- il y a 4 mois
Le vendredi, samedi et dimanche soir, Karine de Ménonville est à la tête de Week-End Soir : un rendez-vous pour décrypter et débattre, au cœur de l’actualité.
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00:00On en vient maintenant à la politique internationale et à cette déclaration.
00:04La France est une cible prioritaire du Kremlin.
00:07C'est le constat extrêmement inquiétant du chef d'état-major des armées
00:10lors d'une très rare conférence de presse ce matin consacrée aux menaces planant sur notre pays.
00:16Il a énormément parlé de la Russie, puissance de nuisances ennemies durables et déterminées.
00:22Avant de voir comment la France peut et compte se protéger davantage,
00:25le point sur la menace avec Garan Samelspy.
00:30Sa parole est suffisamment rare pour pointer la gravité de la situation.
00:36Au cours d'une conférence de presse de près d'une heure,
00:39le chef d'état-major des armées a souligné l'instabilité mondiale.
00:43On avait auparavant l'habitude de dire qu'une crise chassait l'autre.
00:46Aujourd'hui, ce n'est plus véritablement le cas.
00:48Au contraire, la crise se superpose les unes aux autres et s'additionne, sinon se multiplie.
00:54Pour le plus haut gradé de l'armée française,
00:56une prise de conscience est aujourd'hui nécessaire face à la hausse des menaces internationales.
01:01En fait, le risque de guerre en Europe, ce n'est pas qu'il existe, c'est qu'en fait il est déjà là.
01:06En fait, il y a déjà la guerre sur le continent européen.
01:09Soyons bien clairs, ce n'est pas parce que c'est au-delà de la frontière de l'article 5
01:12qu'il n'y a pas la guerre en Europe aujourd'hui.
01:14La guerre en Europe, elle est là, sous nos yeux,
01:16et je vous l'ai dit, avec des jours où il y a plus de 1000 morts.
01:20C'est ça la réalité.
01:20Cyberattaque, militarisation de l'espace ou encore guerre informationnelle,
01:25Thierry Burkart a pointé du doigt une puissance qui a fait de la France une de ses cibles prioritaires.
01:31La Russie, elle est partie prenante de toutes les menaces que je viens de décrire depuis le début à la fin
01:38et elle constitue à ce titre une menace, ou presque toutes, une menace durable, proche,
01:44et qui est pour moi la plus dimensionnante.
01:45Lors de son discours aux armées dimanche, Emmanuel Macron devrait évoquer les différentes menaces
01:51et présenter des solutions en matière de défense.
01:55La France, cible prioritaire de la Russie.
01:58Pour en parler à nouveau sur ce plateau, Olivier Ravanello, consultant politique international.
02:02A vos côtés Jérôme Poirot, bonsoir, consultant renseignement BFMTV,
02:05ancien adjoint à la coordination du renseignement,
02:09le général Jérôme Pellistrandi, bonsoir, consultant défense BFMTV,
02:12et Ronald Atto, bonsoir, professeur de relations internationales à Sciences Po.
02:16Général, la France, cible prioritaire, c'est-à-dire, expliquez-nous,
02:21pas de menaces directes sur le sol national, mais beaucoup d'autres options,
02:24nous dit le chef d'état-major des armées.
02:26Exactement, il faut bien comprendre que la France a un rôle un peu particulier.
02:30D'abord, c'est un membre permanent du Conseil de sécurité,
02:33c'est une puissance nucléaire avec le Royaume-Uni,
02:38et elle joue donc un rôle moteur, on va dire, pour la défense du continent européen,
02:44et en particulier pour soutenir l'Ukraine.
02:46C'est la raison pour laquelle, pour Vladimir Poutine,
02:49il faut à tout prix affaiblir la position de la France,
02:53et donc tous les moyens, entre guillemets, sont bons.
02:56Alors certes, pas de menaces directes sur le territoire national,
02:59il n'est pas question de voir les chars russes débouler à Strasbourg,
03:04mais par contre, effectivement, chercher par tous les moyens,
03:07notamment par des moyens, on va dire, hybrides,
03:10pour déstabiliser, pour fragiliser la position de la France,
03:15et on l'a vu notamment, le chef d'état-major des armées l'a évoqué,
03:18en Afrique, et puis un certain nombre d'actions sur le territoire national.
03:23Je prendrai un exemple qu'il a cité, par exemple, souvenez-vous,
03:25en octobre 2023, l'affaire des puces de lits.
03:28En fait, les Russes ont monté ça en puissance,
03:32en utilisant les réseaux sociaux,
03:34pour décrédibiliser la France à quelques mois des Jeux olympiques de l'été dernier.
03:39Donc là, on parle d'actions de désinformation.
03:42Le chef d'état-major qui évoque aussi des possibilités de cyberattaques,
03:47d'espionnage.
03:48Jérôme Poirot, comment on travaille par rapport à ça ?
03:50Alors, c'est ça qui est fantastique, c'est-à-dire que tout ce qui se passe dans le cyberespace,
03:54et c'est énormément de choses,
03:56d'ailleurs, moi j'ai la conviction que la Troisième Guerre mondiale a débuté
03:59depuis au moins une dizaine d'années, et ça se passe dans le cyberespace,
04:04mais la France est très bien équipée pour maîtriser le cyberespace,
04:07c'est-à-dire détecter les menaces, les entraver,
04:11et c'est assez nouveau depuis maintenant quelques années.
04:14La France, à travers ses ministres des armées notamment,
04:17revendique le fait aussi pour la France d'être capable de mener des actions offensives dans le cyberespace.
04:24Donc l'organisation, elle est très simple, en un mot,
04:25vous avez l'ADGSE, le service de renseignement extérieur,
04:30et l'état-major des armées,
04:31qui ensemble sont, avec l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information,
04:35qui assure, elle, plutôt une partie défensive,
04:38et qui dépend du Premier ministre,
04:39ce sont vraiment les trois organismes qui rendent la France, disons, agile dans le cyberespace,
04:46et les menaces russes dans ce domaine sont très nombreuses.
04:49Depuis déjà longtemps, il y avait déjà cinq ou six ans,
04:53avaient été détectés des chevaux de Troie dans des parcs éoliens,
04:57qui manifestement avaient été introduits par les services de renseignement russes.
05:02Alors c'est à la fois parfois des tests,
05:04c'est pour voir si en fait l'adversaire,
05:06puisque nous sommes l'adversaire de la Fédération de Russie,
05:08va détecter ces chevaux de Troie,
05:11et quelle va être sa réaction.
05:13Mais il y a eu aussi, par exemple, des attaques contre les hôpitaux.
05:17On pense que ce sont des attaques criminelles qui demandent des rançons.
05:20Des cyberattaques de rançonnage.
05:22C'est vrai, donc ça peut toucher la vie quotidienne,
05:24mais en fait, souvent derrière, c'est le Kremlin.
05:27Donc de ce point de vue-là, la France est très efficace,
05:30et travaille en étroite collaboration avec ses partenaires.
05:33On parle aussi, par exemple, d'une réalité de l'espionnage russe,
05:36qui est pris très au sérieux,
05:38et un refus en masse des demandes de visa venant de Russie.
05:44Moi, je suis bien heureux qu'il n'y ait plus d'étudiants russes à Sciences Po,
05:48parce qu'il y avait...
05:50Souvent, ils travaillaient en couple.
05:52Et le but, finalement, c'était de faire en sorte d'essayer de convaincre les enseignants
05:59de parler en bien de la Russie, de ne pas dire du mal de la Russie.
06:04Et j'espère que, tôt ou tard, la France fera la même chose avec les étudiants chinois,
06:08parce que les Chinois font exactement la même chose.
06:10J'ai reçu, moi, par exemple, deux ou trois invitations.
06:13Une invitation par une diplomate de l'UNESCO,
06:16qui voulait me rencontrer devant un café pour me parler...
06:19Je travaille sur le peacekeeping, le maintien de la paix.
06:21Du rôle merveilleux de la Chine dans les opérations de maintien de la paix mondiale.
06:25Je n'ai jamais répondu.
06:26Et aussi, j'ai été contacté par l'ambassade de Chine à Paris
06:30pour prendre en compte un groupe de diplomates chinois
06:34qui auraient voulu visiter les champs de bataille en Normandie.
06:37Ça aussi, j'ai refusé.
06:39Il y a un autre pays qui semble procéder de la même façon,
06:43de façon beaucoup plus subtile, c'est la Turquie,
06:45qui a tendance à m'inviter dans des soirées à l'ambassade
06:49parce que j'ai pris des cours de Turc quand j'étais encore au Canada.
06:53Et j'ai une fascination pour la Turquie depuis très longtemps,
06:56mais je n'aime pas beaucoup le président Erdogan.
06:59Et donc, pour essayer, je pense, d'infléchir ma position face.
07:03Et donc, oui, je pense qu'il y a quelque chose ici d'important
07:06en ce qui concerne les visas des étudiants.
07:08Alors, il y a la puissance de nuisance qu'on évoque sur la désinformation,
07:12sur le cyberattaque.
07:14Et très concrètement, Général, il y a aussi des menaces plus concrètes
07:19quand on évoque, par exemple, des sous-marins d'attaque nucléaire russe
07:23qui pénètrent en Atlantique et qui descendent parfois en Méditerranée.
07:27Ça aussi, c'est très concret, c'est de l'intimidation.
07:30Alors, c'est en fait une espèce de bras de fer permanent.
07:33Vous avez évoqué, oui, les sous-marins, c'est les sous-marins russes
07:38qui viennent très souvent, qui partent de Mourmansk,
07:40un tout au nord qui passe par, en fait, l'Atlantique nord
07:44et qui vont descendre, par exemple, pour aller en Méditerranée,
07:47pour aller, ils allaient, il n'y a pas très longtemps,
07:49jusqu'à Tartus, en Syrie.
