Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Nicolas Bay, député européen et vice-président du groupe ECR.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00– Merci beaucoup, bonjour à tous, bonjour Nicolas Bé.
00:05– Bonjour.
00:05– Vous êtes ancien vice-président du Fonds National, puis de Reconquête,
00:08vous êtes aujourd'hui député européen, on l'a dit,
00:11et membre d'Identité Liberté, le parti de Marion Maréchal.
00:15Dans l'actualité, des routes, des autoroutes sont encore bloquées ce matin
00:18par des agriculteurs comme l'A63 ou encore l'A64 dans le Sud-Ouest,
00:22malgré l'opposition du gouvernement.
00:24Est-ce que vous soutenez ces blocages ?
00:26– Je ne soutiens pas les blocages, mais je les comprends.
00:28Je comprends que nos agriculteurs expriment leur colère,
00:31parce que nos agriculteurs sont constamment les victimes des politiques
00:35qui sont menées d'ailleurs aussi bien à Paris qu'à Bruxelles.
00:37Et quand il y a une crise sanitaire, comme c'est le cas depuis quelques jours,
00:42au lieu d'être dans l'accompagnement, dans la compréhension,
00:45dans le soutien de nos agriculteurs, le gouvernement lui affiche
00:48une hostilité et un mépris incroyables en envoyant les CRS.
00:51Dès que les agriculteurs s'inquiètent légitimement pour leur situation,
00:55des troupes entiers qui sont décimés, qui vont prendre parfois des années
00:58ou des décennies à être constituées,
01:00et bien le gouvernement considère que ces décisions sont les bonnes,
01:04tous décident à Paris dans les bureaux, et nos agriculteurs n'ont plus qu'à subir.
01:07Or, nos agriculteurs souffrent de quoi ?
01:08Ils souffrent d'une politique qui consiste à augmenter en permanence
01:14les normes, les contraintes, les taxes, les impôts qui pèsent sur eux,
01:18et dans le même temps à les livrer à la concurrence déloyale.
01:21– Et là en l'occurrence, il y a la question de ce virus qui touche les bovins.
01:24Est-ce que vous êtes de ceux qui appellent à revoir ce système sanitaire
01:29et ses réflexes notamment d'abattre un bovin et le cheptel entier dès qu'il y a un cas ?
01:34– D'abord, je pense qu'il faut laisser là-dessus les scientifiques
01:37qui ont autorité prendre des décisions,
01:39et s'il y a des décisions douloureuses, difficiles à prendre,
01:42sans doute faut-il les prendre, mais il faut les prendre
01:44en étant respectueux de nos agriculteurs et de leur travail.
01:47– Donc vous ne remettez pas en cause la stratégie du gouvernement sur la question sanitaire ?
01:52– Je ne dis pas du tout que le gouvernement a raison d'être aussi systématique qu'il ne l'est.
01:56Peut-être qu'il faut prendre des mesures plus souples,
01:59mettre en place des quarantaines, comme on le faisait autrefois avec une certaine efficacité,
02:03au lieu d'abattre systématiquement, de manière préventive,
02:06en quelque sorte, comme ils le font aujourd'hui.
02:07– Il y a un consensus scientifique aujourd'hui sur l'abattre systématique.
02:11Par-dessus tout, le gouvernement doit, à minima, accompagner nos agriculteurs,
02:17les respecter, les indemniser, et ne pas mépriser leurs inquiétudes et leurs souffrances,
02:22comme ils le font depuis toujours.
02:23– Il y a un fonds de soutien qui a été annoncé par Sébastien Lecornu,
02:25de 11 millions d'euros, il est suffisant ?
02:27– Il n'est sans doute pas suffisant en volume, et surtout, comme toujours, c'est tardif,
02:31et on voit qu'ils ne font que réagir à la colère légitime.
02:35Il y a en France un agriculteur qui se suicide tous les deux jours.
02:38Nos agriculteurs, ils assurent l'alimentation des Français.
02:44C'est un point fondamental aussi de souveraineté, d'autosuffisance.
02:48Et aujourd'hui, eh bien, on a une agriculture qui est affaiblie
02:52sur l'ensemble du territoire national, et c'est la France qui s'en trouve affaiblie.
02:56On ne peut pas garder cette situation, il faut que nos agriculteurs
02:58soient aidés, soutenus par le gouvernement, et il faut surtout qu'ils soient protégés.
03:01– L'une des raisons, justement, de la colère des agriculteurs,
03:04c'est le traité en cours de négociation entre l'Union européenne et le Mercosur.
03:07Vous êtes député européen, la Commission européenne a annoncé
03:10un report de la signature de ce traité le mois prochain.
03:13Est-ce que vous dites merci, Georgia Meloni, et merci Emmanuel Macron ?
03:16– Merci, Georgia Meloni, parce qu'en l'occurrence, la situation est simple.
03:19Ursula von der Leyen veut passer en force, elle veut signer le plus vite possible
03:23cet accord de libre-échange avec les pays du Mercosur.
03:27Emmanuel Macron s'apprête à céder, il le dit ouvertement.
03:30Il y a un moment, il était pour le traité, ensuite il a été contre,
03:33pour des raisons d'ailleurs pas toujours très claires.
03:35– Vous pensez qu'il finira par dire oui ?
03:37– Et je crains en effet qu'il cède, et qu'il cède d'ailleurs sans contrepartie
03:40pour nos agriculteurs, et pour l'instant la seule qui tient bon,
03:43c'est Georgia Meloni qui vendredi dernier a obtenu un report.
03:46Alors le report, ça n'est qu'un sursis, il faut le mettre à profit.
03:50– Et mi-janvier, l'accord sera à nouveau sur la table.
03:52– D'où la nécessité d'avoir une voie absolument ferme,
03:55on est sur des sujets où c'est pas tant l'éclivage politique
03:57que l'éclivage entre les pays.
03:59Tous les Français sont, tous les groupes politiques au Parlement européen
04:02sont partagés avec les Français à l'intérieur de chaque groupe
04:05qui sont contre cet accord de libre-échange.
04:08Mais encore faut-il qu'Emmanuel Macron et ses ministres,
04:11à la table du Conseil, ne cèdent pas.
04:14Quel est l'enjeu ?
04:14L'enjeu c'est d'avoir une quantité considérable,
04:18plus de 100 000 tonnes de viande bovine,
04:20plus de 180 000 tonnes de volaille qui arrivent,
04:23qui déferlent sur le marché européen,
04:24ça crée une concurrence illoyale.
04:26Sur les 500 pesticides et produits phytosanitaires
04:29qui sont utilisés par exemple au Brésil,
04:31qui est le pays principal du Mercosur,
04:33eh bien il y en a 150 qui sont interdits en Europe.
04:36Donc les normes ne sont pas les mêmes, ne sont pas respectées.
04:39On n'est pas capable de faire respecter nos normes européennes,
04:41c'est-à-dire les fameuses clauses miroirs dans les pays du Mercosur.
04:45Et donc faut-il faire et n'oublions pas que de surcroît,
04:48il n'y a que 0,01% des marchandises qui arrivent sur nos ports européens
04:51qui sont contrôlées.
04:52Donc quand on dit que les normes seront respectées
04:54et que ce sera équivalent, c'est un mensonge.
04:56On en vient au budget de la France, Nicolas Béhine,
04:58il n'y en aura pas d'ici le 31 décembre,
05:00c'est désormais sûr et certain.
05:01Le Premier ministre va recevoir les formations politiques à Matignon aujourd'hui,
05:05il y aura un Conseil des ministres ce soir,
05:06le Parlement qui sera saisi de cette loi spéciale demain.
05:10Votre parti compte trois députés apparentés RN à l'Assemblée nationale,
05:13est-ce qu'ils voteront cette loi spéciale ?
05:15Au coup de ça c'est leur responsabilité,
05:17je pense que...
05:18Est-ce qu'il faut qu'ils le fassent ?
05:19Moi je pense qu'il faut éviter par-dessus tout le chaos,
05:22il faut éviter d'avoir une situation où la France n'a plus de budget.
05:26On voit d'ailleurs qu'Emmanuel Macron est focalisé sur l'essentiel pour lui,
05:30c'est-à-dire pouvoir lever les impôts et faire de la dette,
05:33c'est ce qu'il a fait depuis huit ans.
05:34On a de plus en plus d'impôts,
05:36on est l'un des pays les plus taxés au monde.
05:38Vous pensez qu'un compromis est possible ?
05:39Et on a une dette qui a augmenté de 1100 milliards
05:41au cours de ce quinquennat et demi d'Emmanuel Macron.
05:44Comment est-ce que le gouvernement arrive à trouver un compromis
05:46d'ici la fin du mois de janvier alors qu'il n'y est pas arrivé ?
05:49Oui, je pense que ce sera très difficile.
05:51Peut-être finira-t-il d'ailleurs par utiliser à nouveau le 49-3.
05:53C'est votre souhait ?
05:54Non, ce n'est pas mon souhait.
05:55Ce que je souhaiterais c'est un vrai retour aux urnes.
05:57Emmanuel Macron, il est dans la manœuvre politique permanente
06:00et avec lui Sébastien Lecornu aujourd'hui,
06:02alors que la vraie solution ce serait le retour aux urnes,
06:05à la fois soit une démission du président de la République,
06:07de nouvelles élections présidentielles anticipées,
06:10soit aussi parallèlement, et il ne l'a jamais fait,
06:12et on n'en a pas eu en France depuis maintenant 20 ans,
06:15des référendums sur les grands sujets qui préoccupent nos compatriotes.
06:18En confisquant en quelque sorte la démocratie,
06:20en refusant à la fois, alors qu'il est lourdement désavoué,
06:25de remettre son mandat,
06:26et en refusant de consulter les Français de manière référendaire,
06:30Emmanuel Macron montre qu'il cherche avant tout à s'agripper au pouvoir,
06:33contre la vie du peuple et contre nos intérêts vitaux,
06:36parce que pendant ce temps-là,
06:37c'est la France qui est en train de se déclasser sur la scène mondiale.
06:39Nicolas Vé, le 13 janvier prochain débutera votre procès en appel,
06:43comme Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
06:46En première instance, vous avez été condamné pour détournement de fonds publics
06:48à 12 mois de prison, dont 6 mois fermes, sous bracelet,
06:52et 3 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
06:55Vous avez, c'est pas vous, mais le Conseil d'État...
06:57Vous expliquez la justice.
07:00Moi, j'y vais avec sérénité, avec la certitude de mon innocence,
07:04et avec la volonté de démontrer cette innocence.
07:07Je sais qu'il y a des magistrats qui essayent de faire leur travail
07:10avec honnêteté et impartialité dans notre pays.
07:11Je sais aussi qu'il y a des magistrats qui ont un agenda politique,
07:14qui se laissent manipuler ou instrumentaliser.
07:17Ce qu'il faudrait, c'est que dans notre pays,
07:18les responsables politiques ne soient pas au-dessus des lois, bien sûr,
07:21mais ne soient pas non plus en dessous,
07:24et qu'on n'ait pas une justice qui vienne en permanence
07:28s'immiscer, contrarier les processus démocratiques.
07:31Aujourd'hui, notre système judiciaire est malade.
07:35L'exécution provisoire, c'est par exemple la remise en cause
07:38du principe même du double degré de juridiction,
07:40qui est un des éléments substantiels de l'État de droit.
07:43Il y a un vrai sujet sur le fonctionnement de la justice en France,
07:45mais moi, je suis là pour défendre mon innocence,
07:48et j'espère que je pourrai le faire devant la cour d'appel.
07:50Merci beaucoup Nicolas Bé d'avoir été notre invité ce matin pour les 4 V.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations