- il y a 6 semaines
Aujourd'hui, c'est au tour de Laurent Alexandre, chirurgien, entrepreneur et essayiste, et Olivier Babeau, président de l'Institut Sapiens, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.
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00:00R.M.C. Face aux grandes gueules
00:03Et oui parce qu'ils sont deux ce matin face au GG.
00:08Laurent Alexandre, chirurgien, essayiste, futurologue, entrepreneur.
00:12Bonjour Laurent. Bonjour.
00:13Olivier Babot, professeur et président de l'Institut Sapiens Economist.
00:17Bonjour Olivier. Bonjour.
00:18Avant de parler de ce livre, Grande Gueule, le titre est déjà Grande Gueule.
00:22Ne faites plus d'études, apprendre autrement à l'ère de l'intelligence artificielle
00:25aux éditions Boucher et Chastel.
00:26Un mot quand même sur ce qui fait réagir tout le monde depuis hier.
00:31C'est le casse du siècle au Louvre.
00:33Je vous ai vu réagir sur les réseaux sociaux, Laurent.
00:36Vous avez dit mais à l'heure de l'intelligence artificielle,
00:39comment se fait-il qu'au Louvre il n'y ait pas de caméras justement dotées d'intelligence artificielle
00:43pour surveiller ces bijoux historiques ?
00:45C'est incroyable.
00:46On a mis ces bijoux historiques devant la rue dans une pièce qui n'était pas sécurisée.
00:52Le système de caméras n'a pas d'âge.
00:54On n'utilise pas l'intelligence artificielle et les caméras dotées d'intelligence artificielle
00:58qui repèrent immédiatement les comportements suspects pour surveiller.
01:03Il semble que le circuit de surveillance ne fonctionnait pas bien.
01:05C'est hallucinant.
01:06Mais on va dire que ça coûte trop cher.
01:07La direction a failli.
01:09La direction du Louvre et la responsable de la sécurité doivent être limogées.
01:14C'est absolument inacceptable qu'on laisse partir des jouagliots.
01:17On doit gérer les responsables.
01:18Et le communiqué de Mme Dati était indécent.
01:22Elle excusait les équipes.
01:24C'est comme s'il n'y avait pas eu de faute du Louvre.
01:27C'est vraiment scandaleux.
01:29D'ailleurs, elle s'est un peu reprise ce matin.
01:31Mais ce communiqué m'a vraiment fait mal parce qu'on voit ce qu'est la culture de l'irresponsabilité
01:36dans un État qui pourtant a un budget aussi grand et dans un pays qui a les plus grosses dépenses publiques au monde.
01:42On va vous dire que les caméras dotées d'intelligence artificielle, ça coûte trop cher.
01:45Mais non, ça ne coûte pas cher. Simplement, les marchés publics n'ont pas suivi.
01:50Il n'y a pas eu de précipitation pour sécuriser le musée du Louvre après les Audrides qui ont montré qu'il était très fragile.
01:58C'est un ensemble de déresponsabilisations publiques vraiment choquantes.
02:02L'archaïsme de l'État, c'est ça Olivier Babaud ?
02:04Non mais c'est un symbole terrible. C'est un symbole effectivement de l'absence de modernisation.
02:08Du choix probablement pour les dépenses de personnel.
02:10Mais dépenses de personnel qui ne servent à rien puisque les gens se mettent en sécurité, n'est-ce pas ?
02:14Donc ça ne sert à rien. D'ailleurs maintenant le message est passé.
02:16Si vous voulez attaquer le Louvre, ce ne sont pas les gardiens qui vont garder quoi que ce soit.
02:19Il vaudrait mieux avoir des technologies qui en réalité sont probablement marginalement beaucoup,
02:23enfin qui sont moins chères par rapport au reste.
02:26Et puis effectivement, culture de responsabilité qui est absolument incroyable.
02:28C'est quasiment, le ministère de la Culture a fait quasiment un communiqué de félicitations.
02:33Je veux dire, il y a un moment donné, il faudrait peut-être qu'on soit capable de limoger.
02:36Ce serait normal dans n'importe quel pays.
02:38Quelqu'un a failli à sa mission, hop, on le remplace.
02:39Et puis normalement, ça devrait un peu plus motiver le suivant.
02:42Oui, mais c'est vrai qu'on ne démissionne plus.
02:44Vous voyez, les préfets démissionnaient...
02:45Non, mais ce n'est pas démission le mot là.
02:47Non, c'est l'immogeage.
02:48Ce n'est pas démission le mot qu'il faut.
02:49C'est l'immogeage.
02:50C'est l'immogeage.
02:51C'est le chef de l'État ou la ministre de la Culture qui leur dit, dégagez quoi.
02:54Vous avez été nuls, dégagez.
02:56Alors, l'intelligence artificielle, donc plus besoin de faire d'études si je comprends bien.
03:01C'est-à-dire que de toute manière, l'intelligence artificielle est plus forte que nous.
03:04Elle va analyser plus vite.
03:06Donc, on va rester sur son canapé et on n'aura plus besoin d'apprendre ?
03:09C'est tout le contraire.
03:10On dit l'université, l'enseignement supérieur est totalement dépassé.
03:15Il n'a pas intégré l'intelligence artificielle dans ses méthodes.
03:19Et puis, il ne prépare pas nos gamins à être complémentaires, à être compétitifs face à l'intelligence artificielle.
03:24Et c'est un sujet qui nous touche beaucoup, Olivier et moi, puisque nous sommes tous les deux pères de famille nombreuses.
03:29Donc, aujourd'hui, nous ne disons pas glander, ne faites rien.
03:32Bien au contraire, nous disons simplement, la plupart des cursus sont devenus inutiles et contre-productifs.
03:39Quand vous avez un master de sociologie aujourd'hui, ce n'est pas une ligne positive sur votre CV.
03:43C'est une tâche.
03:44Il faut l'effacer.
03:45Ah bon ?
03:46Parce que tous les employeurs savent que ça ne correspond à rien et que ce sont des formations qui n'ont aucune...
03:52Donc, il faut les faire fermer les fins de la sociologie, si je vous ai dit.
03:53La plupart des cursus, effectivement, sont contre-productifs en sociologie.
03:57Donc, nous ne disons pas, ne faites rien.
