Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 jours
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00– Merci Johanna, en effet, bonjour à tous, bonjour Dominique de Villepin.
00:06– Bonjour.
00:06– Merci d'être avec nous ce matin, on va parler de la guerre en Ukraine,
00:09on va parler du budget pour la France, mais d'abord une question pour commencer.
00:12Les téléspectateurs, nombreux de Télématin ce matin,
00:15ont-ils devant eux l'ancien Premier ministre ou le futur candidat à l'élection présidentielle ?
00:19– Les métamorphoses s'opérer, il faut du temps pour passer de l'un à l'autre.
00:24– Il faut qu'elles s'opèrent.
00:25– Mais mon engagement est total, un engagement pour la France,
00:29il n'est pas nouveau, il est ancien, et je ressens comme un devoir personnel et politique
00:35le fait de m'avancer davantage sur la scène nationale
00:40pour défendre les valeurs qui sont les miennes à un moment tragique, je crois,
00:44pour l'histoire de notre pays.
00:45– Jusqu'à l'élection présidentielle.
00:47Nos confrères de RTL disaient hier que les choses s'accéléraient de votre côté,
00:50avec des promesses de parrainage, avec un quartier général.
00:53– Elles s'accélèrent en effet, quartier général, correspondant dans l'ensemble des départements,
00:57il s'agit de se mettre en état de marche, car j'ai la conviction que la bataille de 2027
01:03sera sans doute la bataille la plus forte, la plus spectaculaire que nous ayons connue
01:08depuis des décennies, tout simplement parce que l'enjeu est incommensurable.
01:13C'est le destin de la France, c'est la souveraineté française,
01:16c'est la liberté de notre pays et c'est la République et la démocratie qui sont en jeu.
01:20Ça mérite un engagement fort, déterminé et convaincu.
01:23– On en vient à cette journée de mobilisation contre le projet de budget du gouvernement
01:27à l'appel de la CGT, de FSU ou encore de Solidaires.
01:31Ils se disent inquiets. Est-ce que vous partagez leur inquiétude
01:34d'un budget qu'ils qualifient d'injuste socialement ?
01:36– Nous sommes à un moment de vérité pour le budget.
01:39D'abord, aurons-nous un budget avant le 31 décembre ?
01:43Le PLFSS, le projet de loi de finances pour la sécurité sociale,
01:46est présenté aujourd'hui.
01:47– Deuxième lecture aujourd'hui.
01:48– Deuxième lecture, ils ont jusqu'au 9 décembre
01:50et puis il reste le budget de l'État qui sera par la suite à être discuté.
01:56Donc tout ceci constitue effectivement un enjeu important.
01:59On a le sentiment que tous les débats qui ont eu lieu jusqu'ici
02:02ne font qu'éternellement recommencer, sans que rien de construit n'apparaisse.
02:07– Sébastien Lecornu dit qu'un compromis était possible.
02:10il dramatise un peu la situation en disant
02:12le vrai danger au fond, ce serait de ne pas avoir de budget.
02:14– Il a raison. Il s'agit de savoir si les socialistes
02:19qui ont accepté de discuter, accepté de faire des propositions
02:23tout au long des dernières semaines,
02:25voteront ou pas ce budget, s'abstiendront.
02:28On a le sentiment que le 49-3 qui a été laissé de côté
02:32serait souhaité par un certain nombre de parlementaires
02:36sur les bancs de l'Assemblée pour ne pas porter la responsabilité d'un budget
02:39qui par définition fait toujours des mécontents.
02:42Un budget, ça ne peut pas satisfaire tout le monde.
02:46– Et puis il y a la majorité, le Bloc central,
02:49– qui hésite également.
02:52Il s'agit de savoir ce qu'ils feront.
02:55– Vous vous hésiteriez ?
02:56– Sébastien Lecornu fait son travail.
02:59Eh bien, à tous les autres sur les bandes nationales de le faire aussi.
