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Retrouvez André Bercoff dans Bercoff dans tous ses états le vendredi 12h à 13h sur #SudRadio.


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Transcription
00:00Sud Radio, Bercoff dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:06On ne peut plus rien dire, si tu ne veux pas se retrouver seul, t'as l'intérêt de fermer ta gueule, on ne peut plus rien dire.
00:14On ne peut plus rien dire, sûr qu'on est d'accord avec toi.
00:19Et oui, malheureusement, on ne peut plus rien dire, André Bercoff, c'est Didier Bourdon effectivement qui chante cela.
00:24Mais ça ne date pas d'aujourd'hui André, la censure est depuis toujours le miroir de l'humanité de nos peurs.
00:29La censure, elle existe depuis 3000 ans, je veux dire, du temps de Cicéron, de Socrate et de Platon, c'était pas mal non plus.
00:39Mais, mais, mais, mais il faut dire qu'aujourd'hui, à l'heure des réseaux sociaux, la capillarité de tout, des milliers de réseaux, de télévision, de radio, de médias et d'ondardiennes, ça a évidemment tout changé.
00:52Et il faut dire, on vit quand même un peu en liberté surveillée.
00:56Et qu'est-ce qu'il y a ajouté à ça ? Évidemment, c'est le woke, c'est la cancel culture, ce qu'on appelait, je dirais, la cancer culture.
01:04Et qu'aujourd'hui, attention, il ne faut pas dire ça, il ne faut pas dire ça, il ne faut pas dire ça.
01:08Parce que vous faites le jeu d'eux, parce que vous n'êtes pas ceci, parce que vous n'êtes pas cela.
01:12Et on pourrait vraiment passer trois heures, Céline, à donner des exemples.
01:16Mais ce qui est incroyable, je veux dire, il faut voir les livres censurés, des nouveaux contes de La Fontaine, aux révolutions de Copernic, de Darwin et Hugo, toutes ces données, etc.
01:27Mais ce qui est très intéressant, Céline, ce sont les chansons.
01:30Le nombre de chansons et de livres censurés, eh bien, dépasse tout.
01:34Et aujourd'hui, ce n'est pas seulement les chansons et les livres, ce sont les contes, ce sont les contes qu'on transforme, ce sont les titres qui font disparaître, qu'on fait disparaître.
01:46Enfin, tout cela devient assez terrifiant.
01:48Et oui, et pour en parler, effectivement, André, nous avons le plaisir de recevoir Emmanuel Pira, qui est avocat au Barreau de Paris et qui est spécialiste de la censure.
01:57Il a écrit de nombreux ouvrages sur cette thématique.
02:00Bonjour à vous, Emmanuel.
02:01Bonjour, Céline Alonso, et bonjour, André Bercoff.
02:05Oui, bonjour, Emmanuel Pira.
02:07Oui, non, mais vous, vous êtes le, comment dirais-je, vous avez écrit, je ne sais pas, je ne sais combien de livres,
02:13mais vous êtes surtout quelqu'un de, une espèce de pic de la mirandole, de ce qui se passe au niveau de la liberté surveillée, justement, notamment.
02:21Et c'est vrai que ce goût de la censure, quand même, ce goût de, dès que quelque chose se passe, on coupe,
02:28ça date, effectivement, de toujours, on peut dire.
02:32Emmanuel Pira.
02:32C'est né avec la liberté d'expression, cher André Bercoff.
02:36À partir du moment où quelqu'un s'est exprimé, un autre, un censeur, le pouvoir a voulu le museler.
02:41Voilà.
02:42Donc, deux sont liés, voilà.
02:44Dès qu'un homme a appris à écrire ou à transmettre un message, un autre a voulu le restreindre et le réfréner.
02:50Voilà.
02:50Nous devons être en permanence vigilants pour lutter, parce que rien n'est acquis, même quand on a l'impression d'un seul coup qu'on arrive dans une période de liberté.
02:58Elle est toujours surveillée d'une façon ou d'une autre.
03:00C'est vrai.
03:00Et on le voit aujourd'hui plus que jamais avec le Digital Service Act, avec tous ces serviteurs zélés de couper tout ce qui dépasse.
03:10On l'a vu ici, on l'a vu aux Etats-Unis, on le voit ailleurs.
