- il y a 5 mois
Le vendredi, samedi et dimanche soir, Karine de Ménonville est à la tête de Week-End Soir : un rendez-vous pour décrypter et débattre, au cœur de l’actualité.
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00:00:00Il y a cette phrase très importante, pour être libre il faut être craint, pour être craint il faut être puissant.
00:00:05C'est donc le signal donné ce soir par Emmanuel Macron dans son discours aux armées et aux français.
00:00:10Le ton est martial, il a cité aussi Georges Clemenceau, il faut savoir ce que l'on veut,
00:00:16quand on le sait il faut avoir le courage de le dire et quand on le dit il faut avoir le courage de le faire.
00:00:21Voilà donc pour parler de la tonalité, de l'élan donné, de ce qu'Emmanuel Macron présente comme un moment de bascule.
00:00:28Pour en parler sur ce plateau, Olivier Ravanello, bonsoir, consultant politique international, à vos côtés, Muriel Domenac,
00:00:35bonsoir, vous êtes ancienne ambassadrice de France à l'OTAN, merci d'être là.
00:00:40Nous avons également le colonel Jean-Luc Lefebvre, bonsoir colonel, ancien directeur des études à l'école de guerre,
00:00:45ancien colonel de l'armée de l'air, Ulrich Bounat, bonsoir, en analyste géopolitique, chercheur associé chez Eurocréative,
00:00:53le lieutenant-colonel Vincent Arbarillet, bonsoir, historien militaire et docteur en sciences politiques et histoire contemporaine,
00:01:00et Jean-Michel Jacques, bonsoir, vous allez nous apporter votre regard,
00:01:03vous êtes le président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale,
00:01:07vous êtes également député ensemble pour la République du Morbihan.
00:01:11On va commencer par cette annonce forte, ce budget doublé en dix ans, entre 2017 et 2027,
00:01:19qui va porter l'effort à 64 milliards en 2027, on écoute le président de la République.
00:01:25Cette nouvelle ère pour la nation suppose de nouveaux budgets pour nos armées.
00:01:30En conscience, nous assumons de porter un effort nouveau et historique.
00:01:35Alors que nous avions prévu de doubler le budget d'ici 2030, nous allons le doubler d'ici 2027.
00:01:42A cette fin, une actualisation de la loi de programmation militaire sera présentée à l'automne,
00:01:47qui prévoira l'effort que nous devrons porter jusqu'en 2027 sous ma responsabilité.
00:01:53Le budget des armées en 2017 était de 32 milliards d'euros.
00:01:57S'ajoutera à la loi de programmation militaire actuelle un effort de 3,5 milliards d'euros en 2026
00:02:06et de 3 milliards d'euros supplémentaires l'année suivante.
00:02:11En tout état de cause, nous refusons que ce réarmement passe par l'endettement.
00:02:16Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière.
00:02:21Alors voilà pour le chiffre, le ton et l'annonce.
00:02:26Jean-Michel Jacques, 64 milliards, une somme qui paraît énorme.
00:02:31Le président nous dit qu'on doit durcir notre capacité et nos forces.
00:02:35Ces milliards en plus, on en fait quoi ?
00:02:36On va les mettre dans différents domaines, que ce soit dans le monde matériel ou immatériel,
00:02:42parce qu'on a des menaces qui se superposent les unes aux autres,
00:02:46des menaces dans l'espace par exemple, où les conflits sont maintenant dans l'espace,
00:02:51dans le milieu aérien, sur terre, dans les mers, dans le monde sous-marin aussi.
00:02:56Vous savez, on a des câbles qui passent sous les mers.
00:02:59En mer, on a toutes les marchandises.
00:03:0198% des marchandises passent par la mer.
00:03:05Et c'est important de maîtriser tous ces espaces.
00:03:07À titre d'information, la Chine en ce moment fait une marine française tous les trois ans.
00:03:13Donc vous imaginez bien que tenir les mers, c'est tenir le commerce.
00:03:17Quand vous dites « fait une marine française », pour qu'on se rende compte,
00:03:19c'est-à-dire en termes de bateaux, ça représente quoi ?
00:03:22Qu'est-ce que fait la Chine exactement ?
00:03:24Eh bien, elle multiplie ses bâtiments, que ce soit des porte-avions,
00:03:27que ce soit des frégates, que ce soit des sous-marins.
00:03:30Et son idée, c'est de tenir par exemple la mer,
00:03:34parce que l'économie, vous savez que l'économie aussi,
00:03:37les marchandises passent par la mer.
00:03:38Et en fait, on est à un moment, dans une nouvelle ère,
00:03:41où il faut tenir tous les espaces.
00:03:43Que ce soit des espaces physiques, comme la mer qu'on vient d'évoquer,
00:03:46mais aussi dans les espaces immatériels.
00:03:47Ça peut être l'information, par exemple, d'où ces attaques de câbles sous-marins
00:03:51qu'on a en mer Baltique, par exemple,
00:03:54par des navires fantômes russes,
00:03:57mais aussi dans l'espace où l'information passe,
00:04:01où on peut faire du renseignement,
00:04:03où à ce jour, nous avons des satellites qui peuvent attaquer d'autres satellites.
00:04:07Et donc, pour répondre à votre question,
00:04:10eh bien la France a besoin d'investir plus
00:04:12pour tenir l'ensemble de ces espaces.
00:04:14– Lieutenant-colonel Arbaretti, investir plus,
00:04:17on l'a bien compris,
00:04:18on va passer de 32 milliards à 64 milliards en 10 ans.
00:04:21D'ailleurs, c'est un drôle de retournement de l'histoire, quand même,
00:04:25parce que si on se replace au début de la présidence d'Emmanuel Macron,
00:04:29la première présidence en 2017,
00:04:31on se souvient quand même de la démission de Pierre Devilliers,
00:04:33chef d'état-major des armées,
00:04:35à cause d'un désaccord sur des coupes du budget de 850 millions.
00:04:38On parlait alors de réduire le budget de l'armée.
00:04:40C'est-à-dire, si le monde a changé en 10 ans,
00:04:43s'il y a eu ce mouvement de bascule dont nous parle ce soir le président de la République,
00:04:47aujourd'hui, quand on a un ministre des armées hier qui, dans une interview,
00:04:50nous dit qu'on a attaqué le muscle et l'os des armées françaises,
00:04:54on commence par quoi ?
00:04:55On les met où, ces milliards, de manière prioritaire ?
00:04:57– De manière prioritaire, il faut redonner aux unités
00:05:00les moyens de combattre et de remplir leurs missions.
00:05:03Alors, je vais vous donner un exemple,
00:05:04étant un ancien de l'armée de terre,
00:05:07vous aviez des régiments de chars à 80 chars,
00:05:09et ces régiments, une fois constitués,
00:05:11ce n'est pas pour le plaisir d'aligner les 80 chars,
00:05:12c'est aussi de les entraîner ensemble,
00:05:14en groupement d'escadrons, en escadrons, voilà.
00:05:17Et dans les années, début des années 2000,
00:05:21on a réduit ces régiments à 10 chars.
00:05:23Les autres, on les a mis en dépôt,
00:05:25et ça veut dire que les gens pour s'entraîner,
00:05:27je parle bien d'unité d'engagé,
00:05:29ils n'avaient que 10 chars pour tirer,
00:05:31ils n'avaient que 10 chars,
00:05:32donc ils passaient les uns derrière les autres,
00:05:34et ça me faisait penser,
00:05:35je vais conner un petit peu l'histoire,
00:05:36alors, en 1914, il y avait 3 véhicules
00:05:39dans chaque régiment d'infanterie française,
00:05:41et donc évidemment, on montrait aux soldats
00:05:43à quoi ressemblait un camion,
00:05:451914,
00:05:46et ces véhicules, bien sûr,
00:05:48il a fallu en acheter
00:05:49dans les pays neutres,
00:05:51pendant un an,
00:05:52de 1914 à 1915,
00:05:54et l'industrie française
00:05:55ne s'est réveillée qu'en 1916,
00:05:56mais le rythme des opérations
00:05:59n'était pas du tout le même,
00:06:00donc en 1940,
00:06:02il était plus rapide,
00:06:03on en a fait les frais.
00:06:04Donc en fait, je pense que tout cela
00:06:06veille à d'abord
00:06:09à cesser le syndrome de l'autruche,
00:06:12comme le dit Pierre Servan dans un de ses livres,
00:06:15c'est-à-dire qu'ils sont à l'origine
00:06:16de défaites françaises,
00:06:17comme en 1970,
00:06:18en 1914,
00:06:19les premières batailles ont été catastrophiques,
00:06:21et 1940,
00:06:22donc il faut réveiller
00:06:23et commencer par redonner aux unités
00:06:25les capacités de combattre le Kazachéan,
00:06:28et au moins de s'entraîner.
00:06:28– Muriel Doménac,
00:06:30d'un point de vue plus géopolitique,
00:06:32quand vous entendez ce ton martial
00:06:34donné par le président de la République,
00:06:36ce réveil, en quelque sorte,
00:06:37ce sursaut demandé aux Français,
00:06:41d'où il trouve sa source ?
00:06:42Est-ce que c'est la France
00:06:44qui veut retrouver sa place ?
00:06:45Est-ce que la France qui est menacée ?
00:06:46Ou est-ce que c'est l'allié américain
00:06:48qui nous pousse à reprendre les commandes ?
00:06:50– Ce réarmement,
00:06:52nous nous le devons à nous-mêmes.
00:06:53Évidemment,
00:06:54le président américain,
00:06:55Donald Trump,
00:06:56a été très clair.
00:06:58Peut-être qu'il défendra l'Europe,
00:07:01mais ce n'est pas sûr.
00:07:02Donc on a une protection américaine
00:07:04qui est moins forte,
00:07:05on a une menace russe
00:07:07qui va croissant,
00:07:08qui sera encore plus forte
00:07:09si l'Ukraine ne tient pas.
00:07:11C'est pour ça que soutenir l'Ukraine,
00:07:13c'est essentiel,
00:07:14c'est un investissement
00:07:15dans notre sécurité.
00:07:17Et donc,
00:07:17face à une pression russe
00:07:19et à une protection américaine incertaine,
00:07:22on est obligé de réarmer
00:07:24et la France n'est pas seule.
00:07:26Nos partenaires européens réarment,
00:07:29la Pologne réarme massivement.
00:07:32La Pologne,
00:07:33elle est en train d'atteindre
00:07:34quasiment les 5% du PIB
00:07:37uniquement sur la défense.
00:07:39La France est à 2%
00:07:40et donc,
00:07:41cette accélération de notre réarmement
00:07:43pour la France,
00:07:45c'est à la fois répondre à la menace,
00:07:47prévenir une prochaine agression
00:07:49et prendre notre part
00:07:51dans la sécurité européenne
00:07:52parce que nous sommes attendus.
00:07:54Alors,
00:07:55nous ne le faisons pas seuls.
00:07:56Vous avez vu que nous avons noué
00:07:58un partenariat spécifique.
00:07:59On aura l'occasion d'en parler
00:08:00avec les Britanniques
00:08:01parce que nous sommes
00:08:02les deux puissances nucléaires européennes.
00:08:04Puis,
00:08:04le président de la République
00:08:05a annoncé un sommet franco-allemand
00:08:07sur la défense et la sécurité
00:08:08fin août.
00:08:10Donc,
00:08:10on va jouer collectif.
00:08:11Colonel.
00:08:11Oui,
00:08:12moi,
00:08:12je voudrais dire
00:08:13qu'il ne faut pas se réarmer
00:08:15pour gagner la guerre d'hier.
00:08:18Il faut se préparer
00:08:19à la guerre de demain.
00:08:20Et la guerre de demain,
00:08:21ça ne va pas être
00:08:22d'aligner des chars
00:08:23sur un champ de bataille.
00:08:25Ça va être
00:08:26des lignées de drones.
00:08:28Et il va falloir
00:08:29que nos industriels
00:08:31de la défense
00:08:31changent complètement
00:08:33leur manière de penser.
00:08:35C'est un complet changement
00:08:36de paradigme
00:08:37parce qu'au lieu
00:08:38de passer
00:08:39des années,
00:08:40voire des décennies
00:08:41pour certains programmes
00:08:42d'armement,
00:08:43quand on conçoit
00:08:44un avion de chasse
00:08:45ou une nouvelle frégate,
00:08:47etc.,
00:08:47c'est des décennies.
00:08:49Il va falloir
00:08:51être capable
00:08:51en quelques mois,
00:08:53voire quelques semaines,
00:08:55de faire évoluer
00:08:56des toutes petites machines
00:08:57très efficaces
00:09:00et qu'on va produire
00:09:02par milliers.
00:09:05C'est ce qui se passe
00:09:05en Ukraine aujourd'hui.
00:09:07Quand on parle
00:09:08de l'effort demandé
00:09:09aux industriels,
00:09:09et ça,
00:09:10c'est extrêmement intéressant
00:09:10parce que sur
00:09:11les drones,
00:09:12la France n'est pas
00:09:13au rendez-vous
00:09:14pour le moment,
00:09:15on va prendre
00:09:16l'exemple
00:09:16des canons César,
00:09:17par exemple.
00:09:17Les canons César,
00:09:18c'était 2 par mois
00:09:20en 2022,
00:09:216 par mois
00:09:21fin 2023.
00:09:22Aujourd'hui,
00:09:23on est complètement
00:09:23satisfaits à 12 par mois
00:09:25en 2025,
00:09:26mais ça semble
00:09:27très long.
00:09:28On est encore
00:09:28très loin
00:09:29du concept
00:09:29d'économie de guerre,
00:09:30non ?
00:09:31Oui,
00:09:31on est dans une logique
00:09:32d'économie de guerre.
00:09:33En tout cas,
00:09:34le président de la République
00:09:35a lancé une impulsion
00:09:36pour que nos industriels
00:09:37rentrent dans une logique
00:09:38d'économie de guerre.
00:09:39maintenant une véritable
00:09:41économie de guerre,
00:09:42c'est beaucoup plus
00:09:43d'argent investi
00:09:45dans la défense.
00:09:46Donc c'est encore
00:09:46un autre modèle.
00:09:48Le jour où on est
00:09:49vraiment en guerre,
00:09:50nous rentrons vraiment
00:09:50dans cette économie de guerre.
00:09:52Néanmoins,
00:09:52ce qu'il faut,
00:09:53c'est très rapidement,
00:09:54comme vient de le dire
00:09:55le colonel,
00:09:56c'est changer quand même
00:09:57de format,
00:09:58aller plus vite.
00:09:59Sachant que la technologie,
00:10:01les boucles technologiques
00:10:02sont de plus en plus courtes,
00:10:03beaucoup de choses
00:10:04sont arrivées,
00:10:05comme le quantique,
00:10:06l'intelligence artificielle,
00:10:08et ça,
00:10:08ça demande énormément
00:10:09d'investissement.
