La COP30, ouverte depuis le 6 novembre, touche à sa fin, mais les discussions restent particulièrement complexes et les objectifs difficiles à atteindre… Pourquoi les politiques ne sont pas suffisantes pour répondre aux enjeux climatiques et permettre les investissements à réaliser ? Faut-il investir davantage ?
00:00C'est une guerre le climat, c'est une menace majeure pour l'avenir de nos sociétés, c'est donc une économie de guerre.
00:07En économie de guerre, on fait du déficit. Parler d'orthodoxie financière face à de tels enjeux, c'est une absurdité totale.
00:13C'est-à-dire qu'on n'a pas été capable de trouver le mécanisme financier où on fait du déficit pour maintenant faire les investissements qu'il faut.
00:22Ça, c'est le premier point. Et le deuxième point, ce n'est pas la décroissance, la question. La question des COP, la question mondiale, c'est qu'on n'a pas été capable, effectivement, de montrer aux pays du Sud qu'on allait les aider dans leur développement.
00:36Et je prends juste un exemple. On a en France les grands champions de l'énergie. Engie, Total, EDF. EDF et Engie sont positionnés sur le renouvelable, par exemple.
00:47Ce sont désinvestis de l'Afrique. Totalement désinvestis. Ce qui veut dire que demain, nos efforts d'émission en Europe vont être finalement effacés par le fait qu'on n'offre pas à l'Afrique en développement des sources énergétiques renouvelables.
01:01Et donc, on a comme ça un nombre d'aberrations stratégiques qui fait qu'on n'y arrive pas.
01:05Il y a quand même un échec de ce qu'on appelle les narratifs sur l'écologie, sur la transformation.
01:09Et vous avez évoqué vous-même peut-être une responsabilité des journalistes.
01:12Et je suis prêt aussi moi-même à regarder ça de près, parce que je pense aussi qu'il y a une responsabilité des médias.
01:18Je pense qu'il y a une responsabilité des collectifs.
01:20Il y a eu d'un côté, je pense, des discours qui ont été très anxiogènes, sans doute qui n'ont pas poussé à la mobilisation, à l'action, à l'éclairage un peu serein, des voies de passage, etc.
01:31Il y a eu, je pense, un militantisme qui a clivé très fortement la société française.
01:36Et aujourd'hui, l'offre politique écologique est quand même réduite à la portion congrue.
01:40Il y a quand même une explication. Et on entend d'ailleurs, je pense à François Gémen, par exemple, qui avait accompagné Yannick Jadot dans sa candidature à la présidentielle.
01:47François Gémen a fait un livre pour expliquer qu'il y avait une erreur.
01:51Et d'ailleurs, il s'est retiré du jeu politique en disant, en fait, c'est pas tenable.
01:54Et en fait, l'offre politique sur ces sujets-là ne parvient pas à créer du consensus.
01:59Et ensuite, je pense qu'il y a une autre responsabilité aussi.
02:01Sans doute là, plutôt du côté de ceux qui ont exercé des responsabilités ces 15 dernières années,
02:06ou ces 10 dernières années, si on fait référence à l'accord de Paris,
02:10c'est que le pilotage fin de cette transformation-là est apparu comme un peu hors sol, un peu techno, un peu normatif.
02:18Et pas assez dans la vie quotidienne.
02:22Parce que la lutte contre le réchauffement climatique, je termine juste là-dessus,
02:24c'est quand même du bien-être, de la santé, une amélioration de nos conditions de vie, etc.
02:29Donc, il y a plein de choses positives à raconter.
02:32Et on a privilégié soit une approche trop bureaucratique,
02:35soit une approche catastrophiste qui a éloigné les Français du sud.
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