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00:00C'est l'heure du journal de l'Afrique, soyez les bienvenus sur France 24.
00:03A la une ce soir, la mort de l'opposant camerounais Anissé Ekané.
00:07Il est décédé en détention ce lundi des suites d'une maladie.
00:11Il avait été arrêté le 24 octobre dernier pour son soutien à l'opposant Issa Achiroma Bakari,
00:17candidat malheureux à la présidentielle.
00:20Nous serons à Yaoundé dans ce journal.
00:22Le 81e anniversaire du massacre de Thiaroy au Sénégal, une cérémonie s'est tenue
00:27en présence du président Dioma Efei et de son homologue gambien.
00:31Les représentants de 17 pays africains d'où sont originaires les tirailleurs étaient également présents.
00:36Nous serons à Dakar et nous écouterons Carfa Diallo, président de l'association Mémoire et Partage.
00:41Il était notre invité tout à l'heure.
00:44La journée mondiale de la lutte contre le sida, elle est marquée par les difficultés liées aux coupures drastiques de USAID.
00:51C'est le continent africain qui est le plus touché par la maladie.
00:54Plus de la moitié des personnes infectées vivent en Afrique.
01:01La mort d'Anise Ekané.
01:03L'opposant camerounais est décédé en détention ce lundi des suites d'une maladie.
01:08Il avait été arrêté le 24 octobre dernier après avoir soutenu Issa Achiroma Bakari,
01:13candidat malheureux à l'élection présidentielle du 12 octobre.
01:17La correspondance à Yaoundé de Marcel Amour.
01:18Anise Ekané était le président du Manidem, le mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie,
01:26et soutien de l'opposant Issa Achiroma Bakari.
01:29Il avait été interpellé le 24 octobre dernier à Douala,
01:33à la veille de la publication officielle des résultats de l'élection présidentielle,
01:37qui a reconduit Paul Biya à 92 ans et au pouvoir depuis 1982 pour un huitième mandat de 7 ans.
01:44Ses avocats ont longtemps alerté sur les risques qu'il décède en prison
01:48s'il ne recevait pas des soins médicaux adéquats,
01:51et notamment un extracteur d'oxygène qui lui avait été confisqué lors de son interpellation.
01:55Il y avait deux demandes faites par les avocats.
01:58La première, c'était de transférer M. Anise Ekané dans un hôpital de ville
02:04qui avait un plateau technique plus adéquat.
02:08La deuxième, c'était de lui remettre son extracteur d'oxygène avec lequel il déambulait.
02:15Aucune des deux mesures sollicitées n'a trouvées grâce aux yeux des enquêteurs.
02:21Et peut-être que les conditions d'incarcération et de soins de M. Anise Ekané
02:29auraient été meilleures, peut-être que cette mort aurait pu être évitée
02:33malgré le fait qu'il était effectivement malade et cela tout le monde le savait.
02:38Ce que les Camerounais doivent retenir, c'est qu'Anise a payé le prix le plus élevé.
02:44Il paye ce prix pour la libération du Cameroun.
02:46Et je pense que le meilleur hommage que nous puissions lui rendre,
02:50c'est de poursuivre la lutte, c'est de continuer le combat jusqu'à la victoire finale.
02:53C'est une famille très éplorée actuellement.
02:57Et Tonton, c'était un grand homme, un grand combattant.
03:02C'est ce que nous allons retenir de lui.
03:04Anise Ekané était un nationaliste convaincu, plusieurs fois arrêté dans les années 90.
03:10Après l'annonce de sa mort, le gouvernement camerounais qui a adressé ses condoléances à la famille
03:15a indiqué qu'une enquête serait ouverte pour déterminer les circonstances de son décès.
03:22Le Sénégal a commémoré le 81e anniversaire du massacre de Tiaroï en 1944.
03:27La cérémonie solennelle a été présidée par le chef de l'État sénégalais,
03:30Bassiroudio Maifei, en présence de son homologue gambien, Adama Barro.
03:3517 représentants des pays africains d'où sont originaires les tirailleurs
03:38ont également fait le déplacement.
03:40La commémoration de ce 81e anniversaire du massacre de Tiaroï en 1944
03:48s'est déroulée sous le saut de l'Africanité avec les présences notamment du président gambien,
03:53Adama Barro, mais aussi du vice-président ivoirien,
03:57mais aussi la prestation de nationalité venue des 17 pays d'où sont originaires
04:01les tirailleurs qui ont pris part à la Deuxième Guerre mondiale.
04:05Lorsqu'il a pris la parole, le président sénégalais, Bassiroudio Maifei,
04:08s'est félicité du travail mémoriel engagé sur le sujet depuis maintenant un an
04:14avec des fouilles archéologiques engagées sur le cimetière de Tiaroï.
