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  • il y a 5 jours
Ce jeudi 2 octobre, Frédéric Rozier, co-responsable de la gestion de portefeuille de Mirabaud, s'est penché sur les valeurs nucléaires en bourse, la croissance de l'IA en demande énergétique, et l'inquiétude des fonctionnaires fédéraux sur le risque de shutdown, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Frédéric Rosier vient de nous rejoindre, il est 15h43, on est à l'heure.
00:03Bonjour Frédéric.
00:04Bonjour.
00:05Co-responsable de la gestion de portefeuille de Mirabeau, on est ravi de vous retrouver.
00:08Vous allez rendre votre verdict face au marché, ce moment, ce verdict, l'assumez-vous ?
00:13J'assume, alors j'estime et j'assume, attention, que parier sur l'IA sans nucléaire,
00:19c'est un peu comme vouloir monter dans une fusée sans carburant.
00:23Parier sur l'IA sans nucléaire, c'est comme vouloir monter sur une fusée sans carburant.
00:31Il fallait la trouver celle-là.
00:34On va parler de nucléaire, de valeur nucléaire dans lesquelles investir en bourse.
00:37Pourquoi du nucléaire d'ailleurs plutôt que d'autres sources d'électricité ?
00:40Alors il y a une question déjà de rentabilité, on le sait, le nucléaire.
00:45Après, je ne vais pas rentrer dans le débat, est-ce que c'est une énergie propre ou pas ?
00:48La question aujourd'hui, c'est la croissance de l'IA, elle est juste phénoménale.
00:53On estime que c'est 15% de croissance en demande énergétique par an,
00:57que c'est une demande énergétique qui est quadruplée dans les cinq ans à venir,
01:02que OpenAI, on parlait d'OpenAI, c'est l'équivalent aujourd'hui par mois
01:07de quasiment 2 000 voyages transatlantiques par an, pardon,
01:11quasiment 3 000 voyages transatlantiques.
01:14Donc ça consomme énormément d'énergie, c'est souvent d'ailleurs de l'énergie carbonée,
01:21pour faire face à cette demande qui est en train d'exploser,
01:25qui pourrait éventuellement, et ça c'est le département d'énergie aux États-Unis
01:29qui l'a signalé, qu'à ce rythme-là, les États-Unis, c'est le risque de blackout total au-delà de 2030.
01:36C'est-à-dire que la demande d'énergie aux États-Unis est tellement forte poussée par l'IA,
01:40qui aujourd'hui consomme en CO2 par exemple plus que l'aviation,
01:45pourrait provoquer un blackout comme on a pu connaître dans l'histoire des États-Unis.
01:49Donc on est dans un point de rupture, il faut investir massivement dans le secteur de l'énergie,
01:54et investir massivement, bon les éoliennes il faut du vent, du solaire il faut du soleil,
02:00la seule aujourd'hui énergie qui est fiable quelque part, avec la problématique bien sûr du recyclage,
02:06ça reste le nucléaire.
02:07Et comment on traduit tout ça en investissement ?
02:09Parce que des valeurs nucléaires en bourse, il n'y en a pas des milliards,
02:12comment est-ce qu'on fait quand on investit ça ?
02:14C'est très compliqué, parce que vous pouvez bien sûr investir sur le minerai,
02:19donc l'uranium, des grands producteurs d'uranium.
02:21Vous savez que l'uranium, en gros, si vous avez le Kazakhstan et le Canada,
02:25c'est une grosse partie de la production mondiale.
02:28Donc il y en a un peu sur d'autres pays, mais on a le Niger par exemple,
02:30qui concerne plus l'exploitation pour les entreprises françaises,
02:33mais on voit que c'est assez concentré.
02:35Donc les entreprises d'exploitation d'uranium,
02:38Cameco par exemple au Canada est la plus connue,
02:40mais vous avez une tendance qui est assez forte,
02:43c'est, vous savez, la production de petites centrales nucléaires.
02:47Donc on n'est plus du tout dans ce qu'on connaît nous,
02:50on va parler de Fessenheim, Flamanville, tout ça,
02:52ce n'est pas du tout le même genre d'unité,
02:54c'est des unités qui sont assez légères,
02:56assez rapides à monter,
02:58et qui sont une technologie totalement différente,
03:00puisque ça n'utilise pas par exemple pour le système de refroidissement l'eau,
03:03comme on l'a vu par exemple, on sait qu'en France,
03:06dès que la température monte,
03:07vous avez un risque de réchauffement des cœurs.
03:10Là, c'est plutôt des systèmes beaucoup plus simples,
03:13avec du sodium qui refroidit les cœurs nucléaires.
03:15Donc il y a des entreprises,
03:18la plus traitée en ce moment,
03:19c'est une société qui s'appelle Oklo,
03:21qui va commencer à produire ses premières centrales légères dans l'IDAO,
03:27d'ici 2027.
03:28C'est un titre assez hallucinant,
03:29parce qu'il y a plus de 1200% de performance en un an,
03:34c'est une société qui ne gagne pas d'argent au moment où on se parle,
03:36il faut déjà produire.
03:38Donc c'est compliqué d'aller dans un...
03:38C'est encore spéculatif quand même.
03:39C'est encore spéculatif.
03:40Donc c'est très compliqué d'aller sur ce genre d'entreprise
03:43ou au Kazakhstan dans l'exploitation d'uranium.
03:48Vaut mieux jouer les trackers, pour le coup.
03:50Et par exemple, il y a une société qui s'appelle GlobalX,
03:53qui est une filiale de Mirai, le coréen,
03:55qui a un tracker qui s'appelle URA,
03:57qui va aller chercher à la fois des sociétés d'exploitation d'uranium,
04:00mais également des centrales nucléaires.
04:02Voilà, vraiment investir dans l'IA sans penser au nucléaire,
04:05vous dites que c'est comme vouloir monter dans une fusée sans carburant.
04:07Ça, de toute façon, c'est notre plafond.
04:09C'est-à-dire qu'à ce rythme-là,
04:11l'IA ne pourra plus continuer
04:13si on n'est pas capable d'accélérer la cadence de production d'énergie.
04:17Et c'est pour ça que Wall Street,
04:19qui bat record sur record,
04:20les marchés qui ne connaissent plus que le chemin haussier,
04:22il y a des baisses parfois,
04:23mais chaque baisse est utile pour racheter.
04:26Qu'est-ce que part ?
04:27Est-ce que le marché met la charrue avant les bœufs ?
04:29Attends une productivité de l'IA telle qu'elle finira un jour par justifier les valorisations ?
04:34Est-ce que ça va trop vite ?
04:35Bref, est-ce qu'il y a une forme de bulle dans le marché
04:37où l'IA donnera raison aux investisseurs ?
04:39Alors, on a été chercher OpenAI,
04:40on parlait de la valorisation d'OpenAI,
04:42puis après, on a eu Nvidia, bien sûr,
04:45et vous avez vu, ça a un côté un peu, ça s'étend.
04:48C'est-à-dire qu'on a regardé après les concurrents de Nvidia,
04:52donc des AMD, des Broadcom, des choses comme ça.
04:56Puis après, on s'est dit, mais oui, mais il faut les stocker,
04:58il faut stocker ces données, il faut de l'infrastructure.
05:00Donc Oracle s'est mis à monter en flèche avec des contrats assez massifs.
05:04Donc on voit bien que c'est en train de se répandre.
05:06Alors le problème, c'est que, vous avez vu les investissements,
05:09c'est un peu entre eux, c'est-à-dire que je te donne 300 milliards,
05:11300 milliards par-ci.
05:12Et donc c'est vrai que cet écosystème aujourd'hui
05:15s'entretient par lui-même en investissant
05:17sur, quelque part, la nécessité de progresser,
05:21notamment dans les infrastructures.
