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  • il y a 5 jours
Avec Martin Blachier, médecin, auteur de "Les 12 travaux d'Hippocrate" éd. du Cerf

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##LE_FACE_A_FACE-2025-11-03##

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News
Transcription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face à face.
00:07Notre système de santé est malade, il est même très malade, selon le docteur Martin Blachier qui fait un diagnostic, j'allais dire, à la fois inquiétant et peut-être optimiste parce qu'il révèle dans les 12 travaux d'Hippocrate,
00:23on rappelle que le serment d'Hippocrate et le serment que les médecins font de soigner leur prochain selon des codes déontologiques très précis,
00:30les 12 travaux d'Hippocrate vers un nouveau contrat social, alors Martin Blachier est-il le montesquieu de notre système social français ? Propose-t-il une solution ?
00:39Voilà, en tout cas, votre livre, votre ouvrage est gigantesque, on voit vraiment que notre système de santé, il est obsolète, périmé, fatigué,
00:47et pourtant, il est composé par des gens formidables, par une passion, par une déontologie, du courage, on a des moyens, on a eu un système de santé tout à fait exemplaire,
00:57et là, le tableau que vous faites, il n'est pas apocalyptique, enfin, il n'est pas rassurant, et pourtant, vous gardez l'espoir d'une solution à condition qui est,
01:06et c'est souvent un thème qui est revu dans cette émission, qui est du courage politique.
01:09Avant de commencer, de rentrer dans ce débat, juste une question d'actualité qui défraye la conique,
01:13« Faut-il rembourser les jours d'arrêt de travail des personnes qui auront refusé de se vacciner contre la grippe ? »
01:20Je pense qu'on n'est pas du tout prêts en France pour appliquer ce genre de mesures,
01:25c'est quelque chose qui se fait beaucoup plus dans d'autres pays, notamment des pays comme l'Allemagne,
01:29où on essaie beaucoup plus de responsabiliser les gens, je pense que c'est une question qui va falloir se poser à l'avenir,
01:35mais j'aurais tendance à penser que c'est un petit peu trop tôt.
01:38Mais oui, la responsabilisation des gens, c'est quelque chose qui va devoir être ouvert comme débat, en tout cas.
01:45Bon, vous ne vous dérobez pas dans le livre, vous ne vous dérobez pas là,
01:48vous personnellement, vous estimez qu'à un moment donné, d'une façon générale, sans rentrer dans le détail,
01:52on prend une décision, on l'assume ?
01:55Absolument, moi je pense que la santé, il faut commencer à regarder ça comme on regarde plein d'autres sujets,
01:59et il faut responsabiliser comme dans plein d'autres secteurs.
02:01Voilà, donc les douze travaux d'Hippocrate, vous prenez point par point, il y a douze points très précis,
02:07avec des chapitres, des sous-chapits, vous faites un décryptage d'une précision parfaite, avec une réflexion poussée.
02:14Cette expérience, il y a une passion médicale chez vous, il y a, bon, vous dites que vous êtes fils de médecin vous-même,
02:20vous êtes né là-dedans, mais vous avez approché le monde médical avec un œil nouveau, avec du recul.
02:25Je me souviens que vous étiez, au moment du Covid, un des premiers, non pas avoir fait du Covid, au contraire,
02:31mais vous avez alerté sur peut-être certains dysfonctionnements, ou certaines erreurs qui étaient en train de se mettre en place,
02:35et qui ont été corrigées, conformément à ce que vous disiez.
02:38Rappelez-nous juste brièvement, aujourd'hui, quelle est la conclusion sur le Covid ?
02:41Est-ce qu'il y a des choses qu'on a faites trop tôt, ou des mesures de confinement qui ont été un petit peu trop abusives,
02:46dont on aurait pu se passer ?
02:47Je pense que le Covid nous a coûté extrêmement cher, et qu'il aurait pu nous coûter beaucoup, beaucoup moins cher.
02:51Je pense que beaucoup de problèmes qu'on a aujourd'hui sont liés à des décisions pas forcément extrêmement bien calibrées au moment du Covid.
02:59Encore une fois, c'est toujours difficile de dire les choses après la bataille.
03:02Je pense qu'ils ont fait comme ils ont pu, mais ça aurait pu nous coûter beaucoup moins cher, en tout cas.
03:07Bon, le premier sujet que vous abordez dans votre livre, et c'est normal, c'est l'hôpital.
03:12Alors l'hôpital, vous le présentez, c'est un sanctuaire, c'est un lieu sacré.
03:17Vous dites que l'hôpital ne peut plus être tout pour tous.
03:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on va à l'hôpital, dès qu'on a un malheur, dès qu'on a un problème de santé, dès qu'on a une angoisse,
03:28on pense que l'hôpital est un temple dans lequel on va résoudre le problème.
03:31Vous expliquez ça, ce n'est plus possible de continuer comme ça, parce que sinon la machine va se casser.
03:36L'hôpital, c'est 50% de la dépense de santé, qui est totalement incontrôlable.
03:41On parle bien de l'hôpital public, hein, Martin ?
03:42Oui, oui, mais même l'hôpital, de façon générale, mais l'hôpital, en fait, engloutit une grande partie des ressources de santé.
03:51Je ne suis pas persuadé qu'il soit l'avenir du système de santé, parce que l'avenir, je pense que c'est plus de prendre les gens
03:56moins à l'hôpital et plus à leur domicile, mais ça reste un temple et qui est maintenu coûte que coûte, pas forcément pour de bonnes raisons.
04:03Je dirais que les deux raisons principales, c'est un, parce que c'est des employeurs, c'est-à-dire que les élus locaux font tout pour maintenir les hôpitaux dans les territoires,
04:10parce que ça représente finalement aussi de l'emploi, de l'activité économique.
04:15Il y a beaucoup de villes pour lesquelles c'est le premier pôle économique, en fait, de la ville.
04:19Et la deuxième chose, c'est que je pense qu'il a une image, finalement, une image qui est tout à fait bonne.
04:26Enfin, c'est quelque chose de très bien, mais il ne répond pas forcément, en fait, aux besoins de santé.
04:30Il est plus un espèce de totem qu'on veut préserver à tout prix, sans, pas forcément pour les bonnes raisons.
04:35Vous utilisez une expression, dans votre portrait de l'hôpital, une portrait sans concession,
04:39l'hospitalocentrisme, une citadelle où le soin obéit à la hiérarchie.
04:45Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
04:45Disons que je pense que l'hôpital est resté figé.
04:47En fait, c'est des organisations qui sont restées figées dans 30-40 ans en arrière,
04:51parce que c'est de la santé, on a estimé qu'il devait être imperméable à toutes les choses
04:57qui ont imprégné la société depuis 30 ou 40 ans,
05:00notamment la transparence, notamment la hiérarchie,
05:03notamment le type d'expertise qu'on met pour diriger ces organisations.
05:07Les gens qui dirigent les hôpitaux, les gens qui ont le pouvoir dans les hôpitaux,
05:10ce n'est absolument pas, ce sont des super experts,
05:12et ce n'est pas le cas dans les autres organisations.
05:14Je fais des parallèles, par exemple, avec des boîtes de la tech, avec des grandes entreprises.
05:18Si on mettait des grandes entreprises avec l'organisation telle qu'elle est faite à l'hôpital,
05:22ces grandes entreprises péricliteraient au bout de quelques temps,
05:26et effectivement, les hôpitaux périclite,
05:28mais simplement parce qu'ils n'ont pas évolué.
05:31En fait, l'hôpital, c'est un monde qui est resté figé 30-40-50 ans en arrière,
05:36et il est temps de le moderniser vraiment.
05:38Alors, vous donnez des chiffres très précis,
05:40vous dites que 55% des entrées à l'hôpital le sont en urgence.
05:44Et vous posez la question, combien sont-elles réellement en urgence ?
05:48Est-ce qu'on ne va pas, finalement, pour un moindre bobo,
05:51alors qu'il y a du grave qui est traité à la même échelle ?
05:54Oui, je cite un chiffre, je pense, qui est très intéressant,
05:56c'est qu'il y a 20 ans, le recrutement de l'hôpital,
05:59c'était 20 à 30% par les urgences.
06:01Aujourd'hui, c'est plus de 50%.
06:02Ça veut dire quoi ?
06:03Ça veut dire que l'hôpital, notamment l'hôpital public,
06:06est devenu le dernier recours à des gens qui n'ont plus de solution.
06:09Les personnes âgées isolées.
06:10Les personnes âgées isolées.
06:11Les jeunes qui sont en crise de démence.
06:13Exactement, les gens qui sont en grande difficulté.
06:15Ou des parents dont le gamin à 38,5, vous dites, allez, hop, hôpital.