07:51Et donc, en fait, ils sont là pour obtenir du renseignement.
07:54Et donc, nous, avec nos partenaires de l'OTAN,
07:57entre guillemets, nous les traquons parce qu'ils veulent,
07:59par exemple, se rapprocher au large de la Bretagne
08:03par où transitent nos sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la dissuasion.
08:07Et donc, il y a tout un environnement dont on ne parle pas,
08:12mais qui est une réalité.
08:13Il y a aussi le fait que, par exemple, de nombreux câbles Internet
08:18ont été sectionnés ces derniers temps
08:21par des bateaux qui, par hasard, avaient laissé tomber leur encre,
08:25et ainsi de suite.
08:26Donc, on est vraiment dans une confrontation.
08:28Mais qui se fait à tous les étages, c'est-à-dire qu'on parle de cyberattaque,
08:32on parle d'espionnage, on parle d'Internet,
08:35on parle aussi de manœuvre dans l'espace des satellites russes
08:38qui veulent gêner, qui veulent brouiller, qui veulent récupérer de l'information.
08:41Exactement.
08:42Donc, d'ailleurs, lorsque Florence Parly était ministre de la Défense,
08:46elle l'avait évoqué, c'est-à-dire que nous avons des satellites de télécommunication,
08:50eh bien, on va avoir des satellites russes ou chinois
08:52qui vont s'approcher, qui vont essayer, par exemple, de se mettre en écran,
08:58de brouiller.
08:59Et donc, là, c'est une vraie menace.
09:03Alors, la difficulté, c'est qu'il faut pouvoir cataloguer ce type de menaces.
09:09Parce que, bien entendu, ça ne va pas être revendiqué.
09:12Mais c'est la raison pour laquelle il était absolument nécessaire
09:15pour le chef état-major des armées,
09:17d'évoquer, justement, ce spectre de menaces qui ne cesse de s'élargir.
09:22Parce que c'est ça, la réalité.
09:24Et donc, face aux menaces, il faut pouvoir se protéger.
09:26Ce qu'on appelle tactique du salami, salami slicing.
09:30Comme les Chinois sont très forts dans la mer de Chine du Sud,
09:36elles s'avancent lentement, mais sûrement.
09:38Donc, un peu comme on coupe un salami, un saucisson,
09:43et où les faits accomplis.
09:44La Crimée, c'est un fait accompli.
09:46Une fois qu'ils sont sur place, on a de la difficulté à les déloger.
09:49Je pense que c'est une tactique qui est efficace.
09:52Dans la mesure où, à quel moment est-ce que c'est trop?
09:55Je pense que c'est un peu ce que les Chinois, ce que les Russes font.
09:58Ils nous testent pour voir jusqu'où ils peuvent aller avant qu'on réponde.
10:03Moi, je nous trouve un peu lents à répondre.
10:05Je regardais, il y avait un reportage, justement, sur BFM un peu plus tôt,
10:09où ils montraient en Estonie un bateau russe qui refuse d'obtempérer aux injonctions d'un navire estonien,
10:20parce que le bateau en question, le pétrolier, est dans les eaux territoriales estoniennes.
10:25Et donc là, il y a un hélicoptère qui s'approche, il y a une petite frégate un peu, un petit destroyer.
10:30Et il y a un avion russe qui est venu dans l'espace aérien estonien.
10:36Moi, je me dis qu'il faudrait répondre de façon un tout petit peu plus...
10:39Il faudrait la battre, oui.
10:41Comme les turcs qu'on fait en novembre 2015.
10:438 secondes dans l'espace aérien.
10:45Oui, bien entendu.
10:46Mais il y a d'autres formes de déstabilisation.
10:48C'est en ça que, quand Thierry Burkard explique que les menaces sont de toute nature,
10:53voyez les tentatives de déstabilisation de tous les territoires et départements d'outre-mer français.
10:58Alors, c'est Bakou, c'est l'Azerbaïdjan, mais qui, en fait, travaille.
11:03Les Russes ont sous-traité ça à l'Azerbaïdjan.
11:06Et c'est un phénomène qui prend de l'ampleur.
11:08Et donc, c'est créer la contestation.
11:11La France s'appuie sur, évidemment, une sorte de ressentiment anticolonial tout à fait absurde.
11:16Et tout ça produit des effets.
11:18Et répondre à ça est, évidemment, extrêmement difficile.
11:22C'est ce qui se passe aussi en Afrique ?
11:23Oui.
11:24Alors là, en Afrique, il faut quand même souligner que les attaques russes ont été quand même très efficaces.
11:31Donc, nous avons dû quitter les pays du Sahel.
11:36Nous avons dû aussi, en quelque sorte, quitter un certain nombre de pays où nous étions très implantés sur le plan militaire.
11:44Je pense au Sénégal, je pense au Gabon.
11:46Alors, pour de nombreuses raisons, mais aussi par cette désinformation de la Russie.
11:52Et désinformation qui est allée très loin.
11:53Parce que, par exemple, en voulant créer des fausses preuves du fait qu'il y avait des charniers faits par l'armée française.
12:00Et ça demande un devoir de vigilance.
12:02Alors, non seulement de vigilance, mais aussi d'être en mesure de contrecarrer le narratif russe.
12:08Parce qu'ils savent très bien utiliser, notamment les réseaux sociaux.
12:11Et je prends, ne cesse qu'aujourd'hui même, suite aux déclarations du chef d'état-major des armées,
12:17donc ce matin, juste à côté, et bien sur les réseaux sociaux,
12:21un certain nombre de réseaux pro-russes disent que le chef d'état-major est un bâton-guerre.
12:26Et que, en fait, c'est un valet des États-Unis.
12:29Donc, il y a toute cette campagne pour laquelle il faut pouvoir réagir.
12:32Alors, on fait le constat de cette menace, Olivier Ravanelieu, on se demande le pourquoi.
12:36Pourquoi la France est devenue, en quelque sorte, l'ennemi numéro un de la Russie ?
12:41Alors qu'on se souvient qu'il n'y a pas si longtemps, il y a quelques années,
12:44Vladimir Poutine était invité à Versailles, on ne s'entendait pas trop mal.
12:48Oui, et puis même si on remonte encore avant, notamment à la période de Chirac,
12:51il y avait un lien avec la Russie qui était beaucoup plus fort,
12:54où on rappelait en permanence cette relation spéciale entre la France et la Russie,
13:00tout ce qui nous liait par la culture, par un passé commun, par l'escadrille normandine-hémène.
13:06Il y a beaucoup de choses qui nourrissent ce lien particulier.
13:10Et puis, l'idée qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
13:14Souvenez-vous, c'était un des grands thèmes, notamment de Chirac, à cette époque.
13:17C'est vrai que les choses ont beaucoup changé.
13:19Aujourd'hui, ce qui fait qu'on est à un tel niveau de crispation,
13:23je ne crois pas que ce soit le fait que la Russie et Poutine aient pris la France comme cible.
13:28En revanche, ce qu'ils identifient, c'est la menace que représente le rôle que souhaite endosser Emmanuel Macron
13:35de mobilisateur d'une Europe, de catalyseur de pays européens,
13:40autour à la fois d'un projet stratégique et d'un projet de défense.
13:43Et que l'ambition du président de la République, s'il y parvient,
13:47c'est de construire une Europe qui militairement serait plus autonome des États-Unis,
13:52qui serait capable de répondre de manière plus coordonnée,
13:54qui serait capable, en fait, de s'opposer à l'impérialisme russe,
13:59à la volonté d'étendre son influence, et que c'est ça qui gêne Poutine.
14:03Poutine a toujours eu envie et souhaité d'avoir une Europe qui soit divisée.
14:08Il n'a jamais parlé à un leader européen, à un président d'une commission européenne.
14:13Il parle au chef d'État parce qu'il ne reconnaît pas le fait européen.
14:16Il s'y refuse. Et il a souvent joué sur une forme de rivalité
14:21entre l'Allemagne une fois, la France ensuite,
14:25pour à chaque fois faire en sorte que l'Union européenne
14:29ne puisse pas être un obstacle à ses ambitions.
14:32Et ce qu'est en train d'essayer de faire Emmanuel Macron,
14:35c'est exactement le contraire.
14:36Et en plus, sur le sujet militaire,
14:38qui pour Poutine est un sujet absolument primordial.
14:40Donc, c'est ça qui le gêne.
14:42Et c'est l'adversaire que combat la Russie,
14:47par tous les moyens, comme l'a dit le chef d'État-major,
14:49c'est la politique que mène Emmanuel Macron en ce moment.
14:53Parce que, et on voyait des images qui nous rappelaient
14:56des défilés avec des costumes de l'époque de la guerre froide,
15:01cette France que l'on essaye de désinformer, de manipuler,
15:05de journalistes stipendiers par Moscou,
15:07de leaders d'influence, à l'époque c'était plutôt des acteurs,
15:10qu'on essaye de séduire, de faire venir à Moscou
15:12pour montrer à quel point le régime soviétique est fantastique.
15:14Ça a toujours existé.
15:16Il y a toujours eu cette volonté des Russes
15:18de se servir de la France pour un petit peu la déstabiliser.
15:21Parce que, on a, si on n'est pas déstabilisé,
15:24une capacité, en effet, à fédérer autour de nous.
15:27Et c'est ça qui gêne profondément et fondamentalement la Russie.
15:30Et d'ailleurs, pour appuyer vos propos,
15:32cette dernière déclaration du Kremlin
15:33qui juge inacceptable le déploiement éventuel
15:36d'un contingent européen en Ukraine,
15:37c'est une possibilité qu'a évoquée Emmanuel Macron
15:41en cas de cesser le feu hier.
15:42Donc, c'est bien le leadership français qui est...
