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  • il y a 4 mois
Le vendredi, samedi et dimanche soir, Karine de Ménonville est à la tête de Week-End Soir : un rendez-vous pour décrypter et débattre, au cœur de l’actualité.

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Transcription
00:00Et dans l'actualité, 22h55, ce soir, Donald Trump qui salue donc le plus grand des accords.
00:06Un bon accord, affirme plus timidement la présidente de la Commission européenne.
00:10En Écosse, les États-Unis et l'Europe se sont mis d'accord pour des droits de douane
00:14après une discussion d'une petite heure de 15%.
00:1715% sur les produits européens qui vont désormais entrer aux États-Unis.
00:21On vous retrouve à Washington, Antoine Eulard.
00:23Antoine, c'est une victoire côté Trump.
00:25Oui, effectivement, c'est une victoire pour côté Trump.
00:31Et du côté européen, on a limité la casse.
00:33Les Européens échappent au scénario du pire, c'est-à-dire ces 30% de droits de douane
00:37que Trump menaçait de mettre en place à partir du 1er août.
00:40Vous l'avez dit, finalement, les produits européens sont taxés à hauteur de 15%,
00:44avec quelques exemptions, notamment le secteur de l'aéronautique.
00:47Pour les vins et les spiritueux, on ne sait pas encore quel sera le montant de la taxe.
00:52Ça fait partie des choses qui restent encore à négocier.
00:54Alors, pour échapper à ce scénario noir, l'Europe a dû faire de très nombreuses concessions.
00:58Et c'est Donald Trump qui les a détaillées.
01:01D'abord, les Européens s'engagent à acheter davantage d'énergie américaine, du gaz en particulier,
01:06750 milliards de dollars d'achats sur trois ans.
01:09Les Européens qui s'engagent également à investir 600 milliards de dollars sur le sol américain.
01:16Donald Trump était très satisfait tout à l'heure en annonçant ces chiffres.
01:19C'est une victoire pour lui qui se présente comme un dealmaker, un négociateur talentueux.
01:23Le négociateur en chef, c'est comme ça que la Maison-Blanche le présente souvent.
01:27Autre concession faite par l'Europe, s'ouvrir davantage aux produits américains.
01:31Alors là, il n'y a pas d'objectif chiffré.
01:32Mais Donald Trump dit que les Européens achèteront plus de voitures, plus de produits agricoles américains.
01:38Enfin, les Européens s'engagent à acquérir davantage de matériel militaire made in USA.
01:43Pour Donald Trump, c'est une victoire.
01:46Parce qu'on le rappelle, les droits de douane, pour lui, avaient deux objectifs.
01:49D'abord, faire rentrer de l'argent dans les caisses.
01:51Et avec ces 15%, ce sont des dizaines et des dizaines de milliards de dollars qui vont rentrer.
01:54Ce qui lui permettra, par la suite, de financer des baisses d'impôts.
01:57On rappelle qu'avant que Donald Trump rentre à la Maison-Blanche,
02:00les produits européens étaient taxés à hauteur de 2,7%.
02:02Donc, c'est six fois plus aujourd'hui.
02:05Et puis, l'autre objectif de Trump, c'était de relocaliser de l'industrie sur le sol américain.
02:10Et là aussi, il y parvient avec ces 600 milliards annoncés aujourd'hui.
02:14Du coup, dans les médias conservateurs aujourd'hui, on applaudit cet accord
02:17qui, dit-on, permettra de créer des emplois aux Etats-Unis.
02:23Antoine Heller, en direct de Washington.
02:25C'est 15%, cet accord qui renverse la table et qui ressemble fort à une très belle victoire américaine.
02:31Et pour en parler sur ce plateau, Ronald Atto, bonsoir.
02:33Bonsoir.
02:34Professeur de relations internationales à Sciences Po, merci d'être là.
02:38À vos côtés, Marjorie Payon.
02:39Bonsoir, journaliste spécialiste de la vie américaine.
02:43Ulrich Bounat, re-bonsoir.
02:45Analyse géopolitique, merci d'être là.
02:47Franck Boisive, bonsoir.
02:48Journaliste économie à Libération.
02:50Bonsoir, Karine.
02:51On va voir à quel point ça va nous impacter tout ça.
02:53Et j'ai bien peur que ça nous impacte très fortement.
02:55Julienne Jacob, bonsoir.
02:57Directeur général de l'entreprise Wincom.
02:58Vous êtes expert en commerce international.
03:00Vous avez une tech spécialisée dans les jouets.
03:02On va voir ce que ça va donner très, très concrètement de votre côté.
03:06Alors, accord, le plus grand accord de tous les temps.
03:08C'est sûr.
03:10Pour les Américains.
03:11Oui.
03:12Précisons, précisons.
03:13C'est Trump.
03:14Donc, ça ne pouvait pas autre chose que ça.
03:17En plus, comme vous le disiez plus tôt sur notre plateau,
03:20ça permet de détourner l'attention de d'autres scandales.
03:24Mais moi, je pense qu'effectivement, l'Europe s'est fait avoir.
03:27Et on est tout content de ça.
03:3015%.
03:31On est heureux que ce ne soit pas plus que ça.
03:33Donc, voilà.
03:34Edric Bounat, l'Europe a perdu clairement dans le rapport de force ?
03:38Disons qu'effectivement, on peut voir ça comme on a évité 30% qui était la menace au 1er août.
03:45Mais effectivement, on n'est pas assez d'une situation pré-Trump à, on va dire, 2-3% de droits de douane de façon générale à 14%, voire 15% désormais.
03:55Donc, effectivement, on a pris plus de 10% et qui aurait imaginé il y a un an qu'effectivement, on aurait désormais 15% de droits de douane ?
04:03Mais après, le problème de tout ça, c'est qu'au-delà du déclarateur de Donald Trump, le diable est vraiment dans les détails.
04:09Il faudra vraiment voir dans le détail exactement ce que les Européens...
04:12Ah ben, on va y venir et je vais vous dire que les détails, ils ne font pas plaisir non plus.
04:14Oui, mais par exemple...
04:15Mais on ne les a pas tous.
04:16Mais on ne les a pas tous, parce que si on prend par exemple l'exemple des 750 milliards d'achats sur 3 ans de matières premières américaines,
04:23notamment pour l'énergie, quand on regarde par rapport au marché européen, c'est absolument aberrant ces chiffres-là.
