- il y a 4 jours
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Les recherches du vol MH370 de Malaysia Airlines reprendront fin décembre.
00:05C'est ce qu'annonce aujourd'hui le ministère malaisien des Transports.
00:08Le MH370, c'est plus de 11 ans de mystère, cet avion qui devait relier Kuala Lumpur à Pékin et qu'on n'a jamais retrouvé.
00:15On accueille en plateau nos invités. On est avec Jean Serrat.
00:19Bienvenue à vous, ancien pilote de ligne, consultant aéronautique pour BFMTV.
00:24Bonsoir. Ulysse Gosset, que je ne présente plus. Bonsoir Ulysse.
00:28Gilles Diars, contrôleur aérien, auteur du mystère du vol MH370, autopsie d'une disparition.
00:36Bienvenue sur ce plateau. Et Jean-Paul Troidec, vous êtes ancien directeur du bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile.
00:42Vous avez enquêté directement sur cette affaire-là. Vous êtes allé deux fois, c'est ça, directement en Malaisie.
00:48Vous avez cessé de vous occuper de cette enquête à quel moment ?
00:52Peu de temps après. Disons que c'était mes dernières semaines au BEA, mais je suis allé deux fois en Malaisie pour conseiller le gouvernement malaisien sur les recherches en mer.
01:01On aura besoin de vos éclairages dans quelques instants. Peut-être qu'on peut commencer par se rafraîchir la mémoire avec vous, Samy Sfaxi,
01:06sur ce vol qui disparaît des écrans radars le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord.
01:12Absolument, qui disparaît des radars. Ce Boeing 777, alors qu'il effectuait cette liaison entre Kuala Lumpur et Pékin,
01:20il transportait 239 passagers. Et aujourd'hui encore, il est considéré comme une des plus importantes catastrophes de l'histoire de l'aviation
01:30parce que l'appareil n'a jamais été retrouvé. On a reconstitué, regardez l'itinéraire, à minuit 41, il décolle de Kuala Lumpur
01:37et puis à 1h30, il disparaît totalement des radars. Et alors, ce que l'on a retrouvé, ce sont seulement des débris de l'avion,
01:45des débris de l'appareil. Mais à des milliers, regardez, de kilomètres sur les côtes africaines, du côté de l'île de la Réunion,
01:53du côté également de l'île Maurice.
01:55On est sûr que ces débris, ils correspondaient à l'avion ?
02:25Regardez, la zone où pourrait se trouver l'épave est estimée à 15 000 kilomètres carrés.
02:32On a fait une petite comparaison, c'est absolument gigantesque, ça représente à peu près 142 fois la surface de la ville de Paris
02:41qui fait 105 kilomètres carrés. Et alors, pour ces nouvelles recherches, c'est un contrat qui a été lié entre la Malaisie
02:47et une société américaine, la société Ocean Infinity. Regardez, qui va envoyer ces robots, ce sont des drones sous-marins
02:55qui vont explorer les fonds, alors qu'ils sont d'ailleurs capables d'atteindre des profondeurs extrêmes, plusieurs milliers de mètres.
03:02Coût de l'opération quand même, 70 millions d'euros pour la Malaisie, uniquement si on retrouve l'appareil.
03:09Il n'y aura pas de versement si l'appareil, si l'épave n'est pas retrouvée. On rappelle quand même que 14 nationalités étaient représentées dans cet avion
03:16et que 4 Français, 4 familles en tout cas de Français s'y trouvaient et ils attendent encore des réponses.
03:22Donc les recherches reprennent le 30 décembre prochain. Déjà, ça c'est une info, Jean-Paul Troidec.
03:28On est 11 ans après et on continue de chercher l'épave.
03:33Oui, parce qu'on a fait plusieurs campagnes de recherche. Ça a été évoqué. Les premières campagnes jusqu'en 2017, infructueuses.