03:02Je crois qu'à partir d'un certain moment,
03:06à partir d'un certain nombre d'heures de débat,
03:09il est temps de siffler la fin de la récréation.
03:11Et je pense que le Premier ministre pourrait solliciter
03:14l'ensemble des présidents de commissions de l'Assemblée nationale
03:18et de groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat
03:20pour se réunir et décider le compromis qu'il faut faire.
03:24Vous voyez, depuis le départ, il y a une sorte de péché
03:28qui a été commis dans cette affaire.
03:31Le compromis politique n'a pas eu lieu.
03:33Avant même la formation du gouvernement,
03:35il aurait fallu savoir sur quoi les partis politiques
03:37qui acceptent de gouverner s'entendent et faire un compromis.
03:41– Il y a eu des consultations.
03:42– Il y a eu des consultations, il n'y a pas eu de compromis,
03:44il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée nationale de confiance.
03:47Or, il faut maintenant trouver ce compromis.
03:49Sébastien Lecornu se bat pour avoir sur cinq grands dossiers
03:52ce compromis aujourd'hui.
03:54Je pense que c'est dans le cadre de la rencontre
03:57entre les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat
04:00que ce compromis peut être trouvé.
04:03Mais c'est un principe de responsabilité politique.
04:05Les Français sont en droit d'attendre de leurs élus
04:07qu'ils prennent cette responsabilité
04:09pour donner à la France un budget.
04:12Et il ne s'agit pas seulement de donner à la France un budget,
04:15il s'agit d'écrire une trajectoire
04:17pour les quatre, cinq prochaines années
04:19de façon à revenir à la situation de moins de 3%.
04:23que vous formulez ce matin.
04:26Malheureusement, les sujets sont nombreux, on doit avancer.
04:29À l'étranger, l'armée russe revendique la prise de Pokrovsk
04:33alors que les émissaires de Donald Trump rencontrent aujourd'hui
04:36Vladimir Poutine en Russie.
04:38Le président russe est-il prêt, a-t-il intérêt à faire une concession ?
04:41Vous savez, les images parfois parlent plus fort que les mots.
04:47Et nous avons deux images aujourd'hui qui vont se télescoper.
04:51Celle d'hier, Volodymyr Zelensky, à Paris,
04:54reçu à l'Elysée par le président Macron,
04:56téléphonant à la Terre entière, à tous les Européens,
04:59au secrétaire général de l'ONU.
05:00L'image d'un président ukrainien dans la tourmente tragique,
05:07face à un choix terrible et qui demande une chose,
05:12la paix dans la dignité.
05:16Nous savons ce que c'est que faire la paix
05:19ou devoir signer un cessez-le-feu,
05:21une armistice dans des conditions de contrainte.
05:23C'est ce que nous avons fait lors de la guerre de 1870.
05:25Nous avons perdu la désastre Lorraine.
05:28Et une autre guerre y surgit, quelques décennies plus tard.
05:30Aujourd'hui.
05:31Et encore une paix ratée, une autre guerre après.
05:34Autre image.
05:35Steve Witkoff qui va rencontrer le président Poutine.
05:39Sixième fois en moins d'un an.
05:41À Moscou.
05:42Et là, ce n'est pas l'image d'une tragédie,
05:43c'est l'image d'une comédie,
05:45d'un envoyé spécial du président américain
05:47qui, lui, joue le jeu de la Russie.
05:50Vous ne faites pas confiance aux Américains à ce stade ?
05:52Ce n'est pas une question de faire confiance.
05:54On a compris que les Américains voulaient tordre le bras de l'Ukraine.
05:57Encore faut-il arriver à une paix juste,
06:00à une paix qui respecte les règles internationales
06:03et qui ne récompense pas l'agression russe,
06:06et une paix qui ne soit pas une paix en forme de deal
06:09pour faire des affaires.
06:10Il s'agit de la vie d'un peuple.
06:12Il s'agit de la sécurité de l'Europe.