04:19A cet effet, le président sénégalais a d'ailleurs informé de la main tendue de la France
04:23qui a proposé son expertise, l'expertise de ses archéologues pour aider le Sénégal
04:29pour réaliser ses fouilles.
04:32Le président sénégalais s'est également félicité de la production au mi-octobre
04:36d'un livre blanc, un livre blanc qui, selon Bassiroudio Maifei,
04:39est désormais une référence incontournable pour comprendre Tiaroï.
04:43Je vous propose de l'écouter.
04:45Le combat pour la mémoire de Tiaroï est un combat pour l'âme du Sénégal
04:50et pour l'âme de l'Afrique.
04:51Je ne ménagerai aucun effort dans ce sens
04:54afin que la mémoire de nos martyrs continue de vivre dans notre mémoire collective.
05:01Le président sénégalais a également annoncé la construction d'une stèle
05:05entre le cimetière et le camp militaire de Tiaroï
05:08pour rendre hommage à ces terrailleurs massacrés le 1er décembre 1944
05:12alors qu'ils réclamaient juste leur pension.
05:16Cette cérémonie était différente de celle de l'année dernière.
05:19Elle portait une dimension panafricaine,
05:22comme nous l'explique Carfa Diallo, fondateur et président de l'association Mémoire et Partage.
05:26Ce qui est nouveau véritablement dans cette commémoration,
05:31c'est bien sûr l'affirmation du Sénégal dans la nécessité et sa volonté
05:36de faire lui-même en tant que pays, nation souveraine,
05:41la lumière de cette histoire-là,
05:44de cette histoire effectivement d'une occultation, d'une dissimulation
05:48qui a été celle du massacre de Tiaroï.
05:50Donc ce qu'il y a aujourd'hui, c'est vrai,
05:52c'est à la fois l'affirmation du Sénégal dans sa volonté souveraine
05:56d'aller le plus loin possible pour faire la lumière sur cette histoire,
06:00mais aussi pour revendiquer que la justice soit faite.
06:03Mais aussi, c'est vrai, il y a ce panafricanisme renouvelé,
06:07renouvelé puisque, vous le savez, il y a encore quelques semaines,
06:10le Premier ministre sénégalais lui-même disait qu'il fallait
06:12qu'au niveau de la sémantique, du langage,
06:14nous sortions des tirailleurs sénégalais pour aller vers les tirailleurs africains.
06:18C'est un changement fondamental, puisque pendant très longtemps,
06:21mes compatriotes sénégalais étaient très jaloux de cette appellation
06:25et cela causait beaucoup de frustration de la part d'autres nationalités.
06:28Aujourd'hui, par le Sénégal, l'Afrique se réapproprie cette mémoire
06:31pour en faire un enjeu de souveraineté,
06:33mais un enjeu de relations diplomatiques apaisées et vigilantes.
06:38Et d'ailleurs, je rappelle qu'on les appelle tirailleurs sénégalais
06:40parce qu'ils partaient du Sénégal, petite parenthèse.
06:43Vous le disiez tout à l'heure, le président Diomaïfaï a beaucoup évoqué cette question,
06:50y compris le Premier ministre Ousmane Sonko.
06:52Il avait émis des doutes la mi-octobre sur la volonté du président Macron
06:56d'ouvrir toutes les archives.
06:59Est-ce justifié, à votre avis ?
07:00Pensez-vous que ces archives vont être entièrement ouvertes ?
07:04Je crois que tout ce qu'on peut faire aujourd'hui
07:08pour faire en sorte que la France puisse répondre
07:11à cette demande de vérité et de justice est nécessaire.
07:14Je pense que les autorités sénégalaises sont dans leur rôle,
07:16mais il ne faut pas oublier une chose qui est essentielle,
07:19c'est qu'elles ne restent pas les bras croisés.
07:21Il y a aujourd'hui des fouilles archéologiques
07:23qui sont menées par le Sénégal de façon tout à fait autonome.
07:27Et ces fouilles archéologiques nous permettent aujourd'hui,
07:30à partir de la terre, à partir des tombes,
07:32de pouvoir accéder à une certaine vérité.
07:34Et puis, il faut aussi reconnaître qu'il y a le livre blanc
07:36qui a été remis il y a quelques semaines de ça au président sénégalais.
07:40Mais c'est vrai, il faut admettre que l'État français
07:43est vraiment en deçà de cette question de justice et de vérité.
07:47Puisqu'il faut quand même admettre que jusqu'à aujourd'hui,
07:49si la France a par un courrier d'Emmanuel Macron l'année dernière
07:53reconnu le massacre,
07:55des excuses n'ont pas encore été formellement adressées au Sénégal,
08:00mais aussi à tous les Africains qui se sont sentis opprimés
08:03par ce silence historique pendant aussi longtemps.
08:05Et puis aussi, il y a effectivement la question des archives,
08:09mais aussi la question de la réparation.
08:11Il y a encore des familles de descendants des tirailleurs de Tiaroué
08:14qui demandent justice.
08:15Il y a encore beaucoup de descendants,
08:19notamment de ceux qui ont été condamnés après le massacre,
08:22c'est-à-dire en mars 1945, qui demandent justice.
08:25Donc oui, il y a aujourd'hui une volonté sénégalaise,
08:27une volonté panafricaniste de se réapproprier cette histoire-là.
08:31Et la France doit être à la hauteur,
08:32ce qui, c'est vrai, pour aujourd'hui n'est pas encore le cas.
08:36Dans le reste de l'actualité, en bref et en images,
08:39au Nigeria, plus de 30 personnes ont été enlevées ce week-end
08:42lors de trois attaques dans les états de Cano et de Borno,
08:46dans le nord du pays.
08:48Pour rappel, une vague d'enlèvements secouent actuellement le pays
08:50avec plus de 400 Nigérians enlevés au cours des 15 derniers jours.
08:55Le Nigeria qui propose l'asile politique à l'opposant
08:59et candidat à la présidentielle vis-à-au-guinéen,
09:01Fernando Diash, une proposition du ministre des Affaires étrangères nigérians
09:07au lendemain d'un coup d'État en Guinée-Bissau.
09:10Et puis fin de l'épidémie d'Ebola,
09:12qui a fait au moins 34 morts depuis fin août
09:16dans le centre de la République démocratique du Congo.
09:18Les autorités ont annoncé officiellement ce lundi l'éradication de l'épidémie.
09:23La RDC a traversé 16 épidémies d'Ebola depuis que la maladie a été identifiée
09:28la première fois en 1976.
09:33La journée mondiale de lutte contre le sida.
09:36Le Kenya a annoncé les chiffres des nouvelles contaminations l'an dernier.
09:40Ils sont mauvais.
09:41Et c'est inquiétant puisque le taux de prévalence est déjà très haut,
09:47près de 3% dans le pays, avec des pics à plus de 15% dans les régions les plus touchées.
09:54Les précisions de notre correspondant Bastien Renouille.
09:57La tendance est particulièrement inquiétante
10:00puisque le nombre de nouvelles contaminations
10:02et le nombre de morts à cause du sida étaient en augmentation en 2024.
10:06Le nombre de nouvelles contaminations a augmenté de près de 19% dans tout le pays.
10:11Et c'est Nairobi qui est le comté le plus touché,
10:13avec près de 3000 cas recensés, mais il pourrait y en avoir plus,
10:16en cause trois facteurs principaux.
10:18Tout d'abord, les gens ne se font pas assez dépister.
10:21Ensuite, il n'y a plus assez de personnes qui utilisent des préservatifs.
10:25Beaucoup rechignent à l'emploi de cette protection.
10:28Et enfin, il n'y a pas assez de prévention, en particulier dans les quartiers informels.
10:32Alors, l'épidémie s'étend au Kenya,
10:35alors que près de 87% des malades ont pourtant accès aux soins gratuits
10:39qui sont dispensés dans les hôpitaux du gouvernement.
10:42Mais il n'y a pas assez de prévention.
10:43Et c'est particulièrement problématique,
10:45alors que le Kenya prévoyait d'endiguer l'épidémie d'ici 2030,
10:50de faire en sorte que ce ne soit plus un problème de santé publique.
10:52Cela semble à l'heure actuelle compromis.
10:55D'autant plus que les États-Unis ont décidé d'arrêter leur financement
10:58lorsque Donald Trump est arrivé au pouvoir.
11:01Or, ce sont eux qui finançaient la lutte contre l'épidémie ici au Kenya.
11:05Le ministre de la Santé l'a averti.
11:07Ce lundi, il va falloir trouver beaucoup d'argent,
11:09près de 200 millions d'euros en 2026,
11:11pour lutter contre l'épidémie.
11:13Et c'est particulièrement important pour protéger la population
11:15puisque près de 1,3 million de personnes au Kenya
11:18sont porteuses du VIH.
11:23Voilà, c'est la fin du journal de l'Afrique.
11:25Merci aux équipes en régie.
11:26Merci à notre chef d'édition, Célia Karasena.
11:28Merci à nos correspondants.
11:29Et merci à vous pour votre fidélité.
11:31Restez avec nous.
11:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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