Ce lundi 1er décembre, la hausse spectaculaire du prix de la viande rouge a été abordée par Eva Jacquot dans sa chronique Morning Retail, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:03Eva, vous savez vraiment comment nous parler, 6h20 tout pile, une belle entrecôte, il n'y a que ça de vrai,
00:08le prix de la viande bovine, c'est votre sujet de la chronique retail ce matin Eva.
00:13En augmentation, l'inflation touche aussi la viande, avec une hausse de jusqu'à 25% sur un an,
00:20c'est une flambée qui est quand même assez inédite, comment est-ce qu'on l'explique ?
00:24Oui, c'est assez global, ça concerne aussi bien les boucheries que les supermarchés.
00:27On commence avec cet exemple du steak haché qui est quand même la pièce la plus vendue
00:31et dans les boucheries et dans les supermarchés, le steak haché a progressé de 15%,
00:36même chose pour les kilos de bavettes de flancher, là c'est un bon de 32%.
00:40Alors pourquoi cette augmentation ?
00:42C'est vrai que le marché de la viande s'est contracté, selon Romain Leboeuf, artisan boucher,
00:46il y a moins de production française, moins d'éleveurs, moins de bêtes et donc moins de choix.
00:51Oui, je sais, je savais que vous alliez tiquerer.
00:54C'est vraiment le bœuf.
00:55Oui, oui, c'est vraiment le bœuf.
00:56Incroyable.
00:56En tout cas, c'est tout ça qui a contribué à une augmentation du prix de la viande
01:03et les agriculteurs confirment.
01:05En 10 ans, on a perdu 15% de nos vaches, donc c'est 650 000 vaches en moins.
01:12Les agriculteurs sont étouffés aussi par des charges très importantes,
01:15ils sont contraints de réduire leurs troupeaux et donc d'augmenter les prix.
01:19Autre problème aussi, la concurrence liée aux importations, sachant qu'en tout cas, l'importation, ça représente 26% de la consommation intérieure.
01:29Et puis, les Français consomment moins, moins de 6% en 20 ans, selon le ministère de l'agriculture, pour des raisons nutritionnelles et environnementales.
01:35Mais c'est vrai que ça, ça ne va pas aussi, ces hausses de prix ne vont pas faire que les gens vont consommer.
01:41Oui, que ça n'a pas inversé la tendance. Alors, comment est-ce que les bouchers, les professionnels, s'adaptent face à cette baisse de la consommation ?
01:47En tout cas, ils se sont aperçus, ces bouchers, que les gens continuaient quand même à venir dans les boucheries, mais consomment moins, mais mieux.
01:54Il y a aussi ce retour aux plats plus artisanaux, comme les plats de grand-mère.
01:58On va faire des pot-au-feu, des bœufs bourguignons, des daubes avec des bas morceaux qui sont moitié moins chers que le biftec, par exemple.
02:06Et puis, on note aussi que la partie traiteur prend de plus en plus de place, notamment chez un boucher du 5e arrondissement de Paris,
02:13qui lui réalisait auparavant 60-70% de ses ventes avec de la viande.
02:18Eh bien, ce chiffre s'est inversé avec la partie traiteur.
02:22Et puis, il y a aussi cette déconsommation de la viande rouge qui profite à une autre viande, qui est la viande de volaille,
02:27qui est toujours moins chère, même si elle a connu quand même une légère hausse dernièrement.
02:31Est-ce que le constat est le même dans les supermarchés ?
02:33Oui, dans les supermarchés, c'est pareil.
02:35Il faut savoir que 44% de la production française de la viande est dédiée au supermarché et à la restauration hors domicile.
02:42Là aussi, donc, même constat, les prix s'affolent, plus 20% en moyenne sur un an.
02:48On a noté récemment que les familles, les étudiants ont tendance, pour avoir leur apport en protéines, à privilégier les œufs.
02:55C'est plus 5,9% en juillet l'an dernier.
02:58Alors, devinez, combien est-ce qu'on consomme d'œufs par personne ?
03:01Par an ?
03:02Oui.
03:03Une centaine ?
03:04226 œufs par personne l'an dernier, au point qu'il y ait des pénuries dans les rayons.
03:10Vous mangez un peu ?
03:11Oui, je mange des œufs.
03:13Je vous mange un peu.
03:15Je crois que les médecins disent souvent qu'il ne faut pas plus de 4 par semaine.
03:18Donc, je faisais le calcul par rapport à ça.
03:19À ce que c'est du cholestérol.
03:20Et puis, dernier mot aussi sur les alternatives végétales.
03:23Là aussi, ça progresse dans les rayons.
03:25C'est toujours un moyen d'avoir son apport de protéines.
03:27Et bon réveil, bien sûr, à tous les véganes qui nous écoutent.
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