- il y a 10 heures
Mercredi 1 octobre 2025, retrouvez Raphaël Moreau (Co-directeur de la gestion, Amiral Gestion) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Musique
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir c'est celui de ces petites et moyennes capitalisations boursières européennes
00:18qui sont en plein rattrapage.
00:20Nous en parlons avec les équipes d'Amiral Gestion et le co-directeur de la gestion d'Amiral,
00:24Raphaël Moreau qui est à mes côtés.
00:26Bonsoir Raphaël.
00:27Bonjour Grégoire.
00:27Est-ce qu'on parle d'un nouvel alignement des planètes d'ailleurs pour ces small caps européennes ?
00:33Si on refait rapidement l'histoire des épisodes précédents,
00:37les planètes n'ont pas toujours été aussi bien alignées et ça faisait déjà quelques années que ça durait.
00:45Oui c'est vrai.
00:46C'est vrai qu'on a connu la période la plus longue de sous-performance des small caps.
00:51Alors en Europe sur les trois dernières années, je pense que si on prend la France c'est même encore plus long.
00:56avec une sous-performance qui a été massive parce que si on se place en septembre 2022,
01:06depuis septembre 2022, l'indice large il a pris 60%, le small il a pris 30% et le micro il a perdu 3% en s'arrêtant en marge.
01:16En s'arrêtant en marge cette année.
01:19Et depuis fin février, début mars, on a une inflexion puisque cette fois la hiérarchie est inversée puisque les larges ont pris 5%,
01:25les small ont pris 12% et les micros ont même pris 20%.
01:29Donc effectivement, alors auparavant, on avait vraiment une dynamique qui pour nous était expliquée en fait par la faiblesse des PMI,
01:38donc ces indicateurs d'activité.
01:39La dynamique en Europe elle est faible depuis la guerre en Ukraine, depuis qu'on a monté les taux pour mater l'inflation.
01:46Croissance molle, croissance médiocre.
01:47Voilà, croissance médiocre, semi-récessive, voilà.
01:50Et ça, historiquement, la performance des small relativement au large cap allait être très corrélée avec cet indicateur.
01:57D'accord.
01:58Alors depuis, on est en train de remonter d'un niveau qui a été très bas il y a un an et demi vers 50 aujourd'hui.
02:04Donc ça veut dire stabilité.
02:06Alors stabilité, ça veut dire fond de cuve, on ne veut pas dire euphorie.
02:10Mais au moins, ça ne se dégrade plus et ça commence légèrement à s'améliorer, surtout pour la France et l'Allemagne.
02:16Les autres pays vont quand même dans l'ensemble beaucoup mieux.
02:17Et ce qui est intéressant, c'est un point important que vous notez, c'est que dans ce réchauffement conjoncturel européen,
02:26quand on regarde à nouveau ces petites entreprises cotées, on s'aperçoit qu'elles sont toujours extrêmement bien gérées.
02:33Elles le sont peut-être même d'autant plus qu'elles ont traversé ces années de vaches maigres, quand je parle de l'environnement macro en l'occurrence.
02:40Oui, pour faire simple, ce qu'on constatait, c'est que les sociétés, en fait, elles avaient des dynamiques de chiffre d'affaires très faibles,
02:45voire même en légère décroissance.
02:46Mais des marges qui se tenaient très bien, des free cash flow qui étaient là, des bilans qui sont aujourd'hui super sains.
02:54Si on prend toutes les petites valeurs européennes, 30% sont en situation de cache net.
02:59On est loin de l'image de fragilité qui est vraie aux Etats-Unis, mais qui n'est pas du tout vraie en Europe.
03:05Ce n'est pas des zombies.
03:06Voilà, et effectivement, ça fait maintenant deux ans et demi qu'elles serrent les boulons à fond et que les marges tiennent bien dans l'ensemble.
03:14Alors, c'est sûr que si maintenant, on commence à avoir un peu de vent dans les voiles, ça peut aller très vite en termes de rentabilité.
03:21La semaine dernière, il y avait une société qui est le leader français de la construction de maisons.
03:25Oui.
03:26Alors eux, ils ont beaucoup souffert ces dernières années.
03:31Ils sont toujours en baisse de chiffre d'affaires parce qu'ils ont pris moins de commandes.
03:34Mais là, les commandes depuis plusieurs trimestres ont une très forte hausse.
03:37Là, on est sur de l'ordre de 70% de hausse.
03:40Et ils ont clairement dit, l'année prochaine, ce sera l'année de la croissance et des marges.
03:45Et je pense que le consensus sous-estime très largement le type de rentabilité qu'il peut y avoir.
03:52Des effets de levier qu'on va pouvoir observer peut-être dans certains secteurs, certaines industries et certaines entreprises spécifiquement, qui pourraient être surprenants.
04:00Oui, d'autant que je ne pense pas que les dirigeants vont remettre des coûts fixes compte tenu de l'environnement instable, soit français, géopolitique, etc.
