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Les patrons ont la parole : Sébastien Proto - 03/12
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il y a 2 jours
Ce mercredi 3 décembre, Sébastien Proto, président exécutif d'Elsan, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00
Good morning business, parole de patron.
00:03
Notre invité ce matin c'est Sébastien Proto, bonjour, vous êtes le président exécutif d'Elsan,
00:08
on est dans l'univers de l'hospitalisation privée en France,
00:12
vous avez 28 000 collaborateurs, 7 500 médecins qui exercent dans 217 établissements et centres.
00:18
On a l'ensemble du secteur qui est en inquiétude forte, il y a des grèves qui sont prévues,
00:23
que ce soit du côté du privé ou que ce soit du côté du public,
00:26
avec une véritable inquiétude autour du PLFSS et de ce qui va se passer pour les patients.
00:31
Qu'est-ce qui vous inquiète profondément ?
00:33
Écoutez, dans ce projet de texte de PLFSS, tout nous inquiète.
00:38
Tout ?
00:38
Absolument tout.
00:40
Au fond, ce n'est pas un texte qui va réduire d'abord le déficit, il va d'abord réduire l'accès aux soins.
00:46
Il y a trois erreurs fondamentales dans le projet initial du gouvernement,
00:51
on verra ce qu'il en est dans la suite du débat parlementaire.
00:54
Première erreur, on sous-estime totalement les conséquences du vieillissement démographique
00:58
et l'augmentation de la demande de santé de la part des patients.
01:02
Et vous savez que c'est la première préoccupation des Français.
01:05
Deuxième erreur, on sous-estime totalement l'état grave des hôpitaux publics et des hôpitaux privés.
01:13
On a 3,5 milliards de déficit cumulé des hôpitaux publics,
01:16
un établissement privé de santé, clinique, hôpital privé, en perte, 1 sur 2 pardon, en perte désormais.
01:22
C'est sous-estimé. Et ça va être aggravé par ce projet de texte.
01:25
Et troisième erreur, c'est un texte qui cherche des boucs émissaires et qui en a trouvé un.
01:31
La médecine libérale et les établissements privés de santé, comme ceux du groupe que j'ai l'honneur de diriger.
01:37
C'est la première fois, je crois, qu'il y a une telle hostilité contre un texte
01:42
de la part de l'ensemble des médecins libéraux, des acteurs privés de santé.
01:45
Et on comprend pourquoi. Parce que tant sur le fond que sur la forme,
01:49
il y a vraiment cette stratégie du bouc émissaire qui me semble une très mauvaise stratégie.
01:54
Mais le contexte, évidemment, j'imagine que vous le comprenez, de recherche d'économie tous azimuts.
01:59
C'est-à-dire qu'on est dans un budget de l'urgence.
02:02
C'est-à-dire qu'on essaye de trouver un petit peu d'argent partout.
02:06
Alors, tout à fait. Et vous savez, à titre personnel, j'ai dirigé le cabinet du ministre du Budget à plusieurs reprises,
02:11
notamment pendant la crise de 2008.
02:12
Ensuite, s'il y a quelque chose que je mesure bien, ce sont les enjeux de finances publiques.
02:17
Je mesure aussi à quel point on peut à la fois, paradoxalement,
02:21
après des années où on a raté la gestion des finances publiques,
02:24
rater la remise à l'endroit des finances publiques.
02:27
C'est ce qu'on est en train de faire avec ce projet de texte.
02:29
On peut faire des économies.
02:31
On peut améliorer l'efficience d'un système de santé.
02:33
Mais il faut s'en donner les moyens.
02:35
Et il ne faut pas simplement dire aux établissements hospitaliers,
02:39
« Au fond, faites plus avec moi ».
02:42
Il faut leur donner la capacité à faire cela.
02:45
Et je vais vous donner quelques exemples.
02:45
– Quelles sont aujourd'hui les économies possibles ?
02:48
– Je vais vous donner quelques exemples.
02:49
La prise en charge ambulatoire dans un hôpital,
02:52
c'est-à-dire vous rentrez le matin, vous ressortez le soir.
02:55
Il y a des marges considérables de progression.
02:58
Dans le secteur privé, on est à 70% de chirurgie en ambulatoire.
03:01
Dans le secteur public, on est plutôt à 45%.
03:03
On peut faire mieux, on peut progresser.
03:05
L'assurance maladie fera des économies.
03:08
L'hospitalisation à domicile.
03:09
Quand vous êtes en soins palliatifs à domicile,
03:12
c'est une prise en charge plus, je ne dirais pas plus facile,
03:16
parce que c'est extrêmement douloureux,
03:18
mais qui a des avantages pour la famille.
03:21
Et qui par ailleurs coûte beaucoup moins cher pour l'assurance maladie.
03:24
L'hospitalisation à domicile peut être encouragée.
03:27
Les passages aux urgences.
03:28
Nous sommes des acteurs privés,
03:29
nous avons développé des centres de soins non programmés.
03:31
C'est quoi ? C'est une structure qui vous permet,
03:33
quand vous avez une petite urgence,
03:34
qui ne nécessite pas une hospitalisation,
03:36
d'éviter de faire la queue pendant des heures
03:38
dans un hôpital public ou privé.
03:41
On en a développé, on peut en développer encore davantage.
03:44
C'est une source d'économie, ça coûte beaucoup moins cher.
03:46
Des pistes, il y en a plein.
03:48
Il faut qu'on soit écouté.
03:50
Les acteurs privés et publics de santé font des propositions.
03:53
Qu'on les écoute, plutôt que de prendre des mesures à la hussarde.
03:56
Et je le redis, de chercher des boucs émissaires.
03:58
Il n'est pas acceptable de pointer des acteurs du doigt
04:01
en disant, vous êtes responsable, au fond, de la dérive du système.
04:06
Vous disiez, on n'a pas pris du tout en considération l'évolution de l'âge.
04:10
C'est un peu pareil quand on parle de la question des retraites.
04:13
On est un pays qui ne se voit pas vieillir aujourd'hui
04:15
et qui n'anticipe pas l'évolution de la pyramide des âges.
04:18
Quelles conséquences, concrètement, ça va avoir pour les acteurs de la santé ?
04:22
C'est-à-dire que ce sont des gens qui vont avoir besoin d'hospitalisations plus longues,
04:25
qui doivent être traités différemment.
04:27
Et c'est quoi ce qui est à venir ?
04:29
C'est vraiment le fond du sujet.
04:31
Vous dites, on est un pays qui ne se voit pas vieillir.
04:33
Moi, je dirais qu'on est un pays qui ne se voit pas vieillir
04:35
et on est un État qui ne se voit pas avec la réalité de ses finances.
04:40
On est un pays qui ne se voit pas vieillir
04:42
et donc on sous-estime totalement la pression que le vieillissement met,
04:46
par exemple, dans la prise en charge des pathologies chroniques.
04:49
Le projet de texte du gouvernement, aujourd'hui, va avoir des conséquences négatives.
04:53
Je pourrais rentrer dans les détails, mais on n'a pas le temps,
04:55
sur la prise en charge du cancer, sur la prise en charge des maladies cardiovasculaires.
04:59
Les deux grandes pathologies du vieillissement.
05:01
Au moment où on vieillit, davantage, on met à mal la prise en charge de ces pathologies.
05:06
Deuxième point très important, je le redis,
05:09
on a un État qui ne se voit pas dans la situation financière dans laquelle il est.
05:13
Et donc, on ne réfléchit absolument pas à l'évolution des circuits de financement,
05:16
en particulier du système hospitalier.
05:20
Le constat est très simple, la France est le pays d'Europe
05:23
dans lequel le financement des hôpitaux, publics et privés,
05:26
repose quasi exclusivement sur l'assurance maladie.
05:29
Assurance maladie, très endettée, ce n'est pas tenable.
05:32
Il va falloir réfléchir à d'autres circuits de financement
05:35
et faire évoluer considérablement le modèle.
05:37
C'est à cette condition-là, au fond, qu'on conservera un très bon système de santé.
05:43
Je ne dis plus le même.
05:44
Mais c'est un projet présidentiel, ce n'est pas un budget de fin de...
05:48
Non, c'est un projet du quotidien.
05:49
Parce que pour les Français, vous savez, le groupe Elsan que je dirige,
05:53
nous sommes présents dans plus de 60 départements en France,
05:55
incarnent nos établissements dans des villes de moins de 20 000 habitants.
05:58
Je passe vraiment énormément de temps dans ces établissements, dans les territoires.
06:03
C'est vraiment la première des préoccupations, cet accès aux soins.
06:08
Donc vous me dites que c'est un projet présidentiel.
06:10
On n'a pas le temps d'attendre la présidentielle pour avoir des réponses concrètes.
06:16
Quand vous avez un PLFSS qui suscite l'hostilité de l'ensemble des acteurs de la médecine libérale
06:22
et des acteurs hospitaliers, il faut vraiment s'interroger.
06:27
Édouard Philippe a dit qu'il ne voterait pas le texte.
06:29
Il a dit hier au mieux on s'abstiendra, mais en tout cas on ne le votera pas.
06:32
Juste une question, parce que comme vous avez été dans les cabinets, notamment au budget,
06:36
vous avez l'impression qu'il y a une rupture aujourd'hui dans la discussion que vous pouvez avoir avec les politiques.
06:40
Il y a quelque chose, on ne s'entend plus ?
06:42
Parce que j'imagine que vous faites des remontées aux gens avec lesquels vous avez travaillé auparavant.
06:45
Écoutez, en tous les cas, je pense qu'il y a vraiment une sous-estimation de la situation.
06:54
Quand on a un établissement privé de santé sur deux en perte, comme je le disais tout à l'heure,
07:00
c'est que l'heure est grave.
07:01
Et donc on doit réfléchir différemment, on doit proposer d'autres choses.
07:04
Et surtout, on doit travailler avec l'ensemble des acteurs publics et privés.
07:09
Je vous le redis, j'ai dit qu'il y avait trois erreurs dans ce PLFSS, du point de vue des acteurs hospitaliers.
07:13
La troisième est très importante, pointer du doigt, chercher des boucs émissaires.
07:18
C'est la meilleure manière de ne pas avancer et au contraire de faire reculer l'accès aux soins.
07:22
C'est exactement ce qui va se passer.
07:24
Merci beaucoup Sébastien Bronto d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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