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  • il y a 25 minutes
Des agriculteurs manifestent contre la politique d'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine, en particulier dans le Sud-Ouest, là où des foyers de la maladie ont été détectés ces derniers jours. De son côté, le gouvernement défend sa politique, tout en annonçant la vaccination prochaine d'un million de bovins supplémentaires.

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Transcription
00:00Lui fait remonter au ministre concerné, vous voulez parler avec qui prochainement ?
00:05Est-ce qu'il faut que la ministre se déplace sur le terrain pour rencontrer directement les agriculteurs ?
00:08Et si oui, est-ce qu'elle sera bien reçue ?
00:11Si la ministre arrive avec le bon protocole, je pense qu'elle sera bien reçue.
00:16Si jamais elle doit se déplacer pour affirmer ses positions, il vaut mieux qu'elle reste là où elle est clairement.
00:20Je ne pense pas qu'elle soit bien reçue, qu'on se le dise.
00:23Aujourd'hui, soit la ministre prend ses dispositions, ou si elle ne veut pas le faire,
00:26on change de ministre et nous mette quelqu'un qui soit capable de gérer l'agriculture demain.
00:30Le message est passé.
00:31Merci beaucoup.
00:32Merci à vous.
00:33On le disait, peut-être 300, 400 personnes, peut-être un peu plus, on n'a pas compté,
00:37mais c'est vraiment un mouvement qui est en train de prendre l'ampleur ici à Albi,
00:40avec certains de ces agriculteurs présents derrière moi,
00:43qui ont garé leur tracteur un peu plus loin et qui ont bien passé la nuit ici et resté sur ce blocage.
00:47De toute façon, on ne pourra pas circuler sur la route nationale 88.
00:50Vous voyez, il y a des balleux de paille qui ont été installés de l'autre côté des pneus,
00:53donc la circulation va rester coupée.
00:55Si vous invitez Albi ou les environs, il ne sera pas possible de circuler ici sur la rocade,
01:00qui entoure la ville.
01:01Merci beaucoup de nous faire vivre ces événements en direct depuis Albi, Antoine Forestier.
01:06Merci également à Mathieu Le Peignet, qui est juste derrière la caméra.
01:11Vous nous avez rejoint, Rocaïa Diallo, bonsoir.
01:13Merci beaucoup.
01:14On l'entend, beaucoup de détresse, c'est un dialogue qui ne passe plus.
01:17Encore une fois, ce n'est pas la première fois qu'on l'entend sur ce plateau.
01:20Ce soir, beaucoup d'agriculteurs disent que le dialogue ne passe plus avec la ministre de l'Agriculture,
01:28notamment Annie Gennevar.
01:29Pour plusieurs raisons.
01:30La première, c'est qu'elle a quand même tardé à réagir.
01:33Et effectivement, elle a finalement pris position d'une manière qui arrivait vraiment tardivement,
01:40finalement, après toutes les mobilisations.
01:43Et puis, elle ne s'est toujours pas déplacée, d'ailleurs.
01:45Et je pense que, d'après ce que j'ai compris, elle ne sera pas forcément accueillie avec bienveillance.
01:50Mais ce que ça montre, ce n'est pas seulement une des connexions entre la ministre qui représente le gouvernement
01:56et les agriculteurs de manière générale, mais entre des mesures qui sont pensées depuis un espace
02:00qui est de plus en plus lointain et un savoir-faire paysan qui n'est pas forcément considéré,
02:04des mesures qui considèrent les exploitations comme un bloc monolithique,
02:08avec des solutions qui s'appliquent de manière inconsidérée,
02:11sans finalement considérer que les agriculteurs pourraient avoir leur mot à dire
02:15avec une approche peut-être plus individuelle
02:18et sans penser aussi que ces mesures peuvent faire en sorte que des exploitations ne soient plus viables.
02:28C'est-à-dire que toutes les exploitations ne sont pas égales face à ces mesures telles qu'elles sont prises.
02:34Et puis, encore une fois, je trouve que c'est vraiment la subordination à la fois du vivant
02:40et du savoir-faire agricole par rapport à des logiques de marché.
02:43Parce que finalement, prôner l'abattage massif d'animaux, c'est aussi répondre à des critères
02:48qui sont demandés par le marché, qui demandent à ce que les cheptels aient leur sain
02:51et qui veulent effectivement garantir une possible exportation.
02:56Donc, on est vraiment dans des logiques, pour moi, qui sont très très libérales
02:58et qui ne tiennent pas compte individuellement des exploitations telles qu'elles sont.
