- il y a 3 mois
Jeudi 11 septembre 2025, retrouvez Pierre Cazeneuve (Député Renaissance des Hauts-de-Seine) dans TEMPS LONG, une émission présentée par Lucas Jakubowicz.
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00:00Générique
00:00Bonjour à tous, bienvenue sur Tendon, l'émission politique de Bsmart, For Change et Decider Magazine.
00:14Aujourd'hui nous avons la chance de recevoir Pierre Cazeneuve.
00:17Pierre Cazeneuve, bonjour.
00:18Bonjour.
00:18Vous êtes député macroniste des Hauts-de-Seine.
00:21On tourne aujourd'hui au lendemain de la paire du vote de confiance de François Béroud.
00:26Donc ça va être une interview qui va être un peu à chaud.
00:28On va parler du parlementarisme en France, de la difficulté de gouverner le pays.
00:34Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il y a trois chiffres que j'aimerais partager avec vous, mais aussi aux téléspectateurs.
00:40Ces chiffres, c'est 99, 279 et 240. Qu'est-ce que c'est ?
00:49Alors, 279 ou 289 ?
00:52279.
00:53Non, 289, c'est la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:59240 ?
01:00Ouais.
01:04240, je ne sais pas.
01:07Et 99, c'est un pourcentage ?
01:09Non.
01:10C'est la durée en jour du mandat des trois derniers premiers ministres.
01:15Je n'y étais pas du tout.
01:15En moyenne, ils ont duré moins longtemps que des présidents du Conseil sous la Quatrième République.
01:20Quatrième République était quand même connue pour son instabilité.
01:24Vous, au quotidien, en tant que parlementaire, comment vous vivez cette instabilité ?
01:28Elle est terrible en tant que parlementaire et en tant que citoyen aussi, dans la mesure où l'instabilité, quand un gouvernement tombe, quand une nouvelle équipe gouvernementale se met en place,
01:43finalement, tout ce que vous avez fait, tout le travail qui a pu être accompli sur différents textes, etc., tombe un peu en ruine.
01:49Et puis, par ailleurs, le fait de ne pas avoir de majorité, le bordel ambiant à l'Assemblée nationale qui est dû à sa balkanisation avec 11 groupes politiques,
01:59fait qu'aujourd'hui, on fait très, très peu de fonds, on fait très, très peu de textes avec réellement de l'impact.
02:05On a multiplié les petits textes, mais finalement, les textes qui ont vraiment de l'impact, qui sont vraiment structurants pour la politique française, n'existent plus.
02:13Et donc, c'est tout à fait désespérant. Et donc, cette instabilité, elle est vraiment préjudiciable à la politique au sens large et aux Français, évidemment,
02:22puisque derrière, le monde continue d'avancer et nous, on n'arrive pas à porter et à faire la loi de manière suffisamment efficace pour affronter ces grands défis.
02:32Dans le monde de l'entreprise, on parle souvent de crise de sens, de perte de sens au travail. Est-ce que vous ressentez ça, du coup ?
02:38Je pense qu'il y a un « bore out », comme le disent les Américains.
02:41Là, je crois que c'est même le « brown out ».
02:44« Brown out », exactement. Extra, très partagé dans l'ensemble de l'hémicycle et par de très nombreux députés,
02:52parce que c'est désespérant. On passe beaucoup de temps. C'est évidemment un engagement qui prend beaucoup de temps
02:59et une fonction qui prend beaucoup de temps, encore plus en hémicycle. Quand c'est vain, c'est évidemment très démoralisant.
03:05Et en plus, quand on ne voit pas forcément de porte de sortie, c'est là aussi un peu perturbant.
03:10Je vais vous donner une statistique très simple. Je suis député depuis 2022. Je n'ai jamais voté un budget.
03:18C'est la prérogative numéro un pour un parlementaire. Je n'ai jamais voté un budget,
03:21parce que tous les budgets ont été adoptés par 49 à l'inéa 3. Et j'ai passé, je n'ai pas compté,
03:26j'aurais pu le faire dans vos trois chiffres, 249. C'est peut-être le nombre d'heures que j'ai passées,
03:30assis dans l'hémicycle, à écouter simplement des discours de motion de censure.
03:34Quand vous allez en circonscription, qu'est-ce qu'on vous dit ?
03:40J'étais encore, tout le week-end, c'était le week-end de la rentrée,
03:43donc un week-end avec tous les forums d'association, très longuement à Rue et Malmaison, chez moi.
03:48Ce qu'on nous dit, c'est une attente très forte de stabilité, un rejet un peu global de la politique,
03:58et peut-être, c'est ce qu'il y a de pire, un peu de compassion. C'est-à-dire qu'avant, les gens, ils m'engueulaient.
04:04Aujourd'hui, ils me disent bon courage. Ce n'est pas bon signe. Ils disent bon courage parce qu'ils voient le bordel à l'Assemblée nationale.
04:10Ils me disent bon courage parce qu'ils savent bien que cette instabilité, elle nous percute aussi de plein fouet en tant qu'citoyen, en tant qu'homme.
