00:00Oui, c'est une séquence que je trouve assez intéressante parce que, bon, je rappelle les constats de la Maison-Blanche pour ceux qui auraient déjà oublié.
00:07Trump, enfin la Maison-Blanche, dit premièrement, l'ère des migrations globales est terminée.
00:14Autrement dit, l'expérimentation idéologique mondialiste des 40 dernières années,
00:18qui nous amenait à consentir justement aux migrations globales et la submersion migratoire,
00:23avec ce que j'appelle le passage de la diversité des peuples à l'interchangeabilité des populations, c'est terminé.
00:28Cette ère a entraîné plus de mal que de bien.
00:31Par ailleurs, on ajoute, l'Europe elle-même est à ce point aujourd'hui en train de changer.
00:36Quand on change de population, on change de peuple, on change d'identité, on change de civilisation.
00:41Surtout, ce changement s'opère tellement rapidement à l'échelle de l'histoire que nous sommes dans un moment,
00:47dit-on, d'effacement civilisationnel.
00:49Ce constat, si je peux me permettre, n'est pas un constat si nouveau.
00:54Il est fait depuis longtemps par des patriotes en Europe, par des souverainistes, par des nationalistes,
01:00si on n'utilise pas ce terme-là de manière péjorative.
01:03Il est au cœur d'une critique de l'expérimentation idéologique européiste depuis une quarantaine d'années au moins.
01:10Or, s'ajoute à ça dans le diagnostic de Trump, il reprend l'analyse que G. Levens avait faite en février,
01:16en disant, là, on a un problème, l'Europe, ce qui menace le plus la démocratie en Europe,
01:21ce n'est pas je ne sais quelle invasion étrangère, ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas se méfier des menaces étrangères.
01:26Par exemple, la Russie, ainsi de suite, ou la Chine.
01:29Ça dit, la dégradation intérieure de la démocratie, c'est notre problème aujourd'hui,
01:34avec la cordon sanitarisation de l'opposition, ou sa front républicanisation,
01:38avec sa diabolisation, avec la régression terrible devant nous de la liberté d'opinion,
01:44la multiplication des lois de censure, la volonté de contrôler les réseaux sociaux.
01:47Il y a quelque chose d'inquiétant qui se passe en Europe aujourd'hui.
01:51Autrement dit, pardonnez-moi, Mathieu, on poursuit?
01:54Laissez-moi, je développe juste sur un instant.
01:56Quand vous partagez cette analyse, quand vous faites cette analyse aujourd'hui,
02:00qu'est-ce qu'on vous dit depuis la séquence Trump, depuis le truc de la Maison-Blanche?
02:04L'extrême-centre se mobilise.
02:05Et l'extrême-centre vous dit, aha, en fait, vous êtes des pro-Trump,
02:10puisque vous dites la même chose que lui.
02:12Oui, mais nous, on le dit quand même depuis 30 ans, si je peux me permettre.
02:15Donc, on n'a pas attendu Donald Trump, par exemple, pour dire,
02:18eh bien, la perte de souveraineté nationale, la perte de l'identité,
02:20l'immigration massive, c'est un problème pour nos sociétés.
02:23Et de l'autre côté, si vous affirmez, parce que la question militaire est là aussi,
02:28si vous dites, on peut être méfiant dans le droit de la Russie, fidèle à l'OTAN,
02:31mais par ailleurs, on ne croit pas que la confrontation globale avec l'Empire russe,
02:36qui est une puissance nucléaire autoritaire, ça soit quelque chose de désirable aujourd'hui,
02:40comme le croient certains néo-néo-conservateurs européens,
02:43qui s'imaginent que le choc direct avec la Russie serait presque salvateur,
02:47parce que ça pourrait renouveler nos sociétés de l'intérieur,
02:50les revigorer, leur donner une nouvelle jeunesse par l'expérience du feu.
02:54Et là, si vous expliquez que vous avez des réserves, vous n'êtes pas pro-russes,
02:57vous n'êtes pas pro-Poutine, vous dites la guerre globale, c'est peut-être inquiétant,
03:01et bien là, on dit que vous êtes pro-russes désormais.
03:02Donc là, on est dans une séquence où les partis patriotes européens sont accusés
03:08de trahir leur pays en s'alignant sur des forces étrangères,
03:13alors qu'ils ne font que poursuivre leur analyse qu'ils mènent depuis longtemps.
03:15Autrement dit, si je comprends bien, les partis souverainistes et patriotes
03:18sont accusés de servir des intérêts étrangers.
03:21Et traduisons ça, quand vous servez des intérêts étrangers, on vous accuse de trahison.
03:26Donc on a des gens qui ont liquidé globalement les souverainetés nationales dans le pays,
03:30qui ont liquidé les identités,
03:31qui ont mis en place une technostructure qui est fondée sur la négation de la souveraineté populaire,
03:36qui considèrent qu'aucune frontière ne devait être défendue,
03:39sauf lorsqu'il s'agit des frontières ukrainiennes.
03:41Alors là, soudainement, on peut devenir patriote, nationaliste, défendre des frontières,
03:44et je considère, soit dit en passant, que la défense des frontières ukrainiennes est une cause noble.
03:47Je me pose seulement la question de savoir pourquoi elle n'était pas valable aussi
03:51pour les Européens, pour les nations occidentales.
03:55Donc j'essaie qu'ils connaissent un problème autre,
03:57qui n'est pas le même, mais qui est celui de la remontée du sud vers le nord,
04:01la submersion migratoire, l'effacement civilisationnel dont on parle.
04:04Donc qu'est-ce qu'on voit à travers la présente séquence?
04:07On nous explique qu'être vraiment patriote aujourd'hui,
04:09ça consiste à pousser jusqu'au bout la construction européenne et fédéraliser l'Europe.
04:13Donc si vous défendez la souveraineté nationale, vous êtes désormais un pro-Russe ou un pro-Trump.
04:20Mais si vous êtes favorable à la construction fédérale de l'Europe, là vous êtes un vrai patriote.
04:25De la même manière, si vous voulez stopper l'immigration massive,
04:28on dit que vous voulez affaiblir économiquement l'Europe,
04:32et dès lors vous êtes un ennemi de l'Europe,
04:34c'est parce que vous êtes un vrai patriote si vous êtes pour l'immigration massive,
04:38parce que là vous empêcherez le déclin démographique du continent.
04:42Comprenons-nous bien dans cette logique,
04:43et je vais y aller avec une figure qui est familière sur cette chaîne, Philippe de Villiers.
04:46Philippe de Villiers s'est battu depuis Maestrich contre la construction européiste.
04:51Aujourd'hui, il plaide pour le Frexit.
04:53Il plaide pour le Frexit, c'est-à-dire qu'il considère que la France doit s'extraire
04:56du dispositif de la technostructure européenne et retrouver sa souveraineté.
04:59Une position qu'autrefois on le met souverainiste, gaulliste,
05:03appelez ça comme vous le souhaitez, mais ça existait.
05:05Parce qu'il formule cette préférence-là.
05:07Dans le contexte actuel où l'Union européenne prend prétexte de la crise en Russie
05:12pour accélérer sa centralisation fédérale,
05:15dans le contexte où aujourd'hui les États-Unis disent
05:18« Attention l'Europe, vous êtes en train de disparaître,
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