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  • il y a 2 jours
Avec Ivan Gombert, secrétaire national du syndicat FO des directeurs des services pénitentiaires

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##C_EST_QUOI_LE_PROBLEME-2025-12-02##

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Transcription
00:00Et c'est quoi le problème, Félix Mathieu ? Les évasions de prisonniers, vous nous le révélez, se sont multipliées ces derniers temps et on va savoir pourquoi.
00:11Oui, dernier exemple en date, évidemment, cette évasion rocambolesque à l'ancienne, à Dijon la semaine dernière.
00:16Deux détenus qui scient les barreaux de leurs cellules avant de descendre avec leur couverture en guise de corde.
00:22Le plus dangereux des deux, impliqué dans la grande criminalité, est toujours recherché.
00:26Après cette évasion, les représentants des gardiens de prison ont dénoncé non seulement le sous-effectif et la surpopulation carcérale.
00:34173% à Dijon, la surpopulation, mais aussi la vétusté des lieux qui datent du XIXe siècle, avec des barreaux espacés, anciens, faciles à scier,
00:43avec aucun filet antidrone pour empêcher qu'un détenu se fasse livrer. Par exemple, évidemment, des scies par la fenêtre.
00:50Félix Dijon, ce n'est que le dernier exemple en date.
00:53Oui, mais avant ça, il y a eu le précédent de cette évasion du côté de Rennes, lors d'une sortie collective au Planétarium.
00:58Le directeur de cette prison de Rennes-Vézin a même été limogé ensuite.
01:03Une injustice totale, selon FO Pénitentiaire, qui estime que le directeur a été sacrifié à la pression politique et médiatique.
01:10Ce détenu s'était vu refuser à huit reprises des permissions de sortie.
01:15Elle lui avait été refusée, justement, vu ses antécédents d'évasion, de tentative d'évasion.
01:20Mais c'est le juge d'application des peines qui avait autorisé sa participation à cette sortie collective.
01:25La hiérarchie en était parfaitement informée, rapporte le syndicat, qui s'est dit stupéfait,
01:30en apprenant le limogé du directeur, qui n'avait pas pris lui-même cette décision de le laisser participer à cette sortie.
01:36Un bouc émissaire, selon FO Pénitentiaire.
01:39Mais un directeur fautif pour le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
01:42selon qui ce directeur ne pouvait plus rester en poste après se louper.
01:46Et ça passe d'autant plus mal, ça, que l'administration pénitentiaire se sent sur le point de rupture.
01:50Faute de moyens, 4000 postes manquant en France sur 30 000,
01:54avec des prisons surpeuplées en moyenne à 135% dans le pays.
01:58On en parlait ici même.
01:59Les nouvelles places lancées ou annoncées avec des futures prisons modulaires
02:03sont pour le moment largement insuffisantes pour pallier le manque face aux nouvelles incarcérations.
02:07Merci Félix. Et bonjour à vous, Yvan Gombert.
02:12Bonjour.
02:12Bonjour. Vous êtes secrétaire national du syndicat FO des directeurs des services pénitentiaires.
02:16Yvan Gombert, première question. Quel enseignement tiré de cette évasion à Dijon ?
02:21Comment est-ce qu'on peut retirer aussi facilement des scies en prison, les faire rentrer ?
02:27Problème d'effectifs, de bâtiments, les deux à la fois ?
02:31Alors, comme vous l'avez évoqué, c'est une vieille prison de centre-ville,
02:34qui est dans une grande ville, la ville de Dijon.
02:37Elle mériterait d'être construite, comme d'autres prisons.
02:42Le problème, c'est qu'elle ne fait pas partie du programme immobilier aujourd'hui.
02:46Comme vous le savez déjà, il faut à peu près 8 à 10 ans pour construire une prison.
02:51Donc, ce n'est pas pour demain la veille qu'on aura une nouvelle prison à Dijon.
02:56Effectivement, elles ne sont plus adaptées à des profils dont la dangerosité est supérieure aux capacités de l'établissement.
03:03Oui, l'établissement pénitentiaire inadapté. Félix Mathieu ?
03:05Est-ce qu'on peut imaginer que dans un cas comme ça, par exemple, la scie soit potentiellement rentrée par la fenêtre via les drones ?
03:12Ça pourrait être ça ?
03:14Alors, c'est une possibilité. Il va y avoir une enquête qui va être menée sur ce sujet,
03:18puisqu'en fait, pour votre information, au départ, ils étaient placés tous les deux au quartier d'isolement.
03:22Et dans leurs cellules, on avait déjà trouvé des lames de scie.
03:24C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils avaient été placés au quartier disciplinaire.
03:27Donc, normalement, ils n'étaient plus censés avoir de lames de scie.
03:30Sauf qu'ils ont trouvé à nouveau des lames de scie et ils sont sortis par les cellules du quartier disciplinaire.
03:35Donc, éventuellement, il pourrait s'agir de drones, mais l'enquête le dira plus précisément.
03:40Ce qui nous ramène aussi à la possibilité ou non de faire des fouilles et donc au problème, j'imagine, du sous-effectif.
