- il y a 13 heures
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Europe 1, Pascal Proévo.
00:02Il est 17h19 et figurez-vous que nous sommes avec quelqu'un que vous connaissez parce qu'il vient régulièrement nous voir.
00:08C'est M. Loewenstein. Bonjour M. Loewenstein, William Loewenstein, puisque vous êtes addictologue et vous nous parlez si bien du cannabis, de la cocaïne, du MDMA.
00:21Et on va pouvoir faire le point sur la consommation de drogue en France.
00:25Et puis, moi je vous cite souvent parce que j'ai l'impression, quand vous êtes un professionnel et vous dites régulièrement qu'il faut légaliser.
00:34C'est votre position. Alors qu'intuitivement, je dirais le contraire.
00:39Mais j'ajoute que comme vous connaissez cela depuis 30 ou 40 ans, j'ai plutôt envie d'écouter des professionnels que des gens comme moi qui ne connaissent pas vraiment le sujet.
00:48Alors c'est toujours le paradoxe quand on entend chaque jour tous les méfaits et les dommages qu'une stratégie politique a créé depuis particulièrement 50 ans.
00:58La loi qui nous gouverne, elle date de 70.
01:03Et de se dire qu'on ne va pas essayer autre chose, qu'on ne va pas changer une équipe qui perd.
01:08Surtout qu'il y a un certain nombre d'expériences internationales qu'il faut suivre à l'heure actuelle.
01:12Je vous rappelle, ne serait-ce que l'Allemagne, qui n'est pas le pays le plus folklorique sur un certain nombre de sujets, que l'Allemagne a légalisé l'année dernière.
01:23Alors il y a légaliser et dépénaliser, c'est deux choses différentes.
01:26Absolument. Et là, autre...
01:27Et franchement...
01:28C'est pas exactement pareil, on est d'accord.
01:30Exactement. Et pour être honnête, au début du XXIe siècle, vraiment beaucoup hésitaient entre dépénalisation et légalisation.
01:39Dépénalisation, c'est le modèle portugais, mais qui laisse donc la production et la vente au système mafieux.
01:46Mais qui, par contre, va assister médicalement toute personne qui perd le contrôle de sa consommation,
01:53et qui va mettre sous régime, autre que médical ou d'assistanat, toute personne consommatrice,
02:00qui est ce qui s'appelle dans la zone grise, c'est-à-dire qui revend.
02:04Donc on était contre la dépénalisation, dans la mesure où laisser le marché à Mafia Sans Frontières,
02:12c'est laisser 3, 4, 6 milliards, 7 milliards pour la France maintenant, vraisemblablement, au système mafieux.
02:21Dépénalisation. L'égalisation, c'est comme pour l'alcool et le tabac, c'est-à-dire l'État prend ses responsabilités,
02:28dont l'interdiction de vente aux mineurs, ce qui pose le problème de la persistance des systèmes parallèles pour les plus jeunes.
02:35Comment on fait, si ce n'est cibler ça ?
02:37Mais on l'escorte, si j'ose dire, de systèmes de prévention.
02:42On peut, avec 4, 5, 6 milliards, plutôt que les laisser pour acheter des armes dans les banlieues,
02:47ou dans les villes maintenant, ou dans les villes moyennes, etc.
02:51Deux réductions des risques, deux soins.
02:54La dictologie est quand même la cinquième roue du brancard, à l'heure actuelle, au ministère de la Santé,
02:59qu'on n'a pas du tout entendu, d'ailleurs, sur toute cette séquence.
03:01Vous êtes pour la légalisation.
03:03La légalisation, oui.
03:04Il est 17h22, William Loewenstein est avec nous, je vois que...
03:07Je suis toujours très très surpris, lorsqu'un médecin à la dictologue, de votre qualité, qui plus est,
03:13imagine que l'État puisse vendre des produits nuisibles à la santé, quoi.
03:18Ça, il y a quelque chose qui me dépasse.
03:19Mais je sais que ça vous dépasse.
03:21Non, mais je vous le dis sans agressivité.
