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Ce vendredi 12 décembre, Virginie Robert, présidente de Constance Associés, Éric Lewin, stratégiste actions chez Bourse Direct, Jean-François Robin, responsable mondial de la recherche de Natixis CIB, et Ana Boata, directrice de la recherche macroéconomique d'Allianz Trade, se sont penchés sur l'éventuelle hausse ou baisse des taux d’intérêt en 2026, le rebond de la zone euro en 2026 et la submersion de la zone euro par les produits chinois, dans la semaine de Marc dans l'émission C'est Votre Argent présentée par Marc Fiorentino. C'est Votre Argent est à voir ou écouter le vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Business présente
00:04C'est votre argent
00:07Marc Fiorentino
00:09Oui je sais, je sais, on ne sait plus si on a envie que le budget de la sécu soit voté ou pas voté, il a été voté, on ne sait pas si on a envie que le budget public soit voté ou pas voté, on ne sait même pas s'il sera voté, on ne sait pas si c'est une bonne nouvelle, une bonne nouvelle, bref on en a ras le bol, j'ai trois bonnes nouvelles quand même pour vous, c'est votre argent, ça c'est une bonne nouvelle, c'est votre week-end,
00:29ça c'est une bonne nouvelle et c'est une émission exceptionnelle, exceptionnelle parce qu'on va faire le point évidemment sur tous les événements qui ont marqué la semaine et il y en a eu encore beaucoup, les événements qui ont un impact sur l'économie, qui ont un impact sur la finance, qui ont un impact sur les marchés et qui ont un impact évidemment parce que c'est ça qui nous intéresse sur votre argent, au sommaire aujourd'hui le mois de la semaine ça va être taux d'intérêt, il y a un petit changement d'ambiance, une musique que j'entends un peu partout sur la baisse des taux d'intérêt, on va en parler avec nos spécialistes, la question macro, vous savez Christine Lagarde,
00:59nous explique que, là j'essaye de pas rigoler, que la zone euro va rebondir et qu'elle a des chiffres incroyables, écoutez, on va voir si elle a raison pour une fois, le chiffre de la semaine, 1000 milliards de dollars, c'est le nouveau record d'excédent commercial de la Chine et quelques jours après, les Etats-Unis signent leur plus bas déficit commercial
01:18depuis 2020, est-ce qu'il y a une nouvelle reconfiguration du commerce international, deuxième partie de l'émission, aura-t-on un rallye de fin d'année, on n'arrête pas de l'attendre, la semaine dernière il ne s'est rien passé, la semaine d'avant rien non plus,
01:32la question d'argent, quel est le placement de la semaine qu'il faut privilégier, évidemment le top flop de la semaine, le top 3 des gérants, les actions acheter ou vendre, mais vous le savez maintenant,
01:41pour une émission exceptionnelle, il faut des invités exceptionnels, j'ai donc le plaisir de vous présenter nos Jedi de l'économie et de la finance, c'est ma prof particulière d'Eco et la vôtre aussi,
01:52car elle nous explique tous les mécanismes de la macroéconomie avec talent, Anna Boatam, merci d'être là, bonjour, vous êtes directrice de la recherche macroéconomique d'Allianz Thread,
02:00quand est-ce que vous allez nous donner vos prévisions pour 2026, ça sort quand ?
02:05C'est chaud, c'est un train de cuir et ça sort mercredi prochain sur le site Anna Antti Thread.
02:11Il y a un scoop que vous pouvez nous donner là ?
02:13Bien sûr, bien sûr.
02:13Par exemple la croissance américaine, la croissance européenne, la croissance chinoise, disons qu'en fait on a révisé à la hausse notre révision de croissance mondiale
02:23et deux tiers de cette révision vient des Etats-Unis et de la Chine, donc on peut en parler.
02:28On en parlera tout à l'heure, c'est le maître à contester des petites valeurs cotées, le roi des OPA, Eric Lewin, vous êtes stratégiste chez Bourse Direct.
02:35Ça va ?
02:35Ça va, bon.
02:36Je suis super content, CAC Small, CAC Small plus 54% depuis le début de l'année.
02:40Vous expliquez la réalité.
02:41Ok, il y avait deux, trois capi qui ont fait la liste.
02:44Non mais sinon on fait une bonne année quand même.
02:45Oui, très bonne année.
02:46À part les IPO, je parlerai en fin d'émission, c'est quand même une bonne année sur les marchés.
02:49L'Amérique n'a pas de secret pour elle, elle a l'oreille de Donald Trump, du patron de la Fed et des CIO de géants américains.
02:56Vous nous direz ce qu'a dit Donald hier, qu'il vous a dit, avant de se coucher.
03:00Virginie Robert, vous êtes présidente de Constance Associés, il vous appelle un peu ?
03:04Pour vous demander des conseils ?
03:05Non, non, non, il n'a pas besoin de moi.
03:07Il n'a pas besoin de vous ?
03:08Nous, on pense qu'il a un peu besoin de vous.
03:10À chaque fois qu'il vient à l'émission, je me dis systématiquement, tiens, ça, je n'y avais pas pensé du tout.
03:16L'homme fort des signaux faibles.
03:18Jean-François Robin, vous êtes responsable mondial de la recherche de Natixis CIV.
03:22Merci.
03:23Bonjour à tous.
03:23Et vous, alors, ça sort quand, c'est sorti ?
03:25Ça sort cet après-midi, normalement.
03:28Et vous n'êtes pas tout à fait d'accord, je crois ?
03:30Non, on est un peu plus négatif sur les Etats-Unis, je pense.
03:33Et plus positif sur l'Europe.
03:36Allez, on passe tout de suite au taux d'intérêt, parce que j'ai vraiment besoin de vous entendre.