04:18Et que, aussi, face à tous ces dingos, nous autres, raisonnables, on a la vie dure.
04:26Et que c'est difficile d'entendre une voix un peu mesurée dans un contexte aussi électrique qu'est l'Assemblée nationale aujourd'hui.
04:32On reviendra sur le terme de dingo tout à l'heure, puisque chaque parti considère l'autre en ce moment comme un dingo.
04:37Mais du coup, est-ce que vous avez l'impression que la démocratie, elle est en danger ?
04:40Si les parlementaires ne croient plus en la politique, que les citoyens ne croient plus en la démocratie,
04:47est-ce que vous imaginez qu'à moyen terme, les citoyens se disent, puisque les politiques sont incapables de s'entendre,
04:52pourquoi pas avoir un régime avec un homme fort à sa tête ?
04:56Ce qu'on ressent, c'est tentations antidémocratiques en circo.
05:00Très sincèrement, je ne crois pas, puisque aujourd'hui, il y a une certaine forme de vitalité démocratique,
05:05quand bien même ça a été un cafarnôme assez puissant.
05:09La dernière preuve la plus concrète, c'est le taux de participation après la dissolution inédite sur une élection législative.
05:14Donc on voit bien que par ailleurs, il y a toujours une appétence sur ces grands rendez-vous électoraux.
05:20Et donc la démocratie, qu'est-ce que c'est ?
05:22C'est un système évidemment représentatif dans le cas de la France, avec des élections libres, avec une presse libre,
05:28avec des partis politiques qui se structurent et qui débattent légitimement.
05:33Donc ça, ça restera évidemment toujours précieux.
05:35Non, ce que le bordel ambiant peut générer comme tentation, c'est plutôt d'aller vers des partis beaucoup plus extrêmes
05:45qui, pour le coup, eux, remettraient en cause la démocratie ou en tout cas certains fondements de la République.
05:50Ça, c'est sûr qu'on le perçoit.
05:53Et le fait qu'on soit...
05:56De toute façon, tous les changements de régime, même à l'intérieur des différentes républiques qu'on a pu avoir,
06:02sont souvent dus, ou évidemment à des événements extérieurs de guerre,
06:05ou à l'essoufflement d'un système politique et l'essoufflement d'une manière d'organiser une constitution
06:12et donc d'organiser des pouvoirs, notamment le cas de la quatrième.
06:17Moi, j'ai un avis un peu partagé sur ce sujet-là.
06:19Et je pense qu'il faut faire attention.
06:21Il y a beaucoup de débats sur la proportionnelle, j'imagine qu'on va y revenir,
06:25sur pointer du doigt la Vème République, notre constitution, notre modèle politique
06:29comme étant la cause du bordel ambiant.
06:31Je pense qu'au contraire, c'est ce qui nous protège aujourd'hui de catastrophes bien plus graves
06:39que ce qu'on vit, est en fait assez conjoncturel.
06:42Ça peut être pérenne, mais assez conjoncturel.
06:45Et que nos institutions sont extraordinairement bien foutues.
06:48Et qu'il fallait être visionnaire.
06:51Debré était visionnaire tant on a vu là depuis trois ans,
06:55on a utilisé des articles de la Constitution.
06:57pensé en 58, dans un monde de 1958 et qui se sont révélés tellement justes et tellement précieux en 2024 et 2025.
07:08Et donc, on est un peu dans ce voyage au bout de la cinquième.
07:10On est en train de découvrir, d'aller jusqu'au bout du système.
07:13Et je pense qu'aujourd'hui, il tient à peu près et il nous permet de...
07:16Par contre, dans la mentalité, dans notre manière de faire de la politique,
07:20à isopérimètre institutionnel, là, il va y avoir des changements.
07:24Voilà, mais ces changements, ils sont liés à quoi ?
07:25Je prends un pays, par exemple, comme l'Allemagne.
07:28En Allemagne, il y a toutes les combinaisons de gouvernements possibles.
07:30On peut avoir des gouvernements avec des verts et la droite.
07:33On peut avoir les libéraux et, je ne sais pas moi, les sociodémocrates.
07:37Pourquoi aujourd'hui, les partis politiques français sont incapables de s'entendre sur une coalition ?
07:42Alors, deux choses.
07:45J'aime beaucoup les exemples, les comparaisons internationales.
07:49Elles sont toujours à prendre avec des pincettes et à recontextualiser
07:51ou par l'histoire ou par la réalité de ce que sont leurs institutions.
07:55Déjà, vous l'avez dit, l'Allemagne n'a pas de président.
07:58C'est aussi une des raisons de l'histoire.
07:59Elle n'a pas un exécutif très fort, pour des raisons évidentes,
08:03pas de Seconde Guerre mondiale.
08:04Vous parlez de la coalition entre les Gruneus et la CDO.
08:11Bon, tout le monde trouve ça formidable.
08:14C'est aussi ce qui a fait qu'ils ont fermé le nucléaire allemand
08:17dans une coalition un peu étrange et que, du coup,
08:20l'Allemagne est aujourd'hui dans un déficit énergétique
08:22et dans une aberration écologique qui va potentiellement avoir des conséquences massives
08:27sur leur économie de demain.