03:23Non, non, je vais vous répondre avec respect là-dessus.
03:29C'est la difficulté du tabac et de l'alcool.
03:32Non, on ne parle pas de la même chose.
03:33Non, mais attendez.
03:34Il y a des produits qui sont désocialisants, la drogue, l'héroïne, la cocaïne, ça désocialise.
03:38Parce que l'alcool, c'est pour 15% des gens...
03:40Un petit dose, non.
03:41Un petit dose, mais c'est le problème.
03:43S'il y a un usage, il y a un risque d'abus et il y a un risque de dépendance pour toutes les substances psychoactives,
03:49c'est-à-dire pour les drogues.
03:50On a plus ou moins civilisé l'usage de l'alcool dans notre pays.
03:55Et ça fait quand même 41 000 morts, vous qui parlez de nuisibles à la santé, par an.
04:01Et pendant qu'on parle, il y a une femme qui meurt sous les coups d'un homme en lien avec l'alcool.
04:07Tous les jours.
04:08Vous savez qu'il y a trois féminicides ou tentatives de féminicides par jour,
04:12dont un tiers avec l'alcool.
04:14Pas avec le cannabis, avec l'alcool.
04:17Donc, à l'heure actuelle, le cannabis est à la sortie des écoles.
04:22Le cannabis est en prison.
04:24Le cannabis est partout.
04:27Donc il n'y a que le cannabis que vous légalisez, la cocaïne...
04:29Ah oui, pour l'instant, c'est vraiment...
04:31Oui, mais alors qu'est-ce que ça change ?
04:32Mais qu'est-ce que ça change, alors ?
04:33Qu'est-ce que ça change, ça change déjà.
04:35Parce que la cocaïne prendra de la cocaïne ?
04:36Vous savez qu'on a saisi cette année, on n'est qu'en octobre,
04:40100 tonnes, je crois, de cannabis.
04:43Oui, 170 tonnes de cocaïne et 100 tonnes.
04:45Mais qui le vendrait ?
04:46Alors, 100 tonnes...
04:47Qui vendrait cette...
04:48L'État ?
04:49L'État.
04:50Alors, il y a différents modèles.
04:51Vous avez le modèle très cannabis club,
04:54membres identifiés, comme en Allemagne.
04:57Vous avez...
04:58C'est égalisé en Allemagne ?
04:59Depuis un an.
05:00Oui, mais c'est compliqué.
05:01C'est des groupes associatifs, il y a des quantités...
05:04C'est tellement l'usine à gaz que ça ne marche pas.
05:06À mon avis, ça sera plus simple d'aller au coin de la rue
05:09ou se faire livrer.
05:10Et c'est là où, entre sécurité et accessibilité,
05:14c'est toujours le même souci.
05:16Il y a le modèle du Québec,
05:18pas de toutes les fédérations canadiennes.
05:21Il y a des différences au Canada,
05:23mais qui, pour l'instant,
05:24montrent qu'il y a une déviation quand même d'achat,
05:27pour le dire aussi simplement que ça.
05:29il reste 30% du marché noir.
05:34Et donc, l'idée, comme ça n'a pas été fait d'ailleurs
05:36quand l'alcool n'a pas été encadré,
05:39puis tardivement le tabac,
05:40c'est de se dire,
05:41une société sans drogue, ça n'existe pas.
05:43Quels que soient nos souhaits,
05:44y compris de la dictologue que vous avez en face de vous.
05:47Et parfois, elles sont très autoritaires.
05:49Mais je dirais que ça existe,
05:51parce qu'elles produisent des chiffres de dictature,
05:53c'est-à-dire qu'on ne peut pas vérifier...
05:54Corée du Sud, c'est pas une dictature !
05:55Corée du Sud, heureusement,
05:58mais par contre, à chaque fois...
05:59Mais autoritaire !
06:00Parce qu'à chaque fois,
06:01vous citez cet exemple,
06:02mais vraiment, regardez,
06:03la consommation de méthamphétamine,
06:05de Yaba,
06:06ça s'appelle en Corée du Sud,
06:08est de cannabis,
06:09et plus faible que chez nous, nettement.
