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  • il y a 6 semaines
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Vous regardez toujours BFM Grand Soir, l'enquête sur le spectaculaire cambriolage du Louvre avance à grands pas.
00:05Les deux principaux suspects interpellés ce samedi sont toujours interrogés en garde à vue.
00:10Les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu'à eux grâce à 105 ans de prélèvements réalisés sur les lieux du casse,
00:16alors que le butin, lui, reste toujours introuvable.
00:19Regardez ce reportage signé Raphaël Redon, Emmanuel Abroun.
00:22Derrière ces murs de la police judiciaire de Paris, depuis 48 heures, l'enquête sur le braquage du Louvre prend une nouvelle dimension.
00:35Deux suspects interpellés samedi soir sont toujours entendus par la brigade de répression du banditisme.
00:42Et cela pourrait durer jusqu'à mercredi, soit 96 heures d'interrogatoire.
00:48Il y aura bien entendu des auditions, mais pas que cela.
00:51Il y aura toute une analyse sur la téléphonie, sur les empreintes digitales, peut-être même des perquisitions, des confrontations.
01:01Et au terme de ces 96 heures, il y a tout lieu de considérer que les suspects seront déférés au tribunal.
01:09Les deux suspects sont soupçonnés de faire partie du commando de quatre hommes, responsables du retentissant braquage il y a maintenant huit jours.
01:18Plus d'une semaine, pendant laquelle les enquêteurs ont avancé pas à pas pour tenter de les retrouver et de dévoiler les contours de ce cambriolage spectaculaire.
01:28Tout s'accélère samedi dernier, lorsque les enquêteurs lancent un coup de filet.
01:36D'après nos informations, cela fait plusieurs jours que les enquêteurs étaient sur la piste de ces deux suspects.
01:43Et en fait, le départ de l'un d'eux à l'aéroport de Roissy, qui a voulu embarquer vers un avion pour l'Algérie, a sans doute précipité les choses.
01:51Ils s'apprêtent à monter à bord d'un avion.
01:53Et c'est là que les policiers de la BRI, avec l'appui des hommes de la PAF, vont procéder à son interpellation.
01:58L'arrestation du premier déclenche des arrestations de tous ceux dont ils ont les identités et qui cherchent.
02:05Le but du coup de filet, c'est d'arrêter le maximum de gens, y compris dans le lot, les bijoux ou le restelleur des bijoux.
02:11À 20 kilomètres de la première arrestation, à Aubervilliers, un autre homme est interpellé.
02:20Lui, prévoyait de se rendre au Mali.
02:24Les deux suspects, âgés de 30 ans, sont originaires de cette commune de banlieue parisienne.
02:29L'un des deux est connu des services de police.
02:32On sait que c'est un des ADN qui était déjà dans le fichier des empreintes génétiques,
02:37de quelqu'un qui était déjà connu des services,
02:39connu en l'occurrence pour des vols sophistiqués, des vols astucieux,
02:43une délinquance qui collait avec celle du braquage du Louvre.
02:47Mais alors comment les services de renseignement sont-ils remontés jusqu'à eux ?
02:53Dès les premières heures qui suivent le braquage,
02:55des dizaines d'enquêteurs sont mobilisés au pied du musée,
02:58mais aussi devant la fenêtre par laquelle les malfaiteurs sont entrés.
03:03Dans leur fuite, les quatre hommes ont laissé de l'ADN,
03:07ainsi qu'un casque de moto et la disqueuse utilisée pour exploser les vitres.
03:14On sait que dans le Louvre, ils sont restés plusieurs minutes avec la disqueuse
03:17à percer les vitrines des bijoux.
03:22Probablement que sur ces vitrines, ils ont laissé de l'ADN en respirant.
03:26L'ensemble de ces traces ADN analysées permettent rapidement d'identifier le suspect connu des services de police.
03:35Dans la base de données du fichier génétique, il doit à peu près y avoir 5 millions aujourd'hui d'individus.
03:41Donc effectivement, c'est un fichier qui est quand même assez complet.
03:46Et donc l'ADN peut matcher face à une de ces personnes sur les 5 millions d'individus.
03:51Une avancée majeure dans cette enquête que les Français suivent de près.