03:13Et justement, on a, Céline, un très bel exemple qu'on va vous donner, parce que chaque semaine, on va essayer de vous en donner un.
03:20Et cet exemple date de 1967.
03:22De 1967, effectivement.
03:24Et il s'agit donc du premier succès de Michel Sardou.
03:29Écoutons-le.
03:29Si les Ricains n'étaient pas là, vous seriez tous en Germanie à parler de je ne sais quoi, à saluer je ne sais qui.
03:52Eh oui, les Ricains, une chanson en hommage aux soldats américains, André, qui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie.
03:59De Gaulle a interdit en 1967 sur l'ORTF Emmanuel Pira.
04:05Eh oui, à l'époque, nous étions sur l'ORTF.
04:07Alors Emmanuel Pira, pourquoi De Gaulle l'a-t-il interdit ? Uniquement pour son dégoût de l'OTAN, c'est ça ?
04:13C'est une chanson que vous avez entendue, on la connaît, c'est le premier succès de Michel Sardou.
04:18Il a 20 ans, c'est la première fois qu'il connaît un certain succès.
04:21Il est tout jeune et qu'il a la chance d'être diffusé à la radio, à l'ORTF, qui a le monopole entre guillemets.
04:27Les radios libres sont à l'extérieur de l'Hexagone.
04:30Tout à fait.
04:31Et cette chanson, elle le vaudra, Michel Sardou, la haine de la gauche d'un côté, qu'il traite de fâcho,
04:36et la haine, ou plutôt les poursuites et les censures du pouvoir gaulliste.
04:40Donc il dit qu'il a gagné la timbale des deux côtés.
04:42Pourquoi est-ce que cette chanson, elle raconte un hommage aux soldats américains,
04:47à la libération de la France, à la libération de l'Europe et du joug nazi ?
04:51Là, vous avez passé une version en guitare sèche, mais il y en a une où Michel Sardou a même osé
04:56mettre des chants l'hitlériens et des « Ah, Hitler » au début pour invoquer ce qu'on aurait pu subir
05:01si les Américains n'avaient pas débarqué en Normandie.
05:03Et le problème, c'est qu'au même moment, quand cette chanson sort, en 1967,
05:08il y a la guerre du Vietnam, il y a beaucoup d'autres événements où les troupes américaines sont engagées,
05:12mais de Gaulle a choisi de sortir la France du commandement militaire de l'OTAN,
05:17et mieux encore, ou pire encore, de virer les soldats américains
05:20et de fermer les bases américaines qui sont sur le territoire français.
05:24Cette chanson, elle est à l'encontre de ce que veut le général de Gaulle, alors président de la République.
05:29Et oui, et 40 ans plus tard, il y a un homme politique célèbre, français,
05:33Nicolas Sarkozy, qui s'est emparé de cette chanson, Emmanuel.
05:37Bien sûr, cette chanson, il faut préciser, Céline, qui a été bannie quand même pendant de nombreuses années,
05:41ce sont des censures indirectes, c'est-à-dire que de Gaulle ne dit pas « on interdit le disque officiellement ».
05:46Il dit qu'il n'est pas interdit de commercialisation, donc déjà, ça veut dire beaucoup,
05:50et puis qu'il ne peut pas passer à l'ORTF, et en dehors de l'ORTF,
05:53et juste pour l'anecdote, au milieu des vinyles, vous savez, il y a toujours,
05:59et puis il existe encore des vinyles, cette petite pastille ronde en papier
06:02sur laquelle figurent les noms des artistes.
06:04Et là, il y avait un grand tampon pour que le technicien de la radio de Radio France
06:09ne se trompe pas, il y avait marqué « interdit de diffusion à la radio »,
06:13qui barrait le nom de Michel Sardou.
06:14– Mais Emmanuel Pira, est-ce que ça passait dans les radios privées ?
06:18Parce qu'il y avait déjà RTL, Europe 1 et compagnie.
06:21– Oui, bien sûr, ça passait déjà dans les radios dites « périphériques »,
06:23comme on disait, puisqu'on était installé au Luxembourg, à Monaco,
06:27et il y a une journée à diffuser.