06:18Exactement.
06:18Donc, en fait, c'est devenu un espèce de parapluie sociale de la société.
06:22Et je pense qu'il faut un parapluie sociale de la société,
06:24mais est-ce qu'il faut que ce soit l'hôpital ?
06:26Et le problème, c'est que les gens qui sont à l'hôpital,
06:29ils ont bien conscience de ça.
06:30Et si on leur enlève cette fonction de parapluie sociale,
06:33du coup, ils n'auront plus les patients.
06:35Et de l'autre côté, s'ils ne sont plus qu'un parapluie sociale,
06:37ils perdent la notion de grande expertise.
06:39Donc, je pense qu'il faut clarifier quelle est la mission de l'hôpital public.
06:43Est-ce que c'est finalement le parapluie sociale à l'aval du système
06:46qui récupère tout ce que le système n'a pas su capter auparavant ?
06:49Ou est-ce que c'est un lieu de haute technicité où on fait du très très bon soin ?
06:53Je pense que ça ne peut pas être les deux.
06:54Donc, à un moment, il faut choisir ce qu'on fait et on ne peut pas tout faire.
06:57Vous dites, je vous cite, page 28,
07:00« Or, ces super-médecins experts de haut niveau
07:02devraient pouvoir se consacrer pleinement à leurs travaux de recherche
07:05pendant les périodes qu'ils ont décidé de dédier à leur activité.
07:08Durant ces phases, ils ne devraient pas être impliqués
07:10dans des décisions organisationnelles ou politiques de l'hôpital.
07:13Cela permettrait de garantir que chaque mission, recherche ou gestion hospitalière
07:17soit assumée par des professionnels véritablement engagés dans leur rôle
07:20et non motivés par des objectifs de carrières indirectes. »
07:23Vous êtes en train de dire que les médecins ne font pas toujours,
07:25à un moment donné, le boulot pour lequel ils sont payés.
07:28Exactement. Notamment à l'hôpital public.
07:29C'est-à-dire que c'est un système qui est construit
07:31pour que les meilleurs experts arrivent aux plus hautes fonctions hiérarchiques.
07:34Ça ne se voit nulle part ailleurs.
07:35C'est des gens qui vont cumuler tout un tas de fonctions
07:37et finalement, ils ne vont rien faire bien.
07:40Je pense que les gens qui doivent diriger les structures
07:41sont des gens dont c'est le métier.
07:43Et les gens qui sont des super experts doivent être des super experts
07:46et ne doivent pas en permanence essayer de capter la responsabilité organisationnelle
07:51tout en disant « Oh là là, je suis pollué par les responsabilités organisationnelles. »
07:56Donc je pense que cette caste de médecins est en partie responsable
08:00de la désorganisation de l'hôpital public
08:02dont il ne fait que crier et pleurer la disparition potentielle
08:07étant donné les conditions financières.
08:08Et c'est le grand problème d'aujourd'hui.
08:11On dit que les effectifs dans l'hôpital,
08:13il y a plus de 40 ou plus de 50% des personnels
08:15qui ne sont pas des personnels soignants,
08:17mais des personnels administratifs.
08:18Mais je pense que surtout ce qu'il faut dire sur l'hôpital
08:20et notamment l'hôpital public, ce qui est intéressant,
08:22c'est que les gens ne veulent plus aller y travailler.
08:24En fait, l'hôpital public ne meurt pas parce qu'il n'a pas d'argent,
08:26il meurt parce que les gens ne veulent plus aller y travailler.
08:28C'est un repoussoir.
08:28C'est un repoussoir, exactement.
08:30C'est un repoussoir parce qu'on n'a pas bien identifié la mission.
08:32Donc déjà, il y a un problème de sens.
08:33On ne sait plus quel est l'objectif et la mission de l'hôpital public.
08:37Et l'autre chose, c'est que simplement l'organisation,
08:40la façon dont ça fonctionne, ce n'est pas une entreprise moderne.
08:43C'est une vieille entreprise des années 50 avec un management à la française
08:46et plus personne ne veut travailler dans ces organisations.
08:49Un chiffre.
08:49Aujourd'hui, à l'hôpital public, vous avez 25 à 30% d'embauches
08:53qui se font sur des médecins étrangers.
08:54Si vous allez dans les cliniques privées, c'est moins de 10%.
08:56Pourquoi ? Parce qu'en fait, les médecins français préfèrent aller travailler
08:59dans le privé que dans l'hôpital public.
09:02Et donc l'hôpital public est obligé de recruter ailleurs,
09:04ce qui prouve bien qu'il n'est pas du tout attractif.
09:06Donc il y a un problème d'attractivité.
09:08Quand on n'est pas attractif, quand on est une entreprise,
09:09on regarde la façon dont on fonctionne,
09:11on regarde si la mission qu'on fait est claire
09:13et on fait un inventaire et on essaie de redevenir attractif.
09:15Ce qui n'est pas le cas, en fait.
09:16Finalement, on préfère continuer de faire comme on faisait
09:18en disant qu'il y a toujours des problèmes de fermeture de lits,
09:21toujours des problèmes de moyens.
09:22Or, je pense que le problème central, il n'est pas là.
09:24Vous restez avec nous, on est avec Martin Blachier.
09:26On est en train de faire un diagnostic tragique sur la santé française.
09:29Mais il y a de l'espoir, on va y revenir.
09:31A tout de suite.
09:32Sud Radio, la France dans tous ses états.
09:36Le face-à-face.
09:37La santé française est en souffrance.
09:39Le système hôpitalier, le système médical.
09:41Mais ce n'est pas...
09:43Enfin, c'est très grave.
09:44Mais le docteur Martin Blachier propose des solutions
09:48pour y remédier dans les douze travaux d'Hippocrate.
09:52Si tu ne vas pas aux soins, le soin ira à toi.
09:55C'est un des titres de vos chapitres.
09:56Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Martin Blachier ?
09:58Ce que je veux dire, c'est que je pense que l'avenir du soin,
10:00c'est le soin en dehors des murs.
10:02C'est-à-dire le soin à domicile.
10:04J'y crois énormément.
10:04Je pense qu'on devrait collectivement se poser cet objectif.
10:07C'est qu'il y ait au moins 30, 40, 50% du soin à 10 à 20 ans
10:12qui soit réalisé à domicile.
10:14C'est faisable.
10:15C'est faisable avec les innovations technologiques qui existent.
10:18La plupart des traitements qui se donnaient à l'hôpital
10:20bientôt vont pouvoir se donner à domicile.
10:23Il va falloir que le corps médical,
10:25que le corps des professionnels de santé
10:27accepte de sortir des murs de l'hôpital
10:29pour aller au domicile des gens.
10:31C'est tout un transfert, tout un pivot que doit faire le système.
10:36Et je rappelle que l'hôpital, c'est très mauvais pour la santé.
10:39La plupart des gens qui vont à l'hôpital sont des personnes âgées.
10:42Et on sait très bien que beaucoup de gens de cet âge-là
10:44perdent leur autonomie en allant à l'hôpital.
10:47Ils perdent des muscles, ils perdent des facultés cognitives.
10:50Donc il faudrait éviter à tout prix
10:51que ces gens aient besoin d'aller à l'hôpital.
10:53Ça devrait être un objectif de santé publique en soi.
10:55Donc ne n'y aller que pour des raisons avérées,
10:58avec un contexte médical déterminé
11:00qui fait qu'il n'y a pas d'autre solution
11:01que l'hôpital pour soigner la pathologie en question.
11:03Moi, je rêve que la technologie arrive à faire en sorte
11:06qu'on ait quasiment plus besoin d'hôpitaux,
11:08qu'on ait besoin de petits centres
11:10qui soient beaucoup plus proches de chez nous,
11:12donc décentralisés,
11:13et surtout qu'on puisse faire la majorité des choses à domicile.
11:16Alors vous dites, libérer le médecin pour mieux soigner.
11:19Vous divisez les médecins en deux catégories
11:22qui sont très belles d'ailleurs.
11:23Les idéalistes et les pragmatiques.
11:25Les idéalistes, c'est ceux qui disent
11:26on est là pour sauver des vies,
11:27on est dans le serment d'Hippocrate.
11:29Et puis vous avez les pragmatiques,
11:30les besoignus du terrain qui disent
11:32oui, mais en fait c'est au quotidien que ça se gère.
11:34Exactement.
11:35En fait, c'est deux manières de voir la médecine
11:36qui sont complètement différentes
11:37et que j'avais observées dès mes études de médecine.
11:39Et qui sont complémentaires.
11:40Et qui sont complètement complémentaires.
11:42Et qui, à mon avis, sont un schéma
11:44de ce que doit être l'avenir
11:45et ce que sera l'avenir de notre système de santé.