04:10Mais en tout cas, si on a une reprise économique, sans parler d'euphorie, évidemment, mais effectivement, je pense qu'il y a de très forts leviers.
04:17J'aime bien aussi les petites anecdotes.
04:18Je sais qu'il y a une semaine ou dix jours, vous étiez en Allemagne, à Munich.
04:22Il se tenait une grande conférence organisée par Berenberg et Goldman Sachs.
04:25Qu'est-ce que vous avez perçu, justement, de l'ambiance ?
04:29D'autant plus en Allemagne, un pays, ça y est, qui nous promet une relance.
04:34Alors, le premier constat, c'est la différence avec l'année dernière.
04:36Parce que l'année dernière, la fréquentation était en chute libre.
04:39C'était déserté.
04:40Donc, c'était vraiment frappant.
04:42Et effectivement, beaucoup de management avaient un peu la gorge serrée en présentant leur perspective.
04:49Donc, là, aujourd'hui, fréquentation de nouveau, de retour à son niveau habituel.
04:54Donc, premier signal d'intérêt de la part des analyses, des investisseurs, des gérants, etc., pour ces entreprises.
04:59Voilà.
05:00Et alors, après, les sociétés, elles ont toujours un discours un peu ambivalent.
05:03C'est-à-dire qu'on voit bien la lumière au bout du tunnel.
05:07On voit bien qu'il va y avoir ce plan d'infrastructure de 500 milliards, la défense, des initiatives fiscales aussi pour doper l'activité, etc.
05:14Mais toujours, aujourd'hui, des chiffres qui sont très faibles en termes de croissance, etc.
05:19Même si ces carnets de commandes se stabilisent, voilà, il y a toujours des sociétés qui sont en cost-cutting, en restructuring.
05:25Donc, on est toujours dans une situation où, voilà, on espère effectivement que ça va aller mieux.
05:30Mais aujourd'hui, on gère la situation à court terme.
05:33Et donc, ce n'est pas forcément drôle.
05:34Et ça, boursièrement, je pense que c'est une très bonne configuration.
05:37D'accord.
05:37Le marché a commencé à prendre acte un petit peu de ce bout du tunnel, comme vous dites.
05:42Mais on est encore dans un moment où les choses sont difficiles.
05:46Exactement.
05:47Et donc, ça laisse tout un tas de potentiels bonnes nouvelles, si tout se confirme, pour la suite.
05:51Et donc, boursièrement, c'est pas mal.
05:52Comment on met en place une stratégie d'investissement ?
05:55Alors, en l'occurrence, la stratégie, le fonds s'appelle Sextant PME chez vous, je crois.
06:00Alors, je n'ai pas toutes les années d'historique de Sextant PME.
06:03Mais comment est-ce que, voilà, cet environnement, ce nouvel environnement,
06:08comment est-ce qu'il trouve une stratégie concrète à travers ce fonds, par exemple ?
06:12Oui, alors, nous, notre philosophie chez Amiral Gestion dans l'ensemble,
06:15c'est une stratégie très fondamentale de long terme.
06:18On n'hésite pas à être contrariant, c'est-à-dire aussi à aller voir des choses que les autres délaissent.
06:25Et très attentif à la valorisation.
06:27Et donc, ça, ça veut dire aujourd'hui que notre premier pays dans le fonds,
06:31qui est un fonds européen, plutôt qu'une Union européenne,
06:33c'est la France, puisque la France, c'est aujourd'hui le pays le moins cher d'Europe.
06:38En partant du bottom-up, ce n'est pas un choix...
06:41Alors, le moins cher d'Europe en top-down,
06:44mais donc, du coup, en bottom-up, on trouve plein d'opportunités.
06:47Et il y a cela quelques mois, donc fin d'année dernière,
06:49c'était l'Allemagne le marché le moins cher d'Europe.
06:52Aujourd'hui, c'est le deuxième marché le moins cher d'Europe.
06:54La France et l'Allemagne se tirent la bourre comme étant les marchés les moins chers.
06:56C'est les deux pays qui ont eu la dynamique économique la plus faible.
07:00Et donc, évidemment, il faut faire très attention en France.
07:03Les incertitudes, on ne va pas les négliger.
07:07Il ne faut pas investir.
07:08Enfin, en tout cas, il faut être très prudent.
07:09Plus vous êtes pas du politique, moins c'est investissable.
07:12Donc, il faut faire très, très attention.
07:18Aujourd'hui, nous, dans notre exposition française qui fait environ 37% du fonds,
07:23il y a deux tiers de ces valeurs qui font la majorité de leur chiffre d'affaires en dehors de France.
07:28C'est quand même des sociétés en général très européennes.
07:30Mais effectivement, il y a vraiment des choses extrêmement peu chères en France.
07:34Et d'ailleurs, même si la situation politique française est ce qu'elle est,
07:38cette année, le CAC small, il est à plus de 53%.
