- il y a 3 jours
Avec Kamel Bencheikh, écrivain, poète, membre du comité de soutien international de Boualem Sansal
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NewsTranscription
00:00Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour.
00:04La justice algérienne a confirmé la condamnation du journaliste français Christophe Glez à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme.
00:10Christophe Glez est emprisonné depuis juin. Il avait été arrêté pour avoir été en contact dans le cadre de son investigation
00:16avec le dirigeant d'un mouvement séparatiste, le mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie que l'Algérie a classé comme organisation terroriste en 2021.
00:25Pour autant, sur RTL hier, l'écrivain Boilem Sansal, libéré le 12 novembre dernier, s'est dit à la fois effondré de l'acharnement de la justice algérienne,
00:33mais aussi heureux car selon lui, Christophe Glez devrait être gracié.
00:37On en parle avec son ami écrivain Kamel Benchek. Bonjour.
00:39Bonjour.
00:40Bonjour Kamel Benchek. Merci d'être... On vous a vu souvent ces temps-ci parce que l'actualité l'impose,
00:45mais votre présence est toujours extrêmement intéressante, significative de la crise que nous traversons dans les liens avec l'Algérie.
00:53Vous êtes franco-algérien. Vous le regrondiquez comme tel et vous l'êtes vraiment parce que vous êtes vraiment algérien de naissance
00:59et vous êtes aujourd'hui français à part entière, donc bien placé pour décrypter cette situation.
01:04Donc on a vu que le tribunal criminel de Tiziouzou, capitale de la Kabylie,
01:09donc condamne en appel à 7 ans de prison Christophe Glez.
01:14Deux lectures sont possibles.
01:17Soit la justice algérienne redit sa position, durcit sa position,
01:23parce qu'on pourrait penser qu'ils ont subi la libération de Boilem sans salle
01:29comme une contrainte négociée par le président de la République fédérale allemande,
01:32mais qu'ils n'étaient pas d'accord, mais qu'ils ont été obligés de céder sous la pression internationale.
01:36Donc on va le faire payer un petit peu à Christophe Glez.
01:37Soit on fait monter la pression pour faire peur et de façon à ce qu'on s'agenouille devant le président Hebboune
01:43pour supplier sa grâce une fois de plus.
01:45On l'a fait pour Boilem sans salle sans résultat.
01:48Ce sont les Allemands qui l'ont obtenu.
01:49Et là, est-ce que la France doit s'humilier un peu plus pour obtenir celle de Christophe Glez ?
01:53Est-ce que l'une de ces deux lectures est peut-être l'hypothèse la vraie
01:57ou il y aurait encore une troisième option ?
01:59La libération de Boilem sans salle, on ne peut pas payer à Boilem la condamnation de Christophe Glez.
02:05On fait payer à la France plus qu'à Boilem.
02:07Boilem a été libéré malgré les Algériens, si je puis dire,
02:11puisque vous venez de le dire, le président de la République fédérale d'Allemagne a demandé
02:16et on sait les liens qu'il y a entre l'Algérie et l'Allemagne,
02:19d'autant plus que le président algérien se fait soigner en Allemagne.
02:22Bien sûr, sauf que quand la France a traversé représentant Emmanuel Macron,
02:26on l'avait demandé, c'était non.
02:28Donc si c'était non, ce n'était pas possible.
02:29Et ça devient possible avec le président allemand.
02:33Pour autant, on veut humilier la France.
02:34Et comme malgré tout, peut-être ont-ils libéré Boilem sans salle à contre-cœur,
02:38on peut le considérer comme tel,
02:40eh bien, pour humilier la France, c'est Christophe Glez qui paiera par une sanction plus lourde.
02:44C'est ça.
02:44Et lorsque la réquisition est tombée,
02:4610 ans de prison réclamée par le procureur,
02:49je savais que la confirmation des 7 ans allait avoir lieu.
02:52Et au moment où les 7 ans sont tombés, j'étais avec Boilem sans salle.
02:56J'ai passé avec lui hier deux heures.
02:59On a beaucoup discuté de ça.
03:00Et lui aussi m'a dit, c'est la politique de la carpette qui ne paye pas.
03:06Voilà.
03:07Pour autant, on sait, on l'a entendu,
03:09ils se sont exprimés, la famille de Christophe Glez espérait une mesure de clémence.
03:13Il paraît que les indicateurs pouvaient laisser penser qu'il y aurait un assouplissement
03:17sans qu'il y ait une libération immédiate, en tout cas une sanction, une sentence moins dure.
03:23Et finalement, non, ça tombe comme un coup près.
03:26La justice algérienne est aux ordres du pouvoir, je pense.
03:29C'est ce qu'on appelle la justice du téléphone.
03:32La justice du téléphone.
03:33Voilà, c'est exact.
03:34Les procureurs, les juges attendent l'appel du pouvoir et...
03:40On ne dit pas que ça n'a pas existé en certaines démocraties occidentales à certaines époques
03:44et que même aujourd'hui, il y a peut-être des liens entre politique et justice.
03:47C'est un autre débat.
03:48En tout cas, en Algérie, c'est un régime totalitaire,
03:51donc évidemment, les juges sont aux ordres.
03:55Si c'est une décision du gouvernement, de l'exécutif algérien dans sa diversité,
04:00ça veut dire qu'ils font comprendre que pour l'instant, ils ne lâchent rien.
04:04Au contraire, ça laisse quand même la porte ouverte à de nouvelles négociations,
04:10de nouvelles interventions, des démarches.
04:13Évidemment, comme dit Boilem Sansal, il faut faire la carpette.
04:15Ou est-ce qu'on pourrait imaginer l'idée douloureuse ?
04:21Qu'en fait, ce coup-là, ils ne céderont pas et qu'ils maintiendront ?
04:24Moi, je pense qu'ils céderont par une grâce.
04:26Je considère que Christophe Gleiss n'a pas besoin d'une grâce puisqu'il n'est pas coupable.
04:32Mais il s'en sortira, à mon avis, avec une grâce parce que le pouvoir français,
04:37le gouvernement français va s'aplatir, comme d'habitude.
04:41Il parle d'apaisement.
04:42Le ministre de l'Intérieur, M. Nunez, va y aller.
04:47C'est ce qu'il espère.
04:48Et donc, ça va se terminer comme ça, à mon avis.
04:51Ça peut aussi se traduire par d'autres mesures.
04:53Alors, non seulement on ne renégocie pas l'accord de décembre 1968,
04:57mais on pourrait l'assouplir, l'élargir, l'enrichir.
04:59Est-ce que l'Algérie peut demander en contrepartie la libération de Christophe Gleiss
05:03des conditions nouvelles pour améliorer, j'allais dire, l'immigration,
05:09la venue de ressortissants algériens en France ?
05:11Et si demain, le pouvoir algérien arrête un autre français, comment on va faire ?
05:16Alors, à chaque fois, il faut s'aplatir.
05:17Ça n'en finit pas.
05:18Et on peut en arrêter autant qu'ils veulent.
05:19Exactement.
05:20Rappelons les circonstances.
05:21Au moins, on peut dire que Boalem Sansal avait pris des positions courageuses et critiques
05:25contre le régime algérien et que son arrestation rentrait dans une logique politique aux yeux d'Alger.
05:30Christophe Gleiss est juste allé faire un portos d'un journaliste sportif.
05:33Il a eu le malheur de se trouver au mauvais endroit.
05:36Il a interviewé un responsable de football kabile associé à un mouvement.
05:41Un mouvement autonomiste de kabili.
05:43Et tout de suite, le chef d'accusation, c'est intelligence avec l'ennemi, en quelque sorte,
05:46déstabilisant les détails algériens.
05:48Tous les ressortissants français qui sont aujourd'hui en Algérie, il y en a un certain nombre,
05:51peuvent tomber sous le coup d'une arrestation arbitraire et d'une accusation inventée.
05:55Voilà.
05:55Et ainsi de suite, il y aura donc des prises otages permanentes.
05:57Exactement.
05:58Et la différence entre Boilem Sansal et Christophe Gleiss, c'est qu'on a su que Boilem a été arrêté 4 jours après son arrestation.
06:06Et on a commencé à crier.
06:08Nous avons réuni ses amis pour mettre en place un comité de soutien.
06:13Alors que Christophe Gleiss a été arrêté 6 mois avant Boilem.
06:16Et on en a entendu parler qu'un an après, pratiquement, son arrestation.
06:20Et ça ne bouge pas.
06:21Il n'y a pas de comité de soutien.
06:24Qu'est-ce que fait RSF ?
06:25Est-ce qu'ils ont assisté au procès ?
06:28On ne sait rien.
06:29Et pourtant, ils sont en première ligne.
06:30Il n'y a eu qu'une tribune, je crois, des journalistes.
06:33Kamel Benchek, on sent que la politique de la carpette de la France, ça ne vous plaît pas du tout.
06:37On sait que Boilem Sansal, depuis sa libération, est surveillé d'une certaine manière par l'État français
06:43qui lui demande d'y aller mollo, en gros, dans ses déclarations.