03:40Une nouvelle campagne avec la même société Ocean Infinity et les mêmes conditions du contrat d'ailleurs, un peu plus tard, en 2018 je crois,
03:48qui ont été interrompues. Elles reprennent. Alors pourquoi elles reprennent maintenant ? Parce que c'est l'été austral et donc les conditions météo,
03:54a priori, sont plus favorables pour la reprise. Je pense qu'il y a une volonté de la part du gouvernement malaisien,
04:01mais pas seulement du gouvernement malaisien, de toute la communauté aéronautique et de tous les passagers aériens potentiels,
04:08de retrouver cette épave de façon à pouvoir finalement avoir, si possible, parce que ce n'est même pas sûr,
04:14le dernier mot dans cette affaire.
04:16Comment c'est possible, vous qui avez travaillé sur cette disparition-là précisément, ça reste...
04:23Est-ce que c'est pour vous la plus grande énigme ? Comment c'est possible qu'un avion, un gros avion comme ça,
04:29disparaisse et que 11 ans plus tard, on ne sache toujours pas ce qui s'est passé ?
04:33Alors c'est clairement la plus grande énigme de toute l'histoire de l'aviation civile.
04:38Ça c'est clair. Des avions disparus, il y en a eu très très peu, qu'on n'ait jamais retrouvés, il y en a eu très peu.
04:47Et en tout cas pas à ce niveau de victime.
04:51C'est possible parce que quelqu'un à bord de l'avion, et il faut bien dire une chose,
04:56les soupçons se portent quand même sur l'équipage qui a certainement coupé les communications.
05:03L'avion a changé de route, il continuait suivi d'ailleurs par les radars militaires.
05:09Les Malaisiens ne sont pas intervenus comme l'aurait certainement l'armée française pour aller au contact de cet avion
05:16qui ne suivait pas sa route.
05:20Ensuite, il est clair que les personnes qui pilotaient cet avion ont réussi à échapper ensuite aux détections,
05:29à contourner les îles indonésiennes et ensuite à partir vers le sud.
05:33C'est possible parce qu'il faut savoir que la portée des radars est limitée à quelques centaines de kilomètres
05:39et au-delà, sur l'océan, il n'y a plus de détection radar.
05:45Et si l'équipage coupe les communications, eh bien on ne peut plus suivre l'avion.
05:50Jean Serrat, on parle là pour cette nouvelle mission de recherche qui commence à la fin du mois,
05:55d'une zone ciblée, alors tout est relatif, une zone ciblée de 15 000 kilomètres carrés dans le sud de l'océan Indien.
06:04Comment vont-ils procéder ?
06:06C'est donc des bateaux qui vont fouiller la zone pendant combien de temps ?
06:13Alors, nous avons cette entreprise dont on vient de parler, Ocean Infinity,
06:16qui entre autres a une base très importante en Australie depuis déjà plusieurs années.
06:20Entreprise britannique ?
06:21Oui, oui.
06:22Americano-britannique.
06:23Oui.
06:24Basée au Texas et en Grande-Bretagne.
06:25Et en Grande-Bretagne, mais qui a une base importante en Australie,
06:29avec des équipements vraiment les derniers modèles.
06:33Et donc, ils ont un bateau qui pourrait partir sur place avec, d'après ce que j'ai compris,
06:39huit drones, dernier modèle, vraiment avec intelligence artificielle et tout ce qui s'ensuit.
06:45Des drones qui sont capables de descendre jusqu'à des profondeurs de 6 000 mètres,
06:52ce qui est extrêmement important.
06:53et ces drones sont capables de détecter, de voir le relief, de détecter, par exemple,
07:01quelque chose de très important, une masse métallique.
07:04S'ils détectent une masse métallique au fond de l'océan...
07:07Mais c'est très profond, en plus, là.
07:09À cet endroit, c'est très profond.
07:11Oui, là, d'après les infos que j'ai eues, on parle de fond qui irait entre 3 000 et 4 500 mètres de profondeur.
07:18Donc, effectivement, c'est très profond.
07:20Mais ils ont des moyens extrêmement performants.
07:22La zone, par rapport à celle qui avait été de recherche des années 2014 à 2017,
07:30qui était dix fois plus grande, là, maintenant, en faisant des recherches très poussées,
07:35entre autres, on en parlera peut-être sur les fameuses détections de Inmarsat,
07:41le satellite géostationnaire qui a repéré des bips toutes les heures.
07:45Et grâce à ça, on arrive à cibler une possible trajectoire.
07:49Ils ont réduit la zone de recherche à quelques 15 000 km2.
07:55Expliquez-nous, c'est quoi ce satellite, pardon ?
07:57Alors, le problème, il est que, lorsque je coupe les émissions de, par exemple,
08:03le fameux transpondeur, celui qui envoie, qui permet de repérer la position géographique,
08:11il y a également un autre instrument qui s'appelle l'ACARS,
08:14qui est un moyen de communiquer via le satellite pour envoyer,
08:19par exemple, lorsqu'il y a une panne, automatiquement,
08:21il va envoyer à la compagnie qui gère l'avion toute une série d'informations.
08:27Là, il n'avait rien à envoyer.
08:30Ce qu'il fait, c'est que, toutes les heures, il envoie un bip
08:34qui part vers le satellite géostationnaire pour dire « je suis là ».
08:38Et, avec les différents bibles qu'ils ont reçus toutes les heures,
08:42ils ont réussi à tracer toute une série de cercles en disant « l'avion… »
08:46C'est dans cette zone-là, de 15 000 km2, qu'a priori se trouvait pas.
08:49C'est le long de ces arcs de cercle que doit se trouver l'avion.
08:53Et là, il y avait une possibilité, soit au-dessus, pratiquement, de l'Asie,
08:58voir la Russie, soit dans le sud de l'océan Indien.
09:02Ils ont tous penché pour l'océan Indien.
09:04Gilles Diars, peut-être un espoir, donc, cette fois, 11 ans plus tard,
09:09de retrouver l'avion ?
09:11On va espérer, parce que, de toute façon, on se doute bien
09:14que ça va être les recherches de la dernière chance.
09:16Il n'y aura pas d'autres compagnies qui vont aller craquer de l'argent
09:19pour aller chercher comme ça, sur leur fonds propre.
09:21Vous pensez que c'est la dernière fois qu'on lance une opération d'ampleur ?
09:24Oui, je pense.
09:26Je pense.
09:26Maintenant, si on ne retrouve pas l'avion, il faut savoir qu'on a quand même pas mal d'éléments,
09:31comme l'a dit M. Troadec, qui permettent d'avoir déjà une petite idée de ce qui s'est passé.
09:36On n'a pas tous les éléments.
09:37Il nous faut les boîtes noires pour savoir précisément ce qui s'est passé dans l'avion.
09:39Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on recherche vraiment cette épave.
09:43C'est pour retrouver ces boîtes noires ?
09:44Exactement.
09:45Qui seront encore en marche, qu'on pourra utiliser 11 ans plus tard ?
09:50Qu'on pourra lire.
09:51On pourra les lire ?
09:52On pourra probablement les lire, parce que rappelons-nous que lorsqu'on a retrouvé
09:56l'épave du Rio-Paris deux ans après, elles étaient impeccables.
09:59Mais là, c'est 11 ans après.
10:01Oui, mais il n'y a pas eu de dégradation en deux ans sur les boîtes noires du Rio-Paris
10:05et probablement que celles du MHF seront lisibles.
10:08Mais les boîtes noires ne sont pas le seul élément qui nous permettra de savoir ce qui s'est passé.
10:13Parce que l'examen de l'épave, et en particulier des personnes qui sont à bord du cockpit,
10:19c'est quand même pas inintéressant de savoir qui, au dernier moment, pilotait l'avion.
10:23Et ça, seul l'examen de l'épave, ce ne sont pas les boîtes noires qui le diront.
10:26C'est l'examen de l'épave.