07:40Alors, il y a des histoires très spécifiques là-dedans, des envolées boursières totalement dingues.
07:45Il y a quelques valeurs qui ont permis cette performance.
07:48Voilà, mais voilà, il y a des choses à faire, c'est ça que je veux dire.
07:51Et donc, l'Allemagne se retrouve le deuxième pays du fonds, c'est ça ?
07:54C'était déjà le deuxième pays l'année dernière.
07:57Alors, j'ajoute l'Autriche, parce que c'est une configuration souvent économique un peu similaire.
08:01L'Allemagne-Autriche, ça fait 27% du portefeuille, avec des choses dans différents...
08:07Ce qu'il y a très bien...
08:08Alors, tous les meilleurs contributeurs cette année, c'est des sociétés allemandes.
08:10Évidemment, tout ce qui est lié à l'infrastructure.
08:14Alors, cyclique, mais enfin, infrastructure, c'est vraiment ce qui est dans le marché.
08:17Donc, ce n'est pas forcément ultra-cyclique,
08:19mais c'est des choses où il y avait potentiellement déjà des belles histoires.
08:23Mais là, la confiance dans la politique dans les prochaines années...
08:28Dans les efforts budgétaires qui vont être déployés, oui, effectivement.
08:31A vraiment, effectivement, créé un vrai intérêt pour ces dossiers-là.
08:35Un exemple, il nous reste deux minutes, là, qui incarne justement tous vos critères de beauté,
08:41j'allais dire, chez Amiral Gestion, qui coche toutes les bonnes cases.
08:44Oui, effectivement, c'est un exemple qui coche peut-être pas toutes les cases,
08:48mais qui est intéressant.
08:49C'est-à-dire que je pense à la société Alschem, qui est une société, un groupe chimique allemand,
08:55qui a une usine en Allemagne.
08:56Et en fait, ils sont le seul producteur au monde, en dehors de Chine,
08:59de tout un tas de produits chimiques.
09:01Donc, le premier dont on va parler, c'est la nitroguanidine,
09:04qui, historiquement, ils vendaient pour le marché des airbags,
09:09qui ont tous un petit détonateur.
09:10Donc, ils ont 60...
09:11C'est de l'explosif, quoi.
09:12C'est ça, pas l'idée.
09:1360-70% de part de marché mondial.
09:15Et auparavant, le marché de la défense était complètement à l'arrêt.
09:19On n'achetait pas de munitions en Europe.
09:21Et donc là, par contre, évidemment, ça, c'est en plein boum.
09:24Et les clients allemands veulent leur construire une usine en Allemagne.
09:28Il y a le Department of Defense aux États-Unis, qui ne veut plus acheter aux Chinois.
09:32Ils ont pivoté.
09:33Des airbags, ils se retrouvent entreprises de défense et d'armement.
09:37C'est absolument indispensable, on va dire, pour le monde occidental, en fait.
09:40Parce que le reste, sinon, c'est la Chine.
09:41Et deuxième facteur de forte croissance, c'est la Créatine.
09:46Ils sont aussi le seul producteur de Créatine dans le monde.
09:48La Créatine, donc ça, c'est plus des applications santé,
09:51historiquement très pour les athlètes.
09:54Ensuite, pour les gens qui font la musculature.
09:56Alors, qui est passé d'un moment...
09:57Qui fut un produit interdit, c'est ça ?
09:59Pour les sportifs de haut niveau.
10:01Mais qui, aujourd'hui, devient un produit au bénéfice très large
10:05pour plein de catégories de populations différentes.
10:07Oui, personnes âgées pour prévenir la fonte musculaire, etc.
10:10Et là, les plans de croissance, ils ont fait tout ce qu'ils ont pu sur l'usine existante,
10:15mais là, ils vont devoir en remettre une autre.
10:17Voilà, des méga tendances.
10:19Et un dossier qui, malgré les thèmes, finalement, très porteurs,
10:23et un titre qui a beaucoup progressé,
10:25quand on se projette à 2029-2030,
10:27donc le temps que ces nouvelles usines arrivent,
10:30on est prenant des hypothèses raisonnables,
10:32sur des PER de l'ordre de 10 fois.
10:34Donc, ça reste très raisonnable en termes de valorisation.
10:37Voilà, donc c'est un dossier qu'on a, en fait, entré cette année en portefeuille.
10:41On connaissait depuis des années et des années.
10:42Oui, oui, oui.
10:43C'était un bon moment de l'avoir, là, vous dites.
10:44Oui, 2025, c'était une bonne...
10:46Oui, un bon moment pour avoir Alskem, donc, en portefeuille.
10:50Un exemple de conviction porté par Amiral Gestion
10:53à travers la stratégie et le fonds sextant PME.
10:55Merci beaucoup, Raphaël.
10:56Raphaël Moreau, qui était avec nous dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse,
10:59co-directeur de la gestion d'Amiral Gestion.
11:01Sous-titrage Société Radio-Canada
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