03:59Nous disons, tant que l'université ne s'est pas modernisée, ne faites pas, sauf exception d'études supérieures,
04:05travaillez, cultivez-vous, développez l'entrepreneuriat, créez des start-up, inventez des nouveaux métiers, de nouveaux types d'entreprises.
04:13Il y a un ensemble d'opportunités absolument incroyables, notamment grâce à l'intelligence artificielle.
04:19On peut aujourd'hui créer une entreprise avec zéro salarié grâce à l'intelligence artificielle et très peu de capitaux.
04:25Donc, on est dans un monde d'opportunités extraordinaires.
04:27Ne perdez pas votre temps à aller à l'université tant que la fac ne s'est pas modernisée parce qu'aujourd'hui, c'est le plus souvent du temps perdu.
04:34Oui, mais à la fac, on apprend quand même les humanités, comme on disait autrefois.
04:38C'est-à-dire, on se cultive, on apprend l'histoire, l'économie, les sciences, les arts.
04:44Alors certes, il n'y a peut-être pas une application directe, mais ça forme un cerveau aussi, Olivier Babaud.
04:49Mais il faut d'autant plus faire ça, mais beaucoup de diplômes aujourd'hui, la massification aidant, sont devenus des diplômes en chocolat,
04:57avec finalement cinq années un peu poussives et un peu paresseuses, où on va un petit peu apprendre, avoir les partiels,
05:02et puis on pense que ça y est, on peut fermer les livres et puis aller sur le marché du travail.
05:05Malheureusement, ce n'est pas du tout ce qui se passe.
05:06Il y a une révolution incroyable qui est en train d'arriver, elle commence par qui ?
05:09Elle commence par les juniors les plus jeunes, y compris des juniors d'ailleurs qui sont diplômés de la tech aux Etats-Unis,
05:14qui ont de plus en plus de mal à entrer dans les entreprises.
05:17Pourquoi ? Ce n'est pas l'intelligence artificielle qui remplace le travail des juniors,
05:20c'est les seniors avec l'intelligence artificielle qui remplacent les boulots d'entrée de carrière.
05:26Et il y a un drame extraordinaire qui est en train d'arriver.
05:28On se compare beaucoup des retraites avec une amertume assez légitime de la part des plus jeunes,
05:32qui ont l'impression qu'on leur a coupé l'herbe sous le pied,
05:34et puis ils vont arriver au moment où il n'y aura plus rien, il y aura une amertume supplémentaire.
05:38Quand ils vont arriver sur le marché du travail, ils vont se rendre compte que leurs boulots ont disparu
05:42et qu'ils vont avoir un mal fou, même diplômé, à rentrer sur le marché du travail.
05:46Bien sûr qu'il faut la culture générale, la capacité à être complémentaire des machines,
05:51peut-être aller aussi dans les métiers qui ne seront pas remplacés par les machines.
05:54Là où il y a de l'oralité, le réseau, les métiers du soin, les métiers du lien, les métiers du spectacle vivant.
06:00Il y a plein de choses qui vont arriver à exister, mais il faut avoir une vraie stratégie.
06:04Aller aujourd'hui dans des facs sans réfléchir à la façon dont vous allez sortir après sur le marché du travail,
06:09c'est suicidaire.
06:10Jean-Consigny.
06:11Sans vouloir être désobligeant, j'ai quand même un peu l'impression d'être face à deux boomers
06:15qui ergotent sur leur fantasme de boomers.
06:21Parce que moi, il y a peu de gens qui me parlent autant de la révolution que va amener l'IA que les jeunes retraités
06:28qui sont en week-end du mercredi au mardi.
06:32Alors eux, ils sont à fond sur l'intelligence artificielle.
06:34Les autres, ils sont dans la réalité du marché du travail.
06:37Et je suis désolé, ce n'est pas encore ça.
06:39Moi, je pense que l'université, elle est au contraire plus utile que jamais.
06:44Et là, je pense qu'on pourra se rejoindre face à des générations d'analphabètes.
06:47Je veux dire, quand on voit aujourd'hui, par exemple, ça me frappe beaucoup quand je lis
06:53ou quand je regarde des interviews de jeunes célébrités.
06:56Les jeunes comédiens, comédiennes, les jeunes youtubeurs, etc.
07:01On a vraiment l'impression d'être face à des gens dont on se demande s'ils ont déjà lu même un livre en entier dans leur vie.
07:07Ils parlent comme des racailles.
07:09Ils n'ont aucune éducation.
07:12C'est absolument affreux.
07:14Je pense qu'on devrait, au contraire, pousser les jeunes à utiliser l'université dans ce qu'elle peut apporter de mieux.
07:23C'est-à-dire, comme le disait Olivier, essayer d'être un peu moins inculte, un peu moins beauf, lire des choses, faire des travaux de recherche
07:33qu'on ne peut pas faire si on n'est pas contraint.
07:36Ce qui est utile, je trouve, à l'université, c'est de travailler un tout petit peu sous la contrainte.
07:40Moi, je me souviens d'avoir fait mon mémoire de master sur le processus de codification du droit.
07:47Comment le code civil avait bouleversé non seulement le droit, mais finalement toute la France.
07:54Parce que tout à coup, ça unifiait le droit sur tout le territoire.
07:58Tout à coup, c'était une rupture.
07:59Personne ne dit que c'est pas utile, ça.
08:01Là, ce que j'entends, c'est que c'est utile.
08:02Et deuxième élément, franchement, je vois par exemple dans les cabinets d'avocats, tous les avocats commencent à nous expliquer
08:09et pardon d'être un peu rentre-dedans avec cette histoire de boomer, mais c'est surtout les associés qui sont un peu en pré-retraite
08:16qui commencent déjà à nous dire que les jeunes avocats ne vont servir à rien, etc.
08:20Mais ce qu'on voit dans la pratique quotidienne qu'on en a, c'est que pour l'instant, en tout cas,
08:27l'IA ne remplace absolument pas un jeune collaborateur dans un cabinet.
08:32Je suis désolé, absolument pas.
08:33On a quand même besoin d'avoir des cerveaux humains qui puissent mettre les choses en forme,
08:39qui peuvent éventuellement s'appuyer beaucoup sur l'IA, mais qui ne sont pas remplaçables comme ça en claquant des doigts.