10:27Et certainement également d'autres éléments, notamment le suivi, comment dirais-je,
10:34l'examen des paramètres du vol pendant tout le vol permettront de savoir
10:38quelles sont toutes les manœuvres qui ont été faites par cet avion.
10:40C'est donc l'opération de la dernière chance qu'il faut absolument trouver là.
10:45Dans les prochaines semaines, c'est ces boîtes noires.
10:47Sinon, on abandonne et on ne saura jamais, Ulysse Gosset, ce qui s'est passé là.
10:51Il y a une grosse pression internationale.
10:53Combien de nationalités, disait Samy ?
10:5614 nationalités qui sont concernées.
10:58Et des proches qui continuent de mettre la pression sur les différents gouvernements
11:01pour essayer d'avoir une réponse.
11:03Oui, les familles veulent savoir.
11:06Mais en fait, c'est très intéressant parce que c'est dans une zone de grande tension géopolitique.
11:11Ce n'est pas du tout une affaire politique, mais c'est une zone de très grande tension.
11:15Il y a la Chine qui est impliquée, il y a 153 passagers, il y a la Malaisie
11:18qui n'a pas envie qu'on remette en cause la fiabilité de son aviation.
11:23Il y a les États-Unis qui ont une base extrêmement importante à Diego Garcia.
11:27Et donc, s'il y a secret, c'est qu'on veut nous cacher quelque chose, disent les familles.
11:31Et pas seulement les familles, mais beaucoup de monde.
11:34Est-ce que, par exemple, l'avion aurait pu être intercepté ?
11:38Est-ce qu'on l'aurait forcé à atterrir à Diego Garcia ou ailleurs ?
11:42Il y a des théories complètement folles qui circulent.
11:44On n'y croit pas trop autour de la tête.
11:45Non, non, non, mais ce que je veux dire, c'est que la tension qui règne dans cette région,
11:49dans l'océan Indien, il y a l'Australie qui n'est pas loin.
11:51C'est une zone de convoitise où il y a des manœuvres maritimes très importantes,
11:55des sous-marins qui circulent un peu partout.
11:57Et donc, on s'interroge pourquoi, finalement, ne connaît-on pas la vérité ?
12:01Donc, les familles, on comprend, elles sont tourmentées par le drame
12:04et elles veulent savoir ce qui s'est passé.
12:06Alors, n'oublions pas quand même, c'est qu'il y a 153 Chinois.
12:09Donc, pour la Chine, c'est un enjeu politique.
12:11La Malaisie, on l'a vu, c'est pour ne pas ternir l'image de l'aviation civile.
12:16Il y a des Français.
12:16Les Américains, oui, mais les Français, ils sont quatre.
12:18Alors, pour nous, c'est très important, mais ce n'est pas l'enjeu majeur.
12:21Par contre, on accuse les États-Unis, peut-être, d'avoir eu des renseignements
12:25grâce à tous les satellites qui tournent autour de cette zone.
12:29Et de ne pas les avoir transmis ?
12:31Pourquoi ? Parce qu'effectivement, ça tient du secret militaire.
12:34Et comme la zone est stratégique dans l'océan Indien,
12:36on comprendrait que ni la Chine, ni l'Inde, ni les Américains
12:39ne veuillent les transmettre.
12:40Donc, tout cela crée une théorie complotiste à puissance 10, si vous voulez.
12:45Et ça fait 11 ans que ça dure.
12:47Et tant qu'on n'aura pas la vérité, c'est là où c'est intéressant,
12:49eh bien, ça permettra d'alimenter toutes ces théories.
12:51Donc, il faut savoir, pour essayer de mettre un terme à toutes ces théories du complot,
12:55mais en même temps, c'est assez fascinant.
12:56Parce qu'effectivement, je crois que c'est la première fois depuis 1948
13:00qu'un avion, un Latéco Air, je crois, a disparu sans laisser aucune trace.
13:06D'où cette volonté et cet esprit pionnier qui anime la compagnie britano-américaine
13:12d'aller rechercher avec des engins qui sont de plus en plus performants.
13:16Des mini-drones sous-marins qui ressemblent à des torpilles
13:20avec bombardiers de capteurs et qui peuvent aller inspecter cette zone
13:25pendant des heures, des heures, des jours, des jours, des jours
13:28et peut-être avoir la chance de tomber sur la carcasse de l'avion.
13:31Donc, c'est pour cela que tout le monde est fasciné par cette histoire.
13:35Et en même temps, malheureusement, effectivement,
13:38on se demande s'il est possible d'y arriver.
13:40C'est un pari absolument gigantesque.
13:43Jean-Paul Trudec.
13:44Oui, moi, je crois qu'il y a certainement des enjeux diplomatiques
13:47et des enjeux politiques, mais je voulais tout de suite rassurer
13:51les passagers des Boeing 737.
13:53Ce n'est certainement pas un enjeu de sécurité.
13:55Cet avion vol depuis maintenant a fait des millions d'heures de vol
13:59sans incident notable.
14:01777.
14:01777 a fait des millions d'heures de vol sans incident notable.
14:05Le rapport des autorités malaisiennes est très clair
14:09sur le fait qu'il n'y avait aucun problème technique sur cet avion.
14:12Donc, s'il y a eu disparition de l'avion,
14:13ce n'est pas, a priori, un problème technique,
14:16contrairement à ce qui a pu être dit.
14:18Il y avait une théorie disant que le pilote aurait pu détourner l'avion.
14:21Je vous rappelle, c'est un pilote malaisien.
14:23Mais il n'y a jamais eu aucune revendication.
14:25Est-ce que ça vous semble une théorie farfelue ?
14:28Absolument pas.
14:29Pardon ?
14:29Ce n'est pas du tout une théorie farfelue.
14:31C'est une théorie que je préconise fortement.
14:33Et pourquoi ?
14:34Alors, qu'est-ce que vous dites ?
14:35C'est forcément l'équipage et c'est peut-être le pilote ?
14:38Quand on regarde les faits,
14:40et ça, on parlait de théorie du complot tout à l'heure,
14:42moi, je me bats depuis des années pour remettre des faits dans cette affaire.
14:45Vous écrivez l'autopsie d'une disparition.
14:47C'est ce qu'il faut faire.
14:49Il faut faire une autopsie, regarder les faits que l'on a,
14:51savoir à partir de ces faits,
14:53quelle est l'interprétation qu'on peut en faire
14:54de manière raisonnable et raisonnée.
14:57Et on se rend compte de quoi ?
14:58Que ça ne peut être que depuis le cockpit que c'est parti.
15:00Quand vous avez des systèmes qui ont été coupés,
15:03qu'on a la preuve technique dans les données radar,
15:07comme d'ailleurs l'ont démontré deux Français,
15:10Jean-Luc Marchand, Patrick Blély et Tris,
15:14ils ont trouvé, dans un rapport à la Stany,
15:16ils ont trouvé un élément fondamental
15:18qui montre que ce transpondaire a été coupé dans l'avion.
15:22Donc, il n'y a pas que ça.
15:23Manuellement ?
15:23Ah oui, il n'y a pas que ça.
15:24C'est une intervention humaine.
15:25Il n'y a pas que ça.
15:26D'où la théorie du pilote.
15:27Mais pourquoi ce pilote l'aurait-il fait ?
15:28Vous avez analysé sa personnalité.
15:31Non, je ne suis pas dans le côté psychologique,
15:32je suis dans l'aspect technique, aéronautique,
15:34de dire qu'est-ce que cet avion nous donne comme information
15:36au travers des données radar,
15:38au travers des données Marsat,
15:40à travers la trajectoire.
15:41Un avion, ça ne fait pas demi-tour tout seul.
15:43Il y a quelqu'un qui est aux commandes.
15:44Cet avion, il a traversé la Malaisie
15:46pendant quasiment une heure
15:47avec des militaires malaisiens qui dormaient,
15:50ça, il faut le dire.
15:52Et on a quelqu'un qui pilote l'avion.
