- il y a 4 semaines
Avec David Angevin, écrivain, auteur de la tribune co-signée avec David Lisnard "L'interdiction de X serait un aveu de faiblesse de la part d'une caste à l'agonie" dans Le Figaro
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00:01Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour.
00:06Faut-il réguler les réseaux sociaux et plus particulièrement la plateforme X, ex-Twitter appartenant à Elon Musk ?
00:12C'est ce que souhaite Emmanuel Macron qui déclare la guerre aux ingérences étrangères,
00:15mais surtout aux fausses informations alimentées selon lui par l'extrême droite.
00:20Dites-nous ce que vous en pensez en direct au 0826 300 300, le président de la République en fait-il trop ?
00:25Doit-on réguler ou carrément supprimer X ?
00:28On en parle avec l'écrivain David Angevin, bonjour.
00:31Bonjour.
00:32Bonjour David Angevin.
00:34Est-ce qu'il faut supprimer le thermomètre que supposent les réseaux sociaux ?
00:37Alors on sait bien que sur les réseaux sociaux, il y a à boire et à manger, il y a les bonnes et les mauvaises nouvelles,
00:41n'empêche que c'est un moyen d'expression et de liberté d'expression aujourd'hui mondialement répandu.
00:48On sent quelquefois que les pouvoirs politiques sont gênés.
00:52Alors il y a des pays où les réseaux sociaux sont carrément contrôlés, jugulés et pour certains sites interdits.
00:58Et là on a un malaise qui vient du président de la République, qui a fait une déclaration il y a quelques jours qu'on va entendre,
01:03où il dit est-ce qu'il y aurait moyen de réguler pour éviter que des fausses informations,
01:07que les informations qui suscitent la passion et n'ont pas la raison,
01:11que ceux qui n'ont pas de l'information mais de la désinformation prennent la place de la réalité.
01:15Est-ce qu'il y a une possibilité légale ou même politique de réguler les réseaux sociaux ?
01:23Oui, clairement la position d'Emmanuel Macron est pour moi totalement scandaleuse,
01:30c'est-à-dire que c'est vraiment une proposition liberticide.
01:33On a aujourd'hui avec X la possibilité pour 500 millions de personnes, je crois, dans le monde,
01:40de s'exprimer librement, et ça met très très mal à l'aise une petite caste qui voit son pouvoir affaiblit.
01:48Aujourd'hui, Emmanuel Macron est à 11% d'opinion favorable.
01:52Donc il considère que les 89% qui restent sont d'extrême droite et s'expriment sur Twitter.
01:58C'est parfaitement ridicule et c'est une mesure liberticide.
02:03C'est un problème qui est ancien, vous l'aviez soulevé avec David Lysnard déjà au mois de janvier.
02:10Bon, la plateforme X, elle appartient à M. Musk, donc on considère d'emblée qu'elle est une orientation idéologique.
02:17Est-ce qu'on va comme ça pouvoir inventorier la totalité des sites en les classant politiquement ?
02:21Ça c'est à droite, ça c'est à l'extrême droite, ça c'est à l'extrême gauche.
02:24Ça consiste en quoi cette classification politique ?
02:28Je pense que ça n'a aucun sens.
02:30On sait tous que de toute façon un média neutre politiquement, ça n'existe pas.
02:34Si il y a un seul média qui devrait être neutre politiquement, c'est l'audiovisuel public,
02:38qui est un service public et qui devrait être neutre politiquement.
02:42Donc je pense que M. Macron n'a jamais dit un mot sur la politicisation du service public.
02:47Et là, il s'agace soudain contre Twitter.
02:51Mais Twitter, il y a évidemment à boire et à manger sur Twitter.
02:55Mais c'est à peu près le seul média sur lequel on ne peut pas dire n'importe quoi.
03:01Par exemple, si un homme politique aujourd'hui sur Twitter lance un chiffre fantaisiste,
03:05vous avez immédiatement la communauté qui va produire une note pour lui montrer qu'il a tort.
03:12Alors que vous pouvez raconter absolument n'importe quoi sur le plateau de France Inter ou de France 2
03:17sans le moindre contradicteur.
