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  • il y a 2 mois
Ce lundi 22 septembre, Alexis Karlins-Marchay, directeur général délégué d'Eight Advisory, était l'invité d'Annalisa Cappellini dans Le monde qui bouge - L'Interview, de l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Ils sont revenus sur la note de l'Italie relevée par Fitch. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Nous sommes lundi, le monde qui bouge aujourd'hui c'est donc avec Alexis Karklis-Marchais.
00:03Bonjour, directeur général et délégué d'Advisori.
00:06On va parler de l'Italie avec cette note relevée par Fitch de BBB à BBB+.
00:12Mélanie voit un signe clair de la confiance des marchés internationaux.
00:17C'est quoi votre analyse Alexis ?
00:18D'abord on remarque que Mélanie se félicite, la présidente du conseil Georgia Mélanie se félicite de cette note.
00:25Marcel remarque que sa politique porte ses fruits, son ministre de l'économie et les finances Giancarlo Giorgetti nous dit
00:31nous avons remis l'Italie sur le bon chemin.
00:34C'est vrai que le relèvement de cette note, comme le dit Fitch, c'est une confiance accrue dans la trajectoire budgétaire.
00:40Il y a deux raisons à cela, d'abord une raison politique, l'environnement politique italien s'est stabilisé,
00:47notamment un vrai contraste avec le passé récent.
00:49Je rappelle que sur la dernière décennie, les gouvernements italiens ont duré environ un an et huit mois.
00:54C'était le cas du gouvernement de Mario Draghi.
00:57Là, Georgia Mélanie va bientôt fêter ses trois ans au Palazzo Kigi.
01:01Elle est rentrée, elle est devenue présidente du conseil le 22 octobre 2022, ça fait trois ans.
01:06Elle va bientôt fêter ses trois ans.
01:07C'est une véritable marque de stabilité, c'est rare dans un pays qui était justement très instable.
01:13Et puis, il y a une raison budgétaire évidemment.
01:16Fitch salue la prudence fiscale et un fort engagement d'atteindre les objectifs à court et moyen terme.
01:21Concrètement, on a un déficit budgétaire qui se réduit plus vite que prévu.
01:26On serait autour de 3,1% en déficit cette année en 2025, avec des recettes fiscales qui sont en expansion et des dépenses qui sont contrôlées.
01:34Et en plus, une dette qui continue de se réduire, qui est revenue à des niveaux pré-Covid.
01:38Analyse à Capelini.
01:39Ce qui nous frappe, c'est le contraste avec la France, notamment en ce moment.
01:42Le contraste, il n'est pas tant.
01:44Il n'est pas tant.
01:45Une semaine, justement, après la dégradation de la note française, de A à moins à A plus.
01:52Ici, nous avons l'instabilité politique.
01:53Nous n'avons pas de budget pour 2026.
01:55Des finances publiques qui ne sont a priori pas vraiment sous contrôle.
01:57En tout cas, un déficit budgétaire qui est attendu à 5,4%.
02:01L'Italie, elle, dégage un excédent, un surplus primaire, c'est-à-dire un excédent budgétaire avant le paiement des intérêts sur la dette.
02:09On le voit aujourd'hui, la note française est toujours meilleure que la note italienne.
02:12Il y a trois grands d'écarts entre un A plus et un triple B plus.
02:19Et pourtant, le taux d'intérêt sur les emprunts d'État à 10 ans, qui est une véritable marque de comparaison,
02:26il est le même aujourd'hui, malgré sa différence de rating.
02:28On voit bien la différence de trajectoire.
02:30Clairement, l'Italie est en train de prouver au marché financier qu'elle est capable de gérer ses finances publiques.
02:36Alors, l'Italie, elle a aussi mis en place une politique d'attractivité du capital.
02:40On voyait François Bayrou qui accusait notamment Mélanie de faire venir les riches, de devenir un paradis fiscal.
02:47Est-ce que c'est vrai et est-ce que c'est efficace ?
02:49Alors, c'est partiellement vrai.
02:51Clairement, l'Italie, aujourd'hui, est perçue comme une zone très intéressante pour les investisseurs étrangers.
