Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Lundi 27 octobre 2025, retrouvez Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique, chaque lundi le thème c'est l'actualité politique et économique américaine et c'est donc notre quart d'heure américain.
00:13Nous retrouvons à distance, en visio, notre correspondant américain Pierre-Yves Dugas qui est avec nous en direct.
00:19Bonsoir Pierre-Yves, merci beaucoup d'être avec nous chaque lundi pour décrypter la vie politique, économique, tumultueuse parfois des Etats-Unis.
00:28On reviendra dans quelques instants avec vous sur ce 27ème jour de paralysie administrative et budgétaire, ce fameux shutdown.
00:35Mais d'abord, petit pas de côté pour nous rappeler combien l'Amérique reste un pays profondément capitaliste Pierre-Yves.
00:44Alors oui, les New-Yorkais sont semble-t-il sur le point de choisir un socialiste comme maire,
00:51ce qui nous promet quand même des moments intéressants entre la communauté d'affaires new-yorkaise et City Hall.
01:00J'ai voulu chercher, revenir sur les fondamentaux du capitalisme américain.
01:06Alors il y a plusieurs moyens simples d'essayer de le faire.
01:09Nos petits concurrents américains, vous savez, les chaînes télévisées financières,
01:18Fox Business, 200 000 personnes regardent chaque jour.
01:24CNBC, à peu près autant.
01:25Fox est d'ailleurs passé légèrement devant CNBC.
01:28Donc il y a déjà 400 000 personnes, 400 000 Américains qui regardent ces deux chaînes le matin,
01:34presque autant que nous, vous voyez.
01:35Une autre manière de comparer, pour vous donner un ordre d'idée,
01:40Good Morning America sur ABC, qui est le grand show télévisé du matin, c'est 2 700 000.
01:47Alors, les Américains sont-ils, malgré ce que certains veulent nous faire croire,
01:53toujours aussi capitalistes qu'avant ?
01:54Eh bien oui.
01:56C'est frappant même de voir que la proportion d'Américains qui détiennent des actions,
02:01soit directement dans le portefeuille, soit par le biais de CICAF, je crois,
02:05qu'on appelle ça en français, de Mutual France, de fonds mutuels,
02:08est à peu près stable depuis au moins 20 ans.
02:12En 1998, cette proportion était de 62%, c'est la même aujourd'hui.
02:17On a observé de légères variations, en particulier à la suite de la crise de 2008,
02:23et entre 2013 et 2016, cette proportion, qui est de 62 aujourd'hui,
02:27était tombée à 52.
02:28Mais 52, comme point le plus bas depuis 25 ans, plus de 25 ans, c'est tout de même assez élevé.
02:36Je ne sais plus quelle est la proportion en France, mais je crois que c'est beaucoup moins.
02:40Quand on regarde comment cet actionnariat populaire s'éclate en fonction de critères socio-économiques,
02:48alors là, je suis désolé de le dire pour les woke,
02:51mais le genre n'entre pas en ligne de compte.
02:55Les femmes comme les hommes détiennent en proportion autant d'actions aux États-Unis,
03:02de même que les préférences politiques ne font pas de différence.
03:08Ça, c'est peut-être plus surprenant.
03:10Il y a vraiment un consensus social autour de la détention d'actions, c'est ce que vous dites, Pierre-Héblanc.
03:16Oui, exactement. Les démocrates sont tout aussi capitalistes que les républicains.
03:20Je sais, c'est un sujet de désespoir pour certains grands esprits.
03:26Alors, plus on est riche, plus on a un niveau d'éducation élevé,
03:31d'ailleurs les choses sont étroitement liées, plus on détient d'actions.
03:36Quelques chiffres.
03:3952%, donc, c'était le point le plus bas auquel on est arrivé entre 2013 et 2016,
03:4584% des diplômés de l'université sont détenteurs d'actions aux États-Unis.
03:5187% des personnes qui déclarent des revenus annuels supérieurs à 100 000 dollars sont détenteurs d'actions.
03:59Ça n'est pas très surprenant.
04:00Moi, ce qui m'a le plus surpris dans ces chiffres,
04:02que j'ai pris dans un sondage réalisé par la société Gallup,
04:06qui fait le même sondage depuis plus de 30 ans,
04:08ce qui nous permet donc de comparer d'une année sur l'autre,
04:10c'est qu'il y a un élément socio-économique qui intervient
04:15et qui semble vraiment déterminant dans la décision de détenir des actions en portefeuille,
04:21c'est celui du statut marital.