06:12Donc, il faut regarder ce qu'ils ont fait.
06:13Mais, hélas,
06:15la méthamphétamine ou les amphétamines
06:17sont extrêmement présentes en Asie,
06:19en Asie du Sud-Est.
06:20Donc, il n'y a pas de société sans drogue,
06:22le trafic,
06:23puisque la cocaïne,
06:24elle ne sera pas vendue dans vos bureaux de tabac.
06:26Non, non, et c'est le problème,
06:27parce que vous avez vu l'augmentation terrible de la cocaïne,
06:30c'est-à-dire qu'il y a 20 ans, pardon,
06:31il y a 20 ans,
06:33je pense qu'on aurait légalisé,
06:35on tapait 70%, 80%
06:37du trésor, encore une fois,
06:39de Mafia Sans Frontières.
06:40À l'heure actuelle,
06:42la coque se rapproche,
06:43en termes d'économie,
06:45de la somme du cannabis.
06:47C'est-à-dire que ça va être un coût
06:49moins important porté au système mafieux.
06:52Pardon, José.
06:52Mais il n'y a aucun problème,
06:53c'est très intéressant.
06:54Moi, je partage aussi l'étonnement de Georges Fenech,
06:57et je pense à toutes les familles
06:58de victimes,
07:00de personnes qui ont,
07:03en prenant de la drogue,
07:04pris leur voiture, par exemple,
07:06et tué,
07:07et bouleversé les familles,
07:09en fumant du cannabis,
07:12pardonnez-moi l'expression,
07:14vrier et agresser
07:16ou tuer des innocents.
07:17Dans votre modèle de légalisation,
07:19qu'est-ce qu'on fait ?
07:20Ça voudrait dire que l'État
07:21serait responsable
07:22si demain...
07:23Vous répondrez après la pause.
07:24Si demain,
07:26quelqu'un tue
07:26en prenant trop de pétards.
07:28Mais on en parlera juste après.
07:29Vous répondrez après la pause.
07:31Il est 17h26.
07:33À tout de suite.
07:33Et vous reposerez la question, Elliot.
07:36Pascal Pro et vous,
07:3716h18h sur Europe 1.
07:40Europe 1.
07:4216h18h, Pascal Pro et vous.
07:46Et nous sommes avec William Loewenstein
07:49et avec nos amis pour échanger
07:51sur ce difficile sujet,
07:53la cocaïne, du cannabis.
07:54Faut-il légaliser, dépénaliser ?
07:56La cocaïne, il n'est pas question
07:57ni de dépénaliser,
07:59ni de légaliser.
08:01On est avec Sabrina Medjabur,
08:02Georges Venec, Elliot Deval,
08:03Gauthier Lebrette et Olivier Guenec.
08:06Et avant la pause,
08:08nous avions une question d'Elliot Deval
08:10qui peut peut-être reposer
08:11à William Loewenstein
08:13qui, je le rappelle,
08:14est addictologue
08:15et l'un des addictologues
08:16les plus remarquables.
08:18Et je le redis à chaque fois,
08:20dans tous les domaines,
08:21j'ai toujours quand même envie
08:22de penser qu'un professionnel
08:24en sait plus que moi.
08:25Mais vous avez raison.
08:26Voilà.
08:26Et que, mon avis,
08:27il ne vaut pas grand-chose.
08:28Mais vous êtes aussi le témoin
08:30de toutes les victimes,
08:32par exemple,
08:33des personnes qui,
08:35sous l'effet de la drogue,
08:37ont bouleversé des familles,
08:38que ce soit des personnes...
08:39Oui, mais ça ne sert à rien à voir
08:40avec ce que je dis.
08:41Non, ce que je veux dire,
08:41c'est que le professionnel
08:43que le docteur A,
08:44et jamais je remettrai ça en cause,
08:46peut être confronté
08:47à un autre professionnel
08:48dans la sécurité.
