🎙️ Quel rapport les journalistes et producteurs de Radio France entretiennent-ils avec la langue française ?
Quentin Lafay, producteur de l’émission « Questions du soir » sur France Culture nous parle de son rapport à la langue.
Une série de portraits proposée par le service de la médiation de Radio France. 📻
Quentin Lafay, producteur de l’émission « Questions du soir » sur France Culture nous parle de son rapport à la langue.
Une série de portraits proposée par le service de la médiation de Radio France. 📻
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00:00J'essaie simplement de garder un niveau de langage qui correspond à l'exigence de la chaîne et du service public.
00:13Le grand problème de la radio, c'est qu'on est enfermé dans une boîte
00:19et on a du mal souvent à avoir les retours des auditrices, des auditeurs, des personnes qui nous écoutent en général.
00:24Contrairement par exemple sur Twitch, on a le retour en direct des personnes qui nous écrivent, commentent même l'émission.
00:31Et le problème de la radio, c'est que c'est compliqué souvent d'avoir des retours.
00:33Donc les messages, c'est souvent la première source d'informations qu'on a sur la qualité ou les défauts des émissions qu'on fait.
00:41Donc c'est pour moi, mais je sais pour beaucoup de gens de productrices, de producteurs à Radio France, extrêmement précieux.
00:48Parce que c'est un moyen d'avoir des retours sur les émissions.
00:51Et donc il y a moyen aussi de les améliorer et de faire toujours un petit peu mieux.
00:58Oui, c'est un impératif parce que d'abord, c'est une exigence des auditeurs.
01:03On le sait, on l'entend.
01:05Ils aiment qu'on parle un français, j'allais dire, extrêmement exigeant.
01:10C'est normal, d'autant plus sur le service public et d'autant plus peut-être encore à France Culture,
01:15où justement l'importance de la langue, quand on reçoit des invités, quand on incarne aussi des émissions,
01:23ça doit être une priorité absolue.
01:28Non, je ne m'interdis rien.
01:30J'essaie de parler dans mes émissions comme je parle dans la vie.
01:35Et donc je ne m'interdis rien.
01:37J'essaie simplement de garder un niveau de langage qui correspond à l'exigence de la chaîne et du service public.
01:43Sur Instagram, une fois, on a pointé un mot, une remarque que je faisais régulièrement.
01:50Je commence souvent mes phrases par « aller », comme si je voulais donner et de l'entrain et du mouvement à mes émissions,
01:56ou en tout cas à mes questions.
01:58Voilà, donc j'ai essayé de le gommer parce que je sais que les tics de langage, il faut faire attention à ne pas trop les répéter.
02:02Puisqu'en plus, comme j'ai une émission quotidienne, si j'ai chaque jour les mêmes tics de langage,
02:06ça risque d'être un peu polluant à l'oreille de l'auditeur.
02:13Ah, les anglicismes, il faut éviter au maximum, ça c'est certain, parce qu'encore une fois,
02:18sur le service public, il faut parler français et parler au mieux français.
02:22En revanche, parfois, c'est vrai que les invités utilisent des anglicismes.
02:25Moi-même, il m'arrive d'en utiliser.
02:28Quand on parle par exemple de think tank, c'est difficile de trouver un remplaçant.
02:33Alors on peut évidemment parler de groupe de réflexion ou de groupe qui réfléchit à la mise en œuvre de politiques publiques.
02:39Mais un think tank, aujourd'hui, tout le monde voit à peu près ce que c'est, je pense que c'est entré dans le langage courant.
02:44Et je n'ai pas de problème à l'employer au quotidien, notamment quand on parle d'actualité.
02:50Alors je ne reprends jamais mes invités quand ils les utilisent, ce serait souvent irrespectueux.
02:54Et moi, je ne pense pas être irréprochable sur ces trois expressions-là.
03:00En revanche, j'essaye de les utiliser le moins possible.
03:04Et parfois, je me fais moi-même la remarque, mince, je l'ai utilisée, il faudra que je fasse attention dans les prochaines émissions ou dans les prochaines questions.
03:10Le mot radio, une fois, m'en a donné une très belle définition.
03:16La radio, c'est ce qui permet d'atteindre le cœur du cerveau des hommes.
03:19Et je trouve que c'est une très, très belle définition de ce qu'est la radio, surtout de ce que peut la radio.
03:26C'est-à-dire de créer à travers la voix une proximité extrêmement forte entre celles et ceux qui parlent dans le micro et celles et ceux qui écoutent la radio.
03:35Il y a un lien de proximité intime qui se noue d'une manière presque immédiate.
03:40Et je trouve qu'à l'inverse de plein d'autres médias, à l'inverse de la télé, par exemple, où l'image est première, la radio, la force du son, c'est ça.
03:48C'est de créer de l'immédiateté et une proximité vraiment quasi introuvable ailleurs.
03:57Culture.
03:57J'ai grandi avec Nicolas Demorand, avec les matinales de Demorand à Culture à Inter.
04:07Et c'est une voix que je trouve toujours aussi vivante, attrayante et qui continue à me donner envie, en tout cas, de faire de la radio.
04:15Sous-titrage Société Radio-Canada