08:29Donc, oui, ils ont une culture de coalition.
08:31Ils arrivent à faire ces choses-là.
08:33Mais parce qu'ils ont un système très proportionnaliste
08:36qui fait que c'est impossible quasiment pour un parti de gagner une majorité absolue,
08:41mais, du coup, ça leur oblige à faire des coalitions
08:43et qui sont une des limites, moi, de ces régimes purement parlementaristes,
08:46c'est-à-dire, forcément, une ligne un peu moins claire,
08:50une politique un peu de compromis, qui est donc parfois un peu moins tranchante,
08:52et donc, du coup, parfois des adhérents.
08:53Mais qui fonctionne quand on regarde l'évolution du PIB moyen des Allemands,
08:56par exemple, par rapport à la France.
08:58On est quand même obligé de constater que le modèle fonctionne.
09:00Oui, c'est sûr.
09:02Mais est-ce que c'est dû au régime parlementaire
09:04ou est-ce que c'est dû à la qualité des parlementaires sur place ?
09:06Est-ce qu'en fait, s'il y avait à la tête du parti vert en Allemagne
09:11Sandrine Rousseau et Marine Tourdelier,
09:13est-ce qu'il y aurait eu un deal possible, une intelligence collective
09:16pour aller dealer avec Angela Merkel pendant six ans,
09:19si je ne dis pas de bêtises, de mémoire ?
09:21Je ne crois pas non plus.
09:23Jamais de la vie, ça ne serait arrivé en France.
09:24Et donc ça, ce n'est pas tant nos institutions,
09:27s'il y avait la proportionnelle...
09:27Vous pensez que les partis politiques en France
09:29sont plus sectaires, par exemple, que d'autres partis occidentaux ?
09:33Ou en tout cas, d'autres partis de régime parlementaire ?
09:35En tout cas, oui.
09:39Alors, sectaires, c'est peut-être une critique un peu forte,
09:42mais en tout cas, avec des oppositions
09:43et des postures théoriques beaucoup plus marquées parfois qu'ailleurs.
09:50Comment ça s'explique ?
09:51C'est une bonne question, pour le coup.
09:53Là, il doit y avoir un peu d'historique culturelle.
09:56C'est un peu paradoxal,
09:58parce que les théoriciens de la proportionnelle
10:02et globalement les grands connaisseurs de la science politique
10:05vous disent que, bizarrement, les scrutins proportionnels,
10:09puisqu'ils favorisent la multiplication des partis,
10:13renforcent la radicalité des partis en tant que telles.
10:16C'est-à-dire qu'en fait, vous devez être identifié autour d'un vecteur
10:19et donc vous êtes très très fort, quand vous êtes vert,
10:22vous êtes très très fort à fond dans votre ligne sur l'écologie, etc.
10:25telle que vous l'apportez, pour essayer de capter un électorat
10:28que vous savez assez limité.
10:30Quand bien même, quand on est sur plutôt des systèmes de coalition
10:33a priori, avant le vote, comme ça peut l'être en France,
10:36et un régime avec un scrutin majoritaire à deux tours,
10:38vous avez plutôt tendance à la modération particulièrement,
10:42parce que vous devez élargir avant le vote votre spectre
10:46et votre électorat à cibler.
10:47Mais nous, on a une vie politique extrêmement radicalisée,
10:51avec des personnalités très fortes,
10:54une culture du débat et de l'affrontement
10:56qui est, je pense, assez unique aussi en Europe.
11:00C'est ça, c'est qu'en fait, comme on n'est pas un pays foncièrement libéral,
11:03chaque parti, en tout cas la plupart des partis,
11:05ont le culte du chef, plus que du compromis.
11:07Oui, forcément, et parce qu'ils avaient aussi une élection présidentielle
11:13qui arbitre chaque année, enfin chaque quinquennat,
11:17un peu le destin politique du pays sur cinq ans,
11:23parce que vous avez mythologie autour de l'élection présidentielle,
11:27la rencontre d'un homme et d'une femme avec le peuple français,
11:30voilà, tout ça a été très construit aussi dans une espèce de théologie
11:34et une affection probablement des Français
11:37pour le fait d'avoir, pour le coup, un pouvoir exécutif assez fort.
11:40Et ça a été, je pense, la raison pour laquelle De Gaulle
11:44a poussé cette élection du président au suffrage universel,
11:50à la fois parce qu'il n'y a qu'un seul De Gaulle
11:52dans une vie politique contemporaine
11:55et donc la légitimité d'être le chef de la France libre
11:59et celui qui a libéré la France,
12:01ça n'arrive qu'une fois dans la vie d'un pays
12:07et qu'il fallait donner une légitimité
12:09à celui qui le remplacerait ou celle qui le remplacerait.
12:14En tout cas, vu de l'extérieur...
12:15En tout cas, on a une culture du chef très forte en France.
12:17Vu de l'extérieur, au-delà du culte du chef,
12:19on a l'impression qu'aujourd'hui, les nouveaux députés,
12:20c'est avant tout des militants.