03:57Devant la pyramide du Louvre, ils sont nombreux à espérer revoir un jour les joyaux de la galerie d'Apollon.
04:03Avec ces deux arrestations, je suis davantage optimiste, oui.
04:09J'étais content, je ne doutais pas du travail des enquêteurs.
04:13Je pense qu'ils attendaient le bon moment.
04:14J'espère que maintenant les choses iront plus vite et qu'ils mettront la main sur ces bijoux qui appartiennent à l'histoire de France.
04:228 bijoux toujours introuvables, tout comme les deux autres membres du commando.
04:27Ce premier coup de filet a certes accéléré l'enquête, mais pourrait peut-être coûter cher.
04:32Cette précipitation fait que ceux qui sont encore là et qui ont peut-être les bijoux vont évidemment pas bouger
04:40ou bouger de façon extrêmement sécurisée s'ils pensent que leur ADN peut aussi être sur la scène d'infraction.
04:50Un dossier complexe, reflet d'un braquage minutieusement préparé aux intentions encore floues.
04:56Il y a deux grandes pistes qui se dégagent après ce casse.
05:01Soit ces objets ont été volés pour ce qu'ils représentent en eux-mêmes, pour la valeur patrimoniale
05:06et donc pour répondre à une commande d'un collectionneur.
05:10L'autre piste, ce serait que ces bijoux ont été volés pour les matériaux qui les composent.
05:15Et là, ça voudrait dire que l'issue pourrait être plus dramatique,
05:18dessertir ces bijoux, les revendre petite pièce par petite pièce
05:22et donc ne jamais pouvoir les retrouver en l'état où ils étaient.
05:29Plus d'une centaine d'enquêteurs sont toujours mobilisés pour ces recherches.
05:34Les deux suspects interpellés continuent d'être interrogés.
05:38Huit jours après le braquage de cette galerie d'Apollon,
05:42dont le reste de la collection a été transféré et mis à l'abri dans les locaux de la Banque de France.
05:48Je disais, l'enquête avance à grands pas et pendant le reportage,
05:54Laurent Valdigué m'a dit « c'est ton naturel optimiste ».
05:56Quand même, c'est la moitié du commando qui potentiellement a été retrouvée
06:01et est entre les mains des enquêteurs.
06:02Oui, alors il manque l'autre moitié du commando,
06:05il manque surtout le commanditaire,
06:07enfin en tout cas l'acheteur potentiel des pièces
06:10et puis surtout il manque les bijoux.
06:12C'est vrai que dans la course contre la montre,
06:15on le sait, les policiers ont été contraints à cette arrestation
06:19puisque le départ précipité d'un des deux,
06:22celui qui avait le gilet jaune sur l'échelle,
06:28les a contraints à arrêter le deuxième pour lequel ils avaient l'ADN.
06:31Ils avaient deux ADN depuis le milieu de la semaine dernière.
06:33On l'a donc appris hier.
06:36On se doutait ici sur ce plateau hier soir qu'ils ne diraient rien.
06:39Comme prévu, ils ne disent rien en garde à vue,
06:42ce qui est un peu lusage.
06:43Ils n'ont rien dit jusque-là.
06:44Chez les braquants chevronnés,
06:45les policiers disent qu'ils nous donnent l'heure en général.
06:48Donc là, ils leur donnent l'heure
06:50et puis ils attendent,
06:52ce qui est un peu dans leur logique
06:55de voir jusqu'où les enquêteurs ont des éléments contre eux.
06:59Les gardes à vue qui doivent durer jusqu'à mercredi soir ?
07:02Jusqu'à mercredi soir, 96 heures.
07:04Alors ça peut, une source au parquet de Paris disait tout à l'heure
07:07que ça pouvait, les présentations à des juges
07:09pouvaient avoir lieu dès mercredi
07:10si les gardes à vue continuent à tourner à ce point vide ou jeudi.
07:16Jacques-Charles Fonbonne, je vous entendais dire,
07:18ils ne diront rien.
07:19Non, ils ne diront rien parce que
07:21le levier qui marche le mieux aux gardes à vue,
07:25c'est de mettre les gens en face d'une image d'eux-mêmes
07:29qu'ils ne supportent pas.