03:18Donc dire que X est un média d'extrême droite, déjà c'est totalement ridicule.
03:24Tous les élus de droite, de gauche, de l'extrême gauche s'expriment toute la journée sur Twitter.
03:30Donc vraiment les propos d'Emmanuel Macron sont pour moi le signe d'une panique.
03:35Est-ce qu'il y a pour autant un moyen de pouvoir faire la part des choses ?
03:39Quand on est soi-même usagé, quand on est un consommateur de réseaux sociaux,
03:44on sait que c'est l'endroit où on peut, j'allais dire, assouvir ses fantasmes, ses colères, ses haines.
03:50En même temps, c'est un endroit où on peut témoigner d'une situation insupportable,
03:54où on peut apporter un témoignage sur un fait dont les médias conventionnels ne parlent pas.
03:59Il n'y a pas, j'allais dire, de logiciel, il n'y a pas de pratique, il n'y a pas de code éthique
04:03qui permette justement de distinguer la bonne de la mauvaise information.
04:07Ça c'est factuel.
04:08C'est factuel, c'est factuel, vous avez raison de souligner ce point.
04:11C'est d'ailleurs la chute de la tribune que nous avions publiée avec David Lissna.
04:16C'est-à-dire qu'on se retrouve aujourd'hui dans un monde où les jeunes, notamment,
04:21ont accès avec leur smartphone et via les réseaux sociaux à toute l'information du monde.
04:25Et à aucun moment, l'éducation nationale ne s'est préoccupée de nous apprendre,
04:30de nous servir de ces outils.
04:32Parce que ça demande quand même d'avoir un peu de culture, une culture générale,
04:35pour pouvoir faire le tri entre le vrai, le faux.
04:38Et c'est tout à fait étonnant.
04:41Moi, je suis fasciné que ce monde du smartphone et des écrans qui a envahi la société
04:46ne suscite pas la moindre réaction de l'éducation nationale.
04:52On fait comme si le monde d'aujourd'hui était le monde d'il y a 30 ans.
04:56Et c'est absolument, c'est un sujet essentiel pour nous.
04:59Il faut armer les esprits pour pouvoir faire le tri entre le bon gras et le vrai sur les réseaux sociaux.
05:05David Lissna, quelles pourraient être les formes de pédagogie, d'initiation,
05:12alors dans le milieu scolaire ou autre, de façon à permettre aux usagers des réseaux sociaux
05:16d'avoir une approche un petit peu de recul et de pouvoir faire la distinction entre ce qui est aberrant
05:22et ce qui est, quelle que soit ensuite l'orientation psychologique,
05:26mais que l'on puisse faire une sélection entre ce qui mérite d'être considéré comme une information et ce qui ne l'est pas.
05:31Est-ce qu'il y a un code ? Est-ce qu'il y a une pratique qui permette aujourd'hui,
05:34au moins au niveau scolaire, d'initier les élèves à cette distinction ?
05:40Je pense que l'essentiel, c'est de réformer totalement l'éducation nationale.
05:43Ça, c'est vraiment très important parce qu'on est dans un monde où les jeunes...
05:47La base de programmes.
05:48Non, mais vraiment, c'est très, très, très important.
05:50Si on veut former les citoyens de demain qui sont capables de comprendre des choses aussi simples
05:57que les valeurs républicaines basiques, la laïcité aujourd'hui,
06:00tous les sondages montrent que les jeunes n'y comprennent rien.
06:02Ils sont contre en pensant que c'est un truc islamophobe, ce qui est totalement ridicule.
06:07Donc, il faut absolument réformer l'éducation nationale pour former à la raison critique,
06:13au décryptage des médias, etc.
06:16Et ce n'est absolument pas fait.
06:18Est-ce qu'il est envisageable d'avoir l'équivalent de ce qu'on a appelé la haute autorité de l'audiovisuel,
06:25un comité, un tribunal, qui ferait une forme de sélection,
06:30une forme de contrôle sur le contenu de ces réseaux sociaux ?
06:34D'abord, est-ce que c'est techniquement envisageable ?