15:45Oui, mais de quel droit les Russes
15:47pourraient imposer aux Européens
15:49de ne pas s'impliquer dans le conflit ?
15:52Ils invitent 30 000, on en a parlé la semaine dernière,
15:5430 000 Nord-Coréens à les soutenir, tout ça.
15:59Ils se prennent pour le boss de l'Europe.
16:02Moi, je pense qu'il faut mettre pied à terre
16:05et lui dire, ça suffit.
16:06Je pense qu'ils ne comprennent que ça, les Russes.
16:08Et je pense qu'un des buts du discours de ce matin,
16:13c'est le président Macron qui envoie le chef d'état-major
16:17pour ouvrir le bal,
16:19pour essayer de convaincre les Français
16:21que la menace, elle est réelle.
16:23Et là, ça provient directement du chef des armées.
16:27Et donc, dimanche, j'ai hâte de voir ce que le président dira,
16:29mais il faut quand même répondre de façon un peu plus solide
16:34aux provocations de la Russie.
16:36Mais les Russes n'ont pas à s'opposer
16:38à ce qu'on aille en Ukraine.
16:40Non, mais ce qu'ils font, c'est qu'ils répètent leur volonté
16:43pour arriver finalement à un accord de paix.
16:46Donc, il y aurait un accord de paix si,
16:48un, l'Ukraine était démilitarisée,
16:51s'il n'y avait plus d'armée ukrainienne,
16:53et deux, qu'il n'y ait pas une présence alternative européenne
16:57pour pouvoir garantir la sécurité de l'Ukraine.
16:59Donc, une Ukraine qui serait, à la merci, potentiellement,
17:03d'une influence russe, d'une invasion russe.
17:05Voilà.
17:06S'il n'y a pas ces conditions-là,
17:08Poutine fait clairement comprendre
17:09qu'il n'est pas prêt à signer la moindre paix.
17:11Juste rapidement, en plus,
17:12parce que M. Ravanello disait tout à l'heure,
17:14en plus, c'est que la France, non seulement elle est leader,
17:17mais elle ramène les Britanniques dans le...
17:20C'est ça.
17:20Elle a un rôle de moteur.
17:21Donc là, les Britanniques ne sont plus dans l'Union européenne,
17:24et lui, le Français, réussit à amener le Britannique avec lui
17:27pour faire front commun.
17:28Sur la crédibilité, il faudrait qu'on...
17:31Je ne sais pas si on aura le temps d'en parler.
17:33Intérêt vital ou intérêt vitaux,
17:35il faudrait qu'on essaie de terrifier le point.
17:37Mais c'est intéressant.
17:38Juste un mot, quand on parle de menace,
17:40on a parlé de cette menace russe complètement protéiforme.
17:43Est-ce qu'il y a une réalité de menace terroriste aussi ?
17:46Alors ça, ça pourrait effectivement être le cas,
17:49pour deux raisons,
17:50parce que le Kremlin et Vladimir Poutine
17:52n'ont aucun problème moral
17:55pour utiliser des terroristes
17:58à l'appui de leurs projets politiques.
18:00Vous savez, au moment où il a accédé au Kremlin,
18:04il y a eu des attentats à Moscou
18:07attribués à des Tchétchènes.
18:10Manifestement, c'était bien Vladimir Poutine
18:12et ses services de renseignement qui étaient derrière
18:14pour asseoir son pouvoir
18:15et pour annexer de manière définitive la Tchétchénie.
18:19Alors le risque est élevé pour cette raison-là,
18:21parce qu'ils sont tout à fait capables de faire cela.
18:25Et puis parce que nous avons en France
18:26une menace terroriste endogène
18:28qui est, pour la partie la plus dangereuse,
18:32ce sont des individus qui sont,
18:35disent les procureurs nationaux antiterroristes,
18:37l'actuel et son prédécesseur,
18:38des russophones issus du Caucase.
18:40Et d'ailleurs, les assassinats de Samuel Paty
18:43et de Dominique Bernard
18:44ont été commis par des individus comme ceux-là.
18:47Donc ce serait très facile
18:49pour la Fédération de Russie
18:52de manipuler des individus ou des groupes
18:54pour commettre de tels attentats.
18:57Jusqu'à présent, il n'y en a pas eu.
18:59Le risque est très élevé
19:00et les services de sécurité, évidemment,
19:02surveillent cela de très très près.
19:03Les sabotages,
19:04des déraillements de trains en République tchèque,
19:07des incendies de...
19:09Oui, oui.
19:09On a quand même eu deux alertes très importantes.
19:12Ce sont les cinq cercueils
19:13qui ont été déposés une semaine
19:14avant les élections européennes
19:16au mois de juin dernier.
19:17Il se trouve que dedans,
19:18il y avait du plâtre.
19:20Il y aurait eu des explosifs.
19:21Aurait-il été déposé ailleurs
19:23où il y avait du monde ?
19:25Il y aurait eu des morts,
19:26peut-être des dizaines de morts.
19:27Et puis, vous faisiez référence à des sabotages.
19:30Ma conviction,
19:31mais pour l'instant,
19:32l'enquête n'a pas abouti.
19:34Il y a un an,
19:35ce sabotage des lignes TGV,
19:37quelques jours avant les Jeux Olympiques,
19:39moi, à mon sens,
19:39je l'ai dit plusieurs fois ici,
19:41à mon avis,
19:42c'est signé du Kremlin
19:43pour différentes raisons,
19:45notamment une,
19:46c'est que jusqu'à présent,
19:47personne n'a été arrêté,
19:48ce qui montre que ce sont des projets
19:50qui ont été très bien conçus
19:52et très bien menés.
19:53– Général,
19:55on l'a dit ici,
19:55le chef d'état-major des armées
19:57a pris la parole,
19:58c'est bien avec l'accord,
20:00l'aval et l'assentiment,
20:01je ne vais pas rajouter d'autres mots,
20:03mais du chef d'état,
20:04pour préparer les esprits.
20:05– Oui,
20:06on est dans une période
20:09qui est absolument charnière,
20:10comme l'a rappelé
20:11le chef d'état-major des armées,
20:12c'est-à-dire qu'on a changé de monde
20:13et on ne reviendra pas en arrière.
20:15C'est-à-dire que le temps
20:16des dividendes de la paix,
20:18c'était une formule prise à l'époque
20:19par le Premier ministre Laurent Fabius,
20:21est totalement révolue.
20:22Ça veut dire quoi ?
20:23Ça veut dire que face aux menaces,
20:25il va falloir dépenser plus
20:26pour assurer notre sécurité.
20:28Et donc, ce matin,
20:30on avait en quelque sorte
20:30la présentation des menaces
20:32et dimanche soir,
20:34donc à l'hôtel de Brienne,
20:36le Premier ministre
20:37s'adresse traditionnellement
20:38aux armées.
20:39Mais là, son message,
20:40il va aller beaucoup plus loin.
20:42Il s'adresse en quelque sorte
20:43à la nation pour dire
20:44face aux menaces,
20:45il va falloir que nous augmentions
20:46notre effort de défense
20:48alors même,
20:50et ce sera très politique,
20:51que la situation économique
20:52est compliquée
20:53et que le lendemain,
20:55enfin,
20:55et que mardi,
20:56le Premier ministre
20:57doit présenter sa feuille de route.
20:59Mais,
21:00c'est clair qu'aujourd'hui,
21:02il faut,
21:02et ça,
21:03c'est la responsabilité,
21:04on va dire,
21:05à la fois du chef de l'État
21:06mais aussi du chef
21:07d'État-major des armées,
21:08d'expliquer aux Français
21:09que face à la menace,
21:10nous n'avons pas le choix.
21:12On ne peut pas se dire,
21:13bon, après tout,
21:14c'est loin,
21:15ces menaces hybrides,
21:16ça ne nous concerne pas trop.
21:17C'est une réalité,
21:18d'autant plus qu'on l'a dit
21:20et on le répète.
21:20D'où cette prise de parole
21:21aujourd'hui pour faire comprendre
21:22la réalité
21:23et le côté immédiat
21:25de la menace.
21:26ce qui était important,
21:27c'est que cette conférence de presse,
21:29elle n'était pas destinée
21:29aux journalistes spécialistes
21:31parce que,
21:31normalement,
21:33ils savaient
21:34ce qu'allait dire,
21:35en quelque sorte,
21:36le chef d'État-major
21:36sur la réalité des menaces.
21:39C'était donc une conférence
21:41de presse
21:42adressée
21:42à l'opinion publique française
21:44mais également aussi
21:45à la Russie,
21:46très clairement,
21:47pour dire,
21:47mais nous ne sommes pas dupes.
21:49Et voilà
21:49comment ça va se traduire
21:50et donc nous attendons
21:51dimanche soir
21:52la traduction
21:54par le chef de l'État
21:56sur quel effort
21:57va-t-il falloir faire
21:58pour garantir
21:59notre sécurité.
22:00Il y a une rupture
22:02qui tient aussi au fait
22:03que depuis
22:04à peu près
22:05deux à trois ans,
22:06depuis le début
22:07de ce conflit,
22:08la légitimation
22:10de l'intervention européenne
22:11et française,
22:12c'est de dire
22:12nous défendons
22:13une nation souveraine
22:14au droit du respect
22:15du droit international
22:17et du droit des peuples
22:19à disposer d'eux-mêmes
22:20et des États
22:20à rester souverains.
22:22En gros,
22:23on défendait des principes.
22:24Ce qui est en train
22:25d'être posé,
22:26c'est de dire aux Français,
22:28et ils sont très nombreux
22:29à imaginer,
22:31y compris des leaders politiques,
22:32qu'il suffirait,
22:33en gros,
22:33de lâcher l'Ukraine
22:34et ce n'est pas si grave
22:35pour que tout s'arrête
22:37et que le calme
22:37revienne avec Poutine.