07:31Ça, ça marche très bien dans une affaire domicile,
07:33dans une affaire où la partie intuitu personnel,
07:36ou la partie émotionnelle va fonctionner.
07:39Ça peut marcher dans le cas d'un gang,
07:41si on arrive à toucher le point auquel ils sont sensibles,
07:46qui peut être par exemple l'appartenance au groupe,
07:48si c'est un groupe familial.
07:50Si par exemple les enquêteurs leur démontrent
07:51ou leur font croire que par exemple
07:53ils ont été balancés par quelqu'un.
07:55À ce moment-là, il peut y avoir une parole
07:57dans un phénomène de vengeance.
07:59Mais il ne faut pas qu'ils comprennent qu'on est en train de les bluffer.
08:01Non, ils ne diront rien,
08:02et puis ils ne diront rien pour une raison très simple,
08:04c'est que c'est un vol.
08:05Alors c'est un vol en bande organisée.
08:07C'est 15 ans de réclusion criminelle
08:09qu'évidemment ils n'auront pas,
08:11et ils risquent infiniment plus de soucis
08:14en parlant de la part de leurs complices
08:16que de la part de quelques jugements de justice que ce soit.
08:20On peut compter sur les enquêteurs d'ADPJ,
08:23qui sont sous la tutelle de Fabrice Gardon,
08:25qui est un grand pro de la police judiciaire,
08:27mais surtout des équipes qui ont travaillé là-dessus,
08:28parce que près de 100 enquêteurs BRB associés à la BRI,
08:32il faut savoir que la BRI n'est pas qu'un groupe d'intervention,
08:34c'est un groupe de police judiciaire,
08:35à la différence du RAID, du GIGN,
08:37ils font de la police judiciaire,
08:38et là on l'a vu, effectivement,
08:39ils ont fait un travail de filature sur ces individus,
08:43et effectivement, à un moment donné,
08:44il fallait effectivement intervenir le plus rapidement possible
08:47pour éviter la fuite d'un des protagonistes.
08:49Qui partait d'ailleurs en Algérie, en l'occurrence.
08:53Il a été interpellé à Roissy.
08:54Il faut bien souligner quand même que l'efficacité de toute cette expédition policière
09:00part de la police technique et scientifique,
09:02qui a fait un travail formidable.
09:04Grâce au prélèvement des ADN,
09:07on rappelle quand même,
09:09les malfaiteurs ont abandonné quand même beaucoup de choses.
09:12Des gants, un casque, deux disqueuses,
09:15un chalumeau, un gilet jaune, un Tokiwoki,
09:17150 prélèvements effectués,
09:19c'est l'ADN qui a permis de retracer la piste.
09:23– Ils ratent leur sortie.
09:25Ils font tout bien au début.
09:26Leur entrée est parfaite.
09:28Tout ce qu'ils avaient prévu se fait quasiment au millimètre près.
09:32Puis ils arrivent à éventrer ces vitrines,
09:33les deux vitrines qu'ils avaient repérées.
09:35Ils savent qu'ils ont 5-6 minutes.
09:41Ils savent qu'il faut aller vite,
09:43que des policiers risquent d'arriver à tout moment.
09:46Dans leur fuite, ils commencent par faire tomber la couronne.
09:49On la voit sur l'image.
09:50On ne fait pas attention au début, mais on voit l'image.
09:52La couronne tombée.
09:54Et puis ensuite, ils oublient dans la dernière minute
09:56de mettre le feu à tout ça.
09:57S'ils avaient mis le feu à tout ça, pas d'ADN.
09:59– Les gardiens les ont mis en fuite.
10:01– Pas d'ADN.
10:01Et puis les gardiens qui les mettent en fuite.
10:04– C'est vos équipes, Élise Muller,
10:05secrétaire nationale Sud Culture et surveillante de salles au Louvre,
10:08qui ont mis en fuite ces malfaiteurs.
10:11– Ce sont nos collègues qui, alertés de l'intérieur,
10:13sont passés par l'extérieur et les ont mis en fuite.
10:16Les collègues du musée et de l'entreprise privée aussi
10:20qui travaillent avec nous.
10:22Comment vous réagissez-vous ?
