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  • il y a 6 semaines
Ce lundi 20 octobre, l'annonce de l'agence de notation S&P Global Ratings vendredi soir, qui a pris la décision de ramener la note de la France de AA à A+, a été abordée par Raphaël Legendre, éditorialiste BFM Business, et Wilfrid Galand, directeur général adjoint de Montpensier-Arbevel, dans leur chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Chez S&P, on était donc double à moins, on est désormais à plus, une décision prise six semaines à l'avance,
00:07juste avant les débuts des débats budgétaires en commission des finances qui vont commencer dans deux heures.
00:12Wilfried Galland, bonjour, face à vous, Raphaël Legendre, est-ce que c'est une bonne nouvelle ?
00:16Est-ce que c'est un électrochoc ou pas, cette décision de S&P, Raphaël ?
00:20Ce qui est certain, c'est que d'abord c'est une gifle, elle est arrivée beaucoup plus tôt que prévu,
00:23effectivement, c'était attendu pour le 28 novembre de mémoire.
00:29Là, c'est une forme d'électrochoc avant le début des discussions parlementaires autour du budget aujourd'hui.
00:35Après, la grande question qu'on se pose là, c'est est-ce qu'on a besoin en France d'un choc extérieur
00:40pour que les lignes bougent enfin au niveau budgétaire ?
00:45Le grand sujet, c'est qu'on a le choix entre rigueur et austérité.
00:49La rigueur, c'est vous qui la choisissez, l'austérité, on vous l'impose.
00:54Franchement, moi je préfère choisir la première plutôt que la seconde.
00:57Alors, est-ce qu'il faut un choc extérieur ?
00:59C'est vrai qu'on n'a pas voté un budget à l'équilibre depuis 1974 en France,
01:03c'est vrai qu'on est aussi beaucoup protégé par l'euro,
01:07mais en même temps, on sent qu'il y a quand même une prise de conscience
01:11sur le fait que les choses ne peuvent pas continuer comme ça
01:13et qu'il va falloir faire des efforts.
01:16Il y a des compromis qui semblent se dessiner à l'Assemblée nationale,
01:19tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut être sous les 5% de déficit,
01:24on reste très loin de la moyenne européenne, mais c'est déjà ça.
01:27Tout le monde voit bien qu'il y a une dette abyssale
01:29et qu'il va falloir faire des efforts.
01:33Et depuis l'année dernière, d'ailleurs, les comptes se redressent.
01:36Wilfried, ça va nous faire du bien cette dégradation ?
01:38En tout cas, c'est un grand signal d'alerte,
01:41mais moi j'ai quand même un sujet sur comment est-ce qu'on va l'interpréter.
01:44Effectivement, comme le disait Raphaël, c'est quand même très rare
01:47qu'une agence de notation décide de ne pas noter dans son calendrier prévu.
01:51Depuis 2013, c'était un désengagement des agences de notation
01:54pour ne pas perturber justement le marché obligataire,
01:56c'est de respecter un calendrier sauf événement exceptionnel.
01:59Là, ils nous disent que c'est un événement exceptionnel.
02:01La dernière fois, si je mets de côté le Covid, la guerre en Ukraine,
02:04la dernière fois, c'était soit le Brexit avec le UK,
02:07soit c'était la Banque centrale turque qui avait vu son président.
02:10Donc ce n'est pas un événement, c'est un événement.
02:12Alors, c'est un événement, mais comment est-ce qu'on va l'interpréter ?
02:14Moi, c'est ça mon problème.
02:15C'est-à-dire qu'en fait, la SNP nous dit que la température monte,
02:18mais le virus, on le connaît.
02:20Le virus, c'est qu'on a trop de dépenses sociales pour notre croissance potentielle.
02:23Or, il y a quand même de bonnes chances que face à ça,
02:26nous on nous dit, prenez donc un petit doliprane d'augmentation d'impôts,
02:29ça va bien se passer.
02:31Et ça, c'est véritablement le sujet.
02:32C'est-à-dire que notre problème, c'est que le véritable sujet externe
02:36qui pourrait nous faire bouger, c'est un accident de crédit.
02:38On en est heureusement encore très loin.
02:40Mais c'est effectivement le jour où la dette française,
02:43tous les deuxièmes mardis du mois, va effectivement sur le marché.
02:47Et puis, un jour, il y a moins d'investisseurs que prévu.
02:50Aujourd'hui, je peux vous dire qu'à Bercy,
02:52il y a énormément de gens avant chaque adjudication
02:55qui appellent normalement les porteurs de dettes françaises
03:00pour les convaincre de souscrire.
03:01Il n'y a jamais eu autant d'appels depuis deux mois.
03:04Mais ça marche toujours.
03:05Pour l'instant, ça marche, mais ça veut dire que c'est fragile.
03:07Deuxièmes à trois fois, on se fait peur beaucoup avec cette histoire
03:10de mur de la dette qu'on va se prendre.
03:12La dette française, elle reste attractive.
03:14Et plus les taux montent, plus elle est attractive.
03:16En réalité, on est sur des taux de souscription.
03:21C'est difficile à dire.
03:22Mais la souscription, c'est moins élevé quand même.
03:24Deux et demi, alors ça a baissé un taux.
03:26On est passé de 2,5 à 2,3, si vous voulez.
03:29Ça commence toujours doucement, Raphaël.
03:31Ça commence toujours doucement.
03:32Toujours extrêmement attractive.
03:34D'ailleurs, on a regagné en attractivité auprès des investisseurs japonais
03:37qui sont très importants pour nous.
03:38Le problème, c'est le nez coulant de la dette.
03:40C'est-à-dire que vu que notre taux monte quand même un peu,
03:43ça nous coûte plus cher d'année en année sur les intérêts de la dette.
03:47Ce qui est attractif pour les investisseurs internationaux,
03:51c'est notre capacité à lever l'impôt.
03:54On a le record mondial, 99,6% de taux de recouvrement.
03:57On est très fort en recouvrement d'impôt.
03:59On est extrêmement fort pour plumer le contribuable.
04:01Le problème, c'est que, vous savez, le marché de la dette,
04:04c'est un marché qui est énorme.
04:06Et donc, faire bouger le marché de la dette, effectivement,
04:09ça bouge très très lentement.
04:11Mais une fois que ça commence à glisser, ça peut glisser très vite.
04:15Ce ne sont pas des signaux indonnants.
04:16Quand on a 2, 3, 4, 5 points de base,
04:19effectivement, quand on fait les calculs,
04:21on fait les calculs d'actualisation, aucun problème.
04:23Quand on commence à glisser, ça peut aller quand même très très vite.
04:26Attention à ne pas considérer que ce sont des signaux anodins.
04:30On peut avoir un sujet,
04:31et le sujet, c'est le fait qu'on n'est pas d'accord sur le diagnostic.
04:35Quand la copie part véritablement dans le décor,
04:37ça va très vite, ça ne va pas doucement.
04:39L'East-Russ, en trois semaines, a été nettoyée de Downing Street.
04:43Elle n'est pas en zone euro.
04:44Nous, on a les Allemands.
04:45Merci aux Allemands.
04:46Merci aux Allemands, on est protégés par l'euro,
04:49effectivement, et c'est pour ça que les variations sont très souples.
04:52Si les marchés s'amusaient à attaquer la France,
04:55ça irait très rapidement.
04:56On n'a aucune tension pour l'instant.
04:59Donc vous, vous dites que les marchés obligataires,
05:00à 8h30, ils ouvrent, ça ne bouge pas ?
05:02Attention, parce que les paris, c'est dans une heure et quart.
05:04Parce que c'est intégré.
05:05Et je passe les replays.
05:06Tous les marchés ont intégré le fait qu'on est triple B.
05:08On n'est même pas à moins.
05:09Ça va bouger.
05:10Ça va bouger un peu.
05:12Très peu.
05:13Mais quand même, les paris sont ouverts.
05:14C'est facile, c'est dans une heure et quart.
05:16Et je vous dis, je repasse les replays.
05:17Merci beaucoup à tous les deux.
05:18Merci Wilfried.
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