- il y a 2 mois
Grégoire Gambatto, président de Ctrl+G, était l'invité de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne spéciale Silicon Valley, ce mardi 28 octobre 2025. Il s'est penché sur le growth hacking et les défis à relever pour son entreprise, qui vend des données aux plus grands laboratoires d'IA du monde, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.
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00:00BFM Business et Tech&Co présente Tech&Co, la quotidienne, spéciale Silicon Valley.
00:15François Sorel.
00:16Tech&Co, la quotidienne, nous sommes toujours là, ici, au cœur de San Francisco.
00:21J'accueille maintenant Grégoire Gambateau.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:24Bonsoir.
00:25Alors Grégoire, comment le présenter ? Parce que j'ai un peu regardé votre parcours.
00:30Vous avez été un gros influenceur sur LinkedIn.
00:32Vous êtes entrepreneur, bien évidemment.
00:35Vous avez aussi lancé le Growth Hacking.
00:39Non, pas lancé, mais en tous les cas, c'était l'une de vos spécialités.
00:42Je ne sais pas si c'est toujours le cas, d'ailleurs.
00:44Et je ne savais même pas ce que ça voulait dire, le Growth Hacking.
00:47Et j'ai cru comprendre que c'était la frugalité dans la communication,
00:51mais la plus efficace possible.
00:54C'est hyper intéressant, d'ailleurs.
00:56C'est ce que vous aviez fait aussi, ou vous êtes toujours là-dedans ?
00:58Non, non, c'est plus ce qu'on fait maintenant, mais c'est ma vie d'avant.
01:02En fait, moi, j'ai un parcours assez atypique.
01:05Et en gros, à l'époque, Growth Hacking, puis Growth Marketing,
01:08j'avais eu la chance d'être le spécialiste français sur le sujet.
01:11J'étais monté assez rapidement.
01:12J'étais devenu influenceur sur LinkedIn.
01:15Du coup, j'avais beaucoup aidé les gens à expliquer
01:17comment est-ce qu'on peut utiliser des stratégies d'acquisition un peu malines.
01:20J'avais écrit un bouquin qui s'était très bien vendu avec Frédéric Canevet,
01:23qui avait fait un énorme taf dessus.
01:24Ça, c'était en quelle période ?
01:25Ça, c'était entre 2018 et 2022.
01:30D'accord.
01:31Et du coup, j'étais très connu pour ça.
01:32Et du coup, j'avais une boîte de service à l'époque
01:34qui s'appelait Germinal, qui était assez connue.
01:35On bossait avec un tiers du CAC 40.
01:37Que vous avez revendu après.
01:39Exactement.
01:40Et en fait, je me suis rendu compte que je détestais le service.
01:43Et j'avais une petite frustration sur le fait que je me rendais compte
01:46que je jouais un peu dans ma cour.
01:48Je jouais avec la France, je rencontrais des Français,
01:50mais je me disais que je jouais un peu dans l'arrière-cour.
01:53Alors que moi, j'aimerais bien jouer dans la grande cour.
01:56Du coup, après, j'ai lancé une boîte où là, on a levé de l'argent.
01:58On a lancé une boîte tech, qui était une plateforme pour aider
02:01les développeurs qui font du logiciel libre à se rencontrer et à être financés.
02:05Ça s'appelle OnlyDust.
02:06Et on ne bossait qu'avec des clients américains, israéliens, etc.
02:09Là, on n'avait aucun client français.
02:11On avait une communauté, on était dans une quarantaine de pays.
02:14Et au bout de trois ans, on a fait une bonne année 2024.
02:18On a fait 3,8 millions de revenus récurrents.
02:20Ce qui, à la fois, est très bien et ce qui, à la fois, est ici, n'est rien du tout.
02:26Et je me suis...
02:27Oui, c'est vrai qu'on est sur des échelles ici.
02:29Oui, mais mon compétiteur là, sur l'activité qu'on fait là,
02:32pour donner un exemple, mon compétiteur là, qui est Mercor,
02:36ils sont passés de 1 à 500 millions de revenus en 18 mois annuels.
02:40C'est dingue.
02:41C'est ça, mes compétiteurs.
02:41Et c'est quoi OnlyDust ?
02:43Du coup, OnlyDust, c'est cette plateforme.
02:45Et sauf qu'on est arrivé ici.
02:46Donc, on a financé énormément de projets open source.
02:49L'année dernière, on a distribué plus de 15 millions de dollars de bourses à 400 projets
02:53pour financer des projets d'infrastructures,
02:55sur des langages de programmation un petit peu compliqués, etc.