12:22Alors qu'avant, à l'époque où il n'y avait pas
12:23la règle du non-cumul des mandats,
12:25on pouvait avoir des élus qui étaient déjà habitués
12:28à faire des deals, en fait, dans leur ville.
12:30Est-ce que vous pensez, quelque part,
12:31que ce non-cumul des mandats,
12:33c'est quelque chose qui contribue à bloquer le pays ?
12:36Non, très sincèrement, je ne crois pas.
12:38Ce que vous dites est vrai et faux.
12:40Je fais toujours très attention
12:41à ne pas écorner l'image
12:46de ce qu'est réellement l'Assemblée nationale
12:48et des députés qui sont à l'Assemblée nationale.
12:50Parce que derrière les Erciliasoudé,
12:52les Louis Boyard,
12:53les Jean-Philippe Tanguy
12:55et les Sandrine Rousseau,
12:57qui sont quelques députés que tout le monde connaît,
12:58qui sont très médiatiques,
13:00qui sont très provocateurs,
13:02vous avez des dizaines et des centaines de députés
13:05que vous ne connaissez pas,
13:06qui sont extrêmement engagés sur leur territoire,
13:09qui sont des gens tout à fait normaux,
13:12qui avaient des métiers avant normaux,
13:14qui étaient avocats, profs, chefs d'entreprise,
13:19agriculteurs.
13:19Je le dis toujours,
13:20c'est une spécificité de la manière dont je suis placé.
13:22À ma droite, j'ai une éleveuse de poulet de Bretagne
13:24et à ma surgauche, d'un autre voisin,
13:25j'étais un éleveur de cochons.
13:27C'est ça aussi l'Assemblée nationale.
13:29Donc, il ne faut surtout pas laisser entendre
13:30qu'on est une Assemblée maintenant
13:31avec que des militants, des gens.
13:33Ce n'est pas vrai.
13:35Les députés sont vraiment...
13:38Moi, je suis très attaché à les défendre
13:39dans leur ensemble.
13:40Vous pouvez estimer qu'il y a peut-être
13:42une petite brochette de députés
13:44qui contribue à décrédibiliser la fonction.
13:47À décrédibiliser la fonction, oui.
13:51Et surtout, qui donne une image très erronée
13:55de ce qu'est la réalité de l'Assemblée nationale.
13:58Personne ne connaît les députés.
14:00Vous rencontrez n'importe quelle personne dans la rue
14:01ou vous demandez le nom de 20 députés,
14:03il ne le sort pas.
14:03Et ce qui est parfaitement normal.
14:04On connaît à peu près son député.
14:06Parfois, quand on a une figure très forte
14:07dans son département, on le connaît.
14:08On connaît les superstars que je vous ai cités
14:10qui font des plateaux télé
14:11et des TikTok provocateurs.
14:13Mais le reste, vous ne les connaissez pas.
14:14Les 550 autres députés,
14:16les Françaises et les Français ne les connaissent pas.
14:17Ce sont des gens qui font fortement leur travail
14:19avec humilité dans des territoires.
14:22Je veux juste préserver ça.
14:24Et ensuite, est-ce que le cumul des mandats
14:27aurait changé ou non ?
14:28Je ne pense pas.
14:29Parce qu'en fait, l'émergence que vous avez aussi
14:30de ces députés-là,
14:31c'est assez proportionnel aussi.
14:34C'est assez corrélé au rajeunissement des députés,
14:38à l'émergence de nouveaux profils
14:39qui sont dus au fait qu'une élection législative,
14:41on le sait, c'est avant tout sur l'étiquette.
14:43Et vous avez deux parties,
14:44le Rassemblement National et la France Insoumise,
14:46qui ont énormément augmenté
14:48leur nombre de députés depuis 2022.
14:50Et donc, qui, eux, ont des profils très jeunes,
14:52très militants pour le coup,
14:53qui sont élus parfois dans des endroits
14:55où ils n'ont jamais mis un pied.
14:56C'est de manière absolument dingue.
14:58Et donc, voilà.
14:59C'était le cas aussi avant.
15:01C'était le cas aussi avant.
15:03Mais sauf qu'effectivement,
15:04vous aviez, dans un système un peu bipartique,
15:07tel qu'il a été pendant très longtemps en France,
15:09pour le coup,
15:11une structuration des partis politiques
15:12beaucoup plus longue.
15:13Avec, voilà, il fallait bûcher,
15:15être conseiller municipal,
15:17puis maire, puis conseiller départemental
15:18pour, à la fin, devenir député.
15:20C'était quelque chose de très hiérarchisé.
15:22On va un peu entrer dans le...
15:23Et ça, ça a complètement disparu.
15:24Donc, oui, le cumul des mandats
15:26a fait en sorte qu'il y a moins de maires
15:27qui sont devenus députés.
15:28Donc, vous avez plutôt des profils
15:29qui ont émergé,
15:29mais qui n'étaient pas forcément militants.
15:31Dans la vraie vie,
15:32quand vous regardez aujourd'hui
15:33le groupe PS ou le groupe LR,
15:36qui sont, on va dire,
15:37les deux anciens,
15:38entre guillemets,
15:39qui étaient les deux groupes majoritaires
15:40pendant très longtemps en France,
15:41même sans cumul des mandats,
15:43vous avez des anciens maires
15:44qui ont préféré leur mandat député.
