00:07Deux détenus se sont donc évadés cette nuit de la prison de Dijon
00:10après avoir scié les barreaux de leurs cellules avec une simple lame de scie à métaux.
00:15Il s'agit de deux détenus en détention provisoire, un homme de 19 ans,
00:18mis en examen pour des faits tentatives d'assassinat et associations de malfaiteurs,
00:22un autre de 32 ans, écroué pour des menaces et violences habituelles aggravées sur Fronjouane.
00:26Je crois qu'ils étaient d'ailleurs au quartier disciplinaire.
00:31Ils ont utilisé des lames de scie à l'ancienne.
00:33Je vous propose d'écouter Justine Gerbeau.
00:35Elle est porte-parole de la direction de l'administration pénitentiaire.
00:38Elle était l'invité de CNews.
00:40Les établissements les plus anciens dont fait partie la maison d'arrêt de Dijon
00:43sont effectivement plus vétustes que des établissements construits plus récemment.
00:48Donc il y a un certain nombre de maisons d'arrêt qui sont identifiées
00:51comme ayant des fragilités structurelles et des nécessités de renforcer à la fois la sécurité
00:58mais aussi les infrastructures.
01:00Et donc c'est pour ça que la maison d'arrêt de Dijon avait d'ailleurs été ciblée comme prioritaire
01:03sur le plan de renforcement annoncé par le garde des Sceaux la semaine dernière.
01:06Bon, elle date de 1853.
01:08J'imagine quand même qu'elle a été rénovée depuis, je l'espère en tout cas.
01:12Les barreaux sont d'origine.
01:15Ils sont classés.
01:18Parce qu'on dit qu'elle est de 1853 mais bon, elle a été quand même...
01:22Elle n'est pas dans son jus, j'imagine.
01:25Bon, elle est évidemment vétuse. Vous la connaissez cette...
01:27Non, celle de Dijon, non, mais on en avait une à Lyon, comme ça à Saint-Paul.
01:30Mais là où était Klaus Barbie ?
01:33Exactement.
01:34Non, Klaus Barbie, on l'avait mis à Montluc.
01:35Ah oui, vous avez raison.
01:36C'était Badinter qui avait voulu qu'il soit incarcéré à Montluc.
01:39Donc là où son père avait été incarcéré, le père de Robert Bonnater, avant d'être transféré.
01:43Et là où, je crois, Barbie avait fait des interrogatoires à Montluc.
01:47Et c'est pourquoi Badinter avait souhaité qu'il soit.
01:50Exactement.
01:52Donc elle est vétuste, mais évidemment, elle a dû être refaite depuis.
01:56Et puis Pascal Pierre Garbarini, il est avocat pénaliste,
01:59il était ce matin dans l'heure des pros et sur Europe 1 et sur CNews.
02:02On rentre en prison, tout. Voilà, point. Voilà.
02:07Le postulat, il est simple. Les drones.
02:09Oui.
02:10Les drones. J'ai vu qu'on parlait de pouvoir donner la possibilité aux surveillants
02:16de tirer sur les drones pour les abattre.
02:18Parce qu'aujourd'hui, les gens sont tellement agiles avec les drones
02:21qu'il y a de la livraison à domicile, si vous me permettez.
02:25C'est le Uber Eats de la livraison en prison.
02:29C'est-à-dire que le drone, il arrive à la fenêtre.
02:32Et ils le mettent à la verticale, de sorte qu'ils rentrent presque même dans la cellule.
02:37Le room service.
02:39Donc si vous voulez...
02:40C'est le room service.
02:42Exactement.
02:43Et ils commandent ce qu'ils veulent.
02:45Ce qu'ils veulent.
02:47Téléphone, parfum, savon, tout ce qu'ils veulent.
02:50Tout rentre par les drones aujourd'hui.
02:52Quasiment.
02:53Bon, Georges Fenec, on est toujours...
02:55Alors, ça arrive au mauvais moment, puisque hier, le ministre de la Justice d'Armana
03:00était dans une prison et faisait des fouilles toute une nuit.
03:04Oui.
03:04Ça arrive au pire moment, c'est sûr.
03:06Mais les évasions ont toujours eu lieu.
03:08C'est pas...
03:09Ça, je ne m'attendais pas à ça.
03:12Non, ça arrivait là, mais ça a toujours eu lieu, des évasions.
03:14Oui.
03:16À l'ancienne, un petit peu à la Daltonne comme à Dijon.
03:19Mais la maestrine, c'est les grandes évasions.