02:59Et en fait, on est arrivé ici.
03:00Et du coup, je voulais continuer l'activité ici,
03:03lever de l'argent auprès d'autres entreprises.
03:05Et en fait, il y a des labs, donc d'IA, des Google Demand,
03:08des Anthropik, des OpenAI.
03:09Je ne peux pas vous donner les noms, mais juste pour donner ce genre de boîte-là.
03:12Et il n'y en a pas beaucoup.
03:14Donc, peut-être que mes clients sont dans les noms, mais je ne peux pas le dire.
03:16Ils ont besoin, en fait, de data, c'est ça ?
03:18Exactement.
03:19Ils nous disaient, mais en fait, votre communauté de développeurs, les gars,
03:21en fait, nous, on en a besoin parce que comment est-ce qu'aujourd'hui,
03:23les modèles d'intelligence artificielle font pour progresser, s'entraîner ?
03:27Il y a la partie pré-training, c'est-à-dire on les entraîne avant.
03:29Ça, on en a beaucoup parlé.
03:31On prend toute la donnée qu'il y a sur le web et on l'ingurgite au modèle
03:34et on essaie de les rendre intelligents avec ça.
03:36Sauf qu'une fois que tu as fait ça, tu as un enfant de 5 ans
03:38qui sait tout sur tout, qui a lu tous les livres du monde,
03:42qui a une mémoire complète et qui prend des champignons.
03:45Donc, des fois, il hallucine un peu, mais c'est vraiment ça.
03:47Tu as un enfant de 5 ans en face de toi.
03:48Sauf que cet enfant de 5 ans, il sait exactement,
03:52il a le manuel dans la tête de comment est-ce que je peux courir,
03:57comment est-ce que je peux monter les escaliers, par exemple, en courant,
03:59mais il ne l'a jamais fait.
04:00Donc, il sait qu'il y a telle méthode, qu'il y a tel truc,
04:02mais quand il essaie de le faire, il se pète la gueule.
04:03Et en fait, c'est là qu'on arrive à la deuxième phase
04:05qui est qu'il le sait le faire en théorie
04:07et on a besoin de lui apprendre le geste.
04:09Comment le transformer pour qu'il comprenne le geste.
04:12Et ça, c'est le post-training,
04:14notamment le renforcement de learning.
04:15Donc là, on va lui dire…
04:17Et on passe de 5 ans à l'âge ?
04:19Et là, on peut arriver au niveau de l'intelligence
04:21des meilleurs êtres humains sur le sujet en quelques mois.
04:24Et du coup, comment est-ce qu'on fait ça ?
04:25On va apprendre au modèle à faire tel geste qu'il n'arrive pas à faire.
04:29Donc, on va apprendre à l'enfant de 5 ans.
04:31À 5 ans, pardon, on monte sur cette marche.
04:32Il va y arriver.
04:33Puis après, on va lui dire maintenant cours.
04:34Et maintenant cours comme ça, et maintenant cours comme ça.
04:36Et à la fin, il va être capable de courir aussi vite que Shane Bolt.
04:38Mais on va devoir lui apprendre progressivement.
04:40Et nous, c'est notre travail.
04:41C'est en fait d'identifier les sujets sur lesquels les modèles ne sont pas bons.
04:46Grâce à notre communauté de développeurs,
04:47ils nous disent par exemple, quand moi je code en Rust sur tel sujet, ça ne marche pas.
04:51Je dis, c'est génial.
04:52Le modèle ne marche pas.
04:53On crée des problèmes.
04:55Et ensuite, on va les donner au labo.
04:56Les labos les utilisent pour faire l'entraînement,
04:58donc le post-training, l'entraînement après.
05:01Et du coup, elle a release la nouvelle mise à jour.
05:05Là, le modèle, il marche.
05:06Et mon boulot, c'est de faire que trouver tous les trucs sur lesquels les modèles ne sont pas bons.
05:10Et ensuite, le donner au modèle.
05:11Les modèles l'utilisent, ils l'entraînent.
05:13Et après, c'est fait.
05:13C'est ici que vous cherchez l'Eldorado.
05:18Un peu le chercheur d'or et passer à l'échelle finalement.
05:21Vous êtes arrivé quand ?
05:23Je suis arrivé en janvier.
05:24Ah oui, c'est tout frais là.
05:25Oui, c'est arrivé en janvier.
05:27Vous étiez en France avant.
05:28Oui, j'étais en France et je me disais, qu'est-ce que je pourrais faire ?
05:32Si j'étais vraiment ambitieux, si j'étais vraiment déterminé, qu'est-ce que je ferais ?
05:34Moi, j'ai fait 33 ans de ma vie à Grenoble.
05:36Je ne suis même pas parti en Erasmus.
05:38Je ne parlais quasiment pas anglais.
05:40Et je me suis dit, je viendrai à San Francisco.
05:42J'étais terrifié globalement.
05:44Et là, comme ça, vous êtes venu avec vos valises ?
05:47Oui, avec ma femme.
05:47Ma femme, j'en ai parlé, qui est médecin urgentiste.
05:49Valérie, que je remercie parce qu'on en parlait en faisant du ski de rando au Ménuère.
05:53Et je lui ai dit, ça te dirait d'aller à San Francisco alors qu'elle n'était jamais dans la ville ?
05:55Elle m'a dit, ok.
05:56On a fait nos demandes de visa.
05:57Ça a pris un peu de temps.
05:59Ça a pris neuf mois.
06:00Mais on a rendu notre appart.
06:01On a fait une fête de départ.
06:03On s'est mariés pour le visa.
06:05Enfin, on s'aime parce qu'on est ensemble depuis 12 ans.
06:07Oui, bien sûr.
06:07C'était une formalité.
06:09Voilà, c'était une formalité.
06:10Il fallait quand même le faire.
06:11Et les médecins urgentistes ici ou c'est compliqué ?
06:14Non, il n'y a pas de transition.
06:15Du coup, elle s'est mis à travailler pour des startups.
06:17Et du coup, là, aujourd'hui, elle travaille soit pour des startups, soit elle travaille pour la réserve sanitaire.
06:20Là, par exemple, en ce moment, la Mayotte.
06:22Donc, il y a deux, trois mois dans l'année, on ne se voit pas.
06:25Et puis, elle peut aussi travailler parfois sur des périodes courtes en France, etc.
06:29Donc, bon, voilà.
06:29Mais oui, ça pose une vraie complexité.
06:32Mais on est arrivé là.
06:33Je lui ai dit, est-ce que tu aimes bien la ville ?
06:34Et elle m'a dit oui, j'étais en mode, tant mieux.
06:36Parce que sinon, on était mal barré.
06:38Et ouais, au début, la piscine est froide.
06:40Parce que moi, la première fois que je suis arrivé à un événement, je suis arrivé en disant, ben moi, voilà ce que j'ai fait, etc.
06:44À l'époque, du coup, on avait le business on leaders qui aujourd'hui, on a les deux marques.
06:47On a la marque Control-G pour les labos, la marque on leaders pour les développeurs.
06:50Parce qu'en fait, à la fois, il nous faut une communauté de développeurs.
06:52À la fois, il faut qu'on parle avec les labos.
06:54D'IA, d'intelligence artificielle.
06:55Donc, je disais Google, OpenAIM, etc.
06:57Et ce qui est drôle, c'est qu'en fait, la première fois...
07:01Donc, moi, j'étais très content à l'époque.
07:02C'était la troisième année.
07:02On a fait 3,8 millions de revenus récurrents.
07:05J'ai un investisseur qui m'a posé la main sur l'épaule et qui m'a dit, ça ne doit pas être facile.
07:09Oui, pour lui...
07:10C'était ridicule.
07:11Pour lui, c'était ridicule.
07:12Il m'a dit, vous travaillez dur pour avoir le point d'inflexion, je suppose.
07:15Et il m'a dit, du coup, en mode, ben ouais, t'es mort, en fait.
07:19Et là, c'est quoi quand on se prend cette claque ?
07:21Parce que c'est...
07:23En fait, où on se décourage, on se dit, bon, ok, on va retourner à Grenoble.
07:26Soit alors, ça nous booste pour rentrer dans la cour des grands, finalement, non ?
07:31Ben, moi, ce qui était très dur, c'est que j'étais tout seul à ce moment-là.
07:34Mon équipe était en France, donc j'avais 9 heures de décalage horaire.
07:37Et du coup, j'ai eu un mois un peu d'euphorie, où j'ai dit, tout est possible, c'est incroyable.
07:40Et puis, au bout de 3 mois, tu te dis, mais en fait, je ne suis pas au niveau.
07:44Et après ?
07:45Et après, tu te dis, tu n'es pas au niveau, qu'est-ce qu'il faut faire pour être au niveau ?
07:48Et du coup, tu commences ce process lent.
07:51De rencontrer des gens qui sont bien meilleurs que toi.
07:54Et tu commences à monter ton niveau sur tout.
07:56C'est-à-dire, en fait, j'avais des standards en entrepreneuriat, où je pensais que la vitesse, c'était ça.
08:02Et en fait, on m'a appris que la vitesse, ce n'était pas ça.
08:03Que la vitesse, c'était ça fois 3.
08:05Et du coup, par exemple, moi, quand je travaillais, j'étais très content sur l'intensité de travail, sur la vitesse.
08:10En fait, j'ai dû changer tous mes standards sur tout ce que je faisais.
08:13C'est-à-dire, qu'est-ce que c'était être bon quand on raconte une histoire ?
08:16Qu'est-ce que c'était travailler beaucoup ?
08:19Qu'est-ce que c'était aller vite quand on fait du développement pour son produit ?
08:22Et bien, tout ça, j'ai dû changer mes standards.
08:25Et comme un pote à moi a dit, je crois, mais la piscine est froide.
08:28C'est-à-dire, je me suis dit, mais en fait, je suis très très loin.
08:30La mer est là, elle est froide aussi.
08:32La mer est là, très s'il y a.
08:33C'est pas terrible.
08:34Et du coup, j'ai dû changer mes standards sur tout.
08:36Grégoire, juste une question.
08:39Quand on arrive ici, qu'on est seul, tout à l'heure, on discutait avec la patronne de la French Tech, donc San Francisco.
08:46Est-ce qu'il y a une communauté française qui vous a aidé ?
08:49Alors, il y a beaucoup de Français ici.
08:51Et c'est assez incroyable parce que c'est vrai que la French Tech, je suis arrivé, j'ai vu Sophie.
08:55Sur la partie privée, il y a aussi French Founders, qui est un club privé.
09:00Mais en gros, c'est vraiment les deux communautés pour moi qui comptent et qui font que, en effet, j'ai pu rencontrer des Français qui sont d'un niveau juste incroyable.
09:08Il faut faire attention parce qu'on peut vite se retrouver à parler Français toute la journée qu'avec des Français, etc.
09:12Oui, parce que c'est rassurant.
09:14Oui, mais c'est incroyable.
09:15La French Tech, je suis arrivé ici, on fait quelques intros et en fait, on rencontre les bonnes personnes.
09:19Et c'est des gens, si nous-mêmes, on essayait d'aller les contacter, ce serait difficile.
09:21Et le French Tech, il est considéré comment ici ?
09:23Ici, le French Tech.
09:25Les gens trouvent qu'on est bon, qu'on est des bons techs, qu'on est des bons développeurs.
09:31Et dans toutes les top boîtes, dans toutes les meilleures boîtes, dans le top 20, dans l'état majeur, il y a un Français.
09:38Dans toutes les boîtes.
09:40C'est-à-dire que moi...
09:41Ce n'est pas que des statistiques.
09:42Ça veut dire qu'il y a un vrai savoir-faire, il y a des vrais talents français qui arrivent à se hisser au top, en fait.
09:48Ah bah ici, il y a quand même des mecs qui ont monté des boîtes à plus de 50 milliards, des Français.
09:52Et on n'en parle pas.
09:53C'est dommage qu'en France, on ne les connaisse pas.
09:54C'est vrai.
09:55Parce que les fondateurs de Datadog, les fondateurs de Snowflake, on devrait les célébrer en France et on ne les célébre pas.
10:01Et on dit toujours, oui, la France, la France, on a une boîte, cette boîte a 6 milliards, cette boîte à 10.
10:05Là, les fondateurs d'Ebay est français d'ailleurs.
10:07Oui, et on ne les connaît pas.
10:08Et ici, je pense qu'on est bien reconnus.
10:11Et je pense que la France, on est très très bon à former des talents incroyables.
10:14On est un peu moins bon à avoir un écosystème entrepreneurial qui permet vraiment de créer des géants pour plein de raisons.
10:20Mais du coup, c'est ce que disait le fondateur de Palantir.
10:22Il disait, mais moi, je recrute ad nauseum des Français en maths parce que c'est des énormes brutes.
10:28Il dit, c'est dommage que la France n'ait pas conscience et ne soit pas incapable d'utiliser ce vivier de talent.
10:33Il dit, du coup, moi, je les recrute, je vais venir ici.
10:35C'est pour ça que vous êtes parti aussi ?
10:36Parce que finalement, en France, on peut avoir peut-être cette illusion d'un plafond de verre, en fait, si on veut exploser, si on veut créer sa boîte, etc.
10:47Quel est votre point de vue là-dessus ?
10:49En fait, il y a un truc qui est assez simple, c'est que les meilleurs entrepreneurs français sont parisiens.
10:55Alors qu'ici, les meilleurs entrepreneurs français que je rencontre ici, ils viennent souvent de régions.
10:59Donc en fait, il y a un...
11:01Les Parisiens restent à Paris.
11:01Les Parisiens restent à Paris parce qu'ils sont dans un endroit où ils ont fait les grandes écoles.
11:04Ils sont reconnus et ils sont dans un système élitiste et qui sert très bien à la France.
11:09Et moi, comme je n'ai pas réussi à rentrer dans le système élitiste, j'ai raté mes concours, j'aurais bien aimé faire HEC ou Polytechnique.
11:15Je suis venu ici et ici, en fait, pour un Américain, je suis comme vous, quand vous voyez un bulgare et qu'il vous dit l'université qu'il a fait, vous n'en avez rien à faire.
11:24Et bien ici, c'est exactement Paris.
11:25Ils disent, mais moi, que tu as fait Polytechnique, HEC ou le master en droit à Grenoble, je ne sais pas ce que c'est.
11:29Je ne connais pas ta ville.
11:30Pour moi, Paris, c'est juste à Tour Eiffel, baguette.
11:33Les diplômes ne sont pas importants ?
11:35Les diplômes sont importants, c'est un des Américains, pour les Américains.
11:38Mais quand on est étranger, on va juger sur pièce, en fait.
11:41Ils vont beaucoup plus juger sur pièce, notamment pour les entrepreneurs.
11:44Bien entendu, ce n'est pas parfait.
11:45Donc, on peut être autodidacte ici ?
11:47Oui, j'ai vu des autodidactes qui gagnent très, très, très bien leur vie.
11:51Par contre, ce qui est compliqué à comprendre avec les US, c'est qu'il n'y a pas de plafond.
11:56C'est ce qu'on disait à l'instant, mais il n'y a pas de plancher.
11:58C'est-à-dire que moi, quand je suis arrivé ici, au début, j'arrivais en disant, moi, j'ai fait un master, moi, j'ai fait ci, moi, j'ai fait ça, moi, j'ai écrit un livre.
12:06Les gens disaient, je m'en fous, en fait.
12:08Du coup, je suis vraiment reparti du plancher.
12:11Et du coup, en fait, je me suis rendu compte que oui, c'est comme quand je venais sortir, quand j'avais monté ma première boîte, que j'avais zéro d'utilisateur, etc.,
12:18et que les gens m'ont aidé en mode, t'es qui, t'es personne.
12:20Eh bien, ici, je suis redevenu personne.
12:22Et il y a vraiment cette violence de la société américaine qui est, si on délivre en permanence, les gens ont envie de nous parler.
12:27Si on n'est pas intéressant, les gens ne nous parlent pas.
12:29Et d'ailleurs, ça se voit dans les événements.
12:31Ils sont très, très forts.
12:32Ils vous posent deux questions.
12:33Et si ce n'est pas intéressant, ils se cassent.
12:35Tout de suite.
12:35Moi, j'ai fait une soirée, j'ai parlé à 30 mecs.
12:38Il n'y en a aucun qui m'a parlé plus de deux minutes.
12:40C'est mauvais signe, alors s'ils ne vous parlent plus...
12:42Ah bah non, c'est mauvais signe, c'est qu'ils s'en foutent.
12:44Donc, du coup, il faut arriver à comment est-ce qu'on arrive à les intéresser, en fait.
12:48Comment est-ce qu'on travaille son pitch et comment est-ce qu'on délivre si on n'a pas de clients.
12:51Et en fait, ils sont très bons, ils disent.
12:53Et du coup, la dernière fois qu'on s'est parlé, c'était à 6 mois, t'en es où ?
12:55Et si on voit qu'on n'a pas délivré, hop, à plus.
12:57A bientôt.
12:59Merci beaucoup, Grégoire.
13:00Merci.
13:00C'était cool.
13:01Ça a duré plus de deux minutes, là.
13:02Oui.
13:04Merci, c'est sympa.
13:06Only Dust et Control-G.
13:07Et plein de réussite ici à San Francisco.
13:11C'est un signe, le ciel se lève.
13:12Il commence à faire beau.
13:14Oui, c'est pas toujours comme ça.
13:15Oui, c'est ça.
13:15On va parler d'espace dans un instant dans Tech & Co.
13:18Pour terminer cette émission spéciale depuis à la Silicon Valley.
13:22Tech & Co. La quotidienne sur BFM Business.
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