05:23Et quand même, la question de savoir si tout ça
05:26mérite véritablement les valorisations actuelles du marché,
05:29certains, tiens, c'est Michel76 qui nous a écrit sur X,
05:32certains auditeurs nous disent, attention,
05:33on s'éloigne des fondamentaux.
05:35Et Michel76 nous dit, les marchés ne reposent plus sur les fondamentaux,
05:38ils reposent sur la liquidité, les flux passifs et les options
05:40plus que sur les bénéfices des entreprises.
05:42C'est une réalité quasiment depuis toujours,
05:44c'est-à-dire que c'est les flux qui font monter la bourse.
05:47Donc, il est clair qu'aujourd'hui...
05:49Pas plus maintenant qu'avant ?
05:50Le problème, c'est que c'est ce qu'on appelle trend following,
05:53c'est-à-dire que la montée entraîne la montée
05:56et les flux de capitaux avec une hyperconcentration.
05:59Donc, c'est vrai que c'est un effet d'entraînement
06:00et c'est vrai que les valorisations...
06:03J'ai un confrère qui a rappelé ça,
06:04c'est que les multiples de valorisation sur le S&P,
06:07ce qu'on appelle les PE, au sens de Schiller,
06:11c'est-à-dire qu'il extrait les accidents de marché,
06:14il est au plus haut historique.
06:15Donc, jamais dans l'histoire des marchés américains,
06:20on a été aussi haut.
06:21Donc oui, il va falloir quand même qu'on rende,
06:23quelque part, ce retour à l'actionnaire
06:25en termes de profitabilité, de croissance.
06:28Je vous dis, il y a quelques angoisses aujourd'hui,
06:31c'est notamment...
06:32L'énergie fait partie de ces angoisses qu'on pourrait avoir
06:34et surtout, le final, c'est pour l'instant,
06:37en termes de logiciels et autres,
06:39le client final, il faut aussi qu'on retrouve
06:41une dynamique dans ce secteur.
06:42Et est-ce que le marché actions américain monte aussi
06:44du fait de la baisse du dollar ?
06:46Est-ce que les investisseurs se couvrent face à la baisse du dollar
06:48en achetant des actions ?
06:50Est-ce que plus le dollar baissera,
06:51plus les actions pourraient monter ?
06:52Je pense qu'il y a beaucoup d'anticipation de la Fed aussi
06:54sur la baisse des taux de la Réserve fédérale.
06:56Donc, tant qu'on est dans ce scénario de baisse des taux,
07:00ça soutient quand même globalement la tendance.
07:02Je pense que c'est plutôt le signal envoyé par la Réserve fédérale
07:04et les chiffres, notamment de l'emploi,
07:06qui aident quelque part cette dynamique.
07:08– Alors, on voit une nouvelle trumperie au milieu
07:10de ce shutdown inédit,
07:13à tel point qu'on se met à penser à des théories du complot.
07:15Est-ce qu'il n'a pas laissé l'administration américaine
07:18se mettre à l'arrêt pour dire
07:19« c'est très bien, vous vous êtes à l'arrêt,
07:20vous vous êtes à l'arrêt, vous vous êtes à l'arrêt,
07:22on va voir qui est indispensable ou pas. »
07:24et couper là où ce n'est plus indispensable.
07:26En gros, c'est ça.
07:26– C'est-à-dire qu'on estime qu'il y aura 400 000 emplois peut-être de perdus,
07:30en tout cas, c'est ce qu'on peut estimer à l'issue de ce shutdown.
07:35Finalement, il va rejeter la responsabilité
07:37de ce que voulait faire le dodge d'Elon Musk,
07:41quelque part, un petit peu aux Républicains,
07:44mais surtout aux Démocrates.
07:45Donc, il renvoie la patate chaude là-dessus,
07:47donc c'est plutôt bien joué,
07:48sachant qu'il a quand même une urgence derrière
07:50par rapport au budget américain et les problèmes éthiques des déficits.
07:55Donc là, oui, je pense qu'il joue ce jeu pervers.