00:10:11Donc ça veut dire que
00:10:11non seulement il faut
00:10:12produire plus vite,
00:10:13mais il faut revoir aussi
00:10:14nos modèles économiques,
00:10:16c'est-à-dire comment
00:10:17nos entreprises s'organisent.
00:10:18Donc là,
00:10:19il y a aussi un problème
00:10:20de financement,
00:10:21comment nos grands groupes
00:10:22bancaires peuvent soutenir
00:10:24notre industrie,
00:10:25c'est une question.
00:10:26Et puis,
00:10:27nous avons aussi
00:10:27cette recherche
00:10:29et ce développement
00:10:30que nous devons avoir,
00:10:31et l'État a un rôle moteur,
00:10:33en la matière,
00:10:34dans des domaines
00:10:35tels que le quantique,
00:10:36l'intelligence artificielle
00:10:37et bien d'autres domaines.
00:10:39Colonel,
00:10:40il y a aussi l'aspect
00:10:42de la rapidité
00:10:44de financement
00:10:45dans les boucles
00:10:45d'approvisionnement.
00:10:47On a un système
00:10:48avec les marchés
00:10:51d'armement.
00:10:52Alors d'abord,
00:10:52il faut que l'argent
00:10:53qui aujourd'hui
00:10:54est souhaité
00:10:55par le président
00:10:56de la République,
00:10:57demain soit voté
00:10:58par le Parlement,
00:10:59avec les difficultés
00:11:01que l'on connaît
00:11:02du Parlement
00:11:03où il n'y a pas
00:11:03de majorité
00:11:04aujourd'hui.
00:11:06Ensuite,
00:11:06une fois que cet argent
00:11:07est voté,
00:11:09il est alloué.
00:11:10Il faut que la délégation
00:11:11générale pour l'armement
00:11:13lance des appels
00:11:14d'offres,
00:11:15passe des marchés.
00:11:16Tout ça,
00:11:16ça prend énormément
00:11:17de temps.
00:11:18Et avant,
00:11:20d'avoir la première commande.
00:11:21Ensuite,
00:11:22les industriels fabriquent
00:11:23et c'est livré après.
00:11:26Donc,
00:11:26il faut non seulement
00:11:27que les industriels
00:11:28soient beaucoup plus rapides
00:11:30pour faire évoluer
00:11:31leur matériel,
00:11:32mais il faut aussi
00:11:33que toute la machine
00:11:35administrative
00:11:36et même parlementaire
00:11:39soit beaucoup plus rapide,
00:11:42beaucoup plus réactive
00:11:43si on veut être efficace
00:11:45dans le réarmement
00:11:46de la France.
00:11:46Alors,
00:11:46on a parlé de l'industrie,
00:11:48on va continuer
00:11:49à en parler,
00:11:50mais il y a aussi
00:11:50ce qu'on appelle
00:11:51le côté réarmement psychologique
00:11:54qui a été beaucoup évoqué
00:11:55ces derniers temps.
00:11:57On s'attendait peut-être
00:11:59à des annonces
00:11:59sur un service militaire.
00:12:01Le président a eu ces mots.
00:12:03Nous devons être mieux armés,
00:12:05lucides et unis.
00:12:07Une force d'âme.
00:12:08Il dit vouloir développer
00:12:10la réserve.
00:12:11On va l'écouter
00:12:11et on va y revenir ensuite.
00:12:14La guerre en Ukraine
00:12:15démontre que pour tenir,
00:12:16il faut de la bravoure
00:12:17mais aussi des stocks
00:12:18et une industrie
00:12:19de défense adaptée.
00:12:21Il faut une nation
00:12:21capable de tenir,
00:12:22d'être mobilisée.
00:12:24C'est aussi pourquoi
00:12:24nous devons accélérer
00:12:27les efforts
00:12:27sur notre réserve
00:12:28et je crois aussi
00:12:30que l'on doit donner
00:12:30à la jeunesse
00:12:31un nouveau cadre
00:12:33pour servir
00:12:34selon d'autres modalités
00:12:36au sein de nos armées.
00:12:38Alors, Olivier Horé,
00:12:39à Vanellol,
00:12:39il y a ces mots
00:12:40extrêmement importants.
00:12:41Donner à la jeunesse
00:12:42un nouveau cadre
00:12:43pour servir.
00:12:44Oui,
00:12:44et la réponse
00:12:45sera apportée
00:12:45à l'automne.
00:12:46On sent bien
00:12:47que c'est toujours
00:12:47cette réflexion
00:12:48autour du retour
00:12:49du service militaire
00:12:50qui est sur la table
00:12:51et qui doit être encore
00:12:52véritablement peaufinée.
00:12:54C'est intéressant
00:12:55de voir ce qu'ont fait
00:12:56les autres pays européens
00:12:57pendant que nous,
00:12:58nous avons abandonné
00:12:59cette idée
00:13:00de service militaire
00:13:00suite à la décision
00:13:02de Jacques Chirac.
00:13:03En Europe,
00:13:04vous avez l'Autriche,
00:13:05Chypre, Chypre,
00:13:06le Danemark,
00:13:06l'Estonie,
00:13:07la Finlande
00:13:07et la Grèce
00:13:08qui n'ont jamais
00:13:09abandonné
00:13:10le principe
00:13:10de conscription.
00:13:13Vous les voyez ici
00:13:14apparaître en orange.
00:13:16En revanche,
00:13:17depuis le début
00:13:18de l'offensive
00:13:18en Ukraine,
00:13:19il y a des pays
00:13:20frontaliers
00:13:20qui se sont dit
00:13:23que ce serait peut-être
00:13:24bien de mobiliser
00:13:25aussi un peu plus
00:13:26d'hommes
00:13:26et qui,
00:13:28en plus,
00:13:29pour beaucoup d'entre eux,
00:13:30avaient déjà une histoire
00:13:30longue et compliquée
00:13:32avec la Russie.
00:13:32C'est comme cela
00:13:33qu'en 2014,
00:13:34la Lituanie
00:13:35est le premier pays
00:13:36à rétablir
00:13:36le service militaire
00:13:37obligatoire.
00:13:39Elle a été suivie
00:13:40ensuite par la Lettonie.
00:13:41Alors,
00:13:41en Lettonie,
00:13:42c'est par tirage au sort.
00:13:43Le service militaire
00:13:44est aussi réinstauré
00:13:45en Suède en 2017.
00:13:47On va peut-être
00:13:47le revoir sur cette carte
00:13:49pour bien se situer.
00:13:51En Suède,
00:13:52c'est basé
00:13:52sur la motivation
00:13:53et sur les capacités.
00:13:56Donc,
00:13:56c'est véritablement
00:13:56une volonté
00:13:58d'aller à la rencontre
00:13:59de l'armée.
00:14:00Et au Danemark,
00:14:01qui applique actuellement
00:14:02un service
00:14:03de quatre mois,
00:14:04c'est toujours
00:14:05le tirage au sort
00:14:06qui est utilisé.
00:14:08Et dans ces deux pays,
00:14:09les femmes sont intégrées
00:14:11aussi dans cet effort.
00:14:11Le Danemark,
00:14:12c'est depuis le 1er juillet
00:14:13que les femmes sont intégrées.
00:14:14Donc,
00:14:14il y a aussi
00:14:15une montée en puissance.
00:14:16Et une volonté
00:14:17d'être en phase
00:14:18avec la société
00:14:19et d'embrasser
00:14:20le maximum
00:14:20de citoyens possibles.
00:14:22Sur l'Europe de l'Est,
00:14:23c'est-à-dire
00:14:23sur les pays
00:14:24qui ont été
00:14:25sous domination soviétique
00:14:27et qui ont un passé
00:14:29très particulier
00:14:31avec Moscou.
00:14:32La plupart d'entre eux
00:14:33ont abandonné
00:14:34le principe
00:14:35de la conscription,
00:14:37si on fait simple,
00:14:38à peu près
00:14:38dans le même mouvement
00:14:39qui les a portés
00:14:40vers l'intégration
00:14:41à l'OTAN.
00:14:42Sans doute en se disant
00:14:43qu'on rentre
00:14:44dans un ensemble
00:14:44qui va garantir
00:14:46notre sécurité,
00:14:47on peut un tout petit peu
00:14:48baisser la voilure.
00:14:49Alors,
00:14:49ce sursaut
00:14:51qu'appelle Emmanuel Macron,
00:14:53est-ce que ça peut ressembler
00:14:54au service militaire
00:14:54que vous avez connu, Olivier ?
00:14:56Eh bien, écoutez,
00:14:57ça va en tout cas
00:14:58permettre de trancher
00:14:59un débat
00:15:01qui dure
00:15:01depuis un bon moment.
00:15:04Dans la mémoire collective,
00:15:05le service militaire
00:15:06avait deux fonctions.
00:15:07La première,
00:15:07c'était de donner
00:15:08les rudiments
00:15:09du maniement des armes,
00:15:11de faire en sorte
00:15:12qu'un jeune
00:15:14puisse comprendre
00:15:15comment est-ce
00:15:15qu'on fonctionne
00:15:16en groupe
00:15:17selon une hiérarchie,
00:15:18comment on se conforme
00:15:19à cette hiérarchie,
00:15:20en gros,
00:15:21comment potentiellement
00:15:22un jour,
00:15:22on peut devenir un soldat.
00:15:23Et puis l'autre fonction,
00:15:24c'était d'être
00:15:25une sorte de creuset
00:15:26où tout le monde
00:15:27se croisait,
00:15:27se mélangeait.
00:15:28Ça permettait
00:15:28une cohésion nationale.
00:15:30Exactement.
00:15:30Où certains
00:15:31sortaient de leur confort
00:15:32et d'autres,
00:15:33au contraire,
00:15:33venant de milieux
00:15:34plus défavorisés,
00:15:35accédaient à des compétences
00:15:36et qui, parfois,
00:15:37les aidaient à s'intégrer
00:15:38ou même à trouver
00:15:39un travail.
00:15:40Et on le voit encore
00:15:41dans des livres
00:15:42ou dans des films,
00:15:43vous avez ce concept
00:15:44du copain de régiment.
00:15:46Le copain de régiment,
00:15:46il était à part.
00:15:47C'est quelqu'un
00:15:47qui n'était pas comme nous
00:15:48mais qui, malgré tout,
00:15:50on gardait un lien
00:15:50avec lui pendant très longtemps.
00:15:52Cette dimension-là
00:15:53de brassage culturel,
00:15:54de brassage sociétal,
00:15:56clairement,
00:15:57on voit que ce n'est pas
00:15:57ce qui est sur la table
00:15:58et ce n'est pas
00:15:59ce qui sera mis en avant
00:16:00en automne.
00:16:01La réflexion,
00:16:02c'est plus de se dire
00:16:03comment est-ce que,
00:16:05alors qu'on avait
00:16:05une armée de métiers
00:16:06qui s'étaient spécialisées,
00:16:07qu'on était capables
00:16:08de projeter,
00:16:09mais qui, en gros,
00:16:09fonctionnaient
00:16:10comme des super spécialistes,
00:16:12comment on les remet
00:16:12à l'intérieur de la société
00:16:14avec des gens
00:16:15de la réserve
00:16:15qui vont apporter
00:16:16leur savoir-faire civil
00:16:17et qui vont être capables
00:16:19de travailler avec des militaires
00:16:20parce que c'est une logique
00:16:21particulière
00:16:22et donc qui vont rejoindre
00:16:24cette réserve
00:16:24pour la faire grandir
00:16:25et puis d'autres des jeunes
00:16:27qui auront reçu cette formation
00:16:28et qui, eux aussi,
00:16:29un jour, peut-être,
00:16:30seront capables
00:16:31de s'intégrer
00:16:32et de travailler
00:16:33avec des militaires
00:16:34et avec cette logique
00:16:35de défense
00:16:36qui n'est pas celle du civil.
00:16:37Parce que ce que dit
00:16:38Emmanuel Macron,
00:16:39c'est qu'aujourd'hui,
00:16:39il nous faut aussi
00:16:40de la masse,
00:16:42lieutenant-colonel Arbarétier,
00:16:43il faut de la masse,
00:16:44il faut densifier
00:16:45notre armée.
00:16:47En gros,
00:16:47donc,
00:16:48il faut que ces jeunes
00:16:50qui sont formés
00:16:50de manière professionnelle
00:16:51mais qui feront partie
00:16:52de la réserve
00:16:53puissent appuyer
00:16:55l'armée professionnelle.
00:16:56Absolument.
00:16:56Et on le voit bien
00:16:57dans cette force
00:16:58de réassurance
00:17:00que les pays
00:17:02de la coalition,
00:17:04les pays volontaires
00:17:05veulent monter,
00:17:07veulent mettre sur pied
00:17:08en Ukraine
00:17:08après la signature
00:17:10d'un cessez-le-feu.
00:17:11On voit bien
00:17:11que sur les 40 000 hommes,
00:17:13la France peinerait
00:17:14à fournir 10 000 hommes
00:17:15et les Britanniques,
00:17:17pareil.
00:17:18Donc,
00:17:18il nous faut du nombre.
00:17:19Si vous voulez,
00:17:21le problème des capacités,
00:17:22là où je ne rejoint pas
00:17:22le colonel,
00:17:23les chars,
00:17:23ce n'est pas le combat d'hier.
00:17:25Il suffit de regarder
00:17:25ce qui se passe
00:17:26sur le front ukrainien.
00:17:29Vous avez les drones...
00:17:29Les chars ne sortent plus,
00:17:31ils se font descendre
00:17:32par les drones.
00:17:32Non, non, non,
00:17:32ils sortent.
00:17:33Regardez bien
00:17:33les documentations
00:17:34que fournissent les deux.
00:17:35Ils ne fonctionnent pas
00:17:36de la même façon
00:17:37mais ils fonctionnent.
00:17:38Et on pourrait dire
00:17:39la même chose
00:17:39des avions pilotés
00:17:40à ce moment-là
00:17:40par rapport aux drones.
00:17:41Mais bon,
00:17:42ça c'est une affaire
00:17:42de spécialistes.
00:17:44Donc,
00:17:44si vous voulez,
00:17:45le problème,
00:17:46c'est de fournir du nombre
00:17:47et ne serait-ce que
00:17:48pour remplacer
00:17:49les gens
00:17:50qui seraient tués au combat
00:17:51quand ils sont engagés.
00:17:53Quand on est dans un combat
00:17:54de haute intensité
00:17:55comme le sont les Ukrainiens,
00:17:57il y a ce que les Allemands
00:17:57appellent le Felderzats
00:17:58depuis très longtemps,
00:17:59c'est-à-dire
00:17:59remplacer au combat
00:18:01des gens qui soient qualifiés
00:18:03parce qu'une unité,
00:18:04elle devient vite neutralisée.
00:18:05Si vous avez 10%
00:18:07dans une unité
00:18:07de l'armée de terre
00:18:08qui sont soit blessés,
00:18:10soit morts,
00:18:13soit qui disparaissent,
00:18:15eh bien,
00:18:16cette unité,
00:18:17elle est neutralisée
00:18:18au plan tactique.
00:18:19Donc,
00:18:19si vous voulez,
00:18:19il faut reprendre
00:18:20les fondamentaux
00:18:21de la guerre
00:18:22de haute intensité
00:18:25qu'on avait
00:18:25au moment de la guerre froide
00:18:26parce qu'on s'attendait
00:18:27à une attaque
00:18:29qui n'est jamais venue,
00:18:29et Dieu merci,
00:18:30mais évidemment,
00:18:31on se préparait
00:18:32aux pertes massives,
00:18:34à un soutien administratif
00:18:35qui était taillé
00:18:36pour intégrer des gens
00:18:38en nombre suffisant,
00:18:40ce qu'on a perdu,
00:18:40évidemment,
00:18:41avec une armée professionnelle.
00:18:42Ulrich Bounin ?
00:18:42Juste pour revenir
00:18:43effectivement sur cette idée
00:18:44de service militaire,
00:18:46il faut bien comprendre
00:18:46que ça coûte quand même
00:18:47extrêmement cher.
00:18:48Si jamais c'était rétabli,
00:18:50ça coûterait énormément
00:18:50d'argent.
00:18:52C'est pour ça que ça ne serait
00:18:52pas rétabli comme ça existait.
00:18:54De toute façon,
00:18:54on n'a plus les cadres,
00:18:55on n'a plus le financement,
00:18:56ça serait différent.
00:18:57De réactiver des casernes,
00:18:58d'avoir des instructeurs
00:18:59qu'on n'a pas.
00:19:00Donc ça semble quand même
00:19:01logistiquement et financièrement
00:19:02absolument pas la bonne solution.
00:19:04En revanche,
00:19:04effectivement,
00:19:05augmenter la réserve,
00:19:06on envisage de passer
00:19:07par de 45 000 à 80 000 hommes
00:19:09d'ici 2030,
00:19:10et de les intégrer
00:19:10effectivement par petits groupes
00:19:12dans des unités déjà existantes
00:19:13pour qu'ils puissent se former,
00:19:14soit pour apporter
00:19:15leurs propres compétences
00:19:16parce que ce sont des gens
00:19:17qui ont déjà un peu d'expérience,
00:19:18soit parce que ce sont des jeunes
00:19:19qui ne vont pas forcément
00:19:21apporter leur expérience,
00:19:21mais qui vont acquérir
00:19:22de l'expérience
00:19:22au contact des militaires.
00:19:24En mon avis,
00:19:24c'est plutôt la solution
00:19:26qui semble la plus pérenne
00:19:28pour justement permettre
00:19:29d'augmenter la capacité
00:19:30sans gréver les budgets.
00:19:31Jean-Michel Jacques ?
00:19:32Oui, il faut toujours
00:19:33un ratio entre la masse
00:19:35et la cohérence.
00:19:36En fait,
00:19:37c'est ce que vous êtes
00:19:37en train de dire.
00:19:39Ça ne sert à rien
00:19:40d'avoir beaucoup de masse
00:19:40si les gens ne sont pas armés
00:19:42convenablement,
00:19:43s'ils n'ont pas les méthodes
00:19:44d'entraînement suffisantes
00:19:45et le temps d'entraînement suffisant,
00:19:47s'ils n'ont pas à côté d'eux
00:19:49un équipement suffisant,
00:19:51si de l'espace,
00:19:51s'ils n'ont pas des informations
00:19:53qui leur arrivent immédiat
00:19:54complètement.
00:19:55Donc, finalement,
00:19:56la nation a un budget
00:19:57et par rapport à ce budget,
00:19:59elle doit faire des choix.
00:20:00Donc, effectivement,
00:20:01l'histoire de la réserve
00:20:03est vraiment la bonne formule
00:20:04parce que ça permet
00:20:05de mobiliser des personnes
00:20:07qui, même s'ils arrêtent
00:20:09leur réserve,
00:20:10peuvent toujours être
00:20:10remobilisées
00:20:12parce qu'ils ont acquis
00:20:13une expérience
00:20:13et qui seront aptes
00:20:16très rapidement,
00:20:17en tout cas.
00:20:18Muriel Domenac ?
00:20:19Oui, à propos des jeunes,
00:20:21c'est essentiel
00:20:22que les jeunes comprennent
00:20:24pourquoi on fait tout ça.
00:20:26On a d'abord
00:20:26un devoir de lucidité.
00:20:28On sait,
00:20:29le chef d'état-major des armées,
00:20:30Thierry Burkart,
00:20:31l'a expliqué,
00:20:32le DGSE,
00:20:32Nicolas Lerner,
00:20:34également,
00:20:34dans l'explication
00:20:35de la menace,
00:20:36que les Russes
00:20:37cherchent à intervenir
00:20:40sous le seuil conventionnel
00:20:42en attaquant
00:20:42notre cohésion nationale.
00:20:44Donc,
00:20:45première raison
00:20:45pour expliquer
00:20:47à notre société,
00:20:47en particulier aux jeunes
00:20:48qui sont perméables
00:20:49souvent à des discours
00:20:50de désinformation,
00:20:52pourquoi on doit réarmer.
00:20:53Deuxième sujet,
00:20:54évidemment,
00:20:55dans une démocratie,
00:20:56on ne peut consentir
00:20:58un effort considérable
00:20:59envers les armées
00:21:00qu'avec le soutien
00:21:02de la société
00:21:02et notamment
00:21:03de ceux
00:21:04qui seraient amenés
00:21:07à payer des impôts
00:21:10plus tard,
00:21:11à voter,
00:21:11tout simplement.
00:21:12Et donc,
00:21:13ce devoir de lucidité
00:21:14envers la jeunesse,
00:21:16moi,
00:21:16je crois que c'est essentiel.
00:21:18On est plusieurs
00:21:19à intervenir
00:21:20à titre citoyen,
00:21:21ceux d'entre nous
00:21:22qui sommes anciens militaires,
00:21:24anciens diplomates,
00:21:25experts défense,
00:21:26à aller à travers le territoire
00:21:29pour expliquer la menace,
00:21:30expliquer que nous,
00:21:32moi, par exemple,
00:21:34j'ai été la génération
00:21:35des dividendes de la paix,
00:21:36eh bien,
00:21:36eux,
00:21:37ils sont la génération
00:21:37du retour du trajet.
00:21:38Et parce que je trouve
00:21:39que vous employez un mot
00:21:40qui est extrêmement important,
00:21:40quand vous employez le mot paix
00:21:42qui n'a pas été dit
00:21:43une seule fois
00:21:44par Emmanuel Macron,
00:21:45ce soir,
00:21:46on est passé d'une Europe
00:21:47à qui on remettait
00:21:48le prix Nobel de la paix
00:21:49en 2012,
00:21:50et excusez-moi,
00:21:51c'était il n'y a pas
00:21:51si longtemps,
00:21:51il y a 13 ans,
00:21:52à aujourd'hui,
00:21:53une Europe et une France
00:21:54qui se met dans un état
00:21:56de guerre
00:21:56pour faire face
00:21:57à une autre menace.
00:21:58On est dans un retournement
00:22:00de l'histoire,
00:22:00Olivier Ravanello.
00:22:01L'Europe s'est construite
00:22:03sur l'idée
00:22:04qu'en effet,
00:22:06la paix était au cœur
00:22:08de tout,
00:22:09était le bien
00:22:09le plus précieux,
00:22:11et que c'est sans doute
00:22:12en éloignant
00:22:13le plus loin possible
00:22:14la chose militaire
00:22:16qu'on allait la préserver.
00:22:18Et donc,
00:22:19qu'on allait,
00:22:19au contraire,
00:22:20s'appuyer sur les échanges,
00:22:22échanges culturels,
00:22:23échanges commerciaux,
00:22:24et que tous ces échanges,
00:22:26en créant du lien
00:22:27entre les Européens,
00:22:28les dissuaderaient
00:22:29de faire la guerre.
00:22:30Ça a plutôt bien fonctionné.
00:22:32La réalité aujourd'hui,
00:22:33c'est un monde
00:22:33où il y a des blocs régionaux
00:22:35qui émergent
00:22:36et qui revendiquent
00:22:37tout à la fois,
00:22:39c'est-à-dire
00:22:39une puissance régionale
00:22:40incontestée,
00:22:41ils veulent avoir
00:22:41une zone d'influence,
00:22:43ils revendiquent
00:22:43un modèle culturel
00:22:44qui n'est pas forcément
00:22:45le nôtre,
00:22:46des valeurs qui ne sont pas
00:22:46les nôtres,
00:22:47et pour cela,
00:22:47ils se dotent d'armées
00:22:48extrêmement puissantes.
00:22:49Vous avez la Chine,
00:22:50on en a parlé,
00:22:51les États-Unis,
00:22:52historiquement,
00:22:52qui sont en train,
00:22:53eux,
00:22:53de développer
00:22:54et d'envoyer des signaux
00:22:59comme toujours,
00:23:00la Russie,
00:23:00qu'elle soit soviétique
00:23:01ou qu'elle soit poutinenelle,
00:23:02elle reste sur les mêmes
00:23:03logiques impérialistes.
00:23:04Et face à cela,
00:23:06l'Europe,
00:23:07simplement des échanges
00:23:09de la culture
00:23:09et du commerce,
00:23:10ça ne marche plus.
00:23:11Ça ne marche plus
00:23:11parce que tous
00:23:12font du rapport de force,
00:23:14de l'utilisation
00:23:15de la force,
00:23:15qu'elle soit militaire,
00:23:17qu'elle soit commerciale,
00:23:19qu'elle soit dans
00:23:19les négociations,
00:23:20qu'elle soit cyber.
00:23:22L'utilisation de la force
00:23:24est aujourd'hui une norme.
00:23:25On ne se pose plus
00:23:25la question de
00:23:26on y va ou on n'y va pas.
00:23:27On y va.
00:23:27On y va un peu
00:23:28tout le temps
00:23:29en utilisant cette force.
00:23:31Et donc,
00:23:31il faut que l'Europe
00:23:31soit lucide,
00:23:32comme vous le dites,
00:23:33madame,
00:23:33et qu'elle se donne
00:23:34les moyens
00:23:35de pouvoir être
00:23:36à la hauteur des autres
00:23:37pour défendre
00:23:38un autre modèle.
00:23:40Non pas pour faire la guerre,
00:23:41parce qu'on pense souvent
00:23:42à une armée
00:23:43qui va nous défendre
00:23:44au cas où on soit attaqué.
00:23:45Mais c'est important
00:23:46d'être un allié aussi.
00:23:47Et là,
00:23:48en l'occurrence,
00:23:48ce qui se joue,
00:23:49c'est d'être un allié
00:23:50pour l'Ukraine
00:23:51parce qu'en étant
00:23:52l'allié de l'Ukraine,
00:23:53on défend aussi
00:23:54nos valeurs
00:23:55et nos principes.
00:23:56Colonel ?
00:23:58Et je voudrais rappeler
00:24:01que les événements
00:24:02de 2022
00:24:03avec l'invasion
00:24:04de l'Ukraine
00:24:05par la Russie
00:24:07sont très analogues
00:24:08aux événements
00:24:10de 1938
00:24:12quand Hitler
00:24:15a voulu
00:24:16envahir
00:24:17la Tchécoslovaquie
00:24:18et qu'il y a eu
00:24:20ces fameux accords
00:24:21de Munich
00:24:21signés par des gens
00:24:23qui voulaient
00:24:24sauvegarder la paix
00:24:25et qui finalement,
00:24:27comme Churchill
00:24:27l'avait prédit,
00:24:28ont eu le déshonneur
00:24:31et ont eu la guerre.
00:24:32Donc,
00:24:33le but,
00:24:34c'est quand même
00:24:35de rester en paix.
00:24:37C'est l'objectif.
00:24:38Le président
00:24:39n'a peut-être pas
00:24:39employé le mot paix,
00:24:40mais c'est l'objectif
00:24:41de la France.
00:24:42C'est de rester en paix
00:24:44dans une Europe
00:24:45en paix,
00:24:46mais qui se donne
00:24:48la force
00:24:48de se défendre
00:24:49parce qu'il y a
00:24:51visiblement
00:24:51un agresseur
00:24:53à nos frontières.
00:24:54J'ajouterais juste
00:24:56qu'on parlait
00:24:57effectivement
00:24:57de l'importance
00:24:58d'aider l'Ukraine,
00:24:59mais en fait,
00:24:59il y a aussi
00:24:59un certain nombre
00:25:00de pays européens
00:25:01qui attendent aussi
00:25:01le rôle de la France
00:25:02en tant que nation nucléaire,
00:25:04en tant que nation
00:25:04au Conseil de sécurité
00:25:05de l'ONU.
00:25:06Il y a énormément
00:25:06de pays en Europe centrale.
00:25:08Vu ce qui se passe
00:25:09aux Etats-Unis
00:25:09avec un allié
00:25:10qui est beaucoup
00:25:10moins fiable
00:25:11qu'avant,
00:25:11il y a un certain nombre
00:25:12de pays d'Europe centrale
00:25:13qui commencent à se dire
00:25:13justement,
00:25:14on attend de la France
00:25:16en tant que nation
00:25:17historiquement importante
00:25:18militairement
00:25:19et financièrement
00:25:20en Europe
00:25:20qu'elle puisse
00:25:21éventuellement
00:25:22monter en compétence
00:25:23pour venir nous aider.
00:25:24Donc,
00:25:24il y a ça aussi
00:25:24qui se joue.
00:25:25Alors,
00:25:25Emmanuel Macron a dit
00:25:26pour être libre,
00:25:27il faut être craint.
00:25:27Pour être craint,
00:25:28il faut être puissant.
00:25:29Au cœur de la puissance française,
00:25:31il y a la dissuasion nucléaire.
00:25:33Il a dit
00:25:33cette dissuasion nucléaire
00:25:34garantit notre liberté.
00:25:36On va les côtés réagir.
00:25:39Partout en Europe,
00:25:39la force de la France
00:25:40est attendue
00:25:41et dans notre monde
00:25:42dangereux et incertain,
00:25:44il est un pilier
00:25:44de notre sécurité
00:25:45qui ne vacillera pas.
00:25:48C'est notre dissuasion nucléaire.
00:25:50totalement
00:25:51et invariablement souveraine,
00:25:54elle garantit
00:25:55notre liberté.
00:25:56Emmanuel Gallichet
00:25:58est en direct avec nous.