04:28Donc, il est possible que les Européens se soient engagés sur des chiffres, mais qui ne seront peut-être jamais tenus.
04:32Mais d'un autre côté, on n'a pas été pris en traite.
04:34Ça, c'était partie d'une des promesses de campagne.
04:36Donc, aujourd'hui, on a l'air tout surpris, mais...
04:38Alors, on va y revenir parce que toutes les promesses de campagne, il ne les a pas tenues quand même.
04:41Marjorie Fayon.
04:42On peut se dire que ce soir, c'est un big, beautiful deal pour Donald Trump.
04:46Ça, OK.
04:47Maintenant, encore une fois, oui, le diable se niche dans les détails, mais aussi dans la façon dont Ursula von der Leyen justifie aussi cet accord-là.
04:55Jusqu'à présent, un élément de langage sur lequel l'Europe avait vraiment résisté, c'était de dire qu'il n'y avait pas de déséquilibre sans relation commerciale avec les États-Unis.
05:04Je rappelle que l'Union européenne, les 27 toutes inclus, c'est le premier partenaire commercial en réalité avec les États-Unis en termes de chiffres, vraiment.
05:11Et de ce point de vue-là, Ursula von der Leyen nous dit ce soir, on veut rééquilibrer cette relation commerciale avec nos amis américains.
05:20Alors, c'est nouveau, c'est intéressant à noter, mais surtout, ça justifie la rhétorique qui a été employée par l'administration Trump jusqu'à présent.
05:28Si on se remet quelques mois en arrière, on remonte un petit peu le timing et on se dit, OK, pourquoi cette guerre commerciale, cette guerre des droits douanes a été déclenchée ?
05:37C'était notamment, selon Donald Trump, pour réindustrialiser le tissu productif américain, relocaliser des entreprises, notamment étrangères, aux États-Unis.
05:45C'était également pour pouvoir rééquilibrer cette balance commerciale que l'administration Trump et notamment les conseillers de Donald Trump,
05:54qui ont rédigé une grande partie du fameux Project 25, qui est vraiment la base programmatrice de cette administration américaine,
06:01dénoncée avec des langages relativement fleuris, en expliquant notamment que l'Union européenne avait été construite pour venir embêter...
06:10– C'est poli, mais c'est dans l'idée. – Je suis très poli ce soir sur ce plateau, venir embêter les intérêts américains.
06:18Et c'était pour ces raisons-là et aussi pour pouvoir dire, regardez, on rééquilibre cette relation et puis on fait entrer des dollars aux États-Unis,
06:27des dollars sonnants et trébuchants. De ce point de vue-là, quand on regarde ce qui a été finalement checké ce soir dans la to-do list de Donald Trump,
06:35ce n'est pas celle de l'Europe qui vient de s'additionner. Il va falloir sortir les calculettes d'ailleurs pour comprendre vraiment
06:41ce que recoupe ces 600 milliards de dollars d'investissements européens aux États-Unis,
06:46ces 750 milliards là aussi d'achats sur des dépenses énergétiques d'ici la fin du mandat de Donald Trump.
06:53Donc le deal n'est pas forcément du côté de l'Europe ce soir.
06:57– Alors on va écouter justement ce que dit Ursula von der Leyen et on va y revenir.
07:01– Nous avons un accord, un accord commercial entre les deux plus grandes économies du monde.
07:10C'est un gros accord, un immense accord qui va permettre de garantir stabilité, prévisibilité.
07:17C'est très important pour nos entreprises des deux côtés de l'Atlantique.
07:2015% de droits de douane général avec des négociations dures. Je le savais, je savais que ça allait être des négociations difficiles,
07:31mais nous avons une belle issue. Donc une fois de plus, félicitations et un grand merci.
07:36– Bon, une belle issue, beaucoup de félicitations, un grand merci. Les réactions ne sont pas au rendez-vous.
07:42Le concret ce soir, c'est qu'on était à peu près à 4,5 de droits de douane avant tout ça.
07:48Il y a eu 10% qui se sont rajoutés au mois d'avril et là on est content de s'en sortir avec 15%.
07:52– Et si on sort les calculettes, pour reprendre l'expression de tout à l'heure,
07:55c'est-à-dire qu'on prend 10% en plus par rapport aux 4,8 qui étaient payés avant.
08:00Et il faut rajouter à ça le fait que le dollar en ce moment est particulièrement faible par rapport à l'euro.
08:05Il est à 0,85. Donc ça rajoute une double peine.
08:07C'est-à-dire que non seulement il va falloir que les Européens investissent plus aux Etats-Unis,
08:13mais en plus avec un dollar qui vient, si j'ose dire, fouetter l'euro puisqu'il est beaucoup plus faible
08:19et donc il avantage le commerce américain.
08:22Mais je crois que ce qu'il faut retenir, c'est que les 600 milliards d'euros d'investissement
08:25qui sont demandés sur le territoire américain…
08:27– Qui se rajoutent à un haut deal. Il y a 75% et dans le détail, il y a 750 milliards d'achats énergés
08:33et 600 milliards d'investissements à faire aux Etats-Unis.
08:35– Sur les 600 milliards, on a déjà vu des prémices qu'on a vu quelques dirigeants
08:38de grandes entreprises européennes défiler dans le bureau Oval à Washington
08:41en disant « je vais y aller de 10 milliards, je vais y aller de 20 milliards ».
08:44Mais soyons lucides, ce sont autant d'investissements qui ne seront pas réalisés en Europe
08:48pour de grands groupes industriels ou de services européens.
08:52C'est-à-dire que ce sont des usines, des centres de recherche
08:55qui ne seront pas implantés sur le territoire européen à l'heure où l'Europe
08:58est en pleine recherche de réindustrialisation et qui vont être implantés aux Etats-Unis.
09:04– Si on cherche le petit côté positif du deal aujourd'hui, c'est qu'au moins on sait où on va, à court terme.
09:11– C'est un tout petit côté positif, Karine.
09:13Effectivement, ce que les marchés détestent, ce que les politiques détestent, c'est l'incertitude.
09:17Il y avait la date butoir du 1er août, donc Ursula von der Leyen se dit
09:21« au moins le 1er août à l'ouverture des marchés financiers, je ne vais pas avoir des bourses qui vont dégringoler ».
09:25On avait les coups de yo-yo sur les premières annonces de Trump et des entreprises
09:29qui pouvaient perdre une partie de leur valeur en quelques jours
09:32parce que justement, les investisseurs n'aiment pas savoir de quoi sera fait demain.