08:49Non, non, globalement,
08:49chez les professionnels,
08:51je pense que vous êtes...
08:52La tendance est majoritaire.
08:54Je ne parle pas
08:55sur les professionnels
08:56dans la santé.
08:56Moi, je vous dis,
08:57allez dire à un policier,
08:58on va légaliser...
08:58Et puis, même dans la santé,
08:59ça m'étonnerait
08:59que tous les professionnels
09:00de santé soient
09:00pour la légalisation du cannabis.
09:02J'ai le sentiment
09:03que les addictologues
09:05sont plus sur la position
09:06majoritairement
09:07de William Loewenstein.
09:08Il y a une sorte
09:09de consensus.
09:10Mais la question...
09:11La question, c'était...
09:13La légalisation de quoi parle-t-on ?
09:14Si on dit légalisation
09:15du cannabis, par exemple,
09:16c'est que c'est à l'État.
09:17L'État aura la charge.
09:20J'ai compris.
09:21Mais attendez, juste,
09:21je termine.
09:22Qu'est-ce qui se passe ?
09:22Pour la légalisation,
09:23c'est déjà suffisamment compliqué.
09:25Non, mais les auditeurs
09:25qui nous retrouvent,
09:26ils ont peut-être compris
09:27la question.
09:27C'est pour ça que je recontextualise.
09:28Bien sûr.
09:29Effectivement.
09:29Pour recontextualiser.
09:30C'est simplement
09:31que la légalisation
09:33que vous préconisez du cannabis,
09:35c'est que demain,
09:36une personne qui va donc
09:37consommer du cannabis
09:38vendu par l'État
09:39et qui ira tuer quelqu'un,
09:41ce sera aussi
09:42à la responsabilité de l'État.
09:44Alors, pour l'alcool,
09:45est-ce que c'est la responsabilité ?
09:47C'est déjà suffisamment compliqué,
09:48mais aujourd'hui,
09:49l'alcool n'est pas une drogue.
09:50Non, non, mais votre argument,
09:51si c'est légalisé comme l'alcool,
09:53est-ce que l'alcool,
09:54quand il y a un accident de la route,
09:56alors que la loi précise
09:57les taux de l'agriculture,
09:58c'est pas ça.
09:59Et en complément, d'ailleurs,
10:00une question qui me brûle les lèvres.
10:02Là, vous faites une réponse,
10:03non pas, je dirais d'indictologue,
10:05si vous permettez,
10:06vous faites une réponse politique
10:07et économique.
10:08C'est-à-dire que votre souci,
10:09c'est de tarir le trafic.
10:11Moi, ce que j'aimerais,
10:11mais en deux mots,
10:12dites-nous quels sont les ravages
10:14du cannabis,
10:15notamment sur les mineurs en croissance.
10:17Est-ce que vous pouvez nous le dire
10:18en tant qu'addictologue ?
10:19Répondez.
10:20Bien sûr.
10:21Et c'est d'autant plus important
10:23que si on veut mener une saine réflexion
10:25et pas être juste dans le oui ou le non.
10:27On a à choisir à l'heure actuelle
10:28plutôt entre le gris et le gris
10:30qu'entre le noir et le blanc.
10:31Ce n'est pas du tout la même chose,
10:35et vous faites bien me poser cette question-là,
10:37la consommation chez un adulte
10:39dont le cerveau est déjà développé
10:41qu'en effet chez un enfant
10:43ou un jeune adolescent
10:45en plein neurodéveloppement.
10:48Et là, autant je peux dire
10:50et oser dire
10:51que le cannabis chez un adulte
10:54est quelque chose en termes de substance
10:57qui est peu ou pas dangereux
10:59à condition que ce soit assorti
11:01d'un certain nombre de réglementations,
11:03y compris, bien sûr, sur la route.
11:05Autant je vais dire à quel point
11:07chez le jeune
11:09qu'on ne protège absolument pas actuellement,
11:12que la prohibition ne protège absolument pas actuellement.