03:02Et encore une fois, qui privilégient l'élimination aux soins du vivant et des animaux en particulier.
03:08Oui. Je voudrais faire réagir aussi Thierry Coué, qui est avec nous.
03:12Bonsoir, monsieur.
03:13Vous êtes secrétaire général adjoint de la FNSEA, éleveur en Bretagne.
03:19J'ai le sentiment que la FNSEA est en train de se faire beaucoup d'ennemis.
03:22Dans le monde des agriculteurs, justement, j'aimerais qu'on comprenne exactement pourquoi.
03:27Pourquoi vous êtes plutôt sur la ligne du gouvernement ?
03:31Est-ce que vous persistez, Sine, ce soir ?
03:33Notamment quand on entend Agnès Gennevar qui dit dans les colonnes de Sud-Ouest
03:37« Il n'y a plus aucun foyer actif de dermatose ».
03:39Ça veut dire que c'est la bonne solution ?
03:43Écoutez, c'est une solution, en tout cas, qui a fait ses preuves
03:46dans tous les autres pays européens, dans le Moyen-Orient
03:49et aujourd'hui en Afrique aussi.
03:53Donc, je veux bien que l'on soit à part et on est prêts, nous, en tout cas,
03:58à la FNSEA, à écouter à la fois les épidémiologistes
04:01mais aussi les spécialistes vétérinaires.
04:04En tout cas, nous, on est éleveurs.
04:07On a aussi notre expérience et l'expérience aujourd'hui avec cette nouvelle maladie
04:13parce que je rappelle quand même que c'est une nouvelle maladie vectorielle,
04:17c'est-à-dire que c'est un insecte qui donne et propage cette maladie d'animaux à animaux.
04:24Mais la règle qui consiste aujourd'hui, en tout cas, à suivre l'éradication de cette maladie
04:32nous paraît la plus viable.
04:36En tout cas, c'est celle que nous préconisent les épidémiologistes et les vétérinaires.
04:42Alors moi, je veux bien que tout le monde soit vétérinaire et épidémiologiste
04:45mais dans ces cas-là, il faut peut-être que l'on retourne tous à l'école.
04:52En tout cas, moi, je pense, en tout cas, nous pensons qu'aujourd'hui,
04:58même si c'est difficile et c'est très difficile pour les éleveurs,
05:01en tout cas, nous, on se bat pour que les éleveurs soient indemnisés,
05:05soient aussi pris en charge.
05:07On a mis en place un réseau sentinelle justement
05:11pour que l'ensemble des techniciens, mais aussi de la MSA
05:17et les spécialistes de la MSA, suivent de près justement ces gens
05:22qui sont dans le désarroi aujourd'hui et qui subissent ce genre de choses.
05:28Mais ça n'empêche que, de toute façon, il faudra bien se débarrasser
05:32de cette maladie parce qu'on ne peut pas la traîner comme ça pendant des années.
05:36Donc ça veut dire que plus tôt, on le fera, et mieux se fera.
05:37C'est l'envie des agriculteurs que l'on interroge, Thierry Coué,
05:41parce que, pardonnez-moi, mais je sens que Stéphane Gallet
05:44n'est pas de votre avis, en tout cas.
05:48Vous, qu'est-ce que vous dites ?
05:49Je vous entendais tout à l'heure demander la démission
05:51de M. Rousseau, notamment.
05:54Oui, enfin, là, je voulais réagir.
05:57Non, non, non, je disais que c'était Stéphane Gallet qui demandait ça.
06:00On va réagir à plusieurs choses.
06:01D'abord, on nous dit que c'est une nouvelle maladie.
06:03J'ai des collègues en ce moment qui sont à la Réunion
06:04et ils discutent aussi avec les paysans et les paysannes qui sont sur place.
06:09Et eux, ils l'ont vécu.
06:10En 92, la maladie de la dermatose, elle a été circonscrite
06:15par un abattage sélectif et par de la vaccination.
06:18Donc on a quand même un peu de regard sur ce qu'est la maladie.
06:21Et il y a eu la maladie...
06:22Mais vous dites qu'il y a d'autres chemins possibles.
06:23Oui, mais c'est ce que je dis.
06:24Depuis le départ, nous, on prône l'abattage partiel,
06:27la vaccination et l'arrêt des mouvements des animaux.
06:31En 2016, il y a eu aussi dans les Balkans la dermatose nodulaire contagieuse.
06:36Et ils se sont aperçus assez vite, en fait,
06:37qu'il n'y avait pas de différence de solution,
06:43enfin de résultat entre l'abattage partiel et l'abattage nocale
06:48à partir du moment où on mettait en œuvre la vaccination.