10:22– J'ai la chance de l'interviewer le lendemain.
10:26C'est elle qui est une dame vraiment héroïque.
10:29C'est elle qui est partie pour suivre les braqueurs
10:32qui étaient en train de fuir.
10:33Et ensuite, elle a vu la couronne avec deux collègues, je crois,
10:37et elle a récupéré.
10:39Une dame exceptionnelle.
10:40– Comment vous avez vécu, vous, ces interpellations ?
10:45On l'a appris hier.
10:46Est-ce que c'est un soulagement ?
10:48– Le soulagement, il sera quand on récupérera les objets, en fait.
10:53Hier, pour le coup, on a été surtout inquiets de se dire,
10:56mince, l'info sort, ils sont arrêtés,
10:58leurs complices vont le savoir.
10:59Donc, on était dans un entre deux.
11:02On aurait été contents si on avait su
11:04que les objets avaient été retrouvés en même temps.
11:06Là, on attend.
11:08– Et d'ailleurs, c'est ce que dit la procureure de Paris.
11:11La révélation des interpellations ne peut que nuire
11:13aux efforts d'investigation de la centaine d'enquêteurs
11:15mobilisés dans la recherche tant des bijoux volés
11:18que de l'ensemble des malfaiteurs.
11:19Pourquoi, finalement ?
11:21Pourquoi est-ce que ça peut compromettre la suite de l'enquête ?
11:23– C'est-à-dire que ce qui entrave l'enquête,
11:26c'est effectivement l'interpellation, je dirais précipitée,
11:31pas dans sa réalisation, mais précipitée certainement
11:33dans le scénario qu'avaient prévu les enquêteurs.
11:36On a le bout de la ficelle, on en a un, on en a deux.
11:39À partir de ce moment-là, on va avoir l'environnement.
11:41Ce sont peut-être simplement quatre rigolos
11:43qui ont fait ça seuls, mais ça peut être aussi
11:46des gens qui ont remis ça à un recèleur
11:48avec un ou deux ou trois intermédiaires,
11:50parce que les gens sont prudents, évidemment.
11:52Donc, on essaye d'avoir le maximum de gens
11:54et puis surtout de localiser les bijoux.
11:57Et à partir de ce moment-là, le directeur d'enquête dit
11:59« On y va, on n'y va pas ».
12:00Manifestement, les deux qui ont été interpellés
12:04parce qu'ils partaient, je dirais, sont insuffisants
12:06à la résolution de l'affaire.
12:08Mais je pense que les policiers ne pouvaient pas ne pas.
12:11C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas les laisser partir
12:12au risque de jamais les revoir
12:14et que les bijoux soient déjà partis,
12:16qu'ils puissent plus indiquer où ils les ont cachés.
12:17– Leur entourage allait savoir qu'ils allaient être arrêtés.
12:19– De toute façon.
12:20– Celui qui a été arrêté alors qu'il prenait l'avion,
12:21à l'évidence, il n'arrivait pas en Algérie.
12:24Et celui qui a été arrêté à Aubervilliers,
12:26tout son entourage a su.
12:28Donc en réalité, la révélation par la presse,
12:30c'est vrai que les policiers iraient aller dimanche matin.
12:33Mais ce n'est pas la presse et la révélation
12:38de ces arrestations qui malheureusement
12:39ont fait perdre les bijoux.
12:42– Pour les téspectateurs qui ne sont jamais passés
12:45autour du Louvre ou qui n'ont jamais visité le Louvre,
12:47il faut quand même rappeler que,
12:49au-delà du fait que Paris est en chantier,
12:52le musée du Louvre lui-même est en chantier.
12:54Moi, j'y passe tous les jours
12:55puisque j'ai deux établissements pas très loin.
12:58Franchement, si j'étais passé et que j'avais vu cette tacelle…
13:00– Vous n'auriez pas réagi.
13:01– Non, je n'aurais pas réagi
13:02parce que c'est tout un chantier tout autour.
13:04Mais par contre, ce qui m'inquiète,
13:07c'est au fond les rapports de la Cour des comptes.
13:09Les rapports de la Cour des comptes,
13:10depuis 2019, ils sont constants.
13:12Ils parlent systématiquement de défaillance,
13:14de sécurité.