11:46C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font médecine
11:48pour, entre guillemets,
11:49prendre en charge la misère du monde.
11:51Et c'est très beau.
11:52C'est une très belle vocation.
11:53Dimension sociale.
11:54Dimension sociale.
11:55Je soigne le maximum de gens que je peux soigner
11:57en dormant 3-4 heures par nuit.
12:00Et je ferai ça toute ma vie.
12:01C'est quasiment un sacerdoce.
12:03C'est quasiment une vocation spirituelle.
12:05Et ces gens-là,
12:06ils ont envie de travailler dans un système de santé
12:08qui ressemble à l'hôpital public
12:10qui, pour moi, est sa vraie mission.
12:12Et d'ailleurs, l'hôpital public est né des hospices
12:14qui avaient été créés par l'ancien régime
12:16qui étaient pour prendre en charge
12:17le maximum d'indigents
12:18qui avaient effectivement des maladies.
12:20Et puis après, il y a le groupe des gens
12:21qui sont juste des professionnels.
12:22Eux qui veulent faire du soin de bonne qualité
12:24et qui veulent être payés
12:25pour pratiquer ce soin de bonne qualité.
12:27C'est le soin que vous et moi allons faire
12:29quand on a besoin de se faire faire une prothèse
12:31parce qu'on a l'articulation qui commence à être abîmée.
12:34C'est le soin qu'on va vouloir se faire prendre en charge
12:36de notre diabète.
12:36C'est le soin quand on va vouloir se faire prendre en charge
12:38de notre hypertension.
12:39En fait, c'est le soin qui est une consommation
12:41qui ressemble à la consommation de tous les jours.
12:43Et ce système de santé-là,
12:44il ne peut pas rester dans les fondamentaux,
12:46selon moi, 2945,
12:48parce que le contexte ne le permet plus.
12:50Vous dites que la logistique de planification
12:52est terriblement chronophage.
12:54Le fait de planifier, d'organiser,
12:56c'est ça qui pose un problème à un moment donné.
12:57En fait, la question, c'est
12:58est-ce que tout a besoin d'être forcément planifié ?
13:01Moi, je suis pour que finalement,
13:03il y ait une certaine libéralisation de la santé.
13:06Je suis pour qu'on ait collectivement
13:09un système de santé qui apporte réconfort
13:12et une prise en charge des maux de la vie.
13:16Voilà, un espèce de parachute,
13:18un parachute sanitaire.
13:19Et je suis pour le reste
13:21qu'on puisse ouvrir, en fait,
13:22et libéraliser le monde de la santé,
13:25tout simplement parce que,
13:26en fait, les fondamentaux de 1945,
13:29c'était d'offrir deux choses à tous les Français.
13:31La première chose,
13:33c'était accès immédiat
13:35le plus proche de chez vous,
13:37en le moins de temps possible,
13:38à un soin.
13:39Et la deuxième chose, c'est la gratuité.
13:41Et on est resté là-dedans.
13:42C'est-à-dire que tout ce que le politique propose
13:44dans le monde de la santé,
13:45c'est la gratuité
13:46et c'est l'accès immédiat illimité.
13:50C'est-à-dire que vous pouvez consommer autant que vous voulez.
13:51Sauf qu'aujourd'hui, la population vieillit,
13:54il y a de plus en plus d'innovations thérapeutiques,
13:55et donc vous n'avez plus les sous pour le faire.
13:57Et donc, quand vous n'avez plus les sous pour le faire,
13:59qu'est-ce que vous faites ?
14:00Vous dégradez la qualité de ce que vous proposez.
14:02Et donc, c'est ce qu'on fait aujourd'hui.
14:03On garde nos fondamentaux de 45,
14:05on donne accès à tous en limite,
14:07et c'est gratuit.
14:08Mais par contre, c'est de plus en plus du low cost.
14:10Et donc, tous les Français ont accès à un soin
14:12qui est de plus en plus low cost.
14:14Sauf qu'ils ne le savent pas,
14:15parce que s'il y a bien une chose qui n'est pas évaluée en France,
14:17c'est la qualité des soins.
14:19Sauf que, comme les Français ne payent pas,
14:21ils ne s'en soucient pas.
14:22Mais je pense que de plus en plus de Français réalisent
14:25que finalement, ok, c'est gratuit,
14:27ok, il y a un accès limité,
14:28ils peuvent consommer, ils peuvent même gaspiller,
14:30mais honnêtement, la qualité de ce qu'on leur propose,
14:31c'est quand même de moins en moins bien.
14:33Et notamment, quand ils voyaient à l'étranger,
14:35ils se rendent compte de la différence
14:36de quelque chose qui est moderne
14:37avec quelque chose qui est français
14:38et de plus en plus low cost.
14:39Axé aux soins, Martin Blachier,
14:41le plus proche de chez soi,
14:42pourtant nous avons le phénomène du désert médical.
14:45Maud.
14:45Vous évoquez les déserts médicaux.
14:47Selon un rapport du Sénat,
14:48entre 6 et 8 millions de Français
14:50vivent dans un territoire qualifié de désert médical.
14:52C'est énorme.
14:53Il existe des alternatives plus ou moins pérennes
14:55comme l'installation de boîtes médicales
14:57dans certaines communes
14:58qui permettent aux habitants
14:59de consulter des médecins à distance.
15:00Et un député avait proposé
15:02de contraindre les médecins
15:03de s'installer dans les déserts médicaux.
15:05Le gouvernement de l'époque s'y était opposé.
15:07Mais alors, comment on lutte
15:08contre les déserts médicaux ?
15:10Quelles sont les options ?
15:12Déjà, on dit la vérité.
15:13Déjà, on dit la vérité.
15:14Si vous allez vous vivre
15:15dans une zone qui est un désert médical,
15:17le soin que vous aurez
15:18ne sera jamais aussi bon
15:20que le soin que vous avez
15:20dans une ville
15:21où il y a une immense plateforme,
15:23où il y a une densité médicale
15:24qui est extrêmement importante.
15:25Le gouvernement, essentiellement,
15:27pour des raisons de répondre
15:28à la demande des citoyens
15:30et des citoyennes,
15:31va proposer des solutions.
15:33Mais ce seront toujours
15:33des solutions dégradées.
15:35Donc je pense que,
15:36dire la vérité,
15:37c'est que si vous avez
15:37un vrai problème de santé,
15:38vous serez toujours mieux pris en charge
15:40dans une métropole,
15:42dans une grande ville,
15:43que dans un désert médical.
15:44Après, qu'on essaye
15:45de mettre des rustines
15:46pour faire en sorte
15:47que les gens aient un accès,
15:50pourquoi pas ?
15:51Mais un accès à quoi ?
15:52C'est-à-dire que maintenant,
15:53ce qu'on va dire,
15:53c'est qu'on va mettre,
15:54j'ai vu, des espèces de pôles
15:55où il y aura une infirmière
15:56qui pourra vous recevoir.
15:57Mais est-ce que c'est
15:58vraiment la solution ?
15:58Est-ce que quand vous êtes malade,
15:59ce que vous voulez,
16:00c'est avoir de la qualité
16:01ou ce que vous voulez,
16:02c'est avoir accès
16:03quoi qu'il arrive ?
16:03La question,
16:04ce n'est pas combien de minutes
16:05de voiture je mets pour y aller.
16:07La question,
16:07c'est qui je vais voir ?
16:09Est-ce qu'il est bon ?
16:10Et en fait,
16:10on essaie de faire croire
16:11aux Français
16:11parce que c'est gratuit
16:12et parce qu'on donne l'accès
16:13et que tout se vaut,
16:14mais rien n'est moins vrai.
16:16Imaginez que quand on va
16:16au restaurant,
16:17on va passer une demi-heure
16:19à essayer de savoir
16:20combien d'étoiles
16:20a le restaurant,
16:21qui va nous le conseiller ?
16:23Quand on va en vacances,
16:24on va poser la question
16:25à tout le monde
16:25de savoir,
16:27on va lire des guides,
16:28on va regarder.
16:29Des sites,
16:29enfin voilà,
16:30il y a de l'information.
16:30Quand vous êtes malade,
16:31vous ne vous posez aucune question.
16:32Vous allez aller
16:33au point de santé
16:35le plus proche de chez vous,
16:36vous allez recevoir un soin
16:37et vous ne savez même pas
16:38la qualité du soin que vous avez.
16:39Pourquoi ?
16:39Parce qu'on ne vous donne
16:40même pas l'information.
16:41Quand vous allez prendre
16:41un rendez-vous sur Doctolib,
16:43on ne vous autorise même pas
16:44à savoir la qualité du médecin.