15:46Vous avez des élus locaux
15:47ou des grands élus locaux.
15:49Voilà, c'est pas des militants.
15:50Donc, ça, c'est aussi un profil.
15:51Et nous, quand on est arrivés en 2017,
15:53c'était pas des militants.
15:54C'était une grande vague
15:55pour beaucoup de sociétés civiles
15:56parce que, justement,
15:56on n'avait pas ce tissu d'élus locaux.
15:58Mais c'est un peu décorrélé.
16:00Et je ne crois pas
16:01que ça soit à cause
16:01du non-cumul des mandats.
16:02Le non-cumul des mandats
16:03a causé beaucoup d'autres problèmes,
16:05mais pas celui-ci.
16:06Si on rentre, justement,
16:07dans le travail parlementaire,
16:09par exemple,
16:10est-ce que vous voyez au quotidien,
16:12on va dire,
16:12des clivages générationnels
16:13dans la manière d'appréhender
16:15le pouvoir
16:15et le travail parlementaire ?
16:17Est-ce que c'est générationnel ?
16:18Je ne crois pas.
16:19Après, il y a des faux jeunes.
16:20Moi, j'ai 30 ans,
16:21mais je suis,
16:23d'un point de vue institutionnel,
16:24très conservateur,
16:25très attentif
16:25au protocole républicain,
16:27très respectueux
16:27de nos institutions.
16:30Et vous avez des députés
16:33comme, je ne sais pas,
16:34Éric Coquerel,
16:34qui a les cheveux grisonnants
16:35et qui, pour le coup,
16:37est un hussard
16:37et manque de respect
16:41à chaque instant
16:42dans la présidence
16:43de sa commission des finances
16:44envers ce que sont
16:45nos institutions
16:46et envers ce qu'est l'esprit
16:48et la lettre
16:48de son rôle
16:50lui-même dictée par la Cour.
16:51Vous êtes en commission
16:52au développement durable,
16:53je crois.
16:53Tout à fait.
16:54Donc, je ne crois pas
16:54que ce soit une question
16:55d'âge, là aussi.
16:56Je pense que c'est vraiment
16:57une question de culture politique.
16:58Et par exemple ?
16:59Le Rassemblement National
17:00s'est construit en opposition
17:01à la France Insoumise.
17:02La France Insoumise
17:03souhaite décrédibiliser
17:05l'institution,
17:06souhaite décrédibiliser
17:07le parlementarisme
17:09et globalement,
17:10la manière dont fonctionne
17:10de la Vème République
17:11pour pousser la 6ème.
17:13Pour pousser la 6ème,
17:14pour montrer que ça ne marche pas
17:14et donc qu'il faut
17:15une révolution
17:15ou quelque chose d'autre
17:16et qui passerait
17:17par Jean-Luc Mélenchon,
17:18évidemment.
17:19Et le RN,
17:19c'est un peu pide
17:20dans le sens inverse,
17:20c'est-à-dire par crainte
17:21de...
17:22Il a fait venir
17:23des députés
17:25qui sont là aussi
17:27qui n'avaient pas d'expérience,
17:29qui étaient avec un grand manque
17:30de crédibilité
17:31sur les plans techniques,
17:33technocratiques
17:34de la part du Rassemblement National
17:36et donc a fait
17:37la fameuse stratégie
17:38de la cravate
17:38et donc dans un respect
17:40là aussi très républicain
17:41de nos institutions.
17:42Donc vous avez deux stratégies
17:42très différentes.
17:43Ça n'a rien à voir avec l'âge.
17:45Vous pensez que la fille
17:46a fait exprès justement
17:47parce que vous parliez
17:47de dingo,
17:48d'investir ses dingo ?
17:52C'est une stratégie ?
17:53Quand je dis dingo,
17:54déjà je parle des deux extrêmes
17:55et puis,
17:56c'est un terme
17:57évidemment un peu familier
17:59mais c'est vrai
17:59que c'est des gens
17:59qui sont tellement extrêmes
18:01et tellement radicaux
18:02que la tentation est forte
18:04de recourir
18:06à ce terme-là.
18:08Ils ont recruté
18:09des profils
18:10qui étaient capables
18:12de tenir des discours
18:14extrêmement radicals.
18:16Ils sont par ailleurs
18:17excellents.
18:18Je veux dire,
18:18la France insoumise,
18:19si je regarde purement
18:20sur ce que c'est
18:21qu'une compétence politique,
18:24il y a évidemment
18:24le fond,
18:25l'expérience que vous apportez
18:26de votre vie d'avant,
18:27de votre vie professionnelle,
18:28votre bagage intellectuel,
18:30le travail
18:31que vous pouvez mener
18:32réellement législatif.
18:34Ça, c'est une part.
18:35Et puis après,
18:35vous avez une part
18:36un peu de hard skills politique,
18:38de prise en parole
18:39en public,
18:40de compréhension
18:40de ce que c'est
18:41que la communication politique,
18:43de travail de terrain
18:45sur lequel ils ont vraiment
18:46d'excellents députés.
