- il y a 6 heures
Avec Philippe Royer, auteur de "Fils de paysan, notre bon sens commun" éd. Fayard
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NewsTranscription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face à face.
00:07Nous recevons Philippe Royer dans la France dans tous ses états.
00:11Philippe Royer qui est l'auteur de Fils des Paysans, notre bon sens comme un bonjour Philippe Royer.
00:17Bonjour Perico.
00:19Votre livre est un bonheur, il devrait être remboursé par la sécurité sociale.
00:24Je pense que c'est une excellente idée.
00:26L'excellente idée. Dans le climat ambiant qui est plutôt crispé et tendu avec son accord de mauvaises nouvelles,
00:34j'allais dire c'est litanie de désespoir, c'est foutu, on est dans la mouise, on ne va pas s'en sortir.
00:41Et tout le monde s'est renchéri pour savoir quelle est la situation la plus catastrophique qui va arriver.
00:46Je pense toujours à cette phrase de Schopenhauer, aujourd'hui est mauvais, demain sera encore plus mauvais jusqu'à ce que le pire arrive.
00:53Il s'étonnait que personne ne vienne à ses cours.
00:55Et on lit Fils des Paysans de Philippe Royer, votre ouvrage, je veux dire, c'est un cri de bonheur.
01:02Ça n'éluge pas les problèmes, ça ne met pas le couvert sur ce qui nous fait mal,
01:08mais il y a plus que une lueur, une lucarne d'espoir.
01:12En ce sens que vous expliquez ce qu'est le bon sens, effectivement, c'est peut-être aujourd'hui la valeur qui nous mange le plus.
01:19Le bon sens c'est quoi, si je me permets, c'est d'abord l'aptitude à comprendre le réel, puis à l'admettre.
01:24Est-ce qu'on est d'accord là-dessus ?
01:26On est complètement d'accord sur ça, et l'objet de ce livre, j'avais écrit un premier livre qui a été s'engager pour le bien commun il y a trois ans.
01:33Bien sûr.
01:33Et ce premier livre disait en quoi la somme des individualistes ne ferait pas le bien commun.
01:38Et là, Fayard est venu me demander d'écrire en quoi le bon sens pouvait redonner un élan aux vies, et une chance pour le pays.
01:46Et effectivement, il n'y a pas de chance tant qu'on ne revient pas au réel,
01:49parce que dès qu'on revient dans le réel, ce qu'est le sens de l'agriculture ?
01:53En agriculture, on ne peut pas tricher dans le monde, on ne peut pas tricher avec une plante,
01:56si on veut qu'elle pousse plus vite, on la déracine.
01:59Et donc il faut revenir dans ce réel pour mieux se projeter.
02:01Descartes disait, il parlait des Français, que le bon sens était encore la valeur la plus partagée.
02:08Bon, à l'époque, il parlait des sujets du roi de France.
02:12Est-ce que c'est toujours aussi vrai ?
02:15Est-ce qu'il y a plus de gens qui détiennent du bon sens qu'on ne le pense ?
02:18Ou quand même, est-ce qu'on en a moins qu'on en a eu du bon sens ?
02:22Alors moi, je pense qu'on a vraiment perdu la notion du bon sens, notamment au niveau des élites.
02:28Je pense qu'il y a des élites qui ont gardé le sens des choses,
02:30mais qu'il y a une part des élites qui a perdu vraiment le bon sens.
02:34Et donc il faut retrouver ce bon sens et cette simplicité.
02:38Je dis souvent qu'il y était un temps, jadis, où la simplicité était source de richesse.
02:44Et aujourd'hui, cette simplicité est devenue source de pauvreté.
02:48On dit des gens simples qui sont pauvres, alors que la simplicité doit vraiment venir...
02:52Parce que la simplicité, c'est quoi ? C'est le lien, c'est l'ancrage dans le réel,
02:57c'est la capacité à redésirer ce qu'on a déjà.
03:00Et c'est de revenir au fait que dans la vie, il faut une partie de dons,
03:04et qu'on ne va pas tout résoudre avec des impôts,
03:06et donc il va falloir faire un pas de côté au niveau de chaque Français.
03:08Votre livre, je dis, c'est un guide de l'hygiène de l'existence.
03:13C'est un mode de vie, c'est un mode d'emploi de la vie aujourd'hui en France.
03:17Alors les premières pages relèvent presque l'image d'épinales,
03:21je dis ça avec émoi et gentillesse.
03:24Alors pas une image d'épinales d'un folklore désuet,
03:27celle d'un quotidien simple dont on a le droit et l'envie d'assurer une continuité.
03:32Moi, quand je vous lis, je me dis, d'abord je partage ces valeurs,
03:36mais je veux que ça continue, je veux que ça dure.
03:39Il faut que ça dure et que ça perdure.
03:42De quoi je parle dans cette première partie, qui est dans la partie témoignage ?
03:45Je parle de cette sobriété heureuse,
03:48de cette capacité à vivre simplement dans le bonheur,
03:52parce que j'ai eu l'amour de mes parents,
03:54parce qu'on était dans une ambiance qui était saine,
03:58on avait beaucoup de valeurs,
03:59et aujourd'hui je pense qu'on a voulu se déraciner de ça,
04:03et il faut se réraciner dans ça,
04:05parce que dès que vous déracinez un arbre, vous n'avez plus de fruits.
04:08C'est logique.
04:09Donc on a perdu ces notions fondamentales de la vie.
04:13Il faut revenir, en fin de compte, à la vie,
04:15et il faut accueillir la vie et s'emparer de la vie.
04:17C'est ce que je propose dans le livre à chacun des Français.
04:19Vous illustrez de façon très concrète ce que François de Closet a dans son best-seller Toujours Plus,
04:25et vous estimez aujourd'hui que le Toujours Plus est devenu quasiment un mode de vie avec la consommation,
04:30avec ce besoin toujours d'avoir davantage,
04:33et qu'on est plus obsédé par la certitude et la garantie d'avoir Toujours Plus
04:37que de se rendre heureux en se contentant de ce que l'on a.
04:41Oui, et moi je parle du fait qu'on est dans la fin de la tyrannie de Toujours Plus
04:45pour aller vers le Toujours Mieux.
04:48Je pense qu'on a été dans la tyrannie de la volonté et de l'avoir.
04:51On pensait qu'il suffisait de vouloir et il suffisait de l'intellectualiser pour arriver à ça.
04:58Et je pense qu'on a montré que la limite de ça, l'enjeu c'est d'être, c'est d'être à nouveau.
05:03C'est-à-dire de se refaire présence aux autres,
05:06de recréer un lien qui fédère les Français par rapport à ça,
05:10et qui n'est pas du tout bisounours,
05:11parce que je propose plein de mesures qui sont d'envergure et radicales,
05:15mais par contre je pense qu'elles doivent être animées de cet être
05:18et de cette capacité à faire avec les autres.
05:20Et on a complètement perdu ces fondements simples, mais pourtant si efficaces.
05:25Alors très important, je vais parler, je vais un peu décrypter votre enracinement territorial.
05:31Vous êtes né dans un endroit que j'apprécie beaucoup,
05:33qui est la Normandie, qui est l'Orne, dans le territoire d'Argentan.
05:38Vous êtes près d'Argentan.
05:42C'est la plaine de l'Argentanaise.
05:45On est entre le don fronté et le pays d'Auge qui n'est pas loin.
05:49L'Orne, c'est le département du Camembert, n'oublions pas.
05:53Il y a évidemment une tradition bocagère forte avec de l'élevage.
05:58Vous êtes né vraiment dans un milieu paysan.
06:01Je suis né dans un milieu paysan, à la frontière de la plaine et à la frontière de la vallée de l'Orne.
06:08Et dans ce milieu, c'est un milieu où il y a...
06:10Montgarou, c'est bien ça ?
06:11Montgarou, petite commune de 300 habitants dont mon papa a été maire pendant trois mandats.
06:19Et j'ai vu ce sens de l'autre, ce sens de la relation locale.
06:24Vous savez, quand vous êtes maire d'une petite commune, vous avez deux heures de secrétaire de mairie par semaine.