06:47Là, concernant Christophe Gleiss, c'est ce à quoi on assiste aussi.
06:49C'est calmez-vous, pas un mot plus haut que l'autre.
06:52Vous, vous voudriez que la France fasse quoi ?
06:54Qu'elle emploie un bras de fer avec l'Algérie ?
06:56Pas un bras de fer, mais qu'elle se comporte avec l'Algérie comme avec n'importe quel autre État.
07:00Je ne vois pas pourquoi l'Algérie serait un État à part.
07:04Pourquoi cette différence, justement ?
07:05Parce qu'il y a les 132 ans de colonisation.
07:08Et surtout, la rente mémorielle.
07:10On est toujours là.
07:1263 ans après l'indépendance, on parle toujours de ce problème-là.
07:16Ça ne bouge pas.
07:16Alors que, quelques années à peine, après la fin de la Seconde Guerre mondiale,
07:20l'Allemagne et la France ont signé un contrat d'amitié.
07:25Vous voulez dire que la fermeté doit rester l'image de la France,
07:30mais quand même dans une négociation.
07:32Est-ce qu'on pourra, à un moment donné, percer l'abcès ?
07:35Ça remonte à loin.
07:36Ça remonte à 1830, 1954, 1962.
07:39On ne va pas faire un Nuremberg des crimes de la France en Algérie.
07:44Il y en a eu des deux côtés.
07:46Est-ce que vous pensez qu'en Algérie, il y a aujourd'hui,
07:48au sein du pouvoir, au sein de l'armée, au sein de l'opinion,
07:51une volonté de dire, est-ce qu'on peut solder ce passé
07:53et repenser l'avenir autour d'une table ?
07:56On a vu les Ukrainiens et les Russes vont certainement un jour y arriver,
07:58mais là, c'est frais.
08:00Là, c'est une affaire qui a 60 ans ou 130 ans.
08:03Est-ce qu'un jour, on peut envisager un apaisement de la relation
08:07entre cette grande nation qu'est l'Algérie, ce peuple, et la France historique ?
08:11Je l'espère, d'autant plus que 80 à 90% des Algériens sont nés après 62.
08:16Il ne faut pas l'oublier.
08:17Et qui n'ont pas connu la guerre d'Algérie,
08:20ils la connaissent par l'histoire et une histoire faussée.
08:22Une polémique qui est malgré tout entretenue en France,
08:26dans le cadre de certains enseignements scolaires,
08:29où on fait valoir la repentance,
08:33l'expiation, et on est dû qu'on enseigne aux jeunes
08:35que la France s'est comportée avec des...
08:37Quand le président de la République a dit
08:39que la colonisation, c'est un crime contre l'humanité,
08:43ça n'allait pas arranger les rapports entre la France et l'Algérie ?
08:46Non, du tout.
08:47Il leur a donné du grain à moudre, même.
08:50Moi, je pense qu'il faut vraiment dépasser
08:52cette affaire de rente mémorielle
08:56et de faire en sorte que les jeunes Algériens,
08:58le peuple algérien et le peuple français
09:01soient des peuples amis
09:03et que tous les unis, en tous les cas,
09:08la mer Méditerranée,
09:09les 900 kilomètres à peine qui séparent Alger de Marseille,
09:13la langue, même si elle est mise de côté en Algérie,
09:15mais beaucoup d'Algériens parlent toujours français.
09:19Bien sûr, bien sûr.
09:21Et puis, il est fils de Harky,
09:22et n'oublions pas aussi le sort de la Kavili.
09:24Les pieds noirs.
09:25Et la Kavili, qui est un vrai sujet.
09:28Voilà.
09:28Bon, écoute, en tout cas, priorité à la libération de Christophe Gleize.
09:31On prévient les autres sortissants français d'être prudents,
09:35mais on en est là, carrément.
09:36Et évidemment, on se mobilise tous,
09:38et nous restons à cette radio, évidemment, très attentifs.
09:40Je signale juste, Kamel Benchet,
09:43que vous avez produit ce petit recueil de textes
09:46des membres du comité de soutien à Boilem Sansal,
09:50aux éditions France Fanon.
09:52Je le montre ici.
09:53Il était une fois Boilem Sansal, effectivement,
09:56ça méritait d'être raconté,
09:57en espérant tout simplement qu'il n'y ait pas
09:59de nouvelles tragédies de ce genre,
10:01de nouvelles souffrances,
10:03et qu'on arrivera, comme on l'a évoqué, vous et moi, à l'instant,
10:05à une situation d'apaisement.
10:07Pour l'heure, libérons, libérons Christophe Gleize,
10:10déjôle les plaisants de la justice algérienne.
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