L'assassinat du petit frère d'Amine Kessaci à Marseille : un point de bascule pour le narco-banditisme

Public Sénat

il y a 23 minutes

Le petit frère d’Amine Kessaci, un militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles, ce qui pourrait s’apparenter à « un assassinat d’avertissement ». Ce mardi, Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d’amplifier la lutte contre le narco-banditisme lors d'une réunion d'urgence à l'Elysée.
Le sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône, Guy Benarroche, proche de la famille Kessaci, revient sur ce drame.

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00:00J'ai eu Amine, en tout cas au téléphone, après ce qui s'est passé, bien sûr.

00:05Il est dans l'état, vous pouvez l'imaginer, de quelqu'un qui est à la fois dévasté par la mort de son second frère.

00:13Il ressent que cette mort est liée aussi peut-être à ce que lui-même a eu comme action.

00:18L'assassinat du petit frère d'un militant très engagé dans la lutte contre le narcotrafic

00:22pourrait marquer un tournant dans la montée en puissance du trafic de drogue en France.

00:26Les faits se sont déroulés le 13 novembre dans le 4e arrondissement de Marseille.

00:30La victime, Mehdi Kessassi, âgé de 20 ans, et le petit frère d'Amine Kessassi,

00:35un militant écologiste bien connu pour son engagement contre le trafic de drogue dans la cité phocéenne.

00:40Le sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône, Guy Benaroche, est un proche de la famille.

00:45Amine me parlait souvent de son frère-là qui cherchait à servir à la fois la République et le pays.

00:51Il avait passé le concours pour être gardien de la paix, il était tout à fait inconnu des services de police.

00:57C'était vraiment quelqu'un qui n'avait rien à voir avec le narcotrafic.

01:00Ça a été confirmé par le procureur.

01:02Ça contribue au fait que cet assassinat est assez terrible.

01:08En 2020, Amine Kessassi avait déjà perdu son grand frère, tombé dans la drogue et tué lors d'un règlement de compte.

01:14C'est à la suite de ce drame qu'il a créé l'association Conscience pour venir en aide aux victimes du trafic de drogue.

01:19Il a entamé une action importante dans son quartier de résistance, de réaction, de protection et d'accompagnement des familles des victimes.

01:28Et cet engagement l'a fait arriver petit à plus aussi à un engagement politique.

01:32Donc il a adhéré chez les écologistes, il a été candidat sur la liste européenne de Marie-Toussin.

01:36Et ensuite, il a été candidat aux législatives à Marseille pour notre parti.

01:39Mais depuis, il vit sous protection policière.

01:42Et aujourd'hui, les enquêteurs estiment que la mort de son petit frère pourrait être un assassinat d'avertissement,

01:47une situation quasi inédite en France.

01:49Ces dernières années, c'était toujours effectivement des règlements de compte

01:54entre personnes qui, d'une manière ou d'une autre, étaient liées au narcotrafic.

01:57On passe à un nouveau stade, ce qui est celui où des gens qui sont gênants pour le narcotrafic,

02:01on va essayer de les influencer, de leur faire peur.

02:04Ils veulent montrer qu'ils sont influents globalement sur la société,

02:07qu'ils sont capables d'agir violemment, qu'ils sont capables de punir, d'avertir, voire même de corrompre.

02:13C'est une partie, je pense, de la façon dont ils expriment leur puissance.

02:18Face à cette situation, Emmanuel Macron a convoqué ce mardi une réunion d'urgence à l'Élysée

02:23avec plusieurs ministres sur la montée en puissance de la loi narcotrafic promulguée en juin dernier.

02:29Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont prévues par la loi, qui ont démarré,

02:33mais qu'il faut peut-être effectivement accélérer.

02:35Dès le départ, moi, ce qui m'avait interrogé, et j'avais interrogé à ce niveau-là,

02:39c'était de dire, d'accord, mais tout ça nécessite quand même des moyens, des moyens humains, par exemple.

02:44On comprend bien qu'il faut renforcer la police judiciaire en France.

02:47On sait les difficultés de mettre des moyens quelque part aujourd'hui.

02:50Quand on voit le ministère de la Justice ou le ministère de l'Intérieur,

02:53on ne voit pas forcément des augmentations de moyens prévues dans le budget pour cela.

02:58Je ne suis pas certain que la grande réunion d'aujourd'hui, ça donne six.

03:02Pour l'image, ça permet de savoir que le président de la République,

03:04il y apporte un intérêt particulier, on va dire ça comme ça.

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