00:25:59Bonsoir,
00:25:59enseignante chercheuse
00:26:00en physique nucléaire.
00:26:01Emmanuel,
00:26:02vous avez suivi
00:26:02bien évidemment
00:26:03le discours
00:26:04d'Emmanuel Macron
00:26:05et le retour
00:26:06du fait nucléaire
00:26:07plus que jamais
00:26:08extrêmement important
00:26:09sur la scène française.
00:26:13Oui,
00:26:13tout à fait.
00:26:14De tout temps,
00:26:15finalement,
00:26:16la dissuasion nucléaire
00:26:17depuis le général de Gaulle
00:26:18est vraiment
00:26:19le pilier central
00:26:20de la protection
00:26:22en fait du pays
00:26:23et on voit très bien
00:26:24ce soir
00:26:25qu'Emmanuel Macron
00:26:26continue dans cette lignée
00:26:28de vouloir être montré
00:26:29que la dissuasion nucléaire
00:26:31est vraiment
00:26:32une force importante
00:26:34pour la protection
00:26:35des intérêts vitaux
00:26:37de la France
00:26:37et même jusqu'à l'Europe
00:26:39évidemment.
00:26:40Et justement,
00:26:40c'est ce que j'allais vous dire,
00:26:41c'est qu'il y a
00:26:42nos intérêts vitaux
00:26:43avec une définition
00:26:44qui reste toujours
00:26:45à faire
00:26:46en fonction des moments
00:26:47et ce qu'il y a neuf,
00:26:48c'est la discussion
00:26:49avec les partenaires
00:26:50européens
00:26:51de cette force
00:26:52de dissuasion.
00:26:55Absolument.
00:26:56Donc,
00:26:56il a bien dit
00:26:57ce soir
00:26:58qu'il donnait
00:26:59au ministre des armées
00:27:01et au CEMA
00:27:04une feuille de route
00:27:06et un objectif
00:27:07d'aller discuter
00:27:08une stratégie,
00:27:10une réflexion
00:27:10sur la stratégie
00:27:11de défense
00:27:12avec au centre,
00:27:14évidemment,
00:27:14la dissuasion nucléaire.
00:27:15Donc ça,
00:27:16c'est un petit peu nouveau.
00:27:17Jusqu'à présent,
00:27:18on l'avait vu,
00:27:18bien sûr,
00:27:19ça fait quelques mois
00:27:19que les Européens
00:27:21le demandent.
00:27:22La semaine dernière,
00:27:23évidemment,
00:27:24il y a eu
00:27:24ces accords
00:27:25avec la Grande-Bretagne.
00:27:27Là,
00:27:27on est en train
00:27:28vraiment
00:27:28d'aller construire,
00:27:29je dirais,
00:27:30le futur
00:27:31de la dissuasion
00:27:32européenne
00:27:33au niveau nucléaire.
00:27:35Merci beaucoup,
00:27:36Emmanuel,
00:27:36pour votre éclairage.
00:27:38Jean-Michel Jacques,
00:27:39c'est vraiment
00:27:39un axe très important.
00:27:41On le sait,
00:27:42ça fait partie
00:27:43des forces de la France.
00:27:44Il y a eu cette rencontre
00:27:45avec le Premier ministre britannique
00:27:47il y a quelques jours.
00:27:48C'est dans cet axe-là
00:27:49qu'on va ?
00:27:50Oui,
00:27:50c'est dans cet axe-là
00:27:51et comme ça a été dit,
00:27:52la dissuasion nucléaire
00:27:53est vraiment
00:27:53la clé de voûte
00:27:54de notre système de défense.
00:27:55En France,
00:27:56le modèle de notre armée
00:27:57s'appuie sur
00:27:58la dissuasion nucléaire
00:28:00qui permet de développer,
00:28:02de monter en puissance
00:28:03dans tous les autres domaines.
00:28:05Maintenant,
00:28:05il faut bien être conscient
00:28:06que la France
00:28:07a un rôle particulier.
00:28:08c'est le seul pays européen,
00:28:10les Anglais nous ayant quitté,
00:28:12à avoir cette dissuasion nucléaire.
00:28:15Donc,
00:28:15par rapport à nos partenaires,
00:28:17nous avons un rôle particulier
00:28:18et nous sommes ce que l'on appelle
00:28:20une nation cadre,
00:28:21c'est-à-dire une nation
00:28:22qui peut emmener
00:28:23d'autres nations avec
00:28:24et organiser aussi le combat
00:28:26parce que nous avons aussi investi
00:28:29et grâce à la dissuasion nucléaire
00:28:31dans l'espace.
00:28:32Alors,
00:28:33bien,
00:28:33pas suffisamment,
00:28:34bien entendu,
00:28:35il faut qu'on aille plus loin
00:28:36avec nos partenaires européens
00:28:38mais l'espace doit être
00:28:39absolument tenu
00:28:40et à l'heure actuelle,
00:28:41la France a des capacités
00:28:43de renseignement,
00:28:44d'analyse
00:28:45et de coordination
00:28:47donc elle a un rôle
00:28:47très important
00:28:48entre cette capacité
00:28:49de pays cadre
00:28:50et sa dissuasion nucléaire
00:28:52et nous devons être au rendez-vous
00:28:53et continuer à être moteur
00:28:54pour les autres pays européens.
00:28:56Oui,
00:28:57alors je veux dire,
00:28:58la dissuasion,
00:28:59c'est le domaine du nucléaire
00:29:00mais ce n'est pas
00:29:01que le domaine du nucléaire,
00:29:02c'est sur le domaine
00:29:03des forces conventionnelles
00:29:04à condition
00:29:04qu'elles soient suffisantes.
00:29:06Et il y a une chose
00:29:07qui touche un de nos alliés
00:29:08justement,
00:29:09les Britanniques,
00:29:09en 1982
00:29:10quand l'Argentine
00:29:11envahit les Malouines,
00:29:12la dissuasion nucléaire britannique
00:29:14elle n'a pas dissuadé
00:29:16les Argentins,
00:29:17il a fallu qu'elles envoient
00:29:18un groupe à aéronoval conséquent
00:29:20et que Margaret Thatcher,
00:29:22pour ne pas la nommer,
00:29:24envoie ses forces
00:29:25vaincre les Argentins
00:29:27et reconquérir les Malouines
00:29:28ce qui ne fut pas
00:29:29une mince affaire
00:29:30et avec une armée professionnelle
00:29:31mais en nombre suffisant.
00:29:33Donc ça c'est un exemple
00:29:34aussi pour nous
00:29:34parce que la dissuasion nucléaire
00:29:36ce n'est pas la ligne Maginot
00:29:37derrière laquelle
00:29:37on se protège
00:29:39en se disant
00:29:40bon ben on va continuer
00:29:41comme avant,
00:29:42on va envoyer
00:29:43quelques armes à l'Ukraine
00:29:44le temps que les Ukrainiens
00:29:45finissent par battre les Russes
00:29:48avec en plus
00:29:48les sanctions économiques.
00:29:49Je pense que la dissuasion
00:29:50c'est un ensemble
00:29:52de forces conventionnelles
00:29:53en nombre suffisant.
00:29:54Je repense à la phrase
00:29:55de Staline,
00:29:56le Vatican,
00:29:57combien de divisions ?
00:29:58Quand on est avec Poutine
00:29:59c'est un peu la même chose
00:30:00même si Staline
00:30:01était géorgien
00:30:01et pas russe.
00:30:03Voilà,
00:30:03donc on est toujours
00:30:04dans cette logique
00:30:06de nombre
00:30:06avec les pays
00:30:08totalitaires.
00:30:09Eux ils ne respectent
00:30:10que la force
00:30:11et le nombre
00:30:11fait partie de la force.
00:30:12Ce n'est pas suffisant
00:30:13mais c'est quand même
00:30:14une partie.
00:30:15Muriel Dominac.
00:30:16Je suis tout à fait d'accord
00:30:17avec le lieutenant-colonel
00:30:19Arbaretier.
00:30:21C'est la raison
00:30:21pour laquelle
00:30:22on développe
00:30:23une dissuasion conventionnelle
00:30:24sur le flanc oriental
00:30:26de l'OTAN
00:30:26avec nos alliés.
00:30:27La France est nation cadre
00:30:29de la présence de l'OTAN
00:30:30en Roumanie.
00:30:31Elle participe
00:30:32à la présence de l'OTAN
00:30:33en Estonie
00:30:34et on a durci
00:30:36tout le dispositif
00:30:37le long du flanc oriental.
00:30:39Maintenant,
00:30:40la réalité
00:30:41c'est que la dissuasion nucléaire
00:30:42c'est aussi
00:30:43ce qui nous permet
00:30:44d'aider l'Ukraine
00:30:45à l'abri
00:30:46de la coercition russe.
00:30:48Les Russes savent très bien
00:30:48par où passe
00:30:49le soutien militaire
00:30:50à l'Ukraine.
00:30:51S'ils ne l'attaquent pas
00:30:53c'est qu'ils ne veulent pas
00:30:54prendre le risque
00:30:54d'une escalade nucléaire.
00:30:56Donc,
00:30:56la crédibilité
00:30:58en matière de dissuasion
00:30:59est essentielle
00:30:59et c'est aussi
00:31:00le sens
00:31:01de cette déclaration
00:31:02franco-britannique
00:31:02de cette semaine
00:31:03qui est essentielle
00:31:04par laquelle
00:31:05nos deux nations nucléaires
00:31:07en Europe
00:31:08disent deux choses.
00:31:10La première
00:31:10c'est que
00:31:11nos dissuasions
00:31:12en restant indépendantes
00:31:13peuvent se coordonner
00:31:14et la deuxième
00:31:15c'est qu'il n'y a pas
00:31:16de menaces extrêmes
00:31:18pour la sécurité de l'Europe
00:31:19qui ne rencontreraient
00:31:20une réponse
00:31:21de nos deux pays.
00:31:22Alors,
00:31:22c'est un message
00:31:23dans trois directions.
00:31:24D'abord,
00:31:25un message
00:31:26vis-à-vis de la Russie
00:31:28bien entendu,
00:31:29un message
00:31:30de réassurance
00:31:31vis-à-vis
00:31:31de nos partenaires
00:31:32européens.
00:31:33C'est aussi
00:31:33un message
00:31:34vers notre allié américain
00:31:35et ça,
00:31:36c'est l'historique
00:31:37de la dissuasion française,
00:31:38c'est de dire
00:31:39à l'allié américain
00:31:40nous pouvons
00:31:42nous défendre
00:31:42par nous-mêmes.
00:31:44Très important
00:31:44ce qui est en train
00:31:45de se passer
00:31:45en ce moment
00:31:47en partenariat
00:31:48avec les Britanniques
00:31:49et ce qu'a annoncé
00:31:50le président
00:31:50de la République
00:31:51dans le dialogue
00:31:52avec nos partenaires
00:31:53européens,
00:31:54comme le disait
00:31:54le président
00:31:55de la Commission.
00:31:56Et peut-être aussi
00:31:57un quatrième message
00:31:58dans cette intervention
00:31:59du président
00:32:00de la République
00:32:00aujourd'hui
00:32:01à destination
00:32:02des Français.
00:32:04Dans la volonté
00:32:05de ne pas se tromper
00:32:06d'ennemis.
00:32:07Et le ministre
00:32:09de la Défense
00:32:09a donné une interview
00:32:10ce matin
00:32:11en disant
00:32:11qu'il y avait
00:32:11un devoir aussi moral
00:32:13dans cette mobilisation.
00:32:15Ne pas se tromper
00:32:16d'ennemis,
00:32:16c'est par exemple
00:32:17ne pas assumer
00:32:21le discours
00:32:21qui est porté
00:32:22par une grande partie
00:32:23de la classe politique
00:32:24et partagé
00:32:25par une grande partie
00:32:26de nos concitoyens
00:32:27qui conviendrait
00:32:28à dire
00:32:29suffirait
00:32:31de suivre
00:32:31le modèle
00:32:32de Trump
00:32:32et de l'évolution
00:32:35américaine
00:32:35et par ailleurs
00:32:37de lâcher l'Ukraine
00:32:39parce qu'au fond
00:32:40Poutine,
00:32:41la Russie
00:32:41a bien des droits
00:32:42vaguement légitimes
00:32:43et historiques
00:32:44sur l'Ukraine
00:32:44donc autant apaisé
00:32:46que chacun soit
00:32:47dans sa zone d'influence.
00:32:49Vous avez
00:32:49une partie
00:32:50et une tendance politique
00:32:51qui serait assez en phase
00:32:53avec cette idée-là
00:32:54et de dire
00:32:55voilà
00:32:55pour régler le problème
00:32:57inutile d'avoir
00:32:58une armée surdimensionnée
00:32:59inutile d'avoir
00:33:00des postures militaires
00:33:02comme le président
00:33:02de la République
00:33:03il suffit en gros
00:33:04d'aller à Moscou
00:33:05et de s'aligner
00:33:07sur Trump.
00:33:08Il y avait clairement
00:33:09aujourd'hui
00:33:10la volonté
00:33:11de dire
00:33:11ça n'est pas une option
00:33:12ça n'est pas une option
00:33:14et la menace existe
00:33:15et elle est telle que
00:33:16ce n'est pas en faisant
00:33:18un petit voyage à Moscou
00:33:19qu'on arrivera
00:33:20à régler le problème.
00:33:21Colonel,
00:33:21vous vouliez rajouter
00:33:22quelque chose ?
00:33:23Oui,
00:33:23si vous permettez,
00:33:24moi je voudrais dire
00:33:24trois choses
00:33:25sur la dissuasion.
00:33:27La première
00:33:27c'est que la dissuasion
00:33:29c'est un pari
00:33:30sur ce que va faire
00:33:32l'adversaire.
00:33:33On n'est jamais sûr
00:33:34de ce que va faire
00:33:35l'adversaire.
00:33:36C'est un bras de fer.
00:33:36Donc la dissuasion
00:33:38ça n'est pas
00:33:40quelque chose
00:33:40d'absolu.
00:33:41La deuxième
00:33:42ça a été rappelé
00:33:44la dissuasion
00:33:46c'est la clé
00:33:47de voûte
00:33:48de la défense française.
00:33:50Mais ça
00:33:50c'est un mantra
00:33:51que les partisans
00:33:53de la dissuasion
00:33:54se répètent
00:33:55et répètent
00:33:56et disent aux gens
00:33:57et il serait important
00:34:00qu'il y ait
00:34:01un débat
00:34:02républicain
00:34:04un débat national
00:34:05un débat
00:34:06à l'Assemblée
00:34:08sur cette notion
00:34:11de dissuasion.
00:34:12Certains partis politiques
00:34:13comme les partis communistes
00:34:15ou les insoumis
00:34:15avaient un peu
00:34:16les propos
00:34:17tels que vous portez
00:34:18et nous voulions
00:34:20poser la question
00:34:21aux français.
00:34:21telles que les autres partis
00:34:23disaient que non
00:34:24parce que la fin
00:34:25de la dissuasion
00:34:26nucléaire
00:34:27c'est aussi
00:34:28permettre finalement
00:34:29de se dire
00:34:30à la Russie
00:34:31ou à d'autres
00:34:32si je veux avancer
00:34:33j'avancerai
00:34:34et je peux avancer
00:34:35jusqu'à Paris.
00:34:36Et la dissuasion
00:34:37empêche ça.
00:34:38C'est une assurance vie
00:34:39de la nation
00:34:40et ça a été débattu
00:34:41au Parlement
00:34:41pendant la loi
00:34:42de la nation militare
00:34:43et ça a été clairement
00:34:44une assurance vie
00:34:45dont les otages
00:34:46sont les français.
00:34:48Avant qu'on suive
00:34:48ce débat
00:34:49on va justement
00:34:50prendre la température
00:34:51à Moscou
00:34:51on va retrouver
00:34:52Paul Gogo
00:34:52qui nous attend
00:34:53je reviendrai vers
00:34:55vous c'est promis
00:34:56on va retrouver
00:34:56Paul Gogo
00:34:57qui nous attend
00:34:57à Moscou
00:34:58bonsoir Paul
00:35:00et on a beaucoup
00:35:01parlé de la menace russe
00:35:03à Paris
00:35:03ces trois derniers jours
00:35:05que ce soit
00:35:05le chef d'état-major
00:35:06des armées
00:35:06le ministre des armées
00:35:07Emmanuel Macron
00:35:08ce soir
00:35:09est-ce qu'il y a
00:35:11une réponse
00:35:12un début de réponse
00:35:13du côté du Kremlin ?
00:35:15Eh bien il y a
00:35:18en tout cas
00:35:19une attitude
00:35:19qu'on a vu apparaître
00:35:21lorsqu'Emmanuel Macron
00:35:22a lancé
00:35:24on va dire
00:35:24dans l'opinion
00:35:25pour la première fois
00:35:26il y a un peu plus
00:35:26d'un an maintenant
00:35:27l'idée d'éventuellement
00:35:28envoyer des soldats
00:35:30des hommes européens
00:35:31en Ukraine
00:35:32pour surveiller
00:35:34observer un éventuel
00:35:35cessez-le-feu
00:35:36ce point-là
00:35:38le Kremlin
00:35:38en a fait une ligne rouge
00:35:40totale et stricte
00:35:41qu'il ne cesse de rappeler
00:35:42le tout dans un contexte
00:35:44où jusqu'ici
00:35:45eh bien à Moscou
00:35:46on avait plutôt tendance
00:35:47à taper
00:35:47notamment dans les médias
00:35:48dans les médias d'Etat
00:35:49dans les infos quotidiennes
00:35:52sur les Etats-Unis
00:35:53l'ennemi commun
00:35:54traditionnel
00:35:55mais aussi sur les Anglais
00:35:56qui sont très engagés
00:35:57dans l'aide à l'Ukraine
00:35:58et depuis l'arrivée
00:36:00de Donald Trump
00:36:01au pouvoir
00:36:01eh bien on a vu
00:36:02cette stratégie
00:36:03cette façon
00:36:04de présenter les choses
00:36:05on va dire
00:36:05évoluer nettement
00:36:07avec des Américains
00:36:08dont on ne comprend pas
00:36:09même à Moscou
00:36:10toujours
00:36:11où ils veulent
00:36:12en venir
00:36:13qui ne sont plus forcément
00:36:14les premiers ennemis
00:36:15parce qu'on arrive
00:36:15à parler avec eux
00:36:16et une Union Européenne
00:36:18et notamment la France
00:36:19et les Anglais
00:36:20qui commencent un peu
00:36:21à devenir dérangeant
00:36:22pour Moscou
00:36:23c'est en tout cas
00:36:23ce qu'on ressent
00:36:24dans les médias
00:36:24parce que le Kremlin
00:36:26l'a encore dit clairement
00:36:27il y a quelques jours
00:36:27on considère désormais
00:36:29que la guerre en Ukraine
00:36:30si elle ne s'arrête pas
00:36:31si elle continue
00:36:32c'est parce qu'on aide l'Ukraine
00:36:33alors ça paraît évident
00:36:35dit comme ça
00:36:36parce que le Kremlin
00:36:37voudrait tout simplement
00:36:38qu'on arrête d'aider l'Ukraine
00:36:39pour pouvoir signer
00:36:40une capitulation
00:36:41de ce pays
00:36:42c'est donc ce que demande
00:36:44le président russe
00:36:45c'est ce que le président russe
00:36:46répète avec
00:36:47il est vrai
00:36:48des mots de plus en plus forts
00:36:49à l'encontre de la France
00:36:51et aussi à titre personnel
00:36:52d'Emmanuel Macron
00:36:53preuve que la France
00:36:55est désormais
00:36:55totalement dans les radars
00:36:57de la Russie
00:36:58Merci beaucoup Paul
00:36:59Paul Gogo
00:37:00en direct de Moscou
00:37:01Ulrich Buna
00:37:02ce que dit Paul
00:37:03et totalement ce qu'a dit
00:37:04le chef d'état-major des armées
00:37:05vendredi à la France
00:37:07cible numéro 1
00:37:08de la Russie
00:37:09Mais complètement
00:37:10en fait
00:37:10c'était déjà
00:37:11un petit peu
00:37:11une cible légitime historique
00:37:13parce que la France
00:37:14c'est quand même un pays
00:37:15occidental qui compte
00:37:16alors effectivement
00:37:16il n'était pas
00:37:17Enfin historique
00:37:18même s'il y a eu quand même
00:37:18des hauts et des bas
00:37:19et aussi des hauts
00:37:20dans nos relations
00:37:20Oui il n'était pas
00:37:21en tête de liste
00:37:22des ennemis affichés
00:37:23par la propagande
00:37:24du Kremlin
00:37:24qui effectivement
00:37:25étaient les Etats-Unis
00:37:25et la Grande-Bretagne
00:37:27et parfois un peu l'Allemagne
00:37:28mais pour le coup
00:37:29effectivement
00:37:29tout est lié
00:37:31c'est-à-dire que
00:37:32la dissuasion nucléaire française
00:37:34permet justement
00:37:34à la France
00:37:35de parler un peu plus fort
00:37:36ça posture aussi
00:37:37ça justifie aussi
00:37:38le fait d'avoir
00:37:39un siège au Conseil de sécurité
00:37:40et donc ça fait
00:37:41qu'on parle plus fort
00:37:42qu'on est aussi
00:37:43beaucoup plus écouté
00:37:43à Moscou
00:37:44que peuvent l'être
00:37:45d'autres pays européens
00:37:46et donc effectivement
00:37:47ça permet à la France
00:37:48d'avoir une certaine assurance
00:37:49dans des propositions
00:37:50qu'elle peut faire
00:37:50sur l'Ukraine
00:37:51et ça force
00:37:52entre guillemets
00:37:52ou en tout cas
00:37:53ça oblige la Russie
00:37:54d'une part à écouter
00:37:55et en plus de ça
00:37:56des fois à répondre
00:37:57et c'est comme ça
00:37:58en fait
00:37:58alors il y a des réponses
00:37:59effectivement publiques
00:38:00de la propagande
00:38:00on voit monter
00:38:01dans les sondages
00:38:02en Russie
00:38:03un sentiment
00:38:04entre guillemets
00:38:04anti-français
00:38:05mais qui est complètement
00:38:06créé par la propagande
00:38:07mais il y a aussi
00:38:08une réponse hybride
00:38:09qui vise justement
00:38:10à essayer de nous déstabiliser
00:38:11en interne
00:38:12avec des actions
00:38:13diverses et variées
00:38:14et on en revient
00:38:15un petit peu
00:38:15à une discussion
00:38:15qu'on a vue tout à l'heure
00:38:16c'est-à-dire qu'il faut bien
00:38:17justement que tout le monde
00:38:18comprenne en fait
00:38:19notamment en France
00:38:19ce qui se passe actuellement
00:38:20avec la Russie
00:38:21mais pas que
00:38:21avec l'Iran
00:38:22et d'autres pays
00:38:23pour justement éviter
00:38:25et de permettre à la Russie
00:38:26d'avoir
00:38:26ces espèces de fractures
00:38:28ouvertes aux sociétés
00:38:29dans lesquelles
00:38:29elles s'engagent
00:38:30pour fracturer les sociétés
00:38:32parce qu'Emmanuel Macron
00:38:33est revenu sur la menace russe
00:38:35mais pas que
00:38:35il avait aussi évoqué
00:38:37la menace terroriste
00:38:39le président qui insiste
00:38:39sur des conflits
00:38:41multiformes
00:38:42oui tout à fait
00:38:43menace terroriste
00:38:44islamique
00:38:45il a bien nommé
00:38:47c'est important
00:38:49et puis comme je vous le disais
00:38:50tout à l'heure
00:38:51par exemple la Chine aussi
00:38:52qui n'a pas forcément
00:38:53une posture agressive
00:38:54mais tout de même
00:38:55qui fait valoir
00:38:57ses droits
00:38:58en tout cas
00:38:59ce qu'elle considère
00:39:00être ses droits
00:39:01sur le plan international
00:39:02et on voit bien
00:39:03que c'est indispensable
00:39:05que nous nous réarmons
00:39:06encore plus
00:39:07bien que nous avons fait
00:39:08des efforts
00:39:08pour se faire respecter
00:39:10là votre reportage
00:39:12a été très clair
00:39:13la perception de Poutine
00:39:14ce qu'il essaye
00:39:15de nous imposer
00:39:16en nous mettant
00:39:17des limites rouges
00:39:19mais qui sont
00:39:19les siennes
00:39:21au nom de quoi
00:39:21on n'interviendrait pas
00:39:24si nous souhaitons
00:39:25dans le cadre
00:39:26d'un cessez-de-feu
00:39:27ou d'une paix durable
00:39:28si nous nous souhaitons
00:39:29y aller
00:39:29c'est pas à Poutine
00:39:31de nous dire
00:39:31si on y va
00:39:32ou pas
00:39:33on y va y aller
00:39:34si on le souhaite
00:39:35et parce que
00:39:36on sera armé
00:39:37et capable
00:39:38de tenir
00:39:39nos engagements
00:39:40et donc on voit bien
00:39:41que les menaces
00:39:42sont multiformes
00:39:43elles sont dans le monde
00:39:44immatériel
00:39:44dans l'espace
00:39:45mais aussi géographiquement
00:39:47un peu partout
00:39:47parce que l'Afrique aussi
00:39:48et on ne parle plus
00:39:49beaucoup de l'Afrique
00:39:51mais que ça soit
00:39:52le Sahel
00:39:53qui est toujours
00:39:54sur la menace terroriste
00:39:55avec les russes
00:39:56qui ont totalement
00:39:57déstabilisé énormément
00:39:58de pays en Afrique
00:39:59mais il y a le Moyen-Orient aussi
00:40:01regardez l'Iran
00:40:02regardez ce qui se passe
00:40:03au Moyen-Orient
00:40:04donc on a
00:40:05vraiment des conflits partout
00:40:06un conflit économique
00:40:08aussi
00:40:09si nous voulons
00:40:10nous faire respecter
00:40:11même sur le plan économique
00:40:13il faut aussi
00:40:14que nous puissions
00:40:14faire respecter
00:40:16les marchandises
00:40:19qui se déplacent
00:40:20et donc ça
00:40:21ça demande
00:40:22des bateaux
00:40:22ça demande
00:40:23des moyens
00:40:24s'estélites
00:40:24c'est ça que ça demande
00:40:25une armée complète
00:40:27et c'est ce qui fait
00:40:28la force de la France
00:40:28c'est que nous avons
00:40:29une armée
00:40:30qui tient aussi bien
00:40:32l'espace
00:40:32jusque dans les fonds marins
00:40:34en passant
00:40:35par la terre
00:40:36alors bien sûr
00:40:37pas suffisante
00:40:38et c'est là que
00:40:38avoir nos alliés
00:40:40européens
00:40:41est indispensable
00:40:42parce que nous sommes
00:40:42complémentaires
00:40:43par exemple la Pologne
00:40:44qui a une armée
00:40:45beaucoup plus grande
00:40:46par exemple dans les blindés
00:40:47entre autres
00:40:48qui ont leur utilité
00:40:50et bien nous sommes
00:40:51totalement complémentaires
00:40:52il ne faut pas oublier
00:40:53que la France
00:40:54a une particularité
00:40:55c'est que nous avons
00:40:56le deuxième espace maritime
00:40:57le plus grand du monde
00:40:58c'est à dire
00:40:58nous avons les outre-mer
00:40:59et donc nous avons
00:41:00une fonction pour l'Europe
00:41:02très particulière
00:41:03parce que finalement
00:41:04nous sommes les voisins du monde
00:41:05nous avons partout
00:41:06dans le monde
00:41:07nous avons des voisins
00:41:08et donc nous pouvons
00:41:09faire valoir
00:41:10nos droits français
00:41:11mais aussi
00:41:12la voie de l'Europe
00:41:13Marielle Domenac
00:41:14oui ce que je dis toujours
00:41:16aux lycéens
00:41:17sur la menace russe
00:41:18c'est l'ennemi
00:41:21qui vous désigne
00:41:22cette phrase
00:41:23de Julien Freud
00:41:23vous pouvez
00:41:24comme tous les pacifistes
00:41:26ne pas vous vouloir
00:41:27d'ennemi
00:41:27mais en fait
00:41:28c'est l'ennemi
00:41:29qui vous désigne
00:41:30et donc
00:41:31face à un ennemi
00:41:32déterminé
00:41:33le réflexe pacifiste