06:30Donc tout le reste, ça se passe chez vous.
06:31C'est tous ces maires qui sont engagées et qui servent le bien commun.
06:36Et moi, j'ai vu ce don de mes parents.
06:39Et c'est certainement dans ce don de mon père que je trouve aujourd'hui l'énergie de l'engagement qu'est le mien
06:44pour revenir à ses fondamentaux et à ce sens-là.
06:47Et cette Normandie où mes parents étaient agriculteurs, maintenant c'est mon beau-frère et mon neveu.
06:52On vous expliquez, vous auriez pu hériter.
06:55C'est le cousin Maxime qui finalement a pris la suite.
06:57Et c'est un bonheur pour votre famille parce que l'exploitation continue à vivre.
07:01Plus beau cadeau pour mon papa qui est décédé maintenant et pour ma maman qui est toujours vivante à 92 ans.
07:06Le plus beau cadeau pour un agriculteur, c'est qu'il y ait une succession de l'exploitation familiale.
07:11Et que les choses perdurent.
07:13Et on a besoin d'être dans une France où on arrête d'abîmer, on arrête de détruire pour faire perdurer.
07:19C'était un élevage laitier ou c'était de la laitante ?
07:23C'est un élevage laitier.
07:24Aujourd'hui, Maxime, mon neveu, produit toujours du lait pour le moulin de Carrel.
07:29C'est le camembert au lait cru nord-normandie.
07:34Moulin de Carrel et Geor, qui sont les deux camemberts de Lactalis, au lait cru d'appellation d'origine contrôlée.
07:41Et je vois dans les yeux de mon neveu la fierté que le lait produise un produit haut de gamme.
07:48Et je pense que c'est cette notion du terroir, on a oublié le monde rural, on a oublié ses valeurs de terroir.
07:56Ses valeurs de terroir ont beaucoup à dire au monde urbain.
07:59Votre papa, quand vous étiez gamin, c'était un élevage en vache normande, je suppose ?
08:04Élevage en vache normande.
08:06Et ça l'est toujours formidable.
08:09La meilleure vache du monde, le meilleur lait du monde.
08:12Le meilleur lait du monde, et tout en ayant la modernité de notre temps, avec des outils connectés, parce qu'il faut vivre avec son temps.
08:23Et comme c'est du lait cru, il y a une exigence d'hygiène qui est extrêmement forte.
08:28Et on arrive à maintenir cette tradition historique et toute cette modernité nécessaire au regard des exigences consommateurs.
08:35Vous avez eu à un moment une inquiétude pour cette filière de vaches normandes au lait cru ?
08:40Aujourd'hui, on est en train de renormandiser.
08:42Les nouvelles normes de l'appellation d'origine défendent l'identité normande sur le lait.
08:47Il y a eu une période un petit peu charnière où on pouvait s'inquiéter ?
08:50Oui, on a eu une phase d'inquiétude.
08:52Et en plus, comme j'ai travaillé pour le secteur de l'agriculture, je l'ai bien perçu.
08:56J'ai eu une phase d'inquiétude dans l'hyper-normalisation.
08:59C'est-à-dire que moi, j'ai vu la France se bureaucratiser.
09:03Vous avez été au contrôle du lait en Mayenne.
09:05Attention, vous avez touché le problème de très près.
09:07Oui, tout à fait. Je connais très très bien le sujet.
09:11Et je pense qu'il faut réoxygéner notre économie.
09:15C'est-à-dire qu'il faut faire confiance aux gens.
09:17Je pense qu'on a vraiment raté un truc avec le principe de précaution
09:20qui était animé d'une belle vertu, le principe de précaution.
09:23Mais on a coupé l'envie d'entreprendre.
09:26C'est-à-dire que celui qui entreprend doit faire la preuve de tout.
09:29Alors que normalement, ça devrait être l'inverse.
09:31Les services publics devraient aider tous ceux qui ont envie d'entreprendre.
09:34Un camembert, c'est un concentré de bon sens, cher Philippe.
09:38Exactement.
09:40Et il faut pouvoir le transmettre, en transmettre la passion.
09:44La ruralité...
09:46Alors on a un ministre, vous avez vu, un maire d'une petite commune des Vosges.
09:49Michel Fournier va être ministre de la ruralité.
09:53Je pense qu'il serait temps peut-être que le pouvoir politique
09:56se rende compte que le patrimoine de la ruralité est un trésor.
09:59Et je pense que je suis d'accord avec ça.
10:01Je crains que plusieurs ministres qui ont été nommés,
10:05qui sont plutôt des ministres techniques,
10:08je crains qu'ils arrivent malheureusement tard dans la partie
10:12et que la partie soit plus politique que leur technicité.
10:16Et je pense que c'est pour ça qu'il faut bâtir un modèle
10:19complètement différent dans lequel on est capable de ramener ses fondements
10:24et de se projeter vers demain parce que la France a beaucoup d'atouts
10:27et les Français sont innovants, intelligents.
10:30Et je suis persuadé qu'on est capable de redresser les choses assez vite.
10:33Philippe Royer, on va se retrouver, on va continuer dans le bon sens dans quelques instants.
10:37Et puis on va continuer à parler de notre France qui a besoin de bon sens.
10:43Restez bien avec nous, on est ensemble jusqu'à 14h avec Philippe Royer,
10:46auteur de Fils de paysans, notre bon sens commun,
10:48paru aux éditions Fayard.
10:50A tout de suite.
10:51Sud Radio.
10:52Sud Radio.
10:53Parlons vrai.
10:53Parlons vrai.
10:54Sud Radio.
10:54Parlons vrai.
10:56Midi 14h.
10:58Sud Radio.
10:59La France dans tous ses états.
11:01Nous sommes avec Philippe Royer qui a publié Fils de paysans,
11:05notre bon sens commun aux éditions Fayard
11:08et qui est un recueil, j'allais dire, d'espoir, de réflexion et d'énergie
11:14pour comprendre comment la France a encore les moyens de s'en sortir.
11:17Philippe Royer, on écoute un document sonore de 2015
11:20et on le décrypte ensuite, vous et moi.
11:22La politique française, c'est quoi ?
11:24Elle souffre de quoi ?
11:25Elle souffre justement de pas suffisamment de renouvellement ?
11:28Oui, bien sûr.
11:29Elle est sclérosée, on est dans l'entre-soi.
11:31On voit bien un petit peu autour de nous,
11:32dans tous les pays européens ou occidentaux,
11:35lorsque une majorité est battue,
11:37lorsque le leader de cette majorité est battu,
11:39on ne le revoit pas.
11:40Il n'y a qu'en France, on revoit réapparaître
11:42les mêmes visages perpétuellement.
11:43C'était Sébastien Lecornu en 2015,
11:47au tal de Lui-Figaro.
11:48Vous voyez, comme quoi, il faut faire attention.
11:50Il ne faut jamais dire Fontaine.
11:51Il faut faire attention, parce qu'aujourd'hui,
11:53la technique fait qu'on garde des documents sonores.
11:55C'est indéutable.
11:56Voilà, M. Éric Dupond-Morédi avait dit
11:59« Moi, gardez ça ! »
12:00Non, mais vous n'y pensez pas, il est hors de question.
12:02Donc voyons, soyons très prudents.
12:03Vous voyez, le bon sens, souvent, nous protège,
12:05et surtout les paysans normands,
12:07peut-être d'un tweet, peut-être d'un que non,
12:08on fait attention à ce qu'on dit
12:09avant de prononcer des propos irréversibles.
12:14Bon, là...
12:15Je vais m'attacher à être sage, alors.
12:17Oui, bon, on ne va pas refaire l'histoire aujourd'hui.
12:21Vous dites quand même dans votre livre
12:24que la classe politique, elle manque de bon sens.
12:27Ça fait un moment qu'elle en manque, bien sûr.
12:30Quel est le premier signe de bon sens
12:33d'un dirigeant politique à haute responsabilité ?
12:36Pour moi, le premier signe de bon sens,
12:40c'est de considérer que le service que je dois exercer,
12:44que la politique est un service.
12:47C'est que...
12:48Je pense que c'est le premier fondement de la Ve République
12:51qui s'exerce dans tous les mandats,
12:55c'est-à-dire que je dois servir.
12:56Aujourd'hui, quand je vois que des gens sont devenus professionnels de la politique,
13:00pour une part significatif,
13:02des personnes qui sont engagées en politique,
13:03forcément que ces gens-là ont envie de rester
13:07parce qu'ils n'ont pas du tout envie de passer la main.
13:10Alors que quand on retrouve le sens de la politique service,
13:14pour moi, c'est fondamental.
13:15C'est le premier point.
13:16Le deuxième point pour un politique,
13:18c'est d'être ancré dans la réalité
13:19tout en étant capacité de porter une vision.
13:23Et donc, ça veut dire qu'il faut avoir
13:25cette double capacité d'être proche des Français
13:27et cette capacité de dire
13:29voilà, pendant le mandat que j'occupe,
13:32je vous emmène à cet endroit.
13:33« Ministre » vient du latin « ministère »
13:37et donc de la racine « minus »
13:39qui signifie « serviteur ».
13:40Est-ce que vous pensez que les ministres
13:42devraient faire un petit peu de latin
13:42pour rappeler l'origine étymologique de leur fonction ?
13:46« Servire » ?
13:47Je pense que les ministres refraient du latin
13:49et puis je pense aussi qu'il faut retrouver dans le bon sens.
13:54Il y a des mots qui me choquent depuis quelques années,
13:56maintenant une dizaine d'années,
13:57c'est « trahison », « illusion », « division ».
14:01j'ai le sentiment qu'on va de trahison en trahison,
14:04d'illusion et de mensonge en mensonge.
14:08Et je pense que moi, mon objectif, c'est espérance,
14:12c'est-à-dire redonner cet espoir à notre société,
14:15c'est vision.
14:16Et c'est aussi, je ne mens pas aux Français dans le livre,
14:19en disant « il va falloir que chacun fasse un pas de côté ».
14:22Et je suis persuadé que si on propose un projet de qualité
14:26et si on arrête de dilapider des milliards les uns derrière les autres,
14:31il est normal que les Français n'aient plus envie de faire d'efforts
14:33parce que quand vous dilapidez plus de 1 000 milliards,
14:37les gens disent que ça ne donne rien d'en mettre 200 ou 300 de plus
14:39de notre patrimoine.
14:41Moi, je suis persuadé que les Français sont prêts
14:44à faire des efforts pour les générations futures
14:46à condition qu'on ait retrouvé ce sens de la gestion,
14:50de la bonne gestion.
14:52Moi, j'ai vécu avec des grands-parents, des parents,
14:54j'ai vécu chaque euro engagé était un euro compté.
14:59Il y avait les jeudis dans le livre,
15:00et c'est pareil, ce n'est pas image d'épinal,
15:03il y avait les magasins bleus qui passaient
15:04et nos parents nous changeaient nos vêtements
15:07parce qu'ils étaient usés.
15:08Et voir eux, ils ne changeaient pas toujours les leurs
15:10parce qu'on était trois en études supérieures à un moment donné.
15:13Et je pense qu'il va falloir revenir sur Terre,
15:16se rendre compte que c'est la vraie réalité
15:18de certains Français, moi qui m'occupe d'exclus.
15:22Les élites ne rencontrent plus les pauvres.
15:25Ils défendent des gens, mais ils ne les connaissent pas.
15:28Et donc, je pense qu'il faut que le politique de main
15:30connaisse ces gens-là.
15:32Si on redonne de l'humanité aux plus fragiles,
15:34je pense que toute notre société va aller mieux.
15:36Jean-Pierre Leva, d'ancien patron du Crédit Lyonnais,
15:39s'est exprimé l'autre jour sur un média
15:41chez des confrères.
15:43Il disait une phrase terrible, toute simple.
15:45« Pour maintenir son modèle social,
15:48la France a emprunté à l'étranger
15:50des richesses qu'elle ne sait plus
15:52et qu'elle ne peut plus produire.
15:54D'où le drame de cet endettement. »
15:56Ça, c'est une phrase de bon sens.
15:58C'est une phrase de bon sens.
16:00On a vu dans la phase de pandémie
16:04qu'on n'avait pu,
16:06ni en France, ni en Europe,
16:08certains médicaments...
16:09Enfin, on est arrivé à un niveau
16:12où on marche sur la tête.
16:13C'est comme quand Chiruc a voulu faire Alcatel
16:17sans usine.
16:19Et c'est le dépit du bon sens.
16:21C'est-à-dire, c'est l'inverse.
16:24On a cru que des gens dans des bureaux
16:26pourraient commander le monde des ouvriers
16:28du monde entier.
16:29On a perdu le sens des choses
16:31et c'est d'autant plus grave
16:33que le monde agricole,
16:34le monde du bâtiment,
16:36le monde de l'industrie,
16:37c'est l'endroit de l'insertion professionnelle.
16:39On a confié à des pays étrangers,
16:42notamment en Asie,
16:44sud-est-asiatique,
16:45la production de biens de consommation
16:47qui ont ruiné notre industrie,
16:49détruit des emplois.
16:50Donc, on leur a délégué.
16:51Alors, on les a importés
16:52par la grande distribution
16:53qui a fait fortune,
16:55mais en éradiquant totalement
16:56des territoires de leur activité économique.
16:58Et pourquoi on a fait ça ?
17:00C'est parce qu'on n'a plus la notion
17:02du temps long.
17:03C'est-à-dire qu'on veut faire des coûts.
17:05Et donc, on veut produire moins cher
17:08et toujours moins cher.
17:09C'est le principe du toujours plus.
17:11Dans le toujours mieux,
17:12on a le sens du temps long.
17:14Et le premier rôle du politique,
17:16c'est d'avoir le sens du temps long.
17:18Et là, qu'est-ce qu'on constate
17:19depuis quelques années ?
17:20C'est de l'agitation et de la séduction.
17:22L'inverse de ce qu'il faut poser.
17:25C'est-à-dire qu'il faut avoir le courage
17:26de poser le temps long
17:28et d'en être le garant.
17:29C'est le principe même
17:30de l'action politique,
17:31tout en menant des actions
17:33concrètes de bon sens.
17:34Mais Philippe Royer,
17:35le général de Gaulle
17:36que vous citez, bien entendu,
17:38et son successeur,
17:39Georges Pompidou,
17:40avait une politique
17:41qui était la norme,
17:42j'allais dire,
17:43d'un État démocratique développé,
17:45qui était la planification.
17:46On planifia à long terme
17:47et les hommes politiques
17:48lancer des réformes
17:49dont ils savaient
17:50qu'ils ne verraient pas
17:50l'aboutissement.
17:51Comme un paysan
17:52qui plante un arbre
17:53ou une vigne,
17:54il ne bénéficiera pas
17:55de nombre du fruit,
17:56mais il le plante
17:57pour les générations à venir.
17:58Ça n'existe plus, ça.
17:59Non, ça n'existe plus
18:01parce qu'on est tombé
18:02dans l'individualisme
18:04et je pense que,
18:06pire que ça maintenant,
18:07on est tombé
18:07dans un certain narcissisme.
18:08dire que des gens
18:11qui s'admirent en plus
18:12de ce qu'ils ont pu faire
18:14dans leur individualisme.
18:15Donc, je pense qu'on est
18:16vraiment là au bout
18:17du bout d'un modèle
18:18et effectivement,
18:19il faut retrouver
18:20ce sens de la planification,
18:22ce sens du projet
18:23et moi, je crois vraiment
18:26que les Français
18:27sont capables
18:27de comprendre ça.
18:29Et pourquoi je crée
18:31un mouvement
18:31qui est en dehors du politique ?
18:33Parce que je pense
18:34que c'est au moins
18:3480 à 90% des Français
18:36qui partagent
18:37ce qu'on est en train
18:38d'évoquer.
18:39Philippe Royer,
18:41Maud Coffler
18:42a été interpellé
18:43tout à l'heure
18:43par une phrase
18:44que vous avez prononcée.