16:46Vous devez choisir
16:47votre médecin au hasard,
16:48vous ne savez même pas
16:49si le médecin,
16:50il est bon ou il n'est pas bon.
16:50Et donc là,
16:50à vous entendre,
16:51il n'y a aucune solution.
16:52On vit dans un désert médical,
16:53dans un village de 300 habitants.
16:55L'hôpital le plus proche
16:56qui n'est pas terrible en plus,
16:57et je parle en connaissance de cause,
16:59à 25 minutes,
17:00bon,
17:01vous y allez
17:02parce que vous n'avez pas le choix.
17:03Dans Lyon.
17:04Dans Lyon.
17:05On ne donnera pas le nom
17:06de cet hôpital.
17:08Mais donc là,
17:09vous dites aux gens...
17:10Moi, je donne toujours
17:11les conseils aux gens.
17:12Je donne les conseils
17:13comme si je donnais
17:13un conseil aux gens de ma famille.
17:15Si j'avais quelqu'un
17:16qui vivait dans un désert médical
17:17et qui était malade,
17:18je ne lui dirais pas
17:19cherche à aller au plus près.
17:21C'est un problème
17:22qui est rien autour de toi.
17:23Je lui dirais
17:23où vas-tu pouvoir
17:24avoir la meilleure prise en charge ?
17:26Et si je sais
17:26que le meilleur médecin,
17:28il est à 300 kilomètres
17:28dans une ville,
17:29je lui dirais
17:30vas-y,
17:31je lui prendrai un appartement
17:32pour qu'il puisse avoir accès.
17:33Parce que c'est tellement important
17:34qu'il faut le faire.
17:36Et c'est ce que je conseille
17:37à ma famille.
17:38J'ai eu des histoires
17:39autour de moi
17:39de gens qui sont allés
17:41à l'hôpital près de chez eux
17:42mais il valait mieux
17:43ne rien faire.
17:43Il valait mieux ne rien faire
17:45qu'il y a l'hôpital.
17:46La stratégie politique
17:47qui est la gratuité
17:49et l'accès le plus proche
17:50de chez vous,
17:50c'est une promesse
17:51qui ne vaut rien,
17:52qui ne sert à rien
17:52et il ne faut pas aller
17:53dans cette direction.
17:54Ce que je fais,
17:55c'est que je commence
17:55par faire de la transparence.
17:55Comment vous faites savoir ?
17:56C'est terrible ce que vous dites.
17:58En même temps,
17:59effectivement,
17:59on a envie de savoir,
18:00on a besoin.
18:00Vous savez,
18:01j'ai étudié sur certaines pathologies,
18:03vous avez des centres médicaux
18:04où la survie
18:05quand vous êtes prise en charge
18:06d'un centre vers l'autre,
18:07c'est fois 8
18:07en termes d'années de survie.
18:09C'est pour vous dire
18:10la différence qu'il y a
18:11entre un centre et un autre.
18:12Donc la question
18:13qu'on doit se poser
18:14quand on est un patient
18:14à la fin d'un patient...
18:15Il y a des endroits
18:16qu'il faut peut-être éviter.
18:17Il y a des endroits
18:17qu'il faut clairement éviter
18:18et la question qu'il faut se poser,
18:20ce n'est pas combien de kilomètres
18:21de voiture je vais avoir à faire,
18:22c'est quel professionnel
18:23je vais voir
18:24parce que ce qui est en train
18:25de se passer
18:26dans les hautes sphères
18:27du système de santé français,
18:29c'est comme on ne peut plus payer,
18:30il n'y a plus d'argent,
18:31on ne fait que dégrader la qualité.
18:37Stopper l'innovation
18:38en disant
18:39il y a de l'innovation médicale,
18:41de toute façon
18:41on n'a plus les moyens de la payer,
18:42elle ne sert à rien.
18:43Ça c'est de la baisse de qualité.
18:45Geler les rémunérations des médecins,
18:47faire des consultations
18:48de généralistes à 30 euros,
18:49c'est baisser la qualité
18:50parce qu'évidemment
18:51qu'un généraliste
18:52quand il va devoir faire
18:5320 consultations
18:54dans sa demi-journée,
18:55il va baisser sa qualité.
18:56En fait, la qualité,
18:58c'est le facteur d'ajustement
18:59du système de français
19:00qui ne peut plus payer.
19:01Donc on va avoir
19:02un système de santé
19:03de moins en moins bon
19:04parce qu'on n'a plus l'argent
19:05et qu'on veut continuer
19:06ces deux fondamentaux
19:07je répète de 1945,
19:08c'est accès près de chez vous
19:09tout de suite
19:10et la gratuité.
19:11Et la gratuité,
19:12ça permet que les gens
19:13ne râlent pas.
19:14Imaginez-vous
19:15que quand vous consommez
19:16n'importe quoi
19:17et que vous n'êtes pas satisfait,
19:18la première chose
19:19que vous allez faire
19:19c'est que vous allez vous retourner
19:20contre la personne
19:21qui vous a...
19:21En France,
19:22ce n'est pas le cas.
19:23C'est-à-dire que les gens,
19:24ils ont le système de santé,
19:25ils ne sont pas contents,
19:26et bien ils ne se retournent
19:27même pas contre le système.
19:27Ils ne se retournent même pas
19:28vers leur assureur
19:29qui est l'assurance maladie.
19:30C'est-à-dire que quand
19:31vous avez quelqu'un
19:32de votre famille
19:32qui clairement n'a pas été
19:34bien pris en charge,
19:34vous n'avez même pas
19:35le réflexe de revenir
19:36avec votre assureur
19:37qui vous prélève
19:37une grosse partie
19:38de votre salaire tous les mois
19:39pour dire
19:39mais ça ne va pas.
19:40Je paye tous les mois
19:41tant de pourcents de mon salaire
19:43et c'est ça que vous me proposez.
19:44Non.
19:45Parce que c'est gratuit
19:45et parce qu'on vous met
19:47dans la tête
19:47que tout se vaut.
19:48Un médecin,
19:49c'est un médecin.
19:49Nous sommes avec le docteur
19:50Martin Blachier.
19:51On est en train de prendre
19:51la température
19:52du système de santé français.
19:54On n'est pas loin
19:54des 41,
19:55enfin 41,5.
19:57Mais vous restez avec nous.
19:57Vous nous appelez
19:58au 0 826 300 300
20:000 826 300 300
20:02si vous avez un témoignage
20:03ou si vous avez posé
20:04une question au docteur Blachier.
20:06On se retrouve
20:06dans quelques instants.
20:07A tout de suite.
20:07Dans tous ces états.
20:09Nous sommes avec
20:10Martin Blachier
20:11et on fait un diagnostic
20:12sans concession
20:14mais en même temps
20:15précis et courageux
20:16du système de santé française.
20:18Vous dites docteur
20:20repenser le contrat
20:21entre les français
20:22et le rassureur santé.
20:24La santé de demain
20:25ne sera ni gratuite
20:26ni centralisée
20:27ni verticale.
20:28Elle sera fluide,
20:29choisie,
20:30partagée
20:31et assumée.
20:32A savoir ?
20:33Absolument.
20:33Je pense que
20:34finalement le système
20:35de santé va se rapprocher
20:37de plein d'autres
20:38secteurs économiques.
20:39Je n'ai pas honte
20:39de dire que c'est
20:40un secteur économique.
20:41C'est 12% du PIB
20:42donc ça reste
20:43un secteur économique.
20:45Ça joue sur
20:46notre qualité de vie.
20:47On est des consommateurs
20:49de soins
20:49comme on est des consommateurs
20:50d'autres choses
20:50et des fois on est moins
20:51regardant en tant
20:52consommateur de soins
20:53d'ailleurs que
20:53qu'on consomme
20:54d'autres types
20:55de choses
20:56mais elle ne pourra pas
20:58être figée
20:58comme elle l'est aujourd'hui
20:59tout simplement
21:00parce qu'il va falloir payer.
21:02C'est-à-dire que moi
21:02je pense que
21:03les dépenses de santé
21:05vont continuer d'augmenter.
21:06C'est parallèle
21:07à la condition humaine.
21:09Si vous regardez
21:10où les grands financiers
21:12investissent,
21:12ils investissent
21:13dans les technologies,
21:14dans la santé,
21:15dans l'énergie.
21:16Donc s'il y a
21:17énormément de centaines
21:18de milliards d'euros
21:18qui sont mis
21:19pour développer
21:20des innovations médicales,
21:22c'est parce que
21:24les gens
21:24ils en ont envie
21:25et donc on ne pourra
21:26pas simplement dire
21:26l'assurance maladie
21:28ne peut plus payer.
21:28Donc la collectivité
21:29ne pourra plus assumer
21:31la totalité du coût.