18:48Ils ont des députés
18:49très jeunes
18:50qui arrivent
18:50et qui,
18:51dès leur première semaine,
18:52sont capables
18:52de tenir de très longs discours
18:53en note,
18:55de tout comprendre
18:56à comment fonctionne
18:57la communication politique
18:58sur un territoire donné.
19:00Il faut leur reconnaître ça.
19:01ils ont investi des profils
19:02talentueux
19:03avec un carcan idéologique
19:05complètement tracé.
19:08Et oui,
19:08très provocateur
19:09parce qu'ils savent aujourd'hui
19:10que dans un monde
19:11où l'information
19:14est surprésente,
19:17vous avez besoin de cliver
19:18pour exister,
19:19vous avez besoin
19:19d'être un peu dingo
19:20pour percer l'algorithme TikTok
19:2312 heures
19:23et exister
19:24dans un flux
19:24d'informations continue.
19:25Et donc,
19:26nous,
19:26les gens chiants,
19:27modérés,
19:28dont notre parti
19:31est une illustration absolue
19:33parce qu'on essaie
19:35de chercher
19:35un peu de compromis,
19:36parce qu'on essaie
19:37de chercher
19:37un peu de rationalité,
19:38parce qu'on essaie
19:39de chiffrer,
19:40de vivre dans un carcan.
19:42Alors,
19:42justement,
19:43on va revenir sur le compromis.
19:44C'est très difficile d'exister.
19:46On va revenir sur le compromis.
19:47Mais avant,
19:48j'ai une petite question.
19:49Quand vous êtes justement
19:50en commission,
19:51vous arrivez à peu près
19:52à travailler
19:52avec les députés
19:53de tous les bords politiques,
19:54à faire des compromis.
19:57Aujourd'hui, non.
19:58Non.
19:58Même en commission
19:59développement durable,
20:00c'est plus possible.
20:00C'est plus possible.
20:01C'est très difficile.
20:03Depuis la dissolution.
20:04Oui.
20:05Avec un peu de recul,
20:06est-ce que vous pensez
20:07que la dissolution,
20:08c'était une erreur
20:08et est-ce qu'on vous fait
20:09remonter ça en circo ?
20:12Alors,
20:12est-ce que le faire remonter,
20:13c'est sûr.
20:14Est-ce que ça a été une erreur ?
20:15Est-ce que c'était un succès ?
20:17La réponse est non.
20:18Ce n'est pas la même chose
20:19de est-ce que ça a réussi
20:20ou est-ce que c'était une erreur.
20:21Je pense que le président
20:24de la République
20:24n'a jamais tort
20:27de redonner la parole au français
20:28en utilisant les outils
20:29constitutionnels
20:29qui sont les siens.
20:30Et donc,
20:31je trouve ça très facile
20:33de balancer le président
20:34sous le bus
20:34en disant
20:35c'était une erreur,
20:36la dissolution,
20:36on a tout perdu.
20:37Moi, je pense que le président,
20:38à un moment donné,
20:39il a acté
20:41un décalage très fort
20:42entre la réalité
20:43du suffrage universel
20:44qui s'est exprimé
20:45sur un scrutin
20:45qui était celui
20:47des européennes
20:48et ce qu'était
20:49la représentation nationale
20:50qui, par ailleurs,
20:51on a tendance à l'oublier,
20:53mais depuis
20:536, 8 mois
20:55était de plus en plus engluée
20:57avec le cas
20:58c'était de plus en plus compliqué
20:59de trouver
21:00évidemment
21:01des compromis
21:04et de faire avancer
21:04et aboutir
21:05des textes
21:05pour la forme
21:06de la retraite
21:07catastrophique
21:08en termes de capacité
21:10à faire passer des textes
21:10puis évidemment
21:11le sujet
21:13sur la loi
21:13et la migration
21:14mais globalement
21:15une Assemblée nationale
21:17qui commençait
21:17à se scléroser
21:18et à ne plus fonctionner
21:19et donc
21:20il a souhaité
21:21redonner la parole
21:22au français
21:22avec ce qu'il a estimé
21:24être un choix clair
21:24entre les différents choix
21:26et les options politiques
21:27pour essayer
21:28de redonner
21:29de la vitalité
21:30et redonner
21:30de la clarté
21:31à l'action politique.
21:32Ça n'a pas marché,
21:32c'est incontestable.
21:33Est-ce qu'il a eu raison ?
21:34Est-ce qu'il a eu tort
21:35de le faire ?
21:35Je ne crois pas.
21:36Qu'est-ce que vous répondriez
21:37à nos concitoyens
21:38qui justement
21:38doutent en la politique
21:39voire doutent en la démocratie
21:41quand il voit le spectacle
21:42qu'il nous a offert actuellement ?
21:45Que je le comprends
21:46et qu'en tant que membre
21:48de la classe politique
21:50je m'auto-dégoutte
21:51parfois
21:52parce que
21:54voilà
21:54ça ne donne pas envie
21:55et que le spectacle
21:57qu'on laisse
21:57est affligeant.
