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  • il y a 7 semaines
Ce vendredi 5 septembre, Marc Fiorentino, associé gérant d'Euroland, a abordé son point de vue sur la rentrée qui est marquée par une ambiance délétère, à la fois de la part des investisseurs et des chefs d'entreprise, notamment en raison du contexte d'incertitude en France, dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez-la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et RLC Découverte présente
00:02Good Morning Business, la matinale de l'économie.
00:098h45, il est là, il est revenu.
00:11Marc Fiorentino a fait son entrée dans ce plateau.
00:13Bonjour, good morning le business, Marc Fiorentino.
00:16Alors comment se passe cette rentrée ?
00:18Une rentrée un petit peu désespérante pour nos chefs d'entreprise.
00:22Franchement c'est un désastre.
00:23J'ai rarement vu, on en parlait avant,
00:25mais j'ai rarement vu une ambiance aussi délétère en début, en entrée,
00:30à la fois de la part des investisseurs et à la fois de la part des chefs d'entreprise,
00:35où on sent vraiment, moi j'ai eu des premières réunions,
00:38on a commencé à faire des plans pour les investissements et autres,
00:41et on a vraiment l'impression que tout le monde a posé le crayon.
00:44Alors pour l'instant on dit jusqu'à 2026, parce qu'il faut bien donner une échéance,
00:48mais en fait dans l'esprit on se dit 2026, mais c'est déjà 2027.
00:52Mais l'année est finie là.
00:53Ça veut dire, l'année est totalement terminée en termes d'investissement,
00:57en termes même de consommation.
01:00Évidemment on a largement commenté ici les chiffres de l'épargne,
01:04mais enfin c'est très clair, si vous voulez, il y a trois séquences qui sont claires.
01:07C'est un, les consommateurs arrêtent de consommer et ils épargnent.
01:10Deux, les entreprises qui sont face à un climat d'incertitude totale,
01:14on ne peut pas les blâmer, ne vont pas investir.
01:17Est-ce que vous, si vous êtes chef d'entreprise aujourd'hui,
01:19compte tenu du contexte qui est en France,
01:21bon évidemment si vous avez du business à l'étranger c'est différent,
01:23mais si vous avez du business en France, est-ce que vous allez investir ?
01:25La réponse est non.
01:26Et d'autre part les investisseurs étrangers,
01:28bon ils rigolent parce qu'ils voient une situation qui est totalement délirante,
01:32et ils se disent que ce n'est vraiment pas la priorité,
01:35il y a quand même énormément de pays dans le monde
01:37qui ont des taux de croissance qui sont largement supérieurs,
01:40et aujourd'hui s'il y avait à faire un choix en Europe,
01:42évidemment soit on jouerait le retournement de l'Allemagne,
01:46soit on joue l'Italie, soit on joue l'Espagne,
01:48mais personne n'a envie de jouer la France.
01:51Donc on est dans une situation, je pense qu'il faut alerter sur la gravité de la situation,
01:56avec la combinaison de trois crises,
01:59la crise politique qui date de plus d'un an maintenant,
02:01avec la dissolution,
02:03la crise économique,
02:04voilà on en parle,
02:05et puis une crise financière.
02:08Une crise financière ?
02:09Oui, on est en crise...
02:10Une crise des taux ?
02:11Une crise...
02:11Alors, on ne va pas encore crier au loup une énième fois,
02:16mais une crise financière,
02:18qu'est-ce que c'est qu'une crise financière ?
02:19C'est une crise des finances de la France.
02:21Je ne dis pas que c'est une crise du financement,
02:23c'est déjà une crise des finances,
02:25c'est-à-dire qu'aujourd'hui on a très clairement un déficit public,
02:30bon, qu'on connaît et qui ne sera pas rattrapé,
02:32on a une dette qui est colossale,
02:35alors pour l'instant,
02:36il n'y a pas d'alerte réelle,
02:38même si on a eu très peur un peu la semaine dernière,
02:40avec des taux qui commençaient sur le 10 ans,
02:42remontés au-dessus des 3,5%,
02:44mais bon...
02:46Et tant qu'on peut se financer,
02:47il n'y a pas de crise des finances.
02:48Exactement,
02:48donc pour l'instant,
02:50on est dans une crise des finances publiques,
02:52vous avez raison,
02:53mais on n'est pas dans une crise de financement,
02:55parce que, je le répète,
02:57je le répète toujours,
02:58on a la garantie de l'Allemagne,
02:59et on a la garantie de la Banque Centrale Européenne.
03:03Mais ce n'est pas pour ça qu'on n'est pas dans une crise financière.
03:06À partir du moment où vous n'avez pas la capacité
03:08de réduire vos dépenses publiques
03:09et vous n'avez pas la capacité de contrôler votre dette,
03:12vous êtes en situation de crise financière potentielle.
03:15Mais comme on est des gens constructifs,
03:17Marc, qu'est-ce qu'on peut faire pour débloquer ?
03:19Je pense qu'aujourd'hui, très clairement,
03:21il va falloir qu'on ait une direction en matière de politique économique,
03:25ce qu'on n'a pas,
03:26et pour avoir une direction en matière de politique économique,
03:28il faut avoir une direction en matière de politique.
03:30Moi, ce qui m'effraie encore plus,
03:31c'est la séquence qui va se produire à partir de maintenant,
03:33parce qu'en fait, on dit qu'il y a une incertitude.
03:36En fait, il n'y a pas d'incertitude,
03:37il y a une certitude.
03:39C'est que tout va se terminer par des impôts.
03:41Mais non mais, on a beau le dire,
03:43et puis on se dit,
03:43bon, on est tellement habitués en fait,
03:45que finalement, on se dit,
03:46bon, c'est pas grave,
03:47ils ont encore augmenté les impôts.
03:49Mais en fait, on sait très bien
03:50qu'à partir du moment où il semble,
03:52moi, je ne suis pas commentateur politique,
03:54que la barre soit mise à gauche,
03:56à partir du moment où la barre soit mise à gauche,
03:58on va avoir,
03:59mais on n'avait même pas besoin d'avoir une barre à gauche,
04:01parce que de toute façon,
04:02quel que soit le gouvernement,
04:03on a une politique socialiste.
04:05On est un pays socialiste,
04:07quel que soit le gouvernement.
04:08Oui, mais de par notre niveau de dépense.
04:09Par notre niveau de dépense,
04:10par notre égalitarisme forcené,
04:13par cette redistribution maladive.
04:15Donc, on est dans la dérive socialiste
04:18depuis des dizaines d'années.
04:20Et là, on va encore accentuer,
04:22puisqu'on sait très bien qu'à partir du moment
04:24où on demande de faire des efforts,
04:25les gens disent non.
04:26Avec, en plus,
04:27ce que je trouve absolument détestable
04:29depuis quelques semaines,
04:31c'est qu'on cible,
04:32bon, les riches,
04:32on a l'habitude.
04:33Alors, il faut bien savoir
04:34que la notion de riche en France,
04:35elle est très aléatoire.
04:37On cible les boomers.
04:39Bon, alors ça,
04:39c'est devenu le nouveau truc
04:41qui est de dire,
04:42bon, c'est des salauds,
04:43ils ont pillé la planète,
04:45ils sont...
04:45On a vraiment l'impression
04:46qu'on imagine des boomers
04:48sur un tas d'or
04:49en train de se réjouir
04:50de la décroissance de la France.
04:53Et puis, on cible les entreprises.
04:54Les grosses, surtout.
04:55Oui, les grosses,
04:56enfin, on cible les entreprises
04:57qui font des profits.
04:58C'est-à-dire comme si le fait
05:00de faire des profits
05:01était vraiment quelque chose d'horrible.
05:03Donc, on est dans une sorte
05:04de rhétorique malsaine,
05:07malfaisante,
05:08nauséabonde
05:09qui nous mène pour l'instant
05:12au désastre.
05:13Autre dossier de la semaine
05:14sur lequel j'aimerais bien vous entendre,
05:15c'est la Fed.
05:16Ce combat pour l'indépendance
05:18de la Fed,
05:19est-ce qu'il est perdu ?
05:19Est-ce qu'il est fondamental ?
05:21Alors, un,
05:21il n'est pas fondamental.
05:22Deux, c'est un leurre.
05:24Les banques centrales
05:24ne sont pas indépendantes.
05:26Je crois qu'il faut le dire.
05:27Et on l'a vécu nous-mêmes
05:28depuis 2012
05:29avec la Banque centrale européenne,
05:31le « whatever it takes »
05:32de Mario Draghi.
05:33Quand on a des banques centrales
05:35qui rachètent la dette
05:36de leur propre pays,
05:38je veux dire,
05:38quand les gens me font marrer
05:39en ce moment
05:40en train de pousser
05:41des cris d'orfée
05:42en disant « oh là là,
05:43la Banque centrale américaine
05:44va perdre son indépendance »,
05:45j'ai envie de leur dire
05:46« regardez,
05:46la Banque centrale européenne,
05:47elle a perdu son indépendance
05:48depuis bien longtemps. »
05:50D'autre part,
05:50non seulement
05:51elles ont perdu leur indépendance
05:53vis-à-vis des politiques
05:53depuis bien longtemps,
05:54mais elles sont devenues
05:55elles-mêmes
05:56des forces politiques.
05:57C'est-à-dire
05:57quand Mario Draghi
05:58décide de sauver l'euro,
05:59de ne pas laisser sortir
06:00la Grèce,
06:01c'est une décision
06:02qui n'est pas une décision financière,
06:04c'est une décision
06:05qui est une décision politique.
06:06Donc aujourd'hui,
06:07ça me fait bien marrer.
06:08Et si c'était une décision
06:09purement financière,
06:10il aurait fallu laisser tomber la Grèce ?
06:11Je ne dis pas ça,
06:12je dis que c'était
06:13une décision politique.
06:14C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:15quand on m'explique
06:16que la Banque centrale
06:18dans tous les pays,
06:19en fait,
06:19son seul job,
06:19c'est de limiter l'inflation
06:21et de combattre l'inflation,
06:22j'ai envie de dire
06:23« mais réveillez-vous,
06:24regardez ce qui se passe
06:24depuis 20 ans,
06:25ça n'existe pas ».
06:26Donc peu importe
06:27qui est au bord alors ?
06:28Mais oui,
06:28peu importe qui est au bord.
06:29De toute façon,
06:30on connaît la séquence
06:30aux États-Unis,
06:31c'est ça qui est important
06:32au lieu de se poser des questions
06:33pour savoir si la Banque centrale
06:34va perdre son indépendance ou pas.
06:36Ils vont baisser les taux
06:37de façon drastique.
06:38L'idée,
06:39c'est de redescendre vers 2%.
06:41Ils annoncent 1%,
06:42ils veulent 2% au taux court.
06:44De fait,
06:44c'est absurde
06:45d'avoir des taux
06:46au-dessus de 4% aujourd'hui.
06:48D'autre part,
06:48il y a une force de rappel
06:50et là,
06:50ce n'est plus une question
06:51d'indépendance
06:51qui sont les marchés
06:52et la force de rappel,
06:54c'est l'inflation.
06:55C'est-à-dire que
06:55s'ils baissent les taux d'intérêt
06:56de 2%,
06:57que l'inflation dérape
06:59et que les taux longs remontent,
07:00de toute façon,
07:00la Banque centrale
07:01américaine indépendante
07:03ou pas indépendante,
07:04elle ne pourra plus
07:05baisser ses taux d'intérêt
07:06parce que de toute façon,
07:07ça,
07:08c'est la force de rappel.
07:08Si les taux longs remontent,
07:10vous êtes cuit.
07:11Donc,
07:11de toute façon,
07:12tout ça,
07:13pour moi,
07:13c'est sympathique,
07:14ça fait des débats
07:14sans fin
07:16dans les journaux
07:17et dans les médias,
07:18mais franchement,
07:18ça n'a aucune importance.
07:19Très bien.
07:20Si vous voulez avoir
07:20des sujets
07:21qui ont leur importance,
07:22rendez-vous ce soir
07:23danser votre argent
07:24avec des invités
07:24qui seront exceptionnels
07:25cette année ou pas ?
07:26Oui, exceptionnels.
07:27On fera une spéciale crise
07:28au pluriel en France.
07:29Voilà,
07:30on ne va parler que de ça
07:31ce soir,
07:31c'est-à-dire de dire
07:32ce que j'ai dit,
07:33crise politique,
07:34crise économique,
07:34est-ce qu'on est dans
07:35une crise financière
07:36et surtout,
07:37expliquer aux gens
07:37qui nous écoutent
07:38comment piloter
07:39leur épargne
07:40dans cette période
07:41compliquée.
07:4220h sur BFM Business,
07:43en replay
07:47modération,
07:48merci.
07:48J'étais content
07:48de vous revoir.
07:49Ah, c'est vrai ?
07:50Moi aussi,
07:50j'étais contente.

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