06:51Donc c'est ça qu'on dit depuis le départ.
06:52Et je voudrais juste vous dire une chose,
06:54c'est que vous allez avoir du mal, ici, sur ce plateau,
06:57à trouver un vétérinaire qui aille à sens contraire du message du gouvernement.
07:01Pourquoi ? Parce que chaque vétérinaire qui va dans le sens contraire,
07:04et on en a beaucoup, nous aussi, on les rencontre tous les jours,
07:07ils sont sur le terrain,
07:09chaque vétérinaire qui va dans le sens contraire du mot d'ordre du gouvernement
07:12va se faire taper dessus par l'ordre des vétérinaires.
07:15Ça a déjà été le cas.
07:16Donc ça, ça pose aussi une problématique, en fait,
07:19encore une fois, de gouvernance et de liberté de la parole
07:22et de confrontation des scientifiques.
07:26Rappelez-vous aussi de la période Covid,
07:28où il y avait quand même beaucoup, beaucoup de confrontations
07:31et de voies divergentes sur comment on gérait la contagion et la maladie.
07:35Et aujourd'hui, vous avez le sentiment de ne pas être défendu
07:38de la bonne façon par la FNSEA ?
07:40Moi, je n'ai pas à être défendu par la FNSEA,
07:42je suis la Confédération Paysanne.
07:43Non, bien sûr, non, mais pardon, je parlais plutôt pour les agriculteurs,
07:47parce que c'est vrai que ça peut être difficile à suivre
07:49pour les téléspectateurs, notamment,
07:51ou le grand public qui est loin de ces questions-là.
07:53Tous les syndicats ne sont pas du tout sur la même ligne.
07:55Encore une fois, la FNSEA, mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
07:59Et je parle des dirigeants, je ne parle pas des adhérents
08:01qui sont de toute bonne foi dans les départements
08:03et on les rencontre au quotidien,
08:05et c'est mes collègues, c'est mes voisins.
08:07Mais les dirigeants, en fait, ne travaillent pas
08:09pour les paysans et les paysannes.
08:10Ils ne défendent pas les éleveurs et les éleveuses,
08:11ils défendent les intérêts de l'agro-industrie.
08:14Je ne sais pas quand est-ce qu'on comprendra dans ce pays
08:16que Arnaud Rousseau, qui est le président de la Groupe Avril,
08:19qui a des intérêts au Brésil,
08:21c'est compliqué pour lui de s'opposer à l'Aquarium Mercosur,
08:24parce qu'en fait, l'Aquarium Mercosur,
08:27il va bénéficier à ses filiales qui sont implantées au Brésil.
08:30Donc, quand vous avez des conflits d'intérêts comme ça,
08:32de la part d'un responsable syndical,
08:35d'une puissance de la FNSEA
08:38et qui est au plus proche du gouvernement,
08:41on est en droit de se poser des questions
08:44sur quelles sont ses intentions
08:46à défendre les éleveurs et les éleveuses,
08:48ceux qui, comme moi, au quotidien,
08:50vivent du métier de la traite
08:52ou du métier de la vente des animaux pour l'avion.
08:55Vous comprenez ?
08:56Ce n'est pas que je veux taper sur la FNSEA
08:58pour taper sur la FNSEA,
08:59mais en fait, elle fait partie du problème.
09:01Donc, je ne peux pas passer à côté du sujet.
09:03Moi, par contre, ce que je voudrais...
09:05Parce qu'avant de finir,
09:06c'est aussi dire que la politique
09:09et la stratégie sanitaire
09:11d'Annie Gennevard et du gouvernement
09:14ne fait pas que tuer des vaches.
09:17Elle tue aussi tout ce qui fait l'essence
09:20du métier d'éleveur
09:21et elle désespère les jeunes.
09:23Il y a les jeunes, en ce moment,
09:24qui se mobilisent dans les lycées agricoles.
09:26On n'avait quasiment jamais vu ça.
09:27Pourquoi ? Parce que moi,
09:28je les ai vus sur les blocages.
09:29Ils sont désespérés
09:30de quel peut être leur devenir,
09:32quel peut être leur avenir
09:34s'ils ont à la fois des difficultés économiques,
09:36s'ils ont à la fois des difficultés climatiques,
09:39à la fois des difficultés avec la biodiversité
09:40et en plus, des épées de Damoclès,
09:43de stratégies sanitaires
09:44qui viennent d'en haut
09:45et qui les culpabilisent en plus
09:47parce que c'est eux leurs responsables
09:48de la contagion de la maladie.