08:44Donc je trouve qu'au début d'Internet, on disait pareil que ça allait tout remplacer,
08:50qu'il allait falloir créer un revenu universel.
08:54Oui, mais je suis désolé, on n'a pas non plus 35% de chômage dans les pays développés.
08:59Alors, est-ce qu'on fantasme ?
09:01Alors, la situation des jeunes avocats n'est pas extraordinaire.
09:03Comme tu le sais, on a entre 25 et 35% des jeunes avocats en France qui sont au SMIC ou en dessous du SMIC.
09:10C'est à cause de l'URSSAF, ça n'a rien à voir.
09:12Donc, ce n'est pas une formation qui est extraordinaire.
09:15Je n'ai pas dit que c'était la faute de l'IA.
09:17Nous, on ne dit absolument pas qu'il ne faut pas travailler, qu'il faut glander.
09:21Et d'ailleurs, à l'un des chapitres de notre bouquin avec Olivier Babot, c'est
09:25« Le monde de l'IA n'est pas fait pour les grosses feignasses.
09:28Il va falloir travailler plus et plus longtemps qu'avant. »
09:31Ce que nous disons, c'est que l'université telle qu'elle est conçue aujourd'hui,
09:34les études supérieures conçues pour aujourd'hui sont souvent contre-productives.
09:38Et d'autre part, l'université a accepté tout le monde,
09:42c'est massivement massifié, comme on dit,
09:44et dans le même temps, elle est devenue complètement laxiste.
09:47Comme on le dit dans le livre, on se retrouve dans la situation complètement folle
09:51où, par exemple, en Angleterre, 88% des étudiants utilisent chat de GPT
09:56pendant les examens écrits, surveillés, avec les surveillants qui laissent faire.
10:01Donc, effectivement, à la fin, ils ne sont pas motivés
10:03puisque c'est chat de GPT qui écrit la copie et pas eux.
10:07L'université, non seulement, elle n'a pas modernisé ses méthodes,
10:10mais en ce moment, elle est en train de favoriser les feignasses
10:13et elle décourage l'effort.
10:15Comment peut-on lutter contre chat de GPT parce que n'importe qui peut l'utiliser maintenant ?
10:18Il faut interdire.
10:19Nous sommes pour l'utilisation de l'IA, bien sûr, dans les études,
10:22pour faire mieux que sans l'IA,
10:24mais il faut absolument interdire l'IA pendant les examens écrits.
10:27Et puis, il faut valoriser l'expression orale et les examens oraux.
10:31L'examen oral, sans avoir chat de GPT à portée de main,
10:36c'est la meilleure façon pour l'enseignement supérieur,
10:39pour l'école en général, de valider les acquis
10:42et de savoir si on a vraiment travaillé.
10:44Qui me dit que votre livre n'a pas été écrit par l'intelligence artificielle ?
10:47Ça se remarque un peu encore aujourd'hui.
10:49Et ce qui est vrai, c'est que l'intelligence artificielle n'est pas bonne pour les textes longs.
10:53À partir de 4000 signes, ça commence un peu à patiner.
10:56Alors, un jour, peut-être, ça écrira en un clic.
10:58Mais aujourd'hui, il se trouve qu'on avait quand même écrit beaucoup de livres
11:00avant que l'IA existe, donc on peut nous donner crédit du fait qu'on sait écrire.
11:04Le plus dur quand on est deux, c'est surtout qu'il faut qu'on négocie les thèmes
11:08et puis on n'a pas le même style, et donc voilà, ça, c'est ça qui est le plus dur.
11:11Ce qui fait peur, je pense, c'est la disparition de certains métiers.
11:14On a dit que l'intelligence artificielle fera mieux que nous.
11:17Quels sont les métiers visés, en fait, précisément ?
11:20Il n'y a pas de métier qui va disparaître.
11:23On n'est pas du tout dans cette logique.
11:24Les métiers vont être transformés.
11:28Ils vont être profondément transformés.
11:30Par exemple, aujourd'hui, l'IA est quatre fois meilleure pour faire un diagnostic médical
11:36que les médecins, quatre fois meilleure.
11:38Et puis, intelligence artificielle plus médecin, c'est moins bien qu'intelligence artificielle sans médecin,
11:42donc ça prouve bien qu'il faut réorganiser les études.
11:44Mais il va servir à quoi, le médecin ?
11:45Nous ne pensons pas du tout que le médecin va disparaître.
11:48Le médecin va faire davantage de recherches.
11:51Il y a des tas de maladies pour lesquelles on n'a pas encore traitement.
11:53Grâce à l'intelligence artificielle, la médecine va faire des gros progrès.
11:58On le voit déjà, le patron de l'intelligence artificielle chez Google, Demi Sassabis,
12:02il a eu le prix Nobel de chimie 2024, car il a découvert, grâce à l'IA de Google,
12:07la structure en trois dimensions des 200 millions de protéines qui existent sur Terre,
12:11ce qui est fondamental pour le monde de l'agriculture et pour le monde de la médecine,
12:15notamment pour comprendre les maladies du cerveau
12:17et pour bien comprendre les cancers les plus graves qu'on ne s'est pas encore traités.
12:20Donc, il y a des champs entiers pour la médecine
12:22qui vont s'ouvrir grâce à l'intelligence artificielle.
12:25C'est vrai, dans tous les métiers, nous allons avoir des milliers de nouveaux métiers,
12:30de nouveaux types d'entreprises qui vont être possibles grâce à l'intelligence artificielle.
12:34On ne rentre pas dans la mort du travail.
12:36On est dans une mutation radicale du travail
12:38avec des milliers d'opportunités pour ceux qui vont être courageux.
12:42Oui, mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'à la fois, on nous dit
12:44qu'il faut travailler plus parce qu'on vieillit plus,
12:47enfin, on meurt plus tard.
12:49Mais en même temps, l'intelligence artificielle va nous mâcher le travail.
12:54Donc, en fait, on va quand même avoir des travaux moins pénibles.
12:56Elle va nous aider à faire mieux.
12:57Qu'est-ce qu'on va faire de ce temps dégagé, alors ?
12:59Alors, effectivement, on a de plus en plus de loisirs,
13:01on a de plus en plus de temps libre dans notre vie.