15:54L'avion, il change plusieurs fois de trajectoire.
15:55Donc, on a quelqu'un qui pilote.
15:57Maintenant, pourquoi ?
15:58Ça, c'est une autre question.
15:59On peut toujours débattre.
16:01Mais on a un pilote qui est aux commandes,
16:03qui coupe des systèmes
16:04qu'un passager ne pourrait pas savoir couper.
16:07Donc, c'est un des pilotes.
16:10Ça, c'est forcément l'un des pilotes.
16:12Oui, quand vous avez un système,
16:13il faut accéder à des menus.
16:14Il y a eu une analyse assez détaillée
16:16de l'ensemble des passagers.
16:18Et parmi les passagers,
16:19aucun n'avait les compétences
16:21pour faire ce vol.
16:23Parce que le vol n'a pas été fait n'importe comment.
16:26Il ne s'agit pas simplement
16:27de brancher le pilote automatique
16:29et en ligne droite.
16:29Au contraire, le vol a été piloté
16:31d'une façon telle
16:32à pouvoir échapper à la détection
16:34des radars,
16:36à contourner l'Indonésie
16:38et ensuite piquer vers le sud
16:40de l'océan Indien.
16:41Donc, très clairement,
16:43aucun des passagers
16:44à bord de l'avion
16:45n'était capable
16:46de faire ces manœuvres.
16:48Donc, Jean Serrat,
16:51a priori, ça vient du cockpit.
16:53Mais comme le signalait Ulysse,
16:55il n'y a jamais eu de revendication.
16:56Ce qui, quand même,
16:59surprend.
17:01Mais en tout cas,
17:01toutes ces manœuvres-là
17:02qui ont été faites,
17:02ça ne peut pas être
17:03des problèmes techniques.
17:05C'est quelqu'un qui a
17:06sciemment décidé
17:08de toucher à des boutons,
17:10de débrancher
17:11certains outils essentiels.
17:13Je peux vous donner
17:13un exemple là-dessus
17:14pour démontrer
17:15qu'en fait,
17:15on pensait qu'il y avait
17:15un défaut technique
17:16avant que l'avion disparaisse.
17:19L'avion,
17:19il envoie la position au radar
17:20avec l'information d'altitude.
17:23Cette information d'altitude
17:24dans les deux derniers échanges
17:26avec les radars,
17:26elle est manquante.
17:28Donc, on s'est posé la question,
17:29est-ce qu'il n'y a pas
17:30une défaillance technique
17:31qui peut expliquer ça
17:32un prélude quelque part
17:34à quelque chose
17:34qui s'est déclenché ?
17:36Les trois Français
17:37qui travaillent sur cette affaire,
17:38l'équipe Caption,
17:40ils ont démontré
17:40que sur ce paramètre-là,
17:43il y a un détail,
17:44c'est un chiffre
17:44dans une donnée à DSB,
17:47un chiffre
17:47dans une ligne de bits énorme.
17:50Ils ont trouvé ce détail-là
17:51pour montrer que
17:52on sait que l'information
17:53d'altitude dans l'avion,
17:54elle est disponible,
17:55elle fonctionne.
17:56Or, le système,
17:57il envoie l'information
17:58de position
17:59sans l'altitude.
18:00La seule explication,
18:01c'est qu'on a quelqu'un
18:02qui a bougé
18:03le bouton
18:04pour couper l'information
18:05qui a été envoyée au radar
18:06et donc disparaît
18:07des radars civils.
18:08Donc là,
18:08on a quand même des éléments
18:09qui sont probants
18:10et j'en ai plein,
18:11on ne pourra pas les expliquer,
18:12mais on en a plein.
18:13239 personnes à bord
18:14et les recherches
18:17qui reprennent donc
18:1811 ans après,
18:19elles commenceront
18:19le 30 décembre prochain.
18:21Merci beaucoup
18:22pour vos éclairages
18:24à tous les trois.
18:25d'avoir regardé cette vidéo !
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