09:50Vous vous rendez compte un peu
09:51à quel point ce gouvernement,
09:53non seulement il ne protège pas,
09:55mais il sacrifie ?
09:57Je voudrais qu'on revienne justement
09:59sur cette colère
10:00qui est en train de monter en France
10:02et sur ces actions de blocage
10:04avec vous, Nicolas Coadou.
10:06Où en est-on en France ?
10:08Où est-ce que ça coince ?
10:10Où y a-t-il des manifestations ?
10:11Au moment où on se parle,
10:12toujours 43 blocages
10:14sur l'ensemble du territoire
10:15avec 2000 personnes mobilisées
10:16au plus fort de la journée.
10:18Des chiffres qui nous sont communiqués
10:19par le ministère de l'Intérieur.
10:20Il y a déjà le sud-ouest
10:22avec des blocages sur l'A64,
10:24plusieurs portions de l'autoroute
10:25bloquées au sud de Toulouse
10:27entre Bayonne et Tarbes.
10:28150 km d'autoroute
10:30totalement interdits
10:31à la circulation.
10:32Le plus gros blocage,
10:33c'est au niveau de carbone
10:34au sud de Toulouse.
10:35On a pu voir tout au long de la journée
10:36des dizaines d'agriculteurs
10:38afflués ici avec leurs tracteurs.
10:40Sur place, nos reporters
10:41décrivaient des agriculteurs
10:42très organisés, déterminés
10:44qui ont d'ailleurs prévu
10:45d'y passer la nuit.
10:46D'autres axes bloqués
10:48tout au long de la journée
10:49dans le sud-ouest.
10:50Une partie de la rocade de Pau,
10:51c'est le Doche dans le Gers
10:53ou encore en Ariège
10:54ou en Aveyron.
10:55Il y a aussi un autre point
10:56de blocage assez important
10:57sur la rocade d'Albi
10:59organisée par la coordination
11:01rurale du Tarn.
11:02Après un rendez-vous
11:03jugé non concluant
11:04avec la préfecture,
11:05les agriculteurs
11:06de la coordination rurale
11:07ont investi une partie
11:08de la rocade
11:09avec une quinzaine de tracteurs,
11:11des meules de foin
11:11qui ont également été déposés
11:13sur la route.
11:14Il y a également
11:14dans le Pas-de-Calais
11:16des actions de soutien,
11:17notamment à Arras,
11:18actions en cours
11:19depuis 15h30.
11:21Une centaine d'agriculteurs
11:22mobilisés sur un rond-point.
11:24Alors pas de blocage
11:25pour l'instant.
11:27Mobilisation statique
11:27donc en soutien
11:28aux agriculteurs
11:29du sud-ouest.
11:30Là aussi,
11:31ils ont confié
11:31à nos équipes
11:32la volonté de rester ici
11:33le plus longtemps possible.
11:34Ils ont fait des provisions
11:35et veulent rester ici
11:37toute une partie de la nuit.
11:38Et alors Nicolas,
11:39à quoi faut-il s'attendre
11:41ces prochains jours ?
11:42Alors c'est difficile
11:43d'anticiper
11:43parce que souvent
11:44les actions sont décidées
11:45un petit peu
11:45au dernier moment.
11:46En ce qu'on sait déjà,
11:48il y a un appel
11:48à la mobilisation
11:49dans les Pyrénées-Orientales,
11:50à Villefranche,
11:52le sud-ouest aussi,
11:53dans les Landes
11:53où des manifestants
11:55occupent toujours
11:55un rond-point.
11:56Des actions devraient
11:57se poursuivre
11:58en début de semaine prochaine
12:00avec notamment
12:00un blocage
12:01de l'A63
12:02qui a été décidé
12:03par la coordination rurale
12:06des Landes
12:06et de la Gironde.
12:08Lundi,
12:08manifestation
12:09devant la préfecture
12:10de Pau
12:11dans les Pyrénées-Atlantiques.
12:12Mercredi,
12:13ce sera au tour
12:13de la préfecture
12:14de Troyes
12:15dans l'Aub.
12:15Bref,
12:16vous l'aurez compris,
12:17on voit des actions
12:18qui se multiplient
12:19sur l'ensemble du territoire,
12:20des agriculteurs
12:21qui appellent à maintenir
12:22et à amplifier le mouvement.
12:23On peut donc s'attendre
12:24à de nouveaux blocages
12:25dans les prochains jours.
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