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  • il y a 4 jours
Thibaud Martin, cofondateur et directeur général d'Altrove, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce jeudi 20 novembre. Il a présenté la solution innovante proposée par Altrove, qui réside dans le développement de matériaux inorganiques à l'aide de l'intelligence artificielle et de la science des matériaux, afin de dépasser les contraintes logistiques et réglementaires, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Il est 8h23 sur BFM Business et sur AMC Live, ce matin focus sur une société qui cherche le graal,
00:04développer des matériaux dits inorganiques, critiques, des matériaux qui n'auraient pas de contraintes sur la chaîne logistique,
00:11pas de contraintes sur la réglementation, typiquement des terres rares sans terres rares.
00:14Ce qui est déjà quand même une envie, un produit marketing très fort.
00:18Thibaut Martin, bonjour, vous êtes le cofondateur et directeur général d'Altrov.
00:22C'est possible de trouver un matériau qui aurait toutes ces données-là sans aucune contrainte ?
00:29Oui, alors c'était de la science-fiction il y a deux ans, aujourd'hui c'est possible,
00:33alors sans aucune contrainte, il faut quand même rester dans le domaine de ce qui est physiquement possible,
00:40mais on peut faire des choses incroyables qui n'étaient juste pas possibles il y a deux ans.
00:44Grâce à l'IA ?
00:45Grâce à l'IA.
00:46Et grâce à l'IA, ça veut dire quoi ?
00:47Ça veut dire qu'on va tester un matériau, c'est une combinaison d'atomes finalement,
00:51donc on teste des millions de recettes, c'est ça ?
00:55Et on voit ce qui peut en ressortir comme matériau miracle ?
00:58Oui, alors en fait il y a deux ans, des grosses entreprises, Google, Microsoft, etc.,
01:05ont commencé à sortir des modèles qui vont tester des combinaisons d'atomes justement,
01:11avec une puissance de calcul et des modes combinatoires qui jusque-là n'étaient pas possibles.
01:16Et donc ça a permis de passer, en termes de science des matériaux,
01:20d'un champ des possibles qui était hyper restreint,
01:22on ne savait pas trop ce qui pouvait exister, à des prédictions hyper abondantes.
01:26Et là, on est un peu dans une chambre jonchée de Lego.
01:29Et nous, notre travail chez Altrov, c'est de se dire,
01:31lequel de ces Lego est pertinent pour le cas d'usage que je veux aborder ?
01:35Et surtout, quelle est la recette pour le fabriquer ?
01:37Et donc pour ça, on développe des modèles qui vont générer des recettes,
01:40et couplé avec un laboratoire qu'on appelle un laboratoire de haut débit,
01:43qui va en fait faire des centaines d'expériences par semaine pour tester ces recettes,
01:46et faire une sorte d'A-B testing en temps réel pour arriver à ces matériaux.
01:52L'A-B testing, c'était du vocabulaire de marketing,
01:54c'est marrant parce qu'on n'en parle plus avant, on en parlait vachement de ça aussi.
01:57Oui, je suis un peu vieux.
01:57Non, on teste des possibilités, on voit où va le client.
02:01On a deux versions d'un site et on voit lequel fonctionne.
02:03Là, on fait la même chose, mais avec des recettes de matériaux,
02:05donc de chimie en fait.
02:07Vous faites le petit chimiste, mais sur ordinateur.
02:09Une IA qui génère des recettes, et ensuite un laboratoire robotisé
02:13qui va suivre les instructions de la recette, apprendre de chaque expérience,
02:17envoyer le feedback à des modèles d'IA qui vont ensuite recommencer,
02:20et cette boucle apprenante...
02:22Et vous en avez trouvé des matériaux extraordinaires ?
02:24Oui, alors nous on se concentre sur des matériaux inorganiques,
02:28et on a des gros cas d'usage autour des aimants et des matériaux piézoélectriques.
02:32Donc juste quelques éléments de contexte autour de ces matériaux critiques.
02:36C'est qu'aujourd'hui, tout notre socle technologique
02:38est basé sur des matériaux vulnérables,
02:42comme les terres rares, comme le gallium, le cobalt, etc.,
02:46dont on a besoin partout et qu'on produit et qu'on raffine.
02:50On en raffine à peu près 0% en Occident,
02:53et on en apporte à peu près 100%.
02:55Alors, principalement en Chine.
02:57Et jusqu'à très récemment,
03:00les seules parades qu'on a trouvées à cette dépendance à ces pays-là,
03:04c'est de dire qu'on va ouvrir des mines,
03:06mais c'est très compliqué politiquement et écologiquement.
03:10On va faire du recyclage,
03:11mais ça représente une goutte d'eau dans l'océan de ce dont on a besoin,
03:14parce que ça va croissant dans les années qui viennent.
03:16Et donc nous, on ouvre une troisième voie,
03:19qui est la voie de la substitution,
03:21et qui permet de se passer de ces terres rares
03:25ou de ces éléments toxiques dont on a besoin
03:27pour les voitures électriques,
03:29les machines à IRM,
03:30les téléphones, les ordinateurs.
03:31Mais ça, c'est une réalité aujourd'hui ?
03:33Parce que si vous me dites qu'on peut produire une voiture électrique
03:35dont tous les aimants vont être remplacés par vos produits de substitution,
03:39c'est une révolution totale.
03:41Je pense qu'il y a un shift industriel qui est en train de se passer.
03:46Est-ce que ça va être pour tous les...
03:47En fait, tous les aimants n'ont pas forcément de contraintes suffisamment importantes
03:51pour justifier d'aller chercher,
03:52parce que c'est quand même compliqué de créer un nouveau matériau.
03:54Au-delà de techniquement, est-ce que c'est possible ?
03:55Il faut que ce soit économiquement viable
03:57de le produire à des milliers de tonnes,
03:59peut-être en Europe ou peut-être même en France.
04:01Donc, par exemple, sur de l'acier,
04:03ça n'a pas forcément un intérêt dingue de chercher une alternative
04:05ou une alternative à de l'aluminium.
04:07Par contre, sur des matériaux qui sont vraiment critiques,
04:09par exemple des aimants permanents qui contiennent des terres rares,
04:11là, oui, ça a un intérêt.
04:13Et donc, nous, ce qu'on fait, c'est qu'aujourd'hui,
04:15on en a développé à l'échelle laboratoire,
04:17c'est-à-dire quelques grammes,
04:19et on vient de lever aujourd'hui un peu plus de 8 millions d'euros.
04:23Et le but dans les prochains 18 mois,
04:26c'est le passage à l'échelle.
04:26C'est-à-dire, un, en trouver d'autres et continuer de les améliorer,
04:29et surtout passer du gramme à des centaines de kilogrammes
04:32à des centaines de tonnes dont nos clients industriels ont besoin.
04:35Et vous travaillez à la commande du client qui vous dit
04:37« j'ai besoin de ça, il faudrait réfléchir à tel matériau »
04:40ou vous lancez des trucs et puis après, on verra ?
04:42En fait, nous, on a une idée déjà de sur quels matériaux
04:45on pense qu'on peut vraiment faire bien mieux que l'état de l'art.
04:47Ensuite, on va voir des gros industriels
04:49de la défense, de l'automobile, de l'aérospatiale,
04:52de l'électronique, dont on sait qu'ils ont ces besoins,
04:55qu'aujourd'hui, ils utilisent des matériaux
04:56qui sont problématiques pour eux.
04:58Et on leur propose de sponsoriser notre R&D
05:00jusqu'à ce qu'on ait les premières tonnes de produits
05:02en échange d'une exclusivité de quelques années sur ce matériau-là.
05:06Merci beaucoup Thibault Martin, cofondateur et directeur général d'Altro.
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