04:24Quand on est célibataire,
04:26quand on est célibataire,
04:28la proportion de détenteurs d'actions tombe à 49%.
04:32Quand on est marié,
04:34elle grimpe à 77%.
04:36Alors là, si j'étais étudiant en doctorat de sociologie,
04:41de socio-économie,
04:43je me pencherais sur cet étrange phénomène.
04:46Et puis, vous me voyez venir,
04:50il y a d'autres catégories
04:52qui sont couramment détaillées dans les statistiques américaines,
04:56qui sont, je crois, souvent interdites en France,
04:58en fonction de l'ethnie,
04:59qui nous permettent de dire que, oui, les Blancs,
05:03souvent parce que ce sont aussi parmi les Blancs
05:07que l'on compte les plus riches, d'ailleurs,
05:09les Blancs détiennent plus d'actions en proportion que les Noirs,
05:1370% pour les Blancs adultes,
05:17pour les Afro-Américains adultes,
05:19la proportion est de 53%.
05:22Pour les Hispaniques adultes,
05:25elle est de 38%.
05:27Vous voyez que même dans ces catégories
05:29qui parfois sont stéréotypées,
05:31y compris dans la presse américaine,
05:34le capitalisme est quand même quelque chose
05:36qui fait consensus.
05:38Bon, un consensus capitaliste préservé aux États-Unis.
05:42On pourra s'en réjouir, Pierre-Yves.
05:44Les États-Unis, il n'en reste pas moins,
05:47qui vivent au rythme de la paralysie.
05:49Alors, je ne sais pas dans quelle mesure
05:50ça affecte le quotidien des Américains aujourd'hui.
05:52En tout cas, cette paralysie budgétaire,
05:55elle se poursuit.
05:5627e jour aujourd'hui.
05:58Faut-il comprendre que la situation de shutdown
06:01satisfait le camp majoritaire
06:04et la présidence à la Maison-Blanche, Pierre-Yves ?
06:09Alors, écoutez, le président Trump,
06:12ça n'a pas l'air de l'empêcher de dormir.
06:14Il profite de cette situation
06:16pour afficher beaucoup d'activités à l'international.
06:21Le shutdown ne l'empêche pas d'aller en Israël,
06:24d'aller en Égypte.
06:25Il était en Malaisie au cours du week-end.
06:28Il est au Japon aujourd'hui,
06:29où il a rencontré l'empereur,
06:31qu'il a d'ailleurs qualifié de « great man ».
06:34Alors que, si j'ai bien compris,
06:36la culture japonaise,
06:37l'empereur japonais est un dieu.
06:39Mais « great man »,
06:40l'empereur n'a pas l'air de lui en tenir rigueur.
06:43Beaucoup d'activités, donc, pour Donald Trump,
06:46qui ne se laissent pas du tout paralyser
06:48par ce shutdown.
06:50Shutdown qui, je dirais pour l'Américain moyen,
06:52présente le plus gros d'inconvénients
06:54que l'annulation de 1 400 vols par jour,
06:57ou le retard important de 1 400 vols par jour,
07:00parce qu'il y a beaucoup d'absentéisme,
07:03car les aiguilleurs du ciel
07:04doivent continuer de travailler
07:05sans être payés.
07:07Nous sommes le 27 octobre,
07:09ça dure depuis 27 jours,
07:11et ça commence à faire long.
07:12Qu'est-ce qui va se passer ?
07:14Une date importante, c'est le 1er novembre.
07:16Le 1er novembre,
07:18au lendemain de Halloween,
07:21s'ouvre la fenêtre
07:22de shopping
07:24de l'assurance maladie
07:26pour les Américains.
07:29Les Américains qui doivent aller,
07:31ce n'est pas le cas de tous les Américains,
07:33mais ceux dont l'assurance n'est pas couverte
07:34par leur employeur,
07:36et qui doivent être sur le marché privé
07:38de l'assurance
07:38pour acheter,
07:41à compter du 1er janvier,
07:43une assurance
07:44ou la faire renouveler,
07:45ont une fenêtre
07:46entre le 1er novembre
07:47et la fin décembre.
