«Qu'on aime ou pas Trump, force est de constater qu'il obtient des résultats» souligne A.André

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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.

00:04Toujours avec Catherine Ney et Antonin André qui se fichent de moi parce que je leur dis de quoi vous voulez parler.

00:09L'actualité est vaste. On peut parler du service militaire, on peut parler de l'évasion à Dijon,

00:16on peut parler de la crise politique avec 67% des Français favorables à une élection présidentielle anticipée.

00:23On peut parler de Donald Trump par exemple qui a haussé le ton sur l'immigration afghane.

00:28Et je me souviens de, on va peut-être écouter Vincent Hervouet si ça vous va,

00:33parce que Vincent Hervouet ce matin était remarquable dans l'ordre des pros sur ses news et sur Europe 1.

00:39Et il a rappelé quand même cet épisode.

00:42Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on parle d'un afghan qui tire sur la garde nationale à Washington ?

00:47N'oublions pas qu'il y a cet épisode fou quand on a regardé les images,

00:50on a re-regardé parce qu'il y a pas mal de télévisions aujourd'hui qui ont repassé les images

00:54de la fin de Kaboul quand les Américains se retirent.

00:57On est en 2021, souvenez-vous de l'aéroport.

00:59Des images terribles.

01:00Avec les Afghans qui s'accrochent au carlingue des avions qui décollent.

01:05Et qui avaient collaboré avec les Américains.

01:07Et qui savaient qu'ils allaient passer un mauvais quart d'heure avec les talibans.

01:11Et c'était Biden à l'époque.

01:14Et Vincent Hervouet a justement expliqué tout ça.

01:17On écoute.

01:18L'une de ses idées fixes, c'est de refouler les Afghans.

01:22Et donc, au printemps dernier, si je me souviens bien, il a révoqué le statut temporaire

01:28qui protégeait les Afghans rapatriés dans les fourgons de l'armée américaine.

01:34Quand les Américains ont passé 20 ans là-bas, avant de déguerpir d'une manière soudaine et lamentable,

01:42pour tout dire, qui a été une véritable faute.

01:44C'est une faute politique incroyable.

01:46La chute de Kaboul a des conséquences.

01:48Mais en cascade, c'est une véritable catastrophe.

01:51C'est un signal de faiblesse.

01:52Il n'y aurait sans doute pas eu la guerre d'Ukraine s'il n'y avait pas eu, par exemple,

01:55cette faillite américaine en Afghanistan.

01:57La faillite américaine en Afghanistan, sous Joe Biden,

02:00quand d'un coup on a seul, on décide de partir après 20 ans d'occupation.

02:03Oui, mais c'est quand même...

02:05C'est beaucoup le travers des Américains.

02:09C'est-à-dire que quand vous atteignez les Américains,

02:11vous savez qu'à un moment ou un autre, ils vont se retirer.

02:13Et probablement au moment où vous y attendez le moins.

02:16Et il y a depuis une trentaine, une quarantaine d'années,

02:19en fait plus, davantage depuis le traumatisme du Vietnam,

02:22une inclination américaine,

02:24en tout cas une contradiction dans la politique américaine,

02:26à la fois de vouloir protéger les valeurs et l'influence des États-Unis

02:31et le monde libre,

02:34en s'ingérant dans des conflits

02:35et en allant d'une certaine façon vouloir instaurer ses propres valeurs

02:39dans les pays qui ne sont pas prêts à les recevoir.

02:42Et la protection de ces boys américains,

02:46parce que le peuple américain vit extrêmement mal

02:48la mort du moindre soldat à l'étranger.

02:51Il ne la comprend pas.

02:52Il ne comprend pas pourquoi est-ce qu'on doit aller en dehors de ses frontières

02:55pour aller faire mourir ses soldats.

02:58Et les États-Unis sont pris dans cette contradiction depuis le Vietnam

03:01et c'est ce qui explique ce genre de volte-face.

03:04Obama lui-même avait fait en sorte que les États-Unis

03:07se désengagent massivement de la Syrie et de l'Irak

03:10et ça avait posé tout un tas de problèmes également

03:13sur notamment l'émergence de l'État islamique.

03:15Là c'est une catastrophe.

03:17Les Américains qui sont allés en Irak en prétextant d'ailleurs

03:20les armes que l'Irak ne possédait pas,

03:25un gros mensonge devant la tribune de l'ONU quand même,

03:27il ne faut pas oublier ça.

03:29Et après ils sont arrivés, la guerre a duré 40 jours,

03:31ils ont tout cassé,

03:33ils ont absolument, au lieu de se servir de l'armée

03:35qui aurait pu...

03:36Ils les ont tous laissés tomber

03:37et ils ont créé les conditions du chaos actuelles.

03:41Ils sont très dangereux.

03:42Ils avaient armé l'Irak contre l'Iran

03:44parce qu'il y a eu d'abord la guerre contre l'Iran

03:46et ensuite il y a eu la guerre du Golfe,

03:48enfin la guerre d'Irak.

03:49La guerre du Golfe, ça a été une ratonnade électronique

03:52et ils n'ont pas fait tomber Saddam Hussein.

03:57Je veux dire, ça a été...

03:59On voyait tous les avions qui allaient bombarder Bagdad

04:02et puis après on ne savait pas ce qui se passait.

04:04Enfin, c'était, oui, ce qu'on peut appeler une ratonnade.

04:06Ce qu'on peut reconnaître tout de même dans la diplomatie de Trump,

04:10qui est aussi soucieux, lui, de protéger les intérêts américains

04:14et de protéger la vie de ces soldats,

04:16c'est qu'il a un style diplomatique qui certes est assez martial

04:21et parfois imprévisible et parfois contradictoire,

04:25mais extrêmement actif et volontaire.

04:28Et donc, on peut aimer ou ne pas aimer Donald Trump,

04:30on est forcé de constater qu'il obtient quand même des résultats.

04:34Il l'a fait au Proche-Orient, alors ça demandera du temps et c'est fragile.

04:38Mais néanmoins, il a quand même réussi à obtenir des gains,

04:43que l'ampleur des frappes soit nettement diminuée,

04:46qu'il y ait une forme d'accord de cessez-le-feu.

04:48On voit qu'il essaie aujourd'hui de peser sur le dossier ukrainien.

04:51On sent que c'est compliqué, que c'est difficile,

04:53mais on voit bien que si la paix survient en Ukraine,

04:57ce sera avec des Européens qui bavardent

04:59et des Américains qui agissent.

05:01Oui, mais enfin, ce que dit Poutine aujourd'hui,

05:04la paix n'est pas pour demain.

05:05Quand même, il y a ce dialogue qu'a publié le Figaro aujourd'hui,

05:09l'échange téléphonique entre Wittkopf,

05:12qui lui est tombé amoureux,

05:13c'est l'agent immobilier ami du président,

05:17qui est envoyé, l'émissaire américain,

05:20et qui dit à Poutine,

05:21mais vous savez, avec le président, il faut le flatter,

05:24il faut lui dire qu'il a réussi à Gaza,

05:25puis comme ça, il sera gentil avec vous.

05:27Non mais, c'est extraordinaire quand même.

05:29Si c'est vrai, c'est extraordinaire

05:31d'entendre l'ami qui dit à Poutine.

05:34Ce qui est extraordinaire, c'est que ça a fuité.

05:36Eh bien oui, et pourquoi ça a fuité ?

05:38Ce qui n'est pas si extraordinaire, c'est que c'est vrai.

05:39Ah mais c'est vrai !

05:40C'est-à-dire que,

05:41quand vous allez voir Donald Trump à la Maison Blanche,

05:44il faut commencer par lui dire qu'il est formidable.

05:46Ah mais c'est le corbeau et le renard !

05:47Oui, mais on peut trouver ça infantilisant et réducteur,

05:51en même temps.

05:52Ah non, on ne dit pas en même temps.

05:54Non mais je veux dire,

05:54même si ça n'était jamais dit,

05:56c'est de tout temps.

05:57En matière de diplomatie,

05:59il faut quand même savoir valoriser son interlocuteur,

06:01y compris quand on n'est pas d'accord avec lui.

06:02Alors, chez Donald Trump,

06:04ça prend une dimension caricaturale

06:05et sans doute un peu excessive.

06:06Enfin, ce n'est pas totalement non plus déplacé.

06:10Je veux dire,

06:10si on veut obtenir des résultats

06:11et des concessions de Donald Trump,

06:14on ne peut pas commencer par l'insulter.

06:15Non, et puis il faut aller vite

06:16parce que ce que me disait un ministre de haut rang

06:19il y a quelques années,

06:20il me disait qu'il a 30 secondes d'attention.

06:22Donc, vous lui parlez

06:23et puis au bout de 30 secondes,

06:24il change de sujet.

06:24Vous savez qu'il y a un début de polémique

06:26ou des enquêtes aux Etats-Unis

06:27sur justement l'attention

06:29et la capacité de concentration de Donald Trump

06:31en comparaison de son premier mandat

06:33parce qu'il a pris de l'âge depuis

06:34et ses capacités cognitives

06:37sont questionnées par une partie des médias.

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