21:32Non, non,
21:32comment est-ce
21:33que cela va représenter ?
21:34Impossible,
21:34parce que
21:34c'est insoutenable
21:36et de toute façon
21:37il n'y a plus d'argent
21:38mais par contre
21:38on ne va pas arrêter
21:39aux frontières françaises
21:40le progrès médical.
21:42Donc le progrès médical
21:42on va devoir le laisser rentrer
21:44et après
21:46il va se poser
21:46la question du financement.
21:48Vous savez
21:48quand vous êtes un médecin
21:49et que vous recevez un patient
21:50la question
21:51ce n'est pas
21:52qu'est-ce que la France
21:53peut payer à ce patient
21:54c'est quelle est
21:55la meilleure solution
21:56thérapeutique
21:56pour le patient.
21:57Après
21:58ce que la sécurité sociale
21:59paye
22:00ou ce qu'elle ne paye pas
22:00c'est une autre question
22:01sauf qu'aujourd'hui
22:02ce n'est pas raisonné comme ça
22:04c'est-à-dire
22:04soit la sécurité sociale
22:05peut payer
22:05et je le propose au patient
22:06soit elle ne peut pas
22:08le payer
22:08et circuler
22:09il n'y a rien à voir
22:10ça n'existe pas.
22:11Ça ne pourra pas durer
22:12parce que l'information
22:13au bout d'un moment
22:13elle va circuler.
22:14Une seule voix douloureuse
22:15distinguer ce qui relève
22:16du socle commun
22:17garanti par l'assurance
22:19de maladie
22:20de ce qui pourra relever
22:21d'une prévoyance personnelle
22:22ou d'assurance complémentaire
22:24non pour renoncer
22:25à la solidarité
22:27mais pour au contraire
22:28la préserver
22:29là où elle est indispensable
22:30vous êtes en train de dire
22:31si on ne reprend pas
22:31ces mesures
22:32on perdra le sens collectif
22:34de la santé publique.
22:35Exactement
22:36la sécurité sociale
22:37en tout cas
22:37l'assurance maladie
22:38doit choisir
22:39ce qu'elle veut faire
22:39elle ne peut plus tout faire
22:40il faut qu'elle l'assume
22:42il faut qu'elle arrête
22:42de faire des ajustements
22:43qui comme on l'a dit
22:44juste avant
22:44ne font que dégrader
22:45la qualité du soin
22:46et dégoûter aussi
22:47les médecins
22:48de faire ce métier
22:49est-ce que les médecins
22:50ils sont dégoûtés
22:51de faire du soin
22:52de moins en moins bonne qualité
22:53de faire moins bien
22:54qu'ailleurs
22:54ils ne vont pas l'accepter
22:55encore longtemps
22:56donc qu'est-ce que fait
22:57la sécurité sociale
22:58qu'est-ce qu'elle propose
22:59et oui
23:00elle ne propose pas
23:01100% de ce qui existe
23:03et du coup
23:03qu'est-ce qui prend en charge
23:04tout ce que la sécurité sociale
23:05ne prend pas en charge.
23:06Nous sommes avec Karine
23:07qui nous appelle de Rodez
23:08bonjour Karine
23:09Oui bonjour
23:11bonjour messieurs
23:13Est-ce que vous êtes inquiète
23:14par l'évolution
23:15ou la régression
23:16de nos systèmes de santé ?
23:18Eh bien écoutez
23:19j'exerce un métier
23:20de santé
23:21je suis diplômée de Paris
23:23à la Pitié-Salpêtrière
23:24et j'ai décidé en 2015
23:26après certains événements
23:28de quitter
23:29et de partir en ruralité
23:30donc ce que je voudrais dire
23:34à votre idée
23:34Pour compenser le désert médical
23:37ou par une disposition personnelle ?
23:39Pardon ?
23:40Vous l'avez fait
23:41vous allez en ruralité
23:42pour justement pallier
23:44à ce qu'on appelle
23:44le désert médical
23:45ou parce que vous aviez
23:46un projet personnel ?
23:47En fait les deux
23:48en fait moi je suis venue
23:49très très confiante
23:50avec un bagage
23:52avec un cursus infirmière
23:54et puis j'ai un autre bagage
23:55en santé
23:55j'ai passé d'autres concours
23:56et j'ai arrivé très confiante
23:58en me disant
23:59bah super
23:59je vais travailler
24:01sur un lieu
24:01qui est aussi un lieu
24:02de vacances
24:03donc ça va être super
24:05et tout
24:05moi qui suis très peu
24:07partie en vacances
24:08et j'ai dit
24:09ok allez bingo
24:09banco on y va
24:10Résultat des courses ?
24:12Pardon ?
24:13Résultat des courses ?
24:14Ah une horreur
24:15une catastrophe
24:15Aïe
24:16Une catastrophe
24:16Pourquoi ?
24:18
24:18ça serait trop long
24:20à développer monsieur
24:21et en tout cas
24:22En gros
24:22en gros
24:23au dysfonctionnement
24:24du système
24:25inadapté
24:26C'est plus compliqué que ça
24:28il faut savoir qu'en France
24:29donc
24:30une fois qu'on a vécu
24:33en Ile-de-France
24:33où j'ai passé
24:34depuis 40 années de ma vie
24:35d'accord
24:35quand on quittait
24:36l'Ile-de-France
24:37moi je ne le pensais pas
24:38une seconde
24:39et je suis arrivée
24:39dans cette ruralité
24:40rapidement
24:42j'ai commencé
24:42à observer
24:43les comportements
24:44etc
24:45donc déjà
24:45ça commence là
24:46le rapport
24:47le rapport aux soins
24:49déjà je suis
24:50alors
24:50le monde de la ville
24:52n'est pas tout à fait
24:52celle qui est concernée
24:53par mon habitat
24:54je me protège
24:55je connais l'élu politique
24:57du secteur
24:59voilà
24:59donc j'ai eu affaire à lui
25:01et il n'est pas recommandable
25:02donc
25:03oui
25:04mais bien évidemment
25:05alors
25:06la ruralité
25:07c'est-à-dire
25:08qu'est-ce qui se passe
25:08c'est-à-dire
25:09que c'est un désert médical
25:10mais c'est un désert aussi humain
25:12oui c'est ce que
25:15docteur Blachier
25:15c'est ce que Martin Blachier
25:16signale
25:16voilà
25:17merci à lui
25:18là je voudrais dire
25:19que je souscris à 100%
25:21de tout ce qu'a dit ce monsieur là
25:22depuis que j'ai écouté
25:23il y a 5 minutes
25:24je souscris à 100%
25:25c'est pour ça que je vous appelle
25:26parce que
25:27je me dis
25:27ah enfin
25:28il y a quelqu'un
25:29qui ose dire les choses
25:30parce qu'il ne faut pas
25:31aller dire les choses
25:31d'accord
25:32donc ce matin
25:33sur une des radios concurrentes
25:35il y avait un sujet
25:36qui était traité
25:37c'était l'AVC
25:38est-ce que je peux nommer
25:39la radio ou pas ?
25:40moi je l'ai pris au hasard
25:41oui bien sûr
25:41j'ai tendu l'oreille
25:43parce que ça fait partie
25:44de mon métier
25:44ce sont des confrères
25:46voilà
25:47et puis moi dans mon métier
25:49j'écoute ce qui se passe
25:50je me dis
25:50tiens il y a quelque chose
25:51de nouveau
25:51ils expliquaient un autre
25:53facteur d'AVC etc
25:54et là on a
25:55ils ont très clairement dit
25:56que faire un AVC
25:57il y avait un monsieur
25:58qui témoignait
25:59qui s'appelait François
26:00il disait
26:00j'ai fait un AVC
26:01j'étais très très très bien
26:02pris en charge
26:03ils l'ont présenté
26:04en disant qu'il habitait
26:04le lot
26:05non
26:05il a été pris en charge
26:06par les pompiers de Paris
26:07il est allé à Saint-Arc
26:08donc là il s'appelait très bien
26:09le monsieur
26:10il est pris en charge
26:12ici en Occitanie
26:13dans certains départements
26:14je ne veux pas
26:15me faire fustiger
26:16mais il est pris en charge
26:17dans certains départements
26:18moi j'ai compris
26:20très très vite
26:20en fait
26:21il va manger le monsieur
26:23il va ressortir peut-être
26:25sur ses besoins
26:26on va lui donner à manger
26:27c'est bien
26:27c'est l'objectif
26:28c'est pas plus loin
26:29donc moi je suis formée à Paris
26:31et à Paris
26:32c'est d'autres objectifs
26:33mais il ne faut pas le dire
26:34il ne faut pas le dire
26:36et moi quand je travaille ici
26:37ce que j'essaie de proposer
26:39c'est ce qu'on m'a enseigné
26:40ce que j'ai appris
26:41ce que j'ai travaillé
26:42non non mais on vous a entendu
26:43on vous a entendu
26:44Karine
26:44réaction de Martin Blachier
26:46non non mais c'est exactement ça
26:48moi je suis content
26:49que des gens le constatent
26:50en fait je pense que
26:51le jour où les gens
26:52se rendront compte
26:54effectivement que la qualité
26:55de ce qu'on leur propose
26:56se dégrade
26:57ils seront prêts pour changer
26:58le système de santé
26:59en fait les gens
27:00qui prennent les décisions
27:01pour le système de santé
27:02ils n'osent pas aller de l'avant
27:03parce qu'ils pensent
27:04que la population française
27:05n'est pas prête
27:05mais je pense qu'on n'est pas bête
27:08je pense qu'on se rend compte
27:09qu'effectivement c'est gratuit
27:11qu'effectivement on se bat
27:12pour qu'on ait un accès
27:13mais que ce n'est pas satisfaisant
27:14que ce à quoi on nous donne accès
27:16n'est pas satisfaisant
27:17donc on est prêt
27:18pour aller vers notre système
27:19qui est assumé
27:20on ne peut plus payer
27:20on ne peut plus payer
27:21payons simplement
27:22pour certaines choses
27:23on est sûr de pouvoir le faire
27:24à peu près bien
27:24et puis le reste
27:25dans ce cas là
27:26on invente un nouveau système
27:27comme ça se fait
27:28dans tous les autres pays du monde
27:29on a accepté le fait
27:30que collectivement
27:31on ne pouvait pas prendre en charge
27:32100% de tout
27:33parce que le progrès médical
27:34va trop vite
27:35et qu'on ne l'arrêtera pas
27:35aux frontières de la France
27:37en considérant que l'Allemagne
27:38l'Italie
27:39l'Angleterre
27:39les Etats-Unis
27:40considèrent que c'est le meilleur traitement
27:41la meilleure prise en charge
27:42mais que nous
27:43français
27:43parce qu'on ne peut pas payer
27:44on dit que ça ne sert à rien
27:45que c'est du superflu
27:46Diagnostic du réel
27:46nous sommes en ligne avec Philippe
27:48qui nous appelle de Bordeaux
27:49bonjour Philippe
27:50oui bonjour
27:50voilà
27:52j'ai une petite précision aussi
27:53c'est sur le fait de dire
27:55que la santé est gratuite
27:57je propose à tout le monde
27:59de regarder son bulletin de salaire
28:01et de regarder
28:01si la santé est réellement gratuite
28:03moi j'ai été suivi
28:05à Pellegrin
28:06en rhumatologie
28:07c'est une véritable catastrophe
28:09à tel point
28:11que tout le monde
28:12a été viré
28:12puisque le service
28:14a été dédié
28:15aux zones TITNF
28:16uniquement
28:17donc tout le monde
28:17a été
28:18dirié vers les médecins
28:21de ville
28:21en rhumatologie
28:22qui font des dépassements
28:24qui sont
28:25une véritable honte
28:26donc dire que la médecine
28:29est gratuite
28:30c'est un pur mensonge
28:32alors pourquoi
28:33est-ce qu'on ment
28:33sur ce point là
28:35je me pose la question
28:36ensuite
28:37il y a une chose
28:38qu'il faut dire aussi
28:39certes il y a une dégradation
28:42mais il y a
28:44comment dirais-je
28:46les médecins
28:48ne sont pas à la hauteur
28:50et je vois une dégradation
28:53sur la qualité
28:55non non non
28:56c'est énorme
28:57c'est énorme
28:58des médecins
28:59qui sont presque
29:00que des fonctionnaires
29:01alors qu'ils sont en libéral
29:02et qui ne font quasiment rien
29:05c'est une véritable honte
29:07ils ne méritent pas
29:08leur salaire
29:09et ça surtout
29:11il ne faut pas le dire
29:12on ne sait jamais
29:12parce que si on a fait un médecin
29:14on ne dit rien
29:16et ça aussi
29:17c'est une omerta
29:18qu'il faut arrêter
29:19parce que personne
29:22ne veut soulever le dièvre
29:24Martin Blachier
29:25mais là où je suis d'accord
29:27c'est que c'est quand même
29:27incroyable
29:28que sur la santé
29:30on ne puisse pas savoir
29:31quelle est la qualité
29:32du professionnel
29:33ou même de la structure
29:34de soins
29:34qu'on va consulter
29:35quel paramètre de note
29:37peut-on produire
29:38et communiquer au public
29:39pour savoir
29:39quelle est la qualité
29:40et la compétence
29:40ça existe partout
29:41dans le monde
29:42il y a plein d'indicateurs
29:43qui permettent de savoir
29:44si un médecin fait bien
29:45ou si un médecin ne fait pas bien
29:46il suffit de suivre les malades
29:47qu'il prend en charge
29:49et de voir ce qui arrive
29:50après la prise en charge
29:51par le médecin
29:53ça a toujours eu lieu
29:53si vous me direz
29:54la réputation du bon médecin
29:55et du mauvais médecin
29:56la réputation c'est bien
29:57mais les chiffres c'est mieux
29:58et pourquoi partout dans le monde
29:59ils mettent en place des programmes
30:00où pour chaque médecin
30:01on peut savoir
30:02ce qu'il vaut
30:02ce qu'il a fait
30:03quels sont ses résultats
30:04et qu'en France
30:04effectivement c'est une omerta
30:06c'est une omerta
30:06pourquoi ?
30:07parce qu'on aurait trop peur
30:08de ce que ça produirait
30:10sur la société
30:11que les gens se rendent compte
30:12du niveau de la santé
30:14auquel ils ont accès
30:15et on préfère dire
30:16tout le monde se vaut
30:17ne vous plaignez pas
30:18parce que c'est gratuit
30:19ne vous plaignez pas
30:20parce qu'on va vous donner accès
30:21à n'importe quoi
30:22juste il faut que ce soit proche
30:23de chez vous
30:23et que vous ayez l'impression
30:24que quelqu'un va s'occuper de vous
30:25en fait cette information
30:27fait trop peur
30:28et donc du coup
30:29on laisse le couvercle
30:30sur la cocotte minute
30:31est-ce qu'il n'y a pas le risque
30:31de rajouter au désert médical
30:33la surabondance de réservations
30:34si je peux m'exprimer ainsi
30:36de demandes de rendez-vous
30:37pour le bon médecin
30:38et celui qui n'a pas
30:39la qualification requise
30:40se retrouve avec personne
30:42et du coup comment ça marche ?