11:15Chez le jeune, c'est une substance
11:17qui est terriblement handicapante.
11:19C'est-à-dire ?
11:20Handicapante, c'est-à-dire que nous avons...
11:22Au point de vue de l'activité,
11:24ne serait-ce que sexuelle,
11:25l'intelligence, le cerveau n'en mêlent.
11:28Pourquoi vous ne le dites pas ?
11:29Pourquoi vous ne le dites pas ?
11:30Non, mais je...
11:31On dirait que vous êtes agressé pas monsieur.
11:34Mais parce que c'est tellement important.
11:36On a le plus grand addictologue de France devant nous.
11:39Il ne répond pas à ma question.
11:41Quels sont les dégâts sur un mineur ?
11:43Mais dites-le !
11:44Mais je viens de vous parler de neurodéveloppement.
11:47Ce qui veut dire que sur la pensée,
11:48sur la relation aux autres,
11:50sur l'idéal,
11:51sur le sommeil,
11:52sur la sexualité que vous avez citée,
11:55sur la perception du temps,
11:57cela peut avoir des dommages
12:00très importants allant jusqu'à...
12:02Non, pas simplement la...
12:03Heureusement, non irréversible de ce qu'on voit,
12:06mais qui sont lourds.
12:07Il y a des études suffisamment australiennes,
12:09si j'ose dire,
12:10c'est-à-dire sur une longue période,
12:12pour voir que, heureusement,
12:14ce n'est pas irréversible.
12:15Mais qu'est-ce que c'est lourd ?
12:16Et c'est là où, justement,
12:17il y a un argument, pardonnez-moi,
12:19fondamental.
12:20C'est que la prohibition,
12:22on a pensé que ça allait faire prévention.
12:24Et il y a un des enjeux majeurs
12:26qu'on ne cite jamais,
12:28c'est que si on avait la possibilité
12:31de retarder l'âge des premiers usages,
12:34ce qu'on vient d'échanger
12:35sur le retard de neurodéveloppement,
12:37mais à condition que les parents
12:40puissent le faire aussi.
12:41Sur la cannabis, c'est clair.
12:43Un mot sur la...
12:43La cour qui se déverse.
12:46La première drogue aujourd'hui,
12:48je parle de la vraie drogue,
12:49je ne parle pas de la cigarette,
12:50c'est le cannabis en un.
12:52Ah oui, ça reste le cannabis.
12:54Alors, j'espère,
12:55si vous voulez que la cocaïne
12:56qui monte, qui monte,
12:58qui monte,
12:58ne va pas rejoindre
13:00la consommation totalement banalisée.
13:01Oui, parce que sinon,
13:02il faudra égaliser la cocaïne.
13:04Si ça rejoint le cannabis,
13:06vous êtes addicteur.
13:07Légalisons la cocaïne.
13:08Alors, depuis que...
13:10Puisque j'ai créé la dictologie
13:11en France avec d'autres,
13:12depuis que mes copains
13:13m'ont nommé addictologue
13:14pour tout vous dire,
13:15quand il a fait...
13:17C'est une science récente,
13:18la diactologie.
13:18Depuis combien de temps
13:19vous connaissez les patients ?
13:20C'était la...
13:21Par contre, à partir de l'intersection
13:22avec le sida,
13:23mais à l'époque,
13:24c'était les renémenés par 1,
13:26on va dire...
13:26Vous avez un recul de 40 ans.
13:2985-40 ans.
13:30Est-ce que la cocaïne,
13:31le cannabis,
13:31on sait que c'est plus puissant
13:33que ça ne l'était ?
13:34Ah là, oui.
13:35Et les cannabinoïdes de synthèse,
13:37attention à Internet,
13:39c'est le pire à leur actuel.
13:40La cocaïne,
13:41c'est toujours la même cocaïne ?
13:43Pardonnez-moi de poser une question.
13:44S'il faut être honnête
13:46avec les consommateurs,
13:47elle est toujours aussi dégueulasse,
13:49coupée sur le territoire français
13:51qu'elle est dans d'autres endroits.