13:15– Un retard persistant et considérable
13:17dans les équipements de sécurité du Louvre.
13:18– Depuis 2019, c'est écrit.
13:20Alors moi, je me demande
13:20qui lit ces rapports de la Cour des comptes ?
13:22Est-ce que ce sont les politiques qui doivent agir
13:24ou les voyous qui se disent
13:26« Tiens, là, il y a peut-être une faille
13:27pour aller piquer dans la caisse ».
13:29Moi, je pense que les deuxièmes ont agi
13:31et les premiers n'ont pas agi.
13:33– Les rapports de la Cour des comptes
13:34qui tranchent avec ce qu'avait dit Rachid Haddati,
13:37le dispositif de sécurité du Louvre a fonctionné.
13:40C'est ce qu'a affirmé Rachid Haddati
13:41qui sera auditionné demain à Laurent Valdiguet au Sénat.
13:45– Oui, c'était un peu l'histoire de la ligne Maginot
13:47qui nous poursuit, qui nous colle à la peau
13:49parce qu'en fait, la ligne Maginot,
13:50elle a bien fonctionné.
13:51Autrement dit, tout a été bien fait,
13:54l'alarme a été donnée, etc.
13:55Mais enfin, ça n'a pas empêché le vol.
13:57Ça n'a pas empêché le vol
13:57parce que personne n'avait pensé
13:59qu'un vol à ce moment-là,
14:00à cet endroit-là, avec cette vitesse.
14:03En plus, ces vitrines étaient des vitrines
14:05soi-disant blindées.
14:06Elles peuvent résister aux balles.
14:08Personne n'avait imaginé
14:09que deux types allaient débouler
14:11avec des disqueuses pour les trottoirs
14:14et que ça allait suffire à percer ces disqueuses.
14:17Alors cela dit, en 1976, dans cette salle,
14:21l'épée de Charles X a été volée
14:22et en pleine de diamants,
14:24on ne l'a jamais retrouvée.
14:25Donc c'est vrai que l'absence de caméras autour,
14:28ça c'est quand même incompréhensible.
14:30– Et Élise Muller,
14:31est-ce que vous vous alertez depuis longtemps
14:33sur ces questions-là ?
14:34Quand Rachid Haddati dit
14:35le dispositif de sécurité du Louvre a fonctionné,
14:38comment vous, vous avez réagi ?
14:39Est-ce que c'est vrai ?
14:40Est-ce que sur le coup,
14:41le dispositif a fonctionné ?
14:42– On attend un certain nombre d'éléments
14:43via l'enquête,
14:44enfin les enquêtes qui sont en cours.
14:46Donc là-dessus, je ne sais pas exactement
14:49qu'il y ait eu des dysfonctionnements.
14:52Je pense que la Terre entière est au courant
14:53que quelque chose n'a pas fonctionné au Louvre.
14:56Et effectivement, le premier point,
14:58c'est comment on peut laisser s'installer une nacelle
15:00et la monter à ce niveau-là.
15:02– C'est un chantier.
15:02– Il y a un vrai…
15:04– Normalement, il ne devrait pas y avoir.
15:05– C'est un chantier, le Louvre.
15:07– C'est un chantier permanent
15:08et surtout, il y a eu beaucoup d'agitation
15:10trois semaines auparavant
15:11avec le défi Léviton
15:12qui était immédiatement en dessous de la salle.
15:15Donc sur les questions de sûreté, de sécurité,
15:18il y a aussi…
15:18Non, ce que je veux dire,
15:19c'est qu'il y a une question d'habitus.
15:21Quand on est habitué à voir
15:22de manière systématique du mouvement,
15:24on y prend moins garde.
15:25Surtout quand les consignes
15:27ne sont pas à l'esprit de tous et toutes
15:29au bon moment.
15:30Donc voilà.
15:31Après, ce que sait Rachida Dati,
15:34moi, je n'ai pas les éléments…
15:37– Mais vous attendez quoi d'elle
15:38en tant que ministre de la Culture demain ?
15:39Donc audition au Sénat demain,
15:41qu'est-ce que vous attendez de cette audition ?
15:45– Pas énormément
15:47parce que j'ai déjà suivi
15:48celle de la présidente du Louvre.
