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  • il y a 2 jours
Ce jeudi 13 novembre, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur le fait que l'impôt sur la fortune n'est pas seulement discuté en France, mais dans toute l'Europe. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Raphaël Legendre, il est 6h48, le PLF revient en discussion à l'Assemblée ce matin.
00:05Il n'y a pas qu'en France que l'impôt sur la fortune refait surface, le débat enflamme toute l'Europe.
00:09Oui, en Italie notamment, où la gauche veut taxer les patrimoines supérieurs à 2 millions d'euros pour enfluer le budget 2026.
00:16Une taxe à 1,3%, tenez-vous bien, qui doit rapporter 26 milliards d'euros.
00:22Rien que ça, mais Giorgia Meloni a juré que cette ISF ne verrait jamais le jour.
00:27En effet, les Italiens restent traumatisés par la nuit du 9 au 10 juillet 1992,
00:33quand le gouvernement Amato avait prélevé sur tous les comptes bancaires du pays
00:37petite taxe de 0,6% pour répondre à la pression des marchés.
00:41A l'époque, il s'était réveillé avec 0,6% d'épargne en moins.
00:45Autant dire que dès que l'on parle impôts sur le patrimoine de l'autre côté des Alpes,
00:48il y a comme un parfum de panique bancaire.
00:51Mais le débat, lui, est bien présent.
00:52C'est un peu traumatisant quand même, cet épisode.
00:56Il n'y a pas qu'en Italie que le débat existe.
00:59Effectivement, cet été, le sujet a ressurgi un peu partout en réalité.
01:02En Norvège, où l'ISF existe déjà, c'est même un thème central des législatives de septembre.
01:07Faut-il garder l'impôt sur la fortune ou pas ?
01:10Les travaillistes ont gagné, donc la réponse est oui.
01:13Mais les grandes fortunes, elles, ont commencé à faire leur valise là-bas.
01:17Parce qu'entre 2022 et 2024, le durcissement du régime, qui est passé d'un taux de 0,85 à 1%,
01:25mais dès 150 000 euros là-bas, c'est très bas, et de 1,1% au-delà de 1,7 million d'euros,
01:31la remontée du taux a provoqué le départ de centaines de millionnaires.
01:36Et notamment, l'un des plus grands entrepreneurs du pays.
01:40Alors, je ne sais pas si je vais réussir à le dire correctement.
01:42Allez-y.
01:42Mais c'est Kjell Inge Röke, qui représentait à lui, celle, 15 millions d'euros de recettes
01:50pour le fisc norvégien.
01:52Ce qui, là-bas, n'est pas une paille, il est parti.
01:54Royaume-Uni aussi, on en débat.
01:56Eh bien oui, une taxe exceptionnelle de 2% sur les patrimoines supérieurs, là-bas,
02:01à 10 millions de livres, est effectivement en débat.
02:04En ce moment même, l'opinion publique qui est archi favorable, évidemment,
02:08taxer les plus riches pour régler nos problèmes, l'opinion publique est en général assez favorable.
02:12La City, beaucoup moins.
02:14Alors, peu de chances que l'ISF perd sans Grande-Bretagne.
02:16Mais le budget qui, là-bas, est attendu le 26 novembre,
02:19pourrait inclure des ajustements sur l'héritage, notamment.
02:22Et leur dernier bastion, la Suisse.
02:24Eh oui, même en Suisse, on y réfléchit.
02:27Le 30 novembre, les Helvettes voteront par référendum sur une taxe de 50%
02:31sur les successions supérieures à 50 millions de francs suisses et 54 millions d'euros.
02:37Encore une initiative des jeunes socialistes, cette fois-ci, pour financer la transition climatique.
02:42Là-bas aussi, très peu de chances que ça passe en réalité.
02:45Le gouvernement fédéral a prévenu.
02:47Les fortunes mobiles ne sont pas attachées aux Alpes.
02:50Dans tout cela, un enseignement.
02:52La tentation de taxer les plus riches revient à chaque fois que les finances publiques tanguent.
02:56Mais les États se heurtent, toujours au même mur, la mobilité des capitaux.

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