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  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00C'est très simple, armes à feu, l'Afrique noire n'était pas unie, donc ils exploitaient les conflits, les captures n'étaient pas faites par les Européens eux-mêmes,
00:08donc ils attendaient juste sur les côtés parfois, donc en combinant technologie des armes, conflits, etc., tu as un combo et personne ne résiste à une balle.
00:17On va répondre.
00:18Les rasiats portugaises, des opérations militaires, pas de l'attente sur les côtes africaines.
00:23Comme vous l'avez vu dans le commentaire, il y a une personne qui me dit que les Européens n'ont pas fait les captures eux-mêmes, qu'ils attendaient juste sur la côte.
00:31Alors comme d'habitude, on va reprendre ça, mais avec les archives portugaises elles-mêmes.
00:35Ce que tu décris, attendre sur la côte, n'a rien à voir avec la réalité du 15e siècle.
00:41Bwem Babong, dans son ouvrage « Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe » que vous voyez juste ici, à la page 127, cite Zourara,
00:48donc le chroniqueur, Gomes Yanez de Zourara, chroniqueur portugais du Royaume du Portugal, qui, je le précise quand même, a été commandeur de l'ordre du Christ.
00:56Et donc, dans l'ouvrage « Chroniques de Guinée », Zourara disait ceci, je cite,
01:00« Et telle fut leur fortune qu'en pleine nuit, ils allèrent donner là où des gens dormaient sur le sol, répartis en deux campements. »
01:08Les Portugais n'attendaient pas. Ils partent de nuit, ils repèrent les villages et ils débarquent sur des familles endormies.
01:15Gomes Yanez de Zourara, encore une fois, toujours dans Chroniques de Guinée, à la page 79 et 80 de son ouvrage, disait ceci, je cite,
01:22« Et dès la nuit venue, Antao Gonsalves choisit les neufs qui lui parurent les plus aptes et il partit avec eux comme il l'avait décidé.
01:30Et, s'étant éloigné de la mer environ une lieu, ils trouvèrent un chemin qu'ils surveillèrent, pensant que pourraient arriver par là quelques hommes ou quelques femmes dont ils pourraient s'emparer. »
01:40Et encore, on peut aller plus loin à la page 93-94, on peut lire ceci,
01:44« Les nôtres se divisèrent en trois groupes afin de tomber sur eux plus sûrement, car ils ne savaient pas de façon précise en quel endroit ils se trouvaient. »
01:53Ça, ce n'est pas être sur la côte.
01:55C'est une opération de chasse organisée, millimitrée, coordonnée, militaire, avec reconnaissance du terrain sur prise nocturne, encerclement.
02:04Les mots sont là, noir sur blanc.
02:06Et pour être encore plus précis, ce n'est pas juste un épisode isolé.
02:10Buembabong le rappelle encore une fois, la razia, c'est le fondement même de la traite européenne.
02:16Les Portugais ne se contentent pas d'arracher des gens à leur sommeil.
02:19Ils inventent aussi un discours religieux pour donner une soi-disant morale au rapte.
02:24À la page 136 de l'ouvrage de Buembabong, on peut lire ceci,
02:28Donc, non seulement ils capturent, mais en plus, ils mettent en place des techniques psychologiques pour justifier ces enlèvements.
02:50On n'est plus dans l'attente maintenant.
02:52On est dans la stratégie, la propagande, la manipulation.
02:55Et avançons plusieurs siècles plus tard.
02:57C'était la même logique.
02:58À la page 138, Buembabong dit ceci, je cite.
03:01Des siècles plus tard, après l'érasia née dans l'Atlantique,
03:04une autre variante de la technique de l'approvisionnement en État par le rapte, par la fourberie,
03:08a été utilisée par les Européens, par des Français notamment, contre une autre communauté noire.
03:13Buembabong appelle cela le même type de brigandage.
03:17Donc, du 15e siècle au 19e siècle, même 20e siècle, la logique reste la même.
03:23Le rapte, la ruse, la fourberie, la violence organisée.
03:26Et ça ira jusqu'aux enlèvements d'enfants réunionnais envoyés de force en métropole, comme je le disais au 20e siècle.
03:33Habillés comme des orphelins alors qu'ils avaient des familles sur place.
03:38Toujours sous couvert, soi-disant, de missions humanitaires.
03:40Pour finir, dire que les Européens n'ont pas capturé, ils attendaient sur les côtes, c'est contredire les archives portugaises.
03:48C'est contredire les chroniqueurs, comme je le disais, comme Zourara du 15e siècle, du royaume du Portugal.
03:54C'est contredire, par les historiens africains qui ont été étudiés, ces textes ligne par ligne.
04:00Les premières décennies de la traite, c'est important de le comprendre.
04:02Ce ne sont pas des Africains qui amènent des captifs aux Européens.
04:07Ce sont des Européens armés en expédition qui prennent, saisissent et enlèvent.
04:11Et qui, ensuite, développent des stratégies religieuses pour continuer leur traite.
04:16La traite européenne ne commence pas par un marché.
04:19Elle commence par une scène très simple.
04:21Des soldats portugais qui marchent de nuit, qui repèrent des campements,
04:26qui encerclent les campements et qui capturent des gens dans leur sommeil.
04:30Les textes, vous l'avez vu, le disent, les archives le prouvent.
04:33Et aucune phrase parlant d'attendre sur la côte n'apparaît nulle part.
04:38On ne réécrit pas l'histoire, on la lit.
04:40Et cette dernière parle de chasse à l'homme.
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