15:50Donc voilà, je ne vais pas attendre un miracle.
15:53– Qui vous a déçue ?
15:54– Comment ?
15:55– Elle vous a déçue ?
15:57Elle parle d'un échec malgré les efforts
15:59et le travail acharné au quotidien.
16:01– Je vais rester pudique
16:02sur mon appréciation de ma directrice.
16:04– En l'occurrence,
16:07un certain nombre d'éléments
16:09qui ont été avancés
16:11relèvent pour nous plutôt
16:13de vérités alternatives.
16:15Mais ça, des enquêtes sont en cours.
16:17Donc probablement, ça émergera plus tard.
16:19Après, je voudrais quand même signaler
16:20que j'entends bien
16:22que la ministre de la Culture
16:23est décompte à rendre.
16:24Le Louvre est quand même géré
16:26au niveau de l'Elysée.
16:28Ce n'est pas le ministère de la Culture
16:29qui a la main sur le Louvre
16:30et ce, depuis des années déjà.
16:31Donc aussi, en termes de responsabilité,
16:34il faut savoir qui cibler qu'en commune.
16:36– Mais elle se retrouve quand même,
16:37Victor Héros,
16:38sous le feu des critiques,
16:38Rachida Dati, dans cette histoire.
16:39– Oui, c'est compliqué pour elle.
16:41Alors, vous le dites,
16:42elle n'est pas entièrement responsable
16:43d'une part parce que le ministre de la Culture
16:45n'est pas directement responsable du Louvre,
16:47mais aussi parce que Rachida Dati
16:48n'est ministre de la Culture
16:49que, entre gros guillemets,
16:51depuis un an et neuf mois.
16:53Maintenant, moi, ce que je ne comprends pas
16:54de la communication de Rachida Dati,
16:55c'est qu'elle s'est mise toute seule
16:57sous le feu des critiques.
16:58C'est-à-dire, c'est elle qui,
16:59la première ou parmi les premières,
17:01est allée devant les caméras
17:02pour expliquer, effectivement,
17:03vous l'avez rappelé, Julie,
17:04que toute la sécurité avait fonctionné.
17:06– Le dispositif a fonctionné.
17:07– Si ça avait raté,
17:07je ne sais pas ce que ça aurait donné.
17:08Et puis, deuxièmement,
17:09elle a dit cette phrase
17:10que moi, je trouve assez curieuse,
17:12qui donne le sentiment d'un décalage
17:13par rapport aux faits
17:14qu'on a observés au Louvre,
17:16lorsqu'elle dit
17:17« Il va falloir adapter
17:18tous les musées de France
17:19à une nouvelle forme de criminalité ».
17:21Ce qu'on a vu dans les faits,
17:23c'est-à-dire le coup de la disqueuse,
17:24du monte-charge,
17:25de la cagoule et du scrooteur,
17:26ce n'est pas une nouvelle forme
17:28de criminalité.
17:29On n'est pas sur du gadget
17:30ou de la grande technologie non plus.
17:32– Est-ce que vous pensez,
17:33c'est vrai que la question
17:34qu'on se pose,
17:35c'est quand ils rentrent
17:35dans cette galerie d'Apollon
17:37avec leur engin,
17:38il faut qu'ils sachent,
17:39un, que les gardiens
17:40n'interviendront pas,
17:42ou en tout cas,
17:42ne sont pas faits pour intervenir,
17:44et deux, que leur appareil
17:45va quand même réussir
17:46à percer ces vitrines.
17:48Est-ce que vous pensez
17:50ou est-ce qu'ils peuvent avoir
17:52des complicités internes
17:53ou qu'il peut y avoir
17:54quelque chose en interne
17:55qui les relie à eux ?
17:57– Alors,
17:57je ne dévoilerai pas pourquoi,
18:01mais il me semble que
18:02si les complicités internes,
18:04s'il y en avait,
18:05venaient de la surveillance,
18:05ça ne serait pas passé comme ça.
18:07– Ah.
18:08– Voilà.
18:08– Ça, c'est un mystère
18:11que vous nous dites.
18:11– C'est un mystère,
18:12c'est-à-dire qu'ils auraient pu
18:13avoir des renseignements
18:14plus utiles
18:15pour commettre leurs méfaits.
18:17– Donc vous ne croyez pas
18:18en l'hypothèse
18:18d'une complicité au sein du Louvre ?
18:20– Pas en tous les cas,
18:21au niveau de la surveillance,
18:22ça j'en suis assez convaincue
18:24ou alors de très mauvais professionnels
18:26de la surveillance du Louvre.
18:27– Je vais vous rappeler
18:29une anecdote
18:29qui date de 1989
18:31lorsque François Mitterrand
18:32inaugurait
18:33et faisait son émission
18:35la nuit du Louvre
18:35en 89,
18:36à l'occasion de l'inauguration
18:37de l'émission.
18:38Vous avez derrière vous
18:38la pyramide du Louvre
18:39et en 1989,
18:41vous avez le président
18:41de la République,
18:42François Mitterrand,
18:43qui en pleine émission
18:43était en train de parler
18:44et vous avez un laveur de carreaux
18:46qui était en train
18:47de nettoyer,
18:48ce qui a mis
18:48tous les services de sécurité
18:50en alerte.
18:51Il n'avait pas été prévenu
18:52et il était en train
18:53de laver les carreaux.
18:53Et j'ai même vu cette photo
18:54il y a une petite dizaine d'années
18:56d'une des productrices
18:58de l'émission
18:59qui m'avait montré
18:59cette photo
19:00qui avait alerté complètement.
19:02Je ne sais pas
19:03si vous servez
19:03pour la trouver cette photo
19:04mais elle est remarquable.
19:05Vous avez François Mitterrand
19:06en 89
19:07qui fait une émission de télé
19:08qu'est-ce qu'il faudrait faire
19:11concrètement
19:12vous qui connaissez
19:13vraiment la sécurité
19:14du Louvre
19:15qu'est-ce qui manque
19:16qu'est-ce qu'il faudrait
19:17mettre en place
19:17pour éviter que ça
19:18ne se reproduise ?
19:19Là déjà
19:19on a pris un effroyable retard
19:21parce que ça fait quand même
19:22depuis un petit bout de temps
19:23qu'on est au courant
19:24que comme vous l'avez dit
19:25tout le monde est au courant
19:27en tous les cas
19:28tous ceux et ceux
19:28qui devaient agir
19:30et que pas grand chose
19:33n'a été fait
19:34dans les temps voulus
19:35mais après
19:35il y a un truc
19:36tout bête
19:38mais si cher
19:39il faut mettre l'argent
19:40pour enfin
19:41avancer sur tout
19:42ce qui est programmé
19:43Vous avez l'air de dire
19:44ou de sous-entendre
19:45que le Louvre
19:45est une passoire
19:46et qu'en interne
19:46vous le saviez ?
19:47Non
19:48c'est pas ça
19:49mais celles et ceux
19:51qui paraissent
19:51sur les questions de sûreté
19:52on sait qu'il y a
19:53des temps de fragilité
19:54ou pas
19:55mais je ne dirais pas
19:57plus que ça
19:58puisqu'il reste 33 000 œuvres
19:59au Louvre
19:59Mais vous savez
20:00sur ces établissements publics
20:02comme dans les entreprises
20:03d'ailleurs
20:03dans les très grandes entreprises
20:04la sécurité
20:05c'est pas le premier maillon
20:06le plus important
20:07on n'est pas aux Etats-Unis
20:08je vous rappelle
20:08la sécurité aux Etats-Unis
20:09c'est la première des choses
20:11et on en a l'exemple ici
20:12c'est-à-dire que ça coûte trop cher
20:13donc on préfère peut-être
20:14acheter des heures
20:15que mettre de l'argent
20:16dans la sécurité
20:17et on verra ce qu'annonce
20:18et on verra ce qu'annonce
20:18Rachida Dati
20:19donc demain
20:19au Sénat
20:20ou en tout cas
20:21les justifications
20:22les explications
20:23qu'elle donne
20:23je vous remercie
20:24merci beaucoup
20:25à vous également
20:26Élise Muller
20:27c'est-à-dire que ça coûte
20:27c'est-à-dire que ça coûte
20:28c'est-à-dire que ça coûte
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