13:52Soyons honnêtes avec les consommateurs.
13:53Voilà, soyons honnêtes
13:54avec les consommateurs.
13:55La cocaïne,
13:56c'est une addiction,
13:59on ne peut pas s'en passer.
14:01C'est une drogue.
14:02La cocaïne donne des pharmacodépendances,
14:04oui, très sévères,
14:05avec des pertes de contrôle
14:07très importantes,
14:08c'est-à-dire des capacités
14:09de destruction neuropsychique
14:13au sens...
14:14Irréversible aussi ?
14:15Alors, s'il y a des accidents
14:16vasculaires cérébraux associés,
14:18ça peut être irréversible.
14:19Mais c'est plus sur des modes,
14:21pardon de le dire comme ça,
14:22épidémiques,
14:23c'est-à-dire qu'il y a une bouffée
14:24avec des pertes de contrôle
14:25pendant des années,
14:27et la cocaïne,
14:28contrairement à l'alcool
14:29ou au tabac
14:30ou aux opiacés,
14:32quand c'est fini,
14:329 fois sur 10,
14:33c'est fini.
14:34Ça, c'est la bonne nouvelle,
14:35si j'ose dire,
14:36de notre fonctionnement cérébral.
14:37Mais alors,
14:38pour en sortir
14:39de la période épidémique,
14:41pour prendre cette métaphore,
14:43c'est horriblement difficile.
14:44Et qu'est-ce qu'on fait ?
14:44D'autant qu'on n'a pas
14:45de traitement de substitution
14:47comme pour l'héroïne,
14:47ce qui nous a permis
14:48de travailler très correctement.
14:50Ceux qui viennent dans votre cabinet,
14:59qui prennent de la coque,
15:00c'est psychologique pour se sevrer ?
15:03Parce qu'il n'y a pas de traitement.
15:04Vous dites qu'il n'y a pas de traitement ?
15:05Non, il n'y a pas de traitement validé.
15:07On a tous des indications
15:09pour certaines molécules,
15:11mais il faut vraiment arriver.
15:12Bien sûr.
15:14C'est tellement difficile.
15:15Autrement,
15:15ils n'en sortiront pas tout seuls.
15:16C'est tellement violent.
15:17Je veux dire,
15:18il y a deux drogues
15:19qui sont hyper violentes.
15:20Pardon.
15:21L'alcool,
15:22quand on est en plein dedans,
15:23je ne parle pas de l'usage modéré,
15:24mais la perte de contrôle d'alcool
15:26et la coque.
15:28Dans toutes les études
15:29sur violence et drogue,
15:31il faut vraiment les poser
15:32parce qu'ils sont dans un...
15:33En combien de temps ça sort ?
15:35Généralement,
15:36c'est une année à une année et demie.
15:38C'est vous dire l'enjeu
15:39qui est le nôtre.
15:40Et quels sont les effets
15:40quand on est sevré ?
15:42Quand on est sevré,
15:44on retrouve vraiment
15:46au bout,
15:48encore une fois,
15:49de plusieurs mois
15:50de la motivation,
15:52de la pensée libre.
15:54Mais il faut réinduire tout ça.
15:56Mais dans quel état ?
15:56Épuisé.
15:58C'est la fin d'un marathon
15:59au sprint invraisemblable.
16:01La coque,
16:02c'est un neurostimulant,
16:03c'est-à-dire des personnes
16:04qui sont à 450
16:05sur l'autoroute
16:07de leur quotidien.
16:08Donc quand ça s'arrête brutalement,
16:10je peux vous assurer
16:10qu'elles sont lessivées
16:11et qu'à la limite,
16:13le premier soin à donner
16:14dans ces cas-là,
16:15s'il n'y a plus de délire,
16:16parce qu'il ne s'est pas
16:17entraîné de délire,
16:18c'est du cocooning,
16:19c'est-à-dire du repos.
16:21Il faut que les gens
16:21récupèrent comme un marathonien
16:23à la fin de sa course.
16:23On ne l'égalise pas.
16:24Et là,
16:25on ne l'égalise pas.
16:26Alors actuellement,
16:27quand on aura un médicament...
16:28Je vous remercie.
16:36Moi, je crois,
16:36pourquoi on l'égalise le cannabis
16:37et pourquoi on l'égalise pas la cocaïne,
16:39dans ce cas-là,
16:39si on suit la logique.
16:40Bonne question.
16:42Quand on aura un médicament,
16:44ça sera jouable.
16:44C'est-à-dire que sur les gens portugais,
16:47on voit bien...
16:48Et après,
16:48on passera à l'héroïne ?
16:49On l'égalisera à l'héroïne ?
16:50Non, l'héroïne,
16:51c'est déjà fait.
16:52Ne soyons pas ironiques
16:54avec M. Le Mench.
16:55Non, mais on vous pose la question,
16:57quand même.
16:57Non, mais vous êtes ironiques.
16:59Oui, mais excusez-moi.
17:00Non, mais moi,
17:01attendez,
17:02en mentionnant l'économie
17:03de salle de garde,
17:04ce n'est pas votre ironie,
17:05quand même,
17:05qui va me gêner.
17:06Je vous en remercie,
17:07au contraire.
17:07Elle est légère tout plein.
17:10Par contre,
17:11tous ces drames
17:11dont vous parlez avec le sourire,
17:13tous ces drames
17:14dont Eliott rappelait la gravité.
17:16Sans sourire.
17:16Sans sourire.
17:17Sans sourire.
17:17On est d'accord ?
17:19C'est ce qui se passe
17:20à l'heure actuelle
17:21de pire en pire.
17:22Donc, encore une fois,
17:24moi, je veux bien
17:25que la morale continue
17:26d'être iranable.
17:26Est-ce qu'on n'y arrive pas ?
17:27Il faut lâcher et donc légaliser ?
17:28Non, ce n'est pas lâcher,
17:29c'est changer.
17:30Je vais prendre l'exemple
17:31avec Pascal Dufout,
17:32quand on avait une équipe
17:34qui se faisait taper 5-0
17:35par l'Allemagne,
17:37par l'Angleterre,
17:38qu'on avait du mal
17:39contre Luxembourg.
17:39Mais vous imaginez
17:40des magasins qui vendent
17:41de la cocaïne ?
17:42On a changé de structure.
17:43Oui, on va aller acheter
17:44de la cocaïne
17:44comme on achète des carottes ?
17:46C'est un niveau
17:48qui vaut quand même
17:49l'académie un peu particulière
17:51des mauvaises vannes.
17:52Mais non,
17:52mais ce n'est pas des mauvaises vannes.
17:53Vous dites qu'il faut légaliser
17:54la cocaïne.
17:55Si on a un substitut,
17:56in fine,
17:56on peut légaliser la cocaïne.
17:58C'est terminé.
17:58Donc, si c'est légalisé,
17:59c'est en vente libre.
18:00Ce n'est pas de la vente libre.
18:02La régulation,
18:03ce n'est pas de la vente libre.
18:04C'est légalisé.
18:07Écoutons un professionnel.
18:09Écoutons un professionnel.
18:11Et surtout,
18:12regardons la situation actuelle.
18:14Ne pas avoir d'avis.
18:16Écoutez le professionnel
18:17avant de trancher.
18:19Pardonnez-moi.
18:19Je suis déjà un avis
18:20sur la légalisation
18:21de la cocaïne.
18:22Excusez-moi.
18:24Excusez-moi.
18:24Non, non,
18:25mais j'ai une crise sanitaire.
18:26On a peut-être
18:27avoir des amis.
18:27Mais j'ai une crise.
18:28Ce n'est pas la même chose.
18:30Pardonnez-moi.
18:31Vous avez un avis sur le vaccin.
18:32C'est un professionnel
18:32qui nous a demandé
18:34de nous vacciner
18:35pour éviter
18:35les contaminations, etc.
18:37Je ne veux pas reprendre
18:38l'argument
18:39que je pourrais vous développer là.
18:42On se rendait compte
18:43que ceux qui étaient
18:44à l'hôpital
18:44pour la crise du Covid,
18:47c'était un certain profil.
18:49Et que les gosses,
18:50par exemple,
18:51ne terminaient jamais
18:51à l'hôpital.
18:52C'était devant nos yeux.
18:54Donc, à partir du moment
18:54où, pour reprendre votre exemple,
18:56le vaccin
18:57n'empêchait pas
18:58la transmission,
19:01je ne percevais pas
19:02l'utilité
19:02de vacciner les gosses.
19:03Vous êtes pour la légalisation
19:04du cannabis ?
19:04Mais non, je n'ai pas d'avis.
19:06C'est un des rares sujets
19:07sur lesquels je n'ai pas d'avis.
19:09Je n'ai pas d'avis
19:10parce que je suis contre,
19:12intuitivement,
19:13j'ai envie de mettre
19:14tout le monde en prison
19:14quand ils prennent de la coke.
19:16Il y a un juste milieu, peut-être.
19:17Vous voyez ce que je veux dire ?
19:18De sanctionner matrimonement.
19:19Maintenant, vous n'avez pas d'avis.
19:21Vous êtes père de 4 filles,
19:23vous n'avez pas d'avis là-dessus ?
19:24– Excusez-moi,
19:26je pense aussi aux enfants.
19:28– Excusez-moi,
19:30parce que je ne marche pas.
19:31– On est d'accord avec ça.
19:32Le système ne marche pas.
19:34– Je répète,
19:35il y a des domaines,
19:39je n'ai pas d'avis
19:40sur si demain j'ai un cancer,
19:42comment je dois être opéré ?
19:43– Ça n'a rien à voir.
19:43– Ça n'a rien à voir.
19:45– Ça n'a rien à voir.
19:47– Je ne vais pas donner mon avis
19:49parce que mon avis ne vaut rien à voir.
19:52– Ça n'a rien à voir.
19:53– Vous avez dit que c'était très dangereux.
19:54– Il voulait rien à voir.
19:55– Non mais si on a des enfants
19:56et qu'ils nous ramèneront
19:57des sachets de coke à la maison
19:58qu'ils ont acheté au magasin d'en bas,
19:59peut-être que là,
20:00on aura le droit d'avoir un avis.
20:01– Non, parce que les enfants,
20:02à l'heure actuelle,
20:03peuvent le faire,
20:04alors que dans le système de régulation,
20:07ils n'auront pas le droit de le faire.
20:08– Bon, ces enfants,
20:09j'entends,
20:10dit à partir de suite.
20:10– Non, mais le petit Marcel
20:12a déjà pris sa...
20:13– Non, mais qu'il a pris ça.
20:14– Parlez pas de mal.
20:16– Mais c'est Marcel Troncler.
20:18– Sa mère, on lui met dans son thé,
20:19dans son bimou,
20:20quelques notes de cannabis.
20:24Je vais dire que ça va filer.
20:26Mais moi, je veux les revoir à 18 ans
20:28avec toutes leurs certitudes.
20:29Quand le petit Marcel est là.
20:31– Non, mais là, c'est vraiment
20:31le camembert qui met le plus renfort.
20:33– Il n'y a pas un net
20:34qui a plus de certitude que vous sur Terre.
20:35– Non, mais non, il n'a pas d'avis.
20:37– On va dire qu'il n'a pas d'avis.
20:39– Un sujet sur lequel
20:40il faisait sans vote pas d'avis.
20:41– Mais vous êtes extraordinaire,
20:43je viens,
20:43mais là, vous vous trompez.
20:45Il y a plein de, comment dire,
20:46de sujets sur lesquels
20:48je n'ai aucun avis.
20:49– On a le droit.
20:50– Aucun, je vous le assure.
20:51– On a le droit de douter
20:52à condition que doutes ne paralysent pas.
20:54– Mais bien sûr, je vous assure.
Écris le tout premier commentaire