelqu'un qui a été, justement, sorti un petit peu de l'ombre,
07:33peut lui-même tomber dans le travers, de tomber dans une routine ?
07:35Il pourrait tomber dans ce travers, je pense que ce n'est pas le cas de David.
07:40Mais, effectivement...
07:41Il y a quand même dans son émission des gens qui reviennent récurrentement, et bon, voilà.
07:44Oui, non, mais il a ses intervenants habituels, ça, c'est autre chose.
07:49Mais, vous pouvez chercher à faire découvrir aux gens quelqu'un.
07:57Je me souviens, par exemple, il y a quelques années,
08:00j'ai, à l'antenne, j'ai invité encore à RTL le matin,
08:04un dénommé Darmanin.
08:06Oui, oui, oui, je me souviens.
08:08Il n'était pas très connu du grand public.
08:11Et, à un moment donné, on me dit, mais ça fait deux fois que tu le fais venir, pourquoi ?
08:16Parce que, je dis, parce que je trouve qu'il est intéressant.
08:19Voilà.
08:20Et depuis, il a fait du chemin.
08:22Voilà.
08:22Il a cherché à montrer, à faire découvrir des gens.
08:26Je suis sûr qu'il y a des tas de talents dans la presse, dans la politique,
08:30parmi les acteurs, etc.
08:33Mais, maintenant, voilà, on fait venir,
08:36ah ben, avec celui-là, effectivement, on va faire de l'audience.
08:38Bon, et puis, finalement, nos auditeurs, nos téléspectateurs,
08:43au bout d'un moment, ils en ont marre,
08:45parce que, pour en revenir à la politique,
08:46ils ont, finalement, la sensation qu'on est un pays
08:49comme un bateau ivre sans gouvernail.
08:52Et que, hier, il s'est passé encore quelque chose
08:55qui, en apparence, n'a pas beaucoup d'importance.
08:58Mais, on a un Premier ministre, qui s'appelle Le Cornu,
09:02qui, lui, a des choses à dire.
09:04Il a de la consistance.
09:05Qu'on lui donne sa chance.
09:07Mais, le patron,
09:09M. Macron, lui,
09:11estime qu'il est à Shah Meshik pour une autre réunion.
09:14Eh bien, non, il ne peut pas se dispenser de parler de la France
09:17pour rappeler que c'est lui.
09:19Ça, c'est le fonctionnement de la cinquième...
09:20Et le résultat, c'est que
09:22Le Cornu a perdu
09:25une carte importante
09:26pour montrer que c'était lui qui agissait,
09:29parce que Macron a voulu dire
09:30« C'est moi qui gouverne ».
09:32Eh bien, alors qu'en réalité,
09:34il y a un désir fondamental en France
09:36à l'heure actuelle,
09:37c'est de ne plus entendre...
09:38Ça, c'est Olivier Mazerolle.
09:40C'est le dysfonctionnement de la cinquième République.
09:42En tout cas, si un jour
09:43Gérald Darmanin est élu président de la République,
09:45il saura que c'est à Olivier Mazerolle
09:47qu'il le doit.
09:47Non, non, non, non, il ne faut pas exagérer.
09:49Merci d'être venu.
09:50Si, c'est ça, il le saura.
09:51C'est alors, il le saura grâce à cet allant.
09:52Vous reviendrez, Olivier Mazerolle.
09:54On a encore des choses à se dire.
09:56C'est un homme intelligent,
09:57peut-être un peu trop malin
09:59aux yeux de certains,
10:00mais il faut aussi parfois être malin.
10:02Il a l'avantage d'être plutôt à droite,
10:07mais de connaître le social.
10:08Olivier Mazerolle,
10:08on vous recevra avec grand plaisir.
10:10Merci.
10:11Restez bien avec nous dans un instant.
10:13Catherine Grinfogel,
10:14l'auteur de Génocide,
10:15le mot, la chose, l'histoire.
10:17Ça peut porter à débat,
10:18alors n'hésitez pas.
10:180826 300 300.
10:20A tout de suite.
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