06:28Mais quand vous êtes interdit de commerce, qu'on ne peut pas l'acheter du tout,
06:32dans chez un disquaire, à l'époque, et qu'elle n'était pas diffusée sur le service dit public,
06:37vous limitiez quand même un peu votre impact.
06:39Et ce qu'il y a de formidable, c'est que, comme vous alliez le dire,
06:4140 ans plus tard, Céline, cette chanson, finalement, le même camp politique,
06:47la voit d'un tout autre œil, puisque Nicolas Sarkozy fait un aveu en 2009
06:51en disant que c'est cette chanson qui lui a fait aimer les États-Unis et les Amériques.
06:56Et mieux encore, il décide en 2009 de faire revenir la France
07:00dans le commandement intégré de l'OTAN.
07:02– Tout à fait, intégré de l'OTAN, absolument, oui.
07:04– Cette chanson, elle a joué un rôle extraordinaire dans l'histoire,
07:07elle a été censurée d'un coup parce qu'elle allait contrecarrer
07:09les désirs du général de Gaulle, ou sa politique,
07:12et qu'elle avait donné l'impression qu'on le critiquait en public sur ses ondes.
07:16Et de l'autre côté, elle a inspiré Nicolas Sarkozy
07:18pour faire le mouvement arrière, les deux Nicolas Sarkozy
07:21ne se cachant pas d'être gaullistes.
07:22Vous y trouverez les paradoxes que vous voudrez.
07:24– C'est clair.
07:26– Mais vous savez, Emmanuel Pira, qui a failli avoir quelqu'un
07:29qui, justement, au moment de ce qui se passe maintenant
07:31dans les événements d'Ukraine depuis 2022,
07:34il y a quelqu'un qui voulait écrire, mais je crois qu'il n'a pas abouti,
07:39et il voulait, parce que je ne crois pas que Michel Sardou l'aurait fait,
07:42et il dit, rappelons quand même le rôle des Russes,
07:45parce que le rôle des Russes dans l'écrasement du nazisme
07:48n'a pas été, vous le savez, négligeable, avec 25 millions de morts,
07:52et il voulait écrire si les Russes-Kofs n'étaient pas là.
07:55– Et Michel Sardou s'est fait attaquer par le Parti communiste en 1967,
07:59non seulement il était interdit à la radio par le pouvoir gaulliste,
08:01mais il prend des Zoukaz de la part du Parti communiste
08:04qui disent qu'il n'a pas fait de couplet sur l'armée rouge.
08:07– Ah ouais.
08:08– Donc je suis traité de facho par les socialistes,
08:11de traître par les communistes, et interdit par les gaullistes.
08:14L'espace était réduit.
08:16– Et c'est ça qui lui a valu sa notoriété, enfin sa première, oui.
08:19– Oui, il joue beaucoup dans sa notoriété,
08:22et dans le fait qu'il s'agit d'un chanteur qui est resté, d'ailleurs,
08:25assez frondeur, qu'il n'a jamais mis sa langue dans sa poche,
08:29et il faut lui rendre cet hommage.
08:30– Absolument, on va réécouter Michel Sardou un moment.
08:34– L'Éricain.
08:34– Et merci à vous, parce que c'est très important de rappeler cela.
08:37– Et Michel Sardou a continué à être, et vous le savez, Emmanuel Pira, politiquement incorrect.
09:01De ce point de vue, il n'a pas changé, et c'est une bonne chose quand les artistes prennent les chemins de traverse,
09:08que ce soit en littérature, en art, en chanson ou en peinture.
09:12Et nous continuerons avec vous, Emmanuel, quand vous voudrez de parler de la nécessité de garder ce qu'on veut essayer de nous cacher.
09:24– Et oui, dans notre prochaine émission, Emmanuel Pira, vous nous raconterez une histoire,
09:30celle du déserteur de Boris Vian, une chanson préférée d'André,
09:35et vous nous parlerez aussi de la France du crime,
09:37ce livre que vous venez de publier aux éditions Christine Bonneton.
09:42– Merci.
09:43– Et cette fois-ci, le crime était parfait, et pas presque parfait, disons-le.
09:47– Oui, c'est un livre pour tous ceux qui aiment explorer les recoins les plus sombres de l'âme humaine.
09:52On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
09:55A tout de suite.
09:55– Sous-titrage ST' 501
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