13:03Le risque, c'est ce qu'on appelle l'abdication cognitive.
13:05C'est-à-dire que, justement, tu laisses faire la machine,
13:07de la même façon que tu vas prendre les escalators et pas les escaliers,
13:10de plus en plus, tu as des escalators intellectuels.
13:12C'est-à-dire qu'elle va réfléchir pour toi.
13:13Et il y a une étude du MIT terrible qui a montré que,
13:16quand tu faisais ça, ton cerveau, évidemment,
13:17il s'atrophie assez rapidement, ce qu'on appelle une dette cognitive.
13:21En fait, tu as l'impression que tu as fait quelque chose.
13:23En réalité, tu oublies très, très rapidement.
13:25Tu ne sais pas ce que tu as fait.
13:26Et puis, tu vas payer cet effort que tu n'as pas fait.
13:28Donc, l'un des éléments terribles.
13:30Et Charles, parlait de discipline.
13:31Il va falloir une autodiscipline énorme pour bosser quand même,
13:34pour être complémentaire des machines.
13:36Mais effectivement, il y a des...
13:36Mais ça, on a déjà mis le déne-don.
13:38On y est déjà.
13:39Et même le métier de professeur.
13:40Moi, je suis professeur à l'université.
13:41Je suis persuadé que ça va disparaître.
13:43En fait, ça va disparaître au sens où ça va muter.
13:46C'est-à-dire que demain, les apprentissages,
13:47si on prend par exemple le droit,
13:48ça va pouvoir être fait avec un professeur individuel,
13:52un précepteur, qui sera une IA,
13:54qui va connaître parfaitement tous ces échanges,
13:57qui va vous connaître exactement dans ce que vous savez,
13:59dans ce que vous ne savez pas,
14:00connaître vos lacunes, travailler dessus.
14:02Exactement.
14:03Et d'ailleurs, ce sera peut-être probablement un robot humanoïde,
14:04exactement comme Aristote était le précepteur
14:07d'Alexandre Legrand autrefois.
14:08Sauf que jusque-là, c'était trop cher
14:09d'avoir un élève, un professeur par élève.
14:12Alors, le professeur, il fera quoi ?
14:13En fait, il va toujours exister,
14:15mais ça va devenir plutôt un coach,
14:16un accompagnateur, une sorte de guide.
14:18On en aura moins besoin.
14:20On ne va pas garder 800 000 profs.
14:22Sauf qu'il ne va pas faire un amphi
14:23avec 800 étudiants comme aujourd'hui en droit.
14:26Il va les voir en one-to-one,
14:28un à un, en face-à-face.
14:29Et puis, c'est toute la vie qu'il va falloir apprendre.
14:31Ce n'est pas seulement 4 ou 5 années dans la vie,
14:32c'est toute la vie.
14:33Donc, on va être des accompagnateurs
14:35où on va essayer de voir la cohérence
14:38du travail d'apprentissage qui sera prêt pour l'instant.
14:40Il faut bien voir, une étude de l'OCDE a montré
14:41qu'un savoir professionnel
14:43avait jadis une durée de vie de 30 ans.
14:46Aujourd'hui, un savoir professionnel
14:47a une durée de vie de 2 ans.
14:49Donc, il faut sans arrêt apprendre des choses nouvelles
14:51parce que les savoir-faire, finalement,
14:54n'ont plus de valeur
14:55et à cause de l'évolution technologique
14:57qui est foudroyante.
14:58Donc, apprendre toute la vie,
14:59c'est vraiment la bonne recette.
15:01Faire des études en one-shot
15:02et après, glander intellectuellement,
15:04ce n'est pas du tout la solution
15:05pour la nouvelle génération.
15:07Alors, dans un instant,
15:07Julien O3216 qui travaille dans le web
15:09et qui subit la montée
15:11de l'intelligence artificielle,
15:12il va nous raconter comment et pourquoi.
15:14Mais avant cela, j'ai un gagnant.
15:16C'est Thibaut qui est avec nous.
15:17Bonjour, Thibaut.
15:18Bonjour à tous les Gégés.
15:20Parce que malgré l'intelligence artificielle,
15:22on a quand même besoin de vacances
15:23et de voyages
15:24et vous allez partir une semaine
15:26grâce à Bellembra, Thibaut.
15:28Écoutez, je suis ravi.
15:30Je vous écoute tous les jours
15:32et c'est un grand, grand plaisir à chaque fois
15:33et je trouve que vos débats
15:35sont vraiment de qualité.
15:37Donc, un grand, grand merci
15:38pour tout ce que vous faites déjà
15:39et je pense que vous apportez
15:41ce petit plus dans notre quotidien.
15:43Donc, merci.
15:44Merci infiniment, les Gégés.
15:45Eh bien, profitez-en.
15:46Merci pour ce compliment.
15:47Vous avez le choix entre la montagne,
15:49la mer, la campagne.
15:50Il y a 44 destinations au choix.
15:52Bref, prenez le temps de réfléchir
15:53et passez de bonnes vacances, Thibaut.
15:55Merci beaucoup à tous.
15:57Merci.
15:57Gagnez vos vacances dans les Grandes Gueules
15:59sur RMC avec Bellembra.
16:02Bellembra Club, numéro 1
16:03des clubs de vacances en France.
16:05Faut-il faire encore des études
16:07avec l'intelligence artificielle ?
16:08Julien au 32-16, dans un instant,
16:10va interpeller nos deux invités,
16:12Laurent Alexandre et Olivier Babot.
16:13A tout de suite sur RMC, RMC Story.
16:20RMC.
16:21Alain Marshall, Olivier Truchot.
16:23Les Grandes Gueules.
16:251, 2, 3, 4.
16:33Ne faites plus d'études.
16:35Voilà ce qu'écrivent ces deux garçons,
16:37Laurent Alexandre et Olivier Babot.
16:39Apprendre autrement à l'ère
16:41de l'intelligence artificielle
16:42aux éditions Boucher-Chastel.
16:44Ça fait réagir au 32-16.
16:45Dans un instant, Julien sera avec nous.
16:47Mais Didier Giraud avait une question à poser.
16:48Oui.
16:49Moi, je suis agriculteur,
16:51comme vous le savez.
16:52Et du coup,
16:52je ne me suis jamais considéré intelligent.
16:55Donc, par rapport à mes petits camarades
16:57sur ce plateau,
16:58ça me protège de la peur
16:59de l'intelligence artificielle.
17:01Néanmoins, je vais bientôt être grand-père
17:02dans les 15 jours qui viennent.
17:04Et je me dis,
17:05cette génération en train de naître,
17:07là,
17:08quelle sera leur vie avec ça ?
17:12Parce que moi,
17:13je trouvais à la lecture de votre livre
17:15que ça faisait un peu peur quand même
17:17sur le monde qu'ils auront
17:19et sur le champ des possibles
17:21de l'épanouissement personnel et intime.
17:24Et puis après,
17:25j'ai une question subsidiaire
17:26parce que ce n'est pas abordé
17:27dans votre livre.
17:27Est-ce que vous ne pensez pas quand même
17:29que l'intelligence artificielle
17:31aura un point de rupture
17:33qui est la production d'énergie ?
17:35Parce que l'humanité,
17:36c'est toujours développé
17:37au fur et à mesure
17:37qu'on a développé l'alimentation.
17:40Mais je pense que l'intelligence artificielle
17:41va buter sur le développement
17:44de l'énergie
17:46parce que ça en consommera beaucoup
17:48qui sera à un moment donné
17:49en concurrence avec l'alimentation.
17:51Alors, il y a deux questions.
17:53Tout d'abord,
17:53est-ce qu'on peut rassurer
17:54le futur grand-père ?
17:56Alors, vas-y.
17:58Oui, on ne serait pas père
17:59de famille nombreuse,
18:00chacun respectivement,
18:01si on n'était pas très optimiste.
18:02Je crois que ma dernière fille
18:04a 11 mois, vous voyez.
18:05Donc, c'est une chance extraordinaire
18:07de naître aujourd'hui
18:08parce que l'avenir va être incroyable
18:10de possibilités nouvelles,
18:12de progrès scientifiques et techniques.
18:15Mais ça ne va pas sans des défis.
18:16Voilà, il faut accepter que...
18:17Et ces défis sont nouveaux.
18:19Nos grands-parents,
18:20ils avaient les défis de la guerre
18:21qu'ils ont connus,
18:21des privations,
18:22des tickets de rationnement
18:23qu'ils ont eus jusqu'en 1949,
18:25de la violence du monde.
18:27Aujourd'hui,
18:27il y a une part de violence du monde
18:29qui revient,
18:29c'est sûr, géopolitique.
18:31Et puis, il y a un truc nouveau,
18:32c'est qu'autrefois,
18:32il fallait surmonter les contraintes.
18:34Le monde était difficile.
18:35Il fallait survivre
18:36dans un monde qui est difficile.
18:37Aujourd'hui,
18:37dans un monde qui est difficile
18:39de sa facilité.
18:40C'est-à-dire qu'il va te proposer
18:41en permanence de t'aider,
18:42de faire l'effort à ta place,
18:43de réfléchir pour toi,
18:44de décider pour toi.
18:45C'est déjà ce que font les algorithmes.
18:4680% que vous regardez le soir.
18:48C'est qu'on peut faire
18:48des générations de légumes.
18:49Le risque,
18:50c'est la génération de légumes.
18:51C'est dans le film
18:51Wall-E, je crois,
18:52où tout le monde devient
18:53un peu obèse, apathique.
18:55Et en fait,
18:55notre cerveau de chasseur-cueilleur,
18:57si vous voulez,
18:58paléolithique,
18:58il se laisse facilement aller
18:59dans ce petit train
19:00où on décide tout à votre place.
19:02L'algorithme vous dit,
19:03tiens, voilà,
19:04c'est ça que tu as envie
19:05de regarder, etc.
19:06Et en fait,
19:06il faut une sacrée énergie
19:07pour résister à cette facilité.
19:09Sur l'énergie.
19:11Un mot sur l'énergie.
19:12Oui,
19:12l'intelligence artificielle,
19:14elle consomme pas mal d'énergie.
19:15Mais il ne faut pas oublier
19:16que chaque GPT
19:17vient de dépasser
19:18un milliard d'utilisateurs.
19:20Il y a un milliard de terriens
19:21sur 8 milliards
19:22que nous sommes sur Terre
19:23qui utilisent chaque GPT.
19:25Donc oui,
19:26l'IA consomme beaucoup d'énergie,
19:28mais elle en consomme
19:28de moins en moins
19:29pour une même activité intellectuelle.
19:31Entre juin 2024
19:32et juin 2025,
19:35la consommation d'énergie
19:36et l'émission de CO2
19:38pour une requête,
19:39pour une demande
19:39faite à l'intelligence artificielle
19:41a été divisée par 40.
19:42Donc en réalité,
19:44l'intelligence artificielle
19:45à l'échelle de la Terre
19:46devient de plus en plus efficace
19:48sur le plan énergétique.
19:49Et si l'intelligence artificielle
19:51permet de guérir
19:52les 45% de cancers
19:54que l'on ne guérit toujours pas,
19:56si l'intelligence artificielle
19:57permet de guérir
19:58les 20% de cancers de l'enfant
20:00qu'on ne guérit toujours pas,
20:01on ne va pas chipoter
20:02à 2-3 kWh
20:04consommé par l'intelligence artificielle,
20:06évidemment.
20:07Je dis que ça peut être
20:08un frein à son développement.
20:08En tout cas,
20:09il y a un doulot d'étranglement.
20:10C'est pour ça que
20:10toutes les grandes sociétés de tech
20:12construisent des centrales nucléaires
20:15pour essayer de s'alimenter.
20:16Et d'ailleurs,
20:17c'est bien le problème
20:18complètement fou.
20:19En ce moment,
20:20au moment où nous parlons,
20:21les géants de l'intelligence artificielle
20:23dans la Silicon Valley
20:24sont en train d'investir
20:252 900 milliards de dollars
20:27pour l'éducation
20:29de l'intelligence artificielle.
20:31Et dans le même temps,
20:33on dépense presque rien
20:34pour faire évoluer
20:35le système éducatif
20:36et pour former nos gamins.