03:21Souvenez-vous, Redwayne Faïd, par hélicoptère, l'affaire Vaujour,
03:25vous vous souvenez, des commandos extérieurs qui...
03:27On a installé des filins, d'ailleurs, maintenant.
03:28Non, vous ne vous souvenez pas ?
03:29Non, non, je suis en train de réfléchir si Messrine s'est échappé.
03:33Vous rigolez, après l'évasion de la prison de la santé ?
03:35Je sais que Bauer s'est effacé.
03:38Et Messrine s'est échappé même plusieurs fois, que ce soit au Canada ou en France.
03:41Il y a eu des tentatives dramatiques, souvenez-vous, l'affaire de Clairvaux,
03:45où Buffet, Bontemps, avait assassiné une infirmière psychiatrique.
03:49Ils ont été condamnés à mort, exécutés, d'ailleurs.
03:51Bien sûr, et puis Albert Spagiarri,
03:53qui avait sauté de la fenêtre du juge d'instruction.
03:57Sur une moto.
03:58Bien sûr.
03:59Sur une moto.
03:59Sans armes, ni violence.
04:01On ne l'a jamais retrouvé, Albert Spagiarri ?
04:03Un an, il serait mort, il est mort de main naturelle en Afrique, je crois.
04:07On ne l'a jamais repris.
04:08Ah bon ?
04:08C'est un des rares qui n'a jamais été repris.
04:10C'était alors l'affaire Spagiarri, c'est une affaire très importante, les égouts du paradis.
04:15C'est-à-dire qu'ils avaient creusé pendant 48 heures pour arriver à la salle des coffres d'une banque niçoise.
04:22Ils avaient tout dévalisé, c'est Ocean Eleven.
04:25Et surtout l'inscription qui est restée célèbre.
04:27Sans armes, ni haine, ni violence.
04:28Spagiarri avait écrit dans les coffres-forts, sans armes, ni haine, ni violence, parce qu'il n'y avait pas eu un coup de feu.
04:34Exactement, et ils étaient repartis avec 75 ou 76.
04:38Il y a un film avec Jean-Paul Rouve là-dessus.
04:40Il y a un film avec Francis Huster, qui s'appelait Les égouts de l'or.
04:44Il s'est levé pour faire le tour du bureau vers le juge, pour lui montrer une carte, lui expliquer comment il avait fait, et hop, il a sauté par la fenêtre.
04:50Bon, là, est-ce que les prisons sont sécurisées ? Vous dites qu'il y a toujours eu des évasions.
04:56Chaque année, il y en a 60 à 70.
04:58Depuis le début de l'année, il y en a 70 qui ont été recensés par les autorités.
05:02Vous avez 84 000 détenus.
05:04Donc vous faites le calcul, c'est 0,008% d'évasion.
05:08Mais ce n'est pas forcément une évasion de l'enceinte.
05:10Attention, je ne suis pas en train de dire que ce qui s'est passé n'est pas...
05:12Non mais là, on est dans une séquence.
05:14On est dans une séquence particulière.
05:15C'est-à-dire qu'effectivement, ça se répète, et on est dans une séquence.
05:19Est-ce qu'on pourrait imaginer...
05:20On a un problème de prison.
05:22Au-delà de ça, un problème de prison,
05:23parce qu'on a un problème avec...
05:25On n'a pas assez de...
05:26Comment dire ? De place.
05:27Est-ce qu'on pourrait imaginer des super prisons,
05:30extrêmement bien équipées,
05:32pourquoi pas avec un peu plus d'espace, d'ailleurs, pour des prisonniers,
05:35mais qui soient ultra sécurisées
05:38et qui soient régies par le privé ?
05:41Est-ce que ça, ça vous paraît...
05:42Est-ce que ça existe, par exemple, aux Etats-Unis,
05:45Sabrina Medjaber, est-ce que ça existe quelque part ?
05:47Oui, je crois que ça existe en France.
05:49C'est des PPE... Pardon, ça existe en France, il me semble.
05:51Il y a déjà des partenariats publics-privés pour des prisons.
05:54En tout cas, il y a eu des marchés publics là-dessus.
05:56C'était sous Chalandon, je me souviens.
05:57Oui, il me semble que l'hypothèse avait été émise il y a bien longtemps.
06:01Après, non, en France, je ne crois pas.
06:03Aux Etats-Unis, il y a des fonds de pension qui gèrent les prisons, évidemment.
06:06Moi, j'ai l'impression que là-dessus, il faut...
06:08Là aussi, comme sur tellement de domaines, changer de logiciel.
06:10Ce qu'on peut externaliser, c'est tout ce qui est l'intendance.
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