00:41:35en fait aboutit
00:41:37à l'exciter
00:41:38et donc
00:41:38si on veut
00:41:39préserver la paix
00:41:41et prévenir
00:41:41une prochaine agression
00:41:43il faut se doter
00:41:44des moyens
00:41:45de dissuader
00:41:46et de faire face
00:41:48mais cette notion
00:41:49que la France
00:41:50est ciblée
00:41:51et que
00:41:52la Russie
00:41:53la désigne
00:41:54il est essentiel
00:41:55qu'on la comprenne
00:41:56comme d'ailleurs
00:41:57nous avons été désignés
00:41:58par le terrorisme islamiste
00:41:59et nous continuons
00:42:00de démanteler
00:42:01des tentatives d'attentat
00:42:03il faut comprendre
00:42:04qu'on ne vit plus en paix
00:42:06on ne vit pas en guerre
00:42:07mais on a des menaces
00:42:08il faut y faire face
00:42:09on ne vit plus en paix
00:42:11on a des menaces
00:42:12même si on n'est pas en guerre
00:42:12c'est la tonalité
00:42:13du discours
00:42:14d'Emmanuel Macron
00:42:15si vous nous rejoignez
00:42:16quasiment 23h15
00:42:17les mots d'Emmanuel Macron
00:42:18aux armées
00:42:19et surtout aux français
00:42:20pour être libre
00:42:21il faut être craint
00:42:21pour être craint
00:42:22il faut être puissant
00:42:23le président
00:42:24qui annonce
00:42:24une accélération
00:42:25des dépenses
00:42:26de défense
00:42:27un budget
00:42:28qui va être porté
00:42:28à 64 milliards
00:42:30en 2027
00:42:32le double
00:42:32de 2017
00:42:33le double
00:42:34en 10 ans
00:42:35on réécoute le président
00:42:36cet effort
00:42:38devra aussi être
00:42:39celui de nos industriels
00:42:40et je le sais
00:42:42c'est leur motivation
00:42:44leur credo
00:42:45mais ils devront porter
00:42:47aux côtés de nos armées
00:42:48ce patriotisme
00:42:49ils devront produire
00:42:50encore davantage
00:42:51plus vite
00:42:51à moindre coût
00:42:52la DGA
00:42:53y veillera strictement
00:42:55et ils continueront
00:42:56aussi de privilégier
00:42:58nos territoires
00:42:59pour des capacités nouvelles
00:43:00des sites de production
00:43:01nouveaux
00:43:02comme nous l'avons vu
00:43:03ensemble il y a quelques mois
00:43:04encore à Bergerac
00:43:05Olivier Ravanello
00:43:06des milliards
00:43:07pour durcir
00:43:08notre capacité
00:43:09et nos forces
00:43:10Emmanuel Macron
00:43:11a eu ces mots
00:43:12jamais notre liberté
00:43:13n'a été si menacée
00:43:15depuis 1945
00:43:16sur notre continent
00:43:17c'est ainsi qu'il a commencé
00:43:18son discours
00:43:18oui et ça alimentera
00:43:21les conversations
00:43:22et les débats
00:43:23des férus d'histoire
00:43:24ce qui ne me semble pas
00:43:26que la guerre froide
00:43:27ait été un long fleuve
00:43:27tranquille
00:43:28mais si on met ça de côté
00:43:29la tonalité
00:43:31du président
00:43:32de la République
00:43:33c'était de dire
00:43:33et de faire prendre conscience
00:43:35que nous vivons en effet
00:43:36une évolution profonde
00:43:38et un moment historique
00:43:39ça oui
00:43:40un moment historique
00:43:41qui fait que nous devons
00:43:42changer un peu
00:43:43notre logiciel
00:43:44notamment en matière
00:43:45de défense
00:43:45et de stratégie
00:43:46et de le faire
00:43:47au niveau européen
00:43:48de construire sans doute
00:43:49la dernière pierre
00:43:50qui manque à l'édifice européen
00:43:52qui est cette pierre
00:43:53autour d'une défense commune
00:43:54et d'une stratégie
00:43:55et pour cela
00:43:57il y a un mot
00:43:58qui est revenu
00:43:59très régulièrement
00:44:00c'est en effet
00:44:01ce mot de durcir
00:44:02c'est à dire
00:44:03de se doter
00:44:04d'une armée
00:44:05alors
00:44:06il s'adresse
00:44:06aux militaires français
00:44:09donc on parle d'abord
00:44:10de l'armée française
00:44:10et du budget
00:44:11qui va être voté
00:44:12et qui va intégrer
00:44:13une partie
00:44:14pour la loi de finances militaire
00:44:15mais au global
00:44:16la philosophie
00:44:17est la même
00:44:18pour l'ensemble
00:44:18de l'Europe
00:44:19c'est d'avoir
00:44:19une armée
00:44:20qui soit
00:44:20plus performante
00:44:22plus efficace
00:44:24plus dure
00:44:24en quelque sorte
00:44:25mais il insiste aussi
00:44:26sur la dimension de masse
00:44:27c'est à dire
00:44:28plus importante
00:44:29avec plus d'hommes
00:44:31plus de femmes
00:44:32plus de matériel
00:44:33plus de compétences
00:44:34plus de ressources aussi
00:44:35et les ressources
00:44:36ça fait partie
00:44:37de toute cette réserve
00:44:38qui peut être mobilisée
00:44:39en cas de besoin
00:44:41et de le faire
00:44:42de manière concertée
00:44:43avec l'ensemble
00:44:44des pays européens
00:44:45et de se doter
00:44:46pour cela
00:44:46d'une industrie
00:44:47de défense européenne
00:44:48en convainquant
00:44:51les uns et les autres
00:44:52de travailler ensemble
00:44:53de se synchroniser
00:44:55pour développer
00:44:57un type d'armement
00:44:58européen
00:44:59en commun
00:45:00de ne pas en avoir
00:45:00deux
00:45:01qui seraient concurrentiels
00:45:02d'éviter
00:45:03d'acheter des armes
00:45:04à d'autres pays
00:45:06et donc
00:45:06le président l'a répété
00:45:08produisons européens
00:45:09achetons européens
00:45:10pour arriver
00:45:11à créer
00:45:13encore une fois
00:45:13ça va prendre
00:45:14plusieurs années
00:45:15cette cohérence
00:45:16européenne
00:45:17militaire et stratégique
00:45:18qui nous permettra
00:45:19d'être capable
00:45:20de contenir
00:45:21l'ennemi
00:45:22qui nous désigne
00:45:23en l'occurrence
00:45:23la Russie
00:45:24d'être capable
00:45:25de se faire entendre
00:45:27de s'affirmer
00:45:28l'objectif
00:45:29n'est pas
00:45:30d'engager le fer
00:45:31il y a d'autres
00:45:32nations
00:45:33qui en ce moment
00:45:34et la Russie
00:45:34en fait partie
00:45:35développent un arsenal
00:45:36militaire
00:45:37dans l'idée
00:45:38d'engager le fer
00:45:38la Chine
00:45:40sans doute
00:45:40y viendra avec Taïwan
00:45:41sans jouer
00:45:42les oiseaux
00:45:43de mauvaise augure
00:45:43mais sa marine
00:45:45n'a pas vocation
00:45:45uniquement
00:45:46à faire des ronds
00:45:47dans l'eau
00:45:47et les Etats-Unis
00:45:49ont fait la démonstration
00:45:50que régulièrement
00:45:50ils engagent le fer
00:45:51aussi
00:45:51quand ils le souhaitent
00:45:53pour leurs valeurs
00:45:54et leurs intérêts
00:45:54et parfois les deux
00:45:55c'est pas ce qui est
00:45:57actuellement posé
00:45:58mais ce qui est posé
00:45:59c'est que pour défendre
00:46:00nos libertés
00:46:01c'est-à-dire au fond
00:46:01notre façon de vivre
00:46:03notre culture
00:46:04l'Europe
00:46:05ce que veut dire
00:46:05l'Europe depuis
00:46:061500 ans
00:46:08et bien il faut
00:46:09aujourd'hui
00:46:09avoir une armée
00:46:11et que ça n'est pas
00:46:12en se disant
00:46:12on fait du commerce
00:46:15on fait des échanges
00:46:16et justement
00:46:16on écarte
00:46:17le militaire
00:46:18le plus loin possible
00:46:19qu'on va se préserver
00:46:21de la paix
00:46:21au contraire
00:46:22on va se préserver
00:46:22de la guerre
00:46:23au contraire
00:46:23si on veut préserver
00:46:24la paix
00:46:24il faut avoir une armée
00:46:26sans doute
00:46:26pour ne pas s'en servir
00:46:27au fond la finalité
00:46:28si on la résume
00:46:29c'est ayant une armée
00:46:30puissante
00:46:31pour surtout
00:46:31ne pas avoir à l'utiliser
00:46:32Jean-Michel
00:46:33Jacques, vous qui êtes
00:46:34président de la commission
00:46:35de la défense nationale
00:46:36on disait un changement
00:46:37de ton total
00:46:38en 10 ans
00:46:38quand on disait
00:46:39en 2017
00:46:40on rognait dans le budget
00:46:42de l'armée
00:46:43puisqu'on avait quand même
00:46:44un chef d'état-major
00:46:45qui démissionnait
00:46:45parce qu'on enlevait
00:46:46850 millions
00:46:47aujourd'hui on remet
00:46:48des milliards
00:46:49à l'armée
00:46:50parce qu'on a une armée
00:46:51qui est atteinte
00:46:51à l'os
00:46:52et aux muscles
00:46:53concrètement
00:46:53ces milliards
00:46:54pour expliquer aux français
00:46:55qui nous écoutent
00:46:55quand on dit
00:46:56on va mettre 64 milliards
00:46:57en 2027
00:46:58à l'armée française
00:47:00c'est pour fournir
00:47:01quoi
00:47:01de manière urgente ?
00:47:03Alors
00:47:03différents matériels
00:47:05équipements
00:47:06dans différents milieux
00:47:07alors que ce soit
00:47:08par exemple
00:47:08des avions
00:47:09des avions de chasse
00:47:10augmenté
00:47:10on a un très bel avion de chasse
00:47:12en France
00:47:12qui est le Rafale
00:47:13donc augmenter
00:47:14nos avions de chasse
00:47:15mais c'est aussi
00:47:16augmenter
00:47:17nos drones
00:47:18qu'on retrouve partout
00:47:20parce que souvent
00:47:21on pense aux petits drones
00:47:22qui veulent
00:47:23mais en fait
00:47:24le drone peut être
00:47:24aussi terrestre
00:47:26le drone est dans l'espace aussi
00:47:28donc tout ce qui est drone
00:47:29tout ce qui est missiles
00:47:30sol-air
00:47:32qu'on a besoin
00:47:32qui a manqué
00:47:33mais nous avons aussi
00:47:34toute la guerre électronique
00:47:36c'est-à-dire
00:47:36ces capacités
00:47:37Est-ce qu'aujourd'hui
00:47:38on a vraiment un retard
00:47:39à se combler ?
00:47:40Est-ce que l'armée française
00:47:41est en retard ?
00:47:42Est-ce que pendant ces années
00:47:44où finalement
00:47:44on n'a pas assez nourri
00:47:45financièrement notre armée
00:47:46pour qu'elle se mette à niveau
00:47:48elle est devenue vieillissante ?
00:47:49On a perdu du muscle
00:47:50à un moment
00:47:51il n'y avait pas assez
00:47:52d'argent
00:47:53typiquement la guerre électronique
00:47:55c'est-à-dire
00:47:55ces capacités par exemple
00:47:56de rentrer
00:47:57on le voit bien
00:47:57dans le combat aérien
00:47:58c'est très important
00:47:59pour pouvoir avoir
00:48:00l'ascendant sur l'ennemi
00:48:01il faut pouvoir pénétrer
00:48:03dans le territoire ennemi
00:48:04en neutralisant
00:48:06et en captant
00:48:07où sont ses défenses
00:48:08et soi-même
00:48:08sans se faire repérer
00:48:10tout cet investissement
00:48:11après la chute
00:48:12du mur de Berlin
00:48:13dans ce domaine-là
00:48:14par exemple
00:48:15a été amoindri
00:48:16et donc nous devons
00:48:18réinvestir massivement
00:48:19et en plus de ça
00:48:20il arrive de nouvelles technologies
00:48:22telles que
00:48:23l'intelligence artificielle
00:48:24le quantique
00:48:25qui demande énormément
00:48:26d'argent
00:48:27pour pouvoir
00:48:28les utiliser
00:48:29dans les différents équipements
00:48:30donc ça demande
00:48:32effectivement
00:48:32à ce que cet argent
00:48:34ça demande plus d'argent
00:48:35mais voilà
00:48:35où va partir cet argent
00:48:37et puis c'est aussi
00:48:37le reflet
00:48:38de retours d'expérience
00:48:40de ce qui se passe
00:48:41en Ukraine
00:48:41la guerre électronique
00:48:42elle est fondamentale
00:48:43pour justement
00:48:44faire de la lutte
00:48:44contre les drones
00:48:45sur la ligne de front
00:48:46elle est sans cesse
00:48:47en perpétuelle évolution
00:48:49des deux côtés
00:48:49on a vu aussi
00:48:51l'importance
00:48:51d'avoir des stocks
00:48:52de munitions
00:48:52suffisamment importants
00:48:53pour tenir le choc
00:48:54quelques temps
00:48:55en attendant que l'industrie
00:48:56monte en compétence
00:48:57donc tout ça
00:48:57en fait
00:48:58tous ces retours
00:48:58d'expérience
00:48:59fournis par l'Ukraine
00:49:00c'est effectivement
00:49:02des prises de conscience
00:49:03en France
00:49:03qu'il faut réinvestir
00:49:04sur certains types de matériaux
00:49:05si je peux juste ajouter
00:49:07un petit point
00:49:07ce qu'il faut être conscient aussi
00:49:09c'est que tout cet investissement
00:49:10dans ces différents équipements
00:49:11pour la plupart
00:49:13ça revient en France
00:49:15c'est-à-dire qu'on a la chance
00:49:16en France
00:49:17grâce au général de Gaulle
00:49:18d'avoir un tissu
00:49:20d'industrie
00:49:21de l'armement fort
00:49:23justement grâce aussi
00:49:24à la dissuasion nucléaire
00:49:26qui a fait permis
00:49:27à ce tissu industriel
00:49:29et à ces PME
00:49:31de s'implanter
00:49:32dans toute notre territoire
00:49:33Oui et non
00:49:33parce qu'au cours
00:49:34de ces différents mois
00:49:35et de suivi militaire
00:49:37qu'on a fait
00:49:37on a vu qu'il y avait
00:49:38quand même plusieurs sites
00:49:38de production
00:49:39qui avaient été abandonnés
00:49:40on a dû réhabiliter
00:49:42certains sites
00:49:42comme la production de poudre
00:49:43Dans ma circonscription
00:49:44le député d'un territoire
00:49:46qui vous parle
00:49:47j'avais une fonderie
00:49:48la fonderie de Bretagne
00:49:50qui allait fermer
00:49:51parce que Renaud
00:49:52se désengageait
00:49:54de cette fonderie
00:49:55et bien
00:49:55j'ai participé
00:49:57à mettre en lien
00:49:58le ministère des armées
00:50:00l'ADGA
00:50:01avec les responsables
00:50:02de cette fonderie
00:50:03maintenant
00:50:03il fabrique des obus
00:50:04Oui mais on les a récupérés
00:50:06une extrémique
00:50:06ça sauve un territoire
00:50:07et donc il faut être conscient
00:50:09que tout l'argent supplémentaire
00:50:10que l'on va mettre
00:50:11pour nos armées
00:50:12non seulement ça va permettre
00:50:13de décourager
00:50:14nos ennemis potentiels
00:50:16de nous agresser
00:50:18mais c'est aussi
00:50:19de l'argent
00:50:19qui retombe
00:50:21sur nos territoires
00:50:21sur des grosses entreprises
00:50:23mais aussi
00:50:23sur des petites PME
00:50:24des petites entreprises
00:50:26parfois familiales
00:50:27et ça c'est important aussi
00:50:28de l'avoir en tête
00:50:29c'est un argument
00:50:30qui est peu mis en avant
00:50:31par l'exécutif
00:50:32cette dimension
00:50:33on sent que
00:50:34ce qui est raconté
00:50:35c'est un effort
00:50:36un effort
00:50:38une prise de conscience
00:50:39un effort financier
00:50:41un effort budgétaire
00:50:42ce que l'industrie militaire
00:50:45peut créer de croissance
00:50:46c'est un argument
00:50:47qui n'est jamais mis en avant
00:50:48jusqu'à présent
00:50:49oui pas assez suffisamment
00:50:50vous avez raison
00:50:51et moi qui suis aussi député
00:50:53dans un territoire
00:50:54je peux vous dire
00:50:54que je le ressens
00:50:56et je pense qu'il faut
00:50:57qu'on le dise plus
00:50:58tout cet argent
00:51:00c'est des familles
00:51:01c'est des employés
00:51:02et c'est aussi
00:51:03différents centres
00:51:05de recherche
00:51:06et de technologie
00:51:08qui montent en compétences
00:51:09autour de Rennes
00:51:10par exemple
00:51:11autour du cyber
00:51:12on a maintenant
00:51:13une ville
00:51:14qui s'est totalement transformée
00:51:15on a une plateforme
00:51:16en Bretagne
00:51:18qui est énorme
00:51:19autour du cyber
00:51:19et qui est moteur
00:51:20pour toute l'Europe
00:51:21ça c'est parce qu'il y a eu
00:51:22de l'argent
00:51:23qui est parti
00:51:24des armées
00:51:25enfin du budget militaire
00:51:26vers nos territoires
00:51:28et des financements
00:51:29madame vous le disiez
00:51:29qui sont aussi européens
00:51:31alors on a
00:51:32absolument
00:51:33on a des financements
00:51:34européens
00:51:35on a un programme
00:51:37de réarmement
00:51:38qui s'appelle
00:51:39réarme Europe
00:51:41avec d'ores et déjà
00:51:437 milliards
00:51:45sur le fonds
00:51:47européen
00:51:47de défense
00:51:49et une facilité
00:51:50de 150 milliards
00:51:52d'endettement
00:51:54par laquelle
00:51:55la commission
00:51:55en fait
00:51:56s'endette
00:51:56pour les états
00:51:57et donc
00:51:58l'Union européenne
00:51:59est en train
00:52:00de tirer
00:52:01rendre possible
00:52:03en fait
00:52:03la dépense
00:52:04européenne
00:52:05alors évidemment
00:52:06pour
00:52:08que ça bénéficie
00:52:10au tissu
00:52:11économique
00:52:12français
00:52:13et c'est le sens
00:52:14de l'intervention
00:52:16du président
00:52:16du président
00:52:16de la république
00:52:17ce soir
00:52:17sur acheter
00:52:18européen
00:52:18et bien
00:52:19il faut qu'on
00:52:20résiste
00:52:21à ce qui sera
00:52:21à n'en pas douter
00:52:22une pression
00:52:23de la part
00:52:23de notre allié
00:52:24américain
00:52:25qui nous dira
00:52:26il nous met un peu
00:52:27la pression
00:52:27à tous les étages
00:52:28de vous acheter
00:52:28américain
00:52:29mais en fait
00:52:29ça va pas se passer
00:52:30comme ça
00:52:30et d'ores et déjà
00:52:32la France a obtenu
00:52:33la définition
00:52:35avec 65%
00:52:38de composants
00:52:39européens
00:52:40de ce qu'on appelle
00:52:40la préférence
00:52:41européenne
00:52:42dans l'attribution
00:52:44des fonds
00:52:45européens de défense
00:52:46ceci est essentiel
00:52:47c'est ce qui se passe
00:52:48un peu derrière
00:52:49les scènes
00:52:50derrière les coulisses
00:52:51de l'engagement
00:52:52des alliés
00:52:53d'augmenter
00:52:55leur effort
00:52:56de défense
00:52:56on va le faire
00:52:57à nos conditions
00:52:58de façon à ce que
00:52:59ça bénéficie
00:53:00à l'activité
00:53:00économique française
00:53:01comme le disait
00:53:02Sébastien Lecornu
00:53:03dans son interview
00:53:04ce matin
00:53:04dans la tribune
00:53:05mais aussi
00:53:06au tissu européen
00:53:07dans son ensemble
00:53:09et pour ça
00:53:09il va falloir
00:53:10jouer collectif
00:53:11alors bon
00:53:11il va falloir aussi
00:53:12changer
00:53:13on développe
00:53:13des partenariats
00:53:14européens
00:53:14d'ailleurs
00:53:14par exemple
00:53:15les belges
00:53:16ils nous font
00:53:17des munitions
00:53:17de petit calibre
00:53:18c'est les belges
00:53:19qui nous les font
00:53:20et ils nous achètent
00:53:21des plantés
00:53:21on développe
00:53:21des partenariats
00:53:22européens
00:53:22mais quand on regarde
00:53:23les différentes commandes
00:53:24militaires au niveau
00:53:25des pays européens
00:53:25il y a aussi
00:53:26beaucoup d'achats
00:53:26américains
00:53:27alors hélas
00:53:28là où on est en butée
00:53:30c'est que
00:53:30et c'est ce que vous
00:53:31disiez à juste titre
00:53:32c'est que
00:53:33la capacité de production
00:53:35on n'appuie pas
00:53:36sur un bouton
00:53:37et du jour au lendemain
00:53:38on multiplie
00:53:39parce qu'il y a
00:53:39certaines choses
00:53:40certains équipements
00:53:41sont très lents
00:53:41par exemple
00:53:42si vous prenez
00:53:42les missiles
00:53:43pour faire des missiles
00:53:44il y a certains outils
00:53:45parce que c'est vraiment
00:53:46de la haute précision
00:53:47ils valent
00:53:492 millions d'euros
00:53:50ils ne se font
00:53:51qu'au Japon
00:53:52et si vous préférez
00:53:53avant que vous les ayez
00:53:54il vous faut déjà
00:53:55une ou deux années
00:53:56donc quand on est
00:53:58sur de la très haute technologie
00:53:59parfois ça met du temps
00:54:00contrairement par exemple
00:54:02au canon César
00:54:03qui eux
00:54:03on peut augmenter la cadence
00:54:04la fabrication d'obus
00:54:06on peut monter
00:54:06très vite en cadence
00:54:07ça dépend de l'objet
00:54:08c'est de 2 par mois
00:54:09et encore 2 ans
00:54:10à 12 par mois
00:54:11en 2025
00:54:12en fait il est probable
00:54:14qu'effectivement
00:54:14sur certains équipements
00:54:15qu'on va avoir besoin
00:54:16d'acheter sur étagère
00:54:17extrêmement rapidement
00:54:18parce qu'on ne sait pas les faire
00:54:18ou pas en quantité suffisante
00:54:20on achètera peut-être
00:54:21en partie américain
00:54:21et l'objectif
00:54:22c'est qu'avec les années
00:54:23justement le tissu industriel
00:54:24monte en compétences
00:54:25et en capacité
00:54:26et que donc effectivement
00:54:27on achète de moins en moins
00:54:28à l'extérieur
00:54:28de plus en plus européens
00:54:29mais ça supposera effectivement
00:54:31des partenariats en Europe
00:54:32il faudra que les français
00:54:33acceptent que certains matériels
00:54:34ne seront pas produits en France
00:54:35mais seront peut-être
00:54:36produits en Pologne
00:54:37et vice-versa en fait
00:54:38le problème c'est le passif
00:54:40parce qu'un grand nombre
00:54:41d'états européens
00:54:43ont passé des commandes
00:54:44à l'industrie américaine
00:54:45par exemple les F-35
00:54:47comme avion de chasse
00:54:47et ils sont engagés
00:54:49sur ces commandes
00:54:50s'ils décident
00:54:52de faire machine arrière
00:54:53ils auront des pénalités
00:54:55à payer
00:54:56c'était un deal
00:54:58entre les pays européens
00:55:00et les Etats-Unis d'Amérique
00:55:02c'est ce qu'on appelait
00:55:03les fameux dividendes
00:55:04de la paix
00:55:05ont été protégés
00:55:06par les Américains
00:55:07et en contrepartie
00:55:09les Etats européens
00:55:10On peut même aller plus loin
00:55:11Muriel Domenac
00:55:12parce qu'on peut se demander aussi
00:55:13si ça ne fait pas partie
00:55:14du futur deal
00:55:15et du coup de pression
00:55:17que nous met Donald Trump
00:55:18avec ces fameux droits douaniers
00:55:20dont ils menacent l'Europe
00:55:22à très court terme
00:55:22à trois semaines
00:55:23on le rappelle
00:55:24plus 30%
00:55:24sur les produits européens
00:55:26qui seront désormais importés
00:55:27et si en gros
00:55:28ça ne peut pas se négocier
00:55:29autour d'armements
00:55:30qu'on achètera
00:55:31si on ne peut pas
00:55:31on voit que tout ça
00:55:33ça entre dans quelque chose
00:55:34de beaucoup plus globale
00:55:35Oui
00:55:36les Européens doivent
00:55:38ils sont obligés
00:55:39se réveiller
00:55:39de leur sieste stratégique
00:55:41ils ont fait face
00:55:42à une menace
00:55:44relativement faible
00:55:45pendant des décennies
00:55:46ils ont bénéficié
00:55:47d'une protection américaine
00:55:48relativement bienveillante
00:55:50vous savez que la France
00:55:52a fait le pari
00:55:53d'un outil de défense
00:55:55complet et indépendant
00:55:57avec en particulier
00:55:58une dissuasion indépendante
00:55:59précisément parce qu'on faisait
00:56:01l'hypothèse
00:56:03que les Américains
00:56:04seraient peut-être
00:56:05en situation
00:56:06de ne pas souhaiter
00:56:07nous défendre
00:56:08donc c'est quand même
00:56:08le moment où on dit
00:56:09la France avait raison
00:56:10maintenant
00:56:11les autres Européens
00:56:12se réveillent
00:56:13si on réarme
00:56:14on va le faire
00:56:15à nos conditions
00:56:16je voudrais quand même dire
00:56:17que évidemment
00:56:19les Américains
00:56:20vont faire pression
00:56:20notamment sur les équipements
00:56:22du haut de spectre
00:56:24etc.
00:56:24on voit déjà
00:56:25qu'un allié
00:56:26comme le Portugal
00:56:27vraiment allié
00:56:28atlantiste
00:56:29hyper
00:56:30pro-OTAN
00:56:33etc.
00:56:34est en train
00:56:34de faire le choix
00:56:35non pas du F-35
00:56:36mais du Rafale
00:56:37c'est significatif
00:56:38deuxièmement
00:56:39sur le bas de spectre
00:56:41les Américains
00:56:42ont un défi
00:56:42de production industrielle
00:56:44qui est considérable
00:56:45le secrétaire général
00:56:46de l'OTAN
00:56:47l'a rappelé récemment
00:56:48Marc Rutte
00:56:49les Européens
00:56:50produisent
00:56:51plus de munitions
00:56:52en réalité
00:56:53que les Américains
00:56:54donc il ne faut pas
00:56:55se faire peur
00:56:56non plus
00:56:58sur le terrain
00:56:58non mais il faut bien
00:56:59mettre tout aligné
00:57:01en ce moment
00:57:01on est quand même
00:57:02à la fois sur une guerre
00:57:03commerciale
00:57:03un spectre de guerre
00:57:05tout court
00:57:05ça se joue à plusieurs étages
00:57:07également sur le terrain
00:57:09stratégique
00:57:11diplomatique
00:57:11avec les Américains
00:57:13ne pas se laisser faire
00:57:14et suivre nos intérêts
00:57:15vous pensez qu'il y avait
00:57:16un message
00:57:17dans le discours
00:57:17d'Emmanuel Macron
00:57:18aujourd'hui
00:57:19adressé aux Allemands
00:57:19lorsqu'il dit
00:57:20produisons européens
00:57:22et achetons européens
00:57:23alors qu'on sait
00:57:24que là
00:57:24dans la négociation
00:57:26sur les droits de douane
00:57:27les Allemands
00:57:27seraient prêts
00:57:28à faire quelques concessions
00:57:29être un peu pragmatiques
00:57:30c'est le message
00:57:31qu'ils semblent envoyer
00:57:31d'être moins durs
00:57:32que la position européenne
00:57:34et donc
00:57:35en échange peut-être
00:57:36d'acheter des F-35
00:57:37on est là
00:57:39dans deux dossiers
00:57:40qui sont complètement
00:57:41imbriqués
00:57:42ou est-ce que
00:57:43la temporalité
00:57:44n'est pas la même
00:57:44je ne dirais pas
00:57:46que le message
00:57:46adressé aux Allemands
00:57:47portait sur les droits de douane
00:57:49mais il portait certainement
00:57:51sur la préférence
00:57:52européenne
00:57:53c'est évident
00:57:54que les Allemands
00:57:54débloquent des budgets
00:57:55importants
00:57:56et que leur système
00:57:57d'acquisition
00:57:58étant
00:57:59pardon
00:57:59mais
00:58:00moins disons
00:58:01redé que le nôtre
00:58:02la tentation
00:58:03est d'acheter sur étagère
00:58:04mais encore une fois
00:58:05la réalité
00:58:06c'est qu'il n'y a pas
00:58:06tant de choses que ça
00:58:07sur étagère
00:58:08aux Etats-Unis
00:58:09donc il y a une grande
00:58:10opportunité
00:58:11pour les coopérations
00:58:12européennes
00:58:13il faut être agile
00:58:15il faut avancer
00:58:16on va revenir aussi
00:58:17sur cet autre axe
00:58:18abordé par Emmanuel Macron
00:58:19celui de la réserve
00:58:21on l'a dit
00:58:21on attendait
00:58:22du nouveau
00:58:23peut-être un retour
00:58:25du service militaire
00:58:26mais pas sous une forme
00:58:27ancienne
00:58:27le président Aïsémou
00:58:28nous devons être mieux armés
00:58:30lucides
00:58:31unis
00:58:32il appelle à un indispensable
00:58:34sursaut
00:58:34il dit vouloir
00:58:35développer la réserve
00:58:37on l'écoute
00:58:37la guerre en Ukraine
00:58:40démontre que pour tenir
00:58:41il faut de la bravoure
00:58:43mais aussi des stocks
00:58:44et une industrie
00:58:44de défense adaptée
00:58:46il faut une nation
00:58:47capable de tenir
00:58:47d'être mobilisée
00:58:48c'est aussi pourquoi
00:58:50nous devons accélérer
00:58:52les efforts
00:58:52sur notre réserve
00:58:53et je crois aussi
00:58:55que l'on doit donner
00:58:56à la jeunesse
00:58:57un nouveau cadre
00:58:58pour servir
00:58:59selon d'autres modalités
00:59:01au sein de nos armées
00:59:03Olivier Ravanello
00:59:05juste
00:59:06donner à la jeunesse
00:59:07un nouveau cadre
00:59:08pour servir
00:59:08on est bien clair
00:59:09on ne revient pas
00:59:10au service militaire
00:59:12auquel a mis fin
00:59:13Jacques Chirac
00:59:14ça c'est fini
00:59:15on ne revient pas
00:59:16au service militaire là
00:59:17non
00:59:17un service militaire
00:59:18qui concerne
00:59:19toute une génération
00:59:20à chaque fois
00:59:21et qui est obligatoire
00:59:22en revanche
00:59:23de donner la possibilité
00:59:25en effet
00:59:25à des jeunes
00:59:26de se rapprocher
00:59:28des armées
00:59:30sans pour autant
00:59:31faire le choix
00:59:31de s'engager
00:59:32pour 5 ans
00:59:33mais à minima
00:59:34d'avoir une formation
00:59:35et de commencer
00:59:36à être acculturé
00:59:38j'allais dire
00:59:38aux faits militaires
00:59:39quelle va être
00:59:40la forme
00:59:41que va prendre
00:59:42cette possibilité
00:59:43cette opportunité
00:59:44on le verra
00:59:45à l'automne
00:59:46il y a d'autres
00:59:47pays européens
00:59:47qui ont fait le choix
00:59:49ou de conserver
00:59:50un service militaire
00:59:51ou même de revenir
00:59:53et c'est notamment
00:59:54des pays
00:59:54les pays baltes
00:59:55qui sont à la frontière
00:59:56avec la Russie
00:59:58et qui ont une histoire
00:59:59commune un peu complexe
01:00:00avec la Russie
01:00:01qui ont réactivé
01:00:02des services militaires
01:00:03pour certains
01:00:04par tirage au sort
01:00:05d'autres sur le volontariat
01:00:06il me semble
01:00:08si on regarde
01:00:09les 5 jours
01:00:10que l'on a eu
01:00:11avec les différentes
01:00:12prises de parole
01:00:13que cette idée
01:00:14de volontariat
01:00:15en filigrane
01:00:17elle est quand même
01:00:17apparue une fois ou deux
01:00:18pour permettre
01:00:20en effet
01:00:20à des jeunes
01:00:21de se rapprocher
01:00:22du fait militaire
01:00:23le problème de ça
01:00:24il faut les accueillir
01:00:25il faut les former
01:00:26il faut les encadrer
01:00:27donc c'est quand même
01:00:29toute une organisation
01:00:30souvenez-vous
01:00:31simplement
01:00:31sur le SNU
01:00:32qui avait des ambitions
01:00:33beaucoup plus faibles
01:00:34à quel point
01:00:35la mise en place
01:00:36lorsqu'elle a été évoquée
01:00:38semblait extrêmement complexe
01:00:40Mireille Demenac
01:00:41c'est ce fameux
01:00:42réarmement psychologique
01:00:44réhabitué
01:00:44de notre jeunesse
01:00:45qui est important aussi
01:00:47oui c'est le réarmement
01:00:49intellectuel
01:00:50qui commence
01:00:51par un devoir
01:00:52de lucidité
01:00:53et pour ceux
01:00:53d'entre nous
01:00:54qui avons une expérience
01:00:55diplomatique
01:00:56stratégique
01:00:57militaire
01:00:58de partager
01:00:59cette expérience
01:01:01cette expérience
01:01:02de l'histoire
01:01:02aussi
01:01:03on a été
01:01:04confronté
01:01:05au XXe siècle
01:01:08à un adversaire
01:01:09déterminé
01:01:10face auquel
01:01:11les concessions
01:01:12n'étaient pas
01:01:14la bonne solution
01:01:14parce que ça n'aboutit
01:01:15qu'à aiguiser
01:01:16l'appétit
01:01:17des prédateurs
01:01:18et donc
01:01:19moi je me rends compte
01:01:20en intervenant
01:01:21dans les lycées
01:01:22avec les professeurs
01:01:24d'histoire géo
01:01:24en soutien
01:01:25des professeurs
01:01:26d'histoire géo
01:01:26qu'ils sont en première ligne
01:01:29parce que les jeunes
01:01:29demandent
01:01:30mais madame
01:01:31monsieur
01:01:31est-ce qu'on va avoir
01:01:32la guerre
01:01:33et en fait
01:01:34on leur explique
01:01:35que pour défendre
01:01:36la paix
01:01:37et bien
01:01:38il va falloir
01:01:39effectivement
01:01:39réarmer
01:01:40le terme de paix
01:01:41tout à l'heure
01:01:42il est essentiel
01:01:43parce que
01:01:43en fait
01:01:44la paix
01:01:45c'est bien l'objectif
01:01:46personne ne cherche
01:01:47une course
01:01:48aux armements
01:01:49il s'agit de prévenir
01:01:50la prochaine agression
01:01:51parce que
01:01:52l'autre terme
01:01:53essentiel
01:01:54c'est celui de liberté
01:01:55la liberté
01:01:56n'a pas de prix
01:01:57mais la défense
01:01:58a un coût
01:01:59Jean-Michel Jacques
01:02:01c'est donc vers ça
01:02:02qu'on se dirige
01:02:02aujourd'hui
01:02:03la réserve
01:02:03c'est quoi
01:02:04c'est à peu près
01:02:0445 000 personnes
01:02:06oui 40 000 personnes
01:02:07on souhaiterait
01:02:08arriver à 80 000
01:02:10d'ici 2030
01:02:11et à 100 000
01:02:12d'ici 2035
01:02:14donc ça demande
01:02:15de mobiliser
01:02:16des moyens
01:02:16parce qu'il faut héberger
01:02:18il faut équiper
01:02:19il faut former
01:02:20il faut valoriser
01:02:21aussi financièrement
01:02:22parce que le réserviste
01:02:23tout de même
01:02:24est rémunéré
01:02:26pour son service
01:02:27et donc
01:02:28c'est une grosse machine
01:02:29qu'il faut mettre
01:02:30en route
01:02:31mais qui est indispensable
01:02:32ce qu'il faut voir
01:02:33c'est aussi
01:02:34c'est que la réserve
01:02:34c'est des citoyens
01:02:36mais c'est quel profil
01:02:36le réserviste ?
01:02:37justement
01:02:37c'est des citoyens
01:02:38qui viennent
01:02:39de tout horizon
01:02:40et ça
01:02:41à l'heure
01:02:42des guerres hybrides
01:02:43c'est exactement
01:02:45ce qu'il nous faut
01:02:46c'est à dire que maintenant
01:02:47vous pouvez nous prendre
01:02:48un exemple
01:02:48et nous dire
01:02:49ce que fait un réserviste ?
01:02:51alors
01:02:51il y a différents types
01:02:53de réserves
01:02:54et de réservistes
01:02:54différentes fonctions
01:02:55ça peut aller
01:02:56du fantassin
01:02:57d'infanterie
01:02:58qui en ce moment même
01:02:59peut-être fait
01:03:00l'opération sentinelle
01:03:02et d'ailleurs
01:03:02on peut mettre en avant
01:03:04c'est des réservistes
01:03:05qui à Marseille
01:03:05il y a quelques années
01:03:06avaient neutralisé
01:03:08un terroriste
01:03:09donc ce sont des militaires
01:03:10comme les autres
01:03:11mais ça peut être aussi
01:03:13d'un ingénieur
01:03:14en cyber
01:03:15d'ailleurs un ingénieur
01:03:16même aussi
01:03:17en armement
01:03:17ou dans le domaine
01:03:19de la guerre
01:03:19ou de l'électronique
01:03:21qui va passer
01:03:21dans le domaine
01:03:22de la guerre électronique
01:03:23en fait
01:03:24on a besoin
01:03:25des compétences
01:03:26de toutes sortes
01:03:27en fait
01:03:28et donc la réserve
01:03:29ça va être ça aussi
01:03:30ce n'est pas simplement
01:03:31il ne faut pas imaginer
01:03:32des fantassins
01:03:33qu'on aligne
01:03:34parce qu'ils sont
01:03:34en intervices
01:03:34ça veut dire
01:03:34qu'augmenter la réserve
01:03:35c'est quand même
01:03:36un dispositif
01:03:36assez complexe
01:03:37parce que
01:03:38c'est énormément
01:03:38de profils différents
01:03:40oui
01:03:40c'est complexe
01:03:42et là
01:03:42le ministère des armées
01:03:44s'est mobilisé
01:03:44dans le cadre
01:03:45j'ai été rapporteur
01:03:46de la loi de programmation
01:03:47militaire
01:03:47et en ce moment
01:03:47je mène une mission
01:03:48d'information
01:03:49pour veiller
01:03:50à la bonne exécution
01:03:51de la loi de programmation
01:03:53militaire
01:03:53et on le voit bien
01:03:54qu'une des difficultés
01:03:55justement
01:03:56c'est de faire
01:03:56tous ces réglages
01:03:57et puis aussi
01:03:58de changer
01:03:58la façon de manager
01:04:00d'intégrer
01:04:01en fait
01:04:02tous ces réservistes
01:04:03parce qu'on va passer
01:04:04à deux réservistes
01:04:05pour une personne d'active
01:04:06et donc ça demande
01:04:07aussi une intégration
01:04:08dans la façon
01:04:09d'organiser
01:04:10les choses au quotidien
01:04:12ou le combat
01:04:13et donc
01:04:14c'est vraiment
01:04:16un challenge
01:04:16énorme
01:04:17pour nos armées
01:04:18mais nos armées
01:04:18se mettent en route
01:04:19et il faut aller vers ça
01:04:20et les objectifs
01:04:22ont été fixés
01:04:22il faut voir aussi
01:04:24qu'on a des contraintes
01:04:25avec cette armée professionnelle
01:04:26qu'on a depuis 1996
01:04:28aujourd'hui
01:04:29il y a moins
01:04:30suivant les unités
01:04:31d'un engagé
01:04:32sur deux
01:04:33qui renouvelle son contrat
01:04:35parce que
01:04:35le problème
01:04:36c'est l'intérêt du métier
01:04:37quand vous vous engagez
01:04:39en tant que
01:04:40je vais reprendre le cas
01:04:41je suis désolé
01:04:41de l'armée de terre
01:04:42de la marine
01:04:42de l'armée de l'air
01:04:43c'est pour aussi
01:04:44aller à l'extérieur
01:04:47aller à l'étranger
01:04:48faire des exercices
01:04:49et quand vous vous retrouvez
01:04:50à faire du sentinelle
01:04:51coup sur coup
01:04:52pendant plusieurs mois
01:04:53voire plusieurs années
01:04:54après vous démissionnez
01:04:56et vous ne voulez surtout pas
01:04:58être réserviste
01:04:58pour refaire la même chose
01:05:00donc il y a tout un aspect
01:05:01de réarmement moral
01:05:02aussi d'attrait du métier
01:05:04qui doit être mieux vendu
01:05:05l'armée de terre
01:05:06et les autres armées
01:05:07font des clips
01:05:08qui sont accrocheurs
01:05:09mais derrière ces clips
01:05:10il faut des réalités
01:05:11et ça passe aussi
01:05:12par la meilleure
01:05:14redisposition physique
01:05:16sur notre territoire
01:05:17métropolitain
01:05:18outre-mer c'est un peu différent
01:05:19parce qu'il y a des unités
01:05:21qui existent depuis très longtemps
01:05:22et qui subsistent
01:05:23d'unités
01:05:25je vois dans le l'est
01:05:26dans des pays
01:05:26qui ont été complètement
01:05:27quittés par les armées
01:05:29où ça posait
01:05:30un problème social
01:05:32d'ailleurs
01:05:32les gens
01:05:33les magasins
01:05:34n'avaient plus de clients
01:05:35enfin voilà
01:05:35donc il va falloir recréer
01:05:37des pôles de recrutement
01:05:38des pôles d'unités
01:05:39et on peut très bien penser
01:05:42qu'on a des infrastructures
01:05:43alors évidemment
01:05:44je repense toujours
01:05:44à 1944
01:05:45quand l'armée française
01:05:46a dû se recréer
01:05:46après 4 ans d'occupation
01:05:48et là
01:05:49il n'a pas fallu
01:05:50construire des buildings
01:05:51simplement avec des tentes
01:05:53et du préfabriqué
01:05:55sur des camps
01:05:56d'ailleurs les britanniques
01:05:57ont fait la même chose
01:05:57en Angleterre
01:05:58vous formez des gens
01:05:59et au-delà de la culturation
01:06:02c'est formé au combat
01:06:03pour faire quelque chose
01:06:04si vous voulez
01:06:05laisser à ne rien faire
01:06:07à regarder des films
01:06:07ou à se promener
01:06:09et c'est un peu
01:06:10le problème du SNU
01:06:11quel statut
01:06:12au début le SNU
01:06:13c'est de se dire
01:06:14est-ce qu'on les met
01:06:14au garde-à-vous
01:06:15non ce sont des civils
01:06:16on ne les considère pas
01:06:17comme des militaires
01:06:18donc voilà
01:06:18il s'agit
01:06:19de les engager
01:06:20de leur apprendre
01:06:21à aimer la France
01:06:22à aimer la République
01:06:23ce qui n'est déjà pas évident
01:06:24moi j'étais deux ans
01:06:25comme professeur
01:06:26en collège
01:06:27au lycée
01:06:27quand vous voyez les jeunes
01:06:28en banlieue
01:06:29surtout les binationaux
01:06:30on leur dit
01:06:31voilà aimer la France
01:06:32la France c'est un beau pays
01:06:33un pays qui
01:06:33et on doit bien sûr
01:06:35faire en sorte
01:06:36que ces jeunes
01:06:37s'engagent pour la France
01:06:38et voilà
01:06:40c'est aussi
01:06:40tout cela
01:06:41parce que
01:06:42c'est pas simplement
01:06:43avec des textes de loi
01:06:44c'est pas simplement
01:06:44avec du budget
01:06:45si derrière
01:06:46les gens
01:06:46au bout de 3-4 ans
01:06:48démissionnent
01:06:49parce qu'ils n'ont rien
01:06:50fait d'intéressant
01:06:50on a perdu le pari
01:06:52Merci à vous
01:06:54de m'avoir accompagnée
01:06:55dans Weekend Soir
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