30:43ça marche que moi ma famille
30:44elle peut consulter
30:45des bons médecins
30:46parce que j'ai un réseau
30:47et en plus
30:48elle peut les consulter gratuitement
30:49parce que la collectivité paye
30:51et les gens qui n'ont pas
30:52de médecins dans leur famille
30:53ils consultent n'importe qui
30:54et parfois c'est bien pire
30:55que si jamais
30:56rien n'avait été fait
30:57il n'y a rien de pire
30:58que l'obscurité
31:00sur quelque chose
31:01d'aussi important
31:01vous ne pouvez pas
31:02vouloir regarder
31:03je le redis
31:04les notes d'un restaurant
31:05ou les notes
31:05d'un centre de vacances
31:07dans lequel vous allez
31:07et ne même pas avoir
31:08l'information pour le médecin
31:10sur deux mensonges
31:11un c'est tous les médecins
31:13se valent
31:13ils ont tous la même qualité
31:14il n'y a pas plus hétérogène
31:15que la qualité des médecins
31:16et des centres de santé
31:18que vous allez pouvoir solliciter
31:20et la deuxième chose
31:21c'est que c'est gratuit
31:21car effectivement
31:22ce n'est pas gratuit
31:23je rappelle qu'on est
31:23le troisième pays au monde
31:24en termes de dépenses de santé
31:26donc non seulement
31:27on paye extrêmement cher
31:28et en plus
31:28la qualité n'est pas bonne
31:29je rappelle qu'il y a
31:30plusieurs études scientifiques
31:31qui ont montré
31:31que ne serait-ce que
31:32d'évaluer la qualité des médecins
31:34et de communiquer
31:35la qualité des médecins
31:36ne serait-ce qu'uniquement
31:37aux médecins entre eux
31:38ça augmente
31:38les médecins
31:40la qualité du soin
31:41qu'ils vont proposer
31:41parce qu'en fait
31:42ils vont essayer
31:43d'être meilleurs
31:43que les voisins
31:44donc là en fait
31:44on est en train de faire
31:45un système
31:45qui nivelle par le bas
31:47tout simplement
31:48pour rester fidèle
31:49je rappelle
31:50aux deux fondamentaux
31:50gratuité et accès
31:51alors qu'on n'en a plus
31:52les moyens
31:53dans l'offre de santé
31:54qui est celle de l'aujourd'hui
31:55faut-il noter
31:56les médecins
31:57selon leurs compétences
31:58et leurs connaissances
31:59on en discute
32:01avec Martin Blachier
32:01vous restez avec nous
32:02on se retrouve
32:02dans quelques instants
32:03la France dans tous ses états
32:05nous sommes avec
32:06le docteur Martin Blachier
32:07auteur des 12 travaux
32:09d'Hippocrate
32:09vers un nouveau contrat social
32:11qui nous fait un tableau
32:12pas encourageant
32:13de l'hôpital
32:14dans la situation actuelle
32:15mais qui dit
32:16qu'il y a des solutions
32:17il en propose 12
32:18pour chaque mot repéré
32:19à condition qu'il y ait
32:20du courage politique
32:21et la volonté
32:22de la profession
32:22d'y aboutir
32:23nous sommes en ligne
32:24avec Dominique
32:25qui nous appelle de Rochefort
32:26bonjour Dominique
32:27bonjour
32:28Bernard Blachier
32:30bon je vous appelle
32:31parce que
32:32vous avez un auditeur
32:33qui a parlé de ça
32:34tout à l'heure
32:34que la santé
32:36n'est pas gratuite
32:37effectivement
32:37moi j'ai fait mon calcul
32:39entre CRDS
32:41et AG
32:41parce que je la traite
32:42avec ma femme
32:43et les cotisations mutuelles
32:45je paye par an
32:47131 euros
32:48mais je ne compte pas aussi
32:50les montants
32:51taxes indirectes
32:52qui assurent l'alcool
32:53le tabac
32:54je ne le fonde pas
32:54mais ça existe aussi
32:55ce que les assurances
32:57pour la sécurité automobile
32:58aussi prélèvent
32:59près des assurés
33:00et qui doivent reverser
33:03à l'État
33:03toutes ces taxes d'ailleurs
33:05ne sont pas reversées à l'État
33:06puisque l'État
33:07s'en sert pour
33:07combler d'autres déficits
33:09alors que la sécurité sociale
33:11pourrait être bien mieux équilibrée
33:13si tout ça était déjà reversé
33:15à la sécurité sociale
33:16ce n'est pas moi qui le dise
33:16c'est contribuable à l'Associé
33:18et d'autres expertises aussi
33:19qui le disent
33:19donc moi je dis ça
33:22parce que je suis assez d'accord
33:24avec ce dit Martin Blachier
33:26je n'ai pas toujours été
33:27dans le passé
33:27mais là je suis assez d'accord
33:28contre il faut
33:30arrêter de dire
33:31que c'est gratuit
33:31ça a toujours été payant
33:33et je suis d'accord aussi
33:34avec lui pour dire
33:35qu'il faut que les gens
33:35soient exigeants
33:36moi j'ai été exigeant
33:37avec les médecins
33:38quand on est arrivé
33:39il y a 10 ans
33:40sur Rochefort
33:41on a changé 4 fois de médecin
33:42pour trouver le bon
33:42parce qu'on ne trouvait pas
33:43de gens qui donnent
33:45des bons bien solstiques
33:46avec un éclairage
33:47sur les traitements
33:48vous savez
33:49le consentement éclairé
33:51etc
33:51donc je suis d'accord
33:53mais il ne faut pas dire
33:54que c'est gratuit
33:55ça coûte
33:55ça nous coûte très cher
33:56à chaque Français
33:57Dominique
33:59le docteur Blachier
34:01vous répond
34:02je suis entièrement d'accord
34:03exigeant
34:04c'est le bon terme
34:05il faut être plus exigeant
34:06sur la qualité du soin
34:07qu'il nous a donné
34:08parce qu'effectivement
34:09c'est loin d'être gratuit
34:09j'ai dit que la France
34:10était le troisième pays au monde
34:11qui dépensait le plus
34:12pour sa santé
34:13donc c'est loin d'être gratuit
34:14c'est gratuit dans la façon
34:15de consommer
34:16mais ce n'est pas gratuit
34:17d'un point de vue collectif
34:18bien évidemment
34:18alors Martin Blachier
34:20vous envisagez l'avenir
34:22au-delà de vos 12
34:23de vos 12 séries de réponses
34:26de propositions
34:27aux mots du système de santé
34:29vous croyez beaucoup
34:31dans l'intelligence artificielle
34:32alors est-ce que
34:33Tchadjpiti pourra vous soigner
34:34de la grippe
34:34ça c'est autre chose
34:35mais vous pensez
34:36que cette nouvelle technologique
34:37ce progrès
34:38de l'intelligence artificielle
34:40pourra pallier
34:40à certaines carences
34:41de notre système de santé
34:42alors
34:43déjà
34:43la France
34:44a la magie
34:46de toujours vouloir
34:47trouver des solutions miracles
34:48la solution miracle
34:49d'Emmanuel Macron
34:50pour le système de santé
34:51ça s'appelait la prévention
34:52donc on allait faire
34:53de la prévention
34:54et ça allait guérir
34:55le système de santé
34:55de tous ces maux
34:57donc l'idée
34:58c'était très simple
34:58c'était un concept marketing
34:59qui était extrêmement fort
35:00c'était de dire
35:01on va empêcher
35:02que les maladies arrivent
35:03comme ça on n'aura plus besoin
35:04de payer pour les soigner
35:05c'est assez simple
35:06sauf qu'il n'y a rien
35:07de moins juste
35:08que ça
35:08c'est totalement faux
35:09c'est pas parce que
35:10vous allez faire
35:11un petit peu de prévention
35:12que vous allez ne plus avoir
35:13besoin de soigner les gens
35:14il n'y a aucune étude
35:15qui montre ça
35:16vous agissez strictement
35:17à la marche
35:18qui joue sur les dépenses
35:19de santé
35:19c'est le progrès médical
35:20c'est la capacité
35:21de faire vivre les gens
35:22plus longtemps
35:22et à chaque fois
35:23qu'ils ont une maladie
35:24par l'usure de leur corps
35:25d'y apporter une solution
35:26appropriée
35:27donc évidemment
35:27la prévention
35:28ne va rien changer
35:29la nouvelle solution miracle
35:31c'est l'intelligence artificielle
35:32donc c'est bon
35:33on est sauvé
35:33on n'aura plus de problème
35:35avec la sécu
35:35puisque l'intelligence artificielle
35:37va remplacer les médecins
35:38je vais vous donner
35:39une anecdote assez drôle
35:40il n'y a pas longtemps
35:41quelqu'un m'a posé la question
35:42il m'a dit
35:42mais Martin
35:42tu ne te rends pas compte
35:43l'IAS
35:43c'est énorme
35:44demain
35:44si tu as une opération
35:45du coeur à te faire
35:48opération à coeur ouvert
35:49est-ce que tu choisiras
35:50un bon chirurgien
35:50est-ce que tu choisiras
35:51l'intelligence artificielle
35:52je dis
35:53je ne choisirai rien du tout
35:53parce que je n'aurai jamais
35:54à me poser cette question
35:55en fait
35:56je vais confier mon coeur
35:57à une équipe de professionnels
35:58si pour certaines tâches
36:00ils ont envie d'utiliser l'IA
36:01tant mieux pour eux
36:02mais ce n'est pas moi
36:03qui vais décider
36:03si j'utilise l'IA ou pas
36:04et donc en fait
36:05c'est exactement ça
36:06je pense que l'IA
36:07va être totalement transparente
36:08pour les patients
36:09donc ça ne résoudra
36:10aucun problème particulier
36:12ça va améliorer la technique
36:13sur certains micro-bouts
36:15de la médecine
36:16mais l'idée
36:16que c'est l'intelligence artificielle
36:18qui va remplacer le docteur
36:20alors là je peux vous dire
36:20que la décode de qualité
36:22c'est encore bien supérieur
36:23à la décode qualité
36:24que je vous préscrivais avant
36:25donc en fait
36:26l'IA n'est pas une solution miracle
36:27et une fois de plus
36:28j'aimerais qu'on ne perde pas
36:2915 à 20 ans
36:30sur l'évolution
36:31de notre système de santé
36:31parce qu'on croit
36:33que l'IA va nous sortir
36:34de la mauvaise place
36:34dans laquelle on est
36:35pour autant
36:36sur la prévention
36:36il est sûr
36:37qu'il faut adopter
36:38une hygiène de vie
36:38notamment sur le plan
36:39environnemental
36:41sur le plan alimentaire
36:41ça peut aider
36:42ce n'est pas une solution
36:43mais être dure
36:44une éthique de comportement
36:45de vie dans notre consommation
36:46pourrait déjà aider
36:47à réduire certaines maladies
36:48il faut une éthique
36:49et surtout qu'il faut
36:51que le gouvernement
36:51légifère sur des sujets
36:53qui sont extrêmement toxiques
36:54pour la population
36:55le fast food
36:56avec le Nutri-Score
36:57il faudrait quand même
36:57en faire avancer
36:58le sujet des réseaux sociaux
37:01sur la santé mentale
37:02des gens
37:02c'est un vrai problème
37:03évidemment
37:04vous croyez au Nutri-Score ?
37:05il y a eu une polémique
37:06avec la ville de France
37:06je crois à fond
37:07au Nutri-Score
37:08moi je crois à la régulation
37:09la prévention
37:09ça n'a pas besoin
37:10de coûter de l'argent
37:10ça coûte du courage politique
37:12donc il faut arrêter
37:13de dire
37:13on va mettre des sous
37:14sur la prévention
37:14ça ne sert à rien
37:15ce qu'il faut
37:16c'est être courageux
37:17et empêcher les toxiques modernes
37:19de polluer la santé des gens
37:21mais ça c'est un autre sujet
37:22c'est un sujet politique
37:23pour ce qui est du soin
37:24que je connais bien
37:25qui est un autre sujet
37:26il faut payer
37:27ça va coûter de plus en plus cher
37:28et c'est pas la prévention
37:29qui réglera le problème
37:30pas plus que l'intelligence artificielle
37:32ce qu'il faut
37:33c'est avoir le courage
37:33de dire
37:34collectivement
37:35on paye une partie de la santé
37:36et tout ce qui n'est pas payable
37:38par la collectivité
37:39parce que ça coûte trop cher
37:40et qu'on a plus d'argent
37:41ça doit être payé
37:42par des assureurs privés
37:43ça doit être payé
37:44par les gens
37:45il faut dire la vérité
37:46il faut mettre en place
37:46des nouveaux moyens
37:48de financer
37:49ce qui ne sera pas financé
37:50par la collectivité
37:50sinon on va dans le mur
37:51sinon on va rejoindre
37:55des niveaux de santé
37:56qui vont être
37:57des niveaux de pays
37:58sous-développés
37:58c'est la réalité
37:59et on va avoir même
38:00des médecins qui vont partir
38:01si vous êtes médecin
38:02vous savez avant
38:03les médecins
38:03c'était quand même
38:03les meilleurs étudiants
38:04si demain
38:05le choix c'est d'aller
38:06dans un hôpital
38:07et de rien pouvoir faire
38:08parce qu'il n'y a plus d'argent
38:09et que dès qu'il y a
38:10quelque chose qui sort
38:11de toute façon
38:11vous n'y aurez pas accès
38:12parce qu'il n'y a plus de sous
38:13et qu'on considère
38:14que ce n'est pas essentiel
38:15vous allez aller faire
38:16votre métier ailleurs
38:17les meilleurs médecins
38:18vont partir
38:18et on va perdre
38:19l'excellence médicale française
38:20et en plus
38:21les français les plus riches
38:22iront se faire soigner
38:23à l'étranger
38:24ou dans des micro-poches
38:25de qualité
38:25qui seront complètement
38:27déconventionnées
38:28du système d'assurance maladie
38:29l'avenir tel qu'il est
38:31du système d'assurance maladie
38:32c'est la santé ultra low cost
38:34de mauvaise qualité
38:35donc on aura un truc
38:36juste à côté de chez nous
38:37mais il vaudra mieux
38:37pas y aller
38:38en rédigeant votre livre
38:39vous avez forcément rencontré
38:40des responsables politiques
38:42ou même des professionnels
38:43qui admettent
38:44qu'il y a une réforme
38:45importante à mettre en place
38:46telle que vous la convenez
38:47ou il ne se mouille pas beaucoup ?
38:49tous les médecins
38:50sont ultra ambivalents
38:51parce que d'un côté
38:52le système
38:53est relativement confortable
38:54parce qu'il assure
38:55quelque part
38:56un bon niveau de vie
38:58mais par contre
38:58dans la pratique
38:59de leur métier
38:59ils disent
38:59mais c'est de la folie
39:00c'est de la folie
39:00parce qu'on ne m'encourage pas
39:01à faire de la qualité
39:02on m'encourage à faire
39:03de la merde
39:04et ils en ont marre
39:05et donc en fait
39:06il y a une certaine partie
39:07qui va au début
39:07participer en fait
39:09à cette espèce de contrat
39:11un peu caché
39:11mais au bout d'un moment
39:12il va lui-même
39:13être dégoûté par sa propre pratique
39:14et le corps médical
39:16et le corps
39:16de tous les professionnels
39:18de santé
39:18sont coincés en fait
39:19dans cette ambivalence
39:20entre
39:21le système quand même
39:22il n'est pas si
39:23mauvais pour moi
39:25mais d'un autre côté
39:26je me dégoûte
39:26au bout d'un moment
39:27parce que je me rends compte
39:28que je ne vais pas
39:29dans la bonne direction
39:29et je ne propose pas
39:30quelque chose
39:30qui est bien pour les gens
39:31et du côté de la classe politique
39:32vous avez rencontré
39:33des hommes politiques
39:34des élus
39:34qui sont sensibles
39:35à votre discours
39:36vous en avez discuté
39:37non mais la classe politique
39:38elle ne pense pas à ça
39:38la classe politique
39:39elle va sur l'accès
39:40elle va sur les désirs médicaux
39:42et la gratuité
39:43et ce qui paye
39:43ce qui paye au niveau
39:44quand vous restez extrêmement simple
39:46et que vous n'expliquez pas aux gens
39:47c'est les trois messages qui payent
39:48ils y vont
39:48et ils ne vont pas plus loin
39:49bon donc nous recommandons
39:51à tous les élus
39:52aux sénateurs
39:53aux députés
39:53aux membres du gouvernement
39:54futurs
39:55passés
39:55aux présents de la république
39:56passés et à venir
39:57où qu'ils se trouvent
39:58de lire les douze travaux d'Hippocrate
40:00vers un nouveau contrat social
40:02Martin Blachier
40:03est-ce que vous avez prévu
40:05de les rencontrer
40:05est-ce que vous avez
40:06des réunions prévues
40:07est-ce que déjà
40:08à la suite de la sortie
40:09de votre livre
40:09vous avez quelques contacts
40:10de responsables
40:11qui sont prêts à écouter
40:12vos douze propos
40:13il y a douze
40:15douze constats tragiques
40:17et vous avez douze propositions
40:18en face à chaque fois
40:19je serais ravi
40:20de parler avec qui que ce soit
40:21de ce sujet
40:22je pense qu'il faut vraiment bouger
40:23et je pense qu'il est urgent
40:24de bouger
40:25de dire la vérité
40:26d'être transparent
40:27avec les gens
40:28et de rétablir la confiance
40:29et la motivation des soignants
40:30parce que là effectivement
40:31le système
40:32il est complètement enlisé
40:33on garde bon espoir
40:34bon là nous allons retrouver
40:35Brigitte Laé
40:37on va parler d'autre chose
40:38mais malgré tout
40:38c'est une émission
40:39qui soigne
40:40c'est une émission
40:40parce que vous parlez
40:41du bien-être à un moment donné
40:42docteur Blachier
40:43en disant
40:43le bien-être est une thérapie
40:45bien sûr
40:45je trouve qu'il n'y a rien
40:46de plus toxique
40:47en ce moment
40:48que l'opposition
40:48entre le monde du bien-être
40:49et le monde médical
40:50je pense que le monde médical
40:51aurait beaucoup à s'inspirer
40:52du monde du bien-être
40:53et je rappelle un chiffre
40:54le marché du bien-être
40:55c'est six fois le marché
40:56de la santé
40:56donc c'est très important
40:58vous dites là
40:58et quelle est votre ordonnance
40:59du jour ?
40:59alors c'est le rôle de victime
41:01quand est-ce qu'on se met
41:03dans un rôle de victime
41:04sans être victime
41:05parce que finalement
41:07on entend beaucoup
41:08une société victimaire
41:10alors on va parler de tout ça
41:11et bien écoutez
41:11c'est sur Sud Radio
41:12on peut vous appeler
41:13Brigitte ou non ?
41:14bien sûr
41:15j'espère bien qu'on m'applée
41:16et on peut vous poser
41:17toutes les questions
41:18qu'on a envie de vous poser
41:19exactement
41:19et vous y répondez
41:20systématiquement
41:21je vais dire
41:22sans ménagement
41:24sans tabou
41:24et sans tabou
41:25merci beaucoup
41:26merci docteur
41:27à très bientôt
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