00:00Tiaroy, mort pour la France, tué par la France.
00:041er décembre 1944, des soldats africains qui avaient combattu pour la France pendant la seconde guerre mondiale
00:09ont été massacrés par la France.
00:11Et aujourd'hui, on va rappeler les faits 130.
00:14Après avoir survécu à la guerre comme je le disais, au camp allemand, à la captivité,
00:19les tirailleurs sénégalais rentrent enfin au pays.
00:22Ils pensent retrouver leur famille et toucher leurs soldes, mais rien n'arrive.
00:26L'humiliation, elle, continue.
00:28Dans l'ouvrage de Jeanne-Martin Sissé, la fille du Milo, à la page 56, on peut lire ceci.
00:33« Les tirailleurs sénégalais, comme on nommait les soldats africains, furent rapatriés.
00:37Parmi eux, ceux de Cancan comptaient plusieurs blessés. »
00:39Et ces hommes blessés, ce n'était que le début de l'injustice.
00:43À Dakar, dans le camp de Tiaroy, ils demandent simplement à être payés.
00:47Pas de mutinerie, pas d'armes, rien du tout, juste des hommes qui réclament leurs droits.
00:52Dans le livre « Une histoire de la France-Afrique », Hamzad Boukari, à la page 90, ceci, je cite.
00:57« Plus de 500 cartouches sont tirées sur les ex-prisonniers, dont l'état-major militaire affirme faussement qu'ils étaient armés et en état de rébellion, comme l'écrit le général Dagnan. »
01:07Pause.
01:08500 cartouches tirées sur des soldats des armées.
01:12Voilà la réalité.
01:13La version officielle, elle, parle d'une mutinerie.
01:16Mais les archives, les historiens, les témoins disent autre chose.
01:19Les tirailleurs ont été encerclés, mitraillés, traqués.
01:23Le nombre de morts, encore aujourd'hui volontairement flou.
01:26On parle de 35 selon une version, plus de 70 selon une autre, probablement plus.
01:31Et le plus grave, aucune réparation.
01:34Aucune indemnité versée aux familles.
01:37Certains restent officiellement coupables de leur propre massacre.
01:40Si nous voulons comprendre l'histoire de la France, on doit regarder Tiaroy en face.
01:44Pas comme une bavure, pas comme une erreur, mais comme un crime d'état contre des hommes qui avaient tout donné.
01:51Le 1er décembre, ce n'est pas une date à commémorer.
01:54C'est une blessure à rouvrir pour enfin la réparer.
Écris le tout premier commentaire