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  • il y a 1 heure
C'est une interview exclusive qu'a diffusé hier soir le journal de France 2, dans sa deuxième partie qui était consacrée à la lutte contre la drogue. Amine Kessaci était en direct sur le plateau du 20h face à Léa Salamé. Une prise de parole qui intervient au lendemain des obsèques de son frère à Marseille.

Lors de celles-ci, encadrés par un important dispositif policier, Amine Kessaci, menacé depuis des mois, portait un gilet pare-balles. Mehdi Kessaci, 20 ans, a été assassiné il y a une semaine, abattu par deux hommes à moto en plein jour, à quelques mètres de l’Hôtel du département des Bouches-du-Rhône.

Hier soir, très digne et dans un discours très posé et très fort, Amine Kessaci a expliqué pourquoi, malgré les menaces, il avait décidé de prendre la parole:

"C'est important pour moi de parler car ma maman, qui a déjà perdu un fils, est en train d'enterrer un second fils qui avait 20 ans, elle est en train de revivre le même drame. Et mon frère n'avait rien à voir avec le trafic de drogue. Mais aujourd'hui si je veux vivre, si la lutte contre le narcotrafic a un sens, je dois parler.

Ce n'est pas un crime d'intimidation, car mon petit frère n'est coupable que d'une chose, c'est d'être mon petit frère. La part de culpabilité que je porte est énorme..

Ce n'est pas un crime d'intimidation car un crime. Un crime d'intimidation on peu faire marche arrière, là on ne peut pas faire marche arrière. Mon petit frère est mort, et je l'ai enterré hier.

Aujourd'hui le sang a coulé c'est un crime politique, un crime de lâches qui ont tué un innocent."

Et justement Amine Kessaci a appelé sur France 2, les marseillais à se mobiliser samedi pour une marche blanche :

"Plus on est à porter cette voix, et moins on devrait avoir peur. Aujourd’hui, on est quelques centaines à porter ce combat, à se mobiliser. Mais mobilisons-nous davantage et ça garantira la protection de tout le monde. Aujourd’hui, c’est ce que je veux dire aux Marseillaises et aux Marseillais : je suis là, je suis debout, mobilisons-nous et venez ce samedi pour rendre hommage à mon petit frère qui était innocent.

Un peu plus tôt, dans une tribune dans le monde, le jeune homme avait écrit :

"Je dirai, je répéterai, que Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic, son emprise. Je dirai la lâcheté des commanditaires des crimes. Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d'annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l'œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies."

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Transcription
00:00C'est important pour moi de prendre la parole pour différentes raisons.
00:03La première, c'est que ma maman, qui a déjà perdu un enfant,
00:05qui est déjà passé par cette épreuve, qui a déjà enterré un fils,
00:09aujourd'hui enterre un second fils.
00:11Hier, on a enterré mon petit frère qui avait 20 ans,
00:13et vous l'avez précisé, il n'avait rien à voir avec le narcotrafic,
00:16rien à voir avec le combat que je menais.
00:19Et la deuxième raison qui fait qu'aujourd'hui je dois parler,
00:22c'est que si aujourd'hui je veux vivre,
00:24si aujourd'hui la lutte contre le narcotrafic doit avoir un sens,
00:27aujourd'hui plus qu'hier, je dois parler.
00:30Vous avez 22 ans tout juste, c'est très très jeune pour traverser ce que vous traversez.
00:34Vous êtes militant écologiste, engagé depuis longtemps dans la lutte contre le narcotrafic à Marseille.
00:41Le ministre de l'Intérieur a parlé d'un point de bascule avec ce qui s'est passé avec votre frère.
00:46Il parle d'un crime d'intimidation.
00:48Est-ce que le mot est juste ?
00:50C'est vous qu'on voulait viser ?
00:51C'est vous à qui on voulait faire peur en tuant votre frère ?
00:55Aujourd'hui, il y a un message qui est clair,
00:57c'est que mon petit frère n'avait rien à voir avec le narcotrafic.
01:00Mon petit frère n'était pas connu ni des services de police, ni des services de justice.
01:04Et mon petit frère, il est coupable que d'une seule chose, c'est d'être mon petit frère.
01:09Donc la part de culpabilité que je porte aujourd'hui, elle est énorme.
01:12Et surtout, moi ce que je veux dire, c'est qu'il ne s'agit pas de crime d'avertissement.
01:15Parce qu'un avertissement, on peut y remédier après, on peut faire quelque chose.
01:19Aujourd'hui, le sang a coulé.
01:20J'ai enterré mon frère hier et il ne s'agit pas d'un crime d'avertissement,
01:24il s'agit d'un crime.
01:26Un crime politique, un crime de lâches qui ont assassiné un jeune innocent.
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