06:14Vous craignez que les Américains soient trop conciliants avec le Kremlin ?
06:17Mais je crains que les Américains ne regardent pas en face
06:19les véritables enjeux.
06:21Ce qui se joue, c'est l'avenir de l'Europe.
06:23Et nous jouons aussi notre avenir
06:26dans ce qui pourrait être une très mauvaise paix
06:29conduisant à une nouvelle guerre d'ici quelques années.
06:32Donc nous avons intérêt à ce qu'il y ait une véritable paix.
06:36Je pense d'ailleurs que le cessez-le-feu est plus approprié
06:39parce qu'il s'agit de ne pas passer par pertes et profits
06:42des territoires qui appartiennent à l'Ukraine aujourd'hui.
06:44Donc geler les choses sur le terrain
06:47et trouver des garanties de sécurité
06:52qui ne soient pas de simples accompagnements,
06:55qui soient crédibles.
06:56Et c'est là où les Américains ont une part de l'effort à faire
06:59et c'est là où les Européens doivent offrir aussi
07:02une trajectoire à l'Ukraine
07:04dans ce qui est les relations de l'Ukraine
07:06avec l'Union européenne
07:07et la reconstruction de leur pays.
07:09Est-ce que le président ukrainien est aujourd'hui
07:11le mieux placé aujourd'hui pour faire cela ?
07:14On a vu qu'il y a un scandale de corruption
07:15qui éclabousse ses proches.
07:16Alors c'est intéressant ce que vous dites
07:18parce que ça montre bien qu'il y a un terrain,
07:21un double terrain sur lequel se joue aujourd'hui la partie.
07:24Il y a le terrain militaire,
07:26vous avez dit clairement la perte de Pokrov,
07:28que les Russes continuent de grignoter
07:30une part du territoire ukrainien
07:33et puis il y a le terrain politique.
07:36Et c'est là où Vladimir Poutine
07:39a une stratégie jusqu'au boutiste.
07:41Il ne cèdera rien.
07:42On ne sait même pas aujourd'hui
07:43si tout ce qui lui serait accordé
07:45serait suffisant pour satisfaire Vladimir Poutine.
07:51La partie donc se joue sur le terrain politique,
07:53profitant du scandale de corruption
07:55que nous connaissons en Ukraine
07:57et qui est une façon de fragiliser Volodymyr Zelensky.
08:01Le départ de Volodymyr Zelensky
08:02pourrait ouvrir la voie
08:03à un président fantoche en Ukraine
08:05qui lui accepterait alors la mainmise russe.
08:09Et la partie serait jouée,
08:11perdue sur le terrain militaire,
08:12perdue sur le terrain politique
08:13et totalement perdue pour les Européens.
08:16Dernière question, vraiment,
08:17il nous reste 30 secondes.
08:17Emmanuel Macron s'envole pour la Chine.
08:20Est-ce que, pour une visite d'État,
08:21est-ce que Xi Jinping peut apporter son soutien
08:23pour essayer de corriger la trajectoire russe ?
08:26Il faut le souhaiter,
08:27mais nous le demandons depuis plusieurs années,
08:30sans succès.
08:31Il y a autre chose qui se joue dans cette visite.
08:33C'est la défense de la souveraineté européenne
08:35et de la souveraineté française,
08:37la mise en place de systèmes de protection économique
08:41pour l'Europe et pour la France,
08:42un made in Europe
08:43qui nous permettrait de faire face
08:44à l'avalanche de produits chinois
08:46qui se déversent sur l'Europe.
08:49Nous devons trouver le bon point d'équilibre
08:52pour que nos intérêts respectifs soient défendus.
08:56Pour cela, le dialogue est nécessaire
08:57et je me réjouis qu'Emmanuel Macron
08:59se rende à Pékin aujourd'hui dans cet esprit.
09:02Merci Dominique de Hulman d'être passé par les 4V ce matin.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations