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  • il y a 2 jours
Sophia Metz, cofondatrice et PDG de Biostream, était l'invitée de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce jeudi 4 décembre. Elle s’est penchée sur l’intelligence artificielle au service de la médecine, avec Biostream, un dispositif connecté, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.

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Transcription
00:00Tech & Co, la quotidienne, l'invité.
00:30Vous avez un passé dans le jeu vidéo et la Tech assez intéressant puisque vous aviez
00:36créé le premier BarrySport à Paris, c'était en 2012, vous aviez été même d'ailleurs
00:40récompensé à l'époque sur BFM Business en 2018 et donc voilà, Switch, pivot comme
00:48on dit, vous avez créé Bios Stream donc en 2024, est-ce que vous pouvez nous présenter
00:52ce que c'est ?
00:53Bien sûr, donc on parle beaucoup d'intelligence artificielle pour du SAV, du gaming, plein
00:58d'applications finalement au niveau du consommateur, moi j'ai envie de vous parler d'intelligence
01:02artificielle pour sauver des vies parce que je ne sais pas si vous trouvez ça normal
01:06vous qu'aujourd'hui on ait plein d'outils pour nous aider à la prise de décision, pour
01:10nous aider à toutes les choses du quotidien mais dans des contextes où c'est des décisions
01:14sur la vie ou la mort finalement c'est souvent au jugé, basé sur des méthodes qui sont
01:19très anciennes et avec finalement très peu d'innovation.
01:23Bios Stream c'est un dispositif connecté qui utilise l'intelligence artificielle embarquée
01:27pour détecter des situations critiques, des urgences médicales et pour envoyer des
01:32alertes.
01:33Comment vous avez vu cette idée ? C'est une expérience personnelle ? Souvent ces sujets
01:39dramatiques c'est parce qu'on les a vécus qu'on veut révolutionner le monde en fait ?
01:45Alors pas directement mais Bios Stream c'est né d'une conversation, comme vous l'avez
01:50souligné j'avais une autre vie entrepreneuriale avant, j'ai vendu l'entreprise Maildown il y a
01:54trois ans environ et suite à ça j'ai repris des études donc je suis allée faire un exécutif
02:00MBA à Oxford. Le format de ça c'est qu'une semaine toutes les cinq semaines on est sur
02:05campus et le reste du temps on a sa vie professionnelle normale. Il se trouve qu'un de mes camarades
02:09de classe pendant qu'il n'était pas sur campus, lui il était sur la ligne de front en Ukraine
02:13et il était soldat là-bas. Et c'est une discussion avec lui où je lui demandais quels sont les
02:17principaux problèmes qu'il rencontre, les choses qu'on pourrait solutionner, où il m'a dit on perd
02:22énormément de soldats, pas pour des blessures mortelles mais simplement parce qu'on ne sait pas
02:26ce qui leur arrive, on ne sait pas où ils sont. Et je lui ai dit comment ça on ne sait pas où ils sont,
02:30il n'y a pas un tracking, il n'y a pas quelque chose, il me dit non aujourd'hui il n'y a rien.
02:33Et donc en faisant plus de recherches effectivement il y a plein de gens qui perdent la vie
02:37aujourd'hui sur la ligne de front mais aussi dans les hôpitaux, tout seul chez eux
02:41mais pour des raisons qui ne devraient pas exister. Et Biostream c'est là pour
02:45solutionner ça. Donc la première application aujourd'hui c'est testé en Ukraine
02:49pour les soldats mais demain c'est pour tout le monde.
02:53Alors qu'est-ce que vous testez en Ukraine, c'est très intéressant bien sûr.
02:56A quoi ressemble ce dispositif connecté ?
02:59C'est un des tests d'IA à ma connaissance à plus grande échelle dans un pays en guerre.
03:03C'est-à-dire qu'aujourd'hui ce qu'on va faire c'est qu'on va aller mettre directement des bracelets
03:05sur les soldats. On va récupérer non seulement leurs signes vitaux mais aussi des signes environnementaux
03:10pour aller déduire des situations critiques. Donc on va utiliser la fusion de capteurs
03:16et on va utiliser de l'Edge AI donc embarqué sur l'appareil, sur le bracelet
03:21pour aller déduire un diagnostic. On va pouvoir savoir que si avec un certain nombre d'informations
03:27si la personne n'a pas été en mouvement depuis un certain temps, s'il y a eu un impact à proximité,
03:31si ces signes vitaux ont suivi un certain schéma, on va déduire que cette personne est probablement
03:35en train d'avoir une hémorragie ou d'être déshydratée ou d'être blessée d'une manière
03:40qui va nous permettre de donner un score de triage pour que les équipes médicales puissent savoir
03:44qui prioriser dans des situations d'urgence.
03:47Ça me fait penser un peu à l'Apple Watch, ce que vous me racontez là.
03:50Parce qu'on voit qu'Apple investit énormément dans la santé.
03:53Aujourd'hui l'Apple Watch est un outil santé qui monitore notre santé avec évidemment pas mal
04:00de composantes cardiaques, etc.
