00:00On parle maintenant du service militaire qu'Emmanuel Macron a relancé.
00:04Il était en déplacement sur le terrain, un service national de 10 mois pour les jeunes majors, pour les volontaires évidemment.
00:10On écoute le président de la République et je vous passe la parole au général Clermont.
00:14Nous avons répondu à la menace telle que nous l'analysions, en réparant puis en modernisant nos armées.
00:23Nous l'avons fait avant tous les autres autour de nous et n'avons pas attendu 2022 pour cela.
00:28C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir l'armée la plus efficace d'Europe et nous comptons le rester.
00:38Cette évolution de la menace nous a conduit aussi à prendre de nouvelles décisions.
00:43Nous ne pouvons pas revenir au temps de la conscription, mais nous avons besoin de mobilisation.
00:51Voilà, mobilisation, les mots ont un sens, général Clermont.
00:55Ça, ça s'adresse à peu de jeunes pour l'instant, on parle de 3000 jeunes d'ici l'été prochain, c'est bien cela ?
01:00Effectivement, il y a deux chiffres importants, 83 et 3000.
01:0383, c'est le pourcentage de Français satisfaits.
01:06C'est exceptionnel, les Français ne sont jamais satisfaits.
01:07Ils sont satisfaits de quoi ?
01:0883% des Français sont satisfaits du service militaire, de l'arrivée de ce service militaire.
01:13C'est inouï.
01:15Et 83%, d'ailleurs, ça correspond au taux de confiance des Français dans leurs armées.
01:18C'est le Premier ministre qui a publié un poste récemment.
01:21Pourquoi ? Parce que les armées, c'est le dernier refuge des valeurs, de l'ordre, de la discipline, de l'engagement, de la mixité sociale, on en parlait.
01:27Donc les armées ont une image formidable.
01:29Et donc à ce titre-là, les Français sont fiers finalement de cette initiative.
01:32Deuxième chiffre, c'est 3000, vous l'avez évoqué.
01:33Mais on commence petitement.
01:35On voit bien que 3000, ça n'a pas changé le cours de la guerre.
01:38Mais c'est un symbole, ces 3000, c'est le double symbole du retour du service national dans la réalisation de l'État français.
01:45Donc une défense qui redevient nationale et pas simplement l'affaire des professionnels.
01:50Et puis c'est progressif, il n'y a pas beaucoup d'argent.
01:523000, 5000, 10000.
01:54Donc c'est vraiment une somme de symboles qui, je pense, correspond à une certaine attente des Français.
02:01– Catherine Ney, une mobilisation, donc le président prononce le mot.
02:05– Oui, moi j'ai trouvé pour une fois que le discours du président, il ne jouait pas, il ne prenait pas un ton théâtral.
02:12– Non, il parlait de manière naturelle, il ne la parlait pas trop longtemps et on a compris ce qu'il voulait faire.
02:18– Non, non, mais c'est vrai.
02:19Parce qu'on a compris que d'abord, ils seront dotés d'un uniforme, ils seront payés, ils seront blanchis, nourris, on ne sait pas encore où.
02:27Mais ce sera un rôle militaire, mais qu'ils ne resteront que sur le territoire français ou dans les territoires d'Outre-mer.
02:34Donc ils n'iront pas sur l'extérieur.
02:37Donc c'est pour 10 mois, d'abord 3000.
02:41C'est vrai que c'est peu, mais c'est bien parce que s'ils sont contents, ça draine aussi, c'est contagieux, vous savez.
02:47Et puis ceux qui viendront, puisque c'est volontaire, c'est qu'ils seront peut-être à la recherche de quelque chose qui manque,
02:53une autorité, un engagement, parce qu'on est fiers de son armée.
02:57Et moi je pense que ça peut être très positif, parce qu'ils reviendront dans leur quartier, ils seront contents pendant 10 mois.
03:03Moi je pense que là, mais le problème c'est que ça coûte cher.
03:08– 2 milliards 6.
03:09– 2 milliards 6, alors le président a déjà commandé sans rafale, on ne voit pas comment ils seront payés, vous voyez.
03:14Donc c'est généreux, c'est une très bonne idée, mais je pense aussi que si on doit les loger, ça crée des activités, ça crée de l'activité.
03:27Et donc moi je pense que, voilà, pour une fois ce matin je l'ai trouvé épatant.
03:32– Très bien, et l'argument de la peur, Eric Nolot, il fonctionne ou pas ?
03:35– Non mais la pureté n'existe pas en politique, moi j'ai plutôt envie de m'attacher aux pensées qu'aux arrières-pensées.
03:40Moi je fais partie des 83% satisfaits, mais j'ai quand même une insatisfaction, j'aurais voulu que ça soit doublé par un service obligatoire pour les gamins à problème.
03:48– Ah oui, le problème…
03:50– Excusez-moi, en complément avec ce que disait le préfet des Hauts-de-Seine, je pense que c'est un dispositif, on ne peut pas sauver tout le monde.
03:56Je pense que ça peut sauver quelques gamins, les mettre au pas au sens métaphorique.
03:59– Et puis il y a quand même quelque chose, c'est que ces 3 000, ce n'est pas beaucoup, mais ils ne sont plus jusqu'à 50 000, il y aura le problème de l'encadrement.
04:06Et là, comment trouver un encadrement, parce que 50 000 c'est quand même beaucoup,
04:10et pour qu'ils ne soient pas déçus et qu'ils ne se disent pas qu'ils étaient trop adjudants, ils ne savaient pas leur…
04:15Enfin, il faut aussi qu'ils soient contents de ce moment qu'ils vont passer, voilà.
04:21Donc il y a encore beaucoup de suspense, mais moi je trouve que l'idée est bonne.
04:25– Bon, Letitia Guinan, vous dites Banco aussi ?
04:26– Oui, Banco, effectivement, il faut qu'ils adhèrent, donc c'est pour ça qu'il fait un petit test,
04:31c'est très bien et ça va probablement réussir, parce qu'effectivement, pour une fois,
04:34ils rencontrent l'adhésion d'une majorité des Français pour une fois qu'une institution républicaine a le vent en poupe,
04:40y compris chez les jeunes, on va la relever, on ne va pas le critiquer.
04:43Et donc c'est sûr que les jeunes aujourd'hui sont tout à fait capables de discipline,
04:47on le regarde dans le foot, les jeunes qui font les écoles de sport sont capables de se plier en très grand nombre
04:53à une discipline épouvantable et à parfois une violence d'ailleurs,
04:56parce que le foot n'est pas une école de la tendresse, et donc ça peut marcher.
05:01Ils sont en recherche de ça, ils sont en recherche de ça,
05:03et donc c'est comment est-ce qu'on arrive aussi à appliquer ça à toute une partie de la population jeune
05:09qui ne va pas forcément spontanément aller vers ce type d'encadrement,
05:13parce que ce ne sont pas ses références, parce que ce ne sont pas forcément non plus celles qui vont les attirer.
05:20Mais c'était un très bon premier pas, on va dire, dans l'idée de rétablir peut-être quelque chose
05:25qui ressemble à faire nation.
05:28Général Clermont.
05:29Non, très rapidement sur la question de la peur, je peux vous assurer qu'il y a des pays
05:32qui ont vraiment beaucoup plus peur que les français.
05:34Oui, mais moi je pense que c'est un argument politique.
05:36Au Finlande, au Suédois, eux ils sont très inquiets de l'agressivité de la Russie.
05:40Bien sûr, ils ont plus de raisons de l'être que nous.
05:43Ils ont plus de raisons que nous d'avoir peur, et je ne pense pas qu'on est vraiment plus peur qu'eux.
05:47Non, mais en tout cas c'est un argument.
05:49Dans la conclusion, il faut avoir le courage de prendre des mesures populaires.
05:5283% des français, là c'est rare qu'ils soient tous d'accord.
05:55Non, mais la peur, le problème c'est que nous on est solidaires de ces pays-là.
05:58Donc il faut quand même qu'on soit à la hauteur, comme ils sont d'ailleurs solidaires de nous.
06:02C'est la peur pour les autres.
06:03Louis, je ne vous ai pas entendu sur le service militaire.
06:05Moi je partage l'optimisme de Catherine, et je trouve que c'est assez intéressant,
06:10parce qu'entre les lignes on a vraiment compris ce qu'a voulu faire Emmanuel Macron,
06:14et ça répond un peu à l'interrogation d'Eric Nolot et de ce que vous évoquiez tout à l'heure.
06:17C'est-à-dire que là, la seule vocation de ce service militaire,
06:21c'est réellement de renforcer l'épaisseur stratégique française,
06:24c'est-à-dire avoir des gens opérationnels, et donc c'est une vocation militaire.
06:28Et vous savez, il y avait la vieille tradition du service national,
06:31c'était l'armée creuset de la nation,
06:33et donc l'idée c'était de lever, la capacité de lever une nation en armes,
06:37et c'est la raison pour laquelle, pour des raisons aussi de brassage,
06:39de réparation d'inégalité et de mise au pas,
06:43vous appelez ça comme vous voulez,
06:45il y avait un certain nombre de gens qui étaient très favorables au service national obligatoire.
06:49Moi je pense que là, on voit bien qu'il y a une urgence à renforcer,
06:53en réalité voilà, nos armées,
06:55la gendarmerie a renforcé sa réserve opérationnelle qui fonctionne très bien,
06:57la police pareil, il fallait que les armées,
07:00en fait je pense aussi, créent un nouveau vivier
07:03pour nourrir sa réserve opérationnelle.
07:05Je trouve que c'est, objectivement, c'est un très bon moyen,
07:08mais voilà, on voit bien que...
07:09– Il n'y a pas d'arrière-pensée politique pour vous ?
07:11– Ah si, si, évidemment, vous avez raison,
07:13il y a de la politique, il y a aussi de la géopolitique,
07:16et je pense qu'il y a aussi, pour terminer, une chose très importante,
07:19il faut bien qu'Emmanuel Macron, qui est le chef des armées,
07:21précise que le rétablissement de ce service militaire sur la base du volontariat
07:25n'a pas vocation exclusivement à permettre l'effort de guerre
07:29à destination du flanc Est, c'est-à-dire de la Russie.
07:31Je pense qu'il faut bien expliquer que ce service militaire
07:35a aussi vocation à protéger la France de toutes les menaces,
07:38et notamment la frontière sud, c'est-à-dire la Méditerranée,
07:41qui, à mon sens, est une menace bien plus importante pour la France que la Russie.
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