00:01Le président Zelensky a donc annoncé la démission de son directeur de cabinet.
00:06Son nom, Andriy Yermak, il est l'homme qui menait jusqu'à ce jour les négociations de paix au nom de l'Ukraine.
00:11Son domicile, on le sait, a été perquisitionné par des officiers de l'agence anticorruption, le Naboo,
00:16qui dévoilait au début du mois de novembre un système criminel qui a permis de détourner quelques 100 millions de dollars dans le secteur de l'énergie.
00:24Et ce, alors que l'Ukraine fait face à cette guerre à grande échelle déclenchée par la Russie.
00:31Gauthier Rybinski, à mes côtés, merci d'être là, Gauthier.
00:34On parlait déjà de ces accusations de corruption qui visaient plusieurs proches du président Zelensky, dont son chef de cabinet, son bras droit.
00:42Est-ce qu'il faut comprendre qu'avec l'annonce de la démission d'Andriy Yermak,
00:45annonce d'ailleurs que le président Zelensky fait lui-même en personne et pas le principal concerné,
00:49la position d'Yermak était devenue intenable ?
00:52Elle était devenue intenable dans la mesure où cette affaire que vous venez de citer,
00:57qui concerne à peu près effectivement 100 millions, était une affaire qui porte justement sur l'énergie,
01:04sur les approvisionnements en énergie et surtout au moment où, comme on le sait,
01:09les bombardements russes visent les infrastructures énergétiques
01:14et que beaucoup d'Ukrainiens vivent dans le noir, vivent également sans chauffage
01:19et qu'à partir du moment où il y a cette attente énorme vis-à-vis du pouvoir pour que le pouvoir se comporte normalement,
01:27s'il ne le fait pas, c'est une rage qui s'ensuit.
01:30Et Zelensky, effectivement, là, est obligé de couper en quelque sorte le membre gangréné,
01:35même si c'est un ami, même s'ils sont de longue date.
01:39Mais vous voyez bien...
01:40Il le lâche.
01:40Il le lâche.
01:41Il le lâche, oui, parce qu'encore une fois, si vous voulez, je pense que ça ne serait pas...
01:45Et encore, ça ne serait pas forcément la même chose s'il s'agissait d'un autre secteur de l'économie.
01:50Mais là, l'énergie, c'est quelque chose qui touche tout le monde.
01:53Surtout en temps de guerre.
01:54Surtout en temps de guerre.
01:55Et surtout, d'ailleurs, la focalisation que les bombardements russes ont pris, justement,
02:01sur ce domaine de l'économie et de la survie ukrainienne.
02:06En quoi est-ce que ça pourrait, dans les prochaines heures, les prochains jours,
02:09Gauthier, fragiliser la position du président ukrainien ?
02:12Parce que, dans le cadre de cette affaire, deux ministres avaient, eux, été posés à la démission.
02:17Pour André Yermarck, ça a pris plus de temps.
02:19On y est aujourd'hui.
02:19Dans quelle mesure est-ce que ça peut venir fragiliser la position du président
02:23et fragiliser aussi le soutien que les Européens apportent de manière inconditionnelle ?
02:28Alors, la position du président, je vous ai dit qu'ils étaient copains, c'est vrai.
02:33En même temps, quand vous regardez le passé, il y a eu des prises de position de Yermarck
02:38qui n'ont rien donné chez Zelensky.
02:40Je prends un exemple, vous savez, l'affaire du fils de Joe Biden, Hunter Biden,
02:45avec un Donald Trump qui avait demandé à Zelensky de faire une enquête
02:50et, en gros, de faire en sorte que le fils de Joe Biden soit embêté,
02:56ennuyé par la justice américaine et que cela rejaillisse sur son père.
03:00Zelensky n'a jamais rien fait, alors que Yermarck avait plaidé en faveur d'une enquête en Ukraine
03:05pour coincer, en quelque sorte, le fils de Biden.
03:08Donc, vous voyez, on peut dire, ils sont certes amis, mais il y a des...
03:12Lui, comme on disait, lui, c'est lui et moi, c'est moi.
03:14Mais là, ce qui se passe, c'est qu'il y a deux choses possibles.
03:20Le fait, quand même, il faut le souligner, le fait qu'on connaisse cette chose, on l'apprend.
03:26Elle va être publique.
03:28Zelensky lui-même annonce qu'il lâche son ami.
03:32En Russie, Russie, 124e, si je ne m'abuse, sur 180 dans l'échelle mondiale de la corruption.
03:44Une corruption qui est endémique en Russie parce qu'au fond, le Kremlin s'en sert.
03:48Quand je veux attaquer ou obtenir quelque chose, j'attaque un tel.
03:51Alors, vous savez comment ça peut se passer.
03:53C'est des preuves qui sont falsifiées.
03:55On maintient, on montre une vidéo où on voit telle personne en petite tenue en compagnie d'une prostituée.
04:01Mais on pourrait aussi vous répondre que l'Ukraine, elle est candidate à l'Union Européenne.
04:05La lutte contre la corruption est un critère essentiel.
04:07Totalement, totalement.
04:08Sauf que quand on commence cette lutte et qu'on est issu de l'Union Soviétique,
04:11ce n'est pas une paire de manches aisées.
04:14Et que donc, il faut avoir du temps.
04:16Et puis aussi, reconnaissons-le, dans la Rada, dans le Parlement ukrainien,
04:20il y a encore des tenants d'une vieille école soviétique où on s'accommodait de ce genre de choses.
04:25Alors, le risque, pour terminer, parce que je vois que vous impatientez,
04:28le risque, c'est que, précisément, les Européens, certains Européens,
04:33prennent prétexte de cela en disant, décidément, les Ukrainiens, on ne peut pas leur faire confiance.
04:38Et vous allez voir, évidemment, que la Russie va faire ses choux gras de la chose.
04:41Et l'extrême droite européenne, également, en disant, vous voyez,
04:44l'Europe européiste contre les nations soutient l'Ukraine.
04:48Et celle-ci est en pleine corruption.
04:50Encore une fois, on a la chance de le savoir, c'est déjà ça.
04:53En Russie, on le sait que par intuition, par des fuites,
04:57c'est déjà quelque chose en termes de développement démocratique.
05:00Après, le véritable succès contre la corruption,
05:03c'est quelque chose qui ne vient pas tout de suite, bien sûr.
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