09:36– Alors justement, Julien Jacobou, qui est directeur général d'une entreprise,
09:40donc Wincore Expert en commerce international, vous, comment ça va vous impacter ?
09:44Plus 15% ?
09:46– Déjà, évidemment, l'incertitude, comme on l'a évoqué,
09:50mais il faut aussi remettre les choses dans leur contexte.
09:53Il y a quelques semaines, on parlait de taxes vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.
09:57Aujourd'hui, on parle de l'Europe et des États-Unis.
10:00Moi, je pense que Donald Trump a véritablement remis l'église au milieu du village,
10:05dans l'intérêt des États-Unis, et je pense qu'il va réussir son pari,
10:09je pense qu'il est en train de réussir son pari.
10:11Et évidemment, pour tous les biens de consommation, ça a un gros impact.
10:14Nos produits vont arriver beaucoup plus chers aux États-Unis, en plus avec les coûts…
10:18– C'est-à-dire qu'il va quand même falloir sacrément avoir envie de les acheter, vos produits ?
10:22Ou alors, il va falloir baisser vos marges, mais il va bien falloir trouver une solution.
10:24– Il y a des produits qui sont déjà à très faible marge.
10:27Donc, quand vous margez à 10% ou 15% sur des produits de négociation
10:31et que vous arrivez avec 15% de taxes, je pense qu'il ne vous reste pas grand-chose.
10:36Donc du coup, l'Américain, le produit américain devient d'un coup nettement plus compétitif.
10:41Et de ce fait, je pense que le pari de réindustrialiser les États-Unis va être réussi.
10:47Moi, je le pense très sincèrement.
10:48– Alors, pour les États-Unis, vous dites réussite. Et du côté français, vous dites quoi ?
10:52– Du côté européen, français, c'est une catastrophe.
10:54On va perdre…
10:57– Soyons un peu chauvins, regardons quel impact ça va avoir chez nous.
11:00– Pour nous, ça va être catastrophique dans tous les cas.
11:03– Il y a des industries où les États-Unis représentent 30 à 40% du marché au minimum.
11:09Quand vous perdez les 30 ou 40% de votre clientèle, entre guillemets,
11:14eh bien, le coût d'achat n'est plus le même.
11:17Donc, tout est répercuté. C'est toute la supply chain qui est impactée.
11:20– Les douanes viennent de faire une étude très intéressante.
11:24Le commerce entre la France et les États-Unis, c'est notre deuxième partenaire économique.
11:27C'est 14,5 milliards d'euros chaque année de business entre les deux pays.
11:31Selon la direction des douanes, qui est plutôt une maison assez sérieuse,
11:34il y a 2000 entreprises françaises qui vont être impactées par cette négociation.
11:38C'est-à-dire que ce sont des entreprises qui ont une part de leur chiffre d'affaires
11:41très importante de plus de 10% avec les États-Unis
11:43et dont les marges ne sont pas supérieures à 10%
11:46parce que certains produits de grande consommation sur des produits industriels,
11:49on n'a pas des marges énormes et qui, du coup,
11:52avec cette augmentation des droits de douane, vont se trouver en difficulté
11:55et donc risquent de voir une partie de leur chiffre d'affaires
11:57réalisé jusqu'à présent sur le terror américain,
12:00purement et simplement, s'envoler.
12:02– Après, on a quand même une courbe d'expérience
12:03par rapport au premier mois de Donald Trump.
12:05On avait déjà eu un bras de fer sur les droits de douane,
12:08notamment sur les vins et spiritueux entre la France et les États-Unis.
12:12Là, ce soir, ce que nous dit Ursula von der Leyen notamment,
12:15c'est que pour l'instant, les vins et les spiritueux
12:17n'ont pas de statut spécifique dans l'accord
12:21qui vient d'être passé sur les 15% de droits de douane.
12:23– Les spiritueux et les vins sont deux choses différentes.
12:25– Oui, apparemment, c'est pareil.
12:27– On split, c'est-à-dire que les spiritueux, ça passe,
12:29et les vins, c'est dans…
12:30Enfin, les spiritueux ne seraient pas dans l'accord,
12:33et les vins seraient dans l'accord.
12:35Juste un chiffre, pour le bord de lait,
12:37les exportations vers les États-Unis,
12:38c'est 400 millions d'euros de chiffre d'affaires chaque année.
12:41– Donc, ça veut dire que la bataille du cognac va reprendre,
12:43si je vous en sens bien.
12:44– La bataille du cognac et d'autres alcools en règle générale.
12:49– Ce qui est intéressant aussi dans cet accord,
12:51c'est qu'il semble, entre guillemets, bien ficelé,
12:53c'est-à-dire ficelé pour diviser.
12:55Par exemple, les Allemands vont y gagner.
12:56On voit que, côté automobile, ils reviennent à 15%,
12:59alors qu'ils étaient quasiment au double ces dernières semaines.
13:02Et ça met en avant la fragilité d'une posture unie-européenne.
13:06D'ailleurs, Berlin s'est félicité de cet accord.
13:08– C'était toute la complexité, c'est-à-dire qu'effectivement,
13:10dans la phase préparatoire, côté Union européenne,
13:12il y avait des pays qui souhaitaient absolument arriver
13:14à un accord le plus vite possible,
13:15quitte à faire des concessions majeures,
13:17les Allemands et les Italiens,
13:18et d'autres pays qui étaient sur une ligne un peu plus ferme,
13:20typiquement la France.
13:20– Et comme par hasard, Rome et Berlin sont ravis ce soir.
13:22– Oui, mais voilà, parce qu'effectivement,
13:24si on prend le cas de l'automobile,
13:25il y avait 25% de droits de douane sur les automobiles allemandes,
13:28donc forcément, évidemment, 15% c'est moins que 25%,
13:31donc c'est plus avantageux pour eux.
13:32Après, il faudra voir, encore une fois, dans la longueur,
13:35il faudra voir quel impact ça peut avoir aussi.
13:38Toutes les concessions faites par l'Union européenne,
13:39on va probablement faire rentrer plus de produits américains
13:42sur le sol européen, il faudra voir les conséquences que ça aura.
13:44Et juste un petit point, quand même, qu'il faut juste garder en tête,
13:47c'est qu'effectivement, ça va probablement avoir une conséquence
13:51sur la compétitivité des entreprises françaises aux Etats-Unis,
13:54mais ça va aussi avoir des conséquences sur l'inflation aux Etats-Unis.
13:57Parce que quand bien même les Américains achètent désormais Américains,
13:59les produits seront plus chers que ce qu'ils étaient aujourd'hui.
14:01Donc du coup, il faudra voir aussi les conséquences
14:03que ça va avoir à long terme.
14:04Il est possible qu'une partie de cet accord-là
14:06soit finalement rétro-pédalée par Donald Trump,
14:08à un moment donné, si l'inflation augmente.
14:09– Mais surtout, ça permet de mettre la pression sur celles et ceux
14:11qui n'auraient pas encore conclu l'accord
14:12avant la date fatidique du 1er août.
14:14Puisque pour une fois, on sait que cette deadline,
14:17alors que ça a quand même été un feuilleton
14:18pendant le mois de janvier de l'investiture de Donald Trump jusqu'à aujourd'hui,
14:23on a eu quand même des feuilletons avec plusieurs rétro-pédalages
14:25en matière de timing sur l'entrée en application
14:27de ces fameux droits de douane.
14:29Là, on a, et c'est ce que nous dit aussi Howard Lutning,
14:33qui est le secrétaire d'État au commerce,
14:34qui était sur les négociations en Écosse, à Turnberry,
14:37avec Donald Trump, mais aussi qui s'est exprimé sur Fox News,
14:40en parlant au public MAGA et au public Trumpiste,
14:43en disant non, ces droits de douane à 30%
14:46entreront en application dès vendredi, dès le 1er août.
14:49Ça veut dire que là, aujourd'hui, en termes d'accords passés effectifs,
14:52on a le Vietnam à 10%, le Japon à 15% de droits de douane,
14:58le Royaume-Uni qui aussi est arrivé à 10%
15:01et qui est ravi d'être arrivé à 10%,
15:02qui du coup est très content de voir que son voisin européen est remonté à 15%,
15:06sauf que ça met quand même la pression sur la Corée du Sud,
15:10sur le Mexique et sur le Canada,
15:12qui, eux, pour l'instant, n'ont toujours pas trouvé d'accord,
15:13alors que c'était les premiers à être visés,
15:15à être entrés dans des négociations à de multiples inconnues, si j'ose dire.
15:20Ce qui est intéressant, c'est de regarder l'exemple du Canada, par exemple.
15:23Le Canada a pu revenir dans la négociation
15:25parce qu'ils ont abandonné une loi qui devait entrer en application
15:28sur la taxation des services numériques américains.
15:30Ils ont rétropédalé sur cette question-là
15:32pour pouvoir revenir dans le jeu de la négociation.
15:35Moi, ma question ce soir, parce qu'encore une fois,
15:37cet accord à 15% avec l'Union européenne,
15:39il y a de multiples inconnus là aussi dans l'équation.
15:41Est-ce qu'on a rétropédalé sur une partie de la régulation numérique ?
15:46Je rappelle qu'on est dans un moment qui est assez particulier de ce point de vue-là
15:48puisque on a notamment l'AI Act,
15:51qui est vraiment la première législation et régulation mondiale
15:55de grande ampleur sur l'intelligence artificielle
15:58qui a été passée par l'Europe,
16:00qui entre par étapes en application jusqu'en 2027.
16:02Et là, le 2 août, il se trouve qu'on monte dans un nouveau cycle
16:05de mise en application et notamment sur ce qu'on appelle
16:08le code de bonne conduite,
16:09qu'une grande majorité de producteurs d'intelligence artificielle américaine ont signé,
16:13sauf Meta, qui pleure devant l'Europe
16:15en disant que l'Europe prend vraiment la pire des décisions
16:18et d'orientation en matière d'intelligence artificielle.
16:21Sauf que cette semaine, avant d'aller en Écosse jouer au golf
16:23et faire des négociations, Donald Trump annonçait
16:25la nouvelle stratégie américaine sur l'intelligence artificielle.
16:30Et là-dedans, il n'est pas question de régulation,
16:31il est question d'investissement,
16:33il est question d'énergie, notamment sur le nucléaire.
16:35On va aller voir Denis Jacquet qui nous attend,
16:37entrepreneur français installé à New York.
16:39Denis Jacquet, c'est 15% pour l'Europe
16:41et forcément, côté américain, on crie victoire.
16:46Oui, alors, d'abord, bonjour, bonjour à toutes et à tous.
16:49Comme vous avez eu la gentillesse de m'inviter régulièrement
16:51depuis le début de l'arrivée de Trump,
16:54enfin, je me souviens que souvent sur les plateaux,
16:56on disait, finalement, les décisions de Trump
17:00vont finir par se retourner contre lui,
17:02il va y avoir un effet boomerang, c'est erratique,
17:04il va un pas en avant, un pas en arrière.
17:06Bon, au final, moi, j'étais un petit peu,
17:09j'avais un avis différent en pensant que tout ça,
17:11c'était une attitude assez entrepreneuriale,
17:13que nous, entrepreneurs, on comprend un peu bien,
17:15en disant, j'essaye un truc, ça ne marche pas,
17:17je recule, je fais un pas de côté, je réavance,
17:19et grosso modo, c'est l'adaptation qu'on attend d'un entrepreneur.
17:22Je disais, finalement, ce qui nous paraît erratique
17:24est juste une attitude différente,
17:26qui n'est pas celle d'un politique.
17:27Et au final, vraisemblablement, c'est lui qui aura raison,
17:30parce qu'il parle d'une seule voix,
17:32pendant que nous, on n'arrive pas à se mettre d'accord
17:34avec les 27 acteurs,
17:36avec des intérêts extrêmement divergents,
17:38des états de l'économie très divergents,
17:40ne serait-ce qu'entre l'Allemagne et la France.
17:41On ne peut pas mettre d'accord des gens
17:43qui sont dans une situation catastrophique en France
17:46et encore relativement costauds en Allemagne
17:49et les faire avancer d'un truc.
17:50Donc je pense que Trump voulait une chose,
17:53mais ça, depuis toujours,
17:54c'est avoir une posture.
17:55Il a annoncé un accord historique avec le Japon.
17:59Bon, c'est aussi un accord plutôt assez favorable.
18:02Ce n'est pas non plus historique,
18:04mais il aime l'annoncer, le claironner de façon assez forte.
18:07Donc ce qu'il veut, c'est une posture médiatique,
18:09de communication, donc ça, il va pouvoir plastroner
18:12assez sévèrement sur l'Europe.
18:15Mais la deuxième chose, un de vos intervenants
18:16le répétait tout à l'heure,
18:18et je crois que c'est vraiment important,
18:19je le disais aussi il y a 3-4 mois
18:21quand j'ai commencé avec vous sur ce plateau,
18:23en disant que l'objectif, ce n'est pas de protéger
18:26les États-Unis d'une muraille ou d'une imaginaux
18:28à l'américaine, c'est vraiment de pousser
18:30les acteurs du monde entier à venir investir aux États-Unis.
18:34Et de ce point de vue-là, c'est clair qu'aujourd'hui,
18:37c'est une réussite, et une réussite qui s'arrête
18:39s'accroît chaque jour.
18:40Donc tout à l'heure, quelqu'un disait
18:41« c'est autant d'argent qui ne va pas s'investir chez nous ».
18:44Je vous rappelle quand même, je continue à lire
18:46la presse française dans Les Echos il y a quelques semaines,
18:48qui rappelait que l'accélération
18:50de la désindustrialisation de la France
18:53était toujours aussi forte.
18:55Donc on continue à désindustrialiser.
18:57Donc ça n'a pas rangé beaucoup nos affaires.
19:00Et puis surtout, on sentait bien aussi
19:01cette petite musique.
19:02Déjà le Japon, ça a imprimé un premier ticket d'entrée.
19:05Et puis on voyait que la Chine,
19:08qui vous a vu que les véhicules chinois ont triplé
19:11de parts de marché en France ces 15 derniers mois.
19:14Donc on voyait que la Chine était en train de s'emparer
19:16de l'opportunité pour envahir encore un peu plus l'Europe.
19:19Et l'Europe était vraiment coincée entre
19:21une incapacité de parler d'une voix,
19:24une mésentente entre ses acteurs.
19:26La Chine qui commençait à profiter du jeu,
19:29qui a montré une forme de mépris il y a quelque temps
19:31sur la façon dont ils ont été traités sur les négociations.
19:34Donc là, Trump avait une espèce de tapis rouge.
19:36Van der Leyen est venu dire qu'elle félicitait
19:39quand elle dit « congratulations ».
19:40Je veux dire, elle doit à l'intérieur d'elle-même dire
19:42« je le félicite de m'avoir totalement démonté ».
19:48Donc du coup, je pense que sans surprise,
19:50progressivement, Trump va obtenir ce qu'il voulait,
19:53une victoire de communication,
19:55une victoire sur la réindustrialisation.
19:58Et pendant qu'effectivement, et pour finir avec ça,
20:00vous le rappeliez, madame, le rappelez tout de suite,
20:02sur l'IA, la seule chose qu'on sache faire,
20:04comme sur le digital, c'est d'être humain.
20:05Denis Jacques, je vais revenir vers vous.
20:07On va réagir en plateau à ce que vous dites.
20:10Ronald Dato, ce qui est certain, en tout cas,
20:13c'est que l'Europe ressort perdante aux yeux du monde.
20:16Bien sûr, mais tout ce qui est multilatéral,
20:18en ce moment, va mal.
20:20C'est un problème.
20:24Tout ce qui implique de prendre des décisions en groupe,
20:28en général, on est rarement fort.
20:31C'est pour ça que les États-Unis ont toujours recherché
20:33les relations bilatérales.
20:35Je pense à la cour pénale internationale.
20:40Les États-Unis ont...
20:41Ma femme est Roumane.
20:42Le premier pays avec lequel ils ont signé un accord d'exclusion,
20:47c'était avec les Roumains, les soldats américains.
20:49C'est un lien exactement...
20:51C'est très clairement ce qui se produit avec l'Union européenne.
20:53C'est très difficile d'arriver à une position commune face à un État,
20:58comme les États-Unis, c'est une fédération.
21:00Mais il y a un boss.
21:01Alors qu'ici, il n'y a pas...
21:04Ce n'est pas Mme van der Leyen qui représente...
21:06Aujourd'hui, tout le monde me dit
21:08« Waouh, super ! Elle a réussi à faire le... »
21:11Je ne crois pas.
21:12Pas de réaction du côté de la présidence française pour le moment.
21:14Et c'est notable.
21:15Franck Bouaziz, on a appris aussi, par exemple,
21:17que le secteur aéronautique ne serait pas inclus dans cet accord.
21:20Ben oui, et pour cause, quand on regarde très précisément,
21:24aujourd'hui, un Boeing qui sort des usines de Seattle,
21:27il a des moteurs qui sont en partie faits par Safran,
21:31une entreprise française.
21:32Ou Rolls Royce quelque part.
21:32Les instruments à bord pour la navigation,
21:35ils sont faits par Thalès, ce qu'on appelle l'avionique.
21:37Et donc, il y a une nécessité vitale pour l'industrie aéronautique
21:41de pouvoir importer facilement, non seulement les pièces neuves,
21:44mais les pièces de rechange pour les avions,
21:46les milliers d'avions, les milliers d'Airbus notamment,
21:48ou même de Boeing qui sont en service aux Etats-Unis.
21:51Donc, il est évident que ce secteur-là devait être exclu.
21:55Donc, ça veut dire qu'on avait quand même les moyens,
21:58quelque part, d'entretenir ce rapport de force.
22:00Il y a des leviers européens en Europe.
22:02Il y a des moyens de tenir tête.
22:04Ce qu'on appelle le processus de coercition,
22:06c'est-à-dire cette sorte d'arme atomique
22:08qui consiste à dire, écoutez, vous avez dû nous chercher,
22:11on va vous rendre la main de votre pièce,
22:13et on va vous sortir de tous les marchés publics européens.
22:16C'est une sorte d'arme qui est extrêmement efficace.
22:19L'autre arme qui était entre les mains de l'Europe,
22:21c'est de dire, écoutez, la plupart des GAFA,
22:23les grandes du numérique, sont des entreprises américaines.
22:27Pour le moment, on ne peut pas dire qu'elles payent
22:29beaucoup d'impôts en Europe.
22:30On va pouvoir sortir le levier fiscal
22:32et les imposer de manière beaucoup plus sévère
22:35que ce qu'elles ne sont aujourd'hui.
22:36Bizarrement, ces deux armes-là,
22:38qui peuvent être assez dissuasives,
22:40n'ont pas été vraiment mises sur la table.
22:42Sauf que le bazooka commercial,
22:43on l'a commenté maintes fois d'ailleurs sur ce plateau.
22:46On en parlait dès le mois de février et mars
22:48en disant, il y a ce dispositif
22:49qui est en effet prévu par les textes européens.
22:52Pourquoi est-ce qu'on ne déclenche pas ?
22:53Allons-y, essayons de frapper fort.
22:55Quant à la taxation du numérique,
22:57on en parlait là à l'instant
22:58avec l'exemple de l'intelligence artificielle.
23:01Encore une fois, moi, ma question ce soir,
23:02c'est de savoir quelles sont les concessions
23:04qui ont été faites par l'Union européenne
23:06et par la Commission en l'occurrence
23:07pour réussir à obtenir ce deal-là
23:11que visiblement l'Europe juge bon pour l'instant.
23:14Pardon, mais on est très très dépendants
23:15quand même des services informatiques américains.
23:21Si on décide...
23:22On est dépendants, mais de notre côté,
23:24l'Europe représente pour Google, Apple, Facebook, etc.
23:28un marché dont ils ne peuvent aujourd'hui se passer,
23:30sachant que par exemple la Chine,
23:32c'est un marché qui l'aurait fermé.
23:33Oui, clairement,
23:33mais quand 80% par exemple des entreprises européennes,
23:36que ce soit des PME, des ETI
23:37ou que ce soit des grands groupes,
23:39sont dépendants du cloud américain,
23:40à 80% d'entre elles,
23:42on a quand même un souci de techno-dépendance
23:44de ce point de vue-là.
23:45Après, juste un point,
23:46peut-être pour essayer de minimiser un petit peu
23:48par rapport aux européens,
23:49c'est très compliqué de s'entendre à 27,
23:51mais c'est surtout quand on regarde les autres pays,
23:53le seul pays qui ne s'est pas couché, en fait,
23:55c'est la Chine.
23:56Mais la Chine parce qu'elle a une capacité de résistance.
23:58Alors la Chine ne s'est pas couché
23:59et le Royaume-Uni a mieux négocié, c'est un fait.
24:01Oui, mais ce que je veux dire,
24:02oui, mais malgré tout,
24:04il y a quand même un certain nombre de conseillers
24:05de partir Starmer.
24:06Et puis bon, il y a une relation spécifique
24:07entre Washington et Londres.
24:09Mais pour le coup, en fait,
24:09le seul pays au monde qui, pour l'instant,
24:11a décidé de tenir tête
24:12parce qu'ils ont un certain nombre d'armes derrière,
24:15c'est la Chine
24:15et il faudra voir ce que ça donne pour les Chinois.
24:18Pardon, excusez-moi.
24:19Quand on dit que la Chine ne s'est pas couché,
24:21il y avait des centaines de kilomètres de containers
24:23qui attendaient de partir du port,
24:24des ports de Chine.
24:25Donc, il y a ce qu'on voit derrière la télévision
24:28et il y a aussi ce qui se passe sur place.
24:31Travaillant avec la Chine au quotidien,
24:34quand il y a eu les fameuses discussions
24:36entre les États-Unis et la Chine,
24:38toutes les usines de Chine
24:41étaient carrément à l'arrêt.
24:43Dans tous les ports de Chine,
24:46il y avait des kilomètres
24:46et des kilomètres de containers
24:47qui devaient partir vers les États-Unis
24:49qui ne partaient pas
24:50parce que les clients finaux ne les récupéraient pas.
24:53Certes, mais quand la Chine a mis un embargo
24:54sur les terres rares,
24:55ça a quand même forcé Donald Trump
24:56à revenir à la table des négociations.
24:58Les négociations se sont reportées de 90 jours.
25:00Donc, on voit bien quand même que la Chine
25:01a des moyens de puissance.
25:02Voilà un petit mot important
25:03de faire présence sur Washington,
25:04ce qui explique cette posture plutôt particulière.
25:06Il y a deux choses intéressantes.
25:08Tout d'abord, côté Trump.
25:09Forcément, là, c'est une victoire.
25:10Il avait beaucoup promis pendant sa campagne.
25:12Il avait dit aux Américains,
25:13jamais vous serez aussi riches,
25:14jamais vous aurez les poches aussi pleines d'argent.
25:15On le sait qu'il a empêtré depuis début juillet
25:17plus que jamais dans cette affaire Epstein.
25:19Ça fait une belle victoire.
25:20Ça fait une belle diversion aussi
25:23à offrir à son socle.
25:24Bien sûr, c'est ce que je vous disais.
25:25J'ai commencé avec cette histoire-là.
25:27Je pense que c'est aussi, encore une fois,
25:29il y a tellement de casseroles
25:30que c'est vrai que c'est une belle victoire.
25:33Pour lui, clairement, on se fait avoir.
25:35Je voulais être vulgaire en anglais.
25:37Je reprendrai les mots.
25:39C'est un lien avec les vices.
25:42Donc, on se fait avoir.
25:43Et puis, on est relativement contents.
25:45Moi, c'est ce qui me rend malade.
25:48C'est ce qui me rend malade.
25:49Il y avait aussi, ne l'oublions pas,
25:51un enjeu budgétaire.
25:51C'est-à-dire que quand ce deal est passé
25:53avec l'Union européenne,
25:55ça signifie pour les États-Unis
25:57des recettes fiscales
25:59de droits de douane supplémentaires
26:00très, très importantes
26:02qui vont permettre de financer
26:03la politique de baisse des impôts
26:05par ailleurs
26:05qu'il a mis en avant dans sa campagne.
26:08Donc, il avait une pression fiscale.
26:08Et qui vient d'être votée
26:09par le Congrès américain
26:10par ailleurs dans la Becbule et Faute.
26:11Mais la dette américaine,
26:14c'est un non-sens de baisser les impôts.
26:17Parce que la dette,
26:18elle est monstrueuse.
26:19C'est ce qui est un vrai problème.
26:21Et il ne s'attaque pas réellement
26:22à la dette avec...
26:23Je me souviens de...
26:23Mais le risque de tout ça,
26:24c'est que l'entrepreneur,
26:26les entreprises françaises,
26:27d'une certaine manière,
26:29vont financer les baisses d'impôts
26:31aux États-Unis.
26:31Oui, et que ça va avoir
26:32un effet négatif
26:32sur la croissance française
26:33qui, déjà, ne se porte pas très bien.
26:34Absolument.
26:35Il y a aussi une victoire électorale là-dedans.
26:36Il l'a évoquée
26:37durant sa campagne.
26:39Et aujourd'hui,
26:40on se rend compte
26:40qu'il est en train,
26:41au fur et à mesure,
26:42d'essayer d'appliquer à la lettre
26:45tout ce qu'il avait promis.
26:47Par rapport, notamment,
26:48à tout ce qu'on entend
26:49à gauche, à droite,
26:50sur les autres actualités.
26:51Donc, je pense qu'il y a aussi,
26:52en termes de timing,
26:54une bataille électorale
26:55à remporter.
26:56Alors, si on parle de timing,
26:57il va falloir dérouler
26:58tout le timing
26:58jusqu'en novembre 2016
27:00qui sont les élections
27:01de mi-mandat.
27:02Or, les primaires,
27:03la bataille des primaires
27:04qui commence à être
27:08dans les starting blocks
27:08qu'en l'occurrence,
27:09elle démarre réellement
27:11au mois de septembre.
27:12C'est-à-dire que
27:12de septembre 2025
27:14à novembre 2026,
27:15vous allez voir
27:16des candidats démocrates,
27:18républicains,
27:18peut-être indépendants,
27:20si Elon Musk arrive
27:21à mettre sa menace
27:22dans le troisième parti américain
27:24à exécution
27:25et à financer des candidats
27:26face aux candidats trumpistes
27:28dans certains districts,
27:29que ce soit pour la Chambre
27:30des représentants
27:31ou pour le tiers du Sénat
27:32qui sera renouvelé
27:33en novembre 2026.
27:35Ça commence
27:36dès le mois de septembre.
27:37Il faut qu'en septembre,
27:39il y ait des victoires claires
27:40à annoncer
27:41et à pouvoir compter
27:43du côté de la Maison-Blanche.
27:45Mais surtout,
27:46il va falloir jouer
27:47avec un décalage
27:48en matière de sens
27:49du timing
27:50dans les effets
27:51de cette guerre tarifaire
27:52et de cette guerre
27:52des droits de douane.
27:53Si on se redit,
27:55en langage économique,
27:56que les effets
27:57de cette guerre tarifaire
27:58vont commencer
27:58à se faire sentir
27:59sur l'économie américaine
28:00et donc sur les consommateurs
28:01américains
28:02dans quelques mois,
28:03est-ce que,
28:04petit temps,
28:04ça nous amène
28:05au mois de novembre,
28:06au mois de décembre
28:06pour Thanksgiving
28:07et Noël
28:08au moment où
28:08les ménages américains
28:09vont faire leur course
28:11justement de fêtes
28:12de fin d'année
28:12et vont peut-être
28:13se souvenir d'une phrase
28:14de Donald Trump
28:15qui date d'il y a quelques mois
28:17en disant
28:18qu'il n'y aura peut-être
28:18pas 22 poupées
28:19sous le sapin
28:20mais il n'y en aura
28:21peut-être que deux.
28:22C'est une bonne question.
28:23Est-ce qu'on va acheter
28:23deux poupées,
28:24notamment les poupées
28:25de Julian par exemple ?
28:27Ou est-ce que ça va mettre
28:28un petit peu plus longtemps ?
28:30Il va y avoir un décalage
28:31de temps dans ses effets
28:32et ça se passera
28:33après les élections
28:34de l'Université.
28:34Et une de mes questions
28:35c'est combien de poupées
28:36il y aura sous le sapin français
28:37parce qu'en même temps
28:39les effets vont se faire sentir
28:40aussi sur l'économie française
28:41au bout de combien de temps ?
28:43Les effets peuvent se faire sentir
28:44assez rapidement.
28:45Prenons l'exemple
28:46des 2000 entreprises
28:46dont on parlait tout à l'heure.
28:48Elles ont un carré de commande
28:48sur les Etats-Unis.
28:50Demain,
28:51elles prennent 10%
28:52de droits de douane
28:53en plus.
28:54Deux solutions pour elles.
28:55Elles augmentent leur prix
28:55de 10% en plus
28:56pour encaisser
28:57les droits de douane.
28:58Elles ne sont plus compétitives
28:59face aux produits américains.
29:00Elles baissent mécaniquement
29:02de 10% leur prix.
29:04Elles vont peut-être couvrir
29:04à peine leur prix de revient.
29:06Vente à perte.
29:07Donc si elles se mettent
29:07à vendre à perte,
29:08ça veut dire qu'elles vont
29:09progressivement
29:10se mettre en danger.
29:11Donc ça veut dire
29:12à terme
29:13de la possible destruction
29:14d'emplois
29:15sur le marché français.
29:17Il y a une phrase
29:17qui...
29:18Il y a eu une déclaration
29:18qui peut-être passait
29:19un petit peu inaperçue
29:20mais le PDG d'LVMH,
29:22Bernard Arnault,
29:23en présentant
29:23ces résultats semestriels
29:24qui ont chuté de 22%.
29:26Son bénéfice net
29:27a dit
29:28avant même
29:29que l'accord soit conclu
29:30il serait stupide
29:31je résume
29:32qu'on file dans une guerre commerciale
29:33nous avons besoin
29:34d'un bon accord.
29:36Donc quand le premier opérateur
29:37de luxe mondial
29:38est inquiet
29:39face à une éventuelle
29:40guerre commerciale
29:41avec les Etats-Unis
29:42on peut imaginer
29:43ce que ça signifie
29:44pour les entreprises
29:44de taille beaucoup plus modeste
29:46qui n'ont pas
29:46la même trésorerie
29:47ni les mêmes réserves
29:48quant à un marché américain
29:50beaucoup plus difficile d'accès.
29:51Surtout qu'il produit
29:52aussi au Texas.
29:53Absolument.
29:53et surtout que ça concerne
29:55aussi le luxe.
29:56Donc c'est beaucoup moins sensible
29:58que des biens de consommation
29:59qui sont au centime près.
30:01Enfin un produit
30:02du luxe
30:03parce qu'il y a une élasticité.
30:04Les 10% de bras de boîte
30:06sur un sac à 3000 euros
30:07il semble...
30:07On le vend 1800 dollars
30:08ou 1990 dollars
30:10enfin je ne pense pas
30:10que ce soit très important.
30:11Mais là côté français
30:12il va y avoir quand même
30:13un double impact
30:13c'est-à-dire si on est obligé
30:14en Europe
30:15d'importer plus de produits américains
30:16que ce soit des produits agricoles
30:17ou autres
30:18qui jusqu'à présent
30:18pour des questions de normes
30:19puisque c'était aussi ça
30:21n'avait pas accès
30:22à notre territoire.
30:23Et si à l'inverse
30:24nos produits phares
30:25entre guillemets
30:26que ce soit
30:27tout ce qui est issu
30:28de la viticulture
30:29ou autre
30:29est surtaxé
30:31forcément ça va faire disparaître
30:33des emplois
30:34des milliers d'emplois.
30:34C'est la principale crainte.
30:35Alors je pense que la crainte
30:36est plus pour les entreprises
30:37qui exportent
30:38sur le marché américain
30:39que sur l'importation
30:41de produits américains
30:43sur le sol français.
30:44D'autant qu'on pourrait
30:45et ça c'est de la sociologie commerciale
30:46si j'ose dire
30:47avoir une sorte de réflexe
30:49consumériste consistant à dire
30:50nous privilégions
30:51les produits européens
30:53on peut faire confiance
30:53aux producteurs européens
30:55pour mettre de vrais stickers
30:56sur les produits
30:57sur Made in Europe.
30:58Oui pour créer
30:59un réflexe européen
31:01mais encore faut-il
31:02que les prix s'alignent
31:03parce qu'on le sait très bien
31:04pragmatiquement
31:05quand les personnes
31:05vont faire leur course
31:06elles regardent aussi
31:07le prix avant la provenance.
31:09Et dans ce deal-là
31:09il y a quelque chose
31:10qui reste là aussi
31:11dans nos équations
31:12à multiples inconnues
31:14il y a quand même
31:15le deal sur les produits
31:16agricoles américains
31:17qui reste quand même
31:17assez flou.
31:18On se souvient des débats
31:19qu'on a eu notamment
31:20sur ces plateaux
31:21au moment des négociations
31:22sur le Mercosur
31:23avec les cinq pays
31:24d'Amérique latine
31:25et avec le Canada aussi
31:26qui ont été extrêmement compliqués
31:29à juste titre
31:30avec des agriculteurs français
31:31notamment
31:31mais pas que
31:32d'autres états membres
31:32aussi de l'Union européenne
31:33qui protestaient
31:35de façon véhémente
31:36contre l'importation
31:38de nouveaux produits agricoles
31:39qui ne respectaient pas
31:40les fameuses
31:40clauses miroirs
31:41de l'Union européenne
31:42quels sont exactement
31:44les produits agricoles américains
31:45là qui sont exemptés
31:46de droits de douane.
31:47Pour l'instant on n'a pas
31:47le détail.
31:48On va le voir
31:49encore une fois
31:49il va falloir sortir
31:50dans les listes des calculs.
31:50Il y a un truc
31:51qui soit sauvegardé
31:52parce que sinon
31:53ça va être le feu
31:54dans le monde agricole français
31:55c'est que les normes
31:57notamment
31:57de respect
31:59de l'hygiène
32:00je pense notamment
32:00aux viandes nourries
32:01aux hormones
32:02ces normes là
32:03continueront à s'appliquer
32:04c'est à dire
32:05qu'il ne sera pas possible
32:06d'importer sur le territoire européen
32:08ou en tout cas
32:08sur le territoire français
32:09des produits agroalimentaires
32:11ne répondant pas
32:12aux normes européennes
32:13en vigueur sur le territoire.
32:14C'est ça en fait
32:15c'est très compliqué
32:17c'est à dire
32:18qu'on peut tout à fait
32:19s'engager
32:19effectivement
32:20à accepter
32:20un certain nombre
32:21de produits
32:21mais si effectivement
32:22ces produits
32:23ne respectent pas
32:23nos normes
32:23en fait
32:24ils resteront aux frontières
32:24donc il y a
32:25aussi une part
32:26de pocamenteur
32:27dans toutes les négociations
32:27on peut dire
32:28600 milliards
32:28750 etc
32:29mais dans les faits
32:30est-ce qu'il n'y aura pas
32:31une réponse normative
32:32de l'Union Européenne
32:33pour justement limiter
32:34un petit peu
32:35par derrière
32:36les concessions faites
32:37à Donald Trump
32:38et tant qu'on lui fait plaisir
32:39et qu'on serre des mains
32:40et tout
32:41je pense que c'est
32:42une mission accomplie
32:44en fait
32:44mais si on est honnête
32:45ce soir
32:46d'un mot
32:46pour terminer
32:47cette thématique
32:48quand même
32:49le match est pour Trump
32:49ah oui
32:51oui
32:51mais notre rayonnement
32:52à l'international
32:53joue quand même
32:53en notre faveur
32:55vous n'êtes pas vraiment d'accord
32:56oui je vous ai
32:58lui interloqué
32:59je pense que pour le moment
33:00il a effectivement pris le poids
33:01et qu'on attend effectivement
33:03avec une impatience
33:04à peine contenue
33:05la deuxième mi-temps
33:06c'est-à-dire celle
33:06où dans le secret
33:07des antichambres
33:08les conseillers divers
33:10vont se mettre à négocier
33:11les juristes
33:11les avocats
33:12vont se mettre à examiner
33:13les différentes clauses
33:15pour voir ce qu'il en sera
33:16effectivement
33:16dans le commerce international
33:18entre la France
33:18et les Etats-Unis
33:19un tout petit mot
33:20juste en fait
33:20Antonio Costa
33:21donc le président de l'Union
33:22il a posté un tweet
33:24pour féliciter
33:24Ursula von der Leyen
33:25la première phrase
33:26c'est félicitations
33:27pour avoir stabilisé
33:28la relation économique
33:29transatlantique
33:30c'était l'objectif principal
33:31d'Ursula von der Leyen
33:32et moi je vous donnerais
33:32vraiment une réponse
33:33en novembre 2026
33:34le rendez-vous est pris
33:36Ronald Atto
33:36bah écoutez
33:37je sais pas quoi vous dire
33:40je suis terriblement déçu
33:42qu'on célèbre une défaite
33:44voilà
33:44merci à vous
33:45merci à vous
33:45on se donne rendez-vous
33:46en tout cas pour parler
33:47dans le concret
33:48et dans le dur
33:48une fois qu'on aura
33:49toutes les lignes
33:49et toutes les petites lignes
33:50du contrat
33:51de ce qui s'est signé
33:51entre l'Europe
33:52et les Etats-Unis
33:53et les Etats-Unis
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