02:56Je le vois dans mes propres activités.
02:57Nous accompagnons des investisseurs qui font des acquisitions, qui prennent des participations en Italie.
03:02C'est vrai qu'il y a un régime fiscal attractif.
03:04Milan se voit comme un centre mondial du capital investissement.
03:09Et puis, très concrètement, il y a plein de très, très belles entreprises.
03:12On l'ignore, mais il y a plus d'ETI italiennes que d'ETI françaises.
03:168 000 ETI italiennes, 6 000 ETI françaises, avec un secteur manufacturier, notamment dans le nord du pays, qui est très actif.
03:23Il y a un momentum italien, oui, clairement, aujourd'hui.
03:26Mais il faut aussi le nuancer.
03:28Il faut aussi le nuancer.
03:29D'abord, la croissance italienne et la croissance française sont très médiocres.
03:32Elles sont quasiment au même niveau.
03:33On est très, très loin de la Pologne, de l'Espagne, du Danemark en termes de croissance.
03:38Le niveau d'endettement de l'Italie est supérieur au niveau d'endettement français.
03:42Et puis, les perspectives, et c'est surtout ça qui doit quand même être surveillé,
03:46les perspectives, au moyen terme, sont plus difficiles.
03:48La productivité est stagnante.
03:49Le taux de chômage chez les jeunes est relativement élevé.
03:51La bureaucratie, elle est au moins équivalente à la bureaucratie française, et c'est tout dire.
03:56Et puis, probablement, le vrai sujet, c'est le sujet démographique.
04:00L'Italie est un pays qui vit vite.
04:0261 millions d'habitants en 2015.
04:05Aujourd'hui, 59 millions.
04:062005 ans de projection à 55 millions d'habitants, dont un gros tiers de plus de 65 ans.
04:13C'est-à-dire qu'en 2050, plus d'un tiers d'Italiens aura plus de 65 ans.
04:17On est vraiment dans un désert démographique.
04:18Ça pèsera sur la croissance.
04:19Avec aussi un sujet sur les droits de douane,
04:21parce que l'Italie est assez exposée quand même aux exportations américaines,
04:25notamment sur l'agroalimentaire.
04:27Absolument.
04:27L'Italie exporte plus que la France aujourd'hui, dans beaucoup plus de secteurs,
04:32et notamment sur l'agroalimentaire.
04:33C'est pour ça qu'on a vu Georgia Meloni essayer de trouver,
04:36au-delà des idées qu'elle peut partager avec l'administration américaine,
04:38on a vu vraiment essayer d'amadouer le gouvernement américain
04:41pour avoir un certain nombre d'exemptions
04:42et faire en sorte que les entreprises italiennes continuent d'exporter.
04:45Annalisa ?
04:46On se rappelle, quand Georgia Meloni est arrivée au pouvoir,
04:49il y a eu beaucoup d'inquiétudes de la part des Européens.
04:51Ça a même été l'origine d'une brouille entre Rome et Paris à l'époque.
04:53On peut dire, trois ans après, en réalité,
04:56qu'économiquement, du point de vue économique,
04:58l'Italie se porte plutôt bien.
05:00Elle se porte plutôt bien, avec les réserves que l'on évoque ici.
05:04Concrètement, encore une fois, la croissance économique reste faible.
05:07Le vrai sujet, au fond, pour l'économie italienne,
05:09au-delà de la démographie,
05:10c'est d'être capable de trouver des relais de croissance,
05:12d'avoir des entreprises plus productives
05:14et surtout de monter en taille.
05:16Il y a plus d'entreprises italiennes, je le disais,
05:17au niveau de taille intermédiaire.
05:19Mais en revanche, la croissance de ces entreprises
05:22est généralement plus compliquée.
05:24Les entreprises italiennes sont plus petites.
05:26Et on sait qu'aujourd'hui, dans la compétition internationale,
05:28il faut avoir une certaine taille pour être crédible.
05:30Voilà, il y a moins de géants italiens, concrètement,
05:32que les géants, par exemple, français ou allemands.
05:33Merci beaucoup, Alexis Kerkliss-Marchel,
05:35d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie,
05:38comme tous les lundis.
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