20:37Il y a un décalage incroyable
20:39entre ces milliers de milliards
20:40qu'on met pour éduquer
20:41l'intelligence artificielle
20:43et l'école
20:44qui est complètement
20:45en jachère,
20:46laissée à des bureaucrates
20:47qui n'ont pas
20:48le dixième du talent,
20:50des gens qui éduquent
20:51l'intelligence artificielle.
20:52Et on a un énorme
20:53problème salarial.
20:54On commence à voir,
20:55ça va choquer vos auditeurs,
20:56bien sûr,
20:57on commence à voir
20:58dans la Silicon Valley
20:59des petits génies
21:01de l'intelligence artificielle
21:02qui ont des salaires
21:03en milliards de dollars.
21:05Oui, en milliards de dollars
21:06par chercheur.
21:08On paie bien évidemment
21:10beaucoup moins
21:10les professeurs
21:11qui enseignent à nos enfants.
21:12Ça c'est sûr.
21:13Mais donc,
21:13il faudrait nommer
21:14le patron de Google
21:15au ministère de l'éducation nationale
21:16plutôt qu'un technocrate.
21:18Ah bah c'est clair.
21:18À Bercy déjà peut-être.
21:20Ah bah c'est clair.
21:20Ils croient que la révolution
21:21d'ailleurs de l'intelligence artificielle
21:23dans l'éducation
21:23se fasse de l'extérieur,
21:25pas du public
21:25qui finira par suivre
21:26au bout d'un moment
21:27et parce qu'elle aura été
21:28complètement dépassée.
21:28Comme l'ordi.
21:29On a l'impression que l'intelligence
21:30artificielle
21:31va impacter
21:35voire et moins
21:37les métiers de la main.
21:38C'est-à-dire qu'on aura
21:38quand même toujours besoin
21:39de quelqu'un
21:40qui travaille avec ses mains.
21:42Je pense au flouillier,
21:44je pense au muisier.
21:45Alors dans une première étape,
21:47l'école bleue,
21:48les artisans sont protégés.
21:50Mais faisons attention
21:51et ne donnons pas trop vite
21:52des conseils aux jeunes
21:54qui pourraient se révéler faux.
21:56Les robots progressent
21:57à toute vitesse
21:58et les Américains,
22:00les Chinois investissent
22:01des milliards et des milliards
22:02pour développer des robots
22:03qui vont être
22:04de très très grandes
22:05de qualité.
22:06Il ne faut pas oublier
22:07que le conseil d'administration
22:08de Tesla
22:08a promis une prime
22:10de 1000 milliards de dollars.
22:12Vous entendez bien
22:131000 milliards de dollars
22:14à Elon Musk
22:15s'il arrive
22:16à développer
22:17les robots hyper intelligents
22:18Optimus
22:19chez Tesla.
22:20Donc il y a des moyens
22:21considérables
22:22qui sont mis en place
22:23pour les robots.
22:25Donc les cols bleus
22:26et les cols blancs
22:27vont être challengés
22:29par la double révolution
22:30de l'intelligence artificielle
22:32et des robots intelligents.
22:33Il y a des...
22:34Ça va t'aider toi !
22:35Il y a des phases...
22:35Tu vois, j'essayais
22:36de me projeter.
22:37Ben justement,
22:38aujourd'hui,
22:39on travaille avec la génomie,
22:42c'est-à-dire qu'on fait
22:43des accouplements
22:44entre une vache
22:45et un taureau
22:45en utilisant la génomie.
22:47Peut-être que l'intelligence artificielle
22:48m'aidera à trier
22:49dans des milliers
22:50de génotypages
22:51les deux animaux qui vont.
22:52par contre...
22:53Par contre,
22:54alors après,
22:55il y a aujourd'hui
22:56le tracteur complètement autonome.
22:57Le tracteur autonome,
22:59ça fonctionne.
23:00Le calcul des intrants...
23:01Il n'est pas en vente en France,
23:02mais ça fonctionne.
23:04Le tracteur courant
23:05où il y a encore le paysan dedans,
23:07il est bardé d'électronique aujourd'hui.
23:09Mais il y a quand même quelques étapes.
23:11Moi, quand à 3h du matin,
23:13il y a un veau qui se présente
23:14à l'envers, mal,
23:15avec une patte tordue
23:16et qu'il faut le remettre
23:17en face le trou pour le sortir,
23:19eh bien ça,
23:19l'intelligence artificielle,
23:21elle ne pourra rien pour moi.
23:22Alors, à court terme, oui,
23:23mais n'oublie pas que
23:25Elon Musk a assuré
23:27qu'en 2030,
23:28les robots chirurgiens
23:29seront meilleurs
23:30que le meilleur chirurgien sur Terre
23:32et donc probablement
23:34que le meilleur chirurgien vétérinaire
23:36est accoucheur de vaches.
23:38Ce sont des robots
23:39qui feront le lait.
23:40Non, mais après,
23:41c'est la rentabilité qui...
23:43On aura des vaches robotisées
23:43qui fabriqueront du lait de synthèse
23:45dans des grandes étables.
23:47Il y a ça qui a été prévu.
23:49Et là, il n'y a plus le problème du volage.
23:50Les Américains ont développé
23:52une hormone laitière
23:53qui permettait aux vaches
23:55de produire du lait
23:56sans faire de vélage, quoi.
23:57Sans avoir de veau, quoi.
23:59Et ça, ça...
23:59Mais ça fonctionne, hein.
24:01Ce qui est important aujourd'hui,
24:01c'est qu'est-ce qu'on apprend
24:03à nos gamins ?
24:04Qu'est-ce qu'on apprend
24:05à nos gamins aujourd'hui
24:06et où on les pousse ?
24:07D'abord, avec Olivier Babot,
24:09on a quatre grands conseils.
24:10Il faut bosser.
24:11C'est-à-dire,
24:12il faut cesser de faire croire aux gamins
24:13qu'on peut être une grosse feignasse
24:15à l'ère de l'intelligence artificielle.
24:16Il faut bosser.
24:17Il faut avoir de la culture générale
24:18et notamment une culture historique
24:20très profonde.
24:21On ne peut pas comprendre le futur
24:23si on ne connaît pas le passé.
24:25Il faut que les enfants lisent
24:26des livres d'histoire
24:27pour être capables
24:28de comprendre le futur
24:29et de surfer
24:30sur la vague technologique extraordinaire.
24:33Après, il faut leur apprendre
24:34l'adaptabilité.
24:36La technologie va bouger sans arrêt.
24:38Il faut être très mobile,
24:39très flexible.
24:39Et puis enfin,
24:40il faut leur donner
24:41le goût d'entreprendre.
24:42Il ne faut pas pleurnicher
24:43sur la vague technologique
24:45qui va trop vite.
24:45Il faut entreprendre.
24:46Il y a plein de boîtes à créer,
24:48plein de start-up.
24:49Il faut donner le goût d'agir
24:50et le goût d'entreprendre
24:52en plus du goût d'apprendre
24:53à nos gamins.
24:55Alors, Julien,
24:56lui, il est un peu inquiet.
24:57Julien, bonjour.
24:58Bonjour, bonjour.
24:59Il nous appelle du côté de Montpellier
25:01dans l'Hérault.
25:02C'est votre première intervention
25:02dans les grandes gueules.
25:03Bienvenue à vous.
25:04Julien, vous êtes développeur web.
25:06Pourquoi cette inquiétude ?
25:08Non, alors oui,
25:08je suis inquiet
25:09sans être vraiment inquiet.
25:11C'est-à-dire que moi,
25:12en fait,
25:12je suis issu
25:12de la reconversion professionnelle.
25:14Donc, j'ai passé
25:15un diplôme de développeur web
25:17et un concepteur-développeur aussi.
25:19Donc, je suis en licence.
25:20Et donc là,
25:21je suis depuis trois ans
25:22sur le marché du travail.
25:24Et je suis actuellement au chômage
25:25parce que j'ai quitté
25:26mon ancienne boîte
25:27et j'ai monté
25:28mon auto-entreprise.
25:29Le problème
25:30de l'intelligence artificielle,
25:31en fait,
25:31c'est qu'aujourd'hui,
25:32moi, je suis assez d'accord
25:33avec vos intervenants
25:34dans le sens où
25:35c'est clair qu'à l'école,
25:37on n'est pas préparé.
25:38On n'est pas préparé du tout
25:39à la migration
25:41vers l'intelligence artificielle
25:42au travail.
25:45Comment dire ?
25:46Après,
25:46je peux vous laisser
25:47me poser des questions
25:48si vous voulez.
25:49Non, mais en quoi
25:50vous avez peur
25:52dans votre travail,
25:53vous, précisément ?
25:54Alors, je n'ai pas peur
25:55dans le sens,
25:56en fait,
25:56où, si vous voulez,
25:56les entreprises en France
25:57n'ont pas les mêmes budgets
25:59déjà que les entreprises américaines.
26:00Ça, vous vous dites aussi.
26:02On ne recrute plus
26:02des juniors
26:03dans des tâches,
26:04en fait,
26:05de développement logiciel
26:06ou développement web
26:07parce que ça coûte trop cher
26:09par rapport à un senior
26:10qui est boosté à l'IA.
26:11Bien sûr.
26:11C'est du dopage technologique.
26:15Vous le vivez
26:15comme du dopage technologique,
26:17vous, Julien ?
26:17Oui, mais moi,
26:18moi, j'aime bien.
26:19En fait, moi,
26:20je suis un geek.
26:21Donc, en fait,
26:21si vous voulez,
26:22ce que moi,
26:22je suis en train de faire,
26:23c'est que je suis en train
26:23de l'embrasser
26:24des gens officiels.
26:26Je suis en train de travailler
26:27pour pouvoir en faire,
26:28par exemple,
26:29là, je suis en train
26:29de monter un LLM local
26:31chez moi,
26:32sur mon ordinateur
26:33qui ne me sert à rien
26:33depuis deux ans.
26:34Et j'ai un chat GPT
26:36à la maison
26:37que je suis en train
26:38de câbler
26:39avec plein d'autres applications
26:40pour pouvoir en faire
26:41un assistant personnel,
26:42un Jarvis.
26:44Et en fait,
26:45le truc,
26:45c'est que ça,
26:47les entreprises,
26:48elles vont en avoir besoin.
26:49Elles vont avoir besoin
26:50de ces compétences-là.
26:51Et aujourd'hui,
26:52en tout cas,
26:52l'éducation nationale
26:53ne fournit pas,
26:54même les écoles privées
26:55ne fournissent pas
26:56un niveau comme ça.
26:58Et cette culture-là
26:59informatique
26:59et de l'IA
27:01en France,
27:02notamment.
27:03Là, aujourd'hui,
27:03moi, je vois des entreprises
27:05qui font de la data annotation
27:06pour entraîner des IA.
27:07Je vois des entreprises
27:08qui montent
27:09des systèmes
27:10entiers en local.
27:11Oui, mais ça vient
27:13des entreprises,
27:14en fait,
27:14parce qu'en France,
27:15on attend tout de l'État.
27:16On pense que c'est l'État
27:17qui va tout régler.
27:18On voit d'ailleurs
27:18dans quel État
27:19nous sommes aujourd'hui.
27:20C'est les entreprises
27:21comme aux États-Unis
27:22ou en Chine
27:22qui vont justement
27:25pousser l'éducation
27:26et la société
27:27à évoluer.
27:28Ce n'est pas les entreprises
27:30qui vont pousser
27:31à former les gens.
27:32C'est les gens
27:32qui doivent se former
27:33grâce à l'intelligence artificielle.
27:35Moi, personnellement,
27:36chaque GPT
27:37me forme en permanence.
27:38Tous les jours,
27:39je demande à chaque GPT
27:40de m'expliquer
27:40des nouvelles choses.
27:41En fait,
27:42il faut qu'on prenne
27:42le réflexe
27:43d'avoir chaque GPT
27:44comme professeur particulier
27:45pour apprendre
27:46des nouvelles choses
27:46et il ne faut pas attendre
27:47que l'État fasse quelque chose.
27:49L'État ne va pas plus
27:50nous former
27:51au monde qui vient
27:52qu'il est capable
27:53de protéger
27:53les bijoux impériaux
27:55au Louvre.
27:56C'est quand même
27:57la bonne nouvelle.
27:57Vous n'allez pas être remplacé
27:58par l'intelligence artificielle.
28:00Vous allez être remplacé
28:00par quelqu'un
28:01qui utilise
28:02l'intelligence artificielle
28:03et ça,
28:03c'est la bonne nouvelle
28:03parce que ce quelqu'un,
28:04ça peut être vous.
28:05Je crois que c'est
28:06la bonne démarche
28:10c'est évident qu'aujourd'hui
28:12il y a plein de choses
28:12qui ont disparu
28:13parce que c'est beaucoup
28:14plus rapide
28:15et on le voit aussi
28:16dans le conseil énormément
28:17où beaucoup de gens
28:18de cabinet m'ont dit
28:19aujourd'hui on a réduit
28:20notre rythme d'embauche
28:22des juniors
28:23ce qui pose d'ailleurs
28:23un problème.
28:24Si tu n'as plus besoin
28:24de juniors,
28:25comment tu deviens senior ?
28:26Comment tu deviens senior demain ?
28:28Ceux-là,
28:29on fait quoi ?
28:30On les met au soda
28:32sur le canapé
28:33et au RSA
28:35ou on leur trouve une voie ?
28:37Parce qu'il va se poser
28:38ce problème-là
28:39à un moment donné.
28:40C'est bien pour ça
28:41qu'il est urgent
28:42de repenser complètement
28:44l'enseignement supérieur
28:45car aujourd'hui
28:46comme on l'écrit
28:47dans le livre
28:47avec Olivier Babot
28:48l'enseignement supérieur
28:50envoie nos gamins
28:50au casse-pipe
28:51parce qu'elle ne les prépare
28:53pas du tout
28:53à ce monde
28:54d'intelligence artificielle.
28:55C'est ça la réalité.
28:56L'État a une responsabilité immense.
28:57Il a laissé pourrir
28:58l'université.
29:00Il lui a permis
29:00de ne pas du tout
29:01développer les nouvelles technologies
29:03et de ne pas se préparer
29:04et préparer nos enfants
29:05aux nouvelles technologies.
29:06Là aujourd'hui
29:07on lance un cri d'alarme.
29:08il faut arrêter les conneries.
29:11Dernière question
29:11Olivier Babot
29:12puisque vous êtes économiste.
29:14Est-ce que l'intelligence artificielle
29:15peut nous aider
29:16à avoir un bon budget ?
29:18La discussion commence
29:19cette semaine.
29:19C'est de plus en plus intéressant.
29:20Je ne sais pas
29:21si vous avez fait
29:21ce petit exercice
29:22d'aller demander
29:23à ChatGPT
29:23qu'est-ce qu'il ferait
29:24pour faire des économies
29:25etc.
29:26Les réponses sont vraiment pas mal.
29:27On se rend compte
29:28que c'est vraiment pas mal.
29:29Moi j'ai trouvé aussi
29:30que j'ai connu des bonnes idées.
29:31Un jour ou l'autre
29:32se posera la question
29:32d'ailleurs de la démocratie
29:33et de la gouvernance.
29:35Est-ce qu'une machine
29:36ne serait pas meilleure
29:36pour arriver à prendre
29:38des décisions
29:38pour le bien commun ?
29:40Ce n'est pas tout de suite.
29:41Dans un premier temps
29:41on a un gros problème
29:42plutôt de décalage
29:43entre la décision politique
29:44qui est en fait
29:45de qualité de plus en plus médiocre
29:47parce que la politique
29:48n'attire plus les meilleurs
29:49pour dire les choses
29:49donc il reste les autres
29:50et les décisions
29:51sont quand même
29:52de moins en moins bonnes.
29:53La capacité à être intelligent
29:54collectivement
29:55de moins en moins bonne
29:56et malheureusement
29:57on a en face
29:58évidemment des économies
29:59qui courent extrêmement vite
30:01et qui progressent
30:02et en particulier
30:03des grandes boîtes
30:04capables d'intelligence
30:05et de main de croissance.
30:07On risque de passer
30:07à côté de tout ça
30:08et ça aussi c'est dramatique.
30:08Chaque GPT
30:09fait moins une bonne réforme
30:10des retraites.
30:11Il faut lui demander ça.
30:12Il a plein d'idées
30:12de cette GPT.
30:13Il a plein d'idées
30:13et je ne suis pas sûr
30:14qu'elles seront retenues.
30:15On a le corps nu
30:16avec sa beauté de poireau.
30:18Vous avez vu cette photo
30:23qui n'est pas générée
30:25par intelligence artificielle
30:26qui est une vraie photo.
30:26Il est au marché
30:27de Vernon
30:28avec son pantalon
30:29en velours côtelé
30:30et ses poireaux
30:30qui dépassent
30:31du sac en toile.
30:31Il est comme tous les Français
30:32il achète des poireaux Charles.
30:33C'est vrai que ce n'est pas
30:34mis en scène ça.
30:35Ce qui est dingue
30:36c'est que le photographe
30:37de Paris Match
30:38se trouvait là par hasard
30:40avec son téléobjectif.
30:42Et il a plus
30:44chouté
30:44Monsieur Le Corne.
30:46C'est bien connu.
30:47C'est étonnant.
30:49Qu'a-t-il fait des poireaux ?
30:50Je me suis posé la question
30:51ensuite.
30:52Je le souhaite
30:53de les avoir achetés
30:54parce que c'est un légume
30:55qui peut dépasser du sac
30:56et ça fait vrai.
30:58Il aurait pris des navets
30:59on ne les aurait pas vus.
31:00Après ça
31:01il s'est fait un délivré.
31:03Des navets
31:04il en a plein autour de lui.
31:05Ce n'est pas de la com'
31:06on est loin
31:07c'est la com'
31:07à l'ancienne.
31:09Allez
31:09les poireaux
31:11de Sébastien Le Corne.
31:12Merci messieurs
31:13je vous conseille
31:14la lecture de ce livre
31:15fort intéressant
31:16sur l'avenir
31:17de nos enfants.
31:18Ne faites plus d'études
31:19apprendre autrement
31:20à l'ère de l'IA
31:20aux éditions
31:21Boucher, Chastel
31:22messieurs
31:23Alexandre et Babot
31:24merci d'être venus
31:25face aux grandes gueules.
31:26Merci à mes Tipeurs
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