06:36Et si c'était techniquement envisageable, est-ce que c'est politiquement applicable ?
06:40On voit ce qui se passe avec l'ARCOM.
06:43On a voulu, avec l'ARCOM, pouvoir réguler la télévision.
06:46Et on voit que c'est devenu aussi un outil ultra-politisé.
06:50Donc, moi, je suis pour la liberté dans le cadre de la loi.
06:53Évidemment, on ne peut pas insulter les gens sur les réseaux sociaux.
06:55Et d'ailleurs, il y a des gens qui sont régulièrement condamnés pour des propos outrageux,
07:00que ce soit dans les médias traditionnels ou les réseaux sociaux.
07:03Moi, je suis pour la liberté.
07:04Je pense que c'est très important.
07:07Et les propos d'Emmanuel Macron sont des propos liberticides.
07:11Voilà.
07:12Et je pense que la panique dont je parlais tout à l'heure des progressistes un peu partout dans le monde
07:18vient du fait qu'une certaine manière, l'élection, par exemple, d'un Trump aux États-Unis
07:23est largement liée aux réseaux sociaux.
07:25Les gens se sont exprimés, ont exprimé un ras-le-bol.
07:30Il va se passer probablement la même chose avec Starmer en Angleterre.
07:34Emmanuel Macron est à 11% d'opinion favorable.
07:36L'ERN progresse de manière exponentielle.
07:40Donc, on voit bien qu'il y a une perte de contrôle des médias
07:43qui paniquent cette petite caste de pouvoir.
07:46Et ça ne profite finalement qu'aux partis populistes.
07:50Donc, il y a une vraie réflexion globale à avoir.
07:51David Angevin, on va réécouter très précisément les propos du président de la République.
07:55Ouvrez aujourd'hui X en France.
07:57Si vous ne tombez pas immédiatement sur des contenus d'extrême droite,
08:00c'est que vous êtes mal organisé.
08:01Et des contenus d'extrême droite français ou du monde entier.
08:03Et de toute façon, ces plateformes ont décidé de rompre la neutralité informationnelle
08:07puisque le possesseur de celles-ci s'est engagé dans le combat démocratique
08:11et l'international réactionnaire.
08:12Donc, ce ne sont plus des lieux où on peut s'informer.
08:15Et donc, on doit reprendre le contrôle de notre vie démocratique et informationnelle
08:18en régulant, et ça a été très bien dit,
08:22il ne peut pas y avoir de l'anonymat pour tout le monde et pas de responsabilité.
08:26Il y va fort, David Angevin, le président de la République.
08:29Il cite nommément un site.
08:30Est-ce qu'on peut penser que les récents déboires qu'il a eus à propos de son épouse
08:36sont liés un petit peu à ce malaise ?
08:39Ou ça va au-delà ?
08:39C'est carrément, j'allais dire, un délit d'opinion qu'il est en train de formuler.
08:44Non, mais je pense que c'est une diversion.
08:47Emmanuel Macron a mis le pays dans une telle situation catastrophique à tous les niveaux
08:52qu'il essaie de faire diversion.
08:54Ses propos sont ridicules.
08:55Et encore une fois, quand il parle de neutralité, il n'y a pas de neutralité sur X,
08:59mais où est la neutralité dans l'audiovisuel public ?
09:03A-t-on jamais entendu Emmanuel Macron se scandaliser de la politisation d'un service public
09:10comme l'audiovisuel public ?
09:11Jamais.
09:12Jamais.
09:13Alors qu'il trouve souvent, d'ailleurs, dans d'autres médias,
09:17des propos qui ne lui semblent pas conformes aux valeurs républicaines.
09:21Ça, c'est assez étrange.
09:22Est-ce que le pseudonymat est un des éléments problématiques des réseaux sociaux ?
09:28Et est-ce qu'il y a une solution où, là aussi, c'est inextricable,
09:31on ne pourra pas remédier au fait que des gens sous-covers, entre guillemets, d'anonymat,
09:36peuvent proférer des menaces, lancer des insultes, dénigrer ou raconter n'importe quoi ?
09:40Oui, mais ça, là-dessus, moi, je suis d'accord sur le fait de réguler.
09:44À partir du moment où il y a des lois dans ce pays,
09:47donc quand vous insultez, vous menacez, que ce soit dans la vie de la vraie vie,
09:52à l'antenne de n'importe quelle radio ou sur les réseaux sociaux,
09:55vous devez être poursuivi et condamner.
09:57L'anonymat...
09:58C'est très compliqué, aujourd'hui, de dire à quelqu'un
10:01« Vous allez mettre votre vraie photo et votre vrai nom. »
10:03Dans la mesure où il respecte la loi, moi, ça ne me pose pas de problème.
10:06Il faut simplement faire appliquer la loi.
10:10Mais lui, ce n'est pas ça son sujet.
10:12Son sujet, c'est que les gens pensent mal,
10:15les gens sont contre lui, l'expriment sur X,
10:17et que le seul moyen qu'il a trouvé pour faire taire les gens,
10:21c'est d'interdire X.
10:22Mais ce sont des propos totalement délirants.
10:24Il veut vraiment supprimer, le symbole est là,
10:27il veut vraiment supprimer le thermomètre.
10:29Exactement.
10:31Si on décidait de réguler le pseudonymat,
10:36ça pourrait être fait par un organisme, j'allais dire, fiable,
10:40et est-ce qu'il y aurait quand même un risque d'atténuation
10:43de la liberté d'expression si les gens devaient révéler leur identité ?
10:47Oui, probablement.
10:49Je pense que le sujet, ce n'est pas ça,
10:51que les gens aient leur vrai nom ou leur faux nom.
10:53Dans l'ambiance, le respect de la loi, ce n'est pas un problème.
10:55Vous savez, parfois, pour vous exprimer politiquement dans ce pays
10:57et dire des choses tout à fait sensées,
11:00vous pouvez risquer votre boulot.
11:02Donc, il est assez logique que certaines personnes
11:04qui critiquent telle ou telle position politique
11:08le fassent sous anonymat.
11:09Moi, ça ne me dérange pas, ce n'est pas ça le souci.
11:11Le souci, c'est de traquer effectivement les gens
11:13qui enfreignent la loi avec des propos insupportables.
11:17Ça, oui.
11:18Mais je vois mal comment on pourrait réguler ça.
11:21Est-ce qu'il y a un risque qu'un jour,
11:23l'intelligence artificielle puisse s'emparer des réseaux sociaux
11:26et, j'allais dire, orienter l'opinion des électeurs
11:29dans un sens ou dans un autre ?
11:32Oui, bien sûr.
11:33Mais avec l'intelligence artificielle,
11:34on peut faire absolument tout ce qu'on veut.
11:36Mais moi, je suis beaucoup moins inquiet, si vous voulez,
11:39de ce type de dystopie technologique
11:42que du lavage de cerveau auquel on assiste
11:47au lycée, à l'université, avec le wokisme.
11:52Quand je vois M. Zuckman inviter 24 heures sur 24,
11:557 jours sur 7 depuis des mois,
11:58sur les plateaux du service public,
12:00c'est du lavage de cerveau et je trouve ça beaucoup plus dangereux.
12:02Vous voyez ce que je veux dire ?
12:03Avant de s'attaquer à ce type de dystopie,
12:08attaquons-nous déjà à ce qui existe vraiment,
12:10et ce qui pose problème aujourd'hui,
12:12c'est-à-dire la cancel culture, la pensée unique, etc.
12:15Vive la liberté !
12:16Bien sûr, vous considérez en fait que, oui,
12:19la liberté d'expression est menacée, elle est entamée.
12:21Pas forcément là où on pense qu'elle est
12:25par rapport aux dénonciations qui sont faites.
12:26Ça, c'est clair.
12:27Eh bien, merci, merci David Angevin,
12:30d'avoir partagé cette opinion avec nous.
12:32Et on restera vigilants, parce que je pense que
12:34cette affaire va certainement rebondir dans l'actualité.
12:36Vous restez avec nous, surtout parce que...
12:38Merci.
12:39Oui, on a quelques...
12:40Merci.
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