18:45Elle va vous interroger
18:46là-dessus.
18:47Oui, vous disiez,
18:47Philippe Royer,
18:48on a perdu les notions
18:48fondamentales de la vie.
18:50Il faut se réenraciner.
18:51Alors, ça va pour les élites
18:52comme vous le disiez
18:53mais comme pour les Français
18:54de tout environnement social.
18:55Dans un monde
18:56ultra numérisé
18:57comme le nôtre,
18:58comment on fait
18:58pour s'enraciner,
18:59Philippe Royer ?
19:00Dans un monde
19:00où on scrolle,
19:01où on passe
19:01d'une info à l'autre,
19:03où plus rien n'a
19:03vraiment de valeur.
19:04Alors, pardon
19:04pour ce tableau
19:05un peu pessimiste.
19:06Voltaire disait
19:07l'optimisme,
19:08c'est la rage de soutenir
19:08que tout est bien
19:09quand on est mal.
19:10Donc, je vous pose la question.
19:11On fait comment
19:11pour se réenraciner,
19:12Philippe Royer ?
19:13On fait comment
19:14pour se réenraciner
19:15au moment, par exemple,
19:17où va arriver
19:17tout ce qui est autour
19:19de l'intelligence artificielle
19:21et de la réalité virtuelle ?
19:23Moi, j'accompagne
19:23des entrepreneurs
19:24sur toutes ces questions-là.
19:26Et quand les entreprises
19:28qu'on accompagne
19:28avec le réseau Cléoface,
19:29on travaille sur deux objets.
19:31Il faut vivre
19:31avec la modernité
19:32de notre temps
19:33pour voir
19:33ce que l'intelligence artificielle
19:35peut amener.
19:36Mais avec ces gens-là,
19:38on travaille également
19:39sur l'enracinement profond
19:40de tous les collaborateurs
19:42et de tous les cadres
19:43sur l'anthropologie,
19:45la philosophie.
19:46Vous savez,
19:46l'intelligence artificielle,
19:48ce n'est que le reflet miroir
19:50de ce que vous serez.
19:51Donc, ça veut dire
19:52que plus vous montez
19:53votre niveau...
19:54Moi, j'ai eu de la chance
19:55de rencontrer Michel Serres
19:56lors d'une conférence
19:57à la Sorbonne.
19:58Je le dis dans le livre.
20:00Et j'ai eu l'audace
20:01d'aller voir Michel Serres
20:02à la fin de la conférence.
20:03Et j'ai échangé avec lui.
20:04Et Michel Serres m'a dit,
20:06vous savez,
20:06ce qu'il faut,
20:07Philippe,
20:07c'est que vous développiez
20:08votre épaisseur.
20:10Toutes les personnes
20:11qui éclairent le monde
20:13sont des hommes
20:13et des femmes
20:15de multidimension.
20:17Et c'est là
20:17que je me suis intéressé
20:18à l'anthropologie,
20:20à la philosophie,
20:21à la psychologie.
20:22Parce qu'aujourd'hui,
20:23on a perdu la capacité
20:25de maîtrise
20:25de l'ensemble
20:26de ces matières-là.
20:27Donc chacun raconte
20:28son expertise
20:30et sa forme de banalité
20:31qui passe très vite
20:32au lendemain.
20:33Et on n'a plus
20:34cette profondeur
20:35de la vie.
20:36On n'a plus
20:37ce sens profond
20:38de la vie
20:38qui donne
20:39toute la robustesse
20:41à une vie
20:41et qui fait que
20:42la vie est vie
20:43et la vie est heureuse.
20:45Et donc,
20:46pour faire ça,
20:47moi,
20:47j'ai pris le temps
20:48de consentir à la vie
20:49et de choisir
20:50pleinement la vie.
20:51Je trouve que
20:51ce qu'on nous a proposé
20:53et ce à quoi on arrive
20:54est très mortifère,
20:55quelque part.
20:56Et je pense
20:57qu'il y a besoin
20:58de réinjecter
20:59cette énergie,
21:00ce sens et cette vie.
21:01Donc,
21:01d'être né quelque part,
21:03ça aide quand même.
21:04Et de se souvenir
21:04de l'endroit
21:05dont on vient.
21:06Et je l'ai,
21:07j'ai pu le mesurer
21:08lors de l'écriture
21:09du livre
21:10et j'ai pu mesurer
21:12que j'ai eu la chance
21:13de diriger
21:14des sociétés,
21:15d'être multi-entrepreneur,
21:17de faire de l'associatif,
21:19d'être président national
21:20d'un mouvement.
21:21J'ai fait beaucoup
21:21de choses
21:22pour me rendre compte
21:23que j'avais reçu
21:2480% de l'essentiel
21:26dans ma jeunesse
21:27à Montgarou.
21:29Et qu'après,
21:30ça m'a permis,
21:32à partir de ça,
21:32de me déployer
21:33sur des bases solides.
21:35Et moi,
21:35quand j'accompagne
21:36des jeunes
21:38qui sont dans la difficulté,
21:39des personnes
21:39qui sont dans la précarité,
21:41j'essaye de leur redonner
21:42cette dignité,
21:43ce sens profond
21:44d'un enracinement
21:45dans lequel on se sait
21:46aimer
21:47pour pouvoir se déployer.
21:48Le terroir
21:49n'est pas que dans le lait,
21:50il est aussi dans l'homme.
21:51On est bien d'accord.
21:52Il est dans l'homme.
21:52On est bien d'accord.
21:53Bien sûr.
21:54Et il faut redévelopper
21:55ce terroir dans l'homme.
21:57Il faut croire
21:58dans l'homme
21:59et la femme.
22:01J'avais entendu
22:02un conseiller
22:03du président
22:04de la République
22:05sur l'intelligence artificielle
22:07qui disait,
22:07vous savez,
22:08l'être humain
22:09est devenu tellement médiocre
22:10qu'il va falloir
22:11le pucer.
22:12Et j'ai dit à cette personne
22:13pour devenir comme vous.
22:14Parce qu'on arrive
22:15à un point
22:16où ces gens
22:17se prennent tellement
22:18supérieurs aux autres
22:19qu'ils penseraient
22:20que les autres
22:20devraient être pucés
22:21pour atteindre leur niveau.
22:23Quand on arrive là,
22:24il est temps
22:24d'arrêter les frais
22:25et de passer à autre chose
22:26et de changer de modèle.
22:28Et oui.
22:29Philippe Royer,
22:29on poursuit cette conversation
22:31sur le bon sens
22:31dans quelques instants.
22:33C'est quoi le bon sens ?
22:34Répondez 0 826 300 300.
22:37On est ensemble
22:37jusqu'à 14h
22:38avec Philippe Royer,
22:39auteur de Fils de paysans.
22:40Notre bon sens
22:40coulant aux éditions Fayard.
22:42A tout de suite.
22:42Sud Radio.
22:45Midi 14h.
22:47Sud Radio.
22:48La France dans tous ses états.
22:50Alors nous sommes
22:51avec un fils de paysans
22:52qui est pétri
22:53de bon sens commun.
22:54Il s'appelle Philippe Royer.
22:55Nous poursuivons
22:55la conversation avec lui.
22:57Philippe Royer,
22:58au chapitre 21,
23:01une raison d'être
23:02pour la France.
23:03Vous dites,
23:04voici la raison d'être
23:05que je propose
23:05pour notre pays.
23:07Riche de son histoire
23:07et tournée vers l'avenir.
23:09Soucieuse du bien commun.
23:11La France est une nation
23:12leader en Europe
23:13qui s'attache
23:13à ce que chaque concitoyen
23:15puisse être protégé
23:16et vivre les valeurs
23:17de liberté,
23:18d'égalité
23:19et de fraternité.
23:20Créative,
23:21elle développe
23:22de la valeur solidaire,
23:23elle assure
23:24d'un juste partage
23:25de toutes nos formes
23:26de richesses.
23:27Bonne gestionnaire
23:27de ressources,
23:28elle s'attache
23:29à donner des perspectives
23:30aux générations futures.