07:58Attention, une semaine de shutdown,
08:00c'est 0,15 en moins sur la croissance américaine.
08:03Donc, il ne faut pas non plus que ça dure éternellement.
08:06Ça pourrait avoir à terme un appel sur l'économie américaine.
08:09– Et donc, ce quatrième trimestre qui démarre,
08:11dernière question, c'est toujours la plus importante à dernière,
08:13tant que ce n'est pas la question de trop, bien sûr.
08:15C'est la dernière là.
08:17Quel choix d'investissement pour la suite ?
08:19Dans quoi est-ce que vous n'investissiez pas,
08:20mais vous choisissiez désormais d'investir, Frédéric ?
08:22– Sur ces niveaux de valorisation, c'est extrêmement…
08:25– Vous avez prévenu.
08:26– C'est extrêmement…
08:27Non, c'est extrêmement compliqué.
08:29Donc, comme tout le monde,
08:30on attend une consolidation qui ne vient pas.
08:32Donc, c'est comme Godot, on peut toujours attendre.
08:36Bon, on voit quand même,
08:37il y a des secteurs qui sont en train de se réveiller.
08:38On a vu le secteur de la santé
08:39qui a retrouvé un petit peu de ferveur
08:43de la part des investisseurs.
08:44Donc, il faut peut-être regarder ça
08:45et peut-être au sens plus large,
08:47regarder l'IA en évitant les passagers clandestins.
08:51– Ah oui, alors ça, c'est peut-être…
08:52– Ça, c'est ça le plus dur.
08:53– Vous les avez identifiés, non ?
08:54Pas encore ?
08:54– Les passagers clandestins ?
08:56Pour l'instant, c'est compliqué.
08:57Mais je parlais des logiciels,
08:59notamment aujourd'hui.
08:59Est-ce que toutes les sociétés sont capables
09:01de reflater quelque part,
09:04d'augmenter leur prix
09:05avec des intelligences artificielles ?
09:06Et est-ce que le client final,
09:07lui, est capable de payer ?
09:09Et ça, pour l'instant, on n'a pas la réponse.
09:10– Et la santé qui remonte,
09:11avec l'espoir d'échapper aux droits de douane,
09:13notamment, vous dites,
09:13c'est le vrai rebond, peut-être structuré,
09:15l'avenir de la santé,
09:16qui ne fait rien en bourse depuis des années.
09:18– Mais voilà, on arrive à un niveau
09:19où on se dit,
09:20mais quelles sont les valorisations attractives ?
09:21Et on prend de plus en plus large.
09:23Donc, les mal-aimés, finalement,
09:25on voit aujourd'hui Stellantis,
09:26par exemple, à Paris,
09:27on voit les mal-aimés
09:28en train de retrouver un petit peu.
09:30Attention, c'est souvent le signe
09:31de fin de cycle,
09:33quand on commence à les chercher
09:34beaucoup plus large.
09:37L'objectif de monter,
09:39c'est peut-être le signe, effectivement,
09:40qu'on commence à s'essouffler
09:41un petit peu sur les thématiques traditionnelles.
09:43– Et effectivement, aujourd'hui,
09:44c'est les mal-aimés qui montent encore,
09:46notamment Stellantis, vous le disiez,
09:47plus 9% après un bon mois de septembre
09:48aux Etats-Unis, on y reviendra.
09:49Frédéric Rosier, merci beaucoup.
09:50– Merci à vous.
09:51– Vous êtes passé nous voir pour Mirabeau.
09:53Le CAC 40, toujours en très, très belle hausse,
09:55plus 0, non, plus 1,4%.
09:58Aujourd'hui, c'est une vraie grosse hausse importante,
10:008 081 points, le CAC 40,
10:01qui est à moins de 200 points désormais
10:02de son record historique.
10:03Et on reparlera de tout ça avec Gilles Mouek,
10:05aussi chef économiste du groupe AXA,
10:06il sera avec nous tout à l'heure
10:07dans l'Éco du Monde à 16h15.
10:09– Sous-titrage ST' 501

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