03:46Alors oui, le sous-effectif, il est structurel, puisque, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
03:52il manque à peu près 4 000 personnels de surveillance dans nos effectifs.
03:56Aujourd'hui, on a 26 000 agents et donc il nous en manque 4 000.
03:59Donc, vous voyez un peu le ratio du manque.
04:02Donc, ça veut dire qu'il manque globalement dans tous les établissements pénitentiaires des surveillants.
04:06Alors, c'est un retard qui a été pris dans le temps.
04:07C'est que pendant des années, on n'a pas recruté suffisamment d'agents.
04:11Parce qu'au niveau des concours, il n'y avait pas suffisamment de candidats ou de candidats adaptés.
04:18Et on a pris du retard.
04:19Félix, c'est le cas de Rennes également.
04:21Oui, résultat du côté de Rennes, le directeur.
04:25Là, on parle donc pour ce qui est de Rennes de cette sortie, de cette évasion lors de la sortie au Planétarium
04:30avec le directeur qui a été limogé.
04:34Quelque part, il a payé pour le système défaillant, selon vous ?
04:39Alors, il a payé, non.
04:42Enfin, il a payé parce que, on va dire, le garde des Sceaux n'assume pas la législation qui existe aujourd'hui.
04:48C'est-à-dire que la législation permet des permissions de sortir.
04:51Pour votre information, il y a à peu près 300 évasions par an par permission de sortir,
04:55soit 0,6% du total global de toutes les permissions de sortir accordées.
04:59Les permissions de sortir, elles sont accordées dans une logique de confiance,
05:04c'est-à-dire sans accompagnement d'un personnel de surveillance ou d'un personnel, on va dire, de probation.
05:15Là, c'était le juge d'application des peines, c'est ça qui est.
05:18Le juge d'application des peines qui avait donc autorisé ce détenu connu pour s'être évadé à participer.
05:23Exactement. Mais en fait, il y a une confusion qui a été générée un peu par le garde des Sceaux,
05:30c'est qu'il faut bien distinguer le régime des permissions de sortir, qui est un régime de confiance,
05:35où on va permettre à la personne détenue de sortir sur une activité, par exemple, culturelle,
05:41et un autre régime qui est le régime de l'autorisation de sortie sous escorte,
05:46qui est accordé aussi par le juge.
05:48Et là, on a une escorte qui accompagne le détenu,
05:51parce qu'on considère qu'on n'a pas confiance en lui et qu'il y a un risque d'évasion.
05:54Et en fait, le garde des Sceaux a mélangé entre les deux
05:57et a fait assumer au chef de l'établissement le fait de ne pas avoir mis un surveillant
06:03pour accompagner l'activité.
06:06Conclusion rapide avec vous, Yvan Gombert, parce qu'il reste très peu de temps.
06:09Le gouvernement veut faire construire des prisons modulaires, dit-on,
06:12pour pallier l'urgence, 4500 places nettes livrées pour le moment.
06:16La clé, là-dessus, cette histoire de détenus, de surpopulation carcérale, Yvan Gombert,
06:22vous vous rappelez, il y avait un ministre des programmes immobiliers de la justice,
06:26jadis, sous Nicolas Sarkozy, on en parle depuis des années, des décennies.
06:30La clé, c'est la construction des prisons modernes et le recrutement de surveillants.
06:34Il n'y a pas d'autres issues, nous sommes d'accord ?
06:37Il y a deux clés.
06:39La première clé, effectivement, c'est la construction de prisons,
06:41parce que, comme vous l'avez dit tout à l'heure et qu'on en a parlé tout à l'heure,
06:44il y a des prisons qui sont ultra vieillissantes et qui mériteraient d'être construites.
06:48Le problème, c'est que le délai de construction est très long,
06:51donc les cellules modulaires annoncées par le garde des Sceaux sont très bienvenues
06:55parce que ça va permettre de gérer une crise.
06:57D'ailleurs, c'est comme ça qu'en Allemagne, ça avait été conçu à l'origine,
07:00de gérer la crise ponctuelle.
07:03Après, il y a aussi un autre problème, c'est qu'on a un système pénal qui est défaillant,
07:07qui génère un allongement de la durée des peines,
07:09et c'est ça qui, aujourd'hui, fait qu'on incarcère moins,
07:12aujourd'hui, en 2025, qu'en 1980.
07:15Merci à vous, merci pour ces précisions, Yvan Gombert.
07:18Je rappelle, vous êtes secrétaire national du syndicat FO,
07:22des directeurs des services pénitentiaires.
07:24Merci, mon cher Félix Mathieu, à demain.
07:26À suivre, notre invité du 9h30 du débat, Gilles William Golnadel,
07:32avocat, essayiste, éditorialiste, pour son livre Vol au-dessus d'un nid de cocu.
07:38Tout un programme, édité par Fayard, nous évoqueront notamment avec lui
07:42la polémique autour de la labellisation des médias
07:45voulue par le président Emmanuel Macron.
07:47À tout de suite.
07:48Sous-titrage Société Radio-Canada
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