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  • il y a 56 minutes
Depuis plusieurs années, les démocraties européennes, et tout particulièrement la France, sont la cible d'une guerre hybride informationnelle de la part de la Russie de Vladimir Poutine : fake news, manipulation des faits divers et de la réalité, tout est bon pour fragiliser la République et faire vaciller notre démocratie. Quelles formes prend ce conflit ? Sommes-nous aptes à nous défendre ?

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Transcription
00:00C'est une forme de guerre que la Russie de Poutine nous mène ?
00:03On parle de guerre hybride, on peut expliquer qu'on est dedans, tout simplement.
00:07Oui, en tout cas le sujet de la désinformation, de la distorsion de l'information.
00:13Oui, parce que parfois il y a un fait divers qui est réel, mais on va l'augmenter en quelque sorte.
00:18L'augmenter, le déformer, le raccourcir.
00:22Pourquoi ? Parce que derrière la Russie, c'est effectivement le concept de guerre hybride
00:28qui est utilisé, tous les moyens sont mobilisés pour affaiblir des adversaires.
00:36Et donc avec quel objectif ?
00:37Et affaiblir, en fait, un régime politique avant tout.
00:40C'est affaiblir une démocratie, dans le cas de la France, et c'est vrai dans d'autres pays,
00:45dans le but de créer un désordre, un désordre politique,
00:50et on espère que ce désordre politique pourra lui-même créer un désordre social,
00:54et donc affaiblir, délégitimer le régime politique qui est le nôtre.
00:58Donc c'est plus affaiblir le régime, le délégitimer, que faire gagner, disons les choses,
01:03le Rassemblement National et Marine Le Pen à une élection présidentielle.
01:07C'est un outil qui peut y contribuer.
01:09On estime qu'à partir du moment où dans un pays, il y a une force politique
01:14qui suscite beaucoup, j'allais dire, et d'opposition, et peut-être de peur,
01:20parce que ces menaces informationnelles, ou cette guerre informationnelle,
01:26là, je trouve qu'en France, dans le champ de la recherche,
01:29on n'est pas encore très très bien équipés intellectuellement
01:31pour comprendre comment les citoyens réceptionnent, reçoivent ces informations.
01:39Autant on peut identifier d'où ça vient, la Russie, mais n'oublions pas la Chine.
01:42On a eu l'occasion de publier à l'IRSEM, il y a quelques jours,
01:47un rapport sur, là aussi, une mosaïque d'acteurs en Chine
01:52qui jouent la même guerre hybride que la Russie.
01:56Donc ça, on peut l'identifier, on arrive à décrypter les contenus,
01:59mais la réception, par quel mécanisme psychologique ?
02:02Vous, Thomas, moi, sommes exposés différemment.
02:06Et tant qu'on n'aura pas bien identifié ce que ça produit
02:10en termes d'adhésion, d'indifférence, de rejet,
02:12on est très mal outillé pour apporter des réponses à cette guerre informationnelle.
02:18– Oui, frappant, parce qu'on parle de guerre, en fait,
02:20c'est de s'apercevoir, si on fait juste un point comme ça d'où ça vient,
02:23c'est qu'au fond, tous ces systèmes-là que l'on subit maintenant
02:26sur le terrain civil, sur le terrain de la démocratie,
02:30viennent des armées, viennent des services secrets.
02:33Tous les services secrets, y compris les services de renseignement occidentaux,
02:36ont leurs techniques, leurs services qui servent à déstabiliser,
02:41on l'a vu pendant la guerre, pendant les premières et secondes guerres mondiales,
02:45le travail de déstabiliser l'ennemi par des faux tracts,
02:49par des fausses informations, parfois des fausses informations
02:52sur un débarquement qui ne doit pas arriver là pour pouvoir le faire ailleurs.
02:55Tout ça, ça vient du monde militaire qui ensuite est arrivé sur le terrain civil.
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