22:00Je ne défausse pas
22:02ma responsabilité
22:02dans tout ça.
22:04Je fais plutôt partie
22:04des députés
22:05qui
22:05que ce soit dans l'hémicycle
22:08ou dans les médias
22:08prend sa part
22:10pas dans la cacophonie
22:14mais en tout cas
22:14dans la querelle dure
22:15et frontale
22:17qu'il peut y avoir aujourd'hui
22:18mais que j'assume
22:19dans un combat
22:19pour le coup
22:22que j'estime très légitime
22:25contre les extrêmes
22:26en France
22:26et contre leurs représentants
22:28et contre la démagogie
22:30qui a gangréné
22:30notre classe politique.
22:33Donc je comprends
22:33qu'ils en aient marre
22:34je comprends
22:34parce que le spectacle
22:35donné est affligeant
22:36et à la fois
22:37il faut essayer
22:39de tenir le cap
22:40il faut essayer
22:41de rester optimiste
22:42parler un peu
22:43de coalition
22:44etc.
22:45C'était difficile
22:46à imaginer
22:47il y a encore
22:482-3 ans
22:48d'avoir
22:49un
22:50difficile
22:51impossible
22:52d'imaginer
22:53un gouvernement
22:53avec Bruno Retailleau
22:54et Emmanuel Valls
22:55qui aurait dit ça
22:57il y a 5 ans ?
22:58Personne
22:58Donc on a quand même
22:59progressé dans le
23:00parlementaire
23:00Évidemment qu'on a progressé
23:01mais voilà
23:03on est dans un monde
23:04si vous voulez
23:05il y a 15 ans
23:08les gens
23:09quand on regardait
23:09les différences de programme
23:10entre François Bérot
23:12et Nicolas Sarkozy
23:13je veux dire
23:14quelle chance
23:16c'était
23:17des batailles idéologiques
23:18luxueuses
23:19de
23:19comment dire
23:21oui
23:22on avait de la chance
23:24de s'affronter sur si peu
23:25on s'affrontait très fort
23:26mais quand on regarde
23:27aujourd'hui
23:28ce serait quasiment
23:29de la nuance
23:30parce qu'aujourd'hui
23:31les différences idéologiques
23:33les différences de projet
23:34pour notre pays
23:35les différences sur les valeurs
23:36fondamentales
23:37de la laïcité
23:38des droits de l'homme
23:41de l'égalité
23:42du rapport aux autres
23:43sont tellement massives
23:45entre les différentes
23:45forces politiques
23:46Donc on est plutôt
23:46dans une bonne période
23:47pour la bataille des idées
23:48On est dans une période
23:50où il y a en tout cas
23:50des idéologies très marquées
23:52qui s'affrontent
23:53de manière violente
23:54mais qui s'affrontent
23:55Et le vrai problème
23:56c'est que la démocratie
23:58parfois c'est l'alliance
23:59des contraires
24:00qui
24:00c'est un cercle
24:02donc l'extrême gauche
24:03et l'extrême droite
24:04très régulièrement
24:06en se raccrochant
24:08à leur point commun
24:09qui est la démagogie
24:10finissent par s'allier
24:11pour à un moment donné
24:12faire tomber un gouvernement
24:14voter une réforme
24:16démago
24:17sur
24:17dépenser plus d'argent
24:19pour
24:19s'en compter
24:21vous évoquiez la difficulté
24:23de faire des compromis
24:24mais l'opposition
24:26vous dit
24:26peut-être à juste titre
24:27que votre majorité
24:29n'est pas vraiment apte
24:30à faire des compromis
24:31oui
24:33c'est pour ça que
24:35je ne
24:36est-ce que vous
24:36de votre côté
24:37vous auriez aussi
24:38des progrès à faire
24:39dans on va dire
24:39l'adoption du
24:41du parlementarisme
24:42oui
24:43évidemment
24:44dans la mesure
24:46où
24:46bon force est de constater
24:48que
24:48on nous reproche des choses
24:50et donc
24:50la culture du compromis
24:52elle est difficile
24:52c'est très difficile
24:54parfois de remettre en cause
24:55un système
24:55de
24:56pensée
24:58l'approche économique
24:59qu'on estime être la bonne
25:00juste qu'on a mené
25:01pendant huit ans
25:02de devoir revenir dessus
25:03quand bien même
25:04c'est un compromis nécessaire
25:06c'est parfois très difficile
25:07c'est très difficile
25:08de voter une connerie
25:09ou ce qu'on estime
25:10être une connerie
25:10bon
25:11voilà
25:12on va devoir apprendre à le faire
25:13je pense dans les prochains mois
25:14mais c'est très difficile
25:15il faut le comprendre
25:15et
25:16comme je vous le disais
25:17c'est un peu aussi
25:18la différence
25:19je pense
25:20entre
25:20entre
25:21la France
25:22avec des positions très radicalisées
25:24les autres pays d'Europe
25:25ou quand bien même
25:26il y a évidemment des différences de parties
25:27il y a un certain nombre de consensus
25:29autour de
25:29grands sujets
25:30comme
25:31la dette en Allemagne
25:32ou comme
