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  • il y a 9 minutes
Des agriculteurs manifestent contre la politique d'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine, en particulier dans le Sud-Ouest, là où des foyers de la maladie ont été détectés ces derniers jours. De son côté, le gouvernement défend sa politique, tout en annonçant la vaccination prochaine d'un million de bovins supplémentaires.

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Transcription
00:00Moi je suis dans un état d'esprit de reconstruction.
00:03Donc là j'ai attaqué la reconstruction de Manchetel il y a à peu près un mois.
00:08On a atteint à peu près les trois quarts de l'effectif qu'on avait auparavant.
00:14On a pu remonter la production laitière à l'identique par rapport à l'année passée.
00:19Donc j'ai retrouvé un petit peu d'optimisme en moi.
00:24Dorénavant, par contre le problème c'est qu'on sait qu'au printemps il y a des cas qui peuvent ressurgir.
00:32On a peur de ça et quand on voit ce qui se passe au mois de décembre dans d'autres départements,
00:38on craint le pire chez nous parce qu'on a appris récemment que malgré la vaccination qui est effective chez nous depuis plus de 50 jours,
00:45l'abattage total et le protocole déployé depuis cet été sera maintenu que le troupeau soit vacciné ou non.
00:52Et ça c'est inentendable pour les éleveurs qui ont déjà abattu comme nous et qui ont vécu le pire durant l'été.
01:00Quand vous entendez Annie Gennevar, la ministre de l'Agriculture, qui dit ce soir que vous notamment et d'autres agriculteurs
01:07qui ont été obligés d'abattre leurs troupeaux ont sauvé le cheptel français, qu'est-ce que vous vous dites ?
01:13Vous vous dites bah oui, elle avait raison, c'est ce qu'il fallait faire.
01:16J'ai envie de dire que le protocole évidemment qui marche parce que quand on tue tout, il n'y a plus de maladie, ça c'est sûr.
01:23Après moi, je pense quand même qu'il y a moyen de faire autrement, que ce soit sur le plan humain ou psychologique,
01:28les répercussions sont lourdes de conséquences et ça va laisser des traces pendant pas mal d'années pour les éleveurs concernés,
01:36que ce soit qu'on soit d'accord ou non sur le protocole.
01:38Après, chez nous, évidemment, ça a fait ses preuves, mais ce qui a surtout fait ses preuves, c'est la vaccination.
01:45L'abattage n'a rien arrêté la propagation chez nous.
01:49Elle s'est diffusée en quelques jours seulement et c'est vraiment la vaccination qui a arrêté,
01:56qui a d'abord limité, puis arrêté les cas dans notre région et qui nous a permis de retrouver une zone vaccinale
02:02pour recommencer à reconstituer les cheptels et recommencer le commerce.
02:06Vous dites que ça a eu beaucoup de répercussions sur vous cet été.
02:12Est-ce que vous pouvez nous expliquer exactement en quoi ?
02:15Parce que le grand public, parfois, ne s'imagine pas ce que ça fait que de perdre tout un troupeau sur le plan psychologique,
02:22déjà parce que vous êtes attaché à vos bêtes, mais aussi parce que ça représente des dizaines d'années de travail.
02:27On ne remplace pas une vache par une autre vache au hasard.
02:30Oui, c'est des dizaines d'années de travail et ce n'est pas que les miennes.
02:34D'ailleurs, c'est un héritage qui a été transmis par la génération d'avant et encore celle d'avant pour ma part.
02:41Moi, je suis la cinquième génération sous l'exploitation.
02:46Et abattre sur le troupeau hérité de ses parents et de ses grands-parents au bout de trois ans d'installation,
02:51oui, c'est vraiment dur à encaisser et on se sent responsable et on a du mal à encaisser le coup.
02:59Parce que c'est vraiment le travail de toute une vie qui est partie en fumée en à peine une demi-journée.
03:05Et malgré ça, il faut savoir relever la tête et il faut aller de l'avant, sinon on tombe, tout simplement.
03:12Et évidemment que celui qui n'est pas passé par là ne peut pas se mettre à notre place
03:16et ne peut pas savoir ce qu'on a ressenti et ce qu'on ressent encore aujourd'hui.
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