03:40La Banque Centrale Américaine a baissé ses taux pour la troisième fois consécutif.
03:44Mais alors, depuis, je ne sais pas si vous avez remarqué, depuis quelques jours,
03:47on a beaucoup de prévisionnistes qui nous disent, beaucoup de commentateurs,
03:50beaucoup, même un membre de la BCE qui nous a quand même expliqué
03:54que les taux allaient remonter en Europe, vous avez bien entendu, remonter en Europe.
03:58Certains nous disent que c'est la fin du cycle de baisse des taux.
04:02Alors, Anna Boata, baisse des taux, hausse des taux en 2026 ?
04:05Nous, on n'a pas changé de vue, donc je sais que j'en ai déjà parlé sur le plateau
04:09sur le fait que la Fed ne va pas baisser les taux en décembre.
04:12Bon, ils l'ont fait, en fait, ils l'ont fait.
04:13C'était vraiment ce qu'on appelle un « close call », puisque, en fait,
04:17sur plusieurs semaines, les divergences étaient là.
04:20Et je pense qu'en fait, c'est vraiment un mouvement politique,
04:24puisqu'ils ne voulaient pas montrer qu'ils étaient trop divisés.
04:26Donc, finalement, ils se sont alignés sur les quelques baisses de taux qui restent.
04:31Et 2026 ?
04:31Donc, nous, on a arrêté notre taux à 3,5.
04:34Donc, on reste un petit peu plus haut que le marché.
04:37Pour 2026 ?
04:38Pour 2026 et même pour 2027.
04:39Donc, le taux terminal à 3,5.
04:41Alors que les marchés, ils attendent plutôt 3.
04:44Moi, j'attends plutôt 2,5.
04:462,5.
04:47Du coup, si on est dans ce scénario, si notre scénario a la baisse,
04:50donc ça veut dire qu'on aura une surchauffe de l'économie américaine,
04:52et donc on aura une correction de l'IA.
04:54Puisqu'au bout d'un moment, en 2027, il va falloir réaugmenter les taux,
04:57puisqu'il y aura trop d'inflation.
04:58Donc, voilà.
04:59Donc, on y réfléchit aussi à ce scénario-là, mais ce n'est pas le central.
05:02Et en zone euro, quand vous entendez Schnabel,
05:06qui est membre du board de la Fed, qui est l'économiste allemande,
05:10qui dit qu'on va remonter les taux, vous ne vous dites pas,
05:12mais je ne sais pas, ils vivent dans quelle planète ?
05:14Si.
05:15Là, par contre, on se dit qu'on n'est pas du tout d'accord,
05:17puisque quand on regarde la règle de Taylor,
05:19donc qui est vraiment le taux qu'il faudrait regarder...
05:22Mais quand on regarde par rapport à la croissance potentielle,
05:30par rapport à l'inflation, en fait, en zone euro,
05:32on est à peu près à 2%, voire au-dessus.
05:35Donc, on devrait aller au-delà, donc en dessous de 2%
05:39pour stimuler la croissance.
05:40Donc, en fait, en zone euro, on a plus des risques à la baisse
05:43sur la croissance qu'à la hausse.
05:45Mais Schnabel, elle n'est pas...
05:48Je pense qu'elle est beaucoup plus optimiste.
05:49Premièrement, elle est beaucoup plus optimiste sur l'effet
05:54que la défense, par exemple, sera plus porteuse de croissance,
05:58que le stimulus allemand va apporter ses fruits
06:00beaucoup plus qu'on ne le croit,
06:01et qu'en fait, finalement, la Chine n'exporte pas de la déflation
06:04et du fait de ses surcapacités.
06:06Donc, il y a vraiment trois grosses hypothèses
06:09sur lesquelles on n'est pas d'accord.
06:10Donc là, après, bon, voilà.
06:13Ça paraît toujours étonnant, parce qu'on se dit quand même
06:15que vous avez tous à peu près les mêmes chiffres,
06:17les mêmes signaux.
06:19Jean-François, je sais que vous regardez un peu les signaux faibles.
06:23C'est quoi d'abord votre vision sur les taux d'intérêt en 2026 ?
06:27L'idée que le cycle de baisse des taux est terminé ?
06:29C'est votre idée ?
06:30En tout cas, oui, le gros de la baisse des taux est terminé en 2025.
06:35En 2026, la Fed rejoindra le club de ceux qui vont en avoir fini
06:38avec leur baisse des taux.
06:39Je pense que ça, c'est quand même un scénario assez fort.
06:42La question de savoir combien ils vont baisser,
06:45moi, je pense que nous, on est sur 3%.
06:46Pourquoi on est sur 3% ?
06:47Parce qu'on considère qu'il y a quand même un sujet sur le marché de l'emploi.
06:50Donc, un demi-pourcent de baisse supplémentaire.
06:52On est quand même sur une baisse de la Fed.
06:54Pourquoi ? Parce qu'en ce moment, la Fed met en avant le mandat sur l'emploi
06:58qui va avoir d'énormes pressions sur la Fed qui vont commencer.
07:01Encore une fois, on a un patron qui va être nommé en janvier.
07:05Donc, on va avoir une espèce de sorte de shadow FOMC qui va être mis en place.
07:08On parle de Scott Bessent, on parle de Kevin Assett.
07:11C'est vraiment la voix de son maître.
07:12Donc, s'ils font ça, c'est des gens qu'on dit qu'ils auraient voté pas d'un statu quo.
07:15Ils votent 50 BP, ils auraient fait cette semaine.
07:18Il y a Trump qui parle de 1,5 de taux de directeur de la Fed.