07:48Cette fenêtre va s'ouvrir,
07:50et,
07:51si l'on en croit
07:52ce que nous dit
07:53la presse démocrate,
07:55les primes d'assurance
07:56vont exploser.
07:58Elles vont exploser,
07:59en particulier,
08:00parce qu'il y a
08:01quelque chose
08:02comme 24 millions d'Américains
08:03qui ont besoin
08:05de subventions
08:06pour accéder
08:07à cette assurance
08:08maladie privée,
08:10et dont ces subventions
08:11vont disparaître,
08:12car au cours du mois de juillet,
08:13dans la grande loi
08:14de Donald Trump,
08:15ces subventions
08:15ont été éliminées.
08:18Donc,
08:19peut-être que beaucoup
08:20d'Américains
08:20vont se réveiller
08:21début novembre
08:22en s'apercevant
08:23qu'à partir du 1er janvier,
08:24ils vont devoir payer
08:25beaucoup plus cher
08:26et que ça va changer
08:28le rapport de force,
08:29parce que,
08:29pour l'instant,
08:30dans les sondages,
08:31les Américains
08:33qui sont consultés,
08:34qui est le plus responsable
08:35de cette situation
08:36de blocage ?
08:38Les Républicains
08:38sont à 45%,
08:40les Démocrates
08:40sont à 39%,
08:42ce qui n'est pas
08:42un écart
08:43très significatif
08:44et qui montre
08:45que ce grand soulèvement
08:47d'impopularité
08:48sur lequel les Démocrates
08:49comptaient,
08:50pour le moment,
08:50ne s'est pas vraiment produit.
08:52Tout ça aura
08:53un coût macroéconomique,
08:55il faudra le mesurer
08:55en temps et en heure,
08:57Pierre-Yves,
08:57mais un mois,
08:58quand même,
08:59ça dure,
09:00dans un moment
09:01où la consommation
09:02est un point clé
09:04de la dynamique
09:06de la croissance américaine ?
09:08C'est très mauvais
09:09pour les salons de coiffure
09:10à Washington,
09:11c'est très mauvais
09:12pour les restaurants
09:13à Washington,
09:14c'est très mauvais
09:14pour les stations-service,
09:16c'est très agréable
09:17pour circuler
09:18dans Washington.
09:2115 milliards
09:22de dollars
09:23par semaine,
09:25c'est le coût
09:25que l'on estime
09:27pour l'ensemble
09:27de l'économie américaine
09:28de ce shutdown.
09:29c'est difficile
09:30à mesurer
09:31parce qu'une fois
09:32que le shutdown
09:32s'arrête,
09:33les fonctionnaires,
09:34en particulier
09:35ceux que l'on a obligé
09:37à travailler
09:37sans salaire
09:39pendant 27 jours,
09:40vont être payés
09:41rétroactivement,
09:42donc ils vont
09:43surconsommer
09:44au cours des semaines
09:46qui vont suivre
09:47la fin du shutdown,
09:48ne pouvant rattraper
09:49qu'en partie
09:50ce qu'ils n'auront
09:52pas pu dépenser.
09:52Les restaurants
09:53qui sont vides
09:53aujourd'hui
09:54ne seront pas
09:55deux fois plus pleins,
09:56ce n'est pas possible.
09:57Et oui,
09:58c'est même encore
09:58plus vrai
09:59pour le coiffeur.
10:00On a raté
10:00une coupe
10:01chez le coiffeur,
10:02on ne va pas
10:02aller en faire deux.
10:04Je vous regarde
10:05en même temps,
10:05Pierre,
10:05on ne va pas
10:06aller en faire deux
10:07une fois qu'on aura
10:07été payé
10:08après la fin
10:09du shutdown.
10:09Merci beaucoup,
10:10Pierre.
10:10Je fais beaucoup
10:11d'économie de coiffeur.
10:13Merci pour cette chronique
10:14hebdomadaire
10:15de la vie économique
10:16et politique américaine
10:17sur l'antenne
10:18de Bsmart for Change
10:19dans Smartbourg
10:20chaque lundi
10:2117h45
10:21si vous nous suivez
10:22en direct
10:22ce quart d'heure américain
10:23que vous retrouvez
10:25bien sûr
10:25comme tout le reste
10:26en replay
10:27sur bsmart.fr
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations