- il y a 20 heures
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Vous l'avez compris, il y a donc du grabuge à l'Assemblée nationale.
00:03En tout cas, tout le travail fait jusqu'à présent semble avoir porté ses fruits,
00:07puisque les députés ont voté en faveur de la partie recette du budget de la Sécurité sociale.
00:12Regardez, à ce moment-là, il y avait un certain Sébastien Lecornu qui était soulagé.
00:18Votant 338 exprès, 306 majorité, 154 pour, 166 contre, 140.
00:24L'Assemblée nationale a adopté. Bravo à tous.
00:27Le Premier ministre qui se donne un peu d'air et des députés qui sont déjà à la tâche sur la suite.
00:35Ils sont maintenant en train de débattre sur la partie dépense.
00:38Bonsoir Hugo Capelli, vous êtes sur place avec Neil Olsen.
00:41Tout le monde est au travail derrière vous, d'autant plus qu'une mesure symbolique est sur la table.
00:45C'est évidemment la suspension de la réforme des retraites.
00:48Oui, et les débats à l'Assemblée nationale qui ont repris depuis un petit peu plus d'une heure maintenant.
00:52Et le gouvernement qui a décidé de faire travailler les députés sur deux articles, notamment, et ils sont très importants.
01:00Le premier de ces articles, ça concernait le gel des pensions sociales et des pensions de retraite pour l'année prochaine.
01:06Les députés viennent de voter à l'instant.
01:08Ils s'opposent justement au gel des prestations sociales et des pensions de retraite.
01:13Et puis, l'autre article qui est débattu en ce moment, et forcément les discussions s'annoncent houleuses, c'est sur la suspension de la réforme des retraites.
01:22Alors vous allez me dire, mais les députés avaient déjà voté il y a quelques jours cette suspension de la réforme des retraites.
01:27Oui, c'est le cas, mais entre-temps, les sénateurs sont revenus dessus.
01:31Ils ont demandé aux députés de revoir leur copie.
01:34Eh bien, ce soir, ce sont les députés qui ont une nouvelle fois la copie des retraites entre leurs mains.
01:39Le gouvernement se montre plutôt optimiste et estime que la réforme des retraites, la dernière, devrait être bien suspendue.
01:47Cela devrait être confirmé dans les prochaines minutes.
01:50A noter la présence de beaucoup de députés ce soir dans l'hémicycle, notamment du côté du Bloc central et du côté du Parti socialiste.
01:59Côté gouvernement, Sébastien Lecornu, lui, n'est pas présent au moment où je vous parle.
02:04Merci beaucoup, Hugo Capelli, avec Nils Olsen.
02:07Évidemment, vous nous faites un petit signe si vous avez quelque chose à nous dire depuis l'Assemblée nationale.
02:12Dans ces moments-là, on appelle toujours Alexis Cuvillier.
02:14Je vous conseille d'avoir un Alexis dans votre vie pour mieux comprendre ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
02:20C'est vrai, pardon, vous avez un peu la pression du coup.
02:23Mais c'est vrai qu'Hugo Capelli nous le disait, on a du mal à y voir clair et nos téléspectateurs aussi.
02:28On l'imagine puisque nous-mêmes, on est parfois un peu perdus.
02:31Il est à nouveau question de la réforme des retraites alors que c'est vrai qu'elle avait été votée le 14 novembre.
02:36Oui, c'est à la fois très compliqué à comprendre et en même temps très classique du fonctionnement parlementaire
02:41et du fonctionnement de nos institutions que peut-être nos téléspectateurs,
02:46à la faveur de la couverture plus importante de ces débats budgétaires,
02:49que nos téléspectateurs apprennent à découvrir.
02:53C'est le principe de la navette parlementaire.
02:55C'est très simple.
02:55Ça veut dire qu'il y a eu ce vote en première lecture à l'Assemblée avec, vous l'avez rappelé,
03:00une majorité large qui avait voté pour cette suspension de la réforme des retraites.
03:06C'était 255 voix pour, 146 voix contre.
03:09C'était le 12 novembre dernier.
03:12Mais entre-temps, le texte est parti au Sénat.
03:14Et au Sénat, majorité de droite et du centre,
03:17présidé par Gérard Larcher, le gaulliste qui est président du Sénat,
03:22et les sénateurs ont rétabli la réforme des retraites
03:25qu'ils avaient beaucoup soutenue à l'époque d'Elisabeth Borne en 2023.
03:29Les députés doivent maintenant se prononcer en deuxième lecture
03:33puisqu'il n'y a pas eu d'accord, évidemment, entre les deux copies, entre sénateurs et députés.
03:37Et c'est donc ce qui est en train de se passer ce soir.
03:39Alors, moi, j'aimerais bien comprendre pourquoi est-ce que c'est si important
03:42qu'on s'intéresse à ce sujet, Thierry Arnault.
03:44Je me mets à la place, encore une fois, du téléspectateur qui se dit
03:46« Mais ils nous bassinent avec leur débat à l'Assemblée nationale.
03:50Qu'est-ce qui se joue précisément ? Pourquoi est-ce que c'est important ? »
03:53Vous voulez dire sur la réforme des retraites ou sur le budget général ?
03:55Sur le budget aussi. Là, en tout cas, on en voit peut-être le bout
03:58parce qu'il y a des échéances importantes, notamment mardi.
04:01Oui, alors, sur le budget de manière générale, ce qui se joue, c'est
04:04est-ce qu'on donne un budget à la France ?
04:06Est-ce qu'on est capable de trouver une forme de compromis ?
04:09Ou est-ce qu'il faut revenir à la case départ
04:11et reproduire le budget de l'année précédente ?
04:16Tout cela n'aurait servi à rien, si jamais on repart sur la loi sociale.
04:19Là-dessus, les attentes des Français majoritairement sont quand même assez claires.
04:23C'est-à-dire qu'ils souhaitent un compromis.
04:25Ils souhaitent que les forces politiques parviennent à se mettre d'accord
04:28pour faire en sorte qu'il y ait une loi de finances pour le budget
04:33et qu'il y ait une loi de finances pour la sécurité sociale qui s'est reculée.
04:36La difficulté, et c'est pour ça qu'on a du mal parfois à suivre ce débat parlementaire,
04:40c'est que la plupart des formations politiques sont prises dans cette tenaille
04:45qui consiste à dire que d'un côté, les Français attendent du compromis,
04:48mais de l'autre, leurs électeurs pourraient ne pas leur pardonner
04:51d'avoir trop reculé pour permettre ce compromis.
04:55Et donc, ils sont en permanence tiraillés entre ces deux directions,
04:59ce qui effectivement contribue à rendre la suite des débats
05:04totalement illisibles, totalement incompréhensibles.
05:06C'est vrai que pour le commun des mortels, ce qui se passe est très difficile à comprendre.
05:11Moi, la chose principale que je retiens, c'est que la méthode Lecornu,
05:15qui a connu des débuts un peu compliqués, qui semblait partie pour échouer
05:18à un moment où personne ne vote le budget à une exception près,
05:23finalement, il a été éjecté par la fenêtre, il est rentré par la porte, ou l'inverse,
05:29et il a réussi effectivement à mener sa barque et à obtenir ce compromis de justesse.
05:32Pour vous, c'est important en tout cas parce que les Français, pour vous,
05:35veulent un budget, c'est ce qui ressort le plus.
05:37Oui, ça montre que la méthode, globalement, jusqu'ici,
05:41parce qu'il y a encore une étape évidemment très importante à l'issue de ce débat
05:44qui aura lieu mardi avec le vote solennel,
05:49mais jusqu'ici, la méthode a fonctionné,
05:51et si elle a fonctionné, je pense en effet
05:53que les politiques sont parvenus à la conclusion
05:57que majoritairement, les Français attendent un compromis.
06:01C'est en particulier le cas des électeurs socialistes
06:04qui ont été crucials pour ce parti dans l'équation globale.
06:07C'est ce que vous nous dites, la majorité des Français veulent un nouveau budget,
06:10pourtant il y en a qui sont bien décidés à gâcher la fête,
06:12c'est notamment le Rassemblement National.
06:15Bonsoir Thomas Ménager, merci d'être avec nous depuis l'Assemblée Nationale.
06:19Vous êtes député RN du Loiret.
06:22Qu'est-ce qui se passe, c'est vous, finalement,
06:23qui n'avez pas envie de faire plaisir à ces Français,
06:26qui veulent un budget avant la fin de l'année ?
06:28Alors, ce qui est certain, c'est qu'on va gâcher la fête du Parti Unique
06:31qui va des Républicains au Parti Socialiste,
06:33qui, eux, ont un seul objectif, c'est pas d'avoir un budget,
06:35c'est d'éviter de retourner aux urnes et d'éviter la dissolution,
06:38et qui sont prêts, au final, à faire payer les Français
06:40avec un mauvais budget.
06:42Bien entendu qu'on espère tous un budget pour la France,
06:44et nous, on ne souhaite pas la politique du pire,
06:45c'est pour ça qu'on vote un certain nombre des dispositions qui existent,
06:48mais aujourd'hui, notamment,
06:50quand on a dû voter sur la partie recette
06:52du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale,
06:54un budget qui augmente, notamment, la CSG sur le capital,
06:58c'est-à-dire sur un certain nombre de chefs d'entreprise
07:00qui se rémunèrent avec des dividendes
07:03et qui doivent payer la flat tax,
07:05quand il y a aussi des augmentations avec une taxe sur les complémentaires
07:08qui va augmenter les complémentaires des Français,
07:10des taxes comportementales qui vont augmenter un certain nombre de produits,
07:13on ne peut pas accepter un budget à tout prix.
07:16Et donc, aujourd'hui, nous, on fait notre rôle,
07:18c'est-à-dire celui de défendre les Français,
07:20parce que les Français, bien entendu, ils veulent un budget,
07:22on le veut tous, mais pas un budget qui va les faire souffrir,
07:24qui va les faire payer, qui ne fait pas les économies structurelles,
07:28et un budget qui, malheureusement, aujourd'hui,
07:29est un budget qui, tant sur le projet de loi de finance
07:31que sur le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale,
07:34augmente les impôts, les taxes,
07:36et fait payer les Français qui travaillent,
07:38qui ont travaillé toute leur vie, notamment les retraités,
07:41et donc, pour ça, nous, nous pouvons donner un accord
07:44à un tel budget, un tel accord, un tel deal
07:47entre les macronistes, les socialistes et les républicains.
07:50– Et Arnaud, qui voudrait vous poser une question, Thomas Ménager ?
07:53– Une question sur ma liste, parce que je sais que les députés
07:54travaillent beaucoup, mais 26 voix de majorité récraquent
07:58pour faire adopter ce texte, 69 députés du Rassemblement national
08:03qui sont présents pour voter contre, sur un total de 123.
08:07On se dit que si vous aviez tous été là,
08:08vous auriez pu le faire tomber, ce texte.
08:10Comment expliquez-vous ce taux de participation,
08:13si j'ose dire, dans vos rangs ?
08:14– Je l'entends, mais parce qu'en fait, il y a ce qu'on appelle des jauges,
08:17c'est-à-dire que tous les groupes ne sont pas au complet
08:19à l'Assemblée nationale, et donc, on a des jauges
08:22en fonction des moments, et il y a un roulement,
08:24puisque vous le savez, on travaille de 9h à minuit,
08:267 jours sur 7, que d'autres ont d'autres engagements,
08:28sont en commission.
08:29Mais ce qui est certain, ce sera de voir le vote qu'il y aura
08:31lors du vote solennel, vous en avez parlé à l'instant,
08:34mardi, et nous, on est clair, on s'opposera
08:36à ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
08:38contrairement, par exemple, aux Républicains,
08:40ou à Horizon, par exemple, Édouard Philippe,
08:44augmentation des taxes, et nous nous y opposerons,
08:47et quand il s'agit de voter dans l'hémicycle
08:49cet après-midi, ils se sont abstenus.
08:52Ils n'ont pas voté, mais ils se sont abstenus,
08:53et donc ils laissent passer indirectement
08:55ces hausses d'impôts et de taxes.
08:57Nous, on est très clair, sans ambiguïté,
08:59et on sera au complet lors du vote final
09:01mardi, lors de ce vote solennel,
09:03pour s'opposer à ces hausses d'impôts
09:04et protéger les Français.
09:06– Merci beaucoup Thomas Ménager d'avoir été avec nous
09:09en direct sur BFM TV.
09:11Serge Raffi, que vous vouliez vous dire ?
09:12– Non, ce que je voulais dire, c'est que le pari
09:14de Sébastien Lecornu est quand même très, très dangereux.
09:18Pourquoi ? Parce qu'il donne la main au Parlement,
09:20donc quelque part, il favorise l'idée
09:23que le parlementarisme est de retour dans notre pays,
09:26ça c'est la première chose,
09:27et le problème, c'est qu'il y a des échéances électorales,
09:30et que chaque parti, en ce moment,
09:32à l'Assemblée nationale, fait son marché.
09:34C'est-à-dire qu'il travaille par rapport
09:35à leur électorat,
09:38et il cherche donc à chaque fois d'obtenir des gains,
09:40uniquement par rapport aux prochaines élections.
09:42Donc, à ce jeu-là, il est bien évident
09:44que de trouver une coalition qui fonctionne bien
09:47et qui vote ce budget va être très, très compliqué.
09:49Ça, c'est la première chose.
09:49– Vous voulez dire qu'on a un problème de calendrier, en gros ?
09:51– Et la deuxième chose que je voudrais dire,
09:52et ça, moi, ça m'intéresse beaucoup plus
09:54en termes d'institutions,
09:56c'est qu'au fond, on a un système, en ce moment,
09:58diarchique, avec le président et son Premier ministre.
10:01Le Premier ministre est devenu un super ministre
10:04des relations avec le Parlement.
10:05C'est quelque chose qu'on n'a jamais vu
10:06dans l'histoire de la Ve République.
10:08– D'ailleurs, le ministre actuellement des relations avec le Parlement…
10:10– Il ne fait que ça, il ne gouverne pas.
10:12Et donc, il y a un président qui lui gouverne un peu plus
10:15sur les questions régaliennes.
10:16D'ailleurs, on sent qu'il essaye d'en mettre un coup
10:19parce qu'il faut absolument qu'il récupère des voix
10:21du Front National ou du Rassemblement National, etc.
10:23On est dans un système absolument nouveau.
10:27Donc, un Premier ministre qui n'est pas vraiment Premier ministre
10:29et un président, évidemment, qui est impopulaire
10:32comme ça n'est jamais arrivé.
10:33Donc, ça, c'est très nouveau et je ne sais pas
10:35ce que ça peut donner d'un point de vue électoral pour la suite.
10:38– Oui, alors, en tout cas, ce que ça donne,
10:40c'est le sourire de Yael Brunpivet cet après-midi.
10:42La présidente de l'Assemblée Nationale, écoutez-la,
10:45était très soulagée, autant que Sébastien Lecornu.
10:47– Ça fait trois ans qu'on me dit, mais c'est n'importe quoi,
10:51tes méthodes de dialogue, de consensus, de concertation.
10:54On est trop clivés, on n'a pas la culture du compromis en France.
10:57Eh bien, moi, j'y crois dans cette culture du compromis.
11:00Elle correspond, en tout cas, à ce qu'attendent les Français.
11:02Et donc, moi, je suis fière que les parlementaires
11:04de tout bord politique se soient enfin mis dans cette logique,
11:08dans cet esprit de discussion, d'aller vers, de compromis.
11:12Il faut faire des pas les uns vers les autres
11:14et c'est ce que nous avons fait depuis des jours et des jours.
11:18Et donc, j'en suis satisfaite.
11:19Maintenant, vous savez, ça n'est pas fini.
11:21Il faut continuer.
11:22Nous avons du travail encore cet après-midi,
11:25ce soir, probablement ce week-end.
11:27Il faut qu'on s'y mette tous.
11:28C'est ce que les Français attendent de nous.
11:30On a été élus pour ça.
11:31Donc, continuons à travailler,
11:33à faire tous des efforts pour doter un budget de la nation.
11:37Moi, j'ai toujours cru en cette Assemblée.
11:38Je continue à y croire.
11:39– Oui, c'est vrai qu'elle y croyait depuis le début,
11:41Aurore Malval.
11:42– Oui, enfin…
11:43– Vous n'avez pas l'air aussi en bas lesquels.
11:44– Disons, depuis le début, moi, je me souviens quand même au début
11:47d'un Parlement qui était relativement non, ce serait un euphémisme,
11:51qui était méprisé par la Macronie et par Emmanuel Macron,
11:54qui ne lui faisait pas du tout participer justement à la fonction
11:57qui était la sienne.
11:58On se souvient de l'usage du 49-3 à répétition, d'ailleurs, par exemple,
12:04et à répétition, et d'une façon qui dévoyait profondément l'usage du 49-3
12:09qui n'était pas là pour éviter, normalement, le débat à l'Assemblée,
12:12mais qui est là, qui pourrait être là.
12:15– Là, on devrait l'utiliser maintenant.
12:15– Exactement, qui pourrait nous sortir de cette situation,
12:18mais à l'époque, qui était utilisée dans une Assemblée
12:21où pourtant, les macronistes avaient la majorité,
12:24même si elle n'était pas absolue.
12:25Donc, bon, Yael Brunpivet dit ça.
12:28Est-ce qu'elle dira ça mardi ?
12:29Parce que c'est une première victoire, je dirais, c'est une victoire d'étape.
12:32Sûrement que Sébastien Lecornu respire,
12:34parce que tout cela a bien failli imploser en vol,
12:37notamment après les déclarations d'Édouard Philippe,
12:40donc le patron d'Horizon, qui a dit en l'État,
12:42nous ne pouvons pas voter pour,
12:44ni même l'abstention était compliquée, c'était nous allons voter contre.
12:48Donc, ils ont eu chaud.
12:49Est-ce que ça va se confirmer mardi ?
12:51Ce n'est pas sûr du tout, parce que,
12:53comme l'a très bien dit Thierry tout à l'heure,
12:55chaque partie pousse aussi pour les intérêts,
12:58et notamment ce qui leur remonte de leur circonscription, du terrain.
13:02Et il y avait à ce sujet une scénette assez savoureuse
13:05qui s'est jouée à la buvette des journalistes vendredi après-midi,
13:08donc cet après-midi, entre Cyrielle Chatelain,
13:10la patronne des écologistes, et Olivier Faure,
13:13qui ont défendu devant les journalistes,
13:15chacun leur point de vue.
13:16Pourquoi l'un votait pour, juste en argant des fameuses victoires,
13:20et l'autre, pourquoi elle votait contre ?
13:22Eh bien, précisément, Cyrielle Chatelain disait,
13:24moi, quand je vais dans ma circonscription,
13:26plus personne ne me parle de la suspension de la réforme des retraites,
13:28mais par contre, on me parle de l'hôpital,
13:30on parle de l'inquiétude qu'il y a autour, justement, de l'hôpital public,
13:34et mes électeurs, entre guillemets,
13:37ne veulent pas que nous votions ce budget.
13:40Et donc, on voit bien là le tiraillement, en fait, de la gauche,
13:42en tout cas, de celle qui a voulu, à un moment, jouer le jeu de Sébastien Lecornu,
13:47qui est un petit peu piégée aujourd'hui,
13:49parce que si Olivier Faure recule, qu'est-ce qui va se passer ?
13:51Eh bien, ce sera peut-être Laurent Wauquiez qui dira,
13:54bah oui, très bien, donc vous, vous avez absolument besoin de nos voix,
13:56donc il va falloir enlever telle mesure et rendre le budget plus de droite.
14:00Et donc là, les socialistes auraient tout perdu.
14:02Donc, on est un petit peu dans un système, un peu un jeu de dupe,
14:05et une sorte de théâtre jusqu'au bout.
14:07J'en profite pour saluer Henri Guénault. Bonsoir.
14:10Merci de nous avoir rejoints, on le rappelle,
14:12à l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Élysée,
14:14ancien député LR. Qu'est-ce que ça vous inspire, tout ça ?
14:17Vous, vous nous le dites depuis le début,
14:19on perd notre temps, parce qu'on n'arrivera pas, de toute façon,
14:22à trouver un budget.
14:24Alors, c'est d'abord sur les plateaux, je pense qu'on perd son temps.
14:27Ah bah merci !
14:29Nous, on est contents d'être là, personne.
14:31Oui, parce qu'on suit, mais ça, c'est le jeu de l'information en continu.
14:35On suit chaque amendement, chaque mesure,
14:38alors qu'on sait très bien que la plupart de ces mesures,
14:42la plupart de ces amendements,
14:43ne seront pas dans le projet définitif.
14:46Voilà, parce que, vous l'avez très bien expliqué tout à l'heure,
14:50c'est le jeu de la discussion parlementaire,
14:53sauf que la discussion parlementaire,
14:54quand il y a une majorité, elle est beaucoup plus structurée,
14:56premièrement, et deuxièmement,
14:57on ne suit pas toutes les navettes entre les deux assemblées.
15:01On ne voit pas tout ce jeu-là.
15:04Là, il est sur la place publique,
15:06on a le nez sur cette cuisine parlementaire
15:10qui est inévitable,
15:12qui, là, en plus, prend des dimensions de désordre très très grandes
15:16parce que l'Assemblée est fracturée.
15:19Et oui, quand les députés rentrent dans la circonscription,
15:22rencontrent leurs électeurs,
15:23en tout cas ceux qui votent pour eux,
15:24dans un pays qui est extrêmement fracturé,
15:27ils sont, tous les partis d'aujourd'hui,
15:28ils sont prisonniers de leur base électorale.
15:31Et ce sont des bases électorales qui ne sont pas contentes.
15:36Je veux dire, elles sont pour beaucoup chauffées à blanc,
15:39donc elles ne pardonnent rien.
15:41D'ailleurs, Serge Raffi, c'est vous qui signez dans les colonnes du point
15:43Edouard Philippe, l'apprenti sorcier du macronisme,
15:46où vous dites que finalement,
15:48ça, ça n'a échappé à personne,
15:49le maire du Havre joue les dissidents.
15:51Et justement, en appelant les députés d'Horizon
15:53à jouer les rebelles,
15:54à ne pas voter le budget de la Sécurité sociale,
15:56eh bien, il ne fait qu'alimenter chaque jour
15:58un peu plus l'antiparlementarisme
16:00d'une majorité de Français.
16:02C'est ce que vous écrivez.
16:03Oui, c'est-à-dire que lui aussi,
16:05il a, comme je le disais tout à l'heure,
16:06chacun a sa carte.
16:07Mais puisque Henri Guéno parlait de pagaille,
16:08et justement...
16:09Mais je veux dire, cette pagaille,
16:10pour le faire de ce que dit Henri Guéno,
16:11c'est que ça fait quand même un an que ça dure.
16:12Ce n'est pas trois mois,
16:13ça fait un an que ça dure.
16:15C'est quand même long pour les Français.
16:17Mais Edouard Philippe, c'est très simple.
16:18s'il veut sauver sa peau en tant que candidat
16:22à la présidentielle,
16:23il faut absolument qu'il se fasse
16:25une petite virginité par rapport à Emmanuel Macron.
16:27Emmanuel Macron est tellement dans les abysses...
16:29Mais ça ne l'a pas porté dans les sondages
16:30dernièrement.
16:30Justement, moi je pense que c'est une erreur
16:32qu'il ait fait ça.
16:33Je pense que c'est une erreur
16:34que parfois la loyauté, ça paye.
16:36Là, en l'occurrence,
16:37tous les brutus d'Emmanuel Macron,
16:39ils vont certainement payer.
16:40Parce que les Français,
16:41c'est quand même un peuple très original
16:43et très particulier.
16:45C'est qu'ils veulent bien lécher leur...
16:47lyncher, pas lécher,
16:49la fameuse formule.
16:50Non, c'était une formule
16:51de Jean-François Cade qui disait
16:52dans un premier temps,
16:53on lèche et ensuite, on lynche.
16:55C'est connu.
16:56Les Français aiment bien lyncher
16:59leur président,
17:00mais seulement eux ont le droit de le faire.
17:02Mais pas les autres.
17:03Or là, quand les autres s'en mêlent,
17:05leur code de popularité
17:07baisse immédiatement.
17:08C'est vrai que c'est assez étonnant ça.
17:09Et donc, Edouard Philippe,
17:11en ce moment, il paye ça.
17:12Il paye une espèce de déloyauté,
17:14mais qui est une déloyauté
17:15qu'il pense utile
17:16par rapport au fait
17:17qu'il faut absolument
17:18qu'il se démarque absolument.
17:20Il devient l'affranchi du macronisme.
17:22Il essaye d'être l'affranchi du macronisme.
17:24Le problème, c'est que ça ne va pas être simple
17:25de s'affranchir.
17:27Mais ce n'est quand même pas la première fois
17:29qu'un ministre ou qu'un Premier ministre
17:31trahit le Président.
17:33Non ?
17:33Il me semble.
17:34Le Président lui-même.
17:36Oui, il a trahi François Hollande.
17:37Il y a des précédents,
17:39mais c'est vrai que la position
17:41d'Edouard Philippe dans l'opinion
17:42n'est pas tout à fait comprise
17:44et que les choses ne sont pas très claires.
17:46Toute la sphère politique
17:47le commente beaucoup
17:48depuis plusieurs semaines,
17:49y compris depuis cette phrase choc
17:51lorsqu'il appelait au départ
17:52du Président de la République
17:53sur RTL au mois d'octobre.
17:56La position et son influence
17:59sur son groupe est très discutée.
18:01Tout à l'heure, sur un groupe
18:01qui compte peu de membres,
18:03la consigne de ne pas voter
18:05n'a pas été suivie par tout le monde.
18:06Il y a quatre élus et Horizons
18:08qui ont tout de même approuvé
18:10la première partie de ce projet.
18:11Donc il y a des dissidents
18:12parmi les dissidents.
18:14Ce n'est pas énorme, évidemment,
18:15mais ça montre quand même
18:16que la consigne n'est pas
18:17complètement suivie
18:19et que la stratégie d'Edouard Philippe
18:22aujourd'hui, au sein du Bloc central,
18:23elle est beaucoup questionnée.
18:25Mais certains pensent aussi
18:26qu'il envoie peut-être
18:27des signaux à sa droite
18:29et notamment aux Républicains
18:30pour montrer que la page
18:31est tournée avec Emmanuel Macron
18:33et surtout qu'il est inflexible
18:35sur un certain nombre
18:35de marqueurs de droite,
18:37par exemple les retraites.
18:38Pourquoi vous vous marrez,
18:40Victor Hérault ?
18:41Si, vous vous marrez.
18:44En revanche, plus sérieusement,
18:46je pense qu'il y a deux raisons
18:46pour lesquelles il ne faut pas
18:47tirer de conclusion
18:48sur la base de ce vote
18:49par rapport au vote de mardi,
18:51le vote solennel.
18:52Un, Thomas Ménagé le disait,
18:53mais il a parfaitement raison,
18:54l'abstention,
18:55d'ailleurs c'est vous
18:55qui le disiez,
18:56cher Thierry,
18:56la participation très faible,
18:59notamment des partis d'opposition,
19:00parce qu'en fait ils se ménagent
19:01et qu'ils veulent arriver
19:01mardi très nombreux
19:02pour pouvoir voter contre.
19:04Là, on n'a pas comptabilisé
19:05ces votes contre-là,
19:06ils seront a priori présents mardi.
19:08Sinon, ce serait une erreur stratégique.
19:09Et deux,
19:09ça faut le dire aussi
19:10pour nos téléspectateurs,
19:12c'est que beaucoup de députés
19:13se sont abstenus
19:14ou ont voté pour,
19:14en tous les cas,
19:15se sont abstenus,
19:16ils ont payé pour voir.
19:17C'est-à-dire que s'ils bloquaient
19:18la partie recette,
19:19on ne passait pas à la discussion
19:20sur les dépenses
19:21de la sécurité sociale.
19:24Vous avez bien écouté
19:25Sébastien Lecornuch.
19:26Donc beaucoup ont dit
19:27je m'abstiens,
19:28on passe à la discussion
19:29des dépenses,
19:30et ensuite je voterai
19:31pour ou contre à la fin
19:32ou je m'abstiendrai.
19:33Mais il n'est pas exclu
19:33qu'Horizon vote contre à la fin.
19:35Il n'est pas exclu,
19:36là le parti socialiste
19:37a voté pour la recette,
19:38ça ne veut pas dire
19:39qu'il votera pour mardi.
19:40Donc là,
19:41tous les votes
19:41qu'on a vus aujourd'hui
19:42ne peuvent pas être transposés
19:43parfaitement
19:44au vote de mardi.
19:45Beaucoup ont dit
19:46passons à la discussion
19:47des dépenses,
19:48je laisse passer cette fois-ci,
19:50mardi, je trancherai.
19:51Aurore Malval, vous voulez ?
19:52J'ajouterais juste
19:53par rapport à Edouard Philippe,
19:54je pense qu'on peut analyser
19:55aussi son attitude
19:56au regard des élections municipales
19:57avant la présidentielle.
19:59C'est-à-dire que Horizon,
20:00c'est un parti
20:01qui est relativement jeune
20:02mais qui a beaucoup
20:02d'élus locaux
20:03et aussi des accords
20:05avec notamment les LR
20:06et peut-être,
20:07comme tu le disais Alexis,
20:09c'était pour se rapprocher
20:10de certains points de vue
20:12de la droite
20:13et non pas
20:13de marquer encore
20:15une adhésion
20:15avec le bloc central.
20:16C'est aussi une échéance
20:18en tout cas très importante
20:19les élections municipales
20:20pour le parti d'Edouard Philippe.
20:22Il rejoint sa famille
20:22tout doucement.
20:25Il revient au port.
20:26Henri Guénaud.
20:26Oui, deux remarques.
20:28Après, on basculera
20:28sur les états génialisés.
20:29D'abord sur le fait
20:30que ce n'est pas le premier
20:32à trahir
20:33les premiers ministres.
20:34Oui, c'est la question
20:35que je posais.
20:35Sans jeter la pire à personne
20:37ni porter de jugement de valeur,
20:38c'est quand même
20:39la première fois
20:39qu'un ancien premier ministre
20:43qui a été nommé
20:43par le président
20:44en place
20:45appelle à sa démission.
20:47Oui, c'est pas rien.
20:49Je veux dire,
20:49personne n'a fait ça quand même.
20:51Et puis vous,
20:52vous nous le disiez,
20:52ça fragilise
20:53beaucoup finalement
20:54nos institutions
20:55de demander ça.
20:56bien sûr, surtout en plus
20:58quand ça vient
20:59quand ça vient
21:00de la France insoumise
21:01bon, c'est une attitude
21:03qui correspond
21:04à leur type d'opposition.
21:06Mais quand ça vient
21:07du bloc majoritaire,
21:09enfin de la majorité
21:09qui depuis le début,
21:11depuis 2017,
21:12soutient Emmanuel Macron
21:12bon, et le soutient
21:15depuis avant les législatives
21:17de 2017.
21:19Là, ça quand même,
21:19ça frappe l'opinion.
21:22Il faut dire que l'opinion,
21:23elle juge à la fois
21:24la politique,
21:24mais elle juge aussi
21:25la personnalité.
21:26Voilà, parce que surtout
21:27quand on est à un an et demi
21:28de la présidentielle
21:29et que tous les chefs
21:32de partis aujourd'hui
21:33veulent être candidats
21:34à la présidentielle.
21:35Donc, c'est un...
21:36Et quelqu'un qui joue
21:36les rebelles,
21:37c'est pas forcément
21:38quelqu'un en qui
21:39les Français vont avoir confiance.
21:41Oui, voilà.
21:41Et puis la deuxième chose,
21:42c'est que effectivement,
21:44ce vote d'aujourd'hui
21:46ne veut absolument rien dire
21:49sur la suite.
21:49Ma conviction,
21:50c'est que tel qu'il va être,
21:52le projet sera inacceptable
21:54pour une grande majorité
21:55de l'Assemblée
21:56parce que leurs électorats
21:58n'en veulent pas.
21:59Il y a...
22:00Bon.
22:01Et donc, il n'y a pas d'autre...
22:02Je ne vois pas
22:02quelle autre issue raisonnable
22:03que la loi spéciale
22:05et l'abandon de ce projet.
22:07Il faut comprendre que ce projet,
22:08comme ils n'avaient pas le temps,
22:09ils ont repris la mouture
22:11de François Béroux.
22:12Oui, de François Béroux, c'est vrai.
22:13Ou ils ne sont pas repartis
22:14d'une page blanche.
22:15Non, mais voilà.
22:16Donc, ils sont prisonniers
22:17et tout ça.
22:18Et si on ne fait pas le 49-3,
22:20ça veut dire qu'on passe
22:20aux ordonnances.
22:21Or, les ordonnances
22:22nous renvoient au projet initial
22:23plus la suspension
22:25de la réforme des retraites.
22:26C'est personne...
22:27Enfin, pour des raisons
22:28très différentes,
22:29aucun des électorats
22:31qui sont représentés
22:32à l'Assemblée
22:33ne peut accepter ça.
22:34Donc, les partis
22:35ne se marquent pas.
22:36Ils sont effectivement
22:37dans les marqueurs.
22:38C'est leur principale attitude.
22:40Leur principal critère,
22:42ce sont les marqueurs.
22:43Voilà.
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