04:03On tombe par terre, la montre détecte qu'on est tombé par terre.
04:06S'il n'y a pas de réaction, elle appelle les secours.
04:09Vous vous sentez similaire ou vous imaginez un autre marché ?
04:15On imagine un autre marché, BioStream est un dispositif médical,
04:19ce qu'a priori l'Apple Watch n'a pas vocation à devenir.
04:21Elle est considérée comme dispositif médical sur pas mal d'algorithmes, je crois.
04:27Il y a différentes classes de dispositifs médicaux.
04:29Nous, on a une classe 2B, c'est-à-dire que nous, on va proposer un diagnostic.
04:33On ne va pas simplement vous dire, attention, le rythme cardiaque est élevé.
04:36On ne va pas regarder vos signes vitaux en silo, c'est-à-dire indépendamment les uns des autres.
04:40Mais on va combiner toutes les informations dont ils disposent
04:43pour dire avec précision, cette personne est en danger critique.
04:46Cette personne-là, elle est peut-être un peu moins,
04:48ce qui est quand même une décision avec une forte responsabilité.
04:50On va pouvoir donner un ordre de priorité pour aller sauver des vies.
04:53A priori, toutes les marques de grande consommation n'ont pas vocation
04:57à prendre ce risque-là ou cette responsabilité.
05:00Il y a un très grand marché sur les produits de fitness.
05:03Nous, on est sur un angle médical et aujourd'hui, accès défense également.
05:08Défense, médical, mais en fait, les débouchés sont énormes.
05:11On peut imaginer que pour les seniors, par exemple, qui sont à la maison,
05:14ça peut être salvateur pour eux, le fait de pouvoir les surveiller.
05:21Je n'aime pas trop ce mot, mais en tout cas, de manière bienveillante,
05:24faire attention à leur santé à distance.
05:27Exactement. Il y a énormément d'applications possibles dans le monde civil.
05:30Quand on regarde, par exemple, ne serait-ce que les salles d'attente des hôpitaux,
05:34souvent, on va vous vérifier au moment où vous arrivez dans la salle d'attente aux urgences.
05:38mais vous pouvez passer 3, 4, 5, 6, 12 heures sans qu'on vous vérifie à nouveau.
05:43Il y a des personnes, il y a des tragédies qu'on connaît tous
05:44où les personnes perdent la vie ou sont très, très gravement blessées
05:48parce que personne n'a remarqué qu'ils arrivaient en situation critique.
05:52Il y a énormément d'applications possibles.
05:55C'est compliqué de faire du hardware, non ?
05:57Parce qu'on voit qu'aujourd'hui, on a l'immense majorité des gens qui sont là font du soft.
06:02Vous, vous fabriquez un bracelet, j'imagine,
06:03ou alors vous décidez de le faire fabriquer par quelqu'un.
06:08C'est compliqué ou pas ?
06:10On aurait préféré ne pas le faire, mais aujourd'hui, il n'y avait rien qui existait pour cette application-là.
06:15Maintenant, c'est compliqué, oui, parce que tout le monde parle de software
06:18et qu'on a envie d'investir sur du software.
06:21Quand on regarde les industries de la défense, c'est un peu l'inverse.
06:25Les gouvernements n'ont pas envie d'acheter que du software.
06:27Ils aiment bien qu'il y ait quelque chose d'un peu tangible.
06:30Donc, ça dépend de l'angle d'approche.
06:31Voilà. Maintenant, dans le futur, Biostream a vocation à être agnostique au niveau de l'appareil.
06:38C'est-à-dire que l'algorithme qu'on développe et finalement toute la data qu'on va récupérer,
06:42qui est unique parce que personne n'a cette data qui est les signes vitaux de personne en situation critique,
06:48c'est quelque chose qu'on va pouvoir ensuite appliquer à tout un tas d'autres appareils.
06:51Oui, on peut imaginer un bracelet, on va dire avec certains capteurs,
06:55qui pourraient intégrer votre intelligence finalement.
06:59Tout à fait, ou même se connecter à tous les appareils de grande consommation.
07:02Si on nous donne les accès nécessaires, il n'y aura pas de problème.
07:06Est-ce que vous avez déjà des résultats concrets de votre bracelet ?
07:08Par exemple, vous parliez de l'Ukraine.
07:10Vous avez déjà des exemples de vies sauvées ou de personnes qui étaient en difficulté ?
07:16La première vie sauvée, vous la verrez dans les médias.
07:19Je pense qu'on sera tous super heureux de pouvoir communiquer dessus.
07:22On a des résultats qu'on ne peut pas communiquer aujourd'hui,
07:24mais qui nous ont donné l'accès justement à une centaine d'hôpitaux en Ukraine,
07:28à des tests à grande échelle et à avoir la confiance des autorités médicales au niveau de l'Ukraine.
07:33Donc, on a des choses prometteuses.
07:35Voilà, ça s'appelle Biostream.
07:37À suivre.
07:37Merci beaucoup, Sophia Metz.
07:39Vous en êtes la cofondatrice et PDG.
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