22:39C'est de faire passer
22:40un message aux Français
22:41qui est de dire
22:42non, non,
22:43quand bien même
22:43vous lâchez l'Ukraine,
22:44de toute façon,
22:45nous sommes aujourd'hui
22:46une cible,
22:48un ennemi désigné
22:50de la Russie,
22:51donc il nous faut
22:51nous protéger,
22:52nous,
22:53et plus seulement
22:54au nom des valeurs
22:55qui font que l'on défend
22:56de l'Ukraine,
22:57il faut maintenant
22:57se protéger, nous.
22:59Et c'est ça,
22:59le message
23:00qui a commencé
23:00à être passé
23:01par un chef d'État-major
23:03et pourquoi un chef d'État-major ?
23:05Pour éviter
23:05que ça soit interprété
23:06comme une manœuvre politique,
23:08d'un président
23:08qui veuille se rehausser
23:10sur la scène internationale.
23:12En gros,
23:12on fait parler l'expert,
23:14celui dont la parole
23:14n'est pas contestée
23:15et n'est pas contestable,
23:17qui dit
23:17voilà l'état des choses,
23:19je suis un militaire,
23:20je ne suis pas
23:20d'un bord
23:21ou d'un autre,
23:22voilà l'état des choses,
23:24pour ensuite
23:24ouvrir une séquence
23:26plus politique
23:26qui permettra
23:27au chef de l'État
23:28de reprendre ses arguments
23:30et de poser en effet
23:31un discours politique,
23:32une mobilisation
23:33qui passera peut-être
23:34par une réinstauration
23:35d'un service militaire
23:37basé sur le volontariat
23:38mais d'avoir
23:39des signaux forts
23:40comme cela
23:41de mobilisation
23:41de l'opinion française
23:42mais avant ça
23:43on passe par l'étape
23:45encore une fois
23:45de l'expertise
23:46d'un chef d'État-major
23:47qui identifie la menace
23:49et pour dire
23:50voilà,
23:51c'est comme ça,
23:52ça n'est pas une opinion,
23:54c'est une réalité.
23:55D'ailleurs,
23:55le chef d'État-major
23:56des armées ce matin,
23:57excellent d'ailleurs
23:58en toutes circonstances,
24:00était une sorte
24:00de deuxième cartouche
24:01du fusil
24:02d'Emmanuel Macron
24:03visant le Kremlin.
24:04Parce que la première cartouche
24:06a été tirée
24:07il y a quelques jours,
24:08c'était non pas
24:08une conférence de presse
24:09mais une interview
24:10du patron de la DGSE
24:11donc du service
24:12de renseignement extérieur
24:13et qui a tenu
24:14des propos
24:15qui sont sur le fond
24:16les mêmes
24:17que Thierry Burkard.
24:18Donc c'est exactement
24:19ce que vous disiez,
24:20le président de la République
24:22mobilise en fait
24:23les meilleurs experts
24:24du domaine
24:24et qui sont incontestables
24:26du point de vue
24:26de leur technicité
24:27pour préparer en fait
24:29l'opinion
24:29à ce qu'il va dire demain.
24:31– Ronald Atto ?
24:32– Oui, non, je suis tout à fait
24:35d'accord avec ce qu'il a dit.
24:37Je pense que ce que M. Ravanello
24:41disait tout à l'heure
24:42c'est que Poutine ne va pas
24:44s'arrêter à l'Ukraine,
24:45je ne crois pas
24:46et j'ai l'impression
24:47qu'il me fait peur.
24:49C'est une personnalité.
24:52Il y a des personnes comme ça
24:54dans l'histoire
24:54qui peuvent ruiner un monde.
24:57Hitler, je ne dis pas
24:58que c'est au même niveau
24:59mais Poutine,
25:00il est décidé
25:02à laisser une trace
25:03dans l'histoire de la Russie.
25:05Je pense qu'il veut récupérer
25:06une grande...
25:06D'ailleurs,
25:07il renvoie des troupes
25:09en Arménie
25:10en ce moment.
25:11Je pense qu'il veut
25:12reconquérir
25:14en partie
25:15l'ancienne Union soviétique.
25:16Si on laisse tomber
25:17l'Ukraine,
25:18c'est évident
25:20qu'il va s'en prendre
25:20au reste de l'Europe
25:21et si on est mou,
25:23je pense qu'il va...
25:25Peut-être qu'il n'y aura
25:25pas de chars qui défileront
25:26sur le Champs-Élysées
25:29mais quand on regarde
25:30l'Iran et Israël,
25:31ils se sont tirés
25:32des missiles
25:32à 2000 km de portée.
25:34Éventuellement,
25:35je ne vais pas être alarmiste
25:37ou...
25:38Mais tout est possible.
25:40On pourrait aller au-delà.
25:41Il peut y avoir
25:41des échanges militaires
25:44avec des sous-marins
25:45ou je ne sais pas.
25:47Tout est possible.
25:48Alors,
25:48on a fait le constat
25:49de cette menace,
25:50le pourquoi aussi
25:51de cette menace.
25:52Maintenant,
25:52quelle réponse
25:53la France va-t-elle pouvoir
25:54apporter
25:55et une réponse
25:55qui ne peut être
25:56que politique.
25:57On va écouter
25:58Emmanuel Macron,
25:58ce qu'il disait.
26:00C'était en juin 2022.
26:01Écoutez.
26:03Une entrée
26:03dans une économie
26:04de guerre
26:05dans laquelle,
26:06je le crois,
26:07nous allons
26:08durablement
26:09devoir nous organiser.
26:11C'est-à-dire aussi
26:12une économie
26:13dans laquelle
26:13il faudra aller plus vite,
26:15réfléchir différemment
26:17sur les rythmes,
26:18les montées en charge,
26:19les marges
26:19pour pouvoir reconstituer
26:21plus rapidement
26:22ce qui est indispensable
26:23pour nos forces armées,
26:25pour nos alliés
26:26ou pour celles et ceux
26:26que nous voulons aider.
26:28Une économie
26:29au fond
26:29dans laquelle
26:30on ne peut plus vivre
26:32au rythme
26:32et avec la grammaire
26:33d'il y a même
26:35un an.
26:35juin 2022,
26:37Emmanuel Macron
26:38qui parlait
26:38d'économie de guerre.
26:40On attend bien évidemment
26:41son discours
26:41aux armées dimanche.
26:43On l'a dit aujourd'hui,
26:44la menace évoquée
26:44par le chef d'état-major
26:45des armées
26:46n'était que la première étape.
26:48Pour en parler,
26:49Jérôme Klesch
26:49nous a rejoint.
26:50Bonsoir Jérôme,
26:51consulteur Défense BFM TV.
26:53Également Julien Malizar.
26:54Bonsoir.
26:55Vous êtes titulaire
26:55adjoint de la chaire
26:56Économie de la Défense
26:57de l'Institut des Hautes Études
26:58de Défense Nationale.
27:00On a fait le constat
27:00avant que vous arriviez
27:01de cette menace,
27:02du pourquoi de cette menace,
27:04de quel était l'enjeu.
27:07On l'a dit,
27:08Jérôme Klesch,
27:09le président va donc
27:10reprendre le tableau
27:11de cette menace.
27:13Qu'est-ce qu'il peut annoncer ?
27:14Comment on remet une armée
27:16en ordre de marche
27:17quand il y a trois ans
27:18on disait déjà
27:18il nous faut une économie de guerre ?
27:20Par une prise de conscience.
27:22Et c'est une prise de conscience
27:23en fait qui s'est organisée ici.
27:25Le besoin d'un réarmement capacitaire
27:27bien sûr,
27:28mais d'un réarmement moral.
27:29Et en fait,
27:30le second doit à la limite
27:31précéder le premier.
27:33Pourquoi ?
27:33Parce que ça va demander
27:34un effort.
27:34On l'a dit,
27:35on l'a quantifié.
27:35Il a été annoncé d'ailleurs
27:37lors du sommet de l'OTAN.
27:39Il a été repris.
27:40On connaît les 3,5%.
27:42Puis les 1,5%
27:43pour toute la guerre hybride
27:44qui a été décrite
27:45un petit peu avant
27:45sur ce plateau.
27:46Les 5% total.
27:48Certains y sont presque.
27:49La Pologne,
27:50les Pays-Baltes.
27:51Bon,
27:51le reste de l'Europe
27:52c'est plutôt 2,1%.
27:54Là où la Russie
27:55est à 6,7% en fait
27:56de son PIB.
27:58Donc,
27:58il y a besoin
27:59de ce réarmement.
28:00Pourquoi ?
28:00Parce que les menaces,
28:01elles ont été décrites
28:02par le chef d'état-major
28:03des armées
28:03dans sa conférence de presse.
28:05C'est assez singulier
28:07en fait,
28:07une conférence de presse
28:08par un chef d'état-major
28:09des armées
28:09qui prépare
28:10en tant qu'expert
28:11en fait,
28:12finalement,
28:13les esprits
28:14et qui indique
28:14et qui a fait le tour
28:15des menaces
28:16par le menu en fait.
28:17Les menaces d'abord
28:18qui pèsent
28:19sur le territoire national
28:20et parfois même
28:21ce sont des menaces
28:23éloignées
28:23qui rejaillissent
28:24très directement
28:25sur le territoire national.
28:26Ce sont les câbles sous-marins
28:27qui sont accrochés
28:28par ces flottes fantômes russes.
28:30Ce sont ces manœuvres
28:30d'intimidation dans l'espace
28:32alors que l'espace
28:32en fait,
28:33vous l'utilisez
28:34quasiment une quarantaine
28:35de fois par jour
28:36en tant que citoyen.
28:37On a l'impression
28:37de ce qu'il a décrit
28:38que c'est une menace
28:38quand même à tous les niveaux.
28:39Mais il l'a dit
28:40et il a montré
28:41qu'il y avait
28:41un empilement de menaces,
28:42un empilement de cris.
28:44Je crois que ce sont ses mots
28:45et qui fait qu'on est
28:46dans une situation
28:47totalement inouïe
28:47avec ce retour
28:48de la guerre
28:49inter-étatique
28:50sur le sol européen
28:53avec l'Ukraine
28:57l'expression la plus brutale
28:59et la plus désinhibée
29:00du rapport de force
29:02comme mode de règlement
29:03des conflits.
29:04Ce qui avait été mis
29:05entre parenthèses
29:06pendant une trentaine d'années
29:07pendant ces fameux
29:08dividendes de la paix
29:08et qui font que
29:10à l'époque,
29:11à la fin des années 90,
29:12avant la fin de la guerre froide,
29:14on était à ces 3,5% du PIB
29:16et on avait une armée
29:17certes bien moins équipée
29:18sur le plan
29:19des hautes technologies
29:20parce que la technologie
29:21était moins perfectionnée
29:22mais elle avait une épaisseur
29:23toute autre.
29:24Elle était finalement
29:24beaucoup plus capable.
29:25L'armée des années 90
29:27française était plus capable
29:29que l'armée d'aujourd'hui.
29:31Toute proportion
29:31gardée sur l'aspect
29:33des technologies,
29:34bien sûr.
29:35Pourquoi ?
29:35Parce qu'il y a cette épaisseur
29:36et le chef d'état-major
29:37l'a expliqué.
29:38Il y a la dissuasion,
29:39ça évidemment,
29:40c'est l'assurance-vie.
29:41Mais entre l'assurance-vie
29:43des intérêts vitaux
29:44et la capacité,
29:45j'allais dire,
29:45à dissuader aussi
29:47qu'une armée
29:48vienne grignoter
29:49sous le seuil
29:50du déclenchement
29:51de l'arme nucléaire
29:52par le président
29:53de la République...
29:54Avec la limite
29:54des intérêts vitaux.
29:55Voilà.
29:55Avec la limite
29:56des intérêts vitaux.
29:58Et donc,
29:58il faut cet épaulement,
29:59c'est le terme technique,
30:00l'épaulement de la dissuasion,
30:01donc des forces conventionnelles
30:03très épaisses,
30:03beaucoup plus épaisses,
30:05être capables,
30:05et je finirai là-dessus,
30:07de mener une guerre
30:07haute intensité
30:08dans la durée.
30:09Et c'est cette capacité
30:10à pouvoir le faire
30:11qui fait que vous n'aurez pas
30:12à le faire.
30:13C'est le gagner la guerre
30:14avant la guerre
30:14du général Burka.
30:15Et...
30:15William Aliza,
30:16tout ça passe
30:17par énormément d'argent
30:19à mettre dans notre armée,
30:22dans notre défense,
30:23à un moment où
30:25la France va devoir faire
30:26des économies.
30:28La loi de programmation militaire,
30:30c'est 413 milliards d'euros
30:31entre 2024 et 2030.
30:34Et il va falloir faire plus.
30:35A priori, effectivement,
30:36vu le diagnostic
30:37qui a été posé
30:38par le chef d'état-major
30:38des armées tout à l'heure,
30:40et on voit qu'il y a
30:40cet empilement des menaces
30:41qui vient d'être rappelé.
30:43En fait, il faudra faire plus
30:44par rapport à l'existant,
30:46sachant que l'existant
30:47est quand même
30:47sur une tendance haussière
30:48sur les trois dernières
30:50lois de programmation militaire.
30:52Depuis 2015,
30:52on est à peu près
30:53à plus de 25%
30:54pour le budget des armées
30:55en valeur réelle.
30:56Donc ça veut dire
30:56un effort substantiel.
30:58Mais par rapport
30:58à l'état du monde,
30:59aujourd'hui,
30:59on arrive péniblement
31:00à 2% du PIB,
31:01qui était la précédente cible
31:03au sein de l'OTAN.
31:04Aujourd'hui,
31:05il y a une nouvelle cible
31:06qui nous pousse
31:06à plutôt 3,5%
31:08pour se rendre du PIB
31:09dans la défense.
31:11Et ça, ça veut dire
31:11passer à peu près
31:12de 60 milliards
31:13en 2024
31:14à 100 milliards
31:16aux conditions
31:16de cette année.
31:17Donc on voit bien
31:18que l'effort budgétaire,
31:19il est substantiel
31:20par rapport aux menaces,
31:24mais aussi par rapport
31:25aux difficultés financières
31:27et budgétaires
31:28de la France
31:28à l'heure actuelle.
31:29Donc il y a un problème
31:30d'acceptabilité,
31:30et ce que va essayer
31:31de faire passer
31:32le chef de l'État
31:33dimanche,
31:34c'est cette question
31:34d'acceptabilité
31:35par les Français.
31:36Alors il y a deux sujets.
31:38Effectivement,
31:38il y a la question
31:39de l'acceptabilité
31:39et le diagnostic
31:41qui a été posé
31:41par le chef
31:42d'état-major des armées
31:42aujourd'hui
31:43est très clair.
31:44Il complète celui
31:45qui a été fait aussi
31:45par le directeur
31:46de la DGSE
31:47il y a quelques jours.
31:49Tout ça va dans le même sens.
31:50Et en fait,
31:50ça veut dire que
31:51par rapport
31:51à nos engagements internationaux,
31:53par rapport
31:53à le diagnostic
31:55qui est posé,
31:55il faudra faire plus.
31:56Après,
31:57l'acceptabilité,
31:58elle passe aussi
31:59par des choix budgétaires
32:00qui sont clairement assumés
32:01dans un contexte
32:02où aujourd'hui,
32:03effectivement,
32:04les choix budgétaires
32:05sont douloureux,
32:06le déficit est largement
32:07au-dessus
32:07de ce qui est prévu
32:08par les critères
32:08du pacte de stabilité
32:10et de croissance.
32:11Il y a d'autres priorités
32:13à financer également.
32:14Il n'y a pas que la défense,
32:15même si la défense,
32:16aujourd'hui,
32:16c'est un sujet important.
32:18On peut penser
32:18à l'adaptation
32:19au changement climatique.
32:21Encore pas longtemps,
32:21il y a un pic de canicule.
32:23Et tout ça,
32:23en fait,
32:23ce sont des choses
32:24à mettre en balance.
32:25C'est aussi pour ça
32:27que le président
32:27va s'exprimer.
32:28Et puis,
32:28le lendemain,
32:29il y aura le discours
32:29du Premier ministre
32:30également sur les enjeux budgétaires.
32:32Tout ça doit être compris
32:33de manière globale,
32:34évidemment.
32:35Olivier ?
32:35Vous parliez d'acceptabilité.
32:37On a immédiatement en tête
32:38l'acceptabilité financière,
32:41pécuniaire.
32:42Il va falloir encore
32:42payer plus d'impôts
32:43pour financer cet effort-là.
32:45Je pense qu'il y a aussi
32:45un élément
32:46que tu évoquais,
32:48Jérôme,
32:48qui est l'acceptabilité culturelle,
32:50c'est-à-dire
32:51le retour du fait d'armes
32:56dans la culture,
32:58dans notre culture partagée.
33:00Depuis la fin du service militaire
33:02en 1997,
33:05vous avez une génération entière
33:07pour qui les armes
33:09sont quelque chose
33:10de complètement étranger.
33:11Ils n'ont pas été formés,
33:13ils n'en ont jamais vu,
33:15ils n'ont jamais connu
33:16ce que pouvait être
33:17une vie militaire,
33:18ce que peut être
33:19le fait de recevoir des ordres,
33:21de les appliquer
33:22quoi qu'il arrive.
33:24Je prends juste deux minutes
33:25pour vous donner
33:26une anecdote,
33:27mais d'une personne proche
33:29de cette génération-là
33:30qui, à un moment donné,
33:31a réfléchi
33:32à épouser une carrière militaire,
33:34est-ce qu'il a bloqué ?
33:35C'était de se dire
33:35mais si on me demande
33:37d'aller sur une opération
33:38et je ne suis pas d'accord
33:38avec cette opération,
33:40il va falloir que je la fasse quand même.
33:41Je lui dis
33:41ben oui,
33:42c'est un peu le métier
33:43d'un militaire.
33:44Et c'était problématique,
33:45foncièrement problématique
33:46pour lui.
33:47Et aujourd'hui,
33:49on voit que
33:50ce qu'il va falloir
33:52que le président arrive à faire,
33:53c'est de refaire comprendre
33:55aux Français
33:55que la chose militaire,
33:57c'est leur quotidien.
33:58Alors que toutes les générations
33:59auparavant,
34:00encore une fois,
34:01sans forcément y adhérer,
34:02en luttant contre,
34:04avec des mouvements pacifistes,
34:05etc.,
34:05mais étaient concernées
34:06à un moment donné
34:08par le fait militaire
34:09ou par une guerre.
34:10Là,
34:11depuis 20 ans,
34:13les seules fois
34:14où on a parlé
34:14de militaires français,
34:15c'est pour expliquer
34:16qu'ils allaient mener
34:16une guerre très loin
34:17au nom d'une cause politique
34:19ou d'un engagement politique
34:20qui pouvait être discuté
34:22tranquillement
34:22à la terrasse d'un café.
34:23Mais on n'était pas
34:24directement concernés.
34:25Il y avait des professionnels
34:26dont c'était le métier.
34:28Ce qui est en train
34:28de se réamorcer
34:30un tout petit peu,
34:31c'est qu'en fait,
34:31ça va tous nous concerner
34:32d'une manière
34:33ou d'une autre.
34:33Jérôme,
34:35parce que ce qui pourrait
34:35être annoncé
34:36très concrètement,
34:37on parlait de réarmement
34:38psychologique,
34:39il y a beaucoup d'attentes
34:40ou beaucoup de possibilités
34:42au niveau d'un service national
34:44qui pourrait être visité,
34:46remis au goût du jour.
34:49Il y a une grosse attente
34:50sur la réserve.
34:51Il est prévu
34:52qu'il y ait 100 000 réservistes
34:53sur 5 à 10 ans.
34:54Il y en a aujourd'hui
34:5520 000,
34:56un peu plus de 20 000.
34:56Il y a une grosse attente
34:57sur la réserve,
34:58ça c'est une chose qui est sûre.
34:59Après,
34:59il y a une grosse attente
35:00sur la remobilisation
35:02de l'esprit de défense.
35:04La question du service
35:05militaire volontaire,
35:07le président fera ses annonces,
35:09le général Burkhard
35:10a savamment évité la question
35:13dans sa conférence de presse,
35:15c'était la toute dernière question.
35:16Avec un sourire.
35:17Avec un sourire.
35:18Voilà,
35:18donc il y aura certainement
35:19des propositions,
35:20bien sûr.
35:21Mais ça fait partie
35:21du réarmement psychologique
35:23de faire des propositions.
35:24On ne peut pas les anticiper.
35:25On ne peut pas les anticiper,
35:26mais par exemple,
35:26quand on voit le Danemark
35:27qui le 1er juillet
35:29a mis le service militaire
35:30pour les femmes.
35:31Et oui.
35:32Donc on se dit que,
35:34voilà,
35:34puisqu'on conçoit
35:35une défense française,
35:36mais une défense aussi
35:36au niveau européen,
35:37il y aura forcément
35:38des pistes dans ce sens-là.
35:40Il faut que l'ensemble,
35:41il faut que ce soit inclusif.
35:43Ça, c'est certain.
35:44Il faut que l'ensemble
35:44des citoyens
35:45se sentent concernés.
35:47Est-ce qu'on ira
35:47vers un retour
35:48au service militaire ?
35:49Probablement pas.
35:51Le ministre Lecornu
35:52l'a dit il y a quelques mois,
35:53les choses peuvent évoluer,
35:54mais ce n'est semble-t-il pas
35:55le modèle d'armée
35:56qui va changer.
35:57On reste sur une armée
35:58professionnelle.
35:59mais il y a mille et une façons
36:00en termes d'ingénieurie,
36:02j'allais dire,
36:02sociale,
36:03d'envisager
36:04une remobilisation
36:06efficace,
36:07parce qu'il faut que ce soit
36:08efficace,
36:08il ne faut pas que ce soit
36:09du saupoudrage,
36:10il faut que ce soit
36:11absorbable par les armées.
36:12Les armées contribuent
36:13pour une part
36:14à cet esprit de défense,
36:16contribuent pour une part
36:17à cette cohésion nationale.
36:19Et le général Burkhard
36:20le disait,
36:20ils ont une contribution
36:22importante,
36:22les armées,
36:23mais ce ne sont pas la seule.
36:24Donc il est possible aussi
36:25qu'il y ait des mécanos
36:28interministériels
36:29pour la cohésion nationale.
36:31Pour ce service
36:31militaire volontaire,
36:32je crois qu'il faut
36:32attendre les annonces.
36:34La réserve,
36:35moi je vous parle
36:36de mon expérience
36:36au Canada.
36:37Moi j'étais artilleur
36:39dans la force régulière
36:40pendant trois ans
36:41à temps plein.
36:41Ensuite,
36:42quand j'ai quitté,
36:42six mois après,
36:43j'ai rejoint une unité
36:44de renseignement
36:45de l'armée de terre
36:46dans la réserve opérationnelle.
36:48C'était très sérieux,
36:49c'était tous les mardis soirs
36:50et deux samedis par mois.
36:52En France,
36:52il n'y a pas l'équivalent
36:53de ça.
36:54L'inconvénient
36:55de ce genre de système
36:57où c'est très prenant,
36:58c'est que vous avez
36:59des gens qui ont
37:00un travail à temps plein
37:01et qui sont aussi réservistes.
37:03Et ça, ça va demander,
37:04si on veut avoir
37:05une réserve réellement
37:06opérationnelle en France,
37:08je pense que ça devrait
37:09prendre à peu près
37:09cette formule-là.
37:11Le seul hic que je vois,
37:13c'est que les gens
37:14qui accepteront
37:15de rejoindre
37:16cette réserve opérationnelle
37:17devront accepter
37:18de faire énormément
37:19de sacrifices
37:20sur leur temps
37:21de vie familiale
37:23et autres.
37:24Et c'est un coût.
37:25Ça va coûter cher aussi.
37:27Il faut les payer
37:27les réservistes.
37:28Mais je pense que,
37:30en ce qui concerne
37:30le retour du service militaire,
37:33j'ai travaillé
37:33avec l'IHDN
37:34l'année dernière
37:35et on avait planché,
37:37les gens de l'IHDN
37:39planchaient sur
37:39un éventuel retour.
37:42Les militaires
37:43sont contre.
37:45Il y a une bonne raison
37:45à ça,
37:46c'est qu'on n'a plus
37:46les infrastructures.
37:47tout a été vendu,
37:48tout a été...
37:49Il y a eu énormément
37:50de bêtises,
37:52de commises.
37:53Je regardais
37:53un document aujourd'hui,
37:55j'ai dit un document,
37:55les Néerlandais ont vendu
37:56leur dernier blindé,
37:58léopard,
37:58à l'armée canadienne
37:59en 2008
38:00pour que les Canadiens
38:01puissent s'en servir
38:02en Afghanistan.
38:03Les Pays-Bas
38:04n'ont plus de blindé lourd.
38:06Donc,
38:06ils veulent réacheter
38:07des léopards
38:082 à 8
38:09parce qu'ils n'ont pas
38:11de blindé.
38:12Donc,
38:12on a fait...
38:13C'est une catastrophe.
38:14La situation en Europe,
38:15elle est catastrophique.
38:16Et donc,
38:17pour ce qui est de la France,
38:18je pense que ça va coûter cher
38:20mais il va falloir trouver
38:21rapidement une solution
38:22parce qu'on a besoin
38:23de masse.
38:24Il faut remassifier
38:24les armées
38:25comme on va le faire
38:26probablement avec
38:27une réserve opérationnelle
38:28qui est efficace
38:30et qui va coûter cher.
38:32Julien Malisa ?
38:33En fait,
38:33sur la masse,
38:34il y a plusieurs pistes
38:35envisageables.
38:36Effectivement,
38:37les réservistes
38:37en font partie.
38:38On peut voir aussi
38:39les réservistes,
38:40par exemple,
38:40pour compléter
38:40certains métiers techniques
38:41qui sont difficiles
38:42à pourvoir
38:42et pour lesquels
38:43les expertises
38:44dans le domaine civil,
38:45ici du CIL,
38:46vont être utiles.
38:47Mais après,
38:48il y a aussi
38:48des outils technologiques.
38:50On voit,
38:50par exemple,
38:50en Ukraine,
38:51l'usage des drones
38:52qui permettent
38:53de démultiplier des forces.
38:55Et ça,
38:55c'est vrai que c'est une piste
38:56qui peut être
38:56tout à fait envisageable.
38:58Il y a des expérimentations
38:59qui sont conduites
38:59aujourd'hui
39:00sur acheter
39:01un petit volant drone
39:02pour regarder
39:03comment on peut
39:03les déployer
39:03dans les régiments,
39:04dans les unités.
39:05Et ça,
39:05c'est effectivement
39:06une façon
39:07assez rapidement
39:09de pouvoir créer
39:11des capacités militaires,
39:12tester des choses
39:13pour pouvoir se dire
39:14le moment venu,
39:14au moins pouvoir utiliser
39:16les compétences
39:19de ces gens-là aussi.
39:20Oui, exactement.
39:21C'est-à-dire
39:21d'avoir une formation
39:22à la fois civile
39:24et militaire
39:24sur certaines,
39:26par exemple,
39:26un droniste,
39:27que je puisse avoir
39:28une formation
39:28de droniste civil
39:29et une formation
39:30de droniste militaire
39:30si je le souhaite
39:31en complément.
39:31Alors ça,
39:32ça peut être une possibilité.
39:33Ça peut être aussi
39:33utilisé,
39:34je pensais plutôt
39:34dans la dimension
39:35industrielle,
39:36c'est-à-dire avoir
39:36des dronistes civils
39:37pour lesquels on pourrait
39:38intégrer des charges utiles,
39:40quel que soit
39:40le type de charge utile,
39:41en disant,
39:42on peut facilement switcher
39:43parce qu'on aura produit
39:45déjà des choses
39:46en grande quantité
39:47qui permettraient
39:48de compenser
39:49une forme de masse
39:51insuffisante à court terme.
39:52C'est exactement
39:52ce que font les Ukrainiens
39:54avec plusieurs millions
39:55d'unités de drones
39:56produites chaque année.
39:56Ça prendra quand même
39:57des fantassins,
39:58des artilleurs
39:58et des cavaliers
40:01et des blindés.
40:02C'est pas substituable,
40:03ce sera l'un et l'autre.
40:04Et là, c'est bien
40:05cet objet-là
40:05qui est à avoir l'esprit.
40:07Olivier Ravanello,
40:08est-ce qu'il faut
40:08qu'on pense
40:09à étage France
40:11ou à étage Europe ?
40:13Évidemment,
40:14à étage Europe.
40:15Et dans ce cas-là,
40:16je veux dire,
40:16c'est répartition des coûts
40:18ou c'est du chacun pour soi ?
40:20Ça commence à la maison.
40:22Ça commence d'abord
40:23chez soi,
40:24ça passe aussi en partie
40:25par l'OTAN
40:27et par la capacité
40:28à mettre en commun
40:29dans une organisation
40:31un peu structurée
40:33par l'OTAN.
40:34Et puis,
40:35ça passe,
40:36et ça,
40:37c'est sans doute
40:37le plus complexe,
40:39par des accords
40:40entre différents gouvernements
40:41pour développer
40:43des choses en commun
40:44et qu'il n'y ait pas
40:46des Italiens
40:47qui fabriquent
40:47la même chose
40:48que des Allemands
40:49et qui fabriquent
40:49la même chose
40:49que des Français
40:50et que la même arme
40:52ou le même avion
40:53soit mis sur le marché
40:54en disant
40:55on verra bien
40:57qui est le meilleur
40:58et qui arrive à avoir
40:58le plus de contrats
40:59en dehors de l'Europe.
41:01De faire des choix
41:02et d'accepter
41:03qu'il y ait des projets
41:04européens
41:05et des orientations
41:06et que certains pays
41:08prennent le lead
41:09sur certains secteurs,
41:10que d'autres pays
41:10prennent le lead
41:11sur d'autres secteurs.
41:12Et là,
41:12il faut une cohérence politique
41:15que,
41:16de mon point de vue,
41:17seul un moment
41:17de crise très court
41:19peut permettre.
41:20Et que si on essaye
41:21à long terme
41:22de planifier ça,
41:24il va y avoir
41:24des alternances politiques
41:25dans un pays
41:26et dans d'autres
41:26et ça,
41:26vous n'y arrivez jamais.
41:28Là,
41:28il y a une fenêtre de tir.
41:30Il me semble que c'est
41:30ce que le président
41:31de la République
41:32identifie.
41:33L'expression a joie.
41:35Il y a une fenêtre
41:36d'opportunité
41:37que le président
41:38de la République
41:38a identifiée
41:39pour essayer
41:41d'aller vite.
41:42Et je pense que c'est
41:42pour ça qu'il est
41:43dans une hyperactivité
41:45auprès des Britanniques,
41:46auprès des Allemands,
41:47auprès des Polonais
41:47pour essayer d'acter,
41:48de poser des choses
41:49qui soient
41:50le plus pérennes possible.
41:52Oui,
41:53il y aura certainement
41:53effectivement
41:54des logiques
41:55pan-européennes
41:56avec des agencements
41:59ad hoc
41:59parce qu'on a bien vu
42:00que le serpent de mer
42:02entre la spécialisation
42:04de certains pays
42:04sur certaines capacités
42:05et puis la mutualisation
42:06pour d'autres,
42:07ça fait en fait 30 ans
42:08qu'on entend parler de ça.
42:09Ça a progressé,
42:10il y a eu une accélération
42:11assez significative,
42:12il faut le dire,
42:13entre 2016 et 2021-2022
42:15sur l'Europe de la défense
42:16avec le Fonds européen
42:17de défense,
42:18etc.
42:18Mais finalement,
42:19ça ne reste pas dimensionnant,
42:21pas assez dimensionnant.
42:21Ce qui va faire véritablement
42:23la force,
42:23ce n'est pas l'addition
42:24des pauvretés nationales en fait.
42:26Ce qu'il faut,
42:26c'est qu'au niveau national,
42:28il y ait effectivement
42:28des réarmements.
42:29On voit la Pologne
42:30qui veut être la première armée
42:31d'Europe et qui le revendique.
42:33On voit l'Allemagne
42:34qui dit
42:34revendique vouloir être
42:36la première armée d'Europe aussi.
42:38Bon,
42:38il y a pas mal
42:39d'ambitions nationales
42:40qui s'expriment
42:41et effectivement,
42:42c'est à regarder
42:43de très près,
42:44mais c'est aussi le signe
42:45que ça passe par là.
42:46Quand on voit effectivement
42:47que la France
42:49et le Royaume-Uni
42:50font front uni
42:51sur la question
42:51de la dissuasion nucléaire,
42:53bon,
42:53même s'il faudrait quand même
42:55regarder ça de près,
42:57c'est une concertation politique
42:58à mon,
42:58après pour le reste,
42:59elles restent quand même
43:00très indépendantes
43:00l'une et l'autre.
43:01Voilà,
43:02et la France est indépendante,
43:03les Britanniques un peu moins
43:05vis-à-vis des États-Unis,
43:06mais il y a ce côté front uni
43:07pour montrer que le retrait
43:08des Américains
43:09fait qu'en Europe,
43:11il y a un besoin
43:11quand même de se fédérer.
43:13Voilà,
43:13et puis il y a aussi
43:14ce besoin de rééquilibrer
43:16ce qui,
43:17au Naguère,
43:18était quand même,
43:18j'allais dire,
43:19la vraie locomotive
43:20de l'Europe de la Défense,
43:21c'est-à-dire France et Allemagne,
43:22et puis là,
43:22on sait que ça bat quand même
43:23un peu de l'aile.
43:24Et l'ensemble des programmes
43:26qui tournent autour de ça
43:27ont quand même
43:28beaucoup de mal à émerger,
43:29le SCAF et d'autres.
43:30Bon,
43:30donc en réalité,
43:31ne nous trompons pas,
43:32il ne faut pas s'illusionner.
43:34Si,
43:35on ne va pas se...
43:36Il n'y a plus le parapluie américain
43:37pour ceux des Européens
43:38qui comptaient dessus,
43:39voilà,
43:39ce n'est pas le cas de la France,
43:41mais il n'y aura pas non plus
43:42une dilution
43:43dans un effort européen
43:44qui serait différent
43:46des efforts nationaux.
43:47En fait,
43:48au plan national,
43:49ça va faire mal
43:50d'une façon ou d'une autre.
43:51C'est ça,
43:52la préparation des esprits.
43:53C'est-à-dire qu'en réalité,
43:54depuis 30 ans,
43:55ce qui s'est passé,
43:57c'est qu'il y a eu
43:58un confort social
43:59qui s'est construit
44:00en dépit
44:01des armées
44:03et en dépit
44:04de cet effort de défense.
44:06Là où il fallait,
44:07et tout le monde le sait,
44:08et ça a été documenté,
44:10et la Cour des Comptes le sait,
44:11là où il aurait fallu
44:11des transformations sans doute
44:13et des réformes.
44:13C'est-à-dire embourgeoisé.
44:15Voilà.
44:15Et donc,
44:16ce confort-là,
44:17aujourd'hui,
44:18il n'est plus possible.
44:19Donc,
44:19si on doit se réarmer
44:21et rester vivant,
44:22ce sera au prix
44:23d'un certain confort.
44:24Voilà.
44:25Et ce n'est pas...
44:26Mais c'est aussi
44:27une industrie.
44:28C'est aussi une industrie
44:30qu'on va solliciter,
44:31qu'on va développer.
44:31Bien sûr,
44:32mais les industries,
44:32elles sont d'abord nationales.
44:36Tu le sais comme moi,
44:37Olivier.
44:37Les logiques,
44:38elles sont d'abord nationales.
44:39C'est très difficile
44:40de construire des clusters.
44:41de tir ou d'opportunité.
44:42De tir,
44:43j'aime bien.
44:44C'est en temps de crise,
44:45en général,
44:46que les plus grandes innovations
44:49militaires se font
44:50et souvent,
44:50avec une réduction des coûts,
44:53si justement,
44:53on peut se mettre en commun
44:54pour produire.
44:56Je regardais les chiffres
44:57pour les systèmes
44:58antiaériens en France.
45:00C'est dramatique.
45:01On a 60 lanceurs,
45:03je pense,
45:04tout confondu,
45:05la SAMPT et Crotal.
45:07typiquement,
45:09le solaire moyenne portée,
45:12dont on estime
45:13qu'il y en a probablement
45:14un en Ukraine,
45:15ça c'est sûr,
45:17ça c'est un système
45:18franco-italien.
45:19Vous voyez,
45:19c'est ça.
45:20Il y a un quid sur l'Italie
45:22qui, je crois,
45:24sur les questions navales,
45:26aéronautiques,
45:27avec les hélicoptères,
45:28un véritable savoir-faire
45:29et qu'on n'entend pas.
45:30On ne sait pas
45:30s'ils sont dans le mouvement.
45:31Ça fait partie du problème,
45:33quand même.
45:34La cohésion européenne
45:35sur ce réarmement
45:37fait partie du problème.
45:39Parce que les Italiens
45:39travaillent beaucoup
45:40avec les Américains.
45:42Leonardo a beaucoup
45:44de contrats avec...
45:45Il y avait Augusta Bell,
45:47qui est des hélicoptères.
45:48Donc les Italiens
45:50sont un peu...
45:51C'est compliqué
45:52de faire travailler
45:53les Européens
45:54tout ensemble.
45:55Voilà.
45:55C'est vrai que ça peut
45:56progresser par bon
45:57et les crises sont propices
45:58à ça,
45:59mais souvent plutôt
45:59sur des modules
46:01à géométrie variable.
46:02Probablement pas
46:03au niveau fédéral,
46:04voilà, à 27.
46:05Sur le nucléaire,
46:06on avait plein de choses
46:07à dire aussi.
46:07Je pense qu'il y a
46:08un manque de flexibilité,
46:09mais on n'a peut-être
46:10pas le temps.
46:11Un petit mot aussi,
46:12Olivier Ravanello,
46:13peut-être sur la position
46:14de Donald Trump,
46:15extrêmement,
46:16on va dire,
46:18versatiles
46:19avec la Russie
46:21et dont on a du mal
46:22à suivre le chemin.
46:24Le problème,
46:25le sentiment qu'on a,
46:26c'est que Trump
46:27a absolument brûlé
46:28tous ses vaisseaux
46:29avec Poutine.
46:30Et c'est qu'en voulant
46:31jouer à la fois
46:32au début
46:32sur
46:34je vais réussir
46:36à l'amadouer
46:36et je vais réussir
46:38à lui faire entendre raison
46:39et puis
46:40de taper sur la tête
46:41de Zelensky
46:41et puis
46:42de revenir derrière
46:43Zelensky,
46:44de promettre
46:45des missiles patriotes
46:46le lundi
46:47pour les enlever
46:48le vendredi
46:49et puis les repromettre
46:50le mardi.
46:51Vous avez un leader
46:52qui perd en crédibilité
46:53et ce que l'on entend
46:55aussi beaucoup,
46:55c'est que du côté
46:56du Kremlin,
46:57il n'est plus du tout
46:58pris au sérieux
46:59et que le seul moyen
47:01qu'il aurait
47:01de revenir
47:02et de réapparaître
47:04comme étant
47:04un interlocuteur
47:05crédible et sérieux,
47:07c'est un investissement
47:08militaire
47:09extrêmement fort.
47:10Extrêmement fort.
47:12Pas de quelques patriotes
47:13parce qu'encore une fois,
47:14il a tué son crédit
47:15tout seul.
47:16Personne n'a forcé.
47:18Et en tuant
47:19le fait
47:19qu'il puisse être
47:20une menace potentielle
47:21pour la Russie,
47:22qui a toujours été
47:23un petit peu l'ombre
47:24qui planait
47:24des Etats-Unis,
47:25c'est-à-dire
47:25le seul pays
47:26que la Russie
47:27quand même regarde
47:28avec un peu de crainte,
47:29c'était les Etats-Unis
47:30en disant
47:30s'il bouge,
47:31qu'est-ce qui se passe ?
47:33Voilà,
47:34on avait eu
47:34le même phénomène
47:35lorsque Obama
47:35avait clairement dit
47:36en Syrie
47:37on n'interviendra pas.
47:39Poutine l'a compris
47:40comme un signal
47:41et ils y sont allés
47:42en se disant
47:42ok, le champ est libre.
47:44Poutine aujourd'hui
47:44a la conviction profonde
47:46qu'il a le champ libre
47:47en Ukraine
47:47et que personne
47:48ne va venir
47:49le faire reculer.
47:50L'ambition de l'Europe
47:51c'est juste
47:52qu'il arrête d'avancer.
47:53Qui le fera reculer ?
47:54À ce stade,
47:55personne.
47:56Mais c'est possible
47:57que Trump ait compris
47:58enfin que l'autre
48:00se moque de lui,
48:01j'espère.
48:01Oui, mais comment
48:02revenir dans le jeu ?
48:03C'est ça le problème.
48:04Comment refaire peur
48:05quand vous êtes allé
48:06aussi loin dans le roi inu ?
48:08L'annonce de lundi
48:10ce sera peut-être
48:11des sanctions secondaires.
48:13C'est ce qu'on attend.
48:14On a fait le Kremlin
48:15a dit qu'il y aurait
48:16probablement une annonce
48:17américaine lundi.
48:18L'idéal,
48:19ce serait moi,
48:19c'est ce que je prends
48:20depuis 2022
48:21mais je suis un vat en guerre,
48:22c'est qu'il faudrait
48:23donner des tomahawks
48:24à l'Ukraine
48:25et il ne faut pas
48:26avoir peur des Russes.
48:28Je ne comprends pas
48:29pourquoi on est tellement...
48:32L'escalade nucléaire.
48:34Telle escalade nucléaire.
48:35Le cadenas nucléaire.
48:37C'est un jeu.
48:37C'est un pari.
48:38C'est un pari.
48:39C'est ça.
48:39C'est un pari.
48:41Le pari a été fait.
48:42Le pari a été fait jusqu'alors.
48:44C'est un pari.
48:45Ce n'est pas un jeu d'échec.
48:46C'est du bluff.
48:48Mais c'est dans les deux sens.
48:49C'est-à-dire que
48:49c'est ça aussi.
48:51C'est que l'argument
48:51se retourne contre Poutine aussi.
48:53S'il devait avancer un jour
48:54trop loin dans une Europe
48:56qui est quand même
48:56une Europe nucléaire
48:57par la France,
48:58par les Britanniques,
49:00les Américains quand même aussi
49:01qui seraient intéressés,
49:02ça se retourne contre lui
49:03l'argument aussi.
49:04Donc finalement,
49:05ce jeu de la dissuasion
49:06qui dessert effectivement
49:07les Ukrainiens là-dessus
49:08parce qu'il y a toujours
49:10ce verrou
49:10et quelque part,
49:12il sert aussi les Européens
49:13parce que Poutine
49:14sait quand même
49:15que rentrer comme ça
49:16massivement
49:17dans les terres
49:18de l'Europe
49:18et de l'OTAN,
49:19ça ne se fera pas sans casse.
49:21Voilà.
49:21Ça ne se fera pas sans casse.
49:22Donc il n'y a aucun intérêt
49:24à le faire.
49:25Je trouve que le problème,
49:26un des problèmes majeurs
49:27de cette crise
49:28déclenchée par Poutine,
49:30c'est qu'il a envahi
49:31un pays
49:32sous son parapluie nucléaire.
49:35Et j'ai peur
49:36que ça donne des idées
49:37à d'autres personnalités
49:38du même genre,
49:39c'est-à-dire Erdogan
49:40ou...
49:41Imaginez Erdogan
49:43avec l'armes chères.
49:43Il y a des B61
49:45chez lui
49:45à Incirlik,
49:46mais sous double clé.
49:48Mais la Turquie
49:49avec des armes nucléaires,
49:50ça pourrait être tentant
49:51pour les Turcs
49:52de dire,
49:52je vais faire comme
49:53les Russes
49:53ont fait en Ukraine.
49:54Personne ne va m'empêcher
49:55puisque j'ai un gros revolver,
49:58c'est-à-dire le nucléaire.
49:59Et donc,
49:59moi,
50:00je pense qu'il faut
50:00faire quelque chose.
50:02Il faut prendre son courage
50:03à deux mains.
50:05Et comme Kiki a dit
50:07tout à l'heure
50:07à battre l'avion,
50:08c'est M. Poirot
50:10qui est parti.
50:11L'avion russe
50:14quand il a violé
50:15l'espace aérien estonien,
50:17il fallait tirer dessus.
50:18Les Turcs l'ont fait.
50:20La semaine d'après,
50:21ils se tapaient dans le dos
50:21les Russes et les Turcs
50:22à Istanbul.
50:23Julien Malisa.
50:23Juste un point complémentaire
50:25parce que j'ai eu la chance
50:26de faire pas mal de conférences
50:27depuis quelques semaines
50:28et quelques mois.
50:29Et en fait,
50:30il y a un moment de torpeur
50:31de la part d'un certain
50:31nombre d'alliés européens
50:33de la position américaine.
50:36Et effectivement,
50:36il y a un enjeu,
50:38me semble-t-il,
50:39de ce que vous avez expliqué.
50:40C'est-à-dire
50:40Trump,
50:42une forme de doute
50:43sur sa fiabilité
50:44au sein de l'alliance.
50:46Et donc,
50:46les pays européens
50:46se sont vraiment,
50:48j'ai senti ça
50:48dans beaucoup d'événements
50:49auxquels j'ai pu participer,
50:50se sont dit
50:51en fait,
50:51c'est crédible,
50:53il faut vraiment y aller,
50:54il faut vraiment investir.
50:55Et en fait,
50:55investir durablement.
50:56C'est-à-dire,
50:57ce n'est pas atteindre
50:57une fois trois et demi
50:58puis revenir à quelque chose
50:59qu'on a connu.
51:00C'est vraiment un investissement
51:01qui va être ressemblé
51:02à quelque chose
51:03qu'on a connu
51:03pendant la guerre froide.
51:04C'est effectivement
51:05un changement d'état d'esprit.
51:06Mais globalement,
51:07beaucoup de gens
51:08avec qui j'ai pu échanger
51:09sur ces questions
51:10se sont dit,
51:11en fait,
51:12peu importe ce qui se passera
51:13après Trump,
51:13de toute façon,
51:14il y aura toujours ce doute
51:15qui va s'instiller
51:16et il faudra investir
51:17de manière durable
51:18dans la défense
51:19avec la difficulté,
51:20c'est un point
51:21que vous aviez évoqué
51:21aussi tout à l'heure,
51:22c'est un problème
51:22de coordination
51:23à l'échelle européenne.
51:24C'est-à-dire que
51:25l'Europe de la défense,
51:26ce n'est pas que la somme
51:27de...
51:28Enfin,
51:28c'est la somme
51:29des budgets,
51:30des capacités industrielles.
51:31C'est d'abord ça.
51:33Mais en fait,
51:33il faudrait que ce soit
51:34plus que ça
51:34parce que si jamais
51:35on veut créer vraiment
51:36beaucoup de capacités
51:37supplémentaires,
51:38il faudrait que ce soit
51:39un facteur multiplicateur
51:40plus élevé.
51:41Et là,
51:41ce n'est pas si simple que ça
51:42vu le défaut de coordination
51:44à l'échelle européenne.
51:45Et avec une autre crise
51:47qui nous prend au nez
51:47et notamment au nez de Trump,
51:49c'est une crise à Taïwan
51:50sur laquelle il ne pourrait pas
51:53ne pas se positionner
51:54et ne pas intervenir
51:54et donc encore plus
51:56délaisser l'Ukraine.
51:57Merci,
51:57merci à vous.
51:58On y reviendra bien évidemment
51:59dimanche soir
51:59avec le discours
52:01du président Emmanuel Macron.
52:02Discours aux armées
52:03à Brienne.
52:05à Brienne.
Recommandations
24:27
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À suivre
1:07:00
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5:30
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1:22:08
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