07:21Donc, il y a tout à fait possibilité d'avoir un overshooting
07:24à partir du moment où ils vont arriver au pouvoir.
07:25Ça, c'est mon scénario.
07:27Il n'intéresse personne.
07:27Encore une fois, Jérôme Powell arrive à son terme en mai.
07:30C'est-à-dire que jusqu'en mai, on pourrait avoir une espèce de fight,
07:33une fête très, très illisible avec beaucoup, beaucoup de volatilité.
07:36Mais en mai, il n'est pas impossible qu'on ait un overshooting
07:39avec la nouvelle direction de la Fed qui baisse plus les taux.
07:41Et là, on a vraiment un sujet de repontification de la courbe,
07:44un sujet de dédollarisation potentiellement,
07:47et donc peut-être d'inflation importée, etc.
07:49Donc, il y a beaucoup de possibles, encore une fois,
07:51en 2026, on ne s'est pas ennuie en 2025.
07:53Mais là, ce qu'on a quand même d'à peu près certain,
07:56c'est qui que ce soit à la tête de la Fed à partir du mois de mai,
07:59il va quand même rogner sur l'indépendance de la Fed.
08:02Donc, on va se retrouver avec la banque centrale la plus importante du monde
08:04qui va être un peu moins indépendante, un peu plus au d'ordre de Donald Trump.
08:08Donc, évidemment, il va aller sur des taux d'intérêt plus bas qu'il ne le faudrait.
08:11Et quand vous entendez Schnabel qui dit « on va remonter les taux », vous vous dites…
08:15Mais alors, Schnabel, j'ai la chance d'être l'advisory board de la BCE,
08:18des chefs économistes avec qui on partage des opinions sur justement où il faudrait être.
08:22Ce qui est impressionnant quand vous allez dans ce truc-là,
08:24c'est qu'en fait, la Banque Centrale Européenne, finalement, vous explique…
08:26Il faut se mettre de son côté, c'est-à-dire que la Banque Centrale Européenne vous dit quoi ?
08:30Mais attention, on est à 1,3-1,4% de croissance de la zone euro cette année,
08:34c'est pile-poil à son potentiel.
08:36Finalement, le choc de la guerre commerciale sur l'Europe, c'est quasiment zéro.
08:40On a perdu peut-être 0,1-0,2 de moins.
08:42Vous avez un taux de chômage qui est en train de baisser en zone euro,
08:45on est à 5,9.
08:46On a créé 1,7 million d'emplois sur l'année passée,
08:48on va en créer 2 millions d'ici l'année prochaine.
08:50La dynamique d'emploi est encore très très forte.
08:53En ce moment, on cherche à recruter dans le secteur de la défense,
08:55mais pas seulement.
08:56Et vous avez une inflation qui est où ?
08:58Une inflation qui est autour de 2,
08:59qui est en ce moment un peu autour de 2,
09:01qu'ils attendent sous les 2 à l'horizon 2026
09:03et un peu au-dessus 2027.
09:06Quel est l'intérêt pour eux de bouger
09:07quand ils pensent que tout est finalement à l'équilibre ?
09:09Donc là, on peut parler effectivement de règle de Taylor,
09:11on peut regarder, mais finalement, ils disent
09:13qu'on est sur un good spot, c'est un sweet spot pour nous,
09:15on est tout à fait là, on devrait être.
09:16Donc ils ne sont pas totalement à côté de la plaque,
09:18on va parler de ça.
09:18Ils sont juste confortables.
09:19Ils sont juste confortables.
09:21Ils ne veulent pas prendre de risque.
09:22Il n'y a pas oublié que la BCE, son mandat, c'est l'inflation.
09:25Ce n'est pas un dual mandate,
09:26ce n'est pas un triple mandate comme à la Fed.
09:28Si vous regardez l'inflation,
09:29un 6 l'année prochaine, un 7,
09:31il y a un énorme risque à la baisse sur les matières premières,
09:33peut-être qu'on en reprendra.
09:34Donc tout ça fait plutôt que la BCE,
09:35elle peut être en attentisme.
09:36Virginie, c'est quand même la clé ?
09:38Moi, j'ai toujours l'impression que c'est vraiment
09:39le déterminant majeur, les anticipations.
09:42Non ? Pas pour vous ?
09:43Non, pas du tout.
09:44C'est des chiffres à court terme,
09:46mais je ne sais pas, je regarde plus loin.
09:47Non, mais les anticipations sur les taux d'intérêt,
09:49les liquidités, c'est ça qui fait le marché.
09:51Qu'est-ce qui fait le marché ?
09:52Regardez l'euro-dollar, c'est ça.
09:55C'est au plus haut, au-dessus d'un 17.
09:57Et concrètement, je ne sais pas,
09:59un 18, un 17 sur l'euro-dollar,
10:02si c'est bon ou pas bon,
10:03ce n'est quand même pas formidable pour l'Europe.
10:07Et en revanche, oui, c'est quand même un sur-en-dérité.
10:12Un 17, on est monté à un 56,
10:14et on n'était pas si mal.
10:15Il ne faut pas oublier qu'un pays comme la France,
10:19par exemple, on importe cette année,
10:21ça va être 61 milliards la facture énergétique,
10:23un euro fort, c'est bon pour la France, par exemple.
10:25Oui, parce qu'on exporte...
10:26Sauf pour certains secteurs.
10:27Oui, parce qu'on a une balance extérieure négative,
10:30donc c'est bon d'avoir l'offre.
10:31Donc vous dites, vous,
10:32ce n'est pas votre déterminant majeur
10:34le taux d'intérêt.
10:34Non, absolument pas.
10:35Eric, quand vous regardez les marchés,
10:37vous vous dites, pas non plus.
10:38Non, mais c'est sûr que si la Fed n'avait rien fait,
10:40mercredi dernier,
10:41on aurait pu avoir 2% de baisse sur le Nasdaq.
10:42Donc c'est sûr qu'on regarde quand même,
10:44on ne va pas dire qu'on s'en fout de la politique monétaire.
10:46Non, moi, je regarde par exemple,
10:47sur l'Europe, je regarde par exemple
10:48les anticipations des entreprises,
10:49et c'est vrai que sur 2026,
10:50quand vous prenez le stock 600,
10:52on attend une croissance de 13% des bénéfices,
10:54alors qu'on avait eu moins 1 en 2025.
10:55Donc c'est vrai qu'on a le sentiment
10:56que l'Europe, ça ne va pas si mal que ça.
10:58On va en parler tout de suite, justement.
10:59Est-ce que la zone euro va rebondir en 2026 ?
11:02Finalement, vous avez l'air d'être tous d'accord
11:04avec Christine Lagarde,
11:05qui pense que l'économie de la zone euro
11:08va aller mieux en 2026.
11:09Moi, je me disais que compte tenu de son track record
11:11désastreux en matière de prévision,
11:14on devait s'inquiéter,
11:15mais vous nous dites,
11:16je reviens vers vous
11:16parce que vous étiez plutôt positif,
11:18qu'a priori, ça devrait bien se passer,
11:20qu'il n'y a pas de signaux négatifs
11:23sur la croissance en zone euro.
11:25Vos prévisions pour la croissance en zone euro ?
11:27Oui, l'année prochaine,
11:28on est à un 3 l'année prochaine.
11:29Ah ouais ?
11:29Un 3 presque.
11:30Alors que cette année, on va faire ?
11:32Un 3.
11:32Donc on est sur un truc à peu près stable,
11:34avec des moteurs très très différents,
11:35encore une fois.
11:36Ce qui va changer en 2026,
11:38c'est quand même le rebond du moteur allemand.
11:40Alors après, la question,
11:40c'est combien de temps ça va durer ?
11:42Vous voyez combien de croissance en Allemagne ?
11:43En Allemagne, on est sur justement un 3.
11:45Donc on est sur un truc,
11:46on n'a pas vu.
11:46Ça fait 6 ans que l'Allemagne est en stagnation.
11:48C'est pour la première fois.
11:50Encore une fois, il ne faut pas oublier
11:50qu'il y a le budget allemand
11:51et le plan d'infrastructure.
11:52Le plan d'infrastructure, il est voté,
11:54ils sont mis d'accord, etc.
11:55Donc ça part.
11:56Et ça y est, les Allemands ont voté,
11:57ils passent des commandes d'armement,
11:59c'est déjà en train de se passer.
12:00C'est dans l'économie réelle.
12:02On a déjà des commandes qui passent,
12:04il y a déjà des aides aux voitures électriques,
12:05il y a déjà des programmes d'infrastructure
12:07qui sont en place.
12:07Donc ça ruisselle, ça y est.
12:08L'année prochaine,
12:09on va avoir 108 milliards de budget militaire allemand,
12:11c'est deux fois le budget français de cette année.
12:13Ils parlent de loin, je suis d'accord,
12:15mais ils passent la seconde, les Allemands.
12:16Donc il y a peu de chances quand même
12:18de dire que l'Allemagne ne va pas faire mieux
12:20l'année prochaine que cette année.
12:21Et donc, le principal moteur de la zone euro
12:23qui est à l'arrêt depuis 6 ans,
12:25il va être au plus fort qu'on n'a pas eu
12:26depuis plus d'une décennie quand même.
12:28– Dès 2026.
12:29– 2026, oui, on va avoir beaucoup,
12:30un effet de base très fort.
12:31– Et Jean-François, tout à l'heure,
12:31avant qu'on commence l'émission,
12:32vous parliez d'Italie, ça m'intéresse,
12:34vous pouvez nous dire,
12:35en fait, on parle beaucoup de miracles italiens,
12:36vous nous dites qu'il n'y a pas de miracles.
12:37– Il n'y a pas beaucoup de miracles
12:38parce qu'en fait, quand on regarde aujourd'hui
12:39le PIB par tête italien ou la productivité italienne,
12:42c'est la même qu'il y a en 2020,
12:43donc c'est un pays qui stagne,
12:44c'est un pays qui fait deux fois moins de croissance
12:45que la France cette année,
12:46c'est un pays qui a plus de dettes que la France,
12:49c'est un pays qui a un excédent primaire, certes,
12:50mais c'est un pays où ce n'est pas très très facile
12:52de faire du business,
12:53il y a l'enquête Ease of Doing Business
12:55qui montre qu'il faut 54 autorisations
12:57pour ouvrir une pizzeria à Rome,
12:59il y a 9 prix d'électricité différents,
13:00on vous parle de grid,
13:02de programmes européens sur le grid,
13:03si vous enlevez les programmes d'aide européens à l'Italie,
13:05je rappelle que l'Italie,
13:06c'est le principal bénéficiaire du plan d'aide européen,
13:08pourquoi Mélanie est très pro-européenne
13:10et elle n'attaque plus tout l'Europe ?
13:12Elle se prend 200 milliards d'aide de l'Europe,
13:13vous enlevez ça,
13:14l'Italie est en récession.
13:17Donc le sud c'est italien,
13:19il n'y a pas de miracle espagnol,
13:20mais il n'y a pas de miracle italien.
13:21Il y a un miracle italien,
13:22c'est d'attirer des milliardaires
13:23comme Eric Lewin à Milan.
13:25En même temps,
13:26c'est celui qui paye plus de 200 000 euros d'impôts
13:29à tout intérêt à aller habiter à Milan,
13:31parce que c'est un milliardaire,
13:32quelqu'un qui paye plus de 200 000 euros d'un jour.
13:33Pour aller quand même souvent à Milan,
13:34je ne peux pas dire que ce soit la folie
13:35des milliardaires qui débarquent à Milan non plus.
13:37Anna, vous êtes aussi positif que Jean-François
13:43sur la zone euro et l'Allemagne ?
13:47Est-ce qu'elle va rebondir ?
13:47Est-ce que Christine Lagarde et Jean-François Romain
13:50parlent de la même voix ?
13:51Il faut voir le point de départ.
13:53Si le point de départ,
13:54c'est trois ans de récession en Allemagne,
13:55oui, il y aura un rebond.
13:56Après, est-ce qu'il est à 1,4 ou à 0,9
13:58comme nous on l'attend ?
13:59Reste à voir,
14:00parce qu'en fait,
14:01il y a quand même de l'argent,
14:02certes, qui a été voté,
14:04mais il y a quand même une implémentation
14:06qui est très graduelle.
14:06Quand on regarde,
14:07mois par mois,
14:08qu'est-ce qui est dépensé dans la défense,
14:10dans l'investissement,
14:10dans l'infrastructure...
14:12Oui, mais il n'est pas au niveau cible.
14:15Donc ça veut dire
14:15que c'est une implémentation graduelle.
14:16Ça sera peut-être décalé,
14:17mais ça va rebondir.
14:18Et sur la zone euro,
14:19vous êtes aussi positif,
14:20vous voyez 1,3% de croissance ?
14:22Nous, on est plutôt à 1,1,
14:23mais c'est un effet de base
14:25parce qu'on attend 0,9 en Allemagne.
14:26Forcément, l'Allemagne,
14:27c'est un gros contributeur
14:28à cet agrégor.
14:30Mais 1,1, ça suffit pour passer à travers ?
14:31Oui, c'est proche de la croissance potentielle.
14:33Donc effectivement,
14:34ce n'est pas mauvais,
14:35mais ce n'est pas génial
14:36compte tenu du fait
14:37que c'est un effet de base.
14:38Il faut regarder les boîtes, Marc.
14:39Il faut arrêter avec les 1,1,2,3.
14:41Il faut regarder les boîtes.
14:42On en a marre, nous.
14:43Non, mais attendez.
14:45Les boîtes, franchement,
14:46ça ne va pas si mal.
14:46Les résultats des boîtes sont...
14:48Ce que je disais,
14:49le stock 600,
14:49on attend une croissance de 13%
14:51l'an prochain,
14:51moins 1 cette année.
14:52Ça ne va pas si mal
14:53quand on voit les publications
14:54des entreprises.
14:54Donc moi, je préfère regarder
14:55les publications que les 1,1,1,2.
14:57On se rend bien compte
14:57que structurellement,
14:58on va avoir une croissance en Europe
14:59entre 1 et 1,5%,
15:00quoi qu'il arrive.
15:01Alors, ça sera 1,1 ou 1,2.
15:02On s'en fout un peu.
15:03Moi, j'ai le sentiment quand même
15:04que sur les marchés,
15:05on est plutôt dans une bonne dynamique
15:06en Europe.
15:06Mais c'est un effet de rattrapage.
15:08Encore une fois.
15:081,1,2, on s'en fout.
15:09Il a raison ou pas ?
15:10Non, mais moi, je ne suis pas économiste.
15:11Je ne veux pas mettre...
15:11Non, mais là où il a raison,
15:13moi, je passe beaucoup de temps
15:14en ce moment
15:14avec les chefs d'entreprise
15:16qui ont un peu ce discours
15:17de dire
15:17c'est catastrophe la situation en France
15:19et vous, ça va comment ?
15:20Moi, ça va très bien.
15:21En fait, on voit des boîtes européennes
15:22qui vont quand même plutôt pas mal
15:23avec des bénéfices, des marges.
15:25Encore une fois...
15:25Les grosses boîtes.
15:27Moi, je vois des petites...
15:28Non, mais typiquement,
15:30je me permets,
15:30parce qu'on parle beaucoup,
15:31par exemple,
15:31des défauts d'entreprise.
15:34Natixi, c'est le groupe BP16,
15:36c'est le plus gros fournisseur
15:37de PGE en France, typiquement.
15:38Qu'est-ce qu'on voit
15:39sur les taux de défauts des PME ?
15:41On a l'observatoire
15:42des entreprises,
15:43des défaillances d'entreprises.
15:44Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
15:45D'abord, c'est une stabilisation
15:46des défaillances d'entreprises
15:47en France, typiquement.
15:48Mais surtout,
15:48ce qu'on oublie un tout petit peu de dire,
15:50c'est qu'on a des créations d'entreprises
15:521,1 million en 2024.
15:54On va faire plus d'un million
15:55de créations d'entreprises
15:55cette année encore.
15:56Donc, évidemment,
15:57quand vous comparez 68 000 défauts
15:59d'entreprises,
15:59défaillances d'entreprises,
16:00c'est beaucoup plus élevé
16:01que la grande crise de 2008.
16:04Certes, mais les amis...
16:06Dans les 1 million,
16:06il y a les auto-entrepreneurs ?
16:07Oui, mais vous avez 50 %
16:09d'entreprises de plus
16:10qu'en 2010.
16:11Donc, évidemment,
16:12votre effet de base,
16:13il est assez favorable.
16:14Donc, encore une fois,
16:15on se plaint beaucoup,
16:15mais quand on regarde
16:16le tissu microéconomique...
16:18Ce que vous dites tous,
16:19globalement,
16:20c'est que ça ne va pas si mal
16:22que ça en zone euro.
16:23Malgré le cirque,
16:24encore une fois,
16:25nous, si on met des petits chiffres...
16:26Pardon, c'est de la macro, Éric,
16:28mais nous, sur la France,
16:30typiquement,
16:31on a estimé à 0,2
16:32l'impact de la crise politique
16:33parce que tout le monde,
16:34quand même, se demande
16:35à quel sauce il va être mangé.
16:36Et 0,1, la crise Trump,
16:38la guerre tarifaire.
16:40Donc, en fait, si vous voulez,
16:41la France, pour nous,
16:41va faire 0,8, 0,9.
16:42On était à 0,9.
16:43On est un peu plus faible là-dessus,
16:45mais ça va être autour de 0,9.
16:46Vous rajoutez 0,3,
16:47la France, elle a son potentiel.
16:48Donc, ça ne va pas si mal
16:49être un 5 mois.
16:51Juste un truc,
16:51une question très rapide
16:53aux économistes.
16:54Tous les économistes,
16:55à chaque semaine,
16:55parlent de la croissance potentielle.
16:57Ça veut dire que
16:57cette croissance potentielle,
16:58on ne peut jamais la faire bouger ?
17:00On ne peut pas espérer
17:01l'améliorer un jour ?
17:02Parce que, justement,
17:03l'IA peut faire bouger
17:04la croissance potentielle
17:05par la productivité.
17:07Ce qui est intéressant,
17:08c'est qu'en zone euro,
17:09la productivité augmente.
17:10D'accord.
17:12Parce qu'effectivement,
17:13on n'investit pas dans l'IA,
17:14mais on est consommateur de l'IA.
17:16Et ça commence à nous créer
17:17quelques gains de productivité.
17:19Et puis après, évidemment,
17:21il y a tout ce qui est
17:22marché de travail,
17:23immigration, tout ça,
17:24ça peut augmenter
17:25la croissance potentielle.
17:26Même réponse.
17:27Oui, même réponse.
17:28La productivité,
17:28ça se fait par des réformes
17:30structurées,
17:30par l'investissement du capital
17:31par tête, etc.
17:32Il y a une autre chose
17:34qui est quand même
17:34très facile à faire en France.
17:35C'est facile à dire
17:36comme vous êtes un économiste.
17:37Mais il y a la productivité
17:38et la quantité de travail
17:39que vous fournissez.
17:40Si on avait le même taux
17:41d'emploi que les Allemands,
17:42on aurait 140 milliards
17:43de recettes fiscales de plus.
17:43On va bosser 15 heures
17:45avec des brics carreaux.
17:47On passe tout de suite
17:47parce que je voulais avoir
17:48votre avis sur le chiffre
17:49de la semaine.
17:50C'est 1000 milliards de dollars.
17:51La Chine inonde le monde
17:52avec ses exportations.
17:53Elle affiche un surplus record.
17:55En 11 mois,
17:55elle a dépassé son record
17:56annuel de 2024.
17:58La zone euro est quand même
17:59submergée par les produits chinois.
18:00Et alors, ce qui m'a intéressé,
18:01c'est que jeudi,
18:02les États-Unis ont publié
18:03leur balance commerciale
18:06et ils ont eu un déficit
18:08qui était haut ou plus bas
18:08depuis 5 ans.
18:10On a l'impression quand même
18:11que les droits de douane
18:12commencent à avoir un impact
18:13par ce qu'on pensait.
18:14Alors, les droits de douane,
18:16les importations américaines
18:17et les exportations
18:19qui se rééquilibrent un peu.
18:21Par contre,
18:21ce qui est très surprenant,
18:22c'est qu'on aurait pu penser
18:23qu'avec les droits de douane,
18:24la Chine allait se retrouver
18:25quand même un peu bloquée.
18:26Elle affiche des exportations majeures.
18:27Et puis, on a l'impression
18:28que l'Europe, là,
18:30même si vous êtes très positifs
18:31sur le reste,
18:32elle est un peu en situation
18:33de pigeon de service.
18:34Alors, il faut faire attention
18:35aux chiffres en ce moment
18:36parce que typiquement
18:37sur le déficit commercial américain.
18:38Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
18:40C'est qu'on a
18:40les exportations de la Chine
18:42aux États-Unis,
18:43c'est de l'ordre de moins 28%.
18:44Les exportations de la Chine
18:48baissent très fortement
18:48aux États-Unis.
18:49En revanche,
18:49c'est plus 29% en Asie,
18:51c'est plus 27% en Afrique,
18:53en Amérique latine,
18:53c'est plus 10% en Europe.
18:55En revanche,
18:55quand on regarde
18:56la situation américaine,
18:57ce qui est très intéressant aussi,
18:58c'est que le chiffre
18:58de la balance commerciale,
18:59il est bon sur le dernier mois.
19:01Mais si vous regardez
19:02sur l'ensemble de l'année,
19:03le déficit commercial américain,
19:04il est un record.
19:06Il est en hausse de 17%
19:07par rapport aux 9 premiers mois
19:08de l'année 2025.
19:09Pourquoi ?
19:09Parce que les États-Unis,
19:10en fait,
19:10ont fait du front-loading.
19:11Au début de l'année,
19:12ils ont importé massivement,
19:14donc record de déficit.
19:15Et là,
19:15les derniers mois de l'année,
19:16ils ont moins importé
19:18puisqu'ils avaient fait du stockage.
19:19Et donc,
19:19ce chiffre un peu,
19:20il masque le fait
19:22que le déficit américain,
19:23il a un record.
19:24D'accord.
19:25Est-ce qu'il y a quand même
19:25une nouvelle reconfiguration
19:27de l'ordre économique mondial ?
19:29Ces droits de douane,
19:30bon,
19:31maintenant,
19:31ça s'est passé,
19:32mais c'est quand même
19:3314-15%.
19:3411 en fait.
19:3511%,
19:36d'accord.
19:37On était à 27 en avril.
19:39Attendu.
19:39Je comprends.
19:39C'est quand même pas le même.
19:4011%,
19:40je crois que l'année dernière,
19:41c'était quoi ?
19:422,5%.
19:43Donc,
19:44on est passé de 2,5% à 11%.
19:45C'est totalement un dollar,
19:46en fait,
19:46pour le commerce international ?
19:472,5% à 11%,
19:48c'est quand même absorbable.
19:50Surtout parce que
19:51les entreprises se sont préparées.
19:52Effectivement,
19:53le front-loading a été très fort.
19:54Et surtout parce qu'on a créé
19:55d'autres routes alternatives
19:57à la Chine.
19:58Et ça,
19:58c'est depuis 2017.
20:00Et ça passe par les pays
20:01de l'Asie de Sud-Est,
20:02ça passe par le Moyen-Orient,
20:03ça passe par d'autres marchés
20:06qui font que finalement,
20:08la Chine arrive toujours
20:09à exporter.
20:09Et on a regardé
20:10d'où vient cet excès commercial.
20:12Et en fait,
20:1270%,
20:13ça vient de l'automobile
20:14et ça vient des machines et outils.
20:16Donc,
20:16en fait,
20:16il y a quelques produits.
20:18Et quand on regarde...
20:18Ils ont remplacé l'Allemagne, quoi.
20:19Ben oui,
20:19quand on regarde l'Europe,
20:20en fait,
20:20le déficit commercial sur l'auto
20:22avec la Chine,
20:23il est au plus haut de l'Europe.
20:25Donc,
20:25bon,
20:25voilà,
20:25il y a des gagnants
20:26et des perdants.
20:27Et c'est sûr qu'aujourd'hui,
20:28si on reste à 11%,
20:30ce qui est à peu près
20:30notre scénario central,
20:31c'est pour ça qu'on est plus optimiste
20:32sur les États-Unis,
20:33on est passé d'un impact
20:35de 1,6 point
20:36à 0,6.
20:37Donc,
20:38forcément que la croissance
20:38sera plus forte.
20:40Et c'est absorbable
20:41dans le sens où,
20:41bon,
20:42le dollar,
20:42il ne va pas se déprécier
20:43plus que ça.
20:44Donc,
20:44on pourra,
20:45en fait,
20:45finalement,
20:45en 2026,
20:46rebondir de cet effet
20:47de guerre commerciale.
20:49vision un peu positive
20:50sur l'économie américaine ?
20:52Oui,
20:52en fait,
20:52on a décomposé,
20:53c'est mon petit cours,
20:54donc on a décomposé
20:55notre prévision,
20:57attention,
20:57ne soyez pas choqués,
20:58de 2,5%,
20:592,5%,
21:00donc c'est vrai
21:01que c'est quand même
21:02beaucoup plus
21:02que le consensus
21:03qui est plutôt à 2,1,
21:042, 2,1,
21:05même dernièrement.
21:06Et en fait,
21:07déjà,
21:07on a 1%
21:07qui vient de cette année.
21:09Cette année était
21:09beaucoup plus résiliente
21:10que prévue.
21:11Et donc,
21:12sur le 1,5 restant,
21:13on a effectivement
21:14cette guerre commerciale
21:15qui est moins forte,
21:16l'incertitude
21:17qui est moins forte,
21:17on a les recettes fiscales
21:19quand même
21:19et tous les taxes
21:20et les baisses d'impôts
21:22qui, eux,
21:23ils vont soutenir
21:23la croissance de 0,4.
21:25La politique monétaire,
21:26puisque quand même,
21:27on a le crédit
21:28qui accélère
21:28et le consommateur américain,
21:30puisque le consommateur américain,
21:32même si le marché de travail
21:33donne des signes de faiblesse,
21:35il est très résilient.
21:36Je voudrais en venir,
21:37Jean-François,
21:38parce que vous avez évoqué
21:39le sujet,
21:39ça m'intéresse.
21:40Vous parliez du pétrole
21:41et du coût de l'énergie.
21:43Vous disiez
21:44qu'on va baisser,
21:45c'est ça ?
21:46Oui,
21:46je pense qu'on va baisser,
21:47et peut-être pour refaire
21:47un peu le lien,
21:48ce qui m'intéresse beaucoup
21:49dans ce qui s'est passé,
21:50la séquence 2025
21:51qui va se poursuivre
21:51dans ce 2026,
21:52c'est quand même
21:52l'énorme réorganisation
21:53des flux commerciaux.
21:54C'est-à-dire que le commerce mondial,
21:56il ne se tient pas si mal,
21:58il a même surprenamment bien,
22:00mais avec, encore une fois,
22:01des effets de front-loading,
22:01mais surtout,
22:02ce qu'il faut regarder,
22:03aujourd'hui,
22:03c'est le formidable découplage
22:04entre la Chine et les États-Unis.
22:06Les exportations chinoises,
22:07la part des exportations chinoises
22:08aux US en 2016,
22:09c'était 21%,
22:10au début de l'année,
22:11avant que Trump arrive,
22:12c'est 16%,
22:12aujourd'hui, on a 8%.
22:13Et donc,
22:14on a cette espèce
22:16de mouvement
22:17où la Chine,
22:18en fait,
22:18on parle beaucoup de l'Europe,
22:20des exportations chinoises
22:20en Europe,
22:21et on a raison,
22:22mais tout de même,
22:22ce qui est vraiment
22:23le plus marquant,
22:24c'est qu'aujourd'hui,
22:24le commerce,
22:25il se régionalise
22:26de ce point de vue-là.
22:27Un autre chiffre,
22:27en 1990,
22:28les deux tiers du commerce mondial,
22:30il se faisait entre pays développés.
22:32Aujourd'hui,
22:32le commerce mondial,
22:33quand vous regardez,
22:34il n'y a qu'un tiers
22:34qui est entre pays développés.
22:35En fait,
22:36on commerce de moins en moins,
22:37ce qui commerce le plus,
22:38c'est l'Asie du Sud-Est,
22:39entre elles,
22:39c'est les pays
22:40qui sont en train de commercer.
22:41Et quand on revient
22:42sur les matières premières,
22:42évidemment,
22:43quand vous regardez ça
22:44l'année prochaine,
22:45on peut regarder les chiffres,
22:46mais globalement,
22:47l'économie va se tenir
22:48à peu près en 2026
22:49comme 2025,
22:50donc ça ne change pas
22:51le côté demande de pétrole,
22:53elle va même baisser,
22:54puisque quand vous êtes
22:54sur un pays comme la Chine,
22:55il y a une électrification
22:56à une vitesse phénoménale,
22:58encore une fois,
22:59ce petit chiffre
23:00que j'aime citer
23:00pour un peu citer
23:01les esprits français,
23:02c'est que la Chine,
23:03chaque semaine,
23:03juste en éolien et solaire,
23:04ils installent l'équivalent
23:05de cinq centrales nucléaires
23:07par semaine.
23:08Ils passent à l'électrique
23:09totalement,
23:10ils s'électrifient,
23:11ils passent en renouvelable.
23:12En renouvelable,
23:12en renouvelable,
23:13pourquoi ils font ça ?
23:14Pas pour sauver la planète,
23:15même si leurs émissions,
23:16c'est les seules
23:16qui vont l'avoir baissée cette année,
23:18c'est pour avoir,
23:18c'est moins cher.
23:19Et l'autonomie aussi.
23:21Et voilà, bien sûr.
23:21Et cette demande de pétrole,
23:23notamment,
23:23est en train de s'écrouler
23:24en Chine,
23:25première chose.
23:25Et de l'autre côté,
23:26vous avez plein de champs gaziers
23:28qui rentrent en production.
23:30Vous avez de la production
23:30qui arrive de Guyane,
23:31du Brésil,
23:32de pétrole,
23:32en plus de l'OPEP
23:33qui a encore 3,5 millions
23:34qu'elle pourrait mettre
23:35en plus sur le marché.
23:36Donc c'est quoi votre...
23:36Vous avez une anticipation ?
23:37On est sur des anticipations
23:39d'un pétrole qui va rester
23:39sous les 60
23:40et d'un gaz
23:41qui va être sous les 30.
23:42Non mais quand vous dites
23:43sous les 60,
23:43ce que vous dites,
23:44on a plutôt l'impression
23:45qu'on va aller à 40.
23:46Oui, non mais c'est mon risque.
23:46Le risque,
23:47le risque,
23:48pourquoi ?
23:48Non mais c'est un risque
23:49dans un scénario alternatif.
23:51Nous on a 1,20 sur le dollar
23:53et on a 58 sur le pétrole
23:54et on a 28 sur le TTF,
23:56sur le prix du gaz.
23:57Le risque de tout ça,
23:58c'est que vous ayez
23:58un dollar à 1,30
23:59et que vous ayez
24:00un prix du pétrole à 30 dollars
24:01et un prix du gaz
24:03qui passe à 20.
24:03Et pourquoi c'est un risque ?
24:04C'est pas un risque,
24:05c'est une probabilité.
24:06D'accord.
24:06Ça va plus dans ce sens-là.
24:07Parce que ça serait
24:08une super bonne nouvelle.
24:09Ah, ce serait une très bonne nouvelle
24:10pour l'inflation,
24:11pour les taux d'intérêt,
24:11pour les entreprises.
24:121,30 ça serait pas extraordinaire ?
24:14Non, pour la baisse du pétrole.
24:17Ce serait très bon.
24:17Ce serait pas bon pour la Russie
24:18mais ce serait très bon pour l'Europe.
24:191,30 ça serait dramatique
24:20pour de nombreux secteurs,
24:21pour l'aéronautique,
24:22pour Airbus,
24:23pour le spiritueux,
24:24pour le but.
24:24Le taux d'équilibre de l'euro
24:26c'est autour d'un 25,
24:27un 20 à 25.
24:28Et puis pour la chépant,
24:29on me dit que moi ce que je lis
24:30c'est que chaque fois
24:30que l'euro gagne 10%,
24:31on perd 0,5% de croissance en Europe.
24:33Oui mais en même temps,
24:34à chaque fois qu'il baisse,
24:35c'est un problème.
24:35C'est vrai ça ?
24:36Non, en fait le problème,
24:36ça dépend des économistes tout ça.
24:39Mais non mais c'est mauvais pour Airbus
24:41mais encore une fois,
24:42c'est très français.
24:43C'est-à-dire que quand l'euro baisse,
24:45c'est un problème,
24:45quand l'euro monte,
24:46c'est un problème.
24:47N'oubliez pas que la France
24:48c'est 61 milliards
24:49de factures énergétiques cette année
24:50qu'on importe de Donald Trump
24:52et de Vladimir Poutine.
24:53Évidemment, si ça baisse
24:54ou que l'euro monte,
24:55c'est très très bon pour la France.
24:56Moi je pense qu'il faudrait
24:57que le pétrole baisse,
24:57ça serait une bonne nouvelle.
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