25:33même des sujets
25:35plus nationalistes
25:36ou plus liés
25:37au phénomène de société
25:38au UK
25:40par exemple
25:40sur lequel
25:41il y a une base
25:42plus forte
25:43commune
25:45entre eux-mêmes
25:45les différents
25:46les différents partis
25:47là
25:48voilà
25:49mais oui
25:50un compromis
25:50c'est quand à la fin
25:51tout le monde est mécontent
25:53et là on n'a pas trop le choix
25:54peut-être
25:54là je pense qu'on n'a pas trop le choix
25:56c'est le plus petit dénominateur
25:58comment
25:58en tout cas c'est intéressant
26:00de voir qu'un député
26:00donc du centre
26:01et de l'ancienne majorité
26:02comme vous
26:02fait son mea culpa
26:04on voit aussi
26:05qu'au PS
26:06là il y a aussi
26:06une volonté de négocier
26:07son mea culpa
26:08vous vous dites
26:10on n'a pas fait tout bien
26:11oui on n'a pas fait tout bien
26:12je prends notre part
26:13de responsabilité
26:13mais à culpa
26:14on ne prend notre part
26:15de responsabilité
26:16bien sûr
26:17est-ce que vous êtes
26:17plutôt optimiste
26:18pour la suite
26:19est-ce que vous pensez
26:19que la classe politique
26:20et les députés
26:21auront la majorité nécessaire
26:22pour bâtir un compromis durable
26:24durable je crois pas
26:26et je pense qu'aujourd'hui
26:28il y a une majorité
26:28de députés
26:29courte
26:31mais qui existe encore
26:32de députés
26:33issus de partis
26:33de république
26:34de gouvernement
26:35attachés aux valeurs
26:36de la république
26:37qui est une base commune
26:38quand même assez forte
26:39et que
26:39en face de ça
26:41vous avez
26:41deux menaces
26:42quasiment existentielles
26:44pour notre
26:44pour notre pays
26:45sur l'extrême droite
26:46et l'extrême gauche
26:47et que
26:48chaque minute
26:50qui passe
26:50sans que ces forces-là
26:52de gouvernement
26:53ne parlent pas entre eux
26:55et ne sont pas capables
26:56de trouver un gouvernement
26:57et des pistes
26:58de coalition possibles
26:59sont autant
27:00de voix
27:01données aux extrêmes
27:02qui auront beau jeu
27:04de dire que
27:04le système actuel
27:05ne fonctionne pas
27:06et donc en profiter
27:07pour vendre
27:08leurs théories funestes
27:09ce qui donne encore
27:10plus de pression
27:10pour trouver
27:11un compromis durable
27:12tout à fait
27:13et puis après
27:14aussi c'est ce que
27:15je vous disais
27:16dans un truc
27:16un peu conjoncturel
27:17je pense que
27:20vous avez un phénomène
27:21dont on parle très peu
27:23mais vous êtes
27:23pour la première fois
27:24en 2022
27:25un président de la république
27:26qui a été réélu
27:26sans alternance
27:29c'est la première fois
27:30qu'on a ça
27:31c'est la première fois
27:31que pendant 10 ans
27:33on aura eu
27:34la même couleur politique
27:35avec la même majorité
27:37présidentielle
27:38au sens
27:38issu
27:39et le même président
27:41et le même président
27:42sans alternance
27:43donc ça ça crée
27:44on voit bien
27:45une espèce de fatigue
27:45démocratique
27:46une volonté d'alternance
27:47qui est légitime
27:48et commune
27:48à tellement de pays
27:50et donc
27:51c'est ça aussi
27:52qui a peut-être été
27:53le début
27:54de l'étincelle
27:55qui a allumé
27:58un peu ce bazar
28:00parlementaire
28:01et démocratique
28:01qu'on voit aujourd'hui
28:02je ne sais pas
28:03ce qui va se passer
28:04ma théorie
28:05très personnelle
28:06c'est que l'élection
28:06de 2027
28:07engendrera
28:09derrière
28:10un fait majoritaire
28:11qu'on retrouvera
28:12parce que c'est le sens
28:13des institutions
28:14de la cinquième
28:15et que je pense
28:15que ça
28:16ça va marcher
28:17dans un sens
28:18comme dans un autre
28:19ça peut être très grave
28:20ou très heureux
28:21mais c'est mon sentiment
28:22d'autres vous disent
28:23la tripartition
28:24de la vie politique
28:24est pérenne
28:25et quel que soit
28:26le président
28:26élu en 2027
28:27il n'y aura pas de majorité
28:28merci beaucoup
28:28on a comme à l'assemblée nationale
28:30un minutage
28:31des temps de parole
28:31des députés
28:32on nous avait dit
28:3228 minutes
28:33on est à 28 minutes
28:3559
28:36me dit
28:36le chronomètre
28:38donc merci beaucoup
28:39en tout cas
28:39merci de vous
28:40et puis bon courage
28:41et puis un petit peu
28:43puis un petit peu
28:43de temps
28:44et puis un petit peu
28:44de temps
28:44pour aller
28:45voir
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