23:32Mais dites-moi,
23:32c'est un véritable programme politique
23:33qui tient en 10 lignes ?
23:35Je pense qu'il est important
23:38de formaliser le pourquoi.
23:42Justement,
23:42comme on a été beaucoup
23:43dans l'agitation,
23:45il est temps de retrouver
23:46le sens du pourquoi
23:46des choses.
23:47Et donc,
23:48ce pourquoi,
23:49il me semblait essentiel
23:50d'en placer en 10 lignes
23:51les fondements
23:52parce que,
23:53vous savez justement,
23:54la simplicité,
23:55c'est d'être capable
23:56d'écrire
23:57ce qui est compliqué
23:58de manière simple
23:59afin que tout le monde
24:00puisse le comprendre.
24:01Moi,
24:01vous verrez dans le livre
24:02que j'utilise des mots simples
24:03parce que mon objectif,
24:05c'est de rejoindre chacun
24:06et de faire que
24:07ça soit compréhensible
24:09et bien sûr,
24:09je peux détailler
24:10chacun des points.
24:11Alors,
24:11vous décryptez
24:12liberté,
24:12égalité,
24:13fraternité
24:13avec un bémol
24:15pour chacun.
24:16La société de consommation
24:17est un ennemi,
24:19est une ennemi,
24:20peut être une ennemi
24:20de la liberté,
24:21accepter l'altérité
24:23pour plus d'égalité
24:24à travers la diversité
24:25et l'insécurité
24:26altère le sens
24:27de la fraternité.
24:28Est-ce que vous pouvez
24:28développer un petit peu ça ?
24:29La société de consommation
24:31est une ennemi
24:31de la liberté.
24:32Ça,
24:32ça semble évident.
24:33Oui,
24:34ça semble évident.
24:35Je pense que,
24:36je disais tout à l'heure,
24:36on était dans la tyrannie
24:38de la volonté
24:39et de l'avoir.
24:41Moi,
24:41j'ai de la chance
24:42d'avoir une carrière
24:43où j'ai réussi
24:44et j'ai plus de moyens
24:46que ce qu'ont pu avoir
24:47mes parents.
24:47Mais j'ai eu cette chance
24:49de savoir
24:50que cette sobriété heureuse,
24:51c'est ce qui rendait heureux.
24:52Donc,
24:52j'ai toujours fait le choix
24:53de repartager,
24:54de repartager du temps
24:56et de repartager des euros.
24:58Et la plupart des Français,
24:59malheureusement,
25:00voire même inconsciemment,
25:02sont dans une logique
25:02d'accumulation.
25:03Et vous savez,
25:04quand vous accumulez,
25:06à un moment,
25:07qu'est-ce que vous avez ?
25:07Vous avez peur de perdre.
25:09Donc,
25:09vous avez peur de la vie.
25:11Alors que,
25:12comme moi,
25:12on a été à l'éducation du don,
25:14à l'éducation du don de mon père
25:16dans la ferme,
25:17à l'éducation du don
25:18à la mairie de ma maman
25:19qui faisait plein de choses également
25:21et qui était engagée localement.
25:23Et donc,
25:24quand on a été à ça,
25:25qu'est-ce que...
25:25Le don,
25:26c'est quoi ?
25:27c'est la joie de donner.
25:28C'est-à-dire que,
25:29soit vous choisissez
25:30l'accumulation au risque de perdre
25:32et vous êtes triste,
25:33soit vous choisissez la joie de donner.
25:35Moi,
25:36j'ai choisi la joie de donner
25:37parce que j'ai choisi la vie.
25:38Est-ce que vous n'êtes pas...
25:40Alors,
25:41je vais vous taquiner.
25:42Est-ce que vous n'êtes pas
25:43dans une variante gauchiste
25:44de la décroissance ?
25:45Parce que là,
25:45vous êtes en train d'expliquer
25:46qu'il peut y avoir une mauvaise croissance.
25:48Il faut une bonne croissance.
25:49Alors,
25:50sujet très intéressant.
25:51Je ne suis pas pour la décroissance.
25:54Je suis pour la sobriété heureuse.
25:56Je vais vous expliquer la différence.
25:57Pourquoi je suis pour la sobriété heureuse ?
25:59Parce que je crois
26:00qu'on ne peut pas faire une photo
26:02de la société
26:02et décroître.
26:05Donc,
26:05ça,
26:05je pense que ça ne marche pas
26:07et ça va faire que les gens
26:08qui sont au bord de la pauvreté
26:10vont basculer dans la pauvreté.
26:12Je crois au contraire
26:13à la croissance,
26:14notamment à la croissance
26:15de l'être humain.
26:16Sur le plan anthropologique,
26:18chacun est invité
26:18à croître.
26:19La plante va croître
26:21et c'est ce qui va faire
26:21que le grain de blé
26:24va générer au centuple.
26:26Donc,
26:26il faut vraiment être
26:27dans cette logique
26:28de la croissance.
26:29La question,
26:30il y a deux points.
26:31C'est,
26:31est-ce que la récolte
26:32nous appartient ?
26:34Et aujourd'hui,
26:34il y a trop de personnes
26:35qui se sentent responsables
26:37de la récolte
26:38alors qu'il faut s'occuper
26:39du terrain avant tout.
26:41Les gens veulent la récolte
26:42avec la belle image
26:43mais ils ne veulent plus travailler
26:44et ils ne veulent plus mettre en place
26:46les fondamentaux.
26:47Et ça,
26:47ça me paraît vraiment dommage.
26:49Donc,
26:49il est essentiel
26:50de remettre
26:51ces fondamentaux-là
26:53et donc de se dire
26:55que finalement,
26:56si je me déploie
26:57là où je suis,
26:59je vais être fécond
27:00et je vais générer
27:01cette récolte en abondance.
27:02Alors justement,
27:03Philippe,
27:03il y a un autre Philippe
27:04qui nous appelle
27:04pour discuter avec nous.
27:07Il nous appelle du Gers.
27:08Bonjour Philippe.
27:09Oui,
27:09bonjour M.
27:10Péricos,
27:11c'est le Lot,
27:12le Lot,
27:13nord du département du Lot.
27:14Ah bon,
27:14on m'a mis le Gers,
27:15vous voyez,
27:15à quel endroit exactement ?
27:16À quel endroit ?
27:17Sur la commune de Cazillac,
27:18nord du département du Lot.
27:20Ah,
27:20superbe,
27:21superbe.
27:21Bonjour M.
27:22Péricos et bonjour M.
27:23Philippe.
27:25Bonjour.
27:26Bonjour.
27:26J'ai des très bons souvenirs de vous
27:28parce que vous êtes venu chez nous
27:29sur l'exploitation au Fournil,
27:30M.
27:31Péricos.
27:31Oui,
27:32oui,
27:32oui,
27:32je vois.
27:33Avec le sénateur.
27:34Avec le sénateur Réquier,
27:36je me souviens dans l'émission
27:37Manger,
27:38c'est voter.
27:38C'était un grand souvenir.
27:39J'ai une photo de vous
27:41devant le four avec vous.
27:42Votre village m'a marqué,
27:44je me souviens d'un instant.
27:45Philippe,
27:45qu'est-ce que vous voulez demander
27:46à Philippe Royer ?
27:48J'écoutais là,
27:49j'écoutais assez brièvement,
27:51mais par rapport à l'engagement
27:53et au travail
27:54de ce qui se passe
27:55dans la société,
27:56c'est que nous,
27:58dans le monde agricole,
27:59c'est tous ces gens
27:59qui se donnent beaucoup
28:03à produire
28:04et à faire de la récolte
28:05et de la marchandise
28:06pour les gens.
28:07Je veux dire,
28:08aujourd'hui,
28:08ils sont malmenés
28:09dans un monde
28:10qui bouge très vite,
28:12soit que ce soit national
28:13ou international.
28:14Donc je pense qu'on a besoin
28:15de protéger
28:15tout ce monde-là
28:16qui travaille,
28:17à tous les échelons
28:19et à tous les échelons.
28:20Il faut protéger
28:21le monde qui travaille
28:22et qui entreprend.
28:23Et des fois,
28:24on est un peu...
28:25Il y a de la houle
28:26et c'est secoué
28:27et ils ne sont pas protégés
28:28comme il faut,
28:28tout ce genre-là.
28:29Voilà,
28:30l'inquiétude.
28:31Philippe Royer,
28:32l'inquiétude de Philippe
28:33est fondée ou non ?
28:34Sur la protection
28:35de la valeur travail,
28:36tout simplement.
28:38Oui,
28:38elle est fondée
28:39parce que
28:40la protection,
28:42c'est même
28:42l'objet même
28:43du contrat social
28:44entre un pays
28:45et ses concitoyens.
28:46en contrepartie
28:49du fait
28:50de faire confiance
28:51et de déléguer
28:52à l'État
28:52la mise en place
28:54de la politique,
28:54la contrepartie,
28:55c'est que chaque citoyen
28:57soit protégé.
28:57Alors,
28:58il soit protégé
28:58sous l'angle sécuritaire,
29:00mais qu'il soit protégé
29:01aussi sous l'angle
29:02de son déploiement.
29:03Et aujourd'hui,
29:04ce qui est sûr,
29:05c'est ce que dit Philippe
29:06et est très vrai,
29:06les métiers
29:07du prendre soin,
29:09prendre soin
29:09de la terre,
29:10prendre soin
29:11des élèves
29:11pour un professeur
29:12des écoles,
29:13prendre soin
29:13et pour un infirmier
29:16dans un hôpital,
29:17tous les métiers
29:18du prendre soin
29:19ont été mis à mal
29:20et il faut rétablir
29:22ces métiers-là
29:23qui sont
29:24les plus beaux métiers
29:26du monde,
29:26mais aujourd'hui,
29:27vous avez un professeur
29:28des écoles sur deux
29:28qui ne sait pas
29:29s'il a envie d'arrêter.
29:30Donc,
29:30la filière professionnelle,
29:32il faut impérativement,
29:33j'allais dire,
29:34c'est une nécessité vitale
29:35pour la France.
29:36Oui,
29:36une nécessité vitale
29:37et puis,
29:38quand je vois
29:39que pour bien connaître
29:40le secteur de l'agriculture,
29:42quand dans la même période,
29:43on a divisé par deux
29:44le nombre de paysans
29:45et on a multiplié par deux
29:47le nombre de personnes
29:48au ministère de l'agriculture,
29:50je pense qu'il y a
29:51un petit bug
29:51sur ça.
29:53Ça,
29:53ce n'est pas du bon sens.
29:55Et donc,
29:56ça veut dire
29:56qu'il faut bien sûr
29:58des lois,
29:59il faut bien sûr
29:59des choses
30:00qui permettent
30:00de vivre en société
30:01ensemble,
30:02mais il faut accompagner
30:04les gens qui prennent soin
30:05parce que si on n'avait pas
30:07les agriculteurs,
30:08on n'aurait pas
30:09le territoire que l'on a,
30:10on n'aurait pas
30:10les paysages que l'on a
30:11et donc,
30:13il est normal
30:13que ces gens
30:14vivent dignement.
30:15Moi qui suis fils agriculteur,
30:17j'ai vu mes parents
30:18faire le plus beau métier
30:19du monde,
30:20mais je vous promets
30:21quand ils avaient du mal
30:22à payer les études supérieures,
30:25je pense que dans ces
30:25quelques années-là,
30:26c'était dur pour eux.
30:27Alors justement,
30:28on a Christian
30:29qui est un agriculteur
30:30céréal à la retraite
30:31qui nous appelle de Toulouse.
30:32Christian,
30:33qu'est-ce que vous avez
30:33envie de dire
30:34à Philippe Royer ?
30:35Eh bien,
30:36bonjour déjà.
30:37Bonjour Frick,
30:38bonjour Christian.
30:38J'aimerais que les gens
30:42aussi comprennent
30:43le mot,
30:44le bon sens paysan,
30:45ça ne veut pas dire
30:46forcément agriculteur.
30:48C'est les gens du pays.
30:49Bien sûr.
30:50Il n'y a pas que les agriculteurs.
30:52Mais ce bon sens paysan,
30:54ça se perd,
30:55mon père le disait,
30:57ça se perd complètement.
30:59Il y a des fois
31:00de telles aberrations
31:02ou de manques de logique.
31:07Et puis,
31:08pas que dans le métier
31:09d'agriculteur.
31:10Et tous ces métiers,
31:12les normes,
31:14les normes,
31:14bon,
31:14les normes,
31:15il en faut.
31:16Il faut arriver
31:17à travailler
31:18correctement et tout,
31:21mais il y a un moment donné,
31:23on n'en peut plus.
31:24Et oui.
31:26Et pas que les agriculteurs.
31:27Un artisan,
31:27mais les normes,
31:30c'est impressionnant.
31:31J'ai l'impression
31:31qu'il y a plus de gens
31:32pour contrôler
31:33les normes
31:36que nous pour produire.
31:38Quand on dit
31:39bon sens paysan,
31:40Christian,
31:41ça veut dire
31:41qu'on a le bon sens
31:43de celui qui observe
31:43la nature,
31:44la terre,
31:45les saisons,
31:45qui voit le réel.
31:47C'est ça qui donne
31:47le bon sens.
31:48Philippe Royer,
31:50est-ce qu'on peut redonner,
31:51c'est un vaste programme
31:52comme dirait le général de Gaulle,
31:54est-ce qu'on peut
31:54réintroduire du bon sens
31:55dans l'éducation,
31:56dans l'enseignement scolaire ?
31:58Oui.
31:59Des cours de bon sens,
32:00vous voyez ce que je veux dire ?
32:00Salut.
32:01Je pense qu'il faut
32:03revoir l'éducation nationale
32:05et j'ai travaillé
32:06sur ce sujet-là
32:07avec des gens
32:08qui travaillent
32:08dans la haute fonction publique.
32:10L'éducation nationale,
32:11plusieurs fondamentaux pour ça,
32:13bien sûr,
32:13des cours de bon sens,
32:15mais le premier bon sens
32:16dans l'éducation nationale,
32:17ce serait que le directeur
32:18soit responsable
32:19de ses professeurs.
32:20c'est tellement basique.
32:23C'est-à-dire que vous arrivez
32:24à un truc complètement aberrant
32:25où c'est un inspecteur d'académie
32:27qui est chargé d'évaluer
32:29une fois de temps en temps
32:30sur un bout de programme.
32:33Donc, il va falloir
32:34qu'on remette ce bon sens-là.
32:36Il va falloir
32:37qu'on enlève
32:38dans la fonction publique
32:39des postes
32:40qui sont devenus inutiles.
32:41Moi, je pense
32:42qu'il y a des gens de qualité
32:43qui travaillent sur ces postes
32:45mais qui ne sont pas
32:45au bon endroit.
32:46Et je crois dans la nature humaine.
32:47Mais je pense
32:48qu'il faut le courage
32:49de dire à ces gens-là
32:49vous serez plus utiles
32:51dans tel métier
32:52et la France a besoin
32:52de vous ailleurs.
32:54Et si on n'a pas ce courage,
32:55on n'aura pas
32:56de bon sens paysan.
32:58Le paysan
32:59ou la personne du terroir,
33:00comme le disait monsieur
33:01à juste titre,
33:02ça va bien au-delà
33:03de l'agriculteur.
33:04Ça peut être l'artisan,
33:06ça peut être
33:06le petit entrepreneur.
33:08C'est toutes ces personnes
33:09qui ont le sens
33:10et l'esprit d'entreprendre.
33:12Il faut que ces gens-là
33:13se sentent soutenus
33:14et accompagnés.
33:15Toujours du bon sens,
33:17encore du bon sens
33:18et du bon sens.
33:20On se retrouve
33:20dans quelques instants,
33:22Philippe,
33:23pour poursuivre
33:23cette conversation passionnante.
33:26Et je pense que
33:26j'espère qu'on a
33:27des responsables politiques
33:29qui nous écoutent
33:29parce que la lecture
33:30de ces livres
33:31leur apporteraient
33:32beaucoup dans la gestion
33:33du pays.
33:34A tout de suite.
33:35Sud, midi 14h.
33:37Sud Radio.
33:38La France dans tous ses états.
33:40Nous sommes avec
33:41Philippe Royer,
33:41auteur de Fils des paysans,
33:43notre bon sens commun
33:44qui est un,
33:45j'allais dire,
33:45un trésor de bienfaits.
33:46Philippe Royer,
33:48vous consacrez
33:49une des expressions
33:50que je préfère le plus
33:51dans la langue française.
33:52Vous remettez l'église
33:53au milieu du village.
33:55Mais vous,
33:56vous le faites
33:56au sens propre
33:57ou au sens figuré
33:58parce que vous introduisez
33:59une petite notion,
34:01j'allais dire,
34:01d'humanisme chrétien.
34:03Une France à visage humain,
34:04c'est une France
34:04qui a des racines chrétiennes
34:05et de trop l'avoir oublié,
34:07malgré la laïcité
34:08que vous respectez parfaitement,
34:09si on introduisait
34:11un petit soupçon
34:11de christianisme
34:12dans le sens du partage
34:13de la générosité,
34:14de la compassion
34:15et l'écoute de l'autre,
34:17peut-être que cette république
34:17se porterait mieux.
34:19Je pense que
34:20ce qui est sûr,
34:21c'est que de cet humanisme-là,
34:23il faut garder le fait
34:24que quand on pense
34:25que tout est foutu,
34:25il y a toujours l'espérance.
34:28Qui n'est pas l'espoir,
34:29on est bien d'accord.
34:30Qui n'est pas l'espoir
34:31et qui est cette capacité
34:33à justement aller au-delà
34:34du désespoir
34:35et donc de se déployer.
34:38Et dans le respect
34:39de la sensibilité
34:40spirituelle de chacun,
34:43il est important
34:43que chacun aille chercher
34:45en lui l'âme,
34:46c'est-à-dire
34:46ce qui l'anime profondément
34:49et qui va faire
34:50que sa vie va avoir du sens.
34:51Et si remettre l'église
34:53au milieu du village,
34:54c'est remettre l'âme profonde
34:56qu'il y a en chacun,
34:57après la religion,
34:58ça appartient à chacun.
35:00Sur ça,
35:01moi c'est quelque chose
35:02qui m'a nourri
35:03sur mon chemin,
35:04mais je respecte complètement
35:05les chemins de chacun.
35:06Mais si on remettait l'âme
35:08qui va faire que la vie
35:10va être animée,
35:11l'âme c'est l'animation
35:13de la vie
35:13et si on a cette âme
35:16qui est en mouvement
35:16et qu'on réouvre nos cœurs,
35:18parce qu'aujourd'hui,
35:20qu'est-ce qui s'est passé ?
35:20C'est que cette société
35:22qu'on a décrite
35:23pendant près d'une heure,
35:25en fin de compte,
35:25elle est devenue
35:27dure et violente
35:28et chacun a fermé son cœur.
35:29Et donc,
35:30il faut réouvrir les cœurs
35:32et donc,
35:32si je suis en mouvement
35:34et que j'ouvre mon cœur,
35:35je vais avoir des idées
35:37et je vais avoir un projet
35:38qui va simplement
35:39sublimer le pays.
35:40L'âme de la France
35:41est à mon avis,
35:42avant tout,
35:43elle est dans bien des endroits.
35:44Elle est d'abord
35:45dans sa paysannerie,
35:46dans le culte de sa terre
35:47et de ses paysages.
35:48Maud Coffler,
35:49on va vous poser une question
35:50sur justement
35:51la façon dont les paysans
35:52sont aimés
35:53ou moins aimés aujourd'hui.
35:54Oui,
35:54Philippe Royer,
35:55on parle du bon sens paysan.
35:56Le bon sens paysan
35:57sont aussi les mobilisations
35:59des agriculteurs
36:00à répétition,
36:01légitimes pour beaucoup.
36:02Mais qu'est-ce que vous dites
36:02aux Français
36:03qui au contraire,
36:04on a un peu ras-le-bol
36:04des agriculteurs,
36:05de ceux qui sont insensibles
36:06à ce que vous défendez ?
36:08Moi, je pense que les agriculteurs,
36:11quand ils arrivent à manifester,
36:13c'est comme pour les gilets jaunes.
36:15Je pense qu'à un moment,
36:16il y a une colère
36:17qui dépasse la norme.
36:20Les agriculteurs sont des gens
36:21qui tous les jours bâtissent,
36:23qui tous les jours
36:24s'occupent de la nature.
36:26Mais vous savez,
36:27quand vous ne vivez pas
36:28de votre revenu
36:29ou quand on vous amène
36:30des produits
36:31dans des accords internationaux
36:32que vous n'avez pas
36:33le droit de produire
36:34mais qui sont proposés
36:35à vos consommateurs,
36:36parfois même dans votre
36:37cantine scolaire locale,
36:39ça crée une colère.
36:41Et je pense qu'aujourd'hui,
36:42il faut entendre
36:43cette sourde colère
36:45des Français
36:45et qui va bien au-delà
36:47des agriculteurs
36:48parce que je pense
36:48que des ouvriers
36:49l'ont pour un autre point.
36:51Et pour moi,
36:52je pense qu'il faut
36:52entendre cette colère
36:54des gens qui travaillent,
36:55c'est-à-dire des gens
36:57qui ont envie
36:57d'être contributeurs
36:58à leur société.
37:00Aujourd'hui,
37:00on est dans un monde
37:01où un certain nombre
37:02de personnes ont choisi
37:03de piller le pays.
37:05C'est-à-dire,
37:05je dis qu'il y a
37:06un chapitre
37:07où je dis
37:07contribuer ou piller.
37:08Et il me semble
37:09essentiel
37:10que s'il y a
37:11un projet commun,
37:12on ait tous envie
37:13de contribuer
37:13à ce projet commun.
37:15Aujourd'hui,
37:15comme la France
37:16ne va pas bien,
37:17un certain nombre
37:18de personnes se disent
37:19mais je peux piller
37:20les choses.
37:21Donc moi,
37:21pour moi,
37:22ce que j'entends
37:23quand j'entends
37:24ces agriculteurs,
37:24j'entends un cri.
37:26J'entends un cri.
37:27Quand j'entends
37:27des gilets jaunes,
37:28j'entends un cri.
37:30Voilà.
37:30Mais le cri,
37:31ça reste une bonne nouvelle.
37:32C'est-à-dire que
37:33le cri,
37:34pour le bébé,
37:35c'est le début de la vie.
37:36Donc je pense
37:37que si on entend
37:38les cris,
37:38on va pouvoir renaître
37:39à une vie
37:40qui va être belle.
37:41Et je crois
37:43au fait
37:43qu'il faut entendre
37:44les cris
37:44et arrêter
37:45de dire aux gens
37:46vivez avec ce que vous avez,
37:48ça ira bien.
37:49Et ainsi de suite.
37:50Non,
37:50il est normal
37:50que les gens vivent dignement.
37:53Contribuer
37:53plutôt que profiter,
37:54c'est le titre
37:54de ce chapitre.
37:56C'est ça.
37:56Le suivant
37:57est aussi riche
38:00à l'enseignement
38:00de l'envie de plaire
38:02au courage
38:03de réformer.
38:04Vous dites clairement
38:04dans ce chapitre
38:06qu'un des éléments
38:08marquants,
38:09j'allais dire,
38:10des malheurs de ce pays,
38:11c'est le manque de courage
38:11de la classe dirigeante
38:12et de la classe politique.
38:14Est-ce qu'on peut avoir
38:15du bon sens
38:16et être courageux
38:17à la fois
38:18ou est-ce que le bon sens
38:19incite d'abord
38:20à la prudence ?
38:21Je pense que le bon sens
38:26amène à la prudence.
38:28Mais il faut savoir,
38:29c'est saint Thomas d'Aquin
38:30qui définit très bien
38:31la prudence.
38:33Saint Thomas d'Aquin
38:33dit que la prudence
38:34c'est entreprendre
38:35avec prudence.
38:37Et c'est entreprendre
38:38d'abord.
38:39Et c'est entreprendre
38:40d'abord.
38:40Donc ne confondons pas
38:42les choses.
38:43La prudence
38:44au sens de la vertu,
38:45c'est entreprendre
38:47avec prudence.
38:47Et on a oublié
38:49le premier mot
38:49et on a gardé
38:50le deuxième.
38:52Et donc,
38:52il faut avoir
38:53le courage
38:54d'entreprendre.
38:55Pourquoi ?
38:56Pas simplement
38:57pour capitaliser
38:58des euros
38:58et vivre bien.
39:01Simplement parce que
39:02entreprendre sa vie,
39:04c'est simplement
39:05une vie accomplie.
39:06Certains vont entreprendre
39:07leur vie en étant policiers,
39:09d'autres en étant
39:09gardiens de prison,
39:11d'autres en étant
39:11agriculteurs,
39:12d'autres en étant journaliers.
39:13Chacun va entreprendre
39:14sa vie.
39:15Mais il faut réveiller
39:16chacun en disant
39:17à chaque Français,
39:18vous êtes anesthésié.
39:20Vous vous êtes
39:20vous-même anesthésié.
39:22Vous pensez
39:23que vous n'êtes pas
39:24libre à cause
39:25de l'extérieur
39:26alors que vous êtes
39:27auto-aliéné.
39:28Et ce livre dit
39:28non mais reprenez
39:30le courage
39:30d'entreprendre votre vie
39:31et vous allez voir
39:32la vie va être
39:33passionnante.
39:34On va remettre
39:34les pieds dans le plat
39:36sur le terroir normand.
39:39Est-ce qu'il y a,
39:40et je m'adresse
39:41à l'homme
39:41qui a œuvré
39:42sur la culture du lait
39:43dans toutes ses approches,
39:45vous êtes un enfant
39:47du bocage normand,
39:49est-ce qu'il y a
39:49aujourd'hui
39:50un bon sens alimentaire
39:52à retrouver
39:53dans nos modes
39:55de consommation ?
39:56Le bon sens alimentaire ?
39:58Je pense que
39:59le premier bon sens
40:00alimentaire,
40:01c'est de retrouver
40:02de la production
40:03locale, nationale,
40:05voire européenne.
40:07Bien sûr.
40:07Je pense que
40:08de voir des produits
40:10qui circulent
40:10dans tous les sens
40:11du monde
40:12sur des paquebots
40:13avec des conteneurs
40:16réfrigérés et autres,
40:17c'est pour moi
40:18un non-sens complet
40:19sur ça.
40:21Donc je pense
40:21qu'il faut retrouver
40:23la souveraine...
40:23Le premier bon sens,
40:24c'est de retrouver
40:25la souveraineté alimentaire,
40:28c'est d'accepter
40:29de produire
40:30des produits de qualité,
40:31c'est parfois
40:32de ne pas non plus
40:33hyper spécialiser
40:34toutes les régions françaises,
40:36chaque région
40:37a besoin
40:38d'avoir sa part
40:39d'élevage,
40:39et sa diversité.
40:40Et sa diversité.
40:42Et sa diversité.
40:42Quand à un moment
40:43j'ai vu
40:43qu'on disait
40:45que l'élevage
40:46était le problème
40:47de la France,
40:48c'est vraiment
40:48un non-sens,
40:49c'est pas du bon sens,
40:50c'est un non-sens,
40:51parce que vous savez,
40:52dans les terres
40:53où il n'y a plus
40:53d'élevage,
40:54il n'y a plus
40:54d'amendement organique
40:55et il n'y a plus
40:56de fertilisation organique,
40:58complètement indispensable
41:00à la vie du sol.
41:01Et donc,
41:02il faut retrouver
41:03cette notion
41:04la vie est équilibre,
41:06et en hyper spécialisant tout,
41:08on a coupé
41:09les équilibres,
41:10le principe
41:11du bon sens paysan,
41:12c'est de retrouver
41:12le sens de la vie,
41:13donc c'est retrouver
41:14le sens des équilibres.
41:15En général,
41:15le paysage,
41:17il vous indique
41:17quel est le bon sens
41:18de la vie.
41:20En général,
41:21la terre,
41:22on ne va pas utiliser
41:23la phrase épouvantable,
41:24qui a été du maréchal Pétain,
41:25à l'intérieur,
41:26elle ne ment pas,
41:26on ne peut plus l'utiliser,
41:27parce que c'était
41:28Emmanuel Berle,
41:28en plus,
41:29un juif de gauche
41:30qui l'a inventé,
41:31mais pour autant,
41:32les enseignements,
41:33j'allais dire,
41:33de la géographie,
41:34de la saison et des sols,
41:36nous annoncent
41:37des vérités premières.
41:38Bien sûr,
41:39et la vérité,
41:40c'est de dire,
41:41j'accepte de faire
41:43avec ce qui m'est donné
41:44de faire.
41:46C'est-à-dire que
41:46le premier point,
41:48aujourd'hui,
41:48qu'on ne sait plus accepter,
41:49c'est qu'on ne sait plus
41:50recevoir
41:51et s'emparer
41:52de ce qui nous est donné,
41:54que ce soit localement,
41:55régionalement
41:55ou nationalement.
41:57C'est-à-dire qu'il faut
41:57réapprendre à recevoir,
41:59à se réjouir de recevoir
42:01pour pouvoir en prendre soin.
42:04Et aujourd'hui,
42:05on veut tout artificialiser.
42:08C'est-à-dire qu'on a perdu
42:09cette incapacité de recevoir.
42:11Et vous savez,
42:12quand on ne sait plus recevoir,
42:14on ne sait plus s'émerveiller.
42:16Et on a besoin
42:17de redévelopper
42:18le sens de l'émerveillement,
42:20ce qui ne fait pas de nous
42:21des bisounours du tout.
42:23Moi, je suis capable
42:24de m'émerveiller
42:25et de parler le lendemain
42:26d'une réforme fondamentale
42:27à faire sur ça.
42:29Mais on a fait croire
42:30que les gens qui s'émerveillaient
42:31étaient des bisounours.
42:32Non, non.
42:33Il faut retrouver
42:34le sens de l'émerveillement,
42:36le sens de la vie belle.
42:37Et là,
42:38on va retrouver le sens
42:38de l'entreprendre
42:39et on va prendre soin des choses.
42:41Et on va prendre soin
42:42de tous les biens
42:44qui nous sont confiés.
42:45Parce qu'aujourd'hui,
42:46quand vous arrivez
42:47à une société
42:47où, par exemple,
42:49dans les banlieues,
42:49des jeunes cassent leur commun.
42:52Ils cassent leur abribus.
42:54Mais ça veut dire
42:55que cette société,
42:56elle est en désespérance.
42:58Il faut leur redonner
42:59le sens du commun.
43:01Et ça, c'est fondamental.
43:03Fils des paysans,
43:03notre bon sens commun
43:04par Philippe Royer
43:05chez Fayard.
43:07C'est un document
43:07de philosophie,
43:08de bien-être,
43:09d'espoir
43:10et d'espérance.
43:11Merci, Philippe Royer,
43:12d'avoir été avec nous
43:13aujourd'hui
43:13sur Sud Radio.
43:14Maintenant, nous allons
43:15passer la parole
43:16à Brigitte Laé
43:17qui va nous parler
43:18d'un bon sens
43:18plutôt sensuel.
43:20Mais c'est quand même
43:20du bon sens
43:21et ça permet aussi
43:22de faire face
43:23à l'adversité
43:24avec ce que
43:25notre intelligence
43:26et nos sens
43:27nous donnent
43:28comme approche du bonheur.
43:29Merci, Philippe Royer.
43:30A bientôt.
43:31Merci, Téco.
43:31Sud Radio.
43:33Parlons vrai.
43:33Parlons vrai.
43:34Sud Radio.
43:35Parlons vrai.
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