"On va venger Kadafi" crie à un détenu à Sarkozy

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Transcript

00:00Sud Radio, la France dans tous ses états, les perles du jour.

00:06Maud, vous allez nous parler d'un paysan qui a pris une amende,

00:09qui a été condamné pour une sombre histoire de voisinage.

00:11Oui, vous avez déjà eu des problèmes de voisinage, Péricault, ça arrive à tout le monde.

00:14Oui, ça arrive.

00:15Oui, un coup de perceuse le dimanche, une fête trop bruyante en règle générale.

00:18Tondeuse, la françonneuse.

00:19Ah, vous connaissez.

00:20Enfin, moi, je suis victime moi-même, mais moi je dis rien.

00:25En règle générale, on discute, on se met d'accord et ça s'arrange.

00:28Et bien là, ça ne s'est pas exactement passé comme ça.

00:30Dans la Somme, un agriculteur de 58 ans a été attaqué par ses voisins

00:34et condamné à une amende de 450 euros pour, tenez-vous bien, avoir nourri ses bêtes trop tôt.

00:40Attaqué en justice, on est d'accord.

00:41Attaqué en justice, évidemment.

00:42Oui, avec la fourche.

00:43Oui, bien sûr.

00:44Je vous raconte, au début, tout allait bien.

00:45L'agriculteur raconte avoir aidé la famille parisienne à s'intégrer dans son village il y a 20 ans.

00:50A l'époque, les enfants venaient jouer à la ferme, voir les vaches à lait.

00:53Puis l'éleveur a changé d'activité.

00:54Les vaches à lait ont été remplacés par des vaches à viande,

00:57ce qui n'a pas semblé leur plaire.

00:59C'est à ce moment-là que les relations de mon voisinage se sont crispées, si je comprends bien.

01:03Eh oui, au départ, la voisine lui reproche de parler trop fort le matin,

01:06puis d'allumer son tracteur trop tôt pour apporter le bétail aux animaux.

01:09L'agriculteur aménage ses horaires pour éviter le conflit, mais rien n'y fait.

01:13Et c'est au mois d'octobre 2024 que tout bascule.

01:15Olivier et ses fils démarrent les machines à 6h du matin.

01:18La voisine excédée file chez les gendarmes.

01:21La plainte est déposée.

01:22L'agriculteur est condamné pour tapage injurieux.

01:24Son avocat a demandé la relax, évidemment.

01:26La décision des juges sera connue le mardi 25 novembre prochain.

01:30Une affaire sidérante qui a fait bondir les agriculteurs de la FNSE,

01:34a venu en nombre pour soutenir leurs collègues à l'audience.

01:36Et nous sommes en ligne avec un autre agriculteur,

01:40normalement Philippe, qui nous appelle du Lot pour réagir à cette affaire.

01:43Philippe, ça vous a sidéré cette histoire ?

01:45Oui, bonjour, bonjour Sud Radio et bonjour M. Péricos.

01:48Merci de donner la parole à la France et à la campagne profonde.

01:53On est là pour ça.

01:55Voilà.

01:55Bon, mais tout ça, c'est encore...

01:58C'est des gouttes d'eau qui font de l'ébordage, quoi.

02:00C'est dommageable d'entendre des choses pareilles, quoi.

02:03C'est quelque chose d'une catastrophe.

02:05Et ce pauvre agriculteur qui fait juste son travail et qui accueille les gens...

02:08Il ne faut quand même pas oublier que le monde agricole accueille les gens dans les campagnes.

02:1298%, ça se passait bien.

02:15Mais on est en train de parler des 1 ou 2% que ça se passe mal, quoi.

02:19Voilà.

02:20Et par contre, moi, je voudrais souligner qu'aujourd'hui, il y a des règles.

02:24Il y a des règles qu'on ne peut pas empêcher aujourd'hui de travailler les gens,

02:27que ce soit un artisan, un commerçant, un agriculteur.

02:30Mais cet agriculteur-là, quand ce bâtiment, cette maison s'est vendu,

02:35il faut passer chez un notaire et demander un droit de passage, ça s'appelle.

02:41Oui, oui.

02:42Les gens qui achètent ne pourront pas porter préjudice à l'agriculteur.

02:46Alors, le droit de passage, je crois qu'il est inaliénable dans la loi française.

02:51Ça s'appelle droit de dépendance ou de servitude.

02:54Là, ce qui est étonnant, c'est que ces gens-là étaient installés.

02:57Ils connaissaient l'activité agricole de leurs voisins.

02:59Ils avaient même établi de bons rapports, des rapports amicaux, les enfants y allaient.

03:03Pourquoi, tout d'un coup, au bout d'un moment, on ne supporte plus l'activité agricole qu'on a supportée jusque-là ?

03:08Il y a peut-être une tension personnelle.

03:09Le problème, c'est que ces gens viennent de la ville.

03:13Ils viennent à la campagne.

03:14Quand on vient à la campagne, c'est pour accepter la vie de la campagne.

03:17C'est pour s'imprégner de cette ruralité et de comprendre qu'il y a des odeurs, des bruits.

03:24Mais c'est le paysage sonore, c'est le paysage social.

03:26Et tout d'un coup, on décide qu'on a son confort urbain qui doit passer avant et on ne supporte plus rien.

03:31C'est ça qui est insupportable.

03:32Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi.

03:34Oui, moi, je suis tout à fait d'accord.

03:37Parce qu'à la campagne, il faut savoir qu'il y a des odeurs, il y a du bruit.

03:40L'hiver, il y a du brouillard, selon où on se trouve.

03:43La Wi-Fi, le réseau, il ne passe pas toujours.

03:45Il y a plein de...

03:46On a une qualité de vie au niveau paysage.

03:50Mais il y a des inconvénients.

03:51Et donc, il faut s'adapter là où on est et respecter les gens qui nourrissent le monde.

03:55C'est des gens qui nourrissent le monde.

03:56Et c'est ça qu'il faut quand même appuyer.

04:00Des gens qui travaillent du lundi au dimanche et qui ont des animaux et qui respectent les animaux.

04:05Il faut respecter la campagne et la nature et respecter les gens qui travaillent sur tout ça.

04:10C'est quand même important.

04:11Merci beaucoup, Philippe.

04:13Merci de nous avoir appelés pour commenter cette affaire.

04:16Et j'ajoute, et vous aviez raison de le dire, c'est vrai que tous les Parisiens, tous les citadins ne sont pas des emmerdeurs.

04:21Et s'adaptent aussi à la campagne dans des villages où ils arrivent, y compris pendant la période sanitaire.

04:27On en parlait entre nous, Péricault.

04:28Voilà.

04:29Il y a aussi des gens qui se comportent bien.

04:31Heureusement, majoritairement.

04:33Mais ceux qui se comportent mal le font souvent pour de très mauvaises raisons.

04:37Nicolas Sarkozy a été incarcéré hier, ça ne nous a pas échappé, à la prison de la Santé.

04:41Dans une cellule de 9 mètres carrés.

04:43Et les autres détenus lui ont souhaité, bien sûr, une bienvenue à leur manière.

04:47Écoutez.

04:47Péricault, il est juste là, là, quartier isolé.

04:49Il est tout seul en cellule.

04:50Il vient d'arriver, mardi 20 octobre 2025.

04:55Il va passer une mauvaise attention.

04:57Juste à côté, il y a le mitard.

04:58En dessous, c'est le mitard.

04:59Lui, il est juste au-dessus.

05:02La France a...

05:03Il y avait une suite, normalement.

05:05Il hurle, le prisonnier en question hurle.

05:08Et il dit, on va venger Kadhafi.

05:10Non mais, la France a peur.

05:12Pourquoi la France a peur ?

05:13Parce que les prisons ne sont plus sûres.

05:14La preuve, il faut que le président de la République soit accompagné de ces deux officiers de sécurité.

05:20Donc, on est dans une situation usque.

05:22L'ancien prison de la République est incarcéré dans une prison avec des gardiens de prison.

05:25Il est censé être, entre guillemets, protégé.

05:28Et il faut qu'il soit quand même escorté par ces deux officiers de sécurité.

05:31Parce qu'il n'est pas en sécurité.

05:34C'est une situation surréaliste.

05:35Donc, à cause de l'incarcération de Nicolas Sarkozy, il y a deux flics qui se retrouvent en taule.

05:40Parce que, évidemment, ils vont passer la nuit en cellule.

05:42C'est la cellule d'à côté.

05:44Ça, je veux dire, c'est quand même, c'est quand même des jamais vus.

05:46Très étonnant, quand même, que cette disposition...

05:49Alors, je crois que le ministre de l'Intérieur a dû demander au ministre de la Justice

05:54l'autorisation de faire entrer, d'installer ces deux policiers

05:57dans la cellule contiguée à celle de l'ancien prison de la République.

06:00Et qu'évidemment, les poux, ils ne vont pas passer la durée d'incarcération.

06:05Il y a évidemment un roulement entre fonctionnaires.

06:09Mais il faut protéger le président de la République.

06:10Donc, on le suit pendant sa promenade.

06:13Voilà, enfin, on le surveille.

06:15D'abord, ça veut dire quoi ?

06:16Ça veut dire que les gardiens de prison, le personnel pénitentiaire,

06:19n'est pas habilité ou n'a pas la compétence.

06:21Alors, on sait qu'ils ne sont pas armés.

06:22Ils ne sont pas assez nombreux.

06:23Les deux autres sont armés.

06:25Enfin, voilà, on découvre une fois de plus un dysfonctionnel.

06:27Alors, c'est vrai que ce n'est pas tous les jours

06:29qu'un ancien président de la République va en prison.

06:32Mais là, on le flanque quand même de son service de sécurité.

06:35Oui, bon, écoutez, il a un peu de lecture.

06:37Et puis, il aura quand même ses deux policiers pour discuter le coup.

06:41Alors, pour la menace qui lui est faite,

06:44on va venger Kadhafi.

06:45On n'y comprend pas grand-chose.

06:47Parce qu'une des raisons pour lesquelles le président de la République

06:50est en détention, on peut dire provisoire,

06:53puisqu'il y a une exécution immédiate,

06:55c'est qu'il aurait accepté de faire financer sa campagne

07:01par des fonds du président, du colonel Kadhafi.

07:05Et là, on a le président qui dit, on va venger Kadhafi.

07:07Ça veut dire qu'on soupçonnerait Nicolas Sarkozy

07:11d'être lié à la mort, à l'assassinat,

07:14au moment de... quand la Libye a vécu sa révolution.

07:18Nicolas Sarkozy serait lié à l'assassinat de Muammar Kadhafi,

07:23alors qu'il lui a prêté de l'argent.

07:25On est largué.

07:27Je pense qu'on aura l'occasion de revenir sur cet épisode-là.

07:31Enfin, bon, écoutez, pour l'instant,

07:33on sait que le président de la République est gardé.

07:35Et comme le garde des Sceaux va venir le voir,

07:37j'espère que le garde des Sceaux viendra aussi avec ses policiers,

07:40parce que si les prisons ne sont pas sûres,

07:41il n